L’histoire se déroule dans une ville où bien peu de monde aurait envie de vivre et dans laquelle se mêle détresse, imbécillité, tares, misère, échec et déclin pour ne citer que quelques adjectifs.
Dans ce contexte, une petite et jeune communauté d’adolescents rejetant ce mode de vie et se croyant au dessus des pensées et des habitudes des gens qui les entourent, essaye de vivre une vie hors norme pour ne pas ressembler au commun de cette société en recherchant des expériences fortes….
L’histoire démontrera notamment lors de l’escalade finale qu’ils ne sont pas si différents et que beaucoup de choses peuvent se dérouler dans une ville au départ destinée à mourir….
Les dessins en noir et blanc retransmettent très bien l’atmosphère oppressante du scénario qui est au départ assez difficile d’accès et devrait réserver quelques surprises lors des relectures.
Un très bon album qui est aussi un très bel objet qui objective l’idée que Futuropolis est peut-être qualitativement l’éditeur de cette année 2006.
Voici une bonne petite bd de la collection miniblog ! Les personnages patatoïdes de Martin Vidberg, alias Everland, sont bien connus des habitués de sites bd.
Monsieur Patate et sa dame sont cette fois ci mis à contribution pour organiser les prochains J.O. Enfin, c’est surtout Monsieur qui se charge de l’organisation. Madame, elle, voit d’un mauvais œil tout ce remue-ménage pour transformer leur habitation en complexe olympien. Le décalage entre les aspirations de Monsieur et la tranquillité revendiquée par Madame donnent lieu à des situations cocasses qui impriment un rictus de contentement sur les lèvres du lecteur.
Petit bémol concernant le supplément web qui apporte peu de choses en plus.
Largo Winch ?... Costaud !...
Son "père", un véritable despote a été assassiné. Largo Winczlav, enfant adopté, va hériter d'un nouveau nom : Winch, et surtout hériter de milliards de dollars, d'une puissante multinationale tentaculaire et... collectionner un grand nombre de sombres et invisibles ennemis.
Point de départ d'une magnifique série qui mélange très habilement les genres policier, espionnage et grande aventure.
Je possédais quelques romans, parus chez Mercure de France dès 1977. Mais je dois dire que j'ai plus qu'immédiatement adhéré à la série en BD.
Les scénarios ?... Du béton ! Il faut dire que Van Hamme est un véritable agrégé en sciences commerciales, licencié en droit des assurances, en journalisme et en économie. Toutes ces études et cas vécus lui ont inspiré cette véritable saga où il voltige dans les milieux de la haute finance internationale.
Qui plus est, Van Hamme a créé sur papier un véritable holding mondial, un holding tentaculaire où chaque département est confié à des personnages bien typés de style et de caractère. Je m'y suis vraiment cru et me suis souvent posé la question de savoir ce qu'il en est de ces sociétés qui n'ont qu'un seul leitmotiv : le rendement. Au détriment -souvent- de ceux qui y sont employés.
Mais ici le "nouveau patron" est quand même attentif aux questions d'ordre social, ne s'en prend -souvent avec une rare violence, ou par des manoeuvres machiavéliques- qu'aux "nuisibles".
Tout cela me procure un réel plaisir de lecture pour une série "en béton", pétante d'action ; une véritable saga "à suspense" qui dure depuis plus de quinze ans.
J'aurais aimé mettre une cote réelle de 4,5/5, mais j'en reste à "4". Les derniers opus ont légèrement baissé dans mon estime. Même si les trames générales sont bien construites, elles me semblent en deçà de celles des premiers tomes.
Laiyna ?... Une sorte de fresque lyrique qui se déroule dans un Moyen Age de légende ; une période où rôdent encore des forces obscures, la magie et les enchantements divers...
Laiyna ?... Je l'ai découverte dans l'hebdo Spirou n°2488 du 17 Décembre 1985. J'ai de suite aimé.
Le postulat de départ est pourtant simple : ses parents assassinés, une petite fille est recueillie par un "petit peuple". Elle y fera l'apprentissage de la vie auprès des elfes et autres lutins. Mais devenue grande, il va lui falloir bientôt affronter le monde réel est ses nombreuses déconvenues...
J'ai rencontre Hausman, en Mars de cette année, lors d'un festival BD où il était mis à l'honneur. Un personnage fantastique, une sorte de "forestier" tout droit sorti d'un conte des frères Grimm. J'ai ainsi pu admirer sa technique graphique, son traitement de la mise en page en couleurs directes. Du grand art.
Laiyna ?... Une très belle série, baroque à souhait, qui mêle fort adroitement le merveilleux d'une "sauvageonne" confrontée à ce qui devra être sa "nouvelle vie".
A déguster doucement ; chaque "case" -mais peut-on parler de cases ?- étant un véritable tableau à elle seule.
Laiyna ?... Lorsque poésie et enchantement visuel se combinent...
J'avais aimé le premier tome, j'ai adoré le deuxième.
Les dessins sont superbes.
Les auteurs nous livrent une histoire toute simple (sans aventure), mais une si belle tranche de vie. Le décor du Québec est plein de charme, l'humour est au rendez-vous (tout en finesse).
Le deuxième tome apporte dans l'histoire des moments de générosité de toute beauté.
Très bonne BD.
Le scénario est, je trouve, bien monté et on a franchement pas le temps de s'ennuyer. Il est surtout très original et mélange bien science-fiction, mysticisme et histoire. Cela peut en repousser certains mais ça m'a beaucoup plu.
Le style graphique m'a un peu rebuté au début. Le dessin en effet m'a paru un peu simpliste, pas assez détaillé. Mais j'ai vraiment apprécié la mise en scène des cases, qui mélange allégrement le rêve et la réalité, le fantasme et le matériel. Si l'on prend par exemple le dernier tome où l'un des personnages se trouve dans une cave sordide avec un spectre qui lui promet (bip... censuré !) où on peut ensuite voir ce fantasme dessiné avec des couleurs et des positions très équivoque, mais aussi très symboliques (non, ce n'est pas du sexe)... Rwaah...
Bref, bonne BD je pense, un peu barrée parfois mais c'est ce qui fait son intérêt.
Encore une série courte de Tezuka. Mais une fois n'est pas coutume, elle aurait dû être bien plus longue (presque 50 chapitres en tout) et sa fin a été accélérée, comme il s'en excuse sur deux pages à la fin du dernier tome.
Quoi qu'il en soit, ses talents de conteur sont intacts et chaque chapitre est touchant et/ou prenant. Nombre d'auteurs actuels (et pas forcément japonais) devraient s'inspirer de ses talents pour leurs scénarios, tellement ses moins bonnes réussites restent au dessus de la production moyenne du plus grand nombre.
J’avais adoré Fille perdue de Nabiel Kanan, je me suis donc naturellement procuré sa nouvelle BD parue chez La Boite à Bulles… et quelle claque !
Les noyés est un excellent thriller, entre rêve et réalité, très noir et superbement écrit. Au début l’histoire semble composée de plusieurs petites histoires indépendantes, mais qui deviennent de plus en plus intriquées, pour finalement n’en former qu’une. Le final est inattendu et superbement amené, et conclut sur une note revancharde et mélancolique.
Une œuvre poétique, touchante, entraînante, cruelle … que tout amateur du genre se doit de lire. Un coup de cœur !
Etonnante histoire, là. Plusieurs personnages d’un même quartier et de différents milieux sociaux vont et viennent, se rencontrent, se fâchent, s’aiment, se déçoivent… L’ensemble paraît gai. Les couleurs sont vives, le style du dessin naïf, les dialogues truculents, de multiples rebondissements… l’ambiance de fête à l’africaine, quoi !
Mais ne nous trompons pas. Il y a derrière tout cela une profonde lutte, ou espérance selon les cas, de chaque personnage contre son destin imposé/supposé. Certains évènements sont même dramatiques. Et pourtant, la vie continue. On se résigne, en trichant un peu peut-être, à être heureux avec ce que l’on a.
C’est là, je trouve, la grande réussite de cette BD.
Une mention spéciale aussi à l’humour omniprésent. Un régal.
Ce sont peut-être des petits riens pour l’auteur mais pour moi, ce sont vraiment de vrais bonheurs de lecture. Trondheim a réalisé ces histoires en une planche à partir de ses observations, anecdotes qu’il a réunies dans un carnet et que l'on peut admirer sur son blog quotidiennement.
Il faut un sacré coup d’œil pour raconter ses petites histoires ! A partir de pas grand-chose, Trondheim a réussi le coup de force de me faire arracher quelques fous rires et parfois quelques appréhensions devant la réalité du quotidien. J’avoue avoir été, par exemple, sensible et surpris par l’attachement de Trondheim sur les arcs-en-ciel. De même, son séjour à la Réunion et ses pitreries avec son compère Joann Sfar à Angoulême me sont apparus irrésistibles de drôlerie.
« Les petits riens » est le premier album de Trondheim dans lequel il réalise lui-même la mise en couleurs. Le résultat m’est apparu franchement enthousiasmant. L’auteur a utilisé des tons à l’aquarelle parfaitement adaptés à l’ambiance de chacune de ses petites «aventures». Son trait est très mature à l’image de ses séances de dédicaces où il réalise très rapidement des « crobars » sans passer par l’étape du crayonné.
Le format poche de ce livre est parfaitement adapté pour l’emmener facilement dans un sac à doc et le papier est d’excellente qualité. Cependant, je déplore que les couvertures ne soient pas mieux protégées contre les salissures, un film plastiqué comme ceux des mangas aurait été le bienvenu.
« Les petits riens » m’est apparue finalement comme une BD autobiographique très distrayante basée principalement sur des anecdotes très sympathiques. L’album est actuellement mon livre de chevet. Au vu de son blog, Trondheim continue toujours à réaliser des planches basées sur son quotidien qu’on risque fort de les revoir dans un nouvel album des « petits riens » : chiche !!!!
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L’histoire se déroule dans une ville où bien peu de monde aurait envie de vivre et dans laquelle se mêle détresse, imbécillité, tares, misère, échec et déclin pour ne citer que quelques adjectifs. Dans ce contexte, une petite et jeune communauté d’adolescents rejetant ce mode de vie et se croyant au dessus des pensées et des habitudes des gens qui les entourent, essaye de vivre une vie hors norme pour ne pas ressembler au commun de cette société en recherchant des expériences fortes…. L’histoire démontrera notamment lors de l’escalade finale qu’ils ne sont pas si différents et que beaucoup de choses peuvent se dérouler dans une ville au départ destinée à mourir…. Les dessins en noir et blanc retransmettent très bien l’atmosphère oppressante du scénario qui est au départ assez difficile d’accès et devrait réserver quelques surprises lors des relectures. Un très bon album qui est aussi un très bel objet qui objective l’idée que Futuropolis est peut-être qualitativement l’éditeur de cette année 2006.
J.O. 2012
Voici une bonne petite bd de la collection miniblog ! Les personnages patatoïdes de Martin Vidberg, alias Everland, sont bien connus des habitués de sites bd. Monsieur Patate et sa dame sont cette fois ci mis à contribution pour organiser les prochains J.O. Enfin, c’est surtout Monsieur qui se charge de l’organisation. Madame, elle, voit d’un mauvais œil tout ce remue-ménage pour transformer leur habitation en complexe olympien. Le décalage entre les aspirations de Monsieur et la tranquillité revendiquée par Madame donnent lieu à des situations cocasses qui impriment un rictus de contentement sur les lèvres du lecteur. Petit bémol concernant le supplément web qui apporte peu de choses en plus.
Largo Winch
Largo Winch ?... Costaud !... Son "père", un véritable despote a été assassiné. Largo Winczlav, enfant adopté, va hériter d'un nouveau nom : Winch, et surtout hériter de milliards de dollars, d'une puissante multinationale tentaculaire et... collectionner un grand nombre de sombres et invisibles ennemis. Point de départ d'une magnifique série qui mélange très habilement les genres policier, espionnage et grande aventure. Je possédais quelques romans, parus chez Mercure de France dès 1977. Mais je dois dire que j'ai plus qu'immédiatement adhéré à la série en BD. Les scénarios ?... Du béton ! Il faut dire que Van Hamme est un véritable agrégé en sciences commerciales, licencié en droit des assurances, en journalisme et en économie. Toutes ces études et cas vécus lui ont inspiré cette véritable saga où il voltige dans les milieux de la haute finance internationale. Qui plus est, Van Hamme a créé sur papier un véritable holding mondial, un holding tentaculaire où chaque département est confié à des personnages bien typés de style et de caractère. Je m'y suis vraiment cru et me suis souvent posé la question de savoir ce qu'il en est de ces sociétés qui n'ont qu'un seul leitmotiv : le rendement. Au détriment -souvent- de ceux qui y sont employés. Mais ici le "nouveau patron" est quand même attentif aux questions d'ordre social, ne s'en prend -souvent avec une rare violence, ou par des manoeuvres machiavéliques- qu'aux "nuisibles". Tout cela me procure un réel plaisir de lecture pour une série "en béton", pétante d'action ; une véritable saga "à suspense" qui dure depuis plus de quinze ans. J'aurais aimé mettre une cote réelle de 4,5/5, mais j'en reste à "4". Les derniers opus ont légèrement baissé dans mon estime. Même si les trames générales sont bien construites, elles me semblent en deçà de celles des premiers tomes.
Laïyna
Laiyna ?... Une sorte de fresque lyrique qui se déroule dans un Moyen Age de légende ; une période où rôdent encore des forces obscures, la magie et les enchantements divers... Laiyna ?... Je l'ai découverte dans l'hebdo Spirou n°2488 du 17 Décembre 1985. J'ai de suite aimé. Le postulat de départ est pourtant simple : ses parents assassinés, une petite fille est recueillie par un "petit peuple". Elle y fera l'apprentissage de la vie auprès des elfes et autres lutins. Mais devenue grande, il va lui falloir bientôt affronter le monde réel est ses nombreuses déconvenues... J'ai rencontre Hausman, en Mars de cette année, lors d'un festival BD où il était mis à l'honneur. Un personnage fantastique, une sorte de "forestier" tout droit sorti d'un conte des frères Grimm. J'ai ainsi pu admirer sa technique graphique, son traitement de la mise en page en couleurs directes. Du grand art. Laiyna ?... Une très belle série, baroque à souhait, qui mêle fort adroitement le merveilleux d'une "sauvageonne" confrontée à ce qui devra être sa "nouvelle vie". A déguster doucement ; chaque "case" -mais peut-on parler de cases ?- étant un véritable tableau à elle seule. Laiyna ?... Lorsque poésie et enchantement visuel se combinent...
Magasin général
J'avais aimé le premier tome, j'ai adoré le deuxième. Les dessins sont superbes. Les auteurs nous livrent une histoire toute simple (sans aventure), mais une si belle tranche de vie. Le décor du Québec est plein de charme, l'humour est au rendez-vous (tout en finesse). Le deuxième tome apporte dans l'histoire des moments de générosité de toute beauté.
Jihad (L'Empereur-Océan)
Très bonne BD. Le scénario est, je trouve, bien monté et on a franchement pas le temps de s'ennuyer. Il est surtout très original et mélange bien science-fiction, mysticisme et histoire. Cela peut en repousser certains mais ça m'a beaucoup plu. Le style graphique m'a un peu rebuté au début. Le dessin en effet m'a paru un peu simpliste, pas assez détaillé. Mais j'ai vraiment apprécié la mise en scène des cases, qui mélange allégrement le rêve et la réalité, le fantasme et le matériel. Si l'on prend par exemple le dernier tome où l'un des personnages se trouve dans une cave sordide avec un spectre qui lui promet (bip... censuré !) où on peut ensuite voir ce fantasme dessiné avec des couleurs et des positions très équivoque, mais aussi très symboliques (non, ce n'est pas du sexe)... Rwaah... Bref, bonne BD je pense, un peu barrée parfois mais c'est ce qui fait son intérêt.
Dororo
Encore une série courte de Tezuka. Mais une fois n'est pas coutume, elle aurait dû être bien plus longue (presque 50 chapitres en tout) et sa fin a été accélérée, comme il s'en excuse sur deux pages à la fin du dernier tome. Quoi qu'il en soit, ses talents de conteur sont intacts et chaque chapitre est touchant et/ou prenant. Nombre d'auteurs actuels (et pas forcément japonais) devraient s'inspirer de ses talents pour leurs scénarios, tellement ses moins bonnes réussites restent au dessus de la production moyenne du plus grand nombre.
Les Noyés
J’avais adoré Fille perdue de Nabiel Kanan, je me suis donc naturellement procuré sa nouvelle BD parue chez La Boite à Bulles… et quelle claque ! Les noyés est un excellent thriller, entre rêve et réalité, très noir et superbement écrit. Au début l’histoire semble composée de plusieurs petites histoires indépendantes, mais qui deviennent de plus en plus intriquées, pour finalement n’en former qu’une. Le final est inattendu et superbement amené, et conclut sur une note revancharde et mélancolique. Une œuvre poétique, touchante, entraînante, cruelle … que tout amateur du genre se doit de lire. Un coup de cœur !
Aya de Yopougon
Etonnante histoire, là. Plusieurs personnages d’un même quartier et de différents milieux sociaux vont et viennent, se rencontrent, se fâchent, s’aiment, se déçoivent… L’ensemble paraît gai. Les couleurs sont vives, le style du dessin naïf, les dialogues truculents, de multiples rebondissements… l’ambiance de fête à l’africaine, quoi ! Mais ne nous trompons pas. Il y a derrière tout cela une profonde lutte, ou espérance selon les cas, de chaque personnage contre son destin imposé/supposé. Certains évènements sont même dramatiques. Et pourtant, la vie continue. On se résigne, en trichant un peu peut-être, à être heureux avec ce que l’on a. C’est là, je trouve, la grande réussite de cette BD. Une mention spéciale aussi à l’humour omniprésent. Un régal.
Les Petits Riens
Ce sont peut-être des petits riens pour l’auteur mais pour moi, ce sont vraiment de vrais bonheurs de lecture. Trondheim a réalisé ces histoires en une planche à partir de ses observations, anecdotes qu’il a réunies dans un carnet et que l'on peut admirer sur son blog quotidiennement. Il faut un sacré coup d’œil pour raconter ses petites histoires ! A partir de pas grand-chose, Trondheim a réussi le coup de force de me faire arracher quelques fous rires et parfois quelques appréhensions devant la réalité du quotidien. J’avoue avoir été, par exemple, sensible et surpris par l’attachement de Trondheim sur les arcs-en-ciel. De même, son séjour à la Réunion et ses pitreries avec son compère Joann Sfar à Angoulême me sont apparus irrésistibles de drôlerie. « Les petits riens » est le premier album de Trondheim dans lequel il réalise lui-même la mise en couleurs. Le résultat m’est apparu franchement enthousiasmant. L’auteur a utilisé des tons à l’aquarelle parfaitement adaptés à l’ambiance de chacune de ses petites «aventures». Son trait est très mature à l’image de ses séances de dédicaces où il réalise très rapidement des « crobars » sans passer par l’étape du crayonné. Le format poche de ce livre est parfaitement adapté pour l’emmener facilement dans un sac à doc et le papier est d’excellente qualité. Cependant, je déplore que les couvertures ne soient pas mieux protégées contre les salissures, un film plastiqué comme ceux des mangas aurait été le bienvenu. « Les petits riens » m’est apparue finalement comme une BD autobiographique très distrayante basée principalement sur des anecdotes très sympathiques. L’album est actuellement mon livre de chevet. Au vu de son blog, Trondheim continue toujours à réaliser des planches basées sur son quotidien qu’on risque fort de les revoir dans un nouvel album des « petits riens » : chiche !!!!