Les derniers avis (39394 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série X-Men - L'intégrale
X-Men - L'intégrale

3.5 Je réécris mon avis après avoir enfin pu lire toutes les intégrales X-Men ces dernières semaines. Ma bibliothèque a enfin acheté les intégrales qu'elle ne possédait pas et qui ont été rééditées. J'ai donc une meilleure vue d’ensemble de la série. Les histoires des années 60 sont assez moyennes et je comprends que la série n'ait pas décollé à l'époque. Je suis habitué aux histoires Marvel de ces années et d'autres séries de cette époque ont mieux vieilli. J'aime bien toutefois les numéros faits par le duo Roy Thomas-Neal Adams. Le dessin de Adams est exceptionnel et toujours aussi moderne après plusieurs décennies et c'est dommage qu'il soit arrivé aussi tard dans la série qui fut annulée car ses numéros sont les meilleurs de cette période et encore aujourd'hui comme un classique. Puis vient la renaissance de l'équipe en 1975 avec de nouveaux personnages et très vite Chris Claremont arrive au scénario. Il y a de très bonnes idées et les histoires sont très prenantes. Il y a une galerie de personnages incroyables et les dessinateurs sont excellents, en particulier John Byrne qui a aussi co-scénarisé avec Claremont. Puis les X-Men furent victimes de leur succès et on a droit à plein de séries et de mini-séries autour des mutants et il commence à en avoir tellement que j'ai décroché un peu vers les histoires de 1985-1986. Je trouvais que cela devenait un peu le bordel et cela empire avec les années. Peut-être que j'aurais mieux aimé si j'avais la chance de lire toute la série X-Factor et Les Nouveaux Mutants et pas juste les numéros qui font les crossover avec la série mère. Ajoutons qu'en plus Claremont avait la sale manie de lancer de plus en plus de sous-intrigues qui ne vont nulle part (pour sa décharge il devait souvent changer ses plans à cause des éditeurs) et que ses scénarios deviennent un peu plus difficile à suivre. Et certains scénaristes qui vont lui succéder ne sont pas mieux. Donc je recommande surtout la lecture de l'intégrale 1969-1970 (pour les épisodes de Neal Adams) et des intégrales de 1975-1984. Après c'est à vos risque et périls !

27/09/2009 (MAJ le 17/05/2017) (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Chaussette
Chaussette

Avec "Chaussette" voilà sans doute une de mes meilleures lecture jeunesse de cette année ! Ou comment concilier de façon intelligente et de très belle manière poésie, sentiments, fraicheur, mais pour traiter d'un sujet toujours difficile à aborder avec les enfants : la mort. En effet, Loïc Clément a su trouver un angle parfait et subtil pour traiter ce sujet en lui redonnant toute l'humanité et la place qu'il mérite. Car s'il y a bien un truc qui m'énerve dans notre société toujours plus aseptisée c'est cette mise à l'écart grandissante d'un tel sujet... alors qu'il serait plus simple de poser les mots sur quelque chose d’inéluctable ou au moins quelques menus cailloux pour baliser un sentier trop souvent inconnu. Et c'est très justement ce que réussissent Loïc Clément et Anne Montel avec cet album en trouvant un cadre et des personnages bien campés qui, je pense, parleront à tout le monde. Cette "Chaussette" (Josette "pour de vrai") avec son chien Dagobert sont infiniment attachants et son jeune voisin Merlin qui va faire office de narrateur va nous faire découvrir son quotidien. Ce petit côté "Amélie Poulain" peut-être du à cette narration en voix off une bonne partie de l'album (j'suis pas plus fan du film que ça, mais c'est du côté "savourer les petits bonheurs du quotidien" dont je veux parler), nous transporte tranquillement jusqu'à ce que ce train train quotidien si bien huilé déraille... Qu'est-ce qui a donc bien pu pousser Chaussette à se comporter de la sorte ??? C'est ce que compte bien découvrir Merlin en allant trouver sa voisine... mais je n'en dévoilerai pas plus de l'histoire pour vous laisser le plaisir de le découvrir par vous même... En tout cas, voilà un album très réussi, où l'équilibre entre le récit et le dessin est juste, chacun mettant l'autre en valeur. En effet, le dessin simple mais très expressif de Anne Montel rehaussé d'une colorisation dans les tons pastel colle parfaitement à l'histoire que développe Loïc Clément. J'ai beaucoup apprécié le soucis du détail dans ses planches ; on y trouve toujours un petit détail qui fait au moins sourire ou qui vous rappelle quelque chose. Mais c'est ce genre de chose qui fait la différence et donne vraiment corps à une BD. Alors oui, le fond de l'album n'est pas ce qui se fait de plus gai (et encore tout ça n'est que culturel), mais quand on réussit à parler de la mort d'une si belle manière, je ne peux que chaudement recommander la lecture de cet album, tant pour les grands que les petits ; moi je me suis régalé !

17/05/2017 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Innocent - Rouge
Innocent - Rouge

C'est sans connaître la série initiale Innocent que je me suis lancé dans cette lecture. On retrouve donc Charles-Henri Sanson et sa famille juste avant la Révolution française, officiant toujours en tant que "maître des hautes oeuvres de Paris", c'est à dire bourreau. Mais c'est cette fois par le prisme de sa soeur Marie-Josèphe que cette série veut nous engager. Après la mort de son premier amour qu'elle venait de retrouver, elle tient à mener sa vengeance et ne recule devant rien pour renverser le système qui lui a couté la vie... Première surprise à l'ouverture : la qualité du graphisme de Shin'Ichi Sakamoto. Wow ! Que ce soit dans les décors, les costumes, les personnages ou les paysages, quelle richesse et quel soin du détail ! C'est indéniablement le gros point fort de cette série qui semble très documentée. Je poserais quand même juste un léger bémol quant aux personnages principaux de la famille Sanson que je trouve un peu trop ressemblants au niveau des visages, et leur côté androgyne n'est pas du genre à arranger les choses. Du côté du récit, c'est assez bien construit aussi et on est rapidement pris par l'histoire. C'est parfois dur, sans concession, mais en même temps, bourreau y'a plus gai comme boulot. Là où je reste assez surpris au niveau de la construction du récit c'est que l'histoire de Marie-Josèphe qui devait être l'axe central de ce nouvel opus tient plus lieu de fil rouge qu'autre chose. J'en ai même quasi oublié que c'était l'histoire de sa vengeance que cette nouvelle série se voulait le témoin, jusqu'à la scène finale de ce premier tome qui remet en perspective des faits historiques mais par des biais et pour des raisons qu'on n'attendait pas... Alors, au final, cette série nous propose une plongée dans la France de cette fin du XVIIIe par des personnages intéressants, tout cela porté par un dessin réaliste impressionnant. L'intrigue si ténue semble-t-elle se tisse tranquillement au fil des pages pour revenir en toute fin d'album se rappeler brutalement à nous... Notre chère Marie-Josèphe Sanson aurait été une parfaite adepte de ce précepte de Gandhi avant l'heure "Ne cédez pas à la colère, vengez-vous"...

17/05/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Black Project
Black Project

Gareth Brookes est avant tout un artiste, dans le sens large du terme, qui a choisi dans ce cas précis de s’exprimer au travers d'un album BD. Le processus créatif s’éloigne donc des codes habituels de la bande dessinée, et les techniques employées sont originales et inattendues : broderie, linogravure… l’auteur explique même s’être inspiré de vitraux d’églises pour son découpage, et ça se ressent sur certaines pages. Le résultat est excellent, les planches sont belles, l’agencement des cases et des textes est astucieux, et la narration fonctionne parfaitement (même si certains textes un peu tordus nécessitent la rotation de l’album). Et que dire de la thématique centrale : l’adolescence et la découverte du désir, mais traité de façon assez glauque, avec ce jeune garçon qui se construit des copines / poupées sexuelles en utilisant toutes sorte d’objets ramassés çà et là (polystyrène, ballons, pompe d’aquarium, papier mâché, fruits). Il leur donne des noms, leur parle, se couche sur elles, et oui, s’introduit dans les parties intimes, qu’il passe d’ailleurs un certain temps à peaufiner, en se documentant dans des livres et magazines. Bref, vous voyez le genre. L’auteur explique dans une mini-interview en postface que l’histoire n’est que partiellement autobiographique, et que non, il ne se construisait pas de copine étant ado… par contre, il en dessinait beaucoup. Un OVNI, tout simplement : drôle, grotesque, lugubre, et original graphiquement. Moi, j’ai été fasciné, et j’ai passé un excellent moment de lecture.

17/05/2017 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Inferni
Inferni

Mon petit coup de coeur du moment... En effet, même si ça commence un peu classiquement, avec ce pauvre ado qui se retrouve aux soins d'une tante sociopathe, gothique et veuve suite à la mésentente de ses parents, c'est plutôt bien foutu, avec des dialogues plutôt réalistes et des situations -en-dehors de la dimension fantastique- relativement crédibles. Et David Boriau a planqué dans son récit pas mal de petites choses surprenantes, qui demandent des réponses... Grelin, après avoir participé aux scénarios gentiment érotiques de Jim, revient donc à la BD jeunesse avec ce récit fantastique, peuplé d'ombres et de personnages énigmatiques. Il semble bien s'amuser, et se lâche dans plusieurs pleines pages spectaculaires. Allez hop, la suite, vite.

16/05/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Le Pays des Purs
Le Pays des Purs

« Le Pays des Purs » propose un témoignage vraiment intéressant sur une période trouble du Pakistan: l’assassinat en 2007 de Benazir Bhutto, et les émeutes qui ont suivi. Sarah Caron, photographe française, se retrouve prise dans la tourmente, et tente tant bien que mal de faire son travail. Elle ne se pose pas du tout en héroïne et défenseuse des opprimés. Non, elle a un boulot à faire, des « deadlines » à respecter, et elle balance, parfois cyniquement, le ratio risque/valeur des photos prises. Son histoire est à ce titre assez personnelle, et plutôt un « carnet de voyage » qu’un reportage complet et informatif. Hubert Maury, qui signe ici sa première BD, retranscrit parfaitement son témoignage en BD. Le style graphique est adapté au genre, et la narration est parfaitement maitrisée. A noter que l’album débute avec une sélection de photos vraiment magnifiques… Quel dommage de ne pas les avoir utilisées dans la BD même, façon Le Photographe. Je réalise bien que c’est un choix artistique des auteurs, mais quand même. Un chouette album en tout cas !

16/05/2017 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
Couverture de la série La Malédiction de Gustave Babel
La Malédiction de Gustave Babel

Après avoir longtemps dessiné pour les autres, en particulier Serge Lehman avec qui il publia récemment L'Esprit du 11 janvier, Gess s’est investi dans un projet solo. Et le résultat est plutôt probant, même s’il faut bien l’admettre, on peut rencontrer quelque difficulté à rentrer dans l’histoire que l’on pourrait qualifier de thriller fantastico-surréaliste. Cette fameuse malédiction qui poursuit Gustave Babel, en pleine crise existentielle, c’est ce passé d’une vie qu’il n’a pas choisie qui le rattrape, celle d’un tueur à gages indifférent à son propre destin. Babel, poète érudit amateur d’art et dont le métier est à l’opposé total de ce qu’il est au fond de lui, va se trouver confronté, après une succession d’événements où les personnes qu’il doit tuer meurent peu avant son arrivée, à des visions cauchemardesques qui semblent faire référence à son passé occulté et à un mystérieux hypnotiseur affublé du masque de la mort. Conçue comme une aventure, « La Malédiction de Gustave Babel » a pour cadre principal les bas-fonds d’un Paris ancien sous l’emprise de la pègre. Mais les visions récurrentes du héros en font un objet plus hybride où la poésie vient adoucir l’atmosphère violente liée aux fréquentations « professionnelles » de Babel. Pris dans les tentacules de la Pieuvre, ce dernier ressent un grand besoin de délivrance qui ira croissant dès les premières visions qui viennent l’assaillir. Dès qu’il se sent tourmenté, il lit Baudelaire, dont les poèmes agissent sur son âme tel un baume apaisant et l’élèvent vers des éthers de pureté. Fidèle à son trait réaliste et nerveux, Gess nous offre de belles séquences oniriques. La mise en page reste efficace et la colorisation discrète, souvent aux limites de la monochromie. Le scénario est un brin touffu et tend parfois à perdre le lecteur, mais reste suffisamment captivant pour que celui-ci daigne s’y accrocher. Et pour les amateurs de beaux tirages, le travail d’édition est très soigné avec dos toilé et couverture en relief. Certaines pages comportent de fausses taches d’humidité, donnant l’impression que l’objet sort d’une épave de navire au fond des mers, accentuant la part de rêve…

15/05/2017 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Bleu pétrole
Bleu pétrole

Admirable. C'est ainsi que je qualifierais le maire cette petite ville côtière de Bretagne qui a subi de plein fouet la marée noir qui a suivi l'échouage de l'Amoco Cadiz, en 1978. Je n'ai bien sûr aucun souvenir de cet évènement, j'étais plutôt petit à l'époque. Mais j'en ai beaucoup entendu parler, surtout comme d'un évènement fondateur dans la lutte pour la préservation de l'environnement, et surtout comme celui a fait reconnaître, pour la première fois, les pollueurs comme les responsables, et donc les payeurs. L'histoire est racontée par Gwénola Morizur, alias Bleu, la petite-fille de cet édile modeste mais fermement campé sur ses valeurs. Au fil de ses entretiens avec Alphonse, elle déroulera le fil de ces 14 années de combat, fait de batailles de prétoires, de milliers d'heures passées à nettoyer les plages, de récoltes des dons de milliers de donateurs. Un évènement qui restera gravé à jamais dans l'esprit de tous les Bretons. Morizur a mêlé un peu de fiction à la vérité historique, pour que la trame narrative soit crédible. Et le résultat est bluffant, touchant, bouleversant. Côté graphique, Fanny Montgermont apporte son trait fragile et sensible à cette histoire complexe. Son style, qui rappelle par moments celui d'Hermann, permet d'être propulsé dans l'histoire. Un récit bouleversant.

15/05/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Wolverine Hulk - La Délivrance
Wolverine Hulk - La Délivrance

C'est la première fois que je lis un comics de Sam Keith et c'est assez spécial. Son dessin est pas mal et il change tellement de style selon les scènes sans aucun problème que je n'ai aucune idée c'est quoi son style 'normal'. J'ai trouvé son trait dynamique et très expressif, mais ce n'est pas un dessin qui va plaire à tout le monde et j'ai lu sur des internet des commentaires qui trouvent le dessin moche. Le scénario est prenant et c'est rempli de scènes touchantes et drôles. Il y a un bon équilibre entre les moments sérieux et les moments humoristiques. Le duo Wolverine-Hulk fonctionne bien (normal lorsqu'on sait que Wolverine a fait sa première apparition dans la série Hulk) et les dialogues entre-eux sont savoureux. La petite fille est attachante et l'histoire est prenante. Le récit est différent d'un comics Marvel ordinaire et c'est très bien fait.

15/05/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Monde à tes pieds
Le Monde à tes pieds

Les auteurs espagnols sont manifestement assez marqués par la crise qui a touché violemment l’Espagne durant la décennie 2007-2017. Sur le même sujet, un auteur comme Miguelanxo Prado avec ses « Proies faciles » ne m’avait guère convaincu. J’ai découvert Nadar en 2015 avec l’excellent Papier froissé. Je viens d’enchaîner sur cette œuvre que je qualifie d’excellente à tous les points de vue. Il a fait coup double. C’est un autre auteur espagnol plus jeune et très prometteur. Bref, au lieu de se pencher sur les vieux de la vieille qui nous ont laissé ce monde pourri, on ferait mieux de découvrir de jeunes porteurs d’espoir. Cela ne vaut pas que pour la bd. Il faut dire que j’adhère totalement à ce discours de l’auteur. Par ailleurs, il développe une thématique qui m’est très cher pour l’avoir également connu à savoir le déclassement professionnel. Vous êtes hyper diplômés de type Bac+5 major de promotion en droit et vous vous retrouvez à servir du café pour des ignares, faute d’avoir de bonnes relations surtout lorsque vous venez d’un milieu défavorisé. C’est le lot de milliers de jeunes en Espagne mais je dirai également en France. L’avenir se situe dans le fait d’accepter des boulots à l’étranger et pourquoi pas à Tallin en Estonie où il fait -4 degrés. D’ailleurs, cette œuvre se sépare en trois récits et trois jeunes ayant un parcours différents pour faire face à cette crise. Le premier Carlos doit partir en Estonie et émigrer dans un pays dont il ne parle même pas la langue en sacrifiant la personne qu’il aime et qui partageait sa vie. Le second à savoir David n’a pas d’autres choix que de se prostituer pour satisfaire des vieilles bourgeoises en manque de sexe tout en cachant cette lucrative activité à sa pauvre maman qui a placé beaucoup d’espoir en lui. La dernière à savoir Sarah, diplômée en histoire, s’apitoie sur son sort de vendeuse par téléphone sur des plateformes dédiées à l’assurance-vie. C’est difficile d’entrer sur le monde du travail dans une société en crise et d’essayer de construire un couple et pourquoi pas une famille. J’ai bien aimé la façon dont Sarah remet à leur place ses parents qui font la morale dans une scène que je qualifierai d’anthologie. La génération Y est très souvent décriée. Cependant, c’est la génération précédente qui a eu droit à la retraite à 60 ans en bénéficiant des 30 Glorieuses et qui nous laisse à gérer les conséquences de leurs actes. La nouvelle génération a du mal à avoir le même niveau de vie que les parents et c’est quand même un problème. L’auteur a su gérer tout cela à merveille en évitant le pathos. Il a su trouver l’équilibre exact dans sa réflexion sur l’Espagne contemporaine. Par ailleurs, il apporte des réponses ou des pistes. C’est clair que cela passera par des efforts et le sens du sacrifice.

15/05/2017 (modifier)