Mafalda ?... c'est une gamine. Elle est petite, a une grande bouche et une chevelure noire ébouriffée. Disons qu'elle est laide !..
Mais s'il n'y avait que ça !... Elle est aussi contestataire, d'un caractère agressif, polémique férocement et ne cesse de désorienter ses parents par ses questions pertinentes sur l'état du monde.
Elle s'extériorise dans une sorte de petit groupe formé de copains où l'on trouve Susanita -une pimbêche ambitieuse qui ne pense qu'à elle-, Manolito -dans son style, un futur dirigeant du monde des affaires-, et Felipe -une sorte de doux rêveur idéaliste-.
En début de lecture d'albums parus dans les années 70, j'ai cru me retrouver dans une sorte de série homonyme des Peanuts. Mais non, c'est tout autre chose !...
Là où les Peanuts sont formés d'une bande de jeunes névrosés inadaptés, le discours tenu par Mafalda (via son créateur) est tout à fait différent.
Cette série est une sorte de BD "engagée". Elle décrit -sur un mode humoristique- une société argentine qui a peur des lendemains, du "quoi sera fait". Ces enfants s'inquiètent -à juste titre d'ailleurs- de la junte militaire au pouvoir (sans jamais la nommer) et -de manière rationnelle- interpellent le monde des adultes sur leur avenir assez angoissant.
Mafalda est une série, une oeuvre même, fort intelligente qui -dans un climat humoristique fait de petites discussions et de comportements enfantins- tente d'interpeller les démocraties sur ce qui s'est passé -et se passe encore- en Argentine depuis que la junte militaire a pris le pouvoir.
C'est vrai, c'est peu de choses par rapport aux (très) rares interventions internationales ; mais les petits ruisseaux ne font-ils pas les grandes rivières ?...
Boule et Bill ?... Un sacré duo qui fait son entrée dans l'hebdo Spirou n° 1132 du 24 Décembre 1959. Et ils sont toujours là, malgré le décès récent de leur Papa Roba.
Des histoires qui mettent en scène un petit garçon et son cocker... Qui eut cru que débutait là une véritable saga qui a fait les beaux jours de plusieurs générations de lecteurs (dont moi) ?!?...
Le postulat est très simple : Roba met en scène un univers familial et scolaire où l'on retrouve Boule, Bill, les parents, les copains ; un univers assez poétique rempli d'humour tendre et souvent ironique.
Le trait rond met bien en évidence son sens aigu de l'observation, me fait vraiment plonger avec un réel bonheur dans ces petits problèmes de la vie quotidienne décrits avec tendresse.
Les gags sont toujours bien amenés, Bill apportant la vraie note "folle" dans une mise en page faite de simplisme, de lisibilité, mais construite comme un ensemble de petits tableaux.
J'aime aussi l'intervention de "personnages" dits secondaires, tels Pouf -le copain-, Caroline la tortue, les oiseaux qui interviennent -tant dans la vie courante que dans les cadres sur les murs- ; personnages qui forment une réelle ossature aux récits, même s'il n'y font -parfois- que de petites apparitions.
Une série qui ne m'a jamais déçu ; un monde "gentil" au succès légitime et franchement mérité.
Difficile de passer à côté de cette série remarquablement bien réussie.
Le scénario est bien construit, les dessins et couleurs sont superbes avec une mention spéciale concernant la mise en mouvement des personnages que je trouve très fluide.
Pour l’instant, 2 très bons premiers albums, le tome 3 est un peu en dessous, mais je ne regrette en rien mes achats.
J’espère juste que la suite sera d’un niveau au moins équivalent.
A conseiller.
Aprés Une Aventure de Jeanne Picquigny, une série délicieusement exotique, magnifiant l'Afrique et ses grands espaces, nous arrive "Lily Love Peacock", nouvelle oeuvre de Fred Bernard.
Lily est la petite fille de Jeanne, mais elle ne connaît guère plus que le nom de son aventurière de grand-mère.
S’il n'est pas absolument nécessaire de connaître les aventures de Jeanne pour apprécier pleinement celles de Lily, c'est pourtant un petit plus, je conseille au lecteur de garder cela à l'esprit.
Lily ressemble beaucoup à Jeanne, sans pour autant être son simple simulacre, Lily est une fille simple, frondeuse et aventurière, qui puise sa force de ses racines africaines.
Si Lily Love Peacock est une aventure se déroulant dans un cadre urbain, Fred Bernard n'oublie pas pour autant de donner une place d'importance à l'Afrique. Tant mieux, l'auteur la décrit et la représente si bien que la dimension de cette histoire s'en trouve transcendée.
Lily Love Peacock est en premier plan une histoire d'amitié, une amitié forte, parfois ambiguë entre Lily et Rubis. Deux filles passionnantes, parfaitement complémentaires, deux personnages que l'on peut qualifier d'héroïnes sans se poser de questions. Deux filles que je décrirai presque comme étant "viriles" par certains aspects et tendres à la fois, deux filles à la psychologie fouillée que l'on se plait à suivre dans cette aventure.
Et c'est bien de cela qu'il s'agit ici, d'aventures de toutes sortes, ce livre dépasse largement le cadre du simple roman graphique.
Et il n'y a pas que Lily et Rubis, il y a Lily et ses amants, Lily et sa carrière, Lily et son père, Lily et sa fascinante famille... et, je l'ai dit précédemment, Lily et l'Afrique... Parler de tous les aspects de cet album relève de l'impossible, sa richesse est aussi admirable qu'impressionnante.
Le récit est entrecoupé de poèmes de Lily, ses textes, ses chansons, ses réflexions, qui sont de vrais bijoux à lire.
Lily Love Peacock est dans la lignée des aventures de Jeanne mais bien plus foisonnant, cette oeuvre est plus profonde, nous transporte bien plus loin.
Les dessins de Fred Bernard sont à l'image de son style narratifs, ils ont de la personnalité. Capable d'offrir des cases simples et épurées alternant sans que cela ne choque avec d'autres plus riches et fouillées, il se dégage du dessin de Fred Bernard, ce petit côté enchanteur qui dépasse bien vite l'aspect brouillon que l'on peut ressentir au premier abord.
J'ai adoré ce livre, je le recommande chaudement, à mes yeux, un des tous meilleurs titres de la collection Ecritures.
JJJ
Le Bal est une série divisée en 4 actes gravitant autour du vampirisme. Elle est publiée dans la collection "Libre Court" des Temporalistes réunis. Cette collection, à l’image du label "Comix" des éditions Le Cycliste, a été créée dans le but de permettre à de jeunes auteurs de faire leurs premiers pas.
Cette série est une belle surprise graphique ! Le trait élégant et posé de Jérôme Gantelet dépeint un univers riche et onirique : celui de la nuit. On peut y déceler des influences diverses : un peu de Boiscommun (pour les décors) et un mélange de Griffo et d’Yslaire pour les personnages (féminins surtout) et de Breccia (pour le vampire). Mais le récit n’est pas en reste. On sent que c’est un projet qui a été lentement mûri avant d’être couché sur papier. Le résultat ? Un récit cohérent et amené avec une certaine intelligence. De plus, cette série bénéficie d’une composition théâtrale, tant dans son découpage (en actes) que dans sa trame narrative. Cette chasse au vampire est l’occasion pour l’auteur de confronter des idéologies (paranormal et chrétienté) et de titiller les limites de la folie. Il entame aussi une réflexion intéressante sur Nospheratu qui a du mal à assumer son statut de vampire.
Bref, voici vraiment une belle série. A noter que l’éditeur propose la série entière (frais de port compris) pour 20€ (c'est par ici que ça se passe). Une raison de plus pour la découvrir !
Voici une série qui est particulièrement bien fichue.
Non seulement parce que sur 3 albums, 3 auteurs différents, donc 3 styles incroyables, mais en plus, un scénario (et scénariste) qui est époustouflant de génie. J'ai particulièrement apprécié les deux premiers albums, qui font plus un effet de documentaire, et un troisième opus, signé Dany, qui nous émerveille de son dessin. Une découverte de la Roumanie dans une ambiance où règne le frisson, on termine la série sur les chapeaux de roues.
Jhen Roque est un tailleur de pierres, au préalable connu sous le nom de Xan Larc, et qui vit au début du 15ème siècle.
Cette série est une de mes préférées, vraiment. Une des rares séries dont j'achète les albums dès qu'ils paraissent ; albums qui ne m'ont jamais déçu.
Drôle d'histoire, quand même, que celle de Jhen...
Il paraît, sous le nom de Xan, dans l'hebdo Tintin n° 33, 33ème année, du 15 Août 1978.
Aux commandes : Jacques Martin et Jean Pleyers. Sous ce nom, deux albums paraîtront chez Le Lombard. Cet éditeur tardant à sortir la suite des aventures, nos deux auteurs passent alors chez Casterman et nomment alors leur héros du nom de Jhen.
Qu'importe pour moi ces démêlés ; le principal, c'est la série !
Jhen ?... Nous sommes en pleine Guerre de Cent Ans (période que j'affectionne, qui plus est), avec ses cortèges d'horreurs, ses combats pour la (sur)vie de la plus grande frange de la population de l'époque. C'est la pleine féodalité, avec ses chevaliers, ses soldats, ses manants, ses ribaudes, ses sièges et prises de châteaux, ses attaques, ses combats, ses alliances, ses trahisons...
Exploitant une très importante documentation, Martin scénarise solidement, habilement, ajoutant maints faits et détails historiques. Ces histoires -robustes- sont servies par le magnifique dessin baroque et détaillé de Pleyers.
Jhen ?... C'est une immense fable sur la richesse, la puissance, la gloire, l'alchimie, la vie et la mort ; une superbe saga qui me replonge avec une vraie joie en "ce temps-là"... De tailleur de pierres, Jhen n'aura cesse -au long des épisodes- de combattre pour sa survie, de côtoyer "grands" et bas peuple, manants, ribaudes, soldats désoeuvrés, mercenaires, écorcheurs de toutes nations, mais -et surtout- gérer comme il peut les "nuits sombres" du connétable de France qu'est alors Gilles de Rais (le fameux Barbe-Noire).
Jhen ?... Une magnifique fresque qui retrace -avec moult détails- une partie de l'Histoire de France ; une époque où la vie ne valait pas grand chose, et où l'Eglise et les banquiers dirigeaient déjà -d'une certaine façon- les rois, princes et "décideurs" d'alors.
Une toute grande série, réellement, qui me "scotche" à chaque nouvel opus.
Vraiment excellent. Et un réel coup de coeur.
Ma cote : 4,5/5. Très rare de ma part.
Une série qui débute dans "A suivre" n° 53 de Juin 1982 et où des cités tiennent le rôle premier...
Curieux et emballant !...
L'imagination fertile -et un rien débridée- de Peeters conçoit ainsi une sorte d'hommage aux grands bâtisseurs du début de l'ancien siècle (comme Horta, Eiffel...). Schuiten, lui, "accouche des images" d'un trait qui fait véritablement penser à une sorte de gravure sur papier.
Cette combinaison du textuel et du graphisme m'en ont mis plein la ... vue. Une sorte de monde parallèle immense, un nouvel univers régi par des lois et des codes qui ne sont pas sans rappeler les nôtres.
Ces "cités" sont inracontables. Un concept nouveau, une originalité d'idées visionnaires adroitement mêlées à la ligne classique, la sérigraphie, l'illustration et -pourquoi pas- la sculpture.
Une grande oeuvre pour des mégapoles envoûtantes qui vous attirent en leur sein, vous nourrissent, et ne vous lâchent plus.
J'ai été... soufflé ! Impossible de rester insensible à cette sorte de "poésie cosmique".
Grand ! Tout simplement...
Cette BD m'a été conseillée par un revendeur. J'étais un peu perplexe : je ne trouvais rien d'extraordinaire au dessin et le concept de dernier homme me laissait perplexe. Mais jusqu'à présent j'avais toujours reçu de bons conseils...
La lecture des 2 tomes de cette série a été une claque. Le scénario est très intelligent : être le dernier homme n'est pas de tout repos.
Le plus frustrant dans cette série : il n'y a que 2 tomes qui soient sortis en français. J'ai dévoré les deux tomes d'une traite. J'attendais avec une impatience plus que certaine une éventuelle suite qui n'est jamais sortie. Pour combler ma frustration, je vais devoir me procurer la version américaine ; quel dommage !
Je ne conseille donc pas l'achat de cette BD.
Tout d'abord, je précise sans contestation possible, que cet album est complètement hors de la catégorie des Caméra café, L5, et autres Joséphine.
D'abord, Dupré est un vrai dessinateur, qui n'a pas bâclé son travail, qui sait ce que sont un avant et un arrière-plan.
Une mise en scène, donc, dynamique et réussie.
Côté scénario, certes, c'est moins drôle parce que le jeu des acteurs manque (encore que je les "entendais" parfaitement) mais les personnages sont bien là, bien campés, ressemblants, mais avec des libertés graphiques pour renforcer les mimiques, avec toujours cette manière de parler particulière.
L'intrigue en elle-même, c'est bêtement une quête. C'est infiniment mieux construit que bien des merdes pseudo celtiques que proposent Soleil et consorts. Au moins, ça ne se prend pas au sérieux.
En fait, au-delà du produit dérivé, je pense que cette série est surtout une occasion pour Astier d'utiliser des choses beaucoup trop chères pour la télé : une armée de morts-vivants, une créature gigantesque dans une caverne, etc...
Bref, du travail plus qu'honnête qui, même s'il faut connaître un peu le caractère des personnages, peut être lu indépendamment de la série télé.
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Mafalda
Mafalda ?... c'est une gamine. Elle est petite, a une grande bouche et une chevelure noire ébouriffée. Disons qu'elle est laide !.. Mais s'il n'y avait que ça !... Elle est aussi contestataire, d'un caractère agressif, polémique férocement et ne cesse de désorienter ses parents par ses questions pertinentes sur l'état du monde. Elle s'extériorise dans une sorte de petit groupe formé de copains où l'on trouve Susanita -une pimbêche ambitieuse qui ne pense qu'à elle-, Manolito -dans son style, un futur dirigeant du monde des affaires-, et Felipe -une sorte de doux rêveur idéaliste-. En début de lecture d'albums parus dans les années 70, j'ai cru me retrouver dans une sorte de série homonyme des Peanuts. Mais non, c'est tout autre chose !... Là où les Peanuts sont formés d'une bande de jeunes névrosés inadaptés, le discours tenu par Mafalda (via son créateur) est tout à fait différent. Cette série est une sorte de BD "engagée". Elle décrit -sur un mode humoristique- une société argentine qui a peur des lendemains, du "quoi sera fait". Ces enfants s'inquiètent -à juste titre d'ailleurs- de la junte militaire au pouvoir (sans jamais la nommer) et -de manière rationnelle- interpellent le monde des adultes sur leur avenir assez angoissant. Mafalda est une série, une oeuvre même, fort intelligente qui -dans un climat humoristique fait de petites discussions et de comportements enfantins- tente d'interpeller les démocraties sur ce qui s'est passé -et se passe encore- en Argentine depuis que la junte militaire a pris le pouvoir. C'est vrai, c'est peu de choses par rapport aux (très) rares interventions internationales ; mais les petits ruisseaux ne font-ils pas les grandes rivières ?...
Boule & Bill
Boule et Bill ?... Un sacré duo qui fait son entrée dans l'hebdo Spirou n° 1132 du 24 Décembre 1959. Et ils sont toujours là, malgré le décès récent de leur Papa Roba. Des histoires qui mettent en scène un petit garçon et son cocker... Qui eut cru que débutait là une véritable saga qui a fait les beaux jours de plusieurs générations de lecteurs (dont moi) ?!?... Le postulat est très simple : Roba met en scène un univers familial et scolaire où l'on retrouve Boule, Bill, les parents, les copains ; un univers assez poétique rempli d'humour tendre et souvent ironique. Le trait rond met bien en évidence son sens aigu de l'observation, me fait vraiment plonger avec un réel bonheur dans ces petits problèmes de la vie quotidienne décrits avec tendresse. Les gags sont toujours bien amenés, Bill apportant la vraie note "folle" dans une mise en page faite de simplisme, de lisibilité, mais construite comme un ensemble de petits tableaux. J'aime aussi l'intervention de "personnages" dits secondaires, tels Pouf -le copain-, Caroline la tortue, les oiseaux qui interviennent -tant dans la vie courante que dans les cadres sur les murs- ; personnages qui forment une réelle ossature aux récits, même s'il n'y font -parfois- que de petites apparitions. Une série qui ne m'a jamais déçu ; un monde "gentil" au succès légitime et franchement mérité.
Blacksad
Difficile de passer à côté de cette série remarquablement bien réussie. Le scénario est bien construit, les dessins et couleurs sont superbes avec une mention spéciale concernant la mise en mouvement des personnages que je trouve très fluide. Pour l’instant, 2 très bons premiers albums, le tome 3 est un peu en dessous, mais je ne regrette en rien mes achats. J’espère juste que la suite sera d’un niveau au moins équivalent. A conseiller.
Lily Love Peacock
Aprés Une Aventure de Jeanne Picquigny, une série délicieusement exotique, magnifiant l'Afrique et ses grands espaces, nous arrive "Lily Love Peacock", nouvelle oeuvre de Fred Bernard. Lily est la petite fille de Jeanne, mais elle ne connaît guère plus que le nom de son aventurière de grand-mère. S’il n'est pas absolument nécessaire de connaître les aventures de Jeanne pour apprécier pleinement celles de Lily, c'est pourtant un petit plus, je conseille au lecteur de garder cela à l'esprit. Lily ressemble beaucoup à Jeanne, sans pour autant être son simple simulacre, Lily est une fille simple, frondeuse et aventurière, qui puise sa force de ses racines africaines. Si Lily Love Peacock est une aventure se déroulant dans un cadre urbain, Fred Bernard n'oublie pas pour autant de donner une place d'importance à l'Afrique. Tant mieux, l'auteur la décrit et la représente si bien que la dimension de cette histoire s'en trouve transcendée. Lily Love Peacock est en premier plan une histoire d'amitié, une amitié forte, parfois ambiguë entre Lily et Rubis. Deux filles passionnantes, parfaitement complémentaires, deux personnages que l'on peut qualifier d'héroïnes sans se poser de questions. Deux filles que je décrirai presque comme étant "viriles" par certains aspects et tendres à la fois, deux filles à la psychologie fouillée que l'on se plait à suivre dans cette aventure. Et c'est bien de cela qu'il s'agit ici, d'aventures de toutes sortes, ce livre dépasse largement le cadre du simple roman graphique. Et il n'y a pas que Lily et Rubis, il y a Lily et ses amants, Lily et sa carrière, Lily et son père, Lily et sa fascinante famille... et, je l'ai dit précédemment, Lily et l'Afrique... Parler de tous les aspects de cet album relève de l'impossible, sa richesse est aussi admirable qu'impressionnante. Le récit est entrecoupé de poèmes de Lily, ses textes, ses chansons, ses réflexions, qui sont de vrais bijoux à lire. Lily Love Peacock est dans la lignée des aventures de Jeanne mais bien plus foisonnant, cette oeuvre est plus profonde, nous transporte bien plus loin. Les dessins de Fred Bernard sont à l'image de son style narratifs, ils ont de la personnalité. Capable d'offrir des cases simples et épurées alternant sans que cela ne choque avec d'autres plus riches et fouillées, il se dégage du dessin de Fred Bernard, ce petit côté enchanteur qui dépasse bien vite l'aspect brouillon que l'on peut ressentir au premier abord. J'ai adoré ce livre, je le recommande chaudement, à mes yeux, un des tous meilleurs titres de la collection Ecritures. JJJ
Le Bal
Le Bal est une série divisée en 4 actes gravitant autour du vampirisme. Elle est publiée dans la collection "Libre Court" des Temporalistes réunis. Cette collection, à l’image du label "Comix" des éditions Le Cycliste, a été créée dans le but de permettre à de jeunes auteurs de faire leurs premiers pas. Cette série est une belle surprise graphique ! Le trait élégant et posé de Jérôme Gantelet dépeint un univers riche et onirique : celui de la nuit. On peut y déceler des influences diverses : un peu de Boiscommun (pour les décors) et un mélange de Griffo et d’Yslaire pour les personnages (féminins surtout) et de Breccia (pour le vampire). Mais le récit n’est pas en reste. On sent que c’est un projet qui a été lentement mûri avant d’être couché sur papier. Le résultat ? Un récit cohérent et amené avec une certaine intelligence. De plus, cette série bénéficie d’une composition théâtrale, tant dans son découpage (en actes) que dans sa trame narrative. Cette chasse au vampire est l’occasion pour l’auteur de confronter des idéologies (paranormal et chrétienté) et de titiller les limites de la folie. Il entame aussi une réflexion intéressante sur Nospheratu qui a du mal à assumer son statut de vampire. Bref, voici vraiment une belle série. A noter que l’éditeur propose la série entière (frais de port compris) pour 20€ (c'est par ici que ça se passe). Une raison de plus pour la découvrir !
Sur les traces de Dracula
Voici une série qui est particulièrement bien fichue. Non seulement parce que sur 3 albums, 3 auteurs différents, donc 3 styles incroyables, mais en plus, un scénario (et scénariste) qui est époustouflant de génie. J'ai particulièrement apprécié les deux premiers albums, qui font plus un effet de documentaire, et un troisième opus, signé Dany, qui nous émerveille de son dessin. Une découverte de la Roumanie dans une ambiance où règne le frisson, on termine la série sur les chapeaux de roues.
Jhen (Xan)
Jhen Roque est un tailleur de pierres, au préalable connu sous le nom de Xan Larc, et qui vit au début du 15ème siècle. Cette série est une de mes préférées, vraiment. Une des rares séries dont j'achète les albums dès qu'ils paraissent ; albums qui ne m'ont jamais déçu. Drôle d'histoire, quand même, que celle de Jhen... Il paraît, sous le nom de Xan, dans l'hebdo Tintin n° 33, 33ème année, du 15 Août 1978. Aux commandes : Jacques Martin et Jean Pleyers. Sous ce nom, deux albums paraîtront chez Le Lombard. Cet éditeur tardant à sortir la suite des aventures, nos deux auteurs passent alors chez Casterman et nomment alors leur héros du nom de Jhen. Qu'importe pour moi ces démêlés ; le principal, c'est la série ! Jhen ?... Nous sommes en pleine Guerre de Cent Ans (période que j'affectionne, qui plus est), avec ses cortèges d'horreurs, ses combats pour la (sur)vie de la plus grande frange de la population de l'époque. C'est la pleine féodalité, avec ses chevaliers, ses soldats, ses manants, ses ribaudes, ses sièges et prises de châteaux, ses attaques, ses combats, ses alliances, ses trahisons... Exploitant une très importante documentation, Martin scénarise solidement, habilement, ajoutant maints faits et détails historiques. Ces histoires -robustes- sont servies par le magnifique dessin baroque et détaillé de Pleyers. Jhen ?... C'est une immense fable sur la richesse, la puissance, la gloire, l'alchimie, la vie et la mort ; une superbe saga qui me replonge avec une vraie joie en "ce temps-là"... De tailleur de pierres, Jhen n'aura cesse -au long des épisodes- de combattre pour sa survie, de côtoyer "grands" et bas peuple, manants, ribaudes, soldats désoeuvrés, mercenaires, écorcheurs de toutes nations, mais -et surtout- gérer comme il peut les "nuits sombres" du connétable de France qu'est alors Gilles de Rais (le fameux Barbe-Noire). Jhen ?... Une magnifique fresque qui retrace -avec moult détails- une partie de l'Histoire de France ; une époque où la vie ne valait pas grand chose, et où l'Eglise et les banquiers dirigeaient déjà -d'une certaine façon- les rois, princes et "décideurs" d'alors. Une toute grande série, réellement, qui me "scotche" à chaque nouvel opus. Vraiment excellent. Et un réel coup de coeur. Ma cote : 4,5/5. Très rare de ma part.
Les Cités obscures
Une série qui débute dans "A suivre" n° 53 de Juin 1982 et où des cités tiennent le rôle premier... Curieux et emballant !... L'imagination fertile -et un rien débridée- de Peeters conçoit ainsi une sorte d'hommage aux grands bâtisseurs du début de l'ancien siècle (comme Horta, Eiffel...). Schuiten, lui, "accouche des images" d'un trait qui fait véritablement penser à une sorte de gravure sur papier. Cette combinaison du textuel et du graphisme m'en ont mis plein la ... vue. Une sorte de monde parallèle immense, un nouvel univers régi par des lois et des codes qui ne sont pas sans rappeler les nôtres. Ces "cités" sont inracontables. Un concept nouveau, une originalité d'idées visionnaires adroitement mêlées à la ligne classique, la sérigraphie, l'illustration et -pourquoi pas- la sculpture. Une grande oeuvre pour des mégapoles envoûtantes qui vous attirent en leur sein, vous nourrissent, et ne vous lâchent plus. J'ai été... soufflé ! Impossible de rester insensible à cette sorte de "poésie cosmique". Grand ! Tout simplement...
Y Le Dernier Homme
Cette BD m'a été conseillée par un revendeur. J'étais un peu perplexe : je ne trouvais rien d'extraordinaire au dessin et le concept de dernier homme me laissait perplexe. Mais jusqu'à présent j'avais toujours reçu de bons conseils... La lecture des 2 tomes de cette série a été une claque. Le scénario est très intelligent : être le dernier homme n'est pas de tout repos. Le plus frustrant dans cette série : il n'y a que 2 tomes qui soient sortis en français. J'ai dévoré les deux tomes d'une traite. J'attendais avec une impatience plus que certaine une éventuelle suite qui n'est jamais sortie. Pour combler ma frustration, je vais devoir me procurer la version américaine ; quel dommage ! Je ne conseille donc pas l'achat de cette BD.
Kaamelott
Tout d'abord, je précise sans contestation possible, que cet album est complètement hors de la catégorie des Caméra café, L5, et autres Joséphine. D'abord, Dupré est un vrai dessinateur, qui n'a pas bâclé son travail, qui sait ce que sont un avant et un arrière-plan. Une mise en scène, donc, dynamique et réussie. Côté scénario, certes, c'est moins drôle parce que le jeu des acteurs manque (encore que je les "entendais" parfaitement) mais les personnages sont bien là, bien campés, ressemblants, mais avec des libertés graphiques pour renforcer les mimiques, avec toujours cette manière de parler particulière. L'intrigue en elle-même, c'est bêtement une quête. C'est infiniment mieux construit que bien des merdes pseudo celtiques que proposent Soleil et consorts. Au moins, ça ne se prend pas au sérieux. En fait, au-delà du produit dérivé, je pense que cette série est surtout une occasion pour Astier d'utiliser des choses beaucoup trop chères pour la télé : une armée de morts-vivants, une créature gigantesque dans une caverne, etc... Bref, du travail plus qu'honnête qui, même s'il faut connaître un peu le caractère des personnages, peut être lu indépendamment de la série télé.