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Couverture de la série Katanga
Katanga

Excellent premier tome ! Après la fin poussive d' Il était une fois en France, ce duo repart tambour battant. Nury s'éclate, et ça se voit. Un gros boulot d'archive et de documentation, des personnages principaux et secondaires très marqués, une histoire à tiroir, des thèmes universels traités avec finesse. Vallée s'amuse et ça explose. un crayonné souple et puissant, des détails dans toutes les cases, des couleurs magnifiques, une parfaite maîtrise du découpage et des angles.. Quel boulot et plaisir !!

12/10/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Blue note
Blue note

D'aucuns trouverons certainement que j'abuse un peu mais pour moi il y a du M. Scorcèse dans cette série et bien évidement dans le tome consacré au boxeur Jack Doyle. Les auteurs arrivent à insuffler un souffle, une ambiance véritablement noire et poisseuse. Le sentiment d'inéluctable est évident et on attend le dénouement comme dans une tragédie grecque. Que dire du dessin sinon qu'il a de la gueule, la colorisation un brin sépia n'y est pas étrangère, j'ai beaucoup aimé les ambiances sous la pluie à mon sens très bien rendues. A lire bien sur, puis revoir Raging Bull.

11/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Zoo
Zoo

Frank Pe est décidément un auteur atypique. Cet opus est une nouvelle preuve de sa façon de croquer un quelque chose de la vie que tout le monde ne parvient pas à saisir. C'est tendre et beau, c'est cruel et dur. C'est la vie, tout simplement. Le dessin est vraiment excellent, je ne pourrais pas en dire grand chose d'autre. La lumière des cases, les traits, l'ambiance, les couleurs, tout donne une atmosphère au récit et nous plonge véritablement dans ce zoo atypique. C'est le genre de dessin qui vous donne la sensation d'une atmosphère plutôt que d'un dessin. Je m'en rappelle encore comme une plongée dans un autre univers. La grande force de cette BD est, selon moi, les personnages : Frank Pé nous a sorti quelques personnages marquants, à la fois touchants dans leurs humanité (souvent blessés), et en même temps très caractéristiques. Il y a une vie propre à chacun, une façon d'être qui confère au réalisme. Je croirais volontiers qu'il s'agit de personnages réels, tant ils m'ont parus vivants durant ma lecture. Ajoutons évidemment l'histoire, simple mais efficace. Pas de grande révélation ou de mystères qui planent, juste des vies en marge d'une société qui va brusquement se briser. L'ombre d'une guerre plane sur la BD, et le récit a cette touche de calme avant la tempête, de début de fin. Je range cette BD dans l'étagère des BD d'ambiances, car c'est vraiment une fenêtre sur un autre monde, qui nous happe et nous envoute tout au long des planches. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture qui fut charmante, dans le sens de charmer. Si vous ne connaissez pas, je vous recommande de faire un tour dans ce Zoo bien particulier.

11/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Un loup est un loup
Un loup est un loup

Dès la première page, on nous plonge dans ces contrées sauvages du Rouergue et dans le monde du loup au XVIIIème siècle. Serait-ce encore une version aux faux airs de Bête du Gévaudan ? Non, mais ça y fait penser et c'est assez fascinant. Ce prologue est suivi par une description pittoresque et très juste d'un petit village rural du nom de Racleterre, qui à ma connaissance est fictif, au milieu d'autres lieux qui eux sont réels. Il est question d'une intrigue qui tourne autour d'un sabotier qui vient d'avoir des quintuplés. Ce récit adapté d'un roman que je ne connais pas, peut sembler banal et ennuyeux à première vue, on se dit "mais qu'est-ce que les auteurs vont bien pouvoir trouver d'étrange et de singulier pour intéresser le lecteur ?". Mais le scénario est bien plus subtil qu'il n'en a l'air, il ne s'y passe apparemment pas grand chose, c'est la chronique d'un village, d'une famille dont on suit le destin un peu chaotique des 5 rejetons du sabotier Tricotin, on y apprend plein de choses sur un univers rural peuplé de légendes, et d'un patois savoureux du XVIIIème. Les auteurs ont insufflé une rusticité qui donne un ton très réaliste à ce monde villageois ancien, un réalisme cru propre à ce passé rude en ces contrées loin des grandes villes. Les caractères se dessinent, on apprend à connaître ces quintuplés qui grandissent doucement ; dans le tome 2, leur itinéraire connait un destin contrarié, et la narration s'attache au dernier, Charlemagne qui semble être le plus éveillé et le plus malin. Ce qui est novateur dans cette Bd, c'est que les différentes péripéties de ce récit sont telles qu'il sort vraiment de l'ordinaire en BD, car c'est vu sous l'angle du peuple et non sous celui des nobles ou des rois comme on l'a vu dans beaucoup de bandes historiques. Tout ceci est soutenu par un dessin de grande qualité, j'adore ce type de graphisme, puissant et soigné, aussi bien sur les décors de vieilles maisons que sur les personnages aux gueules représentatives de ce temps, ça donne de la force à cette histoire car ça crée une certaine ambiance aux limites du fantastique. Nardo réalise de très belles pages, quels progrès en 3 ans depuis Le Vent des Khazars. Une Bd au charme envoûtant !

11/10/2017 (modifier)
Par bab
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Black Science
Black Science

Heureuse découverte impromptue du festival d'Angoulême 2015 suite à la rencontre avec Matteo Scalera. Je n'étais pas forcément chaud au début de ma lecture, car à feuilleter cet album, c'est dense, c'est sombre, ça laisse une impression de compliqué pour se plonger dedans. Mais que nenni... Je me suis fait happer. Littéralement. L'histoire démarre sur les chapeaux de roues et ne lâche rien jusqu'à la fin du tome. Le scénario est habilement mené, parfois avec quelques facilités, mais le tout reste très très cohérent. Et pour des voyageurs de l'espace temps, la barre est toujours haute pour éviter les incohérences. Des questions se posent régulièrement, mais les réponses arrivent au fil de l'histoire, notamment sous forme de flashback. Niveau dessin, c'est... touffu. Mais le style de Scalera colle parfaitement à l'histoire. C'est sombre, dense, mais excessivement dynamique. Les cadrages y font beaucoup ; et le tout est superbement mis en valeur par une couleur très réussie. Si vous êtes fan de comics, de science fiction, ne passez pas à côté. J'attends le tome 2 avec impatience... Mise à jour après la lecture des 5 tomes parus à ce jour: J'adhère toujours autant à la série. Je dois cependant avouer qu'après la lecture du tome 3, j'ai un peu craint que ça ne tourne en rond. Que nenni! A partir du tome 4, j'ai un sentiment de vrai déclic aussi bien sur le plan scénaristique que graphique. L'histoire prend en effet un tour différent à l'amorce de ce tome 4, qui se centre beaucoup plus sur le personnage de Grant. (*** Spoiler : Faut dire que le scénariste n'hésite pas trop à décimer les rangs de ses personnages au cours des 3 premiers tomes ***) L'histoire gagne alors en profondeur, ce qu'elle perd en dynamisme. Ce qui n'est pas un mal, les trois premiers tomes ne laissent aucun répit aussi bien aux personnages qu'aux lecteurs. Ca reste par contre très verbeux. Grant passe sa vie dans l'introspection, mais cela donne de la matière au personnage et va rendre les flash back plus lisibles. Graphiquement, le trait se fait un peu plus rond, moins tranché. Le cadrage gagne en lisibilité et le tout est joliment accompagné d'une mise en couleur plus chaude et lumineuse. Certaines planches sont vraiment magnifiques. Fans de SF, ne boudez pas votre plaisir et plongez vous dans la Black Science!

02/04/2015 (MAJ le 11/10/2017) (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Jack Cool
Jack Cool

Un dessin très agréable et maîtrisé, un cadre historique original et une histoire qui sort des sentiers battus et dont on ne sait pas à l'avance où elle va nous mener, c'est le cocktail réussi d'une bonne BD à mes yeux. Elle met en scène les USA des années 60 et plus particulièrement sa mouvance hippie. Mais pas le stéréotype des hippies mollassons et indigents qu'on peut imaginer. Là on parle d'une communauté d'illuminés prônant le LSD et partant dans un road-trip en bus pour diffuser la "bonne parole" du shoot et des hallucinogènes. qui plus est, cela n'a rien de fictif puisque nombre des protagonistes de ce récit sont des personnages réels et que la limite est floue entre fiction et réalité historique dans l'intrigue de cette BD. C'est intéressant et assez édifiant sur l'ambiance étonnante de cette époque américaine. Au-delà du décor historique, il y a aussi une intrigue qui n'est pas mauvaise du tout autour d'un homme qui a fui son foyer et ses responsabilités et d'un détective assez spécial qui est à sa recherche. Celle-ci présente des personnages originaux et apporte son lot de mystères qui attisent la curiosité du lecteur. Bref, j'ai beaucoup aimé ce premier tome et j'ai hâte de lire la suite.

11/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Roy des Ribauds
Le Roy des Ribauds

Ouah, ça fait longtemps que je n'avais pas pris mon pied comme ça à lire une BD ! Mais vraiment prendre mon pied, à me dire "C'est génial" à chaque retournement, à regarder des pages juste pour le plaisir de voir la beauté (rah, ces jeux de lumière), à laisser la BD trainer dans un coin pour me donner envie de lire la suite un peu plus tard ... A vraiment prendre plaisir à lire une série donc ! C'est peut-être le sujet, la façon de le traiter, l'histoire, les personnages, les dessins, mais sans aucun doute la combinaison du tout qui donne à l'ensemble cette saveur indescriptible mais que j'ai laissé couler en moi. Je ne remercierais jamais assez l'ami qui m'a généreusement offert le premier tome grâce auquel j'ai découvert cette série, et qui maintenant trône en belle place sur mon étagère. Non, parce que pour un petit passionné d'histoire comme moi, c'est une pépite ! De l'Histoire (avec un grand H s'il vous plait !) dans une histoire bien ficelée, sorte de polar ou roman noir avant l'heure, c'est quelque chose. L'auteur se pique de nous livrer un ouvrage tout autant politique que intimiste (et je ne suis pas le dernier à apprécier le mélange), avec en prime un dessin qui rehausse clairement l'ensemble. Vraiment excellent, un plaisir de voir ces ombres, ces couleurs, ces traits. Et je ne parle pas assez souvent de ça, mais regardez-moi ces couvertures ! Ca donne envie de lire ce qu'il y a dedans. On ne le souligne pas assez souvent, mais quand l'édition fait un aussi bon travail, ça donne envie. Je dois admettre une faiblesse au récit : c'est un premier cycle qui en appelle un second, non pas comme obligatoire, mais comme très fortement conseillé. Je ne sais pas encore la tournure que cela prendra, mais vu le début je signe bien volontiers pour quelques albums de plus ! Si vous aimez le Moyen-Age, les intrigues politiques, les récits de la cour des miracles, les petites touches historiques, vous allez fondre pour cette BD. J'ai beau tenter de me convaincre de la critiquer, je n'arrive pas vraiment à lui trouver des défauts. Enfin, des si gros qu'il faut en baisser la note. Allez, un 4.5 qui attends une suite !

11/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Complot
Le Complot

Pour ceux qui ont un doute sur ce que peut apporter une BD aux lecteurs (les infâmes sots !), je voudrais pouvoir leur montrer ceci en leur disant : "Voici ce qui devrait circuler dans les écoles." Car cette BD est une véritable mine de ce que l'on pourrait appeler la zététique : l'art de l'esprit critique. Un document extrêmement bien illustré pour une œuvre se voulant avant tout documentaire, et qui est d'utilité publique. Car aujourd'hui encore, le complot juif est partout, sur internet, dans les médias et dans les livres. Oui, voici l'histoire du plus beau faux de toute l'histoire, celui qui est devenu vérité. Will Eisner (dont je découvre ici ma première œuvre) est particulièrement attaché à vouloir démontrer toute les preuves de ce magnifique faux que sont "Les protocoles des Sages de Sion", dont j'avais déjà entendu et l'histoire et les idées avant de lire cette BD. Mais je n'avais pas idée de leur portée avant cette lecture. Et bon sang, ce que ça fait froid dans le dos ! Il y a là matière à dissertation philosophique, mais je me contenterais de dire que ce livre est une très belle mise en garde contre tout ce qu'on peut crier sur le péril juif (et sur d'autres périls aussi, mais bon ...). Une dénonciation de la bêtise humaine impeccable, faisant presque froid dans le dos tant on se rend compte que l'humain, bien souvent, veut juste croire. Sans même regarder les preuves. Et la fin n'est que plus horrible : "C'était peut-être faux, mais maintenant c'est devenu vrai". Laissez un mensonge pendant cent ans, il devient vérité ... Une très bonne Bd, qui a le mérite de tenter (une fois de plus) de montrer au monde que rien n'est aussi simple que soixante juifs qui gouvernent le monde. C'est toujours un peu plus compliqué que ça, et cette BD tente de nous le montrer. Si vous voulez un peu de connaissance, et beaucoup de détails, lisez cette BD.

11/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Solanin
Solanin

Le hasard m'a fait acheter cette BD peu de temps après avoir entendu les avis dithyrambiques d'une amie dessus, et alors même que j'avais oublié le nom. Mais la couverture m'intéressait, de même que le synopsis. Et je n'ai pas été déçu, malgré que je ne fus pas préparé à ce qui allait suivre. En effet, ce manga m'a beaucoup surpris, à la fois sur le fond et sur la forme. Ce dessin, aux figures marquées et aisément reconnaissable, chargé en décors et en émotion m'a beaucoup plu. Notamment par ce qu'il dégage, et qui ajoute au ton du récit, aigre-doux, naviguant entre le roman graphique et contemplatif. Bien évidemment, le scénario n'est pas en reste. C'est une plongée dans l'intimité d'un couple et dans les choix de vies de jeunes japonais de notre société contemporaine. C'est d'un réalisme touchant, entre les relations humaines et les questionnements existentiels qui en découlent. Rien n'est simple, et la BD contient beaucoup plus de questions que de réponses. Mais là où elle fait véritablement fort, et est -à mon sens- une franche réussite; c'est dans la mise en scène de ce qu'on appellerait un "malaise jeune". Le portrait d'une jeunesse qui peine à trouver sa place dans la société, et qui ne sait trop que faire : travailler (mais comment ? Chercher un travail qui nous fasse plaisir ? Se contenter de l'alimentaire ?), vivre (de quoi, avec qui, comment ?), les relations (durables, fécondes, utiles ?), l'envie ... Il transparait de ce manga une atmosphère qui m'a fait très fortement identifier aux protagonistes, aussi bien principaux que secondaires. Et la lumière qui se dégage du deuxième tome fait beaucoup de bien. Parce que finalement, il n'est pas certain que l'on s'en sorte dans la vie, qu'on soit heureux ou qu'on aime ce que l'on est, ce que l'on fait. Mais il faut essayer, et accepter que la vie ne soit pas simple, et qu'elle n'aura peut-être jamais de sens évident. Il faudra en trouver un autre chaque moment. C'est ce que j'ai ressenti de cette fin pas classique, et pas très concluante (ce qui est normal vu qu'on n'achève rien). Bref, un manga que j'ai beaucoup aimé sur ce qu'il propose. C'est une tranche de vie, même si je trouve le mot très inapproprié au cas présent. C'est surtout un regard sur la jeunesse et ce qui explique qu'elle soit si paumé. Dans un monde où la plupart des valeurs fondamentales sont brisées, où plus rien n'est acquis, pas même sa place ... C'est important de comprendre ce que peuvent ressentir ceux qui la cherchent. Et aussi de voir que rien n'est définitif. Je me suis bien plus chauffé en écrivant cet avis que je ne le pensais, mais ce manga m'a laissé une très bonne impression, et maintenant que j'ai fini cette petite critique, j'ai déjà envie de le relire. C'est en soi, tout ce que je demande à une BD.

11/10/2017 (modifier)
Par maelle
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Zaï Zaï Zaï Zaï
Zaï Zaï Zaï Zaï

C'est une vraie découverte. Je ne connaissais pas Fabcaro, et j'ai découvert Zai4 chez un ami. J'ai souri, plein, j'ai ri, plein aussi. je me la suis donc achetée, cette pépite, et je l'offre souvent à des amis. ce'st drôle, fin, burlesque, et complètement absurde. L'idée d'une personne en fuite pour cause d'oubli de carte de fidélité est excellente, et permet de mettre en scène plein de situations plus cocasses les unes que les autres. Un coup de coeur pour la mamie interviewé, pour les points et la machine à raclette, et pour les retrouvailles avec la copine d'enfance. les dessins est simple et percutant, pas de fioriture, on va droit au but. j'ai passé un super moment, ca m'a donné envie d'aller siffler là-haut sur la colline. il ne me reste plus qu'à découvrir le reste de ce qu'a fait ce monsieur...

10/10/2017 (modifier)