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Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Largo Winch
Largo Winch

Cette célèbre BD typiquement commerciale explore le monde financier au travers un héritier hors du commun: jeune, beau et à qui tout réussit. Sa générosité et son humanisme vont être confrontés aux requins de la finance. Jusqu’au 6ème tome, c’est réellement passionnant car on explore le monde financier dans tous ses états avec une intrigue qui allie business et action. Après, c’est un cran en dessous bien que les deux derniers volumes remontent un peu dans mon estime. En effet, le 7ème tome à savoir "la Forteresse de Makiling" paru en 1996 marquait une nouvelle direction pour la BD, laissant l'univers de la finance et de ses complots pour lui préférer des récits d'aventures exotiques. Le scénariste Van Hamme s’essouffle ces dernières années dans l’exploitation commerciale à tout va. Le héros s’en tire toujours à la fin, cela devient presque énervant car archi conventionnelle. Il n'y a guère de psychologie propre à ce personnage très stéréotypé. C’est réellement dommage. Cependant, bonne nouvelle : Van Hamme a très vite compris le message de ses lecteurs et il s'applique à nouveau à trouver des scénarios originaux. Il cisèle son découpage avec efficacité et dynamisme. Il n'y a aucun temps mort ou de scènes superflues. Peu de scénariste sont capables de produire un récit avec autant d'efficacité. C'est bien là l'ultime marque d'un auteur qui était d'emblée mon préféré. Le fait qu’une BD soit commerciale ne me déplaît pas pour autant. Quand je lis un Largo Winch, je passe un bon moment de détente même s’il y a les ingrédients habituels du genre. Le plaisir de la lecture compte beaucoup dans mon appréciation personnelle. Par ailleurs, ce "milliardaire en blue jeans" ne se contente pas d'être beau, riche et doué pour l'action: il est aussi décidé à se servir de sa fortune pour mettre en pratique ses convictions humanistes. Respect pour Mister Winch! Que dire également des personnages secondaires qui sont devenus un atout majeur pour la série: on suit avec une certaine délectation les frasques de Simon Ovronaz et on rigole toujours de l'attitude très conservatrice de Dwight E. Cochrane, le numéro 2 du groupe W. Je dois avouer que cette série est de l'une qui m'a fait apprécier la bande dessinée en général. C'était pour moi une grande révélation à l'époque de sa découverte. J'ai quand même hésité à mettre la note Culte sur cette série tant décriée. Je franchis le pas afin d'être en accord avec moi-même. Bon, je réalise qu’avec une telle note pour une telle série, je vais basculer dans la catégorie des lecteurs « grand public » du genre populaire. Cependant, j’assume totalement mes choix étant prêt même à les revendiquer ! Le succès du film tiré de la bd prouve que cette série est bien au-dessus du lot, qu'elle a marqué toute une génération. Il faut dire que depuis sa création il y a plus de 20 ans, Largo Winch est devenu une série culte, un véritable phénomène éditorial appuyé par un solide accompagnement marketing à la sortie d’une nouveauté ou d’une adaptation audiovisuelle. Onze millions d'albums se sont vendus dans le monde. Les adaptations cinématographiques s'enchaînent entraînant une nouvelle notoriété à ce personnage à travers un public qui ne lira jamais une bd. A noter que le scénariste Van Hamme a passé le relai totalement à partir du tome 21. Cela se ressent bien évidemment mais bon. Il est vrai que cela donne n'importe quoi au niveau du scénario puisque ce bon Largo compte faire revenir son siège fiscal aux USA afin de payer ses impôts comme tout bon citoyen. La crédibilité en prendra un sacré coût. Pour le fun, je vais détailler mes notes album par album : Tome 1: L'héritier Tome 2: Le groupe W Tome 3: OPA Tome 4: Business Blues Tome 5: H Tome 6: Dutch Connection Tome 7: La forteresse de Maikiling Tome 8: L'heure du tigre Tome 9: Voir Venise... Tome 10: ... et mourir Tome 11: Golden Gate Tome 12: Shadow Tome 13: Le prix de l'argent Tome 14: La loi du dollar Tome 15: Les trois yeux du gardien du Tao Tome 16: La Voie et la Vertu Tome 17: Mer noire Tome 18: Colère rouge Tome 19: Chassé-croisé Tome 20: 20 secondes Tome 21: L'étoile du matin Tome 22: Les voiles écarlates Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5

14/02/2007 (MAJ le 25/10/2017) (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Châteaux Bordeaux
Châteaux Bordeaux

La couverture est de toute beauté. C'est même la plus belle de l'année à mon sens. Elle invite véritablement à découvrir cette bd tel un bon vin que l'on déguste paisiblement au milieu d'un vignoble. Une belle jeune femme va reprendre l'exploitation d'un domaine dans la région de Bordeaux suite au décès d'un père distant. Elle va être confrontée à ses deux frères ainsi qu'à une multitude d'ennemis cachés qui ont des visées sur le devenir des terres de son enfance. Il lui faudra de l'humilité et du courage pour relever le défi et sauver l'entreprise familiale d'une faillite annoncée. C'est vrai que la trame de cette saga au coeur du Médoc est plutôt classique. Cependant, j'ai apprécié sa redoutable efficacité. J'avais peur d'un repompage tiré des fameuses Gouttes de Dieu dont le synopsis était plutôt ressemblant. Pour autant, le récit va prendre une autre dimension plus mélodramatique et surtout une autre direction. On se situe un peu dans l'ambiance d'un Dallas du vignoble à la manière des Maîtres de l'Orge pour ne citer qu'un exemple. J'ai aimé ce côté un peu terroir dans la description des métiers du vin. C'est introduit tout en finesse. Par ailleurs, le dessin est sublime par cet aspect réaliste qui fourmille de détails. La maîtrise du scénario semble parfaite. A travers chaque tome, on découvre un aspect et une facette du vin. Que cela soient les différents millésimes ou les classements, pour ne citer qu’un exemple. On se rend compte qu’il y a beaucoup de métier autour du vin avec ses différentes spécialités pour passer de la récolte du raisin à la table : l’œnologue, le vendangeur, le courtier ou encore le négociant. La lecture du tome 2 confirme tout le bien que je pensais de cette série. Il commence à y avoir une âme dans la reprise de ce domaine vinicole au coeur du Médoc à savoir le Chêne Courbe. On arrive à sonder les profondeurs de la terre et des racines de ce domaine tant convoité. On voit également le rapprochement de cette série avec les fameuses Gouttes de Dieu mais en moins comique, sur un registre plus drame familial. C'est certainement ce qui va faire la réussite de cette saga qui est riche de précision et de réalisme. On voit d'ailleurs l'apparition du célèbre Michel Rolland dans son propre rôle. Cela donne de la crédibilité à l'ensemble. Oui, nous avons là un grand cru 2012. Le tome 3 a une magnifique couverture qui renoue avec la beauté de la première. Au niveau de l'intrigue, cela se corse un peu et on en apprendra davantage. Il reste toujours le charme de découvrir du bon vin notamment lors de la séance de dégustation. J'admire la pugnacité d'Alexandra Baudricourt à vouloir conserver à tout prix le domaine familial malgré l'adversité et les coups foireux de la belle-soeur avide d'argent. C'est encore un épisode plein de saveur à consommer sans modération. Le tome 4 poursuit une intrigue plutôt efficace avec des retournements de situation. On en apprend toujours davantage sur les secrets de cette famille de vigneron. Alexandra semble relever la tête pour poursuivre son combat et produire une cuvée digne de ce nom. Il y aura encore de belles séquences qui nous font découvrir le monde du vin. Bref, une fresque familiale à réserver aussi bien aux amateurs de grands crus qu'aux néophytes comme moi. Que dire du tome 5 ? Cela semble être un tome de transition qui règle un peu les comptes avec le passé. On aura droit à une petite escapade américaine à Atlanta qui n'apporte pas grand chose à la trame générale du récit. C'est comme si on rajoutait artificiellement des épreuves à la pauvre Alexandra. Il y aura également un coup de projecteur sur la domestique qui donne tout son salaire à un affreux racketeur. Bref, la crédibilité semble prendre un sacré coup! Cependant, le pire est l'erreur grossière qui est commise. En effet, l'action se passe en 2008 car la date est précisé d'emblée à l'ouverture de ce tome. Par la suite, quand Alexandra se recueille sur la tombe de son défunt père, on peut lire qu'il s'est éteint en 2010 soit 2 ans après dans le futur. Encore une fois, je ne pardonne pas aux auteurs de commettre ce genre d'erreurs. Il faut se relire avant de mettre en vente des milliers d'exemplaires. L'amateurisme n'a pas de place à ce niveau. En conclusion, un mauvais millésimé malgré le classement ! Le tome 6 affiche une belle couverture. Il faut dire qu'Alexandra est une magnifique demoiselle ayant beaucoup de ressources. La saga au coeur du Médoc se poursuit avec ses drames et ses complots familiaux. On en apprendra un peu plus également sur le métier de courtier. Le vin est véritablement au coeur de cette intrigue pour notre plus grand plaisir de dégustation. A la lecture du tome 7, on en apprend toujours davantage sur les secrets de cette famille de vigneron. Alexandra semble relever la tête pour poursuivre son combat et produire une cuvée digne de ce nom. Il y aura encore de belles séquences qui nous font découvrir le monde du vin. Les vendanges constituent une étape forte importante. Avec le tome 8, on part à la découverte du négociant, qui sert d’intermédiaire entre le producteur de vin et les acheteurs. Le métier a beaucoup évolué puisque autrefois les négociants possédaient leur propre unité de production qu’ils ont dû abandonner au début des années 90. En effet, il y a eu beaucoup d’évolution technologique qui nécessitait des investissements de plus en plus coûteux. Le négociant s’est ainsi peu à peu repositionné sur le cœur de son métier, à savoir le commerce. On a envie de se plonger dans ce « Châteaux Bordeaux ». Cela promet d’être un grand cru de bd ! Cependant, inutile d’attendre des années que cela mûrisse ! Vous pouvez y goûter sans modération !

21/05/2011 (MAJ le 25/10/2017) (modifier)
Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Walking Dead
Walking Dead

J’ai enfin pris connaissance de l’œuvre qui révolutionne actuellement le genre des histoires de zombies. Cela faisait un bon petit moment que je voulais mettre la main dessus. C’était pour moi la dernière série d’importance que je n’avais pas encore lue à ce jour. Je dois avouer que j’ai adoré littéralement. Le scénario est terriblement efficace. Je comprends que le cinéma ait également des visées. D'ailleurs, la série a fait un carton dans un genre qui n'est pourtant pas populaire chez la ménagère de moins de 50 ans. J'avoue aisément posséder toutes les intégrales et que c'est l'une de mes séries préférés. Cependant, c'est bien la bd qui m'a amené à la TV et non l'inverse. L’action ne sera pas pour autant omniprésente. L’auteur laisse le temps au récit de s’installer sur une ambiance de fin du monde. J’ai juste déploré que le début commence sur une idée déjà exploitée par le film 28 jours plus tard de Danny Boyle. Fort heureusement, le reste va se démarquer assez rapidement. On dévore littéralement chaque tome. Je constate également que cela reste bon même sur la durée. Il y a une virtuosité dans l’écriture de chaque scène qu’on ne peut qu’admirer. Le travail est remarquable également d’un point de vue graphique. Il y a un côté terriblement humain qui n’est pas habituel au genre. On découvre toute une galerie de personnages avec leur psychologie propre ainsi que leurs réactions face aux difficultés rencontrées. Par ailleurs, le danger semble émaner de partout. Il y a un côté imprévisible qui fait frissonner. Le tome 8 marque d'ailleurs un sommet inégalé. On se rend compte que tout est malheureusement possible dans l'horreur. Le tome 14 nous rappelle également qu'aucun personnage principal n'est à l'abri. On regrettera la disparition de personnages qu'on aimait bien mais il y a toujours les autres. Rick demeure le pilier central. L'auteur a une formidable capacité à renouveler le récit pour maintenir le suspense à son comble. Le tome 22 marque une rupture également temporelle qui relance tout l'intérêt de la série. Que dire également du tome 24 dont la fin nous laisse véritablement sans voix ? On passe certes d'un ennemi terrifiant à l'autre. Cependant, cela sera un véritable rebondissement du scénario que l'on n'attendait pas. Il ne s'agit plus de survivre face à un psychopathe mais c'est plutôt un choix de civilisation sur un mode de reconstruction du monde. Le tome 26 marque le retour d'un grand méchant que l'on attendait plus. Il revient encore plus machiavélique et fou que jamais. Il faut dire que le public l'aime bien et en redemande. Je connais dans mon entourage une femme fou d'amour pour lui: c'est dire. On est juste un peu étonné de la direction prise par le scénario. C'est un virage à 180 degré. Il est vrai que le tome 27 apporte encore des revirements, des situations inattendues. On regrette juste la disparition un peu trop brutale d'un leader pour les chuchoteurs mais qui sera vite remplacé. On atteint encore des sommets dans la lecture plaisir ce que confirme d'ailleurs le tome 28 alors qu'au niveau de la série TV, on constate un véritable essoufflement à partir de la saison 7. Je suis bluffé par le fait que les scénaristes ont su redynamiser la série après autant de tomes. J’aimerais pouvoir encore découvrir des séries de cette intensité et de cette qualité. Je sais que cela va devenir de plus en plus rare… J'ai acheté toute la série d'un seul coup : c'est dire que je n'avais pas eu un tel coup de cœur depuis fort longtemps. C'est une série que je qualifie de culte car elle va révolutionner le genre. Et puis et surtout, au fil des tomes, on sent une montée d'intensité qui ne se dément pas après pourtant plus de 20 tomes. C'est tout bonnement extraordinaire ! Note Dessin: 4.25/5 - Note scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4,5/5

24/08/2011 (MAJ le 25/10/2017) (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Astérix
Astérix

Astérix est une bd totalement incontournable érigée en véritable monument culte. Il a baigné toute mon enfance et plus encore. Il s'agit probablement de la bande dessinée française qui a connu le plus de succès, avec 325 millions d'albums vendus dans le monde en 107 langues et dialectes. :: C'est un personnage qui existe depuis près de 50 ans. Il a vu le jour dans le premier numéro du journal Pilote en octobre 1959. Petit, pas très beau, il est le portrait fidèle du gaulois finalement assez proche du français avec ses qualités et ses défauts: râleur, bagarreur, têtu et colérique mais également sympathique, courageux, généreux, rusé et fidèle. Il est l'image du copain que nous aimerions tous avoir. Ceci explique probablement l'une des raisons de son immense succès. Le meilleur ami d'Astérix est Obélix qui l'accompagne dans toutes ses aventures. Ce personnage emblématique de la série apparaît dès la première page du premier album même s'il ne lui est donné un véritable rôle que dans le deuxième "la serpe d'or". Il est finalement le parfait complément d'Astérix: gourmand, susceptible, soupe au lait et sensible. Obélix passera rapidement du statut de faire valoir à celui de héros à part entière. Des albums lui feront la part belle. A eux deux, ils sont les deux principaux défenseurs du village d'irréductibles. La Gaule est en effet envahie par les forces romaines. Toute la Gaule? Non, il n'y a que ce village peuplé d'irréductibles Gaulois qui résistent encore face à César grâce à la potion magique concoctée par le druide Panoramix. Quand j'étais plus jeune, j'avais tendance à penser que cette bd véhiculait la dangereuse idée qu'il fallait boire une sorte de drogue pour faire face à l'adversité et que sans cela, on était perdu. Cette force n'était donc pas naturelle un peu comme ces sportifs qui prennent des dopants pour réussir à gagner... J'aurais bien aimé au fond de moi que ces gaulois y arrivent sans utiliser ce subterfuge bien pratique. Cependant, il ne faut pas oublier non plus le fidèle compagnon de notre duo de Gaulois à savoir Idéfix. Il n'apparaîtra qu'à partir du cinquième album (Le tour de Gaule). De nombreuses personnalités existantes ou ayant existé sont apparues au fil des albums successifs, sous forme de clins d'œil humoristiques (ex: Lino Ventura dans la Zizanie, Guy Lux dans le domaine des Dieux, Jacques Chirac dans "Obélix et compagnie", les Beatles dans "Astérix chez les Bretons", plus récemment Arnold Schwarzenegger dans "Le ciel lui tombe sur la tête"). Cependant, ce n'est pas tout. Des personnages d'autres bd y apparaissent également: ainsi le Marsupilami dans "le combat des chefs", les Dupondt de Tintin dans "Astérix chez les Belges", le vizir Iznogoud est évoqué dans "Astérix chez Rahazade". Je pense que le succès mérité de cette série s'explique par le fait que l'humour s'adresse à toutes les tranches d'âge. Les enfants apprécient le dessin et les situations cocasses ainsi que l'effet burlesque de l'histoire alors que les adultes apprécient la parodie de l'histoire officielle et les différentes références culturelles. La série offre beaucoup d'anachronisme au lecteur pour souligner un trait bien précis (exemple: Lutèce sous le flot de la circulation...). Par ailleurs, depuis le début de ses aventures, Astérix visite un pays ou une région différente un album sur deux. On a alors l'occasion de se rendre dans de nombreuses contrées loin de son village. Les albums avec le regretté scénariste Goscinny sont drôles et inventifs (soit les 24 premiers volumes qui étaient édités chez Dargaud qui en a perdu les droits en 1998 suite à des séries de procès intentés par Uderzo). La mort en 1977 de René Goscinny a entraîné un ralentissement dans la fréquence de parution des albums, Uderzo faisant maintenant les dessins et les textes. Le grand fossé devient l'album de la transition. Quel titre prémonitoire quand même !!! Les albums relevant des Editions Albert-René plongent outrancièrement dans l'exploitation commerciale. Le dernier en date est réellement un désastre (quelle idée que de faire intervenir des extraterrestres!) et jette un réel discrédit sur la série. Uderzo est maintenant âgé de plus de 70 ans et gère le plus grand empire de bande dessinée dans la francophonie. Et il n'a pas peur de dénaturer le mythe Astérix en clamant: "Il n’y a pas de raison que les extraterrestres ne nous aient pas visités du temps des Gaulois. C’était mon idée de départ. J’ai voulu représenter ces extraterrestres sous la forme de la science-fiction des mangas et des bandes dessinées américaines avec leurs caractéristiques, comme ces Américains qui débarquent triomphalement en Irak. " Ce tome a battu tous les records de vente avec la complicité de la presse qui n'a rien eu à redire à de rares exceptions près... J'aimerais réellement que Uderzo s'arrête car les aventures d'Astérix s'engouffrent de plus en plus vers la voie du paranormal ou du fantastique. Le petit village gaulois est en train de devenir une entité de super héros modernes et perd son âme d’album en album. Les albums d'Uderzo s’égarent complètement de l’esprit originel de l’œuvre depuis la disparition de Goscinny. Aujourd'hui, Astérix est un nom qui se vend à lui tout seul. L'histoire, l'humour, le scénario... tout cela passe au second plan! C'est bien dommage qu'il ne confie pas le scénario à quelqu'un digne de ce nom afin de se faire aider! Cependant, il faut reconnaître qu'Uderzo reste un excellent dessinateur qui a un sens intuitif de la mise en scène, du gag visuel, de l’expressivité et de la caricature ! Et puis, tout ce qu'il a scénarisé n'est pas mauvais: j'ai bien aimé par exemple "l'Odyssée d'Astérix". Le public est donc, globalement, légitimement déçu. C’est un fait que personne ne peut nier! Et pourtant, dans la préface du livre d'or du 50ème anniversaire d'Astérix et Obélix (1.2 millions d'exemplaires!), il en rajoute en fustigeant ces imbéciles qui possèdent cette immense vertu de toujours croire à ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent et ce qu'ils écrivent. Il n'a toujours pas compris que le public voulait qu'Astérix poursuive ses aventures après la mort de l'un de ses deux pères: c'est une évidence. Cependant, le public voulait également retrouver des aventures dignes de ce nom. Dans les 4 derniers tomes qui sont sortis, deux sont des commémorations pompeuses et les deux autres des catastrophes sans nom. Bien entendu, le succès n'a jamais été démenti et c'est sur ce phénomène que l'auteur se base pour se justifier (le phénomène Besson). Juste une petite parenthèse pour dire que cela me fait sourire un peu quand on compare cette série avec De Cape et de Crocs qui est fortement apprécié sur ce site pour de très bonnes raisons. De Cape et de Crocs s'est vendu à tout casser à moins de 100000 exemplaires par tome. On est loin du succès d'Astérix en terme de chiffres et de notoriété et il en faudra des renforts pour que cette série puisse un jour percer le marché ne serait-ce que français. Bien entendu, en terme de qualité, cela reste le digne successeur mais cela ne se popularisera pas pour autant. C'est bien ce qui est malheureux car le public est vampirisé par quelques titres phares qui ne sont pourtant plus les meilleurs dans leur catégorie. Nous, lecteurs et passionnés, nous allons plus loin dans notre démarche car nous nous intéressons à ces titres injustement oubliés. Pour juger de la série des Astérix, il faut également regarder l’ensemble de l’œuvre et là il n'y a pas photo! Astérix a incontestablement beaucoup apporté à la bande dessinée. Il a fait passer celle-ci de statut de maladie infantile à celui d'art respectable. C'est objectivement une bd culte. Le cinéma s'est maintenant emparé de notre petit héros mais je n'approuve pas vraiment cette démarche. Il y a une magie dans la bd que le cinéma ne pourra jamais reproduire même à coup de millions d'euros ! De toute façon, le dernier film "Astérix et les Jeux Olympiques" n'est qu'une débauche d'effets spéciaux, de guest-stars et de peoples. Cela se devait être le film le plus proche de la bd, sans blague! Le 35ème Astérix sera celui du passage à un nouveau relais d'auteurs à savoir Didier Convard et Jean-Yves Ferri. Il était temps ! Visiblement, cela n'a pas empêché le succès des ventes et de la série qui ne démord pas. Il s'agissait de faire oublier la déception liée aux derniers albums. De ce côté là, c'est plutôt réussi car le niveau se relève sans atteindre celui de la belle époque de Goscinny qui semble irremplaçable. Certes, les ingrédients sont là : les romains, les pirates, le barde, les disputes entre Astérix et Obélix... Cependant, j'ai l'impression qu'on tourne toujours en rond. Certains jeux de mots et calembours ne fonctionnent pas. On sourit car c'est quand même sympa de retrouver nos héros d'enfance. Bref, c'est ni bon, ni mauvais. Le 36ème tome confirme cette vision des choses. Je pense qu'on n'a pas confié Astérix au meilleur scénariste de France. Je me demande qu'est-ce que cela aurait donné avec Joann Sfar ou encore Manu Larcenet. Il manque une certaine créativité afin de booster une licence très lucrative. Et pourtant, cela a été l'ouvrage le plus vendu en France en 2015 avec 1.6 millions d'exemplaires écoulés. C'est dans ces cas-là que je me dis qu'être numéro 1 des ventes ne fait pas forcément la meilleure bd en termes de qualité. C'est surtout la notoriété de ce titre qui fait le reste. Ce n'est point mérité et cela cache toutes les autres bonnes bd qui ne feront pas 10000 exemplaires. Pour autant, je dois dire que le 37ème tome sur la Transitalique est plutôt une belle aventure qui renoue un peu avec le passé lorsqu'on allait à la découverte des autres régions du monde. Il n'y aura pas réellement de surprise ou de créativité mais cela demeure plaisant à la lecture. Je retiens surtout une énorme campagne publicitaire qui va assurer les arrières et la pérennité de cette série. Quelque chose s'est véritablement perdu et on ne le retrouvera plus jamais. Au niveau du dessin, c'est du très bon travail. Une belle critique sur le sport et les tricheries ou l'idolâtrie exagérée pour certains sportifs peu méritants. Juste pour le fun, je me suis amusé à noter chacun des titres de la série: Tome 1: Astérix le Gaulois Tome 2: La serpe d'or Tome 3: Astérix et les Goths Tome 4: Astérix gladiateur Tome 5: Le tour de Gaule d'Astérix Tome 6: Astérix et Cléopâtre Tome 7: Le combat des chefs Tome 8: Astérix et les Bretons Tome 9: Astérix et les Normands Tome 10: Astérix légionnaire Tome 11: Le bouclier Arverne Tome 12: Astérix aux jeux olympiques Tome 13: Astérix et le chaudron Tome 14: Astérix en Hispanie Tome 15: La zizanie Tome 16: Astérix et les Helvètes Tome 17: Le domaine des Dieux Tome 18: Les lauriers de césar Tome 19: Le devin Tome 20: Astérix en Corse Tome 21: Le cadeau de César Tome 22: La grande traversée Tome 23: Obélix et compagnie Tome 24: Astérix chez les Belges Tome 25: Le grand fossé Tome 26: L'odyssée d'Astérix Tome 27: Le fils d'Astérix Tome 28: Astérix chez Rahâzade Tome 29: La rose et le glaive Tome 30: La galère d'Obélix Tome 31: Astérix et Latraviata Tome 32: Astérix et la rentrée gauloise Tome 33: Le ciel lui tombe sur la tête et encore! le pire jamais réalisé ! Tome 34: L'anniversaire... le livre d'or Tome 35: Astérix chez les Pictes Tome 36: Le papyrus de César Tome 37: Astérix et la Transitalique Tome 38: La fille de Vercingétorix Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

14/02/2007 (MAJ le 25/10/2017) (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Lendemains de cendres
Lendemains de cendres

Voilà ! Voilà ! Ca, mes amis, c'est de la BD documentaire comme il FAUT en lire, et non pas se contenter de l'envisager. Ca, c'est le genre de BD dont la lecture devrait être obligatoire au collège ! Parce que ce n'est pas juste un documentaire ! La BD est sur la guerre du Cambodge, certes, mais surtout elle traite de tout ce qui se passe durant cette guerre atroce (en même temps, quelle guerre ne l'est pas ...). Car si, comme moi, vous ne connaissez des guerres asiatiques du vingtième siècle que la guerre du Vietnam et vaguement les Khmers rouges, cette BD remet les pendules à l'heure sur ce qu'il s'est passé il y a moins de cinquante ans dans cette partie du monde. Et ce fut loin d'être beau ! Mais ce que j'ai particulièrement aimé dans cette BD, c'est que loin de se contenter de décrire au travers d'un personnages les affres de la guerre, l'auteur rajoute des précisions qui éclaircissent bien plus sur tout ce qui a eut lieu autour (et notamment en Thaïlande par exemple). C'est des ajouts qui renforcent encore plus le sentiment d'horreur de cette guerre, qui a vu la mort de tant de cambodgiens déjà affaiblis par un des pires systèmes que le monde ait connu. Le dessin est particulier, retranscrivant une atmosphère propre au récit, mais avec quelque chose donnant ce côté sale. C'est bien puissant au niveau de l'immersion, et efficace également. Bref, je ne serais pas plus long pour vous le conseiller : cette BD mérite qu'on s'y attarde, deux fois plutôt qu'une. Ne serait-ce que pour comprendre dans quel monde on vit, il faut lire cette BD. Ce genre de guerre est bien trop proche de nous pour qu'on puisse la considérer comme du passé lointain. Remettre en tête ce que c'est que la guerre, c'est peut-être d'autant plus crucial aujourd'hui, dans notre démocratie qui n'hésite pas à la faire chez autrui.

24/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Clara (Lemoine-Cécile)
Clara (Lemoine-Cécile)

Un album remarquablement bien fait. Et j'insiste sur le côté remarquable, parce que c'est vraiment rare de voir une production à destination des enfants traiter de sujets aussi graves, mais surtout le faire aussi bien. La thématique de la maladie et de la mort d'un parent est pas évidente à traiter, et l'auteur arrive à le faire d'une superbe manière, avec une incursion dans le fantastique qui permet de développer ce qu'on ne peut pas forcément comprendre de but en blanc. C'est vraiment intelligent dans le propos, et rien que pour ça, je conseille la lecture. Ajoutons à cela le dessin, qui n'est largement pas en reste : c'est une petite merveille de couleur, de rondeur et de chaleur. Clairement à destination des enfants, et pourtant beau à l'oeil d'un adulte. Même si je me doute bien que ce n'est pas forcément le genre de BD qu'on a envie de faire lire à un enfant, je ne pense pas qu'elle doive être écartée aussi facilement pour cela. C'est suffisamment bien fait pour qu'on puisse leur faire lire, et dans le doute, gardez-le pour les adultes, j'en connais plus d'un à qui ça plaira.

24/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série L'Encre du Passé
L'Encre du Passé

Ca, c'est de la BD d'ambiance qui est particulièrement bien faite. On a beaucoup d'européens qui se lancent dans la BD "japonaisante", inspiré de l'histoire et les arts de l'archipel nippon, mais quand c'est aussi bien fait, ça fait plaisir. Rien que la scène des deux samouraïs qui se querellent me reste en tête pour son côté à la fois beau dans la mise en scène et pleine de sens. La BD allie un dessin très beau, efficace et qui donne une image plaisante du Japon féodal, avec une histoire simple mais efficace. C'est plaisant à lire et peu prise de tête, plein de beaux enseignements et de petits traits d'esprit que j'ai apprécié. Pour le coup, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, mais j'ai quand même été surpris du ton. Un plaisir de lecture, et j'ai hâte de le relire, de retomber dessus presque par hasard, et de me refaire une petite session de douceur.

24/10/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série En scène ! (Manga)
En scène ! (Manga)

J'ai emprunté cette série à reculons, persuadé au sujet et à la couverture d'y trouver un récit mièvre et rose bonbon pour pré-adolescentes fan de danse. Mais si la danse est clairement la passion des protagonistes et peut-être de l'auteure elle-même, ce manga réussit à la transmettre aux lecteurs grâce à un récit crédible, qui tient bien la route et intéresse le lecteur même s'il n'y connait strictement rien aux entrechats et autres tutus. Cela commence avec la découverte par la petite Kaneda, alors petite enfant, d'un amour fou pour la danse après avoir vu une voisine plus âgée se produire avec grâce sur scène. C'est décidé, elle va suivre des cours et si possible devenir un jour une vraie ballerine. Et c'est ainsi qu'on la suit année après année, de tome en tome, faisant ses débuts, ses premiers spectacles, ses premiers concours, et apprenant au fur et à mesure de nouvelles leçons toutes aussi importantes les unes que les autres, tant sur le plan de la technique, que de l’interprétation et de la valeur humaine. Elle aura des amies, des rivales, et certaines qui seront les deux à la fois. Et c'est raconté avec un bon rythme qui fait qu'on ne se lasse pas. C'est comme une succession de chapitres abordant des passages importants, tel concours, telle rencontre, tel cours, le tout agencé comme une vraie progression qui donne envie de voir jusqu'où elle pourra aller. Le ton est légèrement enjolivé pour permettre de garder une héroïne volontaire et souriante années après années mais il ne manque pas de réalisme pour autant. Et pour un néophyte comme moi, j'ai trouvé beaucoup de passages intéressants et d'autres, comme les spectacles et concours, racontés de manière prenante en laissant un zeste de suspense sur comment l'héroïne va jouer tel rôle ou réussir tel passage technique. Quant au dessin, il est sobre, élégant, et convient parfaitement par la représentation des corps de danseuses et de danseurs. C'est bien fait et même quelqu'un qui n'aime pas la danse à priori pourrait se laisser captiver sans s'en rendre compte.

24/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Barbara
Barbara

Bon, je ne veux pas m'étendre encore une fois sur une oeuvre de Tezuka (artiste dont j'admire quasiment toute la production), alors je me contenterais de dire que l'avis de Paco reflète très bien ce que j'en pense. Pour étayer un peu mes propos, je dirais que le dessin est toujours aussi bon que d'habitude, avec les mêmes qualités : clair, lisible, immersif, détaillé. C'est toujours aussi plaisant à lire, et je ne cesse d'être admiratif de sa capacité à nous faire comprendre avec si peu de traits. Niveau scénario, je remarque beaucoup avec celui-ci (que j'ai lu quasiment en même temps que Ayako) que Tezuka offre une vision de la société particulièrement violente envers les femmes (ce qui se voit également dans MW, Ikki Mandara, Kihirito ...). Aujourd'hui la parole se libère de plus en plus sur ce qu'elles subissent au quotidien, mais j'ai l'impression que Tezuka l'avait bien cerné à ce moment là déjà. Niveau profondeur, Tezuka est allé très loin entre la métaphore et la réflexion sur l'artiste, tout en offrant une histoire avec un sens complet, qui se développe et se conclut, ce qui n'est pas toujours le cas dans une métaphore aussi précise. Mais on ne glorifie pas un tel auteur sans raison, et cette production tardive confirme tout son talent. Je ne vais pas ajouter grand chose, au risque de faire de la redit d'avis précédent, mais ce manga est vraiment incroyablement bon. Très puissant, très bien développé, alliant réflexion intéressantes et considérations réussies, c'est du tout bon d'un bout à l'autre. Encore un manga que je range dans mon étagère des immanquables, où tronent presque tout ceux de l'auteur. Il est vraiment fort, vraiment.

24/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Kirihito
Kirihito

J'ai vraiment un dilemne à chaque fois que je note un Tezuka, parce que c'est quasiment toujours la même que je donne. Mais faut reconnaitre : quand c'est bon, c'est bon ! Et Tezuka, eh ben il est diablement bon ! Je ne vais pas revenir trop longtemps sur le dessin, qui est toujours dans la lignée de ce que fait Tezuka avec des personnages simplifiés et des paysages détaillés, mais ça marche toujours aussi efficacement. Surtout que les traits simplifiés conservent tout autant d'expressions, avec l'exagération qui lui est propre. Je pourrais vraiment tergiverser pendant des heures, mais c'est un dessin qui ne cesse de me surprendre par son habileté, entre efficacité et simplicité, lisibilité et ambiance. Pour l'histoire, c'est à nouveau tout le talent de Tezuka : chaque histoire est prenante, démarre vite, enclenche rapidement sur d'autres considérations et développent une flopée de thèmes chers à l'auteur. Ici le monde de la médecine, l'humanité, la religion, la maladie (et le rejet), ainsi que d'autres points sur le monde. C'est toujours dans une volonté très humaniste, caricaturant le racisme, la bêtise, la haine, les violences, mais avec une touche d'humanité sublime dans plusieurs personnages. Comme la plupart des autres Tezuka, c'est également noir (du genre noir charbon ...), avec des viols et des morts, des personnages brisés par la vie ou par les hommes, le rejet constant ... Tezuka n'en finit pas de la litanie des plaies qui rongent l'humanité, dont la plupart ne viennent que d'elle même. Je pourrais parler pendant longtemps de ce manga, mais si je dois comparer, il est un poil en dessous de Ayako et de Barbara, qui semblent vraiment être les chefs-d’œuvre de l'auteur (enfin, de ce que j'ai lu), mais ce manga là n'a surement pas à rougir devant eux. Il est très adulte, très dur, mais avec des messages qui sont fort. C'est vraiment surprenant à lire, comme toujours avec cet auteur, et je le recommande. Tezuka est le dieu du manga, et ce manga le prouve encore une fois. Ce qu'on pourrait considérer comme "moins bien" dans son œuvre est encore au-dessus de bon nombre du reste.

24/10/2017 (modifier)