Le hasard m'a fait acheter cette BD peu de temps après avoir entendu les avis dithyrambiques d'une amie dessus, et alors même que j'avais oublié le nom. Mais la couverture m'intéressait, de même que le synopsis.
Et je n'ai pas été déçu, malgré que je ne fus pas préparé à ce qui allait suivre.
En effet, ce manga m'a beaucoup surpris, à la fois sur le fond et sur la forme. Ce dessin, aux figures marquées et aisément reconnaissable, chargé en décors et en émotion m'a beaucoup plu. Notamment par ce qu'il dégage, et qui ajoute au ton du récit, aigre-doux, naviguant entre le roman graphique et contemplatif.
Bien évidemment, le scénario n'est pas en reste. C'est une plongée dans l'intimité d'un couple et dans les choix de vies de jeunes japonais de notre société contemporaine. C'est d'un réalisme touchant, entre les relations humaines et les questionnements existentiels qui en découlent. Rien n'est simple, et la BD contient beaucoup plus de questions que de réponses.
Mais là où elle fait véritablement fort, et est -à mon sens- une franche réussite; c'est dans la mise en scène de ce qu'on appellerait un "malaise jeune". Le portrait d'une jeunesse qui peine à trouver sa place dans la société, et qui ne sait trop que faire : travailler (mais comment ? Chercher un travail qui nous fasse plaisir ? Se contenter de l'alimentaire ?), vivre (de quoi, avec qui, comment ?), les relations (durables, fécondes, utiles ?), l'envie ... Il transparait de ce manga une atmosphère qui m'a fait très fortement identifier aux protagonistes, aussi bien principaux que secondaires. Et la lumière qui se dégage du deuxième tome fait beaucoup de bien.
Parce que finalement, il n'est pas certain que l'on s'en sorte dans la vie, qu'on soit heureux ou qu'on aime ce que l'on est, ce que l'on fait. Mais il faut essayer, et accepter que la vie ne soit pas simple, et qu'elle n'aura peut-être jamais de sens évident. Il faudra en trouver un autre chaque moment. C'est ce que j'ai ressenti de cette fin pas classique, et pas très concluante (ce qui est normal vu qu'on n'achève rien).
Bref, un manga que j'ai beaucoup aimé sur ce qu'il propose. C'est une tranche de vie, même si je trouve le mot très inapproprié au cas présent. C'est surtout un regard sur la jeunesse et ce qui explique qu'elle soit si paumé. Dans un monde où la plupart des valeurs fondamentales sont brisées, où plus rien n'est acquis, pas même sa place ... C'est important de comprendre ce que peuvent ressentir ceux qui la cherchent. Et aussi de voir que rien n'est définitif.
Je me suis bien plus chauffé en écrivant cet avis que je ne le pensais, mais ce manga m'a laissé une très bonne impression, et maintenant que j'ai fini cette petite critique, j'ai déjà envie de le relire.
C'est en soi, tout ce que je demande à une BD.
C'est une vraie découverte. Je ne connaissais pas Fabcaro, et j'ai découvert Zai4 chez un ami. J'ai souri, plein, j'ai ri, plein aussi.
je me la suis donc achetée, cette pépite, et je l'offre souvent à des amis.
ce'st drôle, fin, burlesque, et complètement absurde.
L'idée d'une personne en fuite pour cause d'oubli de carte de fidélité est excellente, et permet de mettre en scène plein de situations plus cocasses les unes que les autres.
Un coup de coeur pour la mamie interviewé, pour les points et la machine à raclette, et pour les retrouvailles avec la copine d'enfance.
les dessins est simple et percutant, pas de fioriture, on va droit au but.
j'ai passé un super moment, ca m'a donné envie d'aller siffler là-haut sur la colline.
il ne me reste plus qu'à découvrir le reste de ce qu'a fait ce monsieur...
J'avoue, j'appréhendais un peu...
La reprise d'un personnage aussi culte avec un changement total de direction dans la manière de traiter le personnage, je ne savais pas trop à quoi m'attendre.
Ce fut finalement une vraie bonne surprise!
L'histoire est bien et tient la route, pas de soucis de ce côté là, c'est un bon western.
Pour l'adaptation, le renouveau apporté au personnage est rafraichissant: on a perdu l'humour des BD originales, Jolly Jumper ne parle pas, et Lucky Luke est un cow boy très sérieux, intéressant sans la touche de "sympathie" qu'on lui connaissait.
On retrouve les aplats de couleur tant connus, les ouaip, le poor lonesome cow boy.
De manière assez fine, on le voit essayer de fumer pendant une grande partie de l'histoire, sans succès, être en manque de tabac, et finir par prendre la fameuse brindille qui avait remplacé la clope en 1988 (ce qui ne nous rajeunit pas).
bref du très bon (et en quantité, c'est un beau format de 64 pages assez épaisses, dans une taille plus grande qu'ne BD classique) , en espérant que d'autres tomes de cette qualité suivent!
J'aime boulet.
Je n'ai pas lu ses autres BD, Ragnarök, Donjon, mais je lis son blog avec assiduité. J'ai acquis les tomes de notes petit à petit, il y a quelques années, et je prends toujours beaucoup de plaisir à les relire.
C'est réaliste, poétique, bien dessiné, dessiné à l'arrache, en couleur, en noir et blanc, on trouve des souvenirs d'enfance, des pensées profondes, des questionnements sur la vie de tous les jours, des anecdotes de vie, des rêves, des espoirs, des énervements... Bref, un peu de tout.
J'apprécie beaucoup l'autodérision dont il fait preuve et le regard qu'il porte sur le monde, les petits chats mignons, les copains, les soirées, les scientifiques, les enfants.
Etant parisienne je me retrouve pas mal dans certaines situations vécues et très bien racontées.
Et puis le dessin... le dessin! Il peut paraître assez simple au premier abord (peut être un effet du noir et blanc) mais il y a toujours une foule de détails, avec plein de petits traits partout. l’alternance d'histoire en noir et blanc et en couleur, avec peu de détails puis avec une fouuule de détails, permet de varier les plaisirs et d'éviter une monotonie dans la lecture.
les gros plans, les mises en abîme, les mouvements, c'est fluide et toujours très lisible.
Les 10 ouvrages sont très denses et on les savoure, sous couette ou dans son canapé, ça ne se lit pas vite, ça se déguste. 191 pages qui me donnent à chaque fois le sourire, souvent une vrai rire qui sort, heureux d'avoir été trouvé...
Et pour ne rien gâcher, il a réussi dans ces notes qui sont des synthèses chronologiques de ses billets de blog à faire ressortir des thèmes différents dans chacun des tomes: les rêves, la fin du monde, les sciences, le corps humain..
Bref, je conseille, à lire et à relire!
C’est amusant, mais comme la quasi-totalité des aviseurs précédents, je n’ai jamais lu les aventures de Valérian. C’est d’ailleurs pourquoi j’avais hésité à acheter ou lire cet album, craignant d’être exclu par mon ignorance de certaines subtilités.
Les avis précédents m’ayant rassuré sur ce point, je viens d’acheter, et donc de lire cette "nouvelle" aventure, que j’ai trouvée désopilante.
J’ai vraiment tout aimé. Le dessin d’abord, assez typique de Larcenet, mais aussi les couleurs, que j’ai trouvées très jolies.
Certains copains/collègues dessinateurs ont semble-t-il participé. J’avoue n’avoir pas forcément pu déceler cette "aide" : peut-être dans certains personnages apparaissant sur la planète prison, et qui ne sont visiblement pas de Larcenet…
Le scénario est lui aussi très bon, avec une bonne dose de n’importe quoi (situations et vocabulaire), mais avec aussi une intrigue qui tient la route, avec un retournement marrant à la fin.
Il serait intéressant que les lecteurs habituels du Valérian de Christin et Mézières lisent cet album, et l’avisent : je serais curieux de lire ce qu’ils en pensent.
Par ailleurs, si j’ai l’occasion, je jetterai un coup d’œil sur la série originelle, pour la découvrir, mais aussi pour apprécier la "relecture" qu’en a faite Larcenet.
La seconde guerre mondiale, des sénégalais enrôlés dans l'armée française pour combattre en Europe, et un album qui s'entame sur une scène d'enfants se recueillant sur la tombe de soldats morts pour la France... Forcément, on se dit que ça va mal finir et que le récit ne sera pas des plus gais.
Et pourtant cette bande dessinée suinte d'optimisme et de bonne humeur.
C'est l'histoire d'un élève-séminariste de Dakar qui se retrouve forcé de rejoindre les rangs des tirailleurs sénégalais au sein desquels son éducation et son caractère bien formé vont rapidement l'élever au rang de sous-officier. Fait prisonnier, il est déporté avec ses compatriotes dans un village Breton par les allemands qui vont les y utiliser comme aides pour les travaux des fermiers locaux. Et c'est là que, malgré les conditions de l'Occupation, va se former un tissu social plein d'humanité où les sénégalais, les bretons et les allemands vont vivre en bonne entente tant que la cruauté de la guerre ne les attendra pas.
C'est une lecture très agréable mettant en scène des personnages originaux qu'on prend plaisir à suivre. Les décors du Sénégal en 1939 puis de la Bretagne campagnarde durant la seconde guerre mondiale sont intéressants et plutôt rares. L'ambiance est pleine de bienveillance et d'espoir, au point que cela manque parfois un peu de crédibilité face à tous ces sourires et ces échanges culturels, mais c'est un parti pris qui me plait et, dans tous les cas, on devine sans peine que les choses ne dureront pas de manière aussi heureuse dans le second tome.
A cela s'ajoute le style graphique de Fournier, tout en douceur et en rondeurs, qui accroît l'ambiance de conte doux-amer de cette série.
C'est un très sympathique premier tome et j'espère que la suite sera du même niveau.
Toujours le même protocole d'expérience sociologique pour Léo: on prend une micro-société humaine qui doit coloniser un monde nouveau, sans espoir de retour.
En explorant les diverses possibilités de ce pitch de départ, on ne s'ennuie pas. On retrouve des points communs avec la série Aldébaran et ses suivantes (une jeune femme comme personnage clef, un vieille femme comme soutien, et autour des seconds rôles consistants, des inventions technologiques curieuses, des êtres vivants inquiétants mais pas encore très originaux dans ce premier tome) mais aussi des nouveautés : cette atmosphère tyrolienne du début qui montre un paysage très conventionnel peu habituel chez Léo, un pseudo-bucheron canadien, deux jumelles déroutantes...
Le dessin est ici colorisé et ombré de manière un peu lourde (un coté pellicule allemande à la Derrick) voire fermée. Mais on ne peut pas s'empêcher d'être intrigué, et d'avoir envie de savoir ce qui va arriver à ce groupe qui part en reconnaissance vers un monde inconnu....
Après la lecture des deux tomes suivant et des autres avis, je suis amusée de l'agacement de Mac Arthur a propos de la scientifique... Une formation scientifique n'empêche pas de dire des banalités dans les moments déstabilisants...
Pour l'histoire, elle continue de me captiver, même si les péripéties sentimentales prennent peut-être un tour de reality-show par moment. Un peu de frivolité est peut-être nécessaire pour faire avaler l'angoisse de la situation. Toujours des bestioles agressives, des énigmes, des complots, des indices qui ne concordent pas... Bref c'est bien ficelé, et les dessins des personnages, un peu figés, (avec un coté Martine à la plage, désagréable) sont compensés par des situations pleines de suspens, et des dialogues assez vraisemblables. Les décors très réalistes sont à observer...Ils vont prendre une importance inattendue dans l'intrigue.
Pour les fans d'Aldébaran c'est incontournable, pour les autres... Faut essayer.
Je commencerais simplement en remerciant Paco dont la critique de cette BD m’a donné envie de la lire. Cette série est simplement énorme. Les auteurs sont à mon avis complètement barrés pour imaginer un truc pareil, mais j’y adhère sans mesure.
On sent que les auteurs sont vraiment relâchés dans ce qu’ils font, le rythme du récit colle parfaitement aux aventures de ce détective cibopathe. Ces dernières sont servies par un trait dynamique et des dessins riches en détails. A ce sujet, la version française est bien faite avec un vrai travail sur la qualité des traductions.
Côté scénario, pas évident d’en parler sans trop en dire, car découvrir cet univers fait partie des plaisirs de la lecture. Mais les « épisodes » s’enchainent sans baisse de rythme et chaque tome de l’édition française nous laisse dans l’impatience de lire la suite. Et les auteurs semblent ne rien se refuser.
A découvrir.
Mise à jour après la lecture des 12 tomes de la série :
Je me tate à aller jusqu'à culte, mais on est au moins à 4,5/5.
Peut être quelques légers essoufflements à noter de temps en temps, mais l'ensemble reste quand même puissamment génial.
Sans rien spoiler, la conclusion est sans concession et montre toute la détermination des auteurs à mener leur barque où ils le souhaitaient.
Le dessin reste riche et plein de détails tout le long de la série.
On voit apparaître de-ci de-là (pas facile à placer celui là!) des privates jokes assez ouvertes pour être comprises par le lecteur.
Du ton très léger du début, on suit l'histoire petit à petit vers un univers un peu plus sombre.
Les personnages s'étoffent au fur et à mesure que l'histoire avance de façon construite, leurs relations gagnent en profondeur. On n'est pas dans de la bande dessinée hautement psychologique, mais l'ensemble reste cohérent du début à la fin.
Je recommande les yeux fermés (pas facile pour lire une bd) cette série, qui manie humour et originalité avec une finesse suffisamment rare pour être notée.
Mangez du poulet et lisez Tony Chu!
Une génération française s’annonce être une série fleuve où l’on va suivre le destin de trois personnages. Ainsi, la suite directe du tome 1 se fera dans le tome 4 et ainsi de suite. Il y aura une première saison puis d’autres qui suivront. Il faut le savoir avant de s’embarquer dans cette longue aventure surtout pour un achat. Les lecteurs ont trop souvent été pris comme des vaches à lait. Il faut par conséquent avoir un peu de méfiance vis-à-vis de ces séries concepts.
Ceci dit, cela ne m’empêche pas de décerner un 4 étoiles car la lecture de ce premier tome a été plutôt convaincante. On assiste à la débâcle de la première armée du monde à savoir l’armée française face au génie de la deutsche qualitât. L’histoire individuelle est mêlée avec des séquences de la grande histoire comme pour souligner le contexte de l’époque.
Ainsi, on peut voir les tirades assassines du colonel De Gaulle ou encore l’inimitié entre Edouard Daladier et Paul Reynaud. On sait que ces deux hommes politiques ont précipité la France dans le gouffre ainsi que le généralissime Gamelin qui a brillé pour son incompétence notoire en pensant par exemple que la forêt des Ardennes était infranchissable. Pour autant, on ne leur demanda aucun compte à la fin de la Seconde Guerre Mondiale en se concentrant surtout sur les hommes de Vichy qui ont également servi de paratonnerre. C’est intéressant de voir une réécriture de l’histoire qui pourra tromper la plupart des lecteurs mais bon, c’est une vision qu’il faudra respecter.
Pour le reste, j’ai trouvé le graphisme fort agréable et précis ce qui procure un véritable plaisir de lecture. C’était très fluide avec des péripéties certes attendus mais assez bien exploités dans ce série chorale. Les personnages sont suffisamment intéressants pour suivre leurs péripéties face aux déchaînements de la grande Histoire.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un album de Will Eisner que je n'avais jamais lu et j'ai été bien content lorsque je suis tombé sur cet album que je ne connaissais pas du tout !
Eisner raconte sa vie lors de son engagement durant la seconde guerre mondiale et aussi l'histoire de sa famille. C'est une vraie saga familiale racontée de main de maître par Eisner. Dès les premières pages j'ai retrouvé ce que j'aime chez cet auteur : un dessin excellent qui fait partie de mes styles préférés et une manière de raconter qui rend n'importe quelle anecdote intéressante. On a droit à une galerie de personnages terriblement humains et l'auteur en profite pour montrer le racisme et l’antisémite des États-Unis de cette période.
À lire si on aime l'auteur. Ceux qui sont allergiques à ses romans graphiques peuvent passer leur chemin sans problème.
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Solanin
Le hasard m'a fait acheter cette BD peu de temps après avoir entendu les avis dithyrambiques d'une amie dessus, et alors même que j'avais oublié le nom. Mais la couverture m'intéressait, de même que le synopsis. Et je n'ai pas été déçu, malgré que je ne fus pas préparé à ce qui allait suivre. En effet, ce manga m'a beaucoup surpris, à la fois sur le fond et sur la forme. Ce dessin, aux figures marquées et aisément reconnaissable, chargé en décors et en émotion m'a beaucoup plu. Notamment par ce qu'il dégage, et qui ajoute au ton du récit, aigre-doux, naviguant entre le roman graphique et contemplatif. Bien évidemment, le scénario n'est pas en reste. C'est une plongée dans l'intimité d'un couple et dans les choix de vies de jeunes japonais de notre société contemporaine. C'est d'un réalisme touchant, entre les relations humaines et les questionnements existentiels qui en découlent. Rien n'est simple, et la BD contient beaucoup plus de questions que de réponses. Mais là où elle fait véritablement fort, et est -à mon sens- une franche réussite; c'est dans la mise en scène de ce qu'on appellerait un "malaise jeune". Le portrait d'une jeunesse qui peine à trouver sa place dans la société, et qui ne sait trop que faire : travailler (mais comment ? Chercher un travail qui nous fasse plaisir ? Se contenter de l'alimentaire ?), vivre (de quoi, avec qui, comment ?), les relations (durables, fécondes, utiles ?), l'envie ... Il transparait de ce manga une atmosphère qui m'a fait très fortement identifier aux protagonistes, aussi bien principaux que secondaires. Et la lumière qui se dégage du deuxième tome fait beaucoup de bien. Parce que finalement, il n'est pas certain que l'on s'en sorte dans la vie, qu'on soit heureux ou qu'on aime ce que l'on est, ce que l'on fait. Mais il faut essayer, et accepter que la vie ne soit pas simple, et qu'elle n'aura peut-être jamais de sens évident. Il faudra en trouver un autre chaque moment. C'est ce que j'ai ressenti de cette fin pas classique, et pas très concluante (ce qui est normal vu qu'on n'achève rien). Bref, un manga que j'ai beaucoup aimé sur ce qu'il propose. C'est une tranche de vie, même si je trouve le mot très inapproprié au cas présent. C'est surtout un regard sur la jeunesse et ce qui explique qu'elle soit si paumé. Dans un monde où la plupart des valeurs fondamentales sont brisées, où plus rien n'est acquis, pas même sa place ... C'est important de comprendre ce que peuvent ressentir ceux qui la cherchent. Et aussi de voir que rien n'est définitif. Je me suis bien plus chauffé en écrivant cet avis que je ne le pensais, mais ce manga m'a laissé une très bonne impression, et maintenant que j'ai fini cette petite critique, j'ai déjà envie de le relire. C'est en soi, tout ce que je demande à une BD.
Zaï Zaï Zaï Zaï
C'est une vraie découverte. Je ne connaissais pas Fabcaro, et j'ai découvert Zai4 chez un ami. J'ai souri, plein, j'ai ri, plein aussi. je me la suis donc achetée, cette pépite, et je l'offre souvent à des amis. ce'st drôle, fin, burlesque, et complètement absurde. L'idée d'une personne en fuite pour cause d'oubli de carte de fidélité est excellente, et permet de mettre en scène plein de situations plus cocasses les unes que les autres. Un coup de coeur pour la mamie interviewé, pour les points et la machine à raclette, et pour les retrouvailles avec la copine d'enfance. les dessins est simple et percutant, pas de fioriture, on va droit au but. j'ai passé un super moment, ca m'a donné envie d'aller siffler là-haut sur la colline. il ne me reste plus qu'à découvrir le reste de ce qu'a fait ce monsieur...
Lucky Luke vu par Mathieu Bonhomme (L'Homme qui tua Lucky Luke / Wanted Lucky Luke)
J'avoue, j'appréhendais un peu... La reprise d'un personnage aussi culte avec un changement total de direction dans la manière de traiter le personnage, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Ce fut finalement une vraie bonne surprise! L'histoire est bien et tient la route, pas de soucis de ce côté là, c'est un bon western. Pour l'adaptation, le renouveau apporté au personnage est rafraichissant: on a perdu l'humour des BD originales, Jolly Jumper ne parle pas, et Lucky Luke est un cow boy très sérieux, intéressant sans la touche de "sympathie" qu'on lui connaissait. On retrouve les aplats de couleur tant connus, les ouaip, le poor lonesome cow boy. De manière assez fine, on le voit essayer de fumer pendant une grande partie de l'histoire, sans succès, être en manque de tabac, et finir par prendre la fameuse brindille qui avait remplacé la clope en 1988 (ce qui ne nous rajeunit pas). bref du très bon (et en quantité, c'est un beau format de 64 pages assez épaisses, dans une taille plus grande qu'ne BD classique) , en espérant que d'autres tomes de cette qualité suivent!
Notes
J'aime boulet. Je n'ai pas lu ses autres BD, Ragnarök, Donjon, mais je lis son blog avec assiduité. J'ai acquis les tomes de notes petit à petit, il y a quelques années, et je prends toujours beaucoup de plaisir à les relire. C'est réaliste, poétique, bien dessiné, dessiné à l'arrache, en couleur, en noir et blanc, on trouve des souvenirs d'enfance, des pensées profondes, des questionnements sur la vie de tous les jours, des anecdotes de vie, des rêves, des espoirs, des énervements... Bref, un peu de tout. J'apprécie beaucoup l'autodérision dont il fait preuve et le regard qu'il porte sur le monde, les petits chats mignons, les copains, les soirées, les scientifiques, les enfants. Etant parisienne je me retrouve pas mal dans certaines situations vécues et très bien racontées. Et puis le dessin... le dessin! Il peut paraître assez simple au premier abord (peut être un effet du noir et blanc) mais il y a toujours une foule de détails, avec plein de petits traits partout. l’alternance d'histoire en noir et blanc et en couleur, avec peu de détails puis avec une fouuule de détails, permet de varier les plaisirs et d'éviter une monotonie dans la lecture. les gros plans, les mises en abîme, les mouvements, c'est fluide et toujours très lisible. Les 10 ouvrages sont très denses et on les savoure, sous couette ou dans son canapé, ça ne se lit pas vite, ça se déguste. 191 pages qui me donnent à chaque fois le sourire, souvent une vrai rire qui sort, heureux d'avoir été trouvé... Et pour ne rien gâcher, il a réussi dans ces notes qui sont des synthèses chronologiques de ses billets de blog à faire ressortir des thèmes différents dans chacun des tomes: les rêves, la fin du monde, les sciences, le corps humain.. Bref, je conseille, à lire et à relire!
Valérian - L'Armure du Jakolass
C’est amusant, mais comme la quasi-totalité des aviseurs précédents, je n’ai jamais lu les aventures de Valérian. C’est d’ailleurs pourquoi j’avais hésité à acheter ou lire cet album, craignant d’être exclu par mon ignorance de certaines subtilités. Les avis précédents m’ayant rassuré sur ce point, je viens d’acheter, et donc de lire cette "nouvelle" aventure, que j’ai trouvée désopilante. J’ai vraiment tout aimé. Le dessin d’abord, assez typique de Larcenet, mais aussi les couleurs, que j’ai trouvées très jolies. Certains copains/collègues dessinateurs ont semble-t-il participé. J’avoue n’avoir pas forcément pu déceler cette "aide" : peut-être dans certains personnages apparaissant sur la planète prison, et qui ne sont visiblement pas de Larcenet… Le scénario est lui aussi très bon, avec une bonne dose de n’importe quoi (situations et vocabulaire), mais avec aussi une intrigue qui tient la route, avec un retournement marrant à la fin. Il serait intéressant que les lecteurs habituels du Valérian de Christin et Mézières lisent cet album, et l’avisent : je serais curieux de lire ce qu’ils en pensent. Par ailleurs, si j’ai l’occasion, je jetterai un coup d’œil sur la série originelle, pour la découvrir, mais aussi pour apprécier la "relecture" qu’en a faite Larcenet.
Plus près de toi
La seconde guerre mondiale, des sénégalais enrôlés dans l'armée française pour combattre en Europe, et un album qui s'entame sur une scène d'enfants se recueillant sur la tombe de soldats morts pour la France... Forcément, on se dit que ça va mal finir et que le récit ne sera pas des plus gais. Et pourtant cette bande dessinée suinte d'optimisme et de bonne humeur. C'est l'histoire d'un élève-séminariste de Dakar qui se retrouve forcé de rejoindre les rangs des tirailleurs sénégalais au sein desquels son éducation et son caractère bien formé vont rapidement l'élever au rang de sous-officier. Fait prisonnier, il est déporté avec ses compatriotes dans un village Breton par les allemands qui vont les y utiliser comme aides pour les travaux des fermiers locaux. Et c'est là que, malgré les conditions de l'Occupation, va se former un tissu social plein d'humanité où les sénégalais, les bretons et les allemands vont vivre en bonne entente tant que la cruauté de la guerre ne les attendra pas. C'est une lecture très agréable mettant en scène des personnages originaux qu'on prend plaisir à suivre. Les décors du Sénégal en 1939 puis de la Bretagne campagnarde durant la seconde guerre mondiale sont intéressants et plutôt rares. L'ambiance est pleine de bienveillance et d'espoir, au point que cela manque parfois un peu de crédibilité face à tous ces sourires et ces échanges culturels, mais c'est un parti pris qui me plait et, dans tous les cas, on devine sans peine que les choses ne dureront pas de manière aussi heureuse dans le second tome. A cela s'ajoute le style graphique de Fournier, tout en douceur et en rondeurs, qui accroît l'ambiance de conte doux-amer de cette série. C'est un très sympathique premier tome et j'espère que la suite sera du même niveau.
Centaurus
Toujours le même protocole d'expérience sociologique pour Léo: on prend une micro-société humaine qui doit coloniser un monde nouveau, sans espoir de retour. En explorant les diverses possibilités de ce pitch de départ, on ne s'ennuie pas. On retrouve des points communs avec la série Aldébaran et ses suivantes (une jeune femme comme personnage clef, un vieille femme comme soutien, et autour des seconds rôles consistants, des inventions technologiques curieuses, des êtres vivants inquiétants mais pas encore très originaux dans ce premier tome) mais aussi des nouveautés : cette atmosphère tyrolienne du début qui montre un paysage très conventionnel peu habituel chez Léo, un pseudo-bucheron canadien, deux jumelles déroutantes... Le dessin est ici colorisé et ombré de manière un peu lourde (un coté pellicule allemande à la Derrick) voire fermée. Mais on ne peut pas s'empêcher d'être intrigué, et d'avoir envie de savoir ce qui va arriver à ce groupe qui part en reconnaissance vers un monde inconnu.... Après la lecture des deux tomes suivant et des autres avis, je suis amusée de l'agacement de Mac Arthur a propos de la scientifique... Une formation scientifique n'empêche pas de dire des banalités dans les moments déstabilisants... Pour l'histoire, elle continue de me captiver, même si les péripéties sentimentales prennent peut-être un tour de reality-show par moment. Un peu de frivolité est peut-être nécessaire pour faire avaler l'angoisse de la situation. Toujours des bestioles agressives, des énigmes, des complots, des indices qui ne concordent pas... Bref c'est bien ficelé, et les dessins des personnages, un peu figés, (avec un coté Martine à la plage, désagréable) sont compensés par des situations pleines de suspens, et des dialogues assez vraisemblables. Les décors très réalistes sont à observer...Ils vont prendre une importance inattendue dans l'intrigue. Pour les fans d'Aldébaran c'est incontournable, pour les autres... Faut essayer.
Tony Chu Détective Cannibale
Je commencerais simplement en remerciant Paco dont la critique de cette BD m’a donné envie de la lire. Cette série est simplement énorme. Les auteurs sont à mon avis complètement barrés pour imaginer un truc pareil, mais j’y adhère sans mesure. On sent que les auteurs sont vraiment relâchés dans ce qu’ils font, le rythme du récit colle parfaitement aux aventures de ce détective cibopathe. Ces dernières sont servies par un trait dynamique et des dessins riches en détails. A ce sujet, la version française est bien faite avec un vrai travail sur la qualité des traductions. Côté scénario, pas évident d’en parler sans trop en dire, car découvrir cet univers fait partie des plaisirs de la lecture. Mais les « épisodes » s’enchainent sans baisse de rythme et chaque tome de l’édition française nous laisse dans l’impatience de lire la suite. Et les auteurs semblent ne rien se refuser. A découvrir. Mise à jour après la lecture des 12 tomes de la série : Je me tate à aller jusqu'à culte, mais on est au moins à 4,5/5. Peut être quelques légers essoufflements à noter de temps en temps, mais l'ensemble reste quand même puissamment génial. Sans rien spoiler, la conclusion est sans concession et montre toute la détermination des auteurs à mener leur barque où ils le souhaitaient. Le dessin reste riche et plein de détails tout le long de la série. On voit apparaître de-ci de-là (pas facile à placer celui là!) des privates jokes assez ouvertes pour être comprises par le lecteur. Du ton très léger du début, on suit l'histoire petit à petit vers un univers un peu plus sombre. Les personnages s'étoffent au fur et à mesure que l'histoire avance de façon construite, leurs relations gagnent en profondeur. On n'est pas dans de la bande dessinée hautement psychologique, mais l'ensemble reste cohérent du début à la fin. Je recommande les yeux fermés (pas facile pour lire une bd) cette série, qui manie humour et originalité avec une finesse suffisamment rare pour être notée. Mangez du poulet et lisez Tony Chu!
Une génération française
Une génération française s’annonce être une série fleuve où l’on va suivre le destin de trois personnages. Ainsi, la suite directe du tome 1 se fera dans le tome 4 et ainsi de suite. Il y aura une première saison puis d’autres qui suivront. Il faut le savoir avant de s’embarquer dans cette longue aventure surtout pour un achat. Les lecteurs ont trop souvent été pris comme des vaches à lait. Il faut par conséquent avoir un peu de méfiance vis-à-vis de ces séries concepts. Ceci dit, cela ne m’empêche pas de décerner un 4 étoiles car la lecture de ce premier tome a été plutôt convaincante. On assiste à la débâcle de la première armée du monde à savoir l’armée française face au génie de la deutsche qualitât. L’histoire individuelle est mêlée avec des séquences de la grande histoire comme pour souligner le contexte de l’époque. Ainsi, on peut voir les tirades assassines du colonel De Gaulle ou encore l’inimitié entre Edouard Daladier et Paul Reynaud. On sait que ces deux hommes politiques ont précipité la France dans le gouffre ainsi que le généralissime Gamelin qui a brillé pour son incompétence notoire en pensant par exemple que la forêt des Ardennes était infranchissable. Pour autant, on ne leur demanda aucun compte à la fin de la Seconde Guerre Mondiale en se concentrant surtout sur les hommes de Vichy qui ont également servi de paratonnerre. C’est intéressant de voir une réécriture de l’histoire qui pourra tromper la plupart des lecteurs mais bon, c’est une vision qu’il faudra respecter. Pour le reste, j’ai trouvé le graphisme fort agréable et précis ce qui procure un véritable plaisir de lecture. C’était très fluide avec des péripéties certes attendus mais assez bien exploités dans ce série chorale. Les personnages sont suffisamment intéressants pour suivre leurs péripéties face aux déchaînements de la grande Histoire.
Au coeur de la tempête (Voyage au coeur de la tempête)
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un album de Will Eisner que je n'avais jamais lu et j'ai été bien content lorsque je suis tombé sur cet album que je ne connaissais pas du tout ! Eisner raconte sa vie lors de son engagement durant la seconde guerre mondiale et aussi l'histoire de sa famille. C'est une vraie saga familiale racontée de main de maître par Eisner. Dès les premières pages j'ai retrouvé ce que j'aime chez cet auteur : un dessin excellent qui fait partie de mes styles préférés et une manière de raconter qui rend n'importe quelle anecdote intéressante. On a droit à une galerie de personnages terriblement humains et l'auteur en profite pour montrer le racisme et l’antisémite des États-Unis de cette période. À lire si on aime l'auteur. Ceux qui sont allergiques à ses romans graphiques peuvent passer leur chemin sans problème.