Alors ça c'est franchement sympa !
Gaspard est en effet un petit garçon qui est cosntamment dans la lune, ce qui lui joue parfois des tours, mais pas des vilains tours. n'oublions pas que c'est une série destinée aux plus jeunes.
Et de ce côté-là, le contrat est largement rempli : les intrigues sont linéaires, facile à comprendre, plutôt mignonnes, sans être pour autant naïves. J'avoue avoir passé du bon temps sur cette elcture, même si je ne suis pas le coeur de cible.
Le dessin de Domas, qui allie poésie et légèreté, est pour beaucoup dans ce plaisir.
Bref, Planète Gaspard, c'est très sympa !
C’est un album que j’ai découvert sur le tard, mais c’est avec plaisir que je l’ai lu. Et relativement rapidement, malgré les plus de 130 pages.
Racontée par une vieille dame dans un long flash-back, cette histoire est un conte noir et cruel, découpé en deux périodes. La première, lorsque les protagonistes sont de plus ou moins jeunes enfants, la seconde lorsqu’ils ont atteint l’âge adulte.
Même si la seconde partie est celle où la violence est plus mise en avant : avec le personnage détestable de Rufo, qui se comporte en véritable dictateur d’Aldéa, c’est dans la première partie que la tension et le drame sont les plus forts (J’ai d’ailleurs préféré la première partie, moins conventionnelle que la seconde (par ailleurs la fin est un peu trop « facile » à mon goût), avec la mort de ce jeune enfant.
Mort que ne pardonne pas Artémis, sa grande sœur. Artémis, déesse grecque liée à la lune, censée être protectrice des jeunes enfants (ce sont surtout ces côtés qui lient son nom à l’histoire, plus que le côté déesse de la chasse). Personnage énigmatique, d’autant plus que c’est la seule à apporter une touche de couleur, sa cape rouge qui la fait ressembler au personnage du Petit chaperon rouge.
Mise à part cette petite tache rouge, l’ensemble n’utilise que le Noir et Blanc (et toutes les nuances de gris) et ce de belle manière. Plus généralement, le dessin est vraiment très chouette. Simple, classique et rond, très dynamique, le travail de Munuera est une belle réussite.
Un album que je vous encourage à découvrir.
Note réelle 3,5/5.
Chacun des deux tomes raconte peu ou prou la même histoire, en centrant à chaque fois le zoom sur un personnage différent (un boxeur dans le premier tome, un guitariste de jazz dans le second), les protagonistes se croisant (du coup la lecture du second tome a aussi un côté ludique).
L’intrigue se déroule sur une trentaine de jours – les derniers de la prohibition, aux Etats-Unis : un boxeur et un musicien donc, qui cherchent tous deux à faire le point (sur le passé pour Doyle le boxeur), sur l’avenir pour RJ le guitariste.
Ce sont deux personnalités attachantes, « entières » et qui ne veulent pas faire de compromis, dans un milieu dominé par la pègre. Au milieu d’autres personnages, les deux « méchants » sont très différents. Théo est le vrai salaud, tandis que le mafieux sicilien qui tient le club de Jazz, s’il est bien un gangster sans scrupules aux méthodes violentes, il a aussi une personnalité moins monolithique que celle de Théo, qui veut lui prendre la place : on sent qu’il « aime » la musique – pas autant que l’argent, mais presque…
Une histoire qui se laisse lire facilement, très agréablement. Mais c’est aussi que le dessin de Bourgouin est vraiment aux petits oignons. Dans des tons noirs et cuivrés (tout à fait adaptés aux atmosphères enfumées des clubs de jazz), il rend très bien le fourmillement des hommes, des sentiments.
Un beau diptyque que je vous encourage à découvrir !
Complètement déjanté , ce one shot.
Étonnant et détonnant, tant les codes de la science-fiction et de la narration explosent dans cette bande dessinée : une prostituée, folle de sexe, se trouve mêlée à un complot interplanétaire.
La mise en page est souvent audacieuse, les dialogues parfois crus, et l'histoire , une fois la dernière page lue, repose sur un scénario très habile et fort bien construit.
On nage entre polar et science-fiction, sans jamais s'ennuyer une seconde, l'humour y étant très présent.
J'ai lu et relu cette bande dessinée tant de fois depuis des années, sans jamais bouder mon plaisir.
Dépaysement garanti!
Je m’empresse de préciser que je suis loin d’être un fan de Bastien Vivès . Je dirais même qu’il y a dans sa bibliographie plus d’albums que je n’ai pas appréciés que l’inverse. En clair, la sortie d’un nouvel opus du petit chevelu ne fait pas briller des étoiles dans mon regard de velours.
Tout ceci pour vous dire… que j’ai vraiment, mais alors vraiment bien aimé cet album. Un album que je trouve extrêmement culotté dans sa forme, très juste dans le ton, servi par un dessin épuré et parfaitement maîtrisé, prenant et vivant.
Reprenons le bazar dans l’ordre.
- Culotté dans la forme : cet album parle de la découverte de l’amour et de la sexualité par un adolescent de 13 ans, initié par une adolescente de 16 ans. Ce genre de sujet peut soit tomber dans l’eau de rose gnangnan sans intérêt, soit verser dans le scabreux démonstratif gratuit. Bastien Vivès parvient à éviter ces deux écueils. Les scènes érotique sont explicites mais jamais gratuites ni exhibitionnistes. Rien n’est caché mais ce qui se dégage de ces scènes, c’est l’innocence des personnages. Franchement, moi je dis chapeau bas !!
- Juste dans le ton : les dialogues sonnent d’une manière très naturelle. J’ai vraiment eu l’impression de lire une biographie par moments, tant tout cela sent le vécu. C’est, je pense, très actuel dans l’image que le récit donne de la sexualité des jeunes adolescents d’aujourd’hui et universel par les sentiments qui traversent les différents protagonistes de l’histoire.
- Un dessin épuré parfaitement maîtrisé : c’est vrai que Bastien Vivès va à l’essentiel dans son style. L’amateur de planches fignolées avec moult détails en sera pour ses frais. Mais quelle justesse dans les expressions, dans les poses, dans les regards ! Déjà dans Polina, j’avais beaucoup apprécié l’art de Bastien Vivès à saisir un mouvement, ici ce sont les sentiments des personnages qui sont parfaitement retranscrits avec très peu de traits. Là aussi, je m’incline respectueusement.
- Prenant et vivant : et bien ce fut impossible pour moi d’abandonner ma lecture en cours de route. Il ne se passe peut-être pas grand-chose (on est dans du roman graphique pur jus) mais les personnages sont attachants et rapidement proches de nous. C’est simple mais touchant.
Donc voilà, j’ai beaucoup aimé et je ne peux que vous inviter à découvrir cet album, surtout si vous n’êtes pas fan de l’auteur (les autres se jetteront dessus sans réfléchir, pas besoin de chercher à les convaincre).
3.5
J'ai bien aimé ce one-shot qui montre la vie compliquée d'un ado et de son entourage à l'automne 1970 au Québec juste avant les tragiques événements d'Octobre 1970.
L'histoire est intéressante. Un jour la classe de Laurent reçoit comme consigne d'inventer un héros québécois et il y a des réflexions sur ce qu'est être un héros et aussi un parallèle avec la situation des indiens vu que l'un des personnages du récit est un jeune Huron qui considère que ce sont les indiens qui possèdent le Québec et qui est en conflit avec Laurent à cause de leurs parents. Il y a des thèmes abordés qui sont intéressants et les situations et les personnages sonnent vrais. Le récit se lit bien et je fus surpris plusieurs fois par le déroulement de la situation. Il n'y a que la fin qui m'a un peu déçu car je trouve qu'elle est un peu abrupte.
J'ai bien aimé le dessin aussi. À lire pour découvrir la société québécoise dans une période assez mouvementée.
Il est vrai que la couverture ne paye pas de mine. On a l'impression de se retrouver dans un manga pour filles avec une touche gothique. Fort heureusement, c'est trompeur. On va avoir droit à un manga historique qui se situe au XVIème siècle dans le Saint-Empire Romain germanique.
Peu de bd traitent de cette période de l'histoire et de ces lieux. Il est question de l'Inquisition qui fait des ravages en Europe et d'une petite fille qui va être au coeur des événements afin de fomenter une terrible vengeance contre cette institution. Elle est dotée d'un caractère particulièrement fort ce qui sera assez utile par la suite dans ce couvent si particulier.
Je dois dire que j'ai été particulièrement bluffé par ce titre qui tient toutes ses promesses ce qui est plutôt rare s'agissant de manga sans vouloir être trop péjoratif ou jeter un discrédit sur le genre. Il faut quand même dire que je suis plus souvent déçu que satisfait. Mais là, c'est très convaincant malgré le fait qu'il s'agit de la première oeuvre publiée de Minoru Takeyoshi.
Bref, dans un contexte de chasse aux hérétiques et d'héroïne forte, cette oeuvre est déjà addictive dès la lecture de ce premier tome.
Cette série s’inscrit tout à fait dans la lignée de films comme « The thing » ou « L’armée des douze singes », ou alors certains romans de Stephen King. Si ce genre d’univers vous captive, alors foncez sur ces cinq albums, parce que vous trouverez là un thriller bien ficelé.
Je ne suis pas forcément fan à tout prix de ce genre, et il n’y a là à bien y réfléchir rien de révolutionnaire. Mais force m’est de reconnaître que Joël Callede nous a concocté ici un scénario qui fonctionne bien. Pas trop de surprise, certes, mais on se laisse embarquer dans cette histoire, qui n’abuse pas du fantastique ou du gore comme trop souvent.
Le dernier album est un chouia plus faible, à la fois moins prenant et moins bien fichu (le long flash-back du dialogue entre Brian et Tyrone est bancal), même si les dernières pages lancent un nouveau rebondissement.
Pour amateur de thriller qui ne veulent pas trop se prendre la tête.
Note réelle 3,5/5.
Voilà un album qui rend hommage de manière plus complète, plus précise et de toute manière plus réussie que le Geronimo (Matz/Jef) paru quelques mois plus tard, et que j’avais trouvé décevant. Il faut dire qu’il s’inspire directement de la biographie de Geronimo publiée par Barett au début du XXème siècle.
J’avais découvert le travail de ces auteurs avec Yékini, le roi des arènes. Si cet album m’avais intéressé, j’ai préféré leur « Géronimo ». Sans doute parce que le sujet m’intéresse plus de prime abord, certes. Mais aussi parce qu’il est mieux réussi je trouve.
Comme pour « Yékini, le roi des arènes », cet album est construit au départ comme une sorte de reportage, mêlant des photos (récentes, prises par les auteurs, mais aussi « d’époque », fin XIXème-début XXème siècles) à un très long développement racontant une histoire. D’abord la rencontre entre Geronimo et celui qui deviendra son biographe, Barett, et surtout le récit de la vie de Geronimo par lui-même (une série de flash-back entrecoupe les dialogues entre les deux hommes).
L’ensemble est bien fichu, captivant, et la personnalité forte et attachante de cet irréductible assoiffé de liberté qu’était le chef apache est bien rendue.
Au travers de son témoignage – et des tracasseries, pour ne pas dire plus dont souffrent les apaches, mais aussi Barett, pour recueillir le témoignage de Geronimo, on en apprend un peu plus sur la colonisation, et sur un pan de la société américaine, mercantile et a-historique (les photos prises près de la tombe de Geronimo sont parfois involontairement éclairantes et tristement drôles…).
En tout cas, je vous recommande vraiment la lecture de ce petit pavé (près de 400 pages), bien construit, et solidement documenté. La courte bibliographie en fin de volume est elle aussi pertinente et très bonne.
Un sursaut d'énergie pour exhumer ce diptyque faramineux !
J'hésite à vous raconter la situation de départ, cela vous paraîtra si peu original ...
Le scénario est pourtant très bien ficelé, même s'il utilise les ressorts du polar en se sortant d'impossibilités logiques par un recours au fantastique, qui permet de retomber parfaitement sur ses pattes, mais aussi d'amener les images vers une grande beauté surnaturelle. Beaucoup de rebondissements et d'arroseurs arrosés, en tout cas...
L'image est d'une sensualité troublante, et réaliste à la fois. Une esthétique assez années 30, dans une ville imaginaire peuplée de gratte-ciels élégants, baignant dans une lumière de films noirs pluvieux, réchauffée par du rouge et du doré. Les visages ont tous un sex-appeal particulier, sans donner dans le déjà vu. Une sorte de séduction intime : des hard-boiled, des misfits, des garçonnes, des blacks et des ninjas qui vous fixent de leur regard perdu ou manipulateur, transparents ou sombres, tout neufs ou vieillissants.
Bref j'en redemande, et je note le nom de ces 3 enchanteurs qui réussissent à créer une parenthèse, attirante et inquiétante à la fois...
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Planète Gaspard
Alors ça c'est franchement sympa ! Gaspard est en effet un petit garçon qui est cosntamment dans la lune, ce qui lui joue parfois des tours, mais pas des vilains tours. n'oublions pas que c'est une série destinée aux plus jeunes. Et de ce côté-là, le contrat est largement rempli : les intrigues sont linéaires, facile à comprendre, plutôt mignonnes, sans être pour autant naïves. J'avoue avoir passé du bon temps sur cette elcture, même si je ne suis pas le coeur de cible. Le dessin de Domas, qui allie poésie et légèreté, est pour beaucoup dans ce plaisir. Bref, Planète Gaspard, c'est très sympa !
Le Signe de la Lune
C’est un album que j’ai découvert sur le tard, mais c’est avec plaisir que je l’ai lu. Et relativement rapidement, malgré les plus de 130 pages. Racontée par une vieille dame dans un long flash-back, cette histoire est un conte noir et cruel, découpé en deux périodes. La première, lorsque les protagonistes sont de plus ou moins jeunes enfants, la seconde lorsqu’ils ont atteint l’âge adulte. Même si la seconde partie est celle où la violence est plus mise en avant : avec le personnage détestable de Rufo, qui se comporte en véritable dictateur d’Aldéa, c’est dans la première partie que la tension et le drame sont les plus forts (J’ai d’ailleurs préféré la première partie, moins conventionnelle que la seconde (par ailleurs la fin est un peu trop « facile » à mon goût), avec la mort de ce jeune enfant. Mort que ne pardonne pas Artémis, sa grande sœur. Artémis, déesse grecque liée à la lune, censée être protectrice des jeunes enfants (ce sont surtout ces côtés qui lient son nom à l’histoire, plus que le côté déesse de la chasse). Personnage énigmatique, d’autant plus que c’est la seule à apporter une touche de couleur, sa cape rouge qui la fait ressembler au personnage du Petit chaperon rouge. Mise à part cette petite tache rouge, l’ensemble n’utilise que le Noir et Blanc (et toutes les nuances de gris) et ce de belle manière. Plus généralement, le dessin est vraiment très chouette. Simple, classique et rond, très dynamique, le travail de Munuera est une belle réussite. Un album que je vous encourage à découvrir. Note réelle 3,5/5.
Blue note
Chacun des deux tomes raconte peu ou prou la même histoire, en centrant à chaque fois le zoom sur un personnage différent (un boxeur dans le premier tome, un guitariste de jazz dans le second), les protagonistes se croisant (du coup la lecture du second tome a aussi un côté ludique). L’intrigue se déroule sur une trentaine de jours – les derniers de la prohibition, aux Etats-Unis : un boxeur et un musicien donc, qui cherchent tous deux à faire le point (sur le passé pour Doyle le boxeur), sur l’avenir pour RJ le guitariste. Ce sont deux personnalités attachantes, « entières » et qui ne veulent pas faire de compromis, dans un milieu dominé par la pègre. Au milieu d’autres personnages, les deux « méchants » sont très différents. Théo est le vrai salaud, tandis que le mafieux sicilien qui tient le club de Jazz, s’il est bien un gangster sans scrupules aux méthodes violentes, il a aussi une personnalité moins monolithique que celle de Théo, qui veut lui prendre la place : on sent qu’il « aime » la musique – pas autant que l’argent, mais presque… Une histoire qui se laisse lire facilement, très agréablement. Mais c’est aussi que le dessin de Bourgouin est vraiment aux petits oignons. Dans des tons noirs et cuivrés (tout à fait adaptés aux atmosphères enfumées des clubs de jazz), il rend très bien le fourmillement des hommes, des sentiments. Un beau diptyque que je vous encourage à découvrir !
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
Complètement déjanté , ce one shot. Étonnant et détonnant, tant les codes de la science-fiction et de la narration explosent dans cette bande dessinée : une prostituée, folle de sexe, se trouve mêlée à un complot interplanétaire. La mise en page est souvent audacieuse, les dialogues parfois crus, et l'histoire , une fois la dernière page lue, repose sur un scénario très habile et fort bien construit. On nage entre polar et science-fiction, sans jamais s'ennuyer une seconde, l'humour y étant très présent. J'ai lu et relu cette bande dessinée tant de fois depuis des années, sans jamais bouder mon plaisir. Dépaysement garanti!
Une Soeur
Je m’empresse de préciser que je suis loin d’être un fan de Bastien Vivès . Je dirais même qu’il y a dans sa bibliographie plus d’albums que je n’ai pas appréciés que l’inverse. En clair, la sortie d’un nouvel opus du petit chevelu ne fait pas briller des étoiles dans mon regard de velours. Tout ceci pour vous dire… que j’ai vraiment, mais alors vraiment bien aimé cet album. Un album que je trouve extrêmement culotté dans sa forme, très juste dans le ton, servi par un dessin épuré et parfaitement maîtrisé, prenant et vivant. Reprenons le bazar dans l’ordre. - Culotté dans la forme : cet album parle de la découverte de l’amour et de la sexualité par un adolescent de 13 ans, initié par une adolescente de 16 ans. Ce genre de sujet peut soit tomber dans l’eau de rose gnangnan sans intérêt, soit verser dans le scabreux démonstratif gratuit. Bastien Vivès parvient à éviter ces deux écueils. Les scènes érotique sont explicites mais jamais gratuites ni exhibitionnistes. Rien n’est caché mais ce qui se dégage de ces scènes, c’est l’innocence des personnages. Franchement, moi je dis chapeau bas !! - Juste dans le ton : les dialogues sonnent d’une manière très naturelle. J’ai vraiment eu l’impression de lire une biographie par moments, tant tout cela sent le vécu. C’est, je pense, très actuel dans l’image que le récit donne de la sexualité des jeunes adolescents d’aujourd’hui et universel par les sentiments qui traversent les différents protagonistes de l’histoire. - Un dessin épuré parfaitement maîtrisé : c’est vrai que Bastien Vivès va à l’essentiel dans son style. L’amateur de planches fignolées avec moult détails en sera pour ses frais. Mais quelle justesse dans les expressions, dans les poses, dans les regards ! Déjà dans Polina, j’avais beaucoup apprécié l’art de Bastien Vivès à saisir un mouvement, ici ce sont les sentiments des personnages qui sont parfaitement retranscrits avec très peu de traits. Là aussi, je m’incline respectueusement. - Prenant et vivant : et bien ce fut impossible pour moi d’abandonner ma lecture en cours de route. Il ne se passe peut-être pas grand-chose (on est dans du roman graphique pur jus) mais les personnages sont attachants et rapidement proches de nous. C’est simple mais touchant. Donc voilà, j’ai beaucoup aimé et je ne peux que vous inviter à découvrir cet album, surtout si vous n’êtes pas fan de l’auteur (les autres se jetteront dessus sans réfléchir, pas besoin de chercher à les convaincre).
Automne rouge
3.5 J'ai bien aimé ce one-shot qui montre la vie compliquée d'un ado et de son entourage à l'automne 1970 au Québec juste avant les tragiques événements d'Octobre 1970. L'histoire est intéressante. Un jour la classe de Laurent reçoit comme consigne d'inventer un héros québécois et il y a des réflexions sur ce qu'est être un héros et aussi un parallèle avec la situation des indiens vu que l'un des personnages du récit est un jeune Huron qui considère que ce sont les indiens qui possèdent le Québec et qui est en conflit avec Laurent à cause de leurs parents. Il y a des thèmes abordés qui sont intéressants et les situations et les personnages sonnent vrais. Le récit se lit bien et je fus surpris plusieurs fois par le déroulement de la situation. Il n'y a que la fin qui m'a un peu déçu car je trouve qu'elle est un peu abrupte. J'ai bien aimé le dessin aussi. À lire pour découvrir la société québécoise dans une période assez mouvementée.
Le Couvent des Damnées
Il est vrai que la couverture ne paye pas de mine. On a l'impression de se retrouver dans un manga pour filles avec une touche gothique. Fort heureusement, c'est trompeur. On va avoir droit à un manga historique qui se situe au XVIème siècle dans le Saint-Empire Romain germanique. Peu de bd traitent de cette période de l'histoire et de ces lieux. Il est question de l'Inquisition qui fait des ravages en Europe et d'une petite fille qui va être au coeur des événements afin de fomenter une terrible vengeance contre cette institution. Elle est dotée d'un caractère particulièrement fort ce qui sera assez utile par la suite dans ce couvent si particulier. Je dois dire que j'ai été particulièrement bluffé par ce titre qui tient toutes ses promesses ce qui est plutôt rare s'agissant de manga sans vouloir être trop péjoratif ou jeter un discrédit sur le genre. Il faut quand même dire que je suis plus souvent déçu que satisfait. Mais là, c'est très convaincant malgré le fait qu'il s'agit de la première oeuvre publiée de Minoru Takeyoshi. Bref, dans un contexte de chasse aux hérétiques et d'héroïne forte, cette oeuvre est déjà addictive dès la lecture de ce premier tome.
Tatanka
Cette série s’inscrit tout à fait dans la lignée de films comme « The thing » ou « L’armée des douze singes », ou alors certains romans de Stephen King. Si ce genre d’univers vous captive, alors foncez sur ces cinq albums, parce que vous trouverez là un thriller bien ficelé. Je ne suis pas forcément fan à tout prix de ce genre, et il n’y a là à bien y réfléchir rien de révolutionnaire. Mais force m’est de reconnaître que Joël Callede nous a concocté ici un scénario qui fonctionne bien. Pas trop de surprise, certes, mais on se laisse embarquer dans cette histoire, qui n’abuse pas du fantastique ou du gore comme trop souvent. Le dernier album est un chouia plus faible, à la fois moins prenant et moins bien fichu (le long flash-back du dialogue entre Brian et Tyrone est bancal), même si les dernières pages lancent un nouveau rebondissement. Pour amateur de thriller qui ne veulent pas trop se prendre la tête. Note réelle 3,5/5.
Géronimo - Mémoires d'un résistant apache
Voilà un album qui rend hommage de manière plus complète, plus précise et de toute manière plus réussie que le Geronimo (Matz/Jef) paru quelques mois plus tard, et que j’avais trouvé décevant. Il faut dire qu’il s’inspire directement de la biographie de Geronimo publiée par Barett au début du XXème siècle. J’avais découvert le travail de ces auteurs avec Yékini, le roi des arènes. Si cet album m’avais intéressé, j’ai préféré leur « Géronimo ». Sans doute parce que le sujet m’intéresse plus de prime abord, certes. Mais aussi parce qu’il est mieux réussi je trouve. Comme pour « Yékini, le roi des arènes », cet album est construit au départ comme une sorte de reportage, mêlant des photos (récentes, prises par les auteurs, mais aussi « d’époque », fin XIXème-début XXème siècles) à un très long développement racontant une histoire. D’abord la rencontre entre Geronimo et celui qui deviendra son biographe, Barett, et surtout le récit de la vie de Geronimo par lui-même (une série de flash-back entrecoupe les dialogues entre les deux hommes). L’ensemble est bien fichu, captivant, et la personnalité forte et attachante de cet irréductible assoiffé de liberté qu’était le chef apache est bien rendue. Au travers de son témoignage – et des tracasseries, pour ne pas dire plus dont souffrent les apaches, mais aussi Barett, pour recueillir le témoignage de Geronimo, on en apprend un peu plus sur la colonisation, et sur un pan de la société américaine, mercantile et a-historique (les photos prises près de la tombe de Geronimo sont parfois involontairement éclairantes et tristement drôles…). En tout cas, je vous recommande vraiment la lecture de ce petit pavé (près de 400 pages), bien construit, et solidement documenté. La courte bibliographie en fin de volume est elle aussi pertinente et très bonne.
Smoke City
Un sursaut d'énergie pour exhumer ce diptyque faramineux ! J'hésite à vous raconter la situation de départ, cela vous paraîtra si peu original ... Le scénario est pourtant très bien ficelé, même s'il utilise les ressorts du polar en se sortant d'impossibilités logiques par un recours au fantastique, qui permet de retomber parfaitement sur ses pattes, mais aussi d'amener les images vers une grande beauté surnaturelle. Beaucoup de rebondissements et d'arroseurs arrosés, en tout cas... L'image est d'une sensualité troublante, et réaliste à la fois. Une esthétique assez années 30, dans une ville imaginaire peuplée de gratte-ciels élégants, baignant dans une lumière de films noirs pluvieux, réchauffée par du rouge et du doré. Les visages ont tous un sex-appeal particulier, sans donner dans le déjà vu. Une sorte de séduction intime : des hard-boiled, des misfits, des garçonnes, des blacks et des ninjas qui vous fixent de leur regard perdu ou manipulateur, transparents ou sombres, tout neufs ou vieillissants. Bref j'en redemande, et je note le nom de ces 3 enchanteurs qui réussissent à créer une parenthèse, attirante et inquiétante à la fois...