Le "Peter Pan" de Loisel est pour moi, un monument de la BD, un grand classique incontournable. Régis Loisel est le scénariste, le dessinateur et le coloriste de cette superbe aventure se déroulant en six tomes.
Bien sûr, il s’est inspiré du Roman de James Matthew Barrie et du dessin animé de Disney. Mais en aucun cas, il ne s’agit d’un remake BD de ces deux magnifiques œuvres. L’histoire du Peter Pan de Loisel raconte les évènements précédents ceux du Peter Pan de Barrie et Disney ; c’est une prélogie.
Mais faîtes ATTENTION, Loisel apporte une dimension beaucoup plus dramatique et glauque, on est très loin de l’univers Disney et de ses Happy End où les méchants sont très méchants et les gentils très gentils, c’est beaucoup plus humain donc plus complexe (Innocence, amour, mensonge et jalousie sont de mise).
Le scénario nous fait découvrir comment Peter devient Peter Pan avec ses voyages entre Londres de Jack l’éventreur (famine et misère) et le pays imaginaire avec ses indiens et ses pirates.
Les illustrations et la couleur sont magnifiques, elles reflètent d’ailleurs extrêmement bien l’ambiance dramatique et obscure que Loisel a voulu donner à cette aventure.
Je note 5/5, cette série doit absolument appartenir à votre bibliothèque.
Zut... Trop tard, Kael m'a devancé :) J'aurais bien voulu le poster celui-là... Parce que...Woawwww, ça dépote sec ce truc... Je dis « truc » parce que cette bd est un vrai ovni. Un truc sorti de nulle part et qu’on n'attendait pas. Ok, Qwak, même s’il est plutôt rare en bd, n’est pas un parfait inconnu... Mais on ne l’attendait pas spécialement dans ce registre. C’est carrément barré, trash et drôle. Le personnage principal est haut en couleur, une pute qui se retrouve au centre d’une affaire universalo-science-fictionnesque dans laquelle des seigneurs extra-terrestres veulent mettre fin à l’existence des hommes. Armée de sa bouche et de son cul, elle va faire son possible pour sauver l’humanité... Tout un programme. Evidemment, on peut être rebuté par le côté racoleur de la chose, ça aurait pu s’appeler « la putain de l’espace », histoire de vendre quelques exemplaires de plus... Mais heureusement, Qwak n’est pas Manara, et si le sexe est omniprésent, il ne l’est pas de manière trop démonstrative, l’intérêt majeur de l’album reste avant tout humoristique et graphique. Et sur ce dernier point, c’est une merveille d’une invention visuelle constante... ok, c’est plein de photoshop et tout ces trucs là... mais qu’est-ce que c’est bien foutu...
Pour vous aider à vous faire une meilleure idée, je dirais que cette bd m’a rappelé l’esprit d’Anita Bomba... Mais en mieux, c’est dire... Sinon, ça ressemble à aucune autre bd européenne, ce ton particulier est plutôt le lot d’une certaine bd américaine un peu trash, Frank Miller par exemple, quand il verse dans l’humour (Hard Boiled...) ou encore Ennis quand il nous sort « La pro »... Mais en mieux, c’est dire... Allez hop, cinq étoiles! C’est peut-être trop, parce que cet album n’est pas parfait en tous points... mais je m’en fous, c’est un gros coup de coeur, une pute qui se soucie à ce point de l’avenir de la terre mérite bien ça...
Derrière une histoire très dépouillée, l'essentiel est là. Ce récit qui est en fait, une sorte de conte philosophique très dense, nous invite en effet à suivre l'évolution d'un personnage qui part de très bas pour retrouver un peu d'humanité. Personnellement, j'ai bien accroché et ce d'autant plus, que la symbolique utilisée par l'auteur est à la fois sobre et percutante.
Servi en outre par un graphisme très aéré, précis dans sa mise en page et rehaussée d'un bon travail sur les couleurs, cet album vaut incontestablement le détour.
A découvrir donc et à posséder pour ceux qui en plus, aime le contact tactile avec les albums plastiquement très soignés.
Mince alors, j'étais presque persuadé que je n'allais pas aimer cette série car, d'une part, je n'aime pas les histoires policiers-thriller et, d'autre part, on m'avait dit que l'ambiance de cette BD était noire et légèrement sordide et ça non plus je n'aime pas. Et pourtant, j'ai littéralement dévoré les 3 tomes.
Premier bon point, le dessin est très bon. J'ai été un peu déçu par le choix des couleurs (marron avec juste du jaune par-ci par-là), j'aurais aimé une colorisation plus... colorée, mais finalement ça colle bien avec l'ambiance et l'histoire.
Et de même, le début du premier tome, même si la narration et les textes sont bons, ne m'a pas tout de suite intéressé. Pourtant, à partir de la moitié du premier tome, j'ai commencé à accrocher (à partir du moment où la femme se lève de son fauteuil roulant) et à réaliser que le scénario était finalement plus original et plus complexe que je l'imaginais au premier abord.
Puis de découvrir dans le deuxième tome la version des faits selon la femme, de découvrir à la fois ce qu'elle nous apprend de plus, la façon dont elle modifie radicalement notre vision des choses et des évènements, là, ça a achevé de me captiver totalement.
Et avec le troisième tome, c'est selon un point de vue radicalement différent et nouveau qu'on voit les évènements, et tout s'imbrique, tout est parfaitement construit, tout est prenant. Bon, je n'ai pas trouvé véritablement excellente la fin du dernier tome, mais j'apprécie la façon dont cette nouvelle vision des choses offre une nouvelle perspective au récit.
Donc, comme je le craignais, ce n'est pas gai comme histoire, mais c'est tellement bien foutu, tellement bien raconté et tellement prenant que c'en est excellent.
Quand j'ai trouvé cet album par hasard chez un bouquiniste, j'ai d'abord été rebuté par les dessins qui me paraissaient simplistes, trop lisses et peu détaillés (ça m'a fait penser un peu à la série Les Naufragés du temps). Mais au fur et à mesure on s'y fait et les couleurs sont très vives et attirantes.
Passons à l'histoire qui pour moi a fait pencher la balance pour passer du "Pas Mal" au "Franchement bien". D'abord bien sûr on met en place le décor : on est sur Arsamia (Mars) où vivent bon nombre de guerriers répartis en famille. On sent bien vite que des problèmes vont survenir et que les dirigeants d'Arsamia vont faire appel à notre héro Lamo, chef de l'école exerçant l'art du Scient.
A découvrir... Seul bémol, y aura-t-il un jour une suite ?
Note approximative : 3.5/5
Le dessin est tout spécial dans cette série. ThePatrick, ci-dessous, le trouve laid et c'est vrai que le trait ne semble pas maîtrisé, que les personnages sont changeants (leurs visages ne sont parfois reconnaissables que grâce à leur coupe de cheveux) et que les détails ne sont pas légion. Mais étrangement, je trouve que ce dessin a une âme, qu'il donne une ambiance particulière au récit et personnellement je l'aime bien. J'ai pris plaisir à lire une BD ainsi dessinée.
Ensuite, c'est vrai également que le scénario est relativement simple et qu'au final, il ne se passe pas grand chose dans ce diptyque. Mais de la même manière que pour le dessin, j'ai malgré tout bien apprécié ma lecture.
Les personnages sont bons et plutôt crédibles. La narration est bonne même si je trouve qu'elle pêche sur le côté "angoisse" car je n'ai rien ressenti du tout d'effrayant au cours de ma lecture. Mais je crois que ce sont surtout les dialogues qui sont vraiment bons, et la traduction au passage. On suit les pensées de l'héroïne donc on est rapidement plongée dans l'histoire sans risque de distanciation par rapport à elle. Et cette narration et les dialogues qui l'entourent sont très réussis à mon goût. Il y a une petite part de lyrisme dans les textes et une bonne part d'humour dans les répliques. Et surtout le récit est intelligent et pas basique comme on peut parfois le craindre dans des histoires où l'auteur cherche à faire de l'horreur pour faire de l'horreur. L'ambiance est un peu gothique-rock à la façon de Sandman (sans être aussi bon sur ce point de vue à mon goût) et sa crédibilité m'a permis d'apprécier d'autant plus l'histoire.
J'ai néanmoins été un peu déçu par le final car je m'attendais à ce que les 2 tomes mènent quelque part, nous offre une vraie fin. Mais en fait, ça ne se termine pas vraiment : on comprend avec la dernière histoire que l'héroïne accepte son rôle et continue à faire ce que la Maison lui a proposé, et voilà... J'avoue que je m'attendais à plus que ça, à croire que la série n'est en fait pas terminée.
Un moment de lecture agréable, une bonne ambiance, des dialogues sympas et intelligents. Pas un chef-d'œuvre mais une BD sympa.
La couverture est peut-être un peu ratée, mais c'est bien le seul défaut que je trouve à ce one shot.
Je ne connaissais Arthur Qwak qu'à travers l'excellent Mémoires d'un incapable qu'il avait juste scénarisé, mais ici il assure la réalisation complète de l'album.
Son dessin est assez incroyable : c'est très design, dynamique à souhait, et la mise en page est variée et souvent ambitieuse. Ceux qui sont allergiques aux couleurs à l'ordi vont peut-être avoir du mal avec cet album, mais moi je les trouve finalement bien plus que correctes tant elles sont complémentaires avec le dessin qui semble avoir été réellement pensé en fonction des couleurs.
Et franchement, c'est un scénario de fou. Le début peut dérouter un peu, mais toute l'histoire prend vite corps, et on se retrouve embarqué dans une histoire de fou, sans trop savoir si ce que Lola raconte est vrai où si les acides lui ont fait perdre la boule.
Le finish nous balade encore plus (sans prendre le lecteur pour un con) pour arriver à une fin presque conventionnelle comparée au reste de l'album.
Attention aux prudes, l'héroïne de cet album est une prostituée, il y a donc une (omni)présence de sexe tout au long des 64 pages.
Ce qui est clair, c'est que ce bouquin sort des sentiers battus. On a là une oeuvre très originale qui ne manque pas d'ambition à tous les niveaux. C'est une sacrée réussite.
Comment est-ce possible que je n'ai pas déjà avisé cette série alors que c'était une de celles que je préférais quand j'étais gosse ?
Je trouve le dessin de Tranchand excellent. Il est frais, dynamique et précis à la fois. C'est le genre de dessin qui suffit presque à me faire lire une BD avec plaisir.
Mais les histoires de Marine sont elles aussi bien sympas. Destinées tout de même à la jeunesse (elles sont un peu... gentilles... quand on les lit en étant adulte), elles apportent un regard original et tendre sur le monde des corsaires et des pirates. Elles ne se cantonnent en outre pas seulement dans des histoires typiques de piraterie et de chasse au trésor; certains albums comme L'Empereur des Singes et Les yeux de Kukulkan sortent par exemple largement de ce décor. Et puis il y a une bonne dose d'humour, rien de vraiment hilarant mais suffisamment pour lire la série avec le sourire.
Alors je ne conseille pas vraiment cette série à des adultes car le héros est elle-même une petite fille et, dans certains albums, les personnages principaux sont uniquement des enfants et l'histoire est un peu plus destinée aux enfants que dans d'autres albums (je pense par exemple aux Lutins de Morleroc), mais je maintiens que ça reste une série qui se lit agréablement pour un adulte et avec grand plaisir pour un jeune.
Voilà une BD qui mérite bien sa place dans la catégorie "BD oubliées" ! A la bibliothèque où je travaille, elle a carrément été jugée trop ringarde, et retirée des rayons, et c'est en fouillant par hasard dans des caisses au sous-sol que je suis tombé dessus...
Bon, bref, vous vous en foutez.
Bien avant que Clint Eastwood, qui se traînait une image de vieux facho réac, ne gagne ses lauriers de vrai réalisateur sérieux et intelligent grâce à Impitoyable, Lauzier et Alexis dynamitaient déjà le mythe du gentil cow boy héroïque avec cette parodie féroce et réjouissante. C'est franchement très drôle et je trouve personnellement que ça n'a pas tant vieilli que ça.
Le seul petit reproche c'est qu'au bout d'un moment, ça tourne un tout petit peu en rond. Les auteurs finissent par atteindre les limites du personnage ; une fois qu'il est définitivement établi que c'est une ordure irrécupérable et le dernier des connards, il ne leur est plus possible de pousser encore plus loin la caricature, et du coup, les 2 ou 3 (ou 4) dernières histoires arrivent un peu comme une "deuxième couche" superflue, qui n'apporte rien au tableau. Ce côté redondant fait qu'on rit moins, du coup.
Cela étant dit, les petits bijoux d'humour noir du calibre de celui-ci se font trop rares de nos jours pour bouder son plaisir. Dommage qu'Al Crane soit tombé dans l'oubli et ne se trouve plus en librairies, c'est une des séries les plus fendardes que j'aie pu lire ces dernières années.
Je ne suis pas un inconditionnel de Blutch mais disons qu'il est rare que je déteste ce qu'il fait.
Le Petit Christian, je l'ai découvert récemment et je crois bien que c'est la BD de lui que je préfère.
Enfin un album autobiographique sur l'enfance qui ne se contente pas d'aligner des anecdotes sordides sur comment on arrache les pattes des insectes ou comment on se tripote la quéquette pour la première fois ! Il y a dans Le Petit Christian de l'originalité, de l'inventivité, de la drôlerie, de l'authenticité, de l'émotion...
Bref, moi j'aime beaucoup !
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Peter Pan
Le "Peter Pan" de Loisel est pour moi, un monument de la BD, un grand classique incontournable. Régis Loisel est le scénariste, le dessinateur et le coloriste de cette superbe aventure se déroulant en six tomes. Bien sûr, il s’est inspiré du Roman de James Matthew Barrie et du dessin animé de Disney. Mais en aucun cas, il ne s’agit d’un remake BD de ces deux magnifiques œuvres. L’histoire du Peter Pan de Loisel raconte les évènements précédents ceux du Peter Pan de Barrie et Disney ; c’est une prélogie. Mais faîtes ATTENTION, Loisel apporte une dimension beaucoup plus dramatique et glauque, on est très loin de l’univers Disney et de ses Happy End où les méchants sont très méchants et les gentils très gentils, c’est beaucoup plus humain donc plus complexe (Innocence, amour, mensonge et jalousie sont de mise). Le scénario nous fait découvrir comment Peter devient Peter Pan avec ses voyages entre Londres de Jack l’éventreur (famine et misère) et le pays imaginaire avec ses indiens et ses pirates. Les illustrations et la couleur sont magnifiques, elles reflètent d’ailleurs extrêmement bien l’ambiance dramatique et obscure que Loisel a voulu donner à cette aventure. Je note 5/5, cette série doit absolument appartenir à votre bibliothèque.
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
Zut... Trop tard, Kael m'a devancé :) J'aurais bien voulu le poster celui-là... Parce que...Woawwww, ça dépote sec ce truc... Je dis « truc » parce que cette bd est un vrai ovni. Un truc sorti de nulle part et qu’on n'attendait pas. Ok, Qwak, même s’il est plutôt rare en bd, n’est pas un parfait inconnu... Mais on ne l’attendait pas spécialement dans ce registre. C’est carrément barré, trash et drôle. Le personnage principal est haut en couleur, une pute qui se retrouve au centre d’une affaire universalo-science-fictionnesque dans laquelle des seigneurs extra-terrestres veulent mettre fin à l’existence des hommes. Armée de sa bouche et de son cul, elle va faire son possible pour sauver l’humanité... Tout un programme. Evidemment, on peut être rebuté par le côté racoleur de la chose, ça aurait pu s’appeler « la putain de l’espace », histoire de vendre quelques exemplaires de plus... Mais heureusement, Qwak n’est pas Manara, et si le sexe est omniprésent, il ne l’est pas de manière trop démonstrative, l’intérêt majeur de l’album reste avant tout humoristique et graphique. Et sur ce dernier point, c’est une merveille d’une invention visuelle constante... ok, c’est plein de photoshop et tout ces trucs là... mais qu’est-ce que c’est bien foutu... Pour vous aider à vous faire une meilleure idée, je dirais que cette bd m’a rappelé l’esprit d’Anita Bomba... Mais en mieux, c’est dire... Sinon, ça ressemble à aucune autre bd européenne, ce ton particulier est plutôt le lot d’une certaine bd américaine un peu trash, Frank Miller par exemple, quand il verse dans l’humour (Hard Boiled...) ou encore Ennis quand il nous sort « La pro »... Mais en mieux, c’est dire... Allez hop, cinq étoiles! C’est peut-être trop, parce que cet album n’est pas parfait en tous points... mais je m’en fous, c’est un gros coup de coeur, une pute qui se soucie à ce point de l’avenir de la terre mérite bien ça...
Féroce
Derrière une histoire très dépouillée, l'essentiel est là. Ce récit qui est en fait, une sorte de conte philosophique très dense, nous invite en effet à suivre l'évolution d'un personnage qui part de très bas pour retrouver un peu d'humanité. Personnellement, j'ai bien accroché et ce d'autant plus, que la symbolique utilisée par l'auteur est à la fois sobre et percutante. Servi en outre par un graphisme très aéré, précis dans sa mise en page et rehaussée d'un bon travail sur les couleurs, cet album vaut incontestablement le détour. A découvrir donc et à posséder pour ceux qui en plus, aime le contact tactile avec les albums plastiquement très soignés.
Berceuse assassine
Mince alors, j'étais presque persuadé que je n'allais pas aimer cette série car, d'une part, je n'aime pas les histoires policiers-thriller et, d'autre part, on m'avait dit que l'ambiance de cette BD était noire et légèrement sordide et ça non plus je n'aime pas. Et pourtant, j'ai littéralement dévoré les 3 tomes. Premier bon point, le dessin est très bon. J'ai été un peu déçu par le choix des couleurs (marron avec juste du jaune par-ci par-là), j'aurais aimé une colorisation plus... colorée, mais finalement ça colle bien avec l'ambiance et l'histoire. Et de même, le début du premier tome, même si la narration et les textes sont bons, ne m'a pas tout de suite intéressé. Pourtant, à partir de la moitié du premier tome, j'ai commencé à accrocher (à partir du moment où la femme se lève de son fauteuil roulant) et à réaliser que le scénario était finalement plus original et plus complexe que je l'imaginais au premier abord. Puis de découvrir dans le deuxième tome la version des faits selon la femme, de découvrir à la fois ce qu'elle nous apprend de plus, la façon dont elle modifie radicalement notre vision des choses et des évènements, là, ça a achevé de me captiver totalement. Et avec le troisième tome, c'est selon un point de vue radicalement différent et nouveau qu'on voit les évènements, et tout s'imbrique, tout est parfaitement construit, tout est prenant. Bon, je n'ai pas trouvé véritablement excellente la fin du dernier tome, mais j'apprécie la façon dont cette nouvelle vision des choses offre une nouvelle perspective au récit. Donc, comme je le craignais, ce n'est pas gai comme histoire, mais c'est tellement bien foutu, tellement bien raconté et tellement prenant que c'en est excellent.
Chroniques Originelles
Quand j'ai trouvé cet album par hasard chez un bouquiniste, j'ai d'abord été rebuté par les dessins qui me paraissaient simplistes, trop lisses et peu détaillés (ça m'a fait penser un peu à la série Les Naufragés du temps). Mais au fur et à mesure on s'y fait et les couleurs sont très vives et attirantes. Passons à l'histoire qui pour moi a fait pencher la balance pour passer du "Pas Mal" au "Franchement bien". D'abord bien sûr on met en place le décor : on est sur Arsamia (Mars) où vivent bon nombre de guerriers répartis en famille. On sent bien vite que des problèmes vont survenir et que les dirigeants d'Arsamia vont faire appel à notre héro Lamo, chef de l'école exerçant l'art du Scient. A découvrir... Seul bémol, y aura-t-il un jour une suite ?
La Maison des Secrets
Note approximative : 3.5/5 Le dessin est tout spécial dans cette série. ThePatrick, ci-dessous, le trouve laid et c'est vrai que le trait ne semble pas maîtrisé, que les personnages sont changeants (leurs visages ne sont parfois reconnaissables que grâce à leur coupe de cheveux) et que les détails ne sont pas légion. Mais étrangement, je trouve que ce dessin a une âme, qu'il donne une ambiance particulière au récit et personnellement je l'aime bien. J'ai pris plaisir à lire une BD ainsi dessinée. Ensuite, c'est vrai également que le scénario est relativement simple et qu'au final, il ne se passe pas grand chose dans ce diptyque. Mais de la même manière que pour le dessin, j'ai malgré tout bien apprécié ma lecture. Les personnages sont bons et plutôt crédibles. La narration est bonne même si je trouve qu'elle pêche sur le côté "angoisse" car je n'ai rien ressenti du tout d'effrayant au cours de ma lecture. Mais je crois que ce sont surtout les dialogues qui sont vraiment bons, et la traduction au passage. On suit les pensées de l'héroïne donc on est rapidement plongée dans l'histoire sans risque de distanciation par rapport à elle. Et cette narration et les dialogues qui l'entourent sont très réussis à mon goût. Il y a une petite part de lyrisme dans les textes et une bonne part d'humour dans les répliques. Et surtout le récit est intelligent et pas basique comme on peut parfois le craindre dans des histoires où l'auteur cherche à faire de l'horreur pour faire de l'horreur. L'ambiance est un peu gothique-rock à la façon de Sandman (sans être aussi bon sur ce point de vue à mon goût) et sa crédibilité m'a permis d'apprécier d'autant plus l'histoire. J'ai néanmoins été un peu déçu par le final car je m'attendais à ce que les 2 tomes mènent quelque part, nous offre une vraie fin. Mais en fait, ça ne se termine pas vraiment : on comprend avec la dernière histoire que l'héroïne accepte son rôle et continue à faire ce que la Maison lui a proposé, et voilà... J'avoue que je m'attendais à plus que ça, à croire que la série n'est en fait pas terminée. Un moment de lecture agréable, une bonne ambiance, des dialogues sympas et intelligents. Pas un chef-d'œuvre mais une BD sympa.
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
La couverture est peut-être un peu ratée, mais c'est bien le seul défaut que je trouve à ce one shot. Je ne connaissais Arthur Qwak qu'à travers l'excellent Mémoires d'un incapable qu'il avait juste scénarisé, mais ici il assure la réalisation complète de l'album. Son dessin est assez incroyable : c'est très design, dynamique à souhait, et la mise en page est variée et souvent ambitieuse. Ceux qui sont allergiques aux couleurs à l'ordi vont peut-être avoir du mal avec cet album, mais moi je les trouve finalement bien plus que correctes tant elles sont complémentaires avec le dessin qui semble avoir été réellement pensé en fonction des couleurs. Et franchement, c'est un scénario de fou. Le début peut dérouter un peu, mais toute l'histoire prend vite corps, et on se retrouve embarqué dans une histoire de fou, sans trop savoir si ce que Lola raconte est vrai où si les acides lui ont fait perdre la boule. Le finish nous balade encore plus (sans prendre le lecteur pour un con) pour arriver à une fin presque conventionnelle comparée au reste de l'album. Attention aux prudes, l'héroïne de cet album est une prostituée, il y a donc une (omni)présence de sexe tout au long des 64 pages. Ce qui est clair, c'est que ce bouquin sort des sentiers battus. On a là une oeuvre très originale qui ne manque pas d'ambition à tous les niveaux. C'est une sacrée réussite.
Marine
Comment est-ce possible que je n'ai pas déjà avisé cette série alors que c'était une de celles que je préférais quand j'étais gosse ? Je trouve le dessin de Tranchand excellent. Il est frais, dynamique et précis à la fois. C'est le genre de dessin qui suffit presque à me faire lire une BD avec plaisir. Mais les histoires de Marine sont elles aussi bien sympas. Destinées tout de même à la jeunesse (elles sont un peu... gentilles... quand on les lit en étant adulte), elles apportent un regard original et tendre sur le monde des corsaires et des pirates. Elles ne se cantonnent en outre pas seulement dans des histoires typiques de piraterie et de chasse au trésor; certains albums comme L'Empereur des Singes et Les yeux de Kukulkan sortent par exemple largement de ce décor. Et puis il y a une bonne dose d'humour, rien de vraiment hilarant mais suffisamment pour lire la série avec le sourire. Alors je ne conseille pas vraiment cette série à des adultes car le héros est elle-même une petite fille et, dans certains albums, les personnages principaux sont uniquement des enfants et l'histoire est un peu plus destinée aux enfants que dans d'autres albums (je pense par exemple aux Lutins de Morleroc), mais je maintiens que ça reste une série qui se lit agréablement pour un adulte et avec grand plaisir pour un jeune.
Al Crane
Voilà une BD qui mérite bien sa place dans la catégorie "BD oubliées" ! A la bibliothèque où je travaille, elle a carrément été jugée trop ringarde, et retirée des rayons, et c'est en fouillant par hasard dans des caisses au sous-sol que je suis tombé dessus... Bon, bref, vous vous en foutez. Bien avant que Clint Eastwood, qui se traînait une image de vieux facho réac, ne gagne ses lauriers de vrai réalisateur sérieux et intelligent grâce à Impitoyable, Lauzier et Alexis dynamitaient déjà le mythe du gentil cow boy héroïque avec cette parodie féroce et réjouissante. C'est franchement très drôle et je trouve personnellement que ça n'a pas tant vieilli que ça. Le seul petit reproche c'est qu'au bout d'un moment, ça tourne un tout petit peu en rond. Les auteurs finissent par atteindre les limites du personnage ; une fois qu'il est définitivement établi que c'est une ordure irrécupérable et le dernier des connards, il ne leur est plus possible de pousser encore plus loin la caricature, et du coup, les 2 ou 3 (ou 4) dernières histoires arrivent un peu comme une "deuxième couche" superflue, qui n'apporte rien au tableau. Ce côté redondant fait qu'on rit moins, du coup. Cela étant dit, les petits bijoux d'humour noir du calibre de celui-ci se font trop rares de nos jours pour bouder son plaisir. Dommage qu'Al Crane soit tombé dans l'oubli et ne se trouve plus en librairies, c'est une des séries les plus fendardes que j'aie pu lire ces dernières années.
Le Petit Christian
Je ne suis pas un inconditionnel de Blutch mais disons qu'il est rare que je déteste ce qu'il fait. Le Petit Christian, je l'ai découvert récemment et je crois bien que c'est la BD de lui que je préfère. Enfin un album autobiographique sur l'enfance qui ne se contente pas d'aligner des anecdotes sordides sur comment on arrache les pattes des insectes ou comment on se tripote la quéquette pour la première fois ! Il y a dans Le Petit Christian de l'originalité, de l'inventivité, de la drôlerie, de l'authenticité, de l'émotion... Bref, moi j'aime beaucoup !