Robert et Raymonde ?... de vraies vedettes !...
Ils débutent leur "carrière" dans Fluide Glacial n° 11 d'Avril 1977... sous les prénoms de Marthe et Richard.
Les Bidochon ?... Un couple de français moyens (mais alors là, vraiment moyens !) qui affrontent les mille et un problèmes qui peuvent survenir dans la vie quotidienne.
Tout y passe : la maison, l'Administration, les HLM, les vacances, les voyages organisés... Tous ces problèmes, c'est comme le tiers provisionnel : ou on l'affronte, ou il vous submerge. Dans le cas présent, c'est souvent une sorte de tsunami dans lequel ils essayent -péniblement- de surnager ; tout en faisant à chaque fois preuve de grande bêtise...
Les Bidochon ?... J'aime beaucoup... Une sorte de reflet de la "France profonde" où leurs aventures -tragi-comiques il est vrai- sont narrées avec un "hénaurme" sens de l'humour.
J'adore vraiment cette sorte de franche dérision mais maniée avec beaucoup de subtilité.
C'est lucide. C'est féroce. Une talentueuse description -au graphisme qui m'a parfois fait penser à Reiser- d'un quotidien fait d'une profonde banalité.
Un véritable coup de canon dans le ciel de la calembredaine...
Excellent.
Définitivement une réussite cette BD!
L'idée du voyage initiatique sexuel d'un plus de 60 ans est jubilatoire. Rabate a su éviter tous les clichés et successions de gags graveleux que ce sujet peut facilement amener. L'ensemble reste profondément humain, sensible et simple. L'histoire et le dessin se relaient parfaitement pour nous décrire cette aventure. Belle osmose!
Et en plus, le scénario nous emmène jamais où on s'attend. C'est truffé de fausses pistes.
Je ne sais pas ce qui me retient de mettre la note max... Je vais attendre une 2ème lecture.
Malgré un scénario convenu, j'ai été vraiment emballé par le récit de Régis Hautière.
En effet, cette bande dessinée me permet de retrouver le magnifique dessin de Romain Hugault, qui avait signé l'an passé un recueil de petites histoires dans Le Dernier Envol (toujours aux éditions Paquet), plébiscité par la critique et lauréat de nombreux prix. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, Régis Hautière était, je crois, crédité dans les remerciements de l'auteur et avait participé à l'élaboration du scénario.
Les scènes d'aviation sont d'une beauté à couper le souffle mais Romain Hugault prouve ici qu'il n'est pas cantonné aux seuls dessins d'aéroplanes, mais sait parfaitement maîtriser ses personnages : le preux chevalier, avec sa belle (rahh ! la page 26) et le ténébreux aventurier opportuniste avec un physique à la Howard Hugues.
Prévu en seulement deux tomes, cette aventure ravira les amateurs d'aviation et les autres...
On est en effet totalement plongé dans le monde des années 30, tel que Victor Fleming le décrivait dans « Test Pilot » avec Clark Gable, Spencer Tracy et Mirna Loyd, avec ses courses aériennes très courues aux USA.
Voici donc une histoire d'amour assez banale mais parfaitement dessinée.
« Les chevaliers du ciel » sont de retour... ne les manquez pas.
Personnellement : j'adore !...
Une magnifique série qui mêle adroitement de vieilles bâtisses sorties tout droit du moyen-âge, de vieux châteaux, des constructions futuristes ; le tout dans une sorte d'art-déco des années 30.
Flash Gordon ?... Distribuée par le King Features Syndicate qui en a demandé la création pour contrer Buck Rogers qui paraît dans d'autres quotidiens, la série démarre aux USA dans les journaux de ce groupe dès le 7 Janvier 1934.
Succès immédiat. Et mérité.
Flash -un athlète diplômé-, son éternelle fiancée Dale Arden et le savant Zarkov m'ont fait vivre mille et une plaisantes péripéties sur la planète Mongo (dirigée par l'horrible Ming).
Au scénario : Alex Raymond, un "tout grand", a ainsi imaginé un monde de dragons effrayants, d'hommes-faucons, de créatures fantastiques, de monstrueux singes rouges qui forment un formidable et horrible bestiaire rarement vu à l'époque.
Cette fantastique et formidable épopée, je l'ai découverte tardivement, il y a une trentaine d'années, en triant une caisse de vieux Robinson de la fin des années 30 qui m'avait été donnée. Et en couleurs en plus !...
Traduite par "Guy l'Eclair", j'en ai retrouvé -petit à petit- certains albums édités dans les années 60 par SERG et -surtout- ai su me procurer à bas prix les huit grands formats édités par "les Remparts" de 1973 à 1975. Huit magnifiques brochés, noir et blanc, qui reprennent les adaptations de Dan Barry faites dès 1951.
"Flash Gordon" ?... Ben oui, c'est de la "Bd de papa" avec tous les poncifs du genre de l'époque : le brave héros, la belle héroïne, le savant, le dictateur... et un pannel de monstres du plus bel effet. Ca bondit, se bagarre dans des histoires à forte intensité dramatique, bien mises en "musique" malgré plusieurs dessinateurs ayant planché sur la série.
Flash Gordon ?... Ca a plus de 70 ans. C'est vieux, c'est vrai. Mais n'est-ce pas dans les vieilles marmites que l'on fait la meilleure soupe ?...
Une bien belle histoire, dépaysante au possible, parlant d’évasion… D’évasion géographique, mais aussi de liberté au sens plus large… Le genre d’histoire qui, pendant un instant, vous donne envie d’en faire autant, de tout plaquer, et d’aller vivre l’aventure, faire le tour du monde… La fin de la BD, elle, nous fait revenir sur terre, et nous rappelle que ce genre de rêve un peu puéril résulte sans doute de toutes ces images d’Epinal que nous, Européens, avons de ces contrées éloignées.
Alors certes la narration n’est pas parfaite et manque un peu de fluidité. On a un peu l’impression que tout s’enchaîne trop vite, et que certains passages auraient pu être plus développés… Mais ces petits soubresauts ne m’ont pas empêché de passer un superbe moment de lecture…
Note approximative : 3.5/5
L'album Comme un lundi peut attirer l'attention du lecteur de deux manières.
La première est son format original, petit bouquin souple et rouge, tout étiré en hauteur. Un joli petit objet qui attire l'oeil.
La seconde est le fait que James tient un blog relativement célèbre, le blog d'Ottoprod, aussi connu sous le nom de blog de James et la tête X. Et il se trouve que les planches de Comme un lundi sont issues de ce blog.
Ces planches contiennent de 2 à 4 images seulement chacune, dans une mise en page très aérée. Le dessin est fin et rond : je le trouve très chouette. Expressif et esthétique tout en restant simple. En réalité, il me fait penser à une version plus souple, plus épurée et plus moderne du dessin de Sempé. Ou alors à mi-chemin entre Sempé et Trondheim.
Et je continue avec Trondheim quand je cherche à parler du scénario de ces histoires. Car j'y retrouve en effet un humour assez proche, un souci de regarder la vie avec à la fois une touche de douce nostalgie, de gentille ironie, et de recherche du petit détail intelligent ou amusant de la vie de tous les jours ou de l'enfance, ce type de moments qu'on vit sans y faire attention.
Ce sont des histoires courtes fraîches, amusantes, parfois touchantes, racontées avec un certain talent.
Mon seul reproche irait à la rapidité avec laquelle l'album se lit. La mise en page aérée impose des pages un peu trop légères, hélas.
Malgré cela, c'est un album dont je conseille allègrement l'achat, surtout si vous ne connaissez pas encore James Ottoprod.
Difficile de parler d’un mini album sans en faire un résumé trop détaillé. Les miniblogs se distinguent de la production actuelle de par leur format minuscule et l’idée de suivre un complément de l’histoire sur des sites internet dédiés.
JO 2012 a un dessin typé ligne clair plutôt simpliste mais bien maîtrisé, c’est un album amusant à découvrir et l'on se prend au jeu du personnages en imaginant les JO se déroulant dans son appartement... Une bonne "petite" découverte de la collection miniblog. La suite sur internet vaut également le coup d'oeil et est absolument à lire ! J'ai en particulier aimé la dernière page du blog !
De Grégory Mardon, je n'avais lu que Cycloman qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable, mais aucune de ses BDs réalisées en solo. Intrigué par la couverture de celle-ci, je me suis laissé tenter, et je ne regrette pas.
Je précise avant de continuer que si je n'ai pas coché la case "Oui" pour "Achat conseillé", c'est parce que comme le dit Arzak, ce n'est pas une "grande" BD, c'est juste une bonne BD très plaisante à lire, mais pas forcément une pièce indispensable à avoir dans sa collection.
Le propos n'est pas très original : l'enfance, la vie à la campagne, les couples en crise... Rien de nouveau sous le soleil. Avec ce genre de choses on pourrait même craindre d'avoir affaire à une de ces petites chroniques nostalgico-provinciales insipides chères à Jean-Pierre Pernaud. Sauf que plutôt que d'opter pour le traitement "comme c'était bô et doux la vie dans nos petites villes de la France d'en-bas où il faisait bon vivre", Grégory Mardon opte pour un ton doux-amer, parfois mélancolique mais jamais larmoyant, parfois rigolo, que je comparerais plutôt au Petit Christian de Blutch, un livre que j'aime beaucoup.
Les petites scènes se succèdent, et parfois on est un peu agacé par l'usage sans vergogne de vieux poncifs (le papa-qui-rentre-tard-du-travail-délaissant-sa-très-jolie-femme, la famille-qui-fait-peur-à-tous-les-villageois-alors-qu'en-fait-c'est-des-braves-gens, le héros-forcément-amoureux-de-la-jolie-blondinette-aux-yeux-bleus), mais souvent on est surtout séduit par la simplicité et la finesse avec laquelle Mardon donne vie à son petit monde. La qualité de la mise en scène alliée à un sens de l'économie de mots sont pour beaucoup dans la légèreté de ce "double expresso" qu'on sirote d'une traite avec grand plaisir.
C'est un des livres qui fait parti des plus déroutants que j'ai lus.
Alison Bechdel est une militante de la cause lesbienne aux Etats-Unis. Son livre a été célébré par les critiques américains comme le roman graphique autobiographique le plus fort depuis Maus de Spiegelmann.
Alison s'interroge sur la mort de son père, renversé par un camion. Cette mort a tout d'un suicide. Grâce à un flash-back, on découvre ce père tyrannique, esthète, qui place au plus haut degré la littérature et l'architecture. Cependant, cet homme est un être complexe qui a des relations avec des hommes plus jeunes que lui, au grand désespoir de sa femme. Alison établit d'ailleurs un parallèle entre la découverte de son homosexualité et celle de son père. Elle est l'homme, il est la femme. Les références à la littérature sont nombreuses : Ulysse de James Joyce, Colette, Marcel Proust et son personnage d'Albertine dans la recherche du temps perdu.
Le livre est dense et nous permet en filigrane de découvrir la face cachée de l'Amérique : les années Nixon, le Watergate. Le puritanisme est présent, incarné par la mère d'Alison, femme blessée et outragée par les frasques de son mari. Les allégories sont nombreuses comme celle du serpent qui revient plusieurs fois. La construction narrative est assez complexe, alternant passage au présent et retour en arrière.
Alison Bechdel signe un ouvrage très intéressant, déconcertant par moment, subversif très souvent qui n'est pas sans me rappeler l'excellente série Six feet Under.
Ayant adoré Top 10, c'est avec une véritable impatience que je me suis jeté sur The Forty-Niners, prequel de la série racontant avec humour et originalité les aventures de super-policiers dans Neopolis, ville emplie de super-héros. Je ne suis pas déçu même si je préfère finalement la série originelle.
Gene Ha fait preuve d'un dessin très maîtrisé. Il me parait un peu plus réaliste dans Forty-Niners que dans Top 10, mais je crois que cela tient surtout à la colorisation. Art Lyon, le coloriste, nous offre en effet des planches aux couleurs désaturées, donnant une véritable ambiance vintage au récit, nous plongeant d'autant plus facilement dans l'époque d'après Seconde Guerre Mondiale.
Par contre, autant je trouve le tout joli et esthétique, autant je regrette un peu le manque de contraste qu'implique cette colorisation et ce dessin. Les détails sont un peu moins faciles à discerner.
A noter que Gene Ha glisse un petit peu moins de personnages anecdotiques dans ses décors que dans Top 10 même si on en reconnaîtra comme toujours un bon nombre de visages connus (Flip de Little Nemo in Slumberland, the Yellow Kid, le capitaine Haddock, Popeye, ... ).
Le scénario, pour sa part, nous amène à découvrir les débuts du 10th precinct, le fameux comissariat de Top 10, au moment où Neopolis commence tout juste à accueillir les super-héros, personnages fantastiques et super-vilains de toute la planète. A l'aide d'une introduction rappelant immanquablement celle de Top 10, nous allons rencontrer un très jeune pilote d'élite, une de ses anciennes rivales, aviatrice allemande repentie, puis les autres membres variés et originaux de la petite équipe de super-policiers qu'ils vont tous plus ou moins former. Et face à eux deux voire trois menaces qui se mêlent, requérant leur travail pour protéger la jeune ville de Neopolis.
C'est un scénario réussi, à la fois dense mais suffisamment court pour tenir en un seul tome.
Ce scénario reprend cependant toutes les composantes des albums de Top 10, se contentant de les placer dans une ambiance un peu différente de "début de règne". Celui qui connaît donc déjà la ville de Neopolis ne sera pas tellement surpris par l'originalité de ce récit. Ce sont finalement juste quelques péripéties de plus dans l'histoire, ceci dit excellente, du 10th precinct.
Et tant qu'à faire, même si je suis très heureux de découvrir les origines de Neopolis et comment des savants nazis ont participé à son élaboration, j'aurais, je pense, davantage encore aimé un nouveau tome de Top 10 à la place. Je m'étais en effet grandement attaché aux héros de la série originelle, et en un seul tome, même bien rempli, on manque un peu de temps pour s'acoquiner avec les nouveaux héros de ce one-shot.
Bon, je donne l'impression de critiquer The Forty-Niners mais c'est parce que je le compare à une série que j'ai vraiment adoré, Top 10. Mais The Forty-Niners n'en reste pas moins un excellent comics, une lecture que je conseille vivement et qui plaira d'autant plus aux amateurs d'Alan Moore.
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Les Bidochon
Robert et Raymonde ?... de vraies vedettes !... Ils débutent leur "carrière" dans Fluide Glacial n° 11 d'Avril 1977... sous les prénoms de Marthe et Richard. Les Bidochon ?... Un couple de français moyens (mais alors là, vraiment moyens !) qui affrontent les mille et un problèmes qui peuvent survenir dans la vie quotidienne. Tout y passe : la maison, l'Administration, les HLM, les vacances, les voyages organisés... Tous ces problèmes, c'est comme le tiers provisionnel : ou on l'affronte, ou il vous submerge. Dans le cas présent, c'est souvent une sorte de tsunami dans lequel ils essayent -péniblement- de surnager ; tout en faisant à chaque fois preuve de grande bêtise... Les Bidochon ?... J'aime beaucoup... Une sorte de reflet de la "France profonde" où leurs aventures -tragi-comiques il est vrai- sont narrées avec un "hénaurme" sens de l'humour. J'adore vraiment cette sorte de franche dérision mais maniée avec beaucoup de subtilité. C'est lucide. C'est féroce. Une talentueuse description -au graphisme qui m'a parfois fait penser à Reiser- d'un quotidien fait d'une profonde banalité. Un véritable coup de canon dans le ciel de la calembredaine... Excellent.
Les Petits Ruisseaux
Définitivement une réussite cette BD! L'idée du voyage initiatique sexuel d'un plus de 60 ans est jubilatoire. Rabate a su éviter tous les clichés et successions de gags graveleux que ce sujet peut facilement amener. L'ensemble reste profondément humain, sensible et simple. L'histoire et le dessin se relaient parfaitement pour nous décrire cette aventure. Belle osmose! Et en plus, le scénario nous emmène jamais où on s'attend. C'est truffé de fausses pistes. Je ne sais pas ce qui me retient de mettre la note max... Je vais attendre une 2ème lecture.
Au-delà des nuages
Malgré un scénario convenu, j'ai été vraiment emballé par le récit de Régis Hautière. En effet, cette bande dessinée me permet de retrouver le magnifique dessin de Romain Hugault, qui avait signé l'an passé un recueil de petites histoires dans Le Dernier Envol (toujours aux éditions Paquet), plébiscité par la critique et lauréat de nombreux prix. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, Régis Hautière était, je crois, crédité dans les remerciements de l'auteur et avait participé à l'élaboration du scénario. Les scènes d'aviation sont d'une beauté à couper le souffle mais Romain Hugault prouve ici qu'il n'est pas cantonné aux seuls dessins d'aéroplanes, mais sait parfaitement maîtriser ses personnages : le preux chevalier, avec sa belle (rahh ! la page 26) et le ténébreux aventurier opportuniste avec un physique à la Howard Hugues. Prévu en seulement deux tomes, cette aventure ravira les amateurs d'aviation et les autres... On est en effet totalement plongé dans le monde des années 30, tel que Victor Fleming le décrivait dans « Test Pilot » avec Clark Gable, Spencer Tracy et Mirna Loyd, avec ses courses aériennes très courues aux USA. Voici donc une histoire d'amour assez banale mais parfaitement dessinée. « Les chevaliers du ciel » sont de retour... ne les manquez pas.
Flash Gordon
Personnellement : j'adore !... Une magnifique série qui mêle adroitement de vieilles bâtisses sorties tout droit du moyen-âge, de vieux châteaux, des constructions futuristes ; le tout dans une sorte d'art-déco des années 30. Flash Gordon ?... Distribuée par le King Features Syndicate qui en a demandé la création pour contrer Buck Rogers qui paraît dans d'autres quotidiens, la série démarre aux USA dans les journaux de ce groupe dès le 7 Janvier 1934. Succès immédiat. Et mérité. Flash -un athlète diplômé-, son éternelle fiancée Dale Arden et le savant Zarkov m'ont fait vivre mille et une plaisantes péripéties sur la planète Mongo (dirigée par l'horrible Ming). Au scénario : Alex Raymond, un "tout grand", a ainsi imaginé un monde de dragons effrayants, d'hommes-faucons, de créatures fantastiques, de monstrueux singes rouges qui forment un formidable et horrible bestiaire rarement vu à l'époque. Cette fantastique et formidable épopée, je l'ai découverte tardivement, il y a une trentaine d'années, en triant une caisse de vieux Robinson de la fin des années 30 qui m'avait été donnée. Et en couleurs en plus !... Traduite par "Guy l'Eclair", j'en ai retrouvé -petit à petit- certains albums édités dans les années 60 par SERG et -surtout- ai su me procurer à bas prix les huit grands formats édités par "les Remparts" de 1973 à 1975. Huit magnifiques brochés, noir et blanc, qui reprennent les adaptations de Dan Barry faites dès 1951. "Flash Gordon" ?... Ben oui, c'est de la "Bd de papa" avec tous les poncifs du genre de l'époque : le brave héros, la belle héroïne, le savant, le dictateur... et un pannel de monstres du plus bel effet. Ca bondit, se bagarre dans des histoires à forte intensité dramatique, bien mises en "musique" malgré plusieurs dessinateurs ayant planché sur la série. Flash Gordon ?... Ca a plus de 70 ans. C'est vieux, c'est vrai. Mais n'est-ce pas dans les vieilles marmites que l'on fait la meilleure soupe ?...
Fikrie
Une bien belle histoire, dépaysante au possible, parlant d’évasion… D’évasion géographique, mais aussi de liberté au sens plus large… Le genre d’histoire qui, pendant un instant, vous donne envie d’en faire autant, de tout plaquer, et d’aller vivre l’aventure, faire le tour du monde… La fin de la BD, elle, nous fait revenir sur terre, et nous rappelle que ce genre de rêve un peu puéril résulte sans doute de toutes ces images d’Epinal que nous, Européens, avons de ces contrées éloignées. Alors certes la narration n’est pas parfaite et manque un peu de fluidité. On a un peu l’impression que tout s’enchaîne trop vite, et que certains passages auraient pu être plus développés… Mais ces petits soubresauts ne m’ont pas empêché de passer un superbe moment de lecture…
Comme un lundi
Note approximative : 3.5/5 L'album Comme un lundi peut attirer l'attention du lecteur de deux manières. La première est son format original, petit bouquin souple et rouge, tout étiré en hauteur. Un joli petit objet qui attire l'oeil. La seconde est le fait que James tient un blog relativement célèbre, le blog d'Ottoprod, aussi connu sous le nom de blog de James et la tête X. Et il se trouve que les planches de Comme un lundi sont issues de ce blog. Ces planches contiennent de 2 à 4 images seulement chacune, dans une mise en page très aérée. Le dessin est fin et rond : je le trouve très chouette. Expressif et esthétique tout en restant simple. En réalité, il me fait penser à une version plus souple, plus épurée et plus moderne du dessin de Sempé. Ou alors à mi-chemin entre Sempé et Trondheim. Et je continue avec Trondheim quand je cherche à parler du scénario de ces histoires. Car j'y retrouve en effet un humour assez proche, un souci de regarder la vie avec à la fois une touche de douce nostalgie, de gentille ironie, et de recherche du petit détail intelligent ou amusant de la vie de tous les jours ou de l'enfance, ce type de moments qu'on vit sans y faire attention. Ce sont des histoires courtes fraîches, amusantes, parfois touchantes, racontées avec un certain talent. Mon seul reproche irait à la rapidité avec laquelle l'album se lit. La mise en page aérée impose des pages un peu trop légères, hélas. Malgré cela, c'est un album dont je conseille allègrement l'achat, surtout si vous ne connaissez pas encore James Ottoprod.
J.O. 2012
Difficile de parler d’un mini album sans en faire un résumé trop détaillé. Les miniblogs se distinguent de la production actuelle de par leur format minuscule et l’idée de suivre un complément de l’histoire sur des sites internet dédiés. JO 2012 a un dessin typé ligne clair plutôt simpliste mais bien maîtrisé, c’est un album amusant à découvrir et l'on se prend au jeu du personnages en imaginant les JO se déroulant dans son appartement... Une bonne "petite" découverte de la collection miniblog. La suite sur internet vaut également le coup d'oeil et est absolument à lire ! J'ai en particulier aimé la dernière page du blog !
Leçon de choses
De Grégory Mardon, je n'avais lu que Cycloman qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable, mais aucune de ses BDs réalisées en solo. Intrigué par la couverture de celle-ci, je me suis laissé tenter, et je ne regrette pas. Je précise avant de continuer que si je n'ai pas coché la case "Oui" pour "Achat conseillé", c'est parce que comme le dit Arzak, ce n'est pas une "grande" BD, c'est juste une bonne BD très plaisante à lire, mais pas forcément une pièce indispensable à avoir dans sa collection. Le propos n'est pas très original : l'enfance, la vie à la campagne, les couples en crise... Rien de nouveau sous le soleil. Avec ce genre de choses on pourrait même craindre d'avoir affaire à une de ces petites chroniques nostalgico-provinciales insipides chères à Jean-Pierre Pernaud. Sauf que plutôt que d'opter pour le traitement "comme c'était bô et doux la vie dans nos petites villes de la France d'en-bas où il faisait bon vivre", Grégory Mardon opte pour un ton doux-amer, parfois mélancolique mais jamais larmoyant, parfois rigolo, que je comparerais plutôt au Petit Christian de Blutch, un livre que j'aime beaucoup. Les petites scènes se succèdent, et parfois on est un peu agacé par l'usage sans vergogne de vieux poncifs (le papa-qui-rentre-tard-du-travail-délaissant-sa-très-jolie-femme, la famille-qui-fait-peur-à-tous-les-villageois-alors-qu'en-fait-c'est-des-braves-gens, le héros-forcément-amoureux-de-la-jolie-blondinette-aux-yeux-bleus), mais souvent on est surtout séduit par la simplicité et la finesse avec laquelle Mardon donne vie à son petit monde. La qualité de la mise en scène alliée à un sens de l'économie de mots sont pour beaucoup dans la légèreté de ce "double expresso" qu'on sirote d'une traite avec grand plaisir.
Fun Home - Une tragicomédie familiale
C'est un des livres qui fait parti des plus déroutants que j'ai lus. Alison Bechdel est une militante de la cause lesbienne aux Etats-Unis. Son livre a été célébré par les critiques américains comme le roman graphique autobiographique le plus fort depuis Maus de Spiegelmann. Alison s'interroge sur la mort de son père, renversé par un camion. Cette mort a tout d'un suicide. Grâce à un flash-back, on découvre ce père tyrannique, esthète, qui place au plus haut degré la littérature et l'architecture. Cependant, cet homme est un être complexe qui a des relations avec des hommes plus jeunes que lui, au grand désespoir de sa femme. Alison établit d'ailleurs un parallèle entre la découverte de son homosexualité et celle de son père. Elle est l'homme, il est la femme. Les références à la littérature sont nombreuses : Ulysse de James Joyce, Colette, Marcel Proust et son personnage d'Albertine dans la recherche du temps perdu. Le livre est dense et nous permet en filigrane de découvrir la face cachée de l'Amérique : les années Nixon, le Watergate. Le puritanisme est présent, incarné par la mère d'Alison, femme blessée et outragée par les frasques de son mari. Les allégories sont nombreuses comme celle du serpent qui revient plusieurs fois. La construction narrative est assez complexe, alternant passage au présent et retour en arrière. Alison Bechdel signe un ouvrage très intéressant, déconcertant par moment, subversif très souvent qui n'est pas sans me rappeler l'excellente série Six feet Under.
Top 10 - The Forty-Niners
Ayant adoré Top 10, c'est avec une véritable impatience que je me suis jeté sur The Forty-Niners, prequel de la série racontant avec humour et originalité les aventures de super-policiers dans Neopolis, ville emplie de super-héros. Je ne suis pas déçu même si je préfère finalement la série originelle. Gene Ha fait preuve d'un dessin très maîtrisé. Il me parait un peu plus réaliste dans Forty-Niners que dans Top 10, mais je crois que cela tient surtout à la colorisation. Art Lyon, le coloriste, nous offre en effet des planches aux couleurs désaturées, donnant une véritable ambiance vintage au récit, nous plongeant d'autant plus facilement dans l'époque d'après Seconde Guerre Mondiale. Par contre, autant je trouve le tout joli et esthétique, autant je regrette un peu le manque de contraste qu'implique cette colorisation et ce dessin. Les détails sont un peu moins faciles à discerner. A noter que Gene Ha glisse un petit peu moins de personnages anecdotiques dans ses décors que dans Top 10 même si on en reconnaîtra comme toujours un bon nombre de visages connus (Flip de Little Nemo in Slumberland, the Yellow Kid, le capitaine Haddock, Popeye, ... ). Le scénario, pour sa part, nous amène à découvrir les débuts du 10th precinct, le fameux comissariat de Top 10, au moment où Neopolis commence tout juste à accueillir les super-héros, personnages fantastiques et super-vilains de toute la planète. A l'aide d'une introduction rappelant immanquablement celle de Top 10, nous allons rencontrer un très jeune pilote d'élite, une de ses anciennes rivales, aviatrice allemande repentie, puis les autres membres variés et originaux de la petite équipe de super-policiers qu'ils vont tous plus ou moins former. Et face à eux deux voire trois menaces qui se mêlent, requérant leur travail pour protéger la jeune ville de Neopolis. C'est un scénario réussi, à la fois dense mais suffisamment court pour tenir en un seul tome. Ce scénario reprend cependant toutes les composantes des albums de Top 10, se contentant de les placer dans une ambiance un peu différente de "début de règne". Celui qui connaît donc déjà la ville de Neopolis ne sera pas tellement surpris par l'originalité de ce récit. Ce sont finalement juste quelques péripéties de plus dans l'histoire, ceci dit excellente, du 10th precinct. Et tant qu'à faire, même si je suis très heureux de découvrir les origines de Neopolis et comment des savants nazis ont participé à son élaboration, j'aurais, je pense, davantage encore aimé un nouveau tome de Top 10 à la place. Je m'étais en effet grandement attaché aux héros de la série originelle, et en un seul tome, même bien rempli, on manque un peu de temps pour s'acoquiner avec les nouveaux héros de ce one-shot. Bon, je donne l'impression de critiquer The Forty-Niners mais c'est parce que je le compare à une série que j'ai vraiment adoré, Top 10. Mais The Forty-Niners n'en reste pas moins un excellent comics, une lecture que je conseille vivement et qui plaira d'autant plus aux amateurs d'Alan Moore.