Parmi toutes les qualités de cette série, ce qui m'a le plus bluffé c'est l'ingéniosité du scénario à mêler monde parallèle et monde réel. Et les énigmes autour des personnages et de ce monde parallèle sont du genre à pousser le lecteur à tout lire d'une traite. Donc plutôt positif.
Mais comme trop souvent dans les cycles interminables, pour garder le lecteur en haleine, des personnages de plus en plus improbables sont injectés dans l'histoire au fur et à mesure des tomes. L’histoire perd alors en vraisemblance.
Dommage, et du coup ma note réelle penche plus vers un 3,5/5.
Un album de Davodeau est toujours quelque chose d’intéressant. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Bon, ce n’est pas du 100 % Davodeau, puisque Kris a fait le scénario, mais comme toujours, on retrouve ses thèmes de prédilection : l’aspect journalistique, ainsi que son intérêt pour le combat social.
On sent que les auteurs aiment les personnages militants qu’ils évoquent dans ce contexte des années 50, où la guerre froide rythme la vie sociale et politique.
Cet album m’a intéressé pour la description de cette page d’histoire brestoise que je ne connaissais pas. Le dossier documentaire, à la fin de l’ouvrage, est d’ailleurs très bien fait. Les décors brestois sont reconstitués dans une parfaite exactitude. La ville avait été fortement touchée par les bombardements à la fin de la guerre.
Le militantisme en BD est relativement rare pour être loué. Cependant, j’ai parfois trouvé que l’album manquait d’émotion. De plus, les auteurs ne nous montrent le conflit que d’un seul point de vue : celui des manifestants, il aurait été intéressant de nous expliquer un peu plus les motivations patronales. Ces petites critiques n’enlèvent rien à la qualité certaine de ce très bel ouvrage édité par Futuropolis.
Une série vraiment séduisante !
Les "naufragés" (re)démarrent leur existence dans l'hebdo "Chouchou" n° 1 du 12 Novembre 1964. (gloups !... plus de 40 ans déjà !...)
Aux commandes ?... Forest (qui signe sous le pseudo de Jean-Claude Valherbe) et Paul Gillon au dessin. Un sacré duo !.
C'est tout bon. Une des meilleures séries d'anticipation qui mêle habilement des scénarios imaginatifs et originaux à un graphisme réaliste et, qui plus est, élégant.
Les "naufragés" est une véritable saga baroque qui m'a laissé l'esprit vagabonder "par-delà le temps et l'espace" alors que le postulat de départ est on ne peut plus simple : mis en hibernation, deux personnages se réveillent mille ans plus tard et se trouvent ainsi confrontés à une "nouvelle" civilisation... pas des plus enchanteresses.
Mais à partir de cette idée en fulgurent de nombreuses autres qui mêlent habilement action et "merveilleux".
Une vraiment belle série, une oeuvre -une vraie- réaliste aux images fortes même si, parfois, elles semblent un peu "froides".
Excellent.
Mélangeant comics et bd européenne, Run nous livre ici un premier tome plein de promesses!
J'ai trouvé cette BD passionnante à plus d'un titre, avec une bonne dose d'humour !
On nage dans le fantastique, de par la singularité des personnages (voir la tête de Vinz, clin d'oeil au Ghost rider), mais aussi de par l'orientation que prend l'histoire, tout cela baignant dans une atmosphère de mégapole, résultant du mélange des plus mauvais cotés de Los Angeles et Tijuana...
J'attends impatiemment la suite...
Bien sur, cette bd évoque des thèmes aussi profonds que ceux de la mort et de la maladie. Mais moi, j'ai surtout retenu la fraîcheur du propos et l'espoir qui se dégage de ces cases de noir et de blanc. Le sentiment d'amour et l'espoir en la vie émanent de chacun des personnages centraux et leur humanité qui transpire au travers de leur quête vers le bonheur et l'avenir, est bouleversante.
En fait, en commençant la lecture je m'attendais à un truc assez lourd et assez didactique. Je pensais qu'il s'agissait là pour l'auteur de montrer combien le sida est une maladie terrible et dont il faut absolument se prémunir. J'étais loin du compte. Ce roman graphique est une oeuvre poignante où le propos s'attarde sur des personnes, sur leur humanité, sur la manière dont ils choisissent de vivre malgré la maladie et l'ombre de la mort. C'est une oeuvre éminemment optimiste et qui pour ne rien gâcher, démystifie le sida. J'ai vraiment appris des choses.
Mais au final, l'essentiel est ailleurs. Il réside dans l'instinct de vie qui parcourt les êtres. Il réside dans la force de l'amour.
Je me suis ré-ga-lé à la lecture de l'intégrale.
L'objet tout d'abord. Il est d'un format parfaitement adapté à la lecture. La couverture est réussie, et le portrait du choucas traduit bien l'ironie et la roublardise du personnage. L'intérieur ensuite. Editées dans un noir et blanc qui met le travail graphique de Lax, largement en valeur, les aventures du choucas sont un concentré de situations plus ou moins vraisemblables, plus ou moins drôles, plus ou moins mouvementées, mais servies par des dialogues réellement éblouissants.
Et c'est selon moi, là que réside la réussite de cette bd. Je ne saurais insister sur le talent de dialoguiste de Lax. Tout au long des différents tomes, il cisèle des dialogues comme j'en ai rarement lus en bd. C'est simple, j'ai parfois eu l'impression d'entendre les grandes répliques du cinéma d'Audiard. C'est dire... Je ne saurais donc vous conseiller cette série que j'ai eue du mal à lire jadis, tant les couvertures me laissaient de marbre, voire même m'insupportaient. Encore une occasion de dire, qu'il faut terriblement se méfier de ses premières impressions. En général, en n'appréhendant que la surface des choses, elles nous font passer à côté de belles rencontres.
Grâce à l'intégrale, je l'ai faite cette rencontre et c'est très, très, très tant mieux.
Si un éditeur "sortait" cet album maintenant, il serait poursuivi en justice -ainsi que le ou les auteurs- pour racisme, xénophobie, etc...
C'est vrai que les "non américains" y sont traités de ''jaunes'', "faces de citron" et autres "faces de prune"...
N'empêche : quelle fantastique épopée -basée sur des faits réels- il m'a été donné de lire...
"Tarawa" débute dans un hebdo belge qui traitait principalement -à l'époque- des chaînes et émissions de radio : "Le Moustique" (n° 1186 du 17 Octobre 1948.). L'histoire s'y termine dans le n° 1241 du 6 Novembre 1949.
Pourquoi un tel hebdo ?... Car l'éditeur de Spirou, auquel la série a été soumise, a jugé cette dernière trop violente. Pourtant, quel sacré trio d'auteurs il tenait là !...
Aux commandes de cette véritable épopée faite de sang, de cris, de combats et de peur : Hubinon (Buck Danny), Weinberg (Dan Cooper) et Jean Michel Charlier (au texte ET dessin). Que du beau monde !...
Le graphisme ?... Charlier va s'occuper des avions et des bateaux (ensuite relayé par Weinberg) ; Victor Hubinon s'occupant des personnages et des décors.
Tarawa ?... Cette saga graphique est basée sur un récit de guerre de l'américain Robert Sherrod qui conte les combats de la marine américaine contre l'armée japonaise.
C'est très documenté, emballant, violent même. Mais les auteurs tempèrent ces récits faits de combats, d'attaques, d'assauts continus en y ajoutant de temps en temps des planches et textes didactiques, ainsi que des photographies d'époque. Ce qui m'a permis ainsi de connaître le détail de nombre d'avions de guerre utilisés pendant ces campagnes.
Tarawa ?... Je l'ai relu plusieurs fois, et en tire toujours un vrai plaisir de lecture.
C'est un assemblage -de la meilleure veine- d'épisodes sanglants, de combats spectaculaires -tant sur mer, sur terre que dans les airs- réalisé dans un souci de chronologie et d'authenticité qui m'a vraiment tenu en haleine au fil des pages.
Un très bel ouvrage qui, pour moi, a une cote réelle de 4,5/5 (très rare de ma part).
In fine : saviez-vous que ces trois auteurs s'y sont auto-dessinés sous les traits de journalistes américains ?... Vous les (re)trouverez sous les traits de Rock Lange, Tim Barkley et Sid Callahan. Une véritable "signature graphique".
Chic, une épopée maritime qui se passe à la fin du 18ème siècle...
Chic, Bourgeon est aux commandes...
Chic, une bien belle série aussi...
Elle débute d'ailleurs dans "Circus" n° 18 de 1979 et s'y termine dans le n° 74 de Juin 1984.
J'ai apprécié. Vraiment...
Bourgeon est un conteur né, doublé d'un excellent dessinateur. J'ai surtout apprécié la minutie avec laquelle il a reconstitué l'atmosphère de cette époque, son postulat qui joue sur les ressorts de la franche et vraie littérature populaire.
Qui plus est, pour une série "rude" de prime abord, Bourgeon dessine et met "ses" femmes à l'avant-plan de la scène ; des femmes qui ont des choses à dire et qui ne vont pas se gêner pour le faire savoir.
Ces "passagers" sont aussi une épopée narrée sur un ton moderne. Isa, Marie et Hoel -le marin rebelle- lors de leurs (més)aventures, vont être confrontés à l'esclavage. Bourgeon va en profiter -au travers de ses personnages- pour dénoncer les exactions commises par des gens dits civilisés.
Bien documentée, cette fresque -outre la grande aventure qu'elle décrit- se veut aussi une réflexion qui m'a emmené sur des sujets graves... et toujours d'actualité.
Une véritable saga -en peu d'albums pourtant- qui mêle aventure, exotisme, personnages bien campés, dessin minutieux et... réflexion. Vraiment attachant. Et original.
J’ai été particulièrement touché par le côté profondément humain de l’histoire où l’on suit les joies et les peines du petit Zola qui navigue entre désespoir et l’envie malgré tout d’avancer dans la vie et de s’occuper d’autrui.
Ainsi, De Thuin aborde avec beaucoup de justesse et de sensibilité des thèmes variés qui s’imbriquent les uns dans les autres pour former ce récit d’une grande richesse : différents entre frères, la réaction face à la maladie d’un proche, la dépression, la perte d’emploi, la difficulté pour un auteur de bd d’être publié, la difficulté d’être un super héros . . .
A voir le dessin, on serait tenté de se dire De Thuin fait du Trondheim. Mais à y regarder de plus près, seul l’univers animalier est commun. En fait, rien ne ressemble plus à du De Thuin que du De Thuin ! Son trait simple traduit avec beaucoup de justesse l’état d’esprit de la série.
Bref, voici une superbe petite bd publiée à compte d’auteur, pas beaucoup plus chère qu’un Mimolette de l’Association et en couleur sivouplé !
MAJ 02/05/07
Ca y est, je viens de lire l'épilogue qui conclu cette belle série en 6 tomes! Cet épilogue se situe 10 ans après les événements du tome 5. Zola est toujours un petit dessinateur qui végète. Un critique souhaite lancer une nouvelle rubrique dans son magazine bd et décide de mettre sur le devant de la scène des auteurs injustement méconnus. Ce sera le point de départ pour un retour 10 ans en arrière, lorsque Zola se prenait pour le roi des bourdons . . . Cet épilogue revient sur la vie trouble de Zola, notamment par le témoignage de son frère. C'est un bel album qui donne une "fin" à une série aussi surprenante que réussie!
Le trait charbonneux de Peeters est idéal pour rendre l’atmosphère tendue de ce huis clos qui se passe en altitude. Cette tension est subtilement amenée par le choix des protagonistes (un américain et une russe) et la période choisie (en pleine guerre froide). Le principe qui consiste à se placer successivement du côté de chaque protagoniste permet de découvrir le récit sous un jour nouveau. Ainsi, les pièces du puzzle s’assemblent petit à petit pour découvrir la trame globale. Si ce procédé n’est pas novateur, il reste peu exploité en bd.
Bref, voici une bonne petite bd de Peeters, pas chère qui plus est . . .
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Parmi toutes les qualités de cette série, ce qui m'a le plus bluffé c'est l'ingéniosité du scénario à mêler monde parallèle et monde réel. Et les énigmes autour des personnages et de ce monde parallèle sont du genre à pousser le lecteur à tout lire d'une traite. Donc plutôt positif. Mais comme trop souvent dans les cycles interminables, pour garder le lecteur en haleine, des personnages de plus en plus improbables sont injectés dans l'histoire au fur et à mesure des tomes. L’histoire perd alors en vraisemblance. Dommage, et du coup ma note réelle penche plus vers un 3,5/5.
Un homme est mort
Un album de Davodeau est toujours quelque chose d’intéressant. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Bon, ce n’est pas du 100 % Davodeau, puisque Kris a fait le scénario, mais comme toujours, on retrouve ses thèmes de prédilection : l’aspect journalistique, ainsi que son intérêt pour le combat social. On sent que les auteurs aiment les personnages militants qu’ils évoquent dans ce contexte des années 50, où la guerre froide rythme la vie sociale et politique. Cet album m’a intéressé pour la description de cette page d’histoire brestoise que je ne connaissais pas. Le dossier documentaire, à la fin de l’ouvrage, est d’ailleurs très bien fait. Les décors brestois sont reconstitués dans une parfaite exactitude. La ville avait été fortement touchée par les bombardements à la fin de la guerre. Le militantisme en BD est relativement rare pour être loué. Cependant, j’ai parfois trouvé que l’album manquait d’émotion. De plus, les auteurs ne nous montrent le conflit que d’un seul point de vue : celui des manifestants, il aurait été intéressant de nous expliquer un peu plus les motivations patronales. Ces petites critiques n’enlèvent rien à la qualité certaine de ce très bel ouvrage édité par Futuropolis.
Les Naufragés du temps
Une série vraiment séduisante ! Les "naufragés" (re)démarrent leur existence dans l'hebdo "Chouchou" n° 1 du 12 Novembre 1964. (gloups !... plus de 40 ans déjà !...) Aux commandes ?... Forest (qui signe sous le pseudo de Jean-Claude Valherbe) et Paul Gillon au dessin. Un sacré duo !. C'est tout bon. Une des meilleures séries d'anticipation qui mêle habilement des scénarios imaginatifs et originaux à un graphisme réaliste et, qui plus est, élégant. Les "naufragés" est une véritable saga baroque qui m'a laissé l'esprit vagabonder "par-delà le temps et l'espace" alors que le postulat de départ est on ne peut plus simple : mis en hibernation, deux personnages se réveillent mille ans plus tard et se trouvent ainsi confrontés à une "nouvelle" civilisation... pas des plus enchanteresses. Mais à partir de cette idée en fulgurent de nombreuses autres qui mêlent habilement action et "merveilleux". Une vraiment belle série, une oeuvre -une vraie- réaliste aux images fortes même si, parfois, elles semblent un peu "froides". Excellent.
Mutafukaz
Mélangeant comics et bd européenne, Run nous livre ici un premier tome plein de promesses! J'ai trouvé cette BD passionnante à plus d'un titre, avec une bonne dose d'humour ! On nage dans le fantastique, de par la singularité des personnages (voir la tête de Vinz, clin d'oeil au Ghost rider), mais aussi de par l'orientation que prend l'histoire, tout cela baignant dans une atmosphère de mégapole, résultant du mélange des plus mauvais cotés de Los Angeles et Tijuana... J'attends impatiemment la suite...
Pilules bleues
Bien sur, cette bd évoque des thèmes aussi profonds que ceux de la mort et de la maladie. Mais moi, j'ai surtout retenu la fraîcheur du propos et l'espoir qui se dégage de ces cases de noir et de blanc. Le sentiment d'amour et l'espoir en la vie émanent de chacun des personnages centraux et leur humanité qui transpire au travers de leur quête vers le bonheur et l'avenir, est bouleversante. En fait, en commençant la lecture je m'attendais à un truc assez lourd et assez didactique. Je pensais qu'il s'agissait là pour l'auteur de montrer combien le sida est une maladie terrible et dont il faut absolument se prémunir. J'étais loin du compte. Ce roman graphique est une oeuvre poignante où le propos s'attarde sur des personnes, sur leur humanité, sur la manière dont ils choisissent de vivre malgré la maladie et l'ombre de la mort. C'est une oeuvre éminemment optimiste et qui pour ne rien gâcher, démystifie le sida. J'ai vraiment appris des choses. Mais au final, l'essentiel est ailleurs. Il réside dans l'instinct de vie qui parcourt les êtres. Il réside dans la force de l'amour.
Le Choucas
Je me suis ré-ga-lé à la lecture de l'intégrale. L'objet tout d'abord. Il est d'un format parfaitement adapté à la lecture. La couverture est réussie, et le portrait du choucas traduit bien l'ironie et la roublardise du personnage. L'intérieur ensuite. Editées dans un noir et blanc qui met le travail graphique de Lax, largement en valeur, les aventures du choucas sont un concentré de situations plus ou moins vraisemblables, plus ou moins drôles, plus ou moins mouvementées, mais servies par des dialogues réellement éblouissants. Et c'est selon moi, là que réside la réussite de cette bd. Je ne saurais insister sur le talent de dialoguiste de Lax. Tout au long des différents tomes, il cisèle des dialogues comme j'en ai rarement lus en bd. C'est simple, j'ai parfois eu l'impression d'entendre les grandes répliques du cinéma d'Audiard. C'est dire... Je ne saurais donc vous conseiller cette série que j'ai eue du mal à lire jadis, tant les couvertures me laissaient de marbre, voire même m'insupportaient. Encore une occasion de dire, qu'il faut terriblement se méfier de ses premières impressions. En général, en n'appréhendant que la surface des choses, elles nous font passer à côté de belles rencontres. Grâce à l'intégrale, je l'ai faite cette rencontre et c'est très, très, très tant mieux.
Tarawa - Atoll sanglant
Si un éditeur "sortait" cet album maintenant, il serait poursuivi en justice -ainsi que le ou les auteurs- pour racisme, xénophobie, etc... C'est vrai que les "non américains" y sont traités de ''jaunes'', "faces de citron" et autres "faces de prune"... N'empêche : quelle fantastique épopée -basée sur des faits réels- il m'a été donné de lire... "Tarawa" débute dans un hebdo belge qui traitait principalement -à l'époque- des chaînes et émissions de radio : "Le Moustique" (n° 1186 du 17 Octobre 1948.). L'histoire s'y termine dans le n° 1241 du 6 Novembre 1949. Pourquoi un tel hebdo ?... Car l'éditeur de Spirou, auquel la série a été soumise, a jugé cette dernière trop violente. Pourtant, quel sacré trio d'auteurs il tenait là !... Aux commandes de cette véritable épopée faite de sang, de cris, de combats et de peur : Hubinon (Buck Danny), Weinberg (Dan Cooper) et Jean Michel Charlier (au texte ET dessin). Que du beau monde !... Le graphisme ?... Charlier va s'occuper des avions et des bateaux (ensuite relayé par Weinberg) ; Victor Hubinon s'occupant des personnages et des décors. Tarawa ?... Cette saga graphique est basée sur un récit de guerre de l'américain Robert Sherrod qui conte les combats de la marine américaine contre l'armée japonaise. C'est très documenté, emballant, violent même. Mais les auteurs tempèrent ces récits faits de combats, d'attaques, d'assauts continus en y ajoutant de temps en temps des planches et textes didactiques, ainsi que des photographies d'époque. Ce qui m'a permis ainsi de connaître le détail de nombre d'avions de guerre utilisés pendant ces campagnes. Tarawa ?... Je l'ai relu plusieurs fois, et en tire toujours un vrai plaisir de lecture. C'est un assemblage -de la meilleure veine- d'épisodes sanglants, de combats spectaculaires -tant sur mer, sur terre que dans les airs- réalisé dans un souci de chronologie et d'authenticité qui m'a vraiment tenu en haleine au fil des pages. Un très bel ouvrage qui, pour moi, a une cote réelle de 4,5/5 (très rare de ma part). In fine : saviez-vous que ces trois auteurs s'y sont auto-dessinés sous les traits de journalistes américains ?... Vous les (re)trouverez sous les traits de Rock Lange, Tim Barkley et Sid Callahan. Une véritable "signature graphique".
Les Passagers du vent
Chic, une épopée maritime qui se passe à la fin du 18ème siècle... Chic, Bourgeon est aux commandes... Chic, une bien belle série aussi... Elle débute d'ailleurs dans "Circus" n° 18 de 1979 et s'y termine dans le n° 74 de Juin 1984. J'ai apprécié. Vraiment... Bourgeon est un conteur né, doublé d'un excellent dessinateur. J'ai surtout apprécié la minutie avec laquelle il a reconstitué l'atmosphère de cette époque, son postulat qui joue sur les ressorts de la franche et vraie littérature populaire. Qui plus est, pour une série "rude" de prime abord, Bourgeon dessine et met "ses" femmes à l'avant-plan de la scène ; des femmes qui ont des choses à dire et qui ne vont pas se gêner pour le faire savoir. Ces "passagers" sont aussi une épopée narrée sur un ton moderne. Isa, Marie et Hoel -le marin rebelle- lors de leurs (més)aventures, vont être confrontés à l'esclavage. Bourgeon va en profiter -au travers de ses personnages- pour dénoncer les exactions commises par des gens dits civilisés. Bien documentée, cette fresque -outre la grande aventure qu'elle décrit- se veut aussi une réflexion qui m'a emmené sur des sujets graves... et toujours d'actualité. Une véritable saga -en peu d'albums pourtant- qui mêle aventure, exotisme, personnages bien campés, dessin minutieux et... réflexion. Vraiment attachant. Et original.
Le Roi des bourdons
J’ai été particulièrement touché par le côté profondément humain de l’histoire où l’on suit les joies et les peines du petit Zola qui navigue entre désespoir et l’envie malgré tout d’avancer dans la vie et de s’occuper d’autrui. Ainsi, De Thuin aborde avec beaucoup de justesse et de sensibilité des thèmes variés qui s’imbriquent les uns dans les autres pour former ce récit d’une grande richesse : différents entre frères, la réaction face à la maladie d’un proche, la dépression, la perte d’emploi, la difficulté pour un auteur de bd d’être publié, la difficulté d’être un super héros . . . A voir le dessin, on serait tenté de se dire De Thuin fait du Trondheim. Mais à y regarder de plus près, seul l’univers animalier est commun. En fait, rien ne ressemble plus à du De Thuin que du De Thuin ! Son trait simple traduit avec beaucoup de justesse l’état d’esprit de la série. Bref, voici une superbe petite bd publiée à compte d’auteur, pas beaucoup plus chère qu’un Mimolette de l’Association et en couleur sivouplé ! MAJ 02/05/07 Ca y est, je viens de lire l'épilogue qui conclu cette belle série en 6 tomes! Cet épilogue se situe 10 ans après les événements du tome 5. Zola est toujours un petit dessinateur qui végète. Un critique souhaite lancer une nouvelle rubrique dans son magazine bd et décide de mettre sur le devant de la scène des auteurs injustement méconnus. Ce sera le point de départ pour un retour 10 ans en arrière, lorsque Zola se prenait pour le roi des bourdons . . . Cet épilogue revient sur la vie trouble de Zola, notamment par le témoignage de son frère. C'est un bel album qui donne une "fin" à une série aussi surprenante que réussie!
Constellation
Le trait charbonneux de Peeters est idéal pour rendre l’atmosphère tendue de ce huis clos qui se passe en altitude. Cette tension est subtilement amenée par le choix des protagonistes (un américain et une russe) et la période choisie (en pleine guerre froide). Le principe qui consiste à se placer successivement du côté de chaque protagoniste permet de découvrir le récit sous un jour nouveau. Ainsi, les pièces du puzzle s’assemblent petit à petit pour découvrir la trame globale. Si ce procédé n’est pas novateur, il reste peu exploité en bd. Bref, voici une bonne petite bd de Peeters, pas chère qui plus est . . .