Les derniers avis (39394 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Rancho Bravo
Rancho Bravo

3.5 Des histoires courtes qui se moquent du western. Ce n'est pas aussi politiquement incorrect que ce que l'on retrouve dans 'Al Crane', mais il y a de l'humour noir comme je l'aime ! Les histoires sont toutes bonnes quoique j'ai plus aimé certaines. Mes deux récits préférés sont celui avec Belle George et celui avec le poêle porte-bonheur. J'ai rigolé à plusieurs reprises même si l'humour est parfois un peu crétin. Les dialogues sont souvent savoureux et le dessin de Blutch est vraiment magnifique à regarder. Son style est très dynamique je trouve. Donc si vous accrochez à l'humour de cet auteur, cet album est à lire absolument.

14/05/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Udama chez ces gens-là
Udama chez ces gens-là

Une jeune nounou d'origine malienne entre aux services d'un couplez de bourgeois à Paris. Le mari est avocat et la femme travaille dans une agence immobilière. C'est une épouse moderne qui souhaite s'affirmer en travaillant et en confiant alors son bébé à une nourrice expérimentée. Voilà pour le cadre de ce récit qui entre dans l'intimité d'une famille. Il se passera bien entendu des choses pas très singulières. Je mets 4 étoiles à cause de l'audace par rapport à la tournure des événements. On se rends compte que ce n'est pas d'un côté les méchants bourgeois contre la pauvre africaine exploitée. Cela sera beaucoup plus subtile et pour le moins immoral. C'est vrai que cette lecture va laisser un goût assez amer mais bienvenue dans le monde d"une certaine réalité.

14/05/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série La Poudre d'Escampette
La Poudre d'Escampette

Un grand album cartonné avec un trou à la place du hublot qui donne l'impression que c'est un livre d'histoire illustrée pour les jeunes enfants. Mais c'est bien là une BD et une très bonne BD jeunesse. C'est l'histoire d'un nouvel arrivant dans une ville qui va se promener dans la campagne environnante avec son chien et rencontre une bande de gamins en train de construire un radeau-maison pour descendre leur petite rivière. Tous ces enfants ont des personnalités marquées et très attachantes. Et l'esprit d'aventure et d'évasion qui les unit est très plaisante. Le dessin n'est pas en reste car il est très agréable. Beau, rond et joyeusement coloré, il ajoute à l'ambiance de bonne humeur et au soupçon de poésie du récit. Il y a de belles et simples émotions, la joie de retrouver une âme d'enfant qui embellit tout grâce à un imaginaire sain et une aventure espiègle qui fait passer un beau moment. Très sympa !

14/05/2017 (modifier)
Couverture de la série Delilah Dirk
Delilah Dirk

Delilah Dirk nous entraîne dans une série d'aventures échevelées et trépidantes à l'aube du XIXe siècle. Les scénarios des deux histoires, très classiques dans leur trame générale, réservent quelques belles surprises à la lecture. Sans trop en dévoiler les rebondissements, en voici la trame… Dans Delilah Dirk et le lieutenant turc, Delilah, sorte d'Arsène Lupin international, s'évade d'Istanbul avec l'aide bien involontaire de Monsieur Selim, peu convaincant en janissaire, mais excellent maître de thé, qui devient son « compagnon de voyage ». Dans Delilah Dirk et le shilling du Roi, elle poursuit un traître du Portugal ensoleillé à l'Angleterre victorienne afin de laver son honneur. Les histoires sont enlevées, pleines de surprises et de coups de théâtre. L'intrépide Delilah et l'affable Selim nous font voyager à travers l'Europe en de trépidants périples. La confrontation entre la jeune femme libérée, intrépide, orgueilleuse et le brave garçon réservé, poli, rêvant de tranquillité, a déjà été exploitée, mais il faut reconnaître que l'auteur la renouvelle avec bonheur. Delilah est une sorte d'Amazone aux exploits légendaires, maîtresse en arts martiaux et dans le combat à l'épée, qui parcourt le monde en cherchant les ennuis pour fuir l'ennui que lui imposerait sa condition d'héritière de la bonne société britannique. Monsieur Selim est gentil, poli, pacifique, et sa principale ambition est de consacrer sa vie à mélanger différentes essences de thé. Leur rencontre improbable entraîne Selim dans l'univers de Delilah, et il finit par y prendre goût, même s'il passe son temps à modérer les ardeurs guerrières et la propension à prendre de mauvais coups de sa partenaire. Les dialogues sont enjoués, les situations tantôt cocasses, tantôt émouvantes, donnent une vraie profondeur à leur relation ambigüe. Les exploits de Delilah Dirk sont d'abord des récits d'aventures. Nos héros doivent régulièrement échapper à des hordes d'ennemis, généralement rendus agressifs par les agissements douteux de Delilah. Les scènes d'action sont mises en scène avec une précision toute cinématographique, ils se déroulent sur de nombreuses planches très dynamiques, qui mettent en valeur le talent virevoltant de notre bretteuse et la maladresse de son comparse. Le tout est saupoudré d'une solide dose d'humour, dans les dialogues, dans le détail des situations, dans les mimiques des personnages, ou dans le décalage entre la voix off et les scènes illustrées. Ajoutons que Tony Cliff est un excellent illustrateur. Son style est semi-réaliste, soigné, au-dessus de la production anglo-saxonne habituelle. Il prend son temps pour réaliser ses albums, puisque cinq années séparent la publication de ses deux récits, à tel point que j'ai cru que le premier resterait un one-shot. Ses personnages bougent de manière fluide, et leurs visages, parfois à la limite de la caricature, sont très expressifs. Il multiplie les cadres audacieux qui dynamisent la narration, surtout dans les longues scènes d'action, souvent muettes. Et surtout, il soigne ses décors, quitte à sublimer les paysages, ce qui les rend par moments peu réalistes sans doute, mais diablement exotiques. Delilah Dirk est donc un ravissement pour les amateurs d'Aventure avec un grand A. Retrouvez votre âme d'enfant et plongez-vous dedans, vous ne serez pas déçus. J'ajoute que la réédition du lieutenant turc en un gros album de format plus réduit que les deux volumes d'origine permet aux éditions Akileos de proposer la série à un prix très raisonnable, compte-tenu de la qualité de l'ensemble et des longs moments de belle lecture qu'elle promet.

14/05/2017 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Carmilla (Croci)
Carmilla (Croci)

J'ai découvert cet album à Angoulême cette année en trainant mes guêtres du ôté du stand de chez Emmanuel Proust. Pascal Croci était en dédicace, et c'est en le regardant réaliser ses dédicaces que je me suis laissé prendre au jeu et que j'ai acheté cet album. Et bien m'en a pris ! Car ce Carmilla m'a replongé dans mes lectures de roman fantastique du XIXe siècle que j'ai découvert il y a maintenant un bon paquet d'années, mais qui m'ont tant marquées. Que ce soit Edgar Poe, Mary Shelley, Lovecraft, ces précurseurs du genre ont profondément marqué mon goût pour ce genre de littérature ; cette libre adaptation de Sheridan le Fanu a donc eu l'effet d'une petite madeleine de Proust inattendue. Car Pascal Croci maîtrise son sujet, et aidé d'un graphisme singulier, mais servant à ravir son sujet, il nous entraine dans les pas de cette jeune Carmilla, fille d'un notable des pays de l'Est résidant dans les campagnes reculées dans un sinistre château. Tout est ici question d'ambiance, sombre, romantique (dans le sens premier du terme) et de mystère. Il ne nous reste plus qu'à nous laisser bercer par ces personnages et le mystère entourant cette famille pour savourer ce moment de lecture très gothique. A savourer idéalement au coin de la cheminée :)

13/05/2017 (modifier)
Couverture de la série Henriquet - L'homme-reine
Henriquet - L'homme-reine

Richard Guerineau poursuit ici son « histoire de France », particulièrement centrée sur les derniers Valois (après Charles IX, voici donc Henri III). Ayant particulièrement aimé Charly 9, j’étais curieux – et un peu anxieux – de voir ce que Guerineau pouvait faire sans Teulé pour l’idée générale et les dialogues. Force m’est de reconnaître qu’il s’en sort plutôt bien, même si je regrette quand même un peu la causticité de certains dialogues de Teulé. Mais ne boudons pas notre plaisir, c’est une revisite agréable de l’histoire de France. Le dessin, semi-réaliste, est vraiment bon, avec une colorisation très tranchée. De même – comme il l’avait déjà fait pour Charly 9, l’apparition de passages usant d’un autre style est assez bien vue et amusante : une parodie de « L’histoire en Bande Dessinée », de Larousse, d’une BD de Moore, d’un journal, de certains strip-gags, ou un style proche du Peyo de Johan et Pirlouit à la fin par exemple, voire de unes de magazines people… Au final, c’est une lecture agréable que je vous recommande, assez dans la lignée de Charly 9 (même si je préfère quand même Charly), pour une vision assez guignolesque (le look impayable d’Henri III !) d’une période pourtant pas forcément très drôle.

13/05/2017 (modifier)
Couverture de la série La Tristesse de l'éléphant
La Tristesse de l'éléphant

Certes, le scénario n’est pas forcément des plus élaborés, et certains pourront lui reprocher parfois du simplisme, voire de la mièvrerie. Mais ce serait injuste je pense, car l’histoire d’amour entre Clara et Louis évite ces travers, en partie en transcendant leurs personnages : c’est presque une allégorie, une vision intemporelle des histoires d’amour (qui finissent mal, en général, comme on le sait). De plus, c’est un album qui me semble plus adapté et destiné aux plus jeunes – même si je l’ai trouvé sympa (je ne lui aurais peut-être mis que trois étoiles si je n’avais pas tenu compte du public visé). C’est un album qui peut être accompagné de la lecture de Coeur de pierre pour certains aspects, et pour évoquer auprès des plus jeunes les mystères de l’amour. Mais « La tristesse de l’éléphant » est plus riche, puisque d’autres thèmes sont abordés : l’acceptation des différences (Louis est obèse, orphelin), le passage à l’âge adulte… On y retrouve presque, la cruauté en moins, certains aspects du « Freaks » de Tod Browning, dont l’intrigue se déroulait aussi dans le monde des forains. Le gros plus de cet album, c’est l’aspect graphique, franchement réussi. En effet, le dessin de Nina Jacqmin est très chouette, simple, avec un trait relativement fin et discret, et une colorisation très belle. C’est noir ou gris, très sombre, mais cela fait ressortir les jaillissements de bleu, mais surtout de rouge, qui apparaissent pour pointer le bonheur – et qui disparaissent peu à peu vers la fin, effectivement très triste !

13/05/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série L'Autre Monde
L'Autre Monde

3.5 Cela faisait longtemps que je voulais lire cette série et j'étais bien content de tomber sur l'intégrale. Le dessin de Florence Magnin est bon comme d'habitude et c'est le style parfait pour ce genre d'histoires qui mélangent plusieurs légendes. On retrouve dans ce monde fantastique plusieurs trucs connus (le Père Noël, les sirènes, les cigognes qui apportent les bébés, etc) et qui sont utilisés de manière intelligente et parfois même de manière assez originale je trouve. L'univers créé par les auteurs est très bien pensé et le scénario est prenant avec plusieurs surprises. Toutefois, je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une de mes séries préférées. La faute aux personnages principaux que je trouve un peu plats et peu mémorables à l'exception du vieux professeur-inventeur. Cela reste tout de même une série remarquable qu'il faut lire au moins une fois dans sa vie.

13/05/2017 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série L'Enfant fleur
L'Enfant fleur

Domas a fait preuve, au travers de ses albums, d'une sensibilité et d'une fraîcheur quasiment uniques dans la BD adulte. Après quelques illustrations réussies de contes connus, il est logique qu'il s'essaye, en tant qu'auteur complet, à cet exercice tout particulier. Son dessin est très délicat, expressif, bref, totalement adapté au jeune public. Très joli conte, une belle parabole sur l'amitié, l'émancipation, la joie de vivre.

12/05/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Histoire des tirailleurs sénégalais (Sang noir)
Histoire des tirailleurs sénégalais (Sang noir)

Un excellent album sur les tirailleurs sénégalais qui n'est pas sans rappeler le film Indigènes mais avec cette fois de vrais sénégalais. Cette BD est très bien construite. Sobre et élégante dans sa narration, elle s'entame par une courte introduction sur les derniers instants avant l'assassinat de Jean Jaurès (deux jours avant le début de la Première Guerre Mondiale) et son plaidoyer contre la guerre et pour l'émancipation des peuples. Puis on plonge dans un village dans la brousse Sénégalaise où l'on suit brièvement la vie et les passions du jeune héros avant qu'il se porte volontaire pour s'engager dans l'armée française. On assiste ensuite à sa formation en Afrique puis en France et enfin à sa découverte des tranchées et des longs mois qu'il va y passer en compagnie de ses frères d'armes et de couleur. Le tout est scindé en une dizaine de chapitres qui offrent une structure claire et facile à lire tout en permettant des sauts chronologiques s'étalant sur deux années, voire bien plus si on considère l'épilogue se déroulant en 1939. Ce qui est fort dans cet album, c'est son humanité. Il n'y a pas de sentimentalisme et pourtant c'est plein d'émotion. Certains moments sont doux-amers, comme certaines belles preuves de courage qui finalement n'amènent qu'à une mort certaine. On y ressent bien que tous les hommes sont égaux en esprit, qu'ils soient blancs, noirs ou jaunes, puisque les auteurs ont eu la bonne idée d'intégrer aussi quelques soldats Tonkinois dans leur récit. Il y a des cons et des bons partout, et si on ne peut pas forcément avoir confiance dans la société humaine dans son ensemble, on peut plus facilement compter sur les hommes en tant qu'individus. J'ai aussi apprécié l'ambiance de chaque décor. Le petit village d'Afrique noire où est né le héros est bien rendu. J'y ai retrouvé l'ambiance de ma propre enfance africaine. Celles des centres de formations puis celle évidemment plus sombre et désespérée de tranchées n'est pas en reste. Tout est crédible, mature et sans pathos inutile. Qui plus est, le dessin est très bon, agréablement coloré et tout aussi élégant que la narration et le ton du scénario. Je n'aurais qu'un regret, celui d'avoir vu au moins deux grosses fautes de conjugaison me sauter aux yeux dans les textes narratifs ("Nous furent", "Il ne sais pas"...). C'est dommage car cela réduit un peu l'excellence de l'album. J'espère que si réédition il y a, ces fautes seront corrigées.

11/05/2017 (modifier)