Bonne idée d'éditer ce manga en français.
J'ai remarqué ces dernières années qu'on retrouvait plusieurs animes et mangas avec des filles monstres mignonnes qui sont souvent utilisées pour du fanservice. Ici, l'auteur utilise ces filles monstres de manière différente. On n'est pas vraiment dans une histoire fantastique, mais plus dans une histoire traitant de la différence avec humour et des moments plus sérieux.
On suit un professeur dans une école qui voudrait bien étudier ces filles monstres qu'on appelle aussi demies. Cela tombe bien une enseignante et trois étudiantes sont des demis. On va donc voir leur vie quotidienne et les problèmes qu'elles rencontrent comme demis. C'est un manga rafraichissant et original mettant en vedette des personnages attachants. Le mélange sérieux et humour fonctionne bien et les gags font mouche. Le dessin est bon.
Seule ombre au tableau c'est que les étudiantes ont des sentiments pour leur enseignant. J'espère que cela va rester à ce stade !
3.5
Un autre cross-over Batman des années 90 et c'est aussi le dernier des auteurs Chuck Dixon, Doug Moench et Alan Grant qui ont écrit les aventures du Batman durant la majeure partie de cette décennie. C'est aussi un prélude à Batman - No Man's Land qui commencera quelques mois après.
Gotham est victime d'un tremblement de terre qui détruit une bonne partie de la ville. On retrouve Batman et ses alliées qui essaient le plus possible d'aider les gens et il y aussi quelques méchants qui essaient de profiter du chaos. Les histoires sont bien faites et le cross-over est bien géré. Les chapitres s'enchaînent bien. Il faut dire que les trois principaux scénaristes sont excellents. J'ai bien aimé lire ce Batman et retrouver plusieurs personnages que j'aime.
Les différents dessinateurs ne sont pas mauvais quoique je préfère le style comics plus ancien. C'est marrant de voir Jim Aparo avec un dessin un peu plus moderne que ce qu'il faisait lorsqu'il a dessiné Batman des années 70 jusqu'au début des années 90.
Valérian, à mes yeux, c’est la preuve même que donner du temps à une série est parfois nécessaire si l’on veut obtenir une œuvre résolument novatrice.
Car il ne faut pas se leurrer, les deux premiers tomes sont plus que moyens. Construits sur le principe du voyage dans le temps (sans quitter notre bonne vieille terre), dessinés avec un enthousiasme maladroit (mais communicatif), ces deux albums ne laissent en rien présager ce qui va suivre. Ce n’est qu’au fil des tomes que la série va développer des thèmes qui la différencieront de toutes les séries de science-fiction de l’époque. Il ne faut pas oublier que nous sommes alors à la fin des années ’60. Le héros de science-fiction de l’époque, c’est un grand castard qui maîtrise une technologie futuriste de pointe. Ses rencontres avec d’autres civilisations se résument à des bourres pifs face aux représentants de civilisations perfides barbares et/ou primitives.
Valérian va balayer tout ça, avec un personnage principal à l’opposé du héros traditionnel, un agent spatio-temporel touchant de maladresse, un charmeur parfois suffisant qui ne serait rien sans sa compagne d’aventure, la troublante Laureline. Les civilisations qu’ils vont croiser ne sont pas primaires ni construites sur un modèle unique. La nature même des formes de vie est diversifiée et démontre d’une véritable quête de fantaisie, d’une réelle volonté de sortir des lieux communs.
Grâce à ces aventures, Christin ne va pas seulement renouveler le style en divertissant ses lecteurs. Il va leur permettre de réfléchir à la société dans laquelle ils vivent. Je demeure convaincu à ce jour que Valérian a été une des étincelles qui, chez les jeunes lecteurs de l’époque, a éveillé leur conscience politique. Mais sans faire montre de démagogie ! Simplement, insidieusement serais-je tenté de dire, en montrant différentes formes de société, en parlant sans avoir l’air d’y toucher de féminisme, de racisme, de la société des loisirs, de vie en communauté. Et cela sans jamais oublier le caractère distrayant de la bande dessinée ! Car Valérian, ça reste avant toutes choses, des albums amusants, prenants, vivants !
Le dessin de Mezières va, à l’image de la série, suivre une courbe ascendante. Son découpage audacieux n’est pas toujours logique (le nombre de fois où j’ai lu certaines cases dans le désordre !!!) mais permet de composer des planches très visuelles, très immersives. Le trait, lui, va s’affiner au fil des planches. La grande force de l’artiste restera cependant dans sa facilité à enrichir son univers grâce à des personnages et à des décors originaux, différents, intrigants.
La série est actuellement rééditée sous forme d’intégrale en surfant sur la vague de curiosité suscitée par l’adaptation que veut en faire Luc Besson. Je ne suis pas convaincu qu’un jeune lecteur y trouvera son compte, l’époque n’est plus la même, et je dois bien avouer craindre un peu ce film, mais cette intégrale, soignée et enrichie d’entretiens avec les auteurs (et avec Luc Besson), est une belle occasion d’acquérir la série complète à moindre frais. Et relire ces albums permet de constater combien cette série a influencé les auteurs de sf d’aujourd’hui (« Orbital » et « Le Cycle de Cyann » sont pour moi deux exemples de séries où l’influence de Valérian est manifeste).
Culte ! Ni plus ni moins. Et ce même si les derniers tomes n’offrent plus la même consistance.
Avec Blueberry, Jean-Michel Charlier signe peut-être ses meilleurs scénarios. La série, qui se divise en multiples cycles plus ou moins courts, offre des histoires mouvementées, riches en rebondissements et au suspense très classique. La série a fixé une série de règles qui pourraient la rendre stéréotypée pour un nouveau lecteur. Ce serait oublier la date à laquelle Blueberry est apparu.
Charlier parvient à trouver un style à mi-chemin entre le western américain et le western italien. Il parvient à conserver un souffle épique, un style empli de panache tout en offrant des personnages loin d’être parfaits, une vision du far-west plus proche de la réalité mais sans détruire le mythe.
Le dessin de Giraud est excellent et étonnamment précis pour l’époque. Les planches sont soignées, riches en détails et pourtant toujours lisibles.
Chaque tome offre sa dose de matière. Lire un Blueberry ne se fait pas en 15 secondes, mais cette lecture me passionne tellement que, et d’une je ne vois pas le temps passer, et de deux je ne peux m’arrêter avant d’avoir fini le cycle entier (quitte à récupérer en lieu et place de spaghetti al dente une masse informe au fond d’une casserole dont la moitié de l’eau s’est évaporée).
Le seul reproche que je fais à la série, c’est qu’elle est responsable de ma confusion entre Joseph Gillain et Jean Giraud. Longtemps, j’ai cru que ces deux auteurs n’étaient qu’une et même personne. En effet, Jijé signe la première couverture, ainsi que plusieurs planches dans les premiers tomes, le reste est souvent signé Gir. Hors, Jijé = JG, soit les initiales de … Jean Giraud. Les styles des deux auteurs étant proches l’un de l’autre, la confusion était totale dans mon esprit et il me faudra des années pour enfin parvenir à différencier ces deux géants de la bande dessinée.
Cela n’enlève cependant rien à la qualité de cet immense classique de la bande dessinée, dont plus d’une série s’inspirera par la suite (Comanche en tête).
Et comme la série bénéficie actuellement d'une nouvelle édition en intégrale, je vous invite chaleureusement à y jeter un oeil très attentif ! Cette intégrale est, en effet, extrêmement bien foutue et apporte un réel plus aux lecteurs. On y retrouve, pèle-mêle, des planches de présentation parues dans le journal Pilote à l'époque, des interviews des auteurs, des anecdotes sur l'élaboration de certains scénarios, des comparaisons de découpages entre les planches parues dans le journal et celles de l'édition en album. L'amateur que je suis se régale !
Cet album m’a passionné.
Il s’agit d’une enquête policière sur fond d’Histoire avec un grand H. Un cadavre découvert à Londres ne devrait pas être là… pourquoi ? De qui s’agit-il ? On revisite le passé de l’inspecteur pour trouver un début de réponse, et notamment sa participation à une mission en Yougoslavie lors de la seconde guerre mondiale. On découvre ainsi le contexte historique et politique de l’époque, mais aussi une galerie de personnages intéressants, et une mission prenante. Puis retour au présent, et à la résolution du mystère. J’ai trouvé le dénouement bien amené et satisfaisant.
Le dessin en noir et blanc de Lele Vianello (assistant de Hugo Pratt) est magistral, comme d’habitude. Le trait est précis et détaillé, et l’utilisation de contrastes noir/blanc sur certains paysages est vraiment superbe.
Un album passionnant, bien raconté, et superbement mis en image… mon préféré de cet auteur, suivi de près par Argentina.
Le jour de la tuerie à Charlie Hebdo est une journée dont je me souviendrai toujours. Le soir, j'avais rejoint des centaines de personnes pour la manifestation spontanée. Le dimanche, comme des centaines de milliers de personnes, j'avais défilé dans les rues de Paris pour montrer ma colère, mon empathie, ma liberté.
Mis à part quelques articles factuels, je n'ai pas, depuis deux ans, lu beaucoup de littérature sur ces évènements. Et puis voilà que Serge Lehman, plus connu pour ses romans de SF et ses scénarios de BD, propose de revenir dessus, avec un peu de recul, de hauteur.
Il propose donc d'analyser, de manière rapide bien sûr, cet esprit du 11 janvier, cet élan populaire sans précédent ou presque. Lehman prend appui sur un livre d'Emmanuel Todd, qui est capable, comme l'indique Gaston, de dire ce qui anime une foule de manifestants à des milliers de kilomètres de distance. De parler de catholiques zombies ; comme si la laïcité n'était pas un principe de la République, un principe incompressible, à mon goût. Alors bien sûr, ces évènements ont fait sortir du bois beaucoup de personnes. Mais elles en représentent pas du tout la société française.
Lehman se sert d'articles de journaux, de témoignages divers, de son ressenti également. Mais assez vite, il recentre son propos sur Luz, survivant du massacre et probablement la personne la plus à même de parler de ce qu'il s'est passé. Et contre toute attente, sur Michel Houellebecq, dont l’œuvre constitue une résonance troublante avec la société. Enfin, c'est ce qu'il en dit. Sans oublier le pigeon et François Hollande. Un repositionnement salvateur, qui ouvre de nouvelles voies de réflexion au lecteur. Je pense d'ailleurs que cet album va nécessiter de nouvelles lectures pour en saisir toute la profondeur.
Je ne dis pas grand-chose du boulot de Gess, qui est ici plus illustrateur que dessinateur ; il est d'ailleurs probable qu'il ait dû cravacher pour rendre ses dessins avec un retard minimal. l'efficacité est toutefois au rendez-vous.
Œuvre d'utilité publique.
Les avis précédents décrivent bien l'ouvrage.
J'ajouterai que selon moi le dessin est très réussi: clair et lisible mais avec un encrage sombre mélangé à des couleurs souvent claires, des traits très dynamiques: j'ai été frappé par le mélange d'originalité et de classicisme. Ce n'est pas un énième dessin à la Sfar/Blain.
Les indiens sont de gros méchants, certes... Mais avec l'intensité du dessin je me suis pourtant laissé prendre au jeu.
Le personnage principal a peu d'épaisseur pour le moment mais les personnages inspirent de la curiosité, en particulier le trappeur. Les péripéties sont plutôt conventionnelles mais menées avec assez de légèreté pour qu'elles se laissent bien dévorer.
A suivre donc...
Voilà une autre série étonnante rayon SF chez Delcourt ! Une agréable surprise qui tient autant au caractère des personnages principaux qu'à l'originalité graphique de certains aspects de cette série.
Si le scénario n'est pas une révolution en soi et va piocher chez pas mal de mondes diverses références, c'est bien le caractère chaotique des personnages et leur imprévisibilité qui donne tout le piment à cette série.
En effet, le monde s'est pris une sérieuse branlée par des créatures gigantesques étant apparues brusquement sur Terre ayant obligé les survivants à se réfugier dans douze cités souterraines. Après des années de lutte vaine, ils parviennent à créer des R.U., créatures mi-robot mi organiques, pilotées par des humains ayant une compatibilité suffisante. Sauf que les derniers pilotes compatibles meurent et que les seuls personnes compatibles restantes sont de dangereux psychopathes...
Si l'idée n'est pas nouvelle elle n'en est pas moins très bien traitée et extrapolée dans cet univers. Leur personnalité est plutôt bien travaillée et galvanise le récit de la meilleure des manières jusqu'à la fin des 3 tomes.
Mais ce que j'ai le plus apprécié c'est le côté organique de ces R.U. et des S cats qu'ils doivent combattre. Wow ! Quelles créatures !!! Ce gigantisme allié à ces morphologies complètement démentes donnent lieu à des combats anthologiques. Et si parfois cet côté organique ne facilite pas la lecture tant ces masses et ces formes se choquent et entremêlent, le rendu n'en est que plus titanesque et bluffant !
Je rajouterais un coup de chapeau à la colorisation que j'ai adoré. Car si le dessin parait un peu raide au début et reste simple dans l'ensemble, la colorisation donne toute sa force au récit en imposant des ambiances très réussies, surtout justement quand il s'agit de traiter ces S Cats.
Alors au final, si la trame globale de Luca Blengino sent un peu le déjà vu, l'ensemble tient très bien la route et l'originalité de ses créatures nous fait oublier cette impression. Surtout que le dessin de Nesskain sublime tout ça de façon très réussie.
Que voila une bien belle découverte et j'avoue avoir été bluffé par ce récit qui en cours de route nous embarque dans une dimension fantastique et onirique du meilleur effet.
En commençant ma lecture je me disais que j'allais encore une fois lire une énième histoire relatant les exploits d'un Sir Richard Burton, d'un Livingstone ou de tout autres célèbres explorateurs de la société royale de géographie.
C'est avant tout le trait qui m'a en premier lieu conquis car il n'est pas sans me rappeler celui de Fred et de son célèbre Philémon, c'est très sympa finalement assez fouillé. Les créatures de la deuxième partie sont bien utilisées originales mais sans l’esbroufe d'un Léo.
C'est en fait surtout le scénario qu'il faut mettre ici en avant, pour une première œuvre c'est plutôt malin et bien fait. A ce titre on ne peut que recommander cette BD.
La mode de faire des one shot ou des séries parallèles à partir de personnages secondaires (voir les XIII mystery que je trouve d'ailleurs plutôt convaincants pour un grand nombre d'entre eux) me faisait craindre le pire, alors que Tramp fait partie de mes grandes sagas préférées (aux côtés des Maîtres de l'Orge ou de Il était une fois en France).
Ce 1er opus de l'Aviateur est très convainquant : le dessin très réaliste, la manière dont l'atmosphère de cette époque est décrite dans cette partie de l'Afrique assez peu explorée en BD jusqu'à présent (à part les Kenya de Léo).
Si vous avez aimé Tramp, vous aurez l'impression d'ouvrir une belle parenthèse de la série mère. Pour ceux qui ne connaissent pas cela leur donnera envie !
Vivement la suite qui est sortie début 2017 je crois !
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Freaky Girls
Bonne idée d'éditer ce manga en français. J'ai remarqué ces dernières années qu'on retrouvait plusieurs animes et mangas avec des filles monstres mignonnes qui sont souvent utilisées pour du fanservice. Ici, l'auteur utilise ces filles monstres de manière différente. On n'est pas vraiment dans une histoire fantastique, mais plus dans une histoire traitant de la différence avec humour et des moments plus sérieux. On suit un professeur dans une école qui voudrait bien étudier ces filles monstres qu'on appelle aussi demies. Cela tombe bien une enseignante et trois étudiantes sont des demis. On va donc voir leur vie quotidienne et les problèmes qu'elles rencontrent comme demis. C'est un manga rafraichissant et original mettant en vedette des personnages attachants. Le mélange sérieux et humour fonctionne bien et les gags font mouche. Le dessin est bon. Seule ombre au tableau c'est que les étudiantes ont des sentiments pour leur enseignant. J'espère que cela va rester à ce stade !
Batman - Cataclysme
3.5 Un autre cross-over Batman des années 90 et c'est aussi le dernier des auteurs Chuck Dixon, Doug Moench et Alan Grant qui ont écrit les aventures du Batman durant la majeure partie de cette décennie. C'est aussi un prélude à Batman - No Man's Land qui commencera quelques mois après. Gotham est victime d'un tremblement de terre qui détruit une bonne partie de la ville. On retrouve Batman et ses alliées qui essaient le plus possible d'aider les gens et il y aussi quelques méchants qui essaient de profiter du chaos. Les histoires sont bien faites et le cross-over est bien géré. Les chapitres s'enchaînent bien. Il faut dire que les trois principaux scénaristes sont excellents. J'ai bien aimé lire ce Batman et retrouver plusieurs personnages que j'aime. Les différents dessinateurs ne sont pas mauvais quoique je préfère le style comics plus ancien. C'est marrant de voir Jim Aparo avec un dessin un peu plus moderne que ce qu'il faisait lorsqu'il a dessiné Batman des années 70 jusqu'au début des années 90.
Valérian
Valérian, à mes yeux, c’est la preuve même que donner du temps à une série est parfois nécessaire si l’on veut obtenir une œuvre résolument novatrice. Car il ne faut pas se leurrer, les deux premiers tomes sont plus que moyens. Construits sur le principe du voyage dans le temps (sans quitter notre bonne vieille terre), dessinés avec un enthousiasme maladroit (mais communicatif), ces deux albums ne laissent en rien présager ce qui va suivre. Ce n’est qu’au fil des tomes que la série va développer des thèmes qui la différencieront de toutes les séries de science-fiction de l’époque. Il ne faut pas oublier que nous sommes alors à la fin des années ’60. Le héros de science-fiction de l’époque, c’est un grand castard qui maîtrise une technologie futuriste de pointe. Ses rencontres avec d’autres civilisations se résument à des bourres pifs face aux représentants de civilisations perfides barbares et/ou primitives. Valérian va balayer tout ça, avec un personnage principal à l’opposé du héros traditionnel, un agent spatio-temporel touchant de maladresse, un charmeur parfois suffisant qui ne serait rien sans sa compagne d’aventure, la troublante Laureline. Les civilisations qu’ils vont croiser ne sont pas primaires ni construites sur un modèle unique. La nature même des formes de vie est diversifiée et démontre d’une véritable quête de fantaisie, d’une réelle volonté de sortir des lieux communs. Grâce à ces aventures, Christin ne va pas seulement renouveler le style en divertissant ses lecteurs. Il va leur permettre de réfléchir à la société dans laquelle ils vivent. Je demeure convaincu à ce jour que Valérian a été une des étincelles qui, chez les jeunes lecteurs de l’époque, a éveillé leur conscience politique. Mais sans faire montre de démagogie ! Simplement, insidieusement serais-je tenté de dire, en montrant différentes formes de société, en parlant sans avoir l’air d’y toucher de féminisme, de racisme, de la société des loisirs, de vie en communauté. Et cela sans jamais oublier le caractère distrayant de la bande dessinée ! Car Valérian, ça reste avant toutes choses, des albums amusants, prenants, vivants ! Le dessin de Mezières va, à l’image de la série, suivre une courbe ascendante. Son découpage audacieux n’est pas toujours logique (le nombre de fois où j’ai lu certaines cases dans le désordre !!!) mais permet de composer des planches très visuelles, très immersives. Le trait, lui, va s’affiner au fil des planches. La grande force de l’artiste restera cependant dans sa facilité à enrichir son univers grâce à des personnages et à des décors originaux, différents, intrigants. La série est actuellement rééditée sous forme d’intégrale en surfant sur la vague de curiosité suscitée par l’adaptation que veut en faire Luc Besson. Je ne suis pas convaincu qu’un jeune lecteur y trouvera son compte, l’époque n’est plus la même, et je dois bien avouer craindre un peu ce film, mais cette intégrale, soignée et enrichie d’entretiens avec les auteurs (et avec Luc Besson), est une belle occasion d’acquérir la série complète à moindre frais. Et relire ces albums permet de constater combien cette série a influencé les auteurs de sf d’aujourd’hui (« Orbital » et « Le Cycle de Cyann » sont pour moi deux exemples de séries où l’influence de Valérian est manifeste).
Blueberry
Culte ! Ni plus ni moins. Et ce même si les derniers tomes n’offrent plus la même consistance. Avec Blueberry, Jean-Michel Charlier signe peut-être ses meilleurs scénarios. La série, qui se divise en multiples cycles plus ou moins courts, offre des histoires mouvementées, riches en rebondissements et au suspense très classique. La série a fixé une série de règles qui pourraient la rendre stéréotypée pour un nouveau lecteur. Ce serait oublier la date à laquelle Blueberry est apparu. Charlier parvient à trouver un style à mi-chemin entre le western américain et le western italien. Il parvient à conserver un souffle épique, un style empli de panache tout en offrant des personnages loin d’être parfaits, une vision du far-west plus proche de la réalité mais sans détruire le mythe. Le dessin de Giraud est excellent et étonnamment précis pour l’époque. Les planches sont soignées, riches en détails et pourtant toujours lisibles. Chaque tome offre sa dose de matière. Lire un Blueberry ne se fait pas en 15 secondes, mais cette lecture me passionne tellement que, et d’une je ne vois pas le temps passer, et de deux je ne peux m’arrêter avant d’avoir fini le cycle entier (quitte à récupérer en lieu et place de spaghetti al dente une masse informe au fond d’une casserole dont la moitié de l’eau s’est évaporée). Le seul reproche que je fais à la série, c’est qu’elle est responsable de ma confusion entre Joseph Gillain et Jean Giraud. Longtemps, j’ai cru que ces deux auteurs n’étaient qu’une et même personne. En effet, Jijé signe la première couverture, ainsi que plusieurs planches dans les premiers tomes, le reste est souvent signé Gir. Hors, Jijé = JG, soit les initiales de … Jean Giraud. Les styles des deux auteurs étant proches l’un de l’autre, la confusion était totale dans mon esprit et il me faudra des années pour enfin parvenir à différencier ces deux géants de la bande dessinée. Cela n’enlève cependant rien à la qualité de cet immense classique de la bande dessinée, dont plus d’une série s’inspirera par la suite (Comanche en tête). Et comme la série bénéficie actuellement d'une nouvelle édition en intégrale, je vous invite chaleureusement à y jeter un oeil très attentif ! Cette intégrale est, en effet, extrêmement bien foutue et apporte un réel plus aux lecteurs. On y retrouve, pèle-mêle, des planches de présentation parues dans le journal Pilote à l'époque, des interviews des auteurs, des anecdotes sur l'élaboration de certains scénarios, des comparaisons de découpages entre les planches parues dans le journal et celles de l'édition en album. L'amateur que je suis se régale !
Adriatica
Cet album m’a passionné. Il s’agit d’une enquête policière sur fond d’Histoire avec un grand H. Un cadavre découvert à Londres ne devrait pas être là… pourquoi ? De qui s’agit-il ? On revisite le passé de l’inspecteur pour trouver un début de réponse, et notamment sa participation à une mission en Yougoslavie lors de la seconde guerre mondiale. On découvre ainsi le contexte historique et politique de l’époque, mais aussi une galerie de personnages intéressants, et une mission prenante. Puis retour au présent, et à la résolution du mystère. J’ai trouvé le dénouement bien amené et satisfaisant. Le dessin en noir et blanc de Lele Vianello (assistant de Hugo Pratt) est magistral, comme d’habitude. Le trait est précis et détaillé, et l’utilisation de contrastes noir/blanc sur certains paysages est vraiment superbe. Un album passionnant, bien raconté, et superbement mis en image… mon préféré de cet auteur, suivi de près par Argentina.
L'Esprit du 11 janvier
Le jour de la tuerie à Charlie Hebdo est une journée dont je me souviendrai toujours. Le soir, j'avais rejoint des centaines de personnes pour la manifestation spontanée. Le dimanche, comme des centaines de milliers de personnes, j'avais défilé dans les rues de Paris pour montrer ma colère, mon empathie, ma liberté. Mis à part quelques articles factuels, je n'ai pas, depuis deux ans, lu beaucoup de littérature sur ces évènements. Et puis voilà que Serge Lehman, plus connu pour ses romans de SF et ses scénarios de BD, propose de revenir dessus, avec un peu de recul, de hauteur. Il propose donc d'analyser, de manière rapide bien sûr, cet esprit du 11 janvier, cet élan populaire sans précédent ou presque. Lehman prend appui sur un livre d'Emmanuel Todd, qui est capable, comme l'indique Gaston, de dire ce qui anime une foule de manifestants à des milliers de kilomètres de distance. De parler de catholiques zombies ; comme si la laïcité n'était pas un principe de la République, un principe incompressible, à mon goût. Alors bien sûr, ces évènements ont fait sortir du bois beaucoup de personnes. Mais elles en représentent pas du tout la société française. Lehman se sert d'articles de journaux, de témoignages divers, de son ressenti également. Mais assez vite, il recentre son propos sur Luz, survivant du massacre et probablement la personne la plus à même de parler de ce qu'il s'est passé. Et contre toute attente, sur Michel Houellebecq, dont l’œuvre constitue une résonance troublante avec la société. Enfin, c'est ce qu'il en dit. Sans oublier le pigeon et François Hollande. Un repositionnement salvateur, qui ouvre de nouvelles voies de réflexion au lecteur. Je pense d'ailleurs que cet album va nécessiter de nouvelles lectures pour en saisir toute la profondeur. Je ne dis pas grand-chose du boulot de Gess, qui est ici plus illustrateur que dessinateur ; il est d'ailleurs probable qu'il ait dû cravacher pour rendre ses dessins avec un retard minimal. l'efficacité est toutefois au rendez-vous. Œuvre d'utilité publique.
Catamount
Les avis précédents décrivent bien l'ouvrage. J'ajouterai que selon moi le dessin est très réussi: clair et lisible mais avec un encrage sombre mélangé à des couleurs souvent claires, des traits très dynamiques: j'ai été frappé par le mélange d'originalité et de classicisme. Ce n'est pas un énième dessin à la Sfar/Blain. Les indiens sont de gros méchants, certes... Mais avec l'intensité du dessin je me suis pourtant laissé prendre au jeu. Le personnage principal a peu d'épaisseur pour le moment mais les personnages inspirent de la curiosité, en particulier le trappeur. Les péripéties sont plutôt conventionnelles mais menées avec assez de légèreté pour qu'elles se laissent bien dévorer. A suivre donc...
R.U.S.T.
Voilà une autre série étonnante rayon SF chez Delcourt ! Une agréable surprise qui tient autant au caractère des personnages principaux qu'à l'originalité graphique de certains aspects de cette série. Si le scénario n'est pas une révolution en soi et va piocher chez pas mal de mondes diverses références, c'est bien le caractère chaotique des personnages et leur imprévisibilité qui donne tout le piment à cette série. En effet, le monde s'est pris une sérieuse branlée par des créatures gigantesques étant apparues brusquement sur Terre ayant obligé les survivants à se réfugier dans douze cités souterraines. Après des années de lutte vaine, ils parviennent à créer des R.U., créatures mi-robot mi organiques, pilotées par des humains ayant une compatibilité suffisante. Sauf que les derniers pilotes compatibles meurent et que les seuls personnes compatibles restantes sont de dangereux psychopathes... Si l'idée n'est pas nouvelle elle n'en est pas moins très bien traitée et extrapolée dans cet univers. Leur personnalité est plutôt bien travaillée et galvanise le récit de la meilleure des manières jusqu'à la fin des 3 tomes. Mais ce que j'ai le plus apprécié c'est le côté organique de ces R.U. et des S cats qu'ils doivent combattre. Wow ! Quelles créatures !!! Ce gigantisme allié à ces morphologies complètement démentes donnent lieu à des combats anthologiques. Et si parfois cet côté organique ne facilite pas la lecture tant ces masses et ces formes se choquent et entremêlent, le rendu n'en est que plus titanesque et bluffant ! Je rajouterais un coup de chapeau à la colorisation que j'ai adoré. Car si le dessin parait un peu raide au début et reste simple dans l'ensemble, la colorisation donne toute sa force au récit en imposant des ambiances très réussies, surtout justement quand il s'agit de traiter ces S Cats. Alors au final, si la trame globale de Luca Blengino sent un peu le déjà vu, l'ensemble tient très bien la route et l'originalité de ses créatures nous fait oublier cette impression. Surtout que le dessin de Nesskain sublime tout ça de façon très réussie.
Edwin (Le Voyage aux Origines)
Que voila une bien belle découverte et j'avoue avoir été bluffé par ce récit qui en cours de route nous embarque dans une dimension fantastique et onirique du meilleur effet. En commençant ma lecture je me disais que j'allais encore une fois lire une énième histoire relatant les exploits d'un Sir Richard Burton, d'un Livingstone ou de tout autres célèbres explorateurs de la société royale de géographie. C'est avant tout le trait qui m'a en premier lieu conquis car il n'est pas sans me rappeler celui de Fred et de son célèbre Philémon, c'est très sympa finalement assez fouillé. Les créatures de la deuxième partie sont bien utilisées originales mais sans l’esbroufe d'un Léo. C'est en fait surtout le scénario qu'il faut mettre ici en avant, pour une première œuvre c'est plutôt malin et bien fait. A ce titre on ne peut que recommander cette BD.
L'Aviateur
La mode de faire des one shot ou des séries parallèles à partir de personnages secondaires (voir les XIII mystery que je trouve d'ailleurs plutôt convaincants pour un grand nombre d'entre eux) me faisait craindre le pire, alors que Tramp fait partie de mes grandes sagas préférées (aux côtés des Maîtres de l'Orge ou de Il était une fois en France). Ce 1er opus de l'Aviateur est très convainquant : le dessin très réaliste, la manière dont l'atmosphère de cette époque est décrite dans cette partie de l'Afrique assez peu explorée en BD jusqu'à présent (à part les Kenya de Léo). Si vous avez aimé Tramp, vous aurez l'impression d'ouvrir une belle parenthèse de la série mère. Pour ceux qui ne connaissent pas cela leur donnera envie ! Vivement la suite qui est sortie début 2017 je crois !