Difficile de croire qu'une telle série comme Dr. Slump ait réussi à tenir sur 15 tomes (dans son édtion dite Ultimate) tant le pitch d'origine tient sur un ticket de métro. Et pourtant...
En 1980, Toriyama n'est pas encore l'auteur confirmé (et milliardaire) que tout le monde connait par Dragonball.
Non c'est un jeune auteur qui publie de petites histoires de 6 à 8 pages environ dans Shonen Jump de façon hebdomadaire sur un Savant pervers et génial qui crée un robot autonome parfait par pur ennui.
Ainsi nait Arale, androide féminin de 13 ans à la fois candide et myope mais dotée d'une force surhumaine que le fameux Docteur fait passer pour sa fille et qui va enchainer les gaffes et les bévues en tout genre.
Et ? Et c'est tout ! Toriyama profite de ce postulat à la Léonard (de Turk et de Groot) pour imaginer un village rempli de personnages les plus dingues possibles et d'un humour nonsensique propre à Gotlieb ou aux bouffonneries des Monty Python.
S'il est difficile de comprendre le but réel de toute cette histoire, Toriyama en fait le laboratoire idéal pour ses nombreux délires... Sur base d'humour scato (Aralé a une fascination pour le Caca), pervers (Dr. Slump ne pense qu'à mater des petites culottes) et idiot (tout le reste), Dr. Slump est un sacré mélange d'écriture automatique où tout peut basculer d'une case à une autre.
Brisant régulièrement le 4ème mur entre ses personnages de papier conscients d'être dans un manga et son lectorat, l'auteur se met aussi régulièrement en scène en n'hésitant jamais à fustiger son manque d'imagination ou ses limites graphiques (il confesse ne pas savoir dessiner les demoiselles de façon disctincte et variée d'où un gag récurrent où les personnages échangent leurs rôles).
Jamais méchant et constamment inventif en faisant évoluer ses personnages dans la durée et en créant de nouveaux mémorables qui interviennent régulièrement dans ce beau bordel de village Pingouin, Dr. Slump a rapidement acquis un statut culte mérité rafraichissant pour qui sait abandonner ses préjugés sur ce genre d'ouvrages vendu pour adolescent décérébré mais taillé pour divertir et surprendre.
Le style bien caractéristique de Toriyama avec ses arrondis cartoon rend l'ensemble hautement fréquentable et la série ne souffre pas trop d’essoufflement en cours de route même s'il est préférable de lire par doses homéopathiques l'ensemble comme tout récit humoristique prépublié dans un hebdomadaire.
Le seul reproche à l'ensemble serait pour ma part certains conclusions bien trop hâtives (dont l'auteur a souvent conscience, en rappelant parfois au lecteur qu'il ne lui reste plus qu'une case ou deux pour conclure ;) ) mais pour une œuvre aussi inclassable et irracontable, il aurait été dommage de rester dans la normalité ! King Nikochan forever !
"Petit poilu" est une petite bd muette destinée au jeune lecteur bien souvent pas encore en âge de savoir lire. Elle permet donc de se familiariser avec les codes de la bd tout en éveillant leur curiosité. Petit Poilu vit des aventures qui n’ont rien de rationnel mais qui respectent une certaine logique. Les enfants s’approprient donc l’histoire en interprétant ce qui se passe. Ca les stimule et développe leur imaginaire. C’est court, c’est chouette, c’est idéal pour une histoire avant d’aller au lit. Côté dessin, c’est rond, expressif et coloré … de quoi captiver l’attention des jeunes enfants.
A recommander pour les jeunes parents.
Cela finit par devenir une habitude, celle d'acheter "le dernier Lepage" les yeux fermés. Et bien, encore une fois, je n'ai nullement été déçu par son nouveau one-shot dédié au célèbre phare au large de l'île de Sein, Ar-Men, justement surnommée "l'Enfer des enfers".
Emmanuel Lepage ne se contente pas ici de retracer l'histoire de la construction difficile du phare, à travers l'histoire du jeune Fouquet Moizez, mais il nous relate aussi la vie de gardien de phare avec Gabriel. Avec lui, nous retrouvons les grandes légendes de la Bretagne avec l'Ankou mais aussi celle de la ville d'Ys (pour aller plus loin, écoutez " Gwerz Kêr-Is" de Yann-Fanch Kemeneur, c’est une merveille) qui nous hantent toujours (ah ! J’oubliais de dire que j’étais breton).
Outre le scénario où se mêlent histoires, légendes, documentaire et destin des hommes, ce qui fait la force de ce récit c’est évidemment le dessin d’Emmanuel Lepage qui prend toute sa démesure dans les planches de tempêtes nocturnes.
Après l’Antarctique, et Tchernobyl, j’ai l’impression que Lepage fait partager aux lecteurs des éléments encore plus déchainés, au large des pointes bretonnes.
Il faut noter qu’on peut prolonger le voyage avec le DVD (" les Gardiens de nos côtes ", documentaire de Herlé Jouon, avec Emmanuel Lepage ) qui est présent avec la première édition de cet album.
Un très bel album qui mérite d’être lu et relu.
Un régal pour les yeux, une très belle histoire d’hommes.
Avant tout, je dois préciser que je n'ai jamais lu le roman éponyme d'Alain Damasio mais à la lecture de ce premier opus, je me suis empressé de l'acquérir. C'est dire si cette bande dessinée a vraiment été une révélation pour moi.
Le dessin d'Eric Henninot avait déjà attiré mon attention avec son précédent album Fils du Soleil, mais là, je trouve le travail du dessinateur encore un cran au dessus.(D'ailleurs, j'ai l'impression de retrouver dans les visages, le style de Matthieu Lauffray dans Prophet, sur lequel Eric Henninot avait collaboré-tome 4-)
Pour s'en convaincre, il faut se lancer dans la lecture de la version noir & blanc de cet album, qui rend parfaitement hommage au style d'Eric Henninot. Même dépourvue de couleur, on sent les rafales de vent sur les pages et l'auteur donne vie à ce qui pouvait rester opaque pour le lecteur du roman comme "le port" ou encore "les chrones"
Étrangement, alors que tout se déroule dans de grands espaces, on a l'impression d'assister à un huis clos, à une confrontation entre les personnages formant la horde sur près de 80 pages.
En tout cas, je m'étais juré d'arrêter l'achat de nouvelles séries, en privilégiant les one-shot, promesse en l'air avec cet achat du tome 1, que je recommande vivement.
Considéré à juste titre comme l'un des mangas phare de l'horreur, Spirale propose dès le départ une ambiance particulièrement malsaine dès les premières pages.
Une petite ville côtière japonaise voit ses habitants subir la Malédiction de l'Uzumaki de façon presque sournoise. Coupé du reste du monde géographiquement, c'est le lieu idéal de succomber aux obsessions de la Spirale, à ses mutations et au réveil même d'une nature dangereuse, capable de réveiller ses morts ou de posséder des femmes enceintes.
Si les quelques phénomènes énumérés ici et là vous semblent grotesques, il faut dire qu'ils sont remarquablement intégrés dans un découpage en chapitres distincts sans lien commun au premier abord mais dont tous les mécanismes vont converger vers un troisième tome en guise de finalité et de recoupements.
Tous les protagonistes semblent attirés ou révulsés par tout ce qui ressemble de près ou de loin à une Spirale avant de mourir dans d'attroces souffrances.
Sans être gore, le récit est éprouvant car il distille malgré tout quelques images de souffrance physique ou mentale assez fortes pour que le lecteur s'en souvienne longtemps après sa lecture.
Junji Ito fait preuve d'une imagination souvent débordante et insuffle une certaine poésie macabre dans des dessins détaillés de toute beauté.
La ville de Kurouzou ressemble à celle de Twin Peaks avec une touche de grotesque supplémentaire. Le tout aurait pu être ridicule mais l'auteur surfe avec intelligence bien au delà des apparences pour livrer une œuvre sociale anxiogène très forte au visuel incomparable.
Pas nécessairement accessible pour tous les publics, cette curiosité possède néanmoins tous les atouts pour mériter son statut culte.
Une fois encore, voilà une production qui me fournit l’occasion de dire tout le bien que je pense de la collection « Métamorphoses » de l’éditeur Soleil. Barbara Canepa et Clotilde Vu ne dérogent pas à leur ligne éditoriale en nous proposant un écrin graphiquement très soigné pour une histoire enchanteuse qui nous transporte dans un univers fantastique intemporel. Et au regard de la teneur du récit, il semblait plus que logique que « La Grande Ourse » fasse partie de cette collection, car c’est bien de métamorphose dont il est question ici… Louise, la jeune héroïne, reviendra en effet de son périple littéralement transformée.
Entre livre jeunesse et conte philosophique, le récit nous entraîne vers une quête poétique aux accents subtils et littéraires. Rien d’étonnant quand on sait que la scénariste de l’ouvrage, Elsa Bordier, est passionnée d’écriture. En outre, le dessin de Sanoe sert magnifiquement l’histoire en mettant en images un monde féérique foisonnant de détails, indubitablement inspiré des œuvres de Miyazaki. Le travail sur la couleur est également sublime et rehausse encore davantage l’attractivité de l’objet. Les deux auteures semblent véritablement en symbiose parfaite. La narration va crescendo jusqu’à son apothéose, lorsque Louise et Phekda arrivent dans le palais céleste, où l’on assiste à une profusion enivrante de tons merveilleusement nuancés, en particulier dans les bleus.
Au propre comme au figuré, le tout est à la fois sombre et lumineux. Dans cette atmosphère fortement imprégnée d'onirisme, on frissonne en retrouvant ses peurs d’enfants mais on les surmonte en prenant conscience de la beauté parfois terrifiante du monde qui nous entoure. Le passage dans la forêt est à ce titre très emblématique : la nature peut s’avérer aussi cruelle qu’admirable, et n’est pas vraiment l’endroit le plus approprié pour les Bisounours.
« La Grande Ourse » est donc une vraie bonne surprise. Véritable ode philosophique à la vie et à la beauté, l’ouvrage se laisse autant lire que contempler. Et comme pourrait le laisser supposer la couverture, l’album n’est pas uniquement destiné aux jeunes filles en fleurs, car il traite aussi du deuil et de la mort. Bien entendu, il serait presque redondant de préciser que cela constitue une excellente idée-cadeau à l’approche des fêtes de fin d’année.
Parfait cet album pour mon 1000e avis ! :)
Ou comment allier plaisir personnel et plaisir de partager.
Car par certains aspects c’est un peu tout l’objet de cet album de Jean-Louis Tripp qui à travers un récit des plus personnels (sa vie sexuelle), s’interroge sur la notion de plaisir et sur la façon de le partager. Car s’il est bien un sujet universel par excellence, c’est bien la sexualité ! Mais s’il concerne chacun d’entre nous, aborder et traiter ce sujet sans tabous de façon intelligente et sans verser dans le vulgaire n’est pas à la portée de tout un chacun ; Jean-Louis Tripp s’en sort quant à lui à merveille !
Reprenant tout depuis le début, des simples émois amoureux du petit garçon qu’il fût, à la partouze entre amis, Jean-Louis Tripp n’occulte rien de ses expériences et de ce qu’elles ont provoqué chez lui. Car en effet, quel plus grand choc que celui de la découverte du plaisir lié à l’orgasme et par la suite sur la façon d’y conduire sa partenaire. Il nous parle avec simplicité, humour et sans pudeur de toutes ces découvertes qui jalonnent tout compte fait l’existence de chacun d’entre nous. C’est frais, sincère drôle et efficace, tout ce que devrait être la sexualité en somme !
Son dessin tout en noir et blanc, à la limite du crayonné par moment, gardant le trait de Magasin général sied parfaitement à cet album, qui malgré ses 272 pages se dévore d’une traite. Voilà un album que je donnerais d’ici peu à lire à mon fils histoire de palier à ce que nous avons appris de nos froids et scientifiques cours d’éducation sexuelle, à savoir pas grand-chose !
Merci Jean-Louis, et bonne bourre à tous ! :P
Les séries de Brunschwig que j’ai lues sont généralement intéressantes, mais pêchent souvent par une surenchère de rebondissements. Pourtant, si ici aussi on imagine aisément un blockbuster hollywoodien pour adapter cette histoire, je trouve l’ensemble plus équilibré, moins dans l’esbroufe : c’est la série de Brunschwig que je préfère, nettement.
D’abord, avant de revenir au scénario de Brunschwig, je voudrais dire tout le bien que je pense du dessin de Ricci, que j’ai vraiment bien aimé, à la fois précis (sauf quelques visages, surtout dans le premier tome) et très dense, rempli de détails. Idem pour la colorisation. Ce côté graphique est déjà captivant.
Pour ce qui est de l’histoire, si l’univers brasse quelques influences (« Blade Runner » par exemple), c’est quand même original.
Dans un futur pas si éloigné (même si en 50 ans la science a fait des progrès ! – seul bémol concernant la crédibilité de cette histoire, que j’aurais plus située un siècle plus tard), « Monplaisir » fait office de nouvel opium du peuple, sorte de super parc d’attractions hyper digitalisé. Et en fait, on ne fait plus trop la différence entre le réel et le virtuel, puisque tout est mêlé, y compris lorsque des vies sont en jeu.
Le personnage principal, Zach, gros balourd intégrant les forces de l’ordre, est plutôt attachant, et atypique dans cet univers froid. Avec Ishrat, il sont les seules lueurs d’humanité dans un monde qui tend à la déhumanisation.
Le troisième album semble vouloir donner une nouvelle accélération à l’intrigue, avec plusieurs interrogations laissées en suspens (sur les terroristes, Ishrat, la famille de Zach, et le petit garçon tué par Ebrahimi). Ce troisième tome, qui semblait commencer trop calmement, et dont le début m'avait déçu, se révèle en fait sur la durée très intéressant (après deux premiers albums d'exposition de l'intrigue). Il faut maintenant que Brunschwig commence à nous livrer quelques clés !
Le quatrième album commence à livrer les clés de l'intrigue, de la personnalité de Springy Foll et de Monplaisir, avec des flash-back éclairant le passé plus ou moins lointain: Zach cherche à comprendre.
Le suspense, toujours au rendez-vous, est habilement relancé, le cadre posé est vraiment bien fichu : je suis très impatient de découvrir la conclusion dans le cinquième et dernier tome !
Zidrou est actuellement l'auteur à la mode et ce qui se fait de mieux pour certaines aventures tendre, hilarante et cosmopolite. Il s'agit de voyager au quatre coins de l'Europe et même de la Libye. Certes, il y a beaucoup d'humour mais également la description du combat que mène les clandestins pour trouver un peu de réconfort loin de la guerre et de la famine. L'auteur reprend en fait un roman à succès de Romain Puertolas en 2013 qui avait enflammé la critique.
On aura également une triste pensée pour les commodes et armoires IKEA qui ont fait tant de victimes parmi nos bambins au quatre coins du monde. On les surnomme à juste titre les armoires tueuses. Cependant, il n'en sera pas question dans cette bd malgré ce titre qui ne fera pas rire les parents de ces enfants innocents. Certes, il fallait les accrocher au mur avec des clous mais encore faut-il que les murs les acceptent...
Pour en revenir au récit plutôt dynamique, il est plutôt bien construit. On ne s'ennuie pas à la lecture. Le dessin assez coloré de Kyung Eun Park colle à merveille à ce type d'histoire un peu fofolle. En effet, je pense que ce fakir n'avait pas besoin de quitter son Inde natale pour venir acheter du mobilier chez IKEA à moins que cette enseigne planétaire soit absente de ce pays.
Comme à chaque fois, derrière l'humour se cache des situations plus pénibles comme le sort des immigrants ou le vol par les taxis ou encore notre consumérisme qui semble déranger. Il y a également l'introduction de certains personnages du show-biz comme Sophie Marceau. Bref, c'est un joyeux melting pot pour une aventure rocambolesque pleine de surprise.
GTO, c’est bien. GTO, c’est hilarant et violent en même temps. GTO, c’est une œuvre providentielle pour toute une génération. GTO, c’est un guide pour la vie.
Eikichi Onizuka est un jeune homme de 22 ans ancien voyou chef de gang de bikers, qui cherche à se reconvertir mais comme il ne sait pas trop quoi foutre, il décide de devenir enseignant de lycée parce qu’il y a la sécurité de l’emploi, que c’est un job « tranquille », et l’idéal pour secrètement se taper des petites jeunes. Parce que oui, Onizuka a beau être le type bad ass gros dur à cuir, il est néanmoins puceau. Pas de bol, il se retrouve à devoir enseigner à de jeunes merdeux de collège. Une classe sur les sentiers de la perdition composée de gosses mal à l’aise dans leurs pompes même s’ils le nient et qui en font voir de toutes les couleurs à leurs profs (dans un esprit cruel et non pas bon enfant). Mais faut-pas-faire-chier Onizuka qui a des méthodes pas très… « académique ».
GTO ça raconte plein de trucs : du social avec des histoires touchantes sur ces jeunes ados qui manquent surtout de repères ou qui se sentent inadaptés au système scolaire (japonais mais le problème se pose aussi bien en France) qui cherche à les faire rentrer dans des petites cases ; un peu de philosophie sur l’expérimentation de la vie ; beaucoup d’humour en-dessous de la ceinture ; de la bagarre décomplexée ; un esprit très encré dans la mentalité japonaise où il est mal vu de pleurer sur son sort et de montrer ses émotions, etc.
Comme beaucoup j’ai d’abord découvert GTO par la série animé, c’était un truc énorme à l’époque. Je crois que c’était diffusé pour la première fois en France en 2004. J’avais à peu près le même âge que les personnages de la série et ce qu’ils vivaient me touchait donc d’autant plus, même si les histoires étaient pour la plupart invraisemblables, ce n’est pas le propos. Il y avait aussi cette VF magique avec des acteurs qui usaient d’un langage argotique qui rendait la série mémorable : « Toi quand je t’appellerai pot-de-chambre, tu sortiras de sous le lit » (et monsieur le Directeur avec sa Cresta… qu’est-ce que je me suis fendu la poire avec ses malheurs). Et cette musique très jazzy bien dans les années 2000 était tout aussi culte.
C’est vrai qu’on ne retrouve bien évidemment pas ces choses-là dans le manga mais l’air de rien l’anime lui est très fidèle. L’humour libidineux-3ème degré est le même, les tronches des personnages sont les mêmes également, l’histoire ne bouge quasiment pas d’un iota, en tout cas pas dans les grandes lignes (cette fin en points de suspensions est néanmoins regrettable). Et puis le dessin de Toru Fujisawa est vraiment bon quoi. Souvent entre manga et adaptation il y en a souvent un des deux qui morfle, là les deux sont au top. Je recommande aussi bien les deux médias (avec une préférence pour l’anime).
Franchement on pourrait en parler sur des pages et des pages, mais à quoi bon ? Si vous avez entre 27 et 33 ans (grosso modo), il n’y a pas besoin d’expliquer en long-en large pourquoi GTO est archi-cultissime. Pour les ados, il faut lire le Great Teacher Onizuka ! Pour les plus vieux, ce n’est pas de votre génération, mais qui sait, ça pourrait vous surprendre.
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Dr. Slump
Difficile de croire qu'une telle série comme Dr. Slump ait réussi à tenir sur 15 tomes (dans son édtion dite Ultimate) tant le pitch d'origine tient sur un ticket de métro. Et pourtant... En 1980, Toriyama n'est pas encore l'auteur confirmé (et milliardaire) que tout le monde connait par Dragonball. Non c'est un jeune auteur qui publie de petites histoires de 6 à 8 pages environ dans Shonen Jump de façon hebdomadaire sur un Savant pervers et génial qui crée un robot autonome parfait par pur ennui. Ainsi nait Arale, androide féminin de 13 ans à la fois candide et myope mais dotée d'une force surhumaine que le fameux Docteur fait passer pour sa fille et qui va enchainer les gaffes et les bévues en tout genre. Et ? Et c'est tout ! Toriyama profite de ce postulat à la Léonard (de Turk et de Groot) pour imaginer un village rempli de personnages les plus dingues possibles et d'un humour nonsensique propre à Gotlieb ou aux bouffonneries des Monty Python. S'il est difficile de comprendre le but réel de toute cette histoire, Toriyama en fait le laboratoire idéal pour ses nombreux délires... Sur base d'humour scato (Aralé a une fascination pour le Caca), pervers (Dr. Slump ne pense qu'à mater des petites culottes) et idiot (tout le reste), Dr. Slump est un sacré mélange d'écriture automatique où tout peut basculer d'une case à une autre. Brisant régulièrement le 4ème mur entre ses personnages de papier conscients d'être dans un manga et son lectorat, l'auteur se met aussi régulièrement en scène en n'hésitant jamais à fustiger son manque d'imagination ou ses limites graphiques (il confesse ne pas savoir dessiner les demoiselles de façon disctincte et variée d'où un gag récurrent où les personnages échangent leurs rôles). Jamais méchant et constamment inventif en faisant évoluer ses personnages dans la durée et en créant de nouveaux mémorables qui interviennent régulièrement dans ce beau bordel de village Pingouin, Dr. Slump a rapidement acquis un statut culte mérité rafraichissant pour qui sait abandonner ses préjugés sur ce genre d'ouvrages vendu pour adolescent décérébré mais taillé pour divertir et surprendre. Le style bien caractéristique de Toriyama avec ses arrondis cartoon rend l'ensemble hautement fréquentable et la série ne souffre pas trop d’essoufflement en cours de route même s'il est préférable de lire par doses homéopathiques l'ensemble comme tout récit humoristique prépublié dans un hebdomadaire. Le seul reproche à l'ensemble serait pour ma part certains conclusions bien trop hâtives (dont l'auteur a souvent conscience, en rappelant parfois au lecteur qu'il ne lui reste plus qu'une case ou deux pour conclure ;) ) mais pour une œuvre aussi inclassable et irracontable, il aurait été dommage de rester dans la normalité ! King Nikochan forever !
Petit Poilu
"Petit poilu" est une petite bd muette destinée au jeune lecteur bien souvent pas encore en âge de savoir lire. Elle permet donc de se familiariser avec les codes de la bd tout en éveillant leur curiosité. Petit Poilu vit des aventures qui n’ont rien de rationnel mais qui respectent une certaine logique. Les enfants s’approprient donc l’histoire en interprétant ce qui se passe. Ca les stimule et développe leur imaginaire. C’est court, c’est chouette, c’est idéal pour une histoire avant d’aller au lit. Côté dessin, c’est rond, expressif et coloré … de quoi captiver l’attention des jeunes enfants. A recommander pour les jeunes parents.
Ar-Men - L'Enfer des enfers
Cela finit par devenir une habitude, celle d'acheter "le dernier Lepage" les yeux fermés. Et bien, encore une fois, je n'ai nullement été déçu par son nouveau one-shot dédié au célèbre phare au large de l'île de Sein, Ar-Men, justement surnommée "l'Enfer des enfers". Emmanuel Lepage ne se contente pas ici de retracer l'histoire de la construction difficile du phare, à travers l'histoire du jeune Fouquet Moizez, mais il nous relate aussi la vie de gardien de phare avec Gabriel. Avec lui, nous retrouvons les grandes légendes de la Bretagne avec l'Ankou mais aussi celle de la ville d'Ys (pour aller plus loin, écoutez " Gwerz Kêr-Is" de Yann-Fanch Kemeneur, c’est une merveille) qui nous hantent toujours (ah ! J’oubliais de dire que j’étais breton). Outre le scénario où se mêlent histoires, légendes, documentaire et destin des hommes, ce qui fait la force de ce récit c’est évidemment le dessin d’Emmanuel Lepage qui prend toute sa démesure dans les planches de tempêtes nocturnes. Après l’Antarctique, et Tchernobyl, j’ai l’impression que Lepage fait partager aux lecteurs des éléments encore plus déchainés, au large des pointes bretonnes. Il faut noter qu’on peut prolonger le voyage avec le DVD (" les Gardiens de nos côtes ", documentaire de Herlé Jouon, avec Emmanuel Lepage ) qui est présent avec la première édition de cet album. Un très bel album qui mérite d’être lu et relu. Un régal pour les yeux, une très belle histoire d’hommes.
La Horde du contrevent
Avant tout, je dois préciser que je n'ai jamais lu le roman éponyme d'Alain Damasio mais à la lecture de ce premier opus, je me suis empressé de l'acquérir. C'est dire si cette bande dessinée a vraiment été une révélation pour moi. Le dessin d'Eric Henninot avait déjà attiré mon attention avec son précédent album Fils du Soleil, mais là, je trouve le travail du dessinateur encore un cran au dessus.(D'ailleurs, j'ai l'impression de retrouver dans les visages, le style de Matthieu Lauffray dans Prophet, sur lequel Eric Henninot avait collaboré-tome 4-) Pour s'en convaincre, il faut se lancer dans la lecture de la version noir & blanc de cet album, qui rend parfaitement hommage au style d'Eric Henninot. Même dépourvue de couleur, on sent les rafales de vent sur les pages et l'auteur donne vie à ce qui pouvait rester opaque pour le lecteur du roman comme "le port" ou encore "les chrones" Étrangement, alors que tout se déroule dans de grands espaces, on a l'impression d'assister à un huis clos, à une confrontation entre les personnages formant la horde sur près de 80 pages. En tout cas, je m'étais juré d'arrêter l'achat de nouvelles séries, en privilégiant les one-shot, promesse en l'air avec cet achat du tome 1, que je recommande vivement.
Spirale
Considéré à juste titre comme l'un des mangas phare de l'horreur, Spirale propose dès le départ une ambiance particulièrement malsaine dès les premières pages. Une petite ville côtière japonaise voit ses habitants subir la Malédiction de l'Uzumaki de façon presque sournoise. Coupé du reste du monde géographiquement, c'est le lieu idéal de succomber aux obsessions de la Spirale, à ses mutations et au réveil même d'une nature dangereuse, capable de réveiller ses morts ou de posséder des femmes enceintes. Si les quelques phénomènes énumérés ici et là vous semblent grotesques, il faut dire qu'ils sont remarquablement intégrés dans un découpage en chapitres distincts sans lien commun au premier abord mais dont tous les mécanismes vont converger vers un troisième tome en guise de finalité et de recoupements. Tous les protagonistes semblent attirés ou révulsés par tout ce qui ressemble de près ou de loin à une Spirale avant de mourir dans d'attroces souffrances. Sans être gore, le récit est éprouvant car il distille malgré tout quelques images de souffrance physique ou mentale assez fortes pour que le lecteur s'en souvienne longtemps après sa lecture. Junji Ito fait preuve d'une imagination souvent débordante et insuffle une certaine poésie macabre dans des dessins détaillés de toute beauté. La ville de Kurouzou ressemble à celle de Twin Peaks avec une touche de grotesque supplémentaire. Le tout aurait pu être ridicule mais l'auteur surfe avec intelligence bien au delà des apparences pour livrer une œuvre sociale anxiogène très forte au visuel incomparable. Pas nécessairement accessible pour tous les publics, cette curiosité possède néanmoins tous les atouts pour mériter son statut culte.
La Grande Ourse
Une fois encore, voilà une production qui me fournit l’occasion de dire tout le bien que je pense de la collection « Métamorphoses » de l’éditeur Soleil. Barbara Canepa et Clotilde Vu ne dérogent pas à leur ligne éditoriale en nous proposant un écrin graphiquement très soigné pour une histoire enchanteuse qui nous transporte dans un univers fantastique intemporel. Et au regard de la teneur du récit, il semblait plus que logique que « La Grande Ourse » fasse partie de cette collection, car c’est bien de métamorphose dont il est question ici… Louise, la jeune héroïne, reviendra en effet de son périple littéralement transformée. Entre livre jeunesse et conte philosophique, le récit nous entraîne vers une quête poétique aux accents subtils et littéraires. Rien d’étonnant quand on sait que la scénariste de l’ouvrage, Elsa Bordier, est passionnée d’écriture. En outre, le dessin de Sanoe sert magnifiquement l’histoire en mettant en images un monde féérique foisonnant de détails, indubitablement inspiré des œuvres de Miyazaki. Le travail sur la couleur est également sublime et rehausse encore davantage l’attractivité de l’objet. Les deux auteures semblent véritablement en symbiose parfaite. La narration va crescendo jusqu’à son apothéose, lorsque Louise et Phekda arrivent dans le palais céleste, où l’on assiste à une profusion enivrante de tons merveilleusement nuancés, en particulier dans les bleus. Au propre comme au figuré, le tout est à la fois sombre et lumineux. Dans cette atmosphère fortement imprégnée d'onirisme, on frissonne en retrouvant ses peurs d’enfants mais on les surmonte en prenant conscience de la beauté parfois terrifiante du monde qui nous entoure. Le passage dans la forêt est à ce titre très emblématique : la nature peut s’avérer aussi cruelle qu’admirable, et n’est pas vraiment l’endroit le plus approprié pour les Bisounours. « La Grande Ourse » est donc une vraie bonne surprise. Véritable ode philosophique à la vie et à la beauté, l’ouvrage se laisse autant lire que contempler. Et comme pourrait le laisser supposer la couverture, l’album n’est pas uniquement destiné aux jeunes filles en fleurs, car il traite aussi du deuil et de la mort. Bien entendu, il serait presque redondant de préciser que cela constitue une excellente idée-cadeau à l’approche des fêtes de fin d’année.
Extases
Parfait cet album pour mon 1000e avis ! :) Ou comment allier plaisir personnel et plaisir de partager. Car par certains aspects c’est un peu tout l’objet de cet album de Jean-Louis Tripp qui à travers un récit des plus personnels (sa vie sexuelle), s’interroge sur la notion de plaisir et sur la façon de le partager. Car s’il est bien un sujet universel par excellence, c’est bien la sexualité ! Mais s’il concerne chacun d’entre nous, aborder et traiter ce sujet sans tabous de façon intelligente et sans verser dans le vulgaire n’est pas à la portée de tout un chacun ; Jean-Louis Tripp s’en sort quant à lui à merveille ! Reprenant tout depuis le début, des simples émois amoureux du petit garçon qu’il fût, à la partouze entre amis, Jean-Louis Tripp n’occulte rien de ses expériences et de ce qu’elles ont provoqué chez lui. Car en effet, quel plus grand choc que celui de la découverte du plaisir lié à l’orgasme et par la suite sur la façon d’y conduire sa partenaire. Il nous parle avec simplicité, humour et sans pudeur de toutes ces découvertes qui jalonnent tout compte fait l’existence de chacun d’entre nous. C’est frais, sincère drôle et efficace, tout ce que devrait être la sexualité en somme ! Son dessin tout en noir et blanc, à la limite du crayonné par moment, gardant le trait de Magasin général sied parfaitement à cet album, qui malgré ses 272 pages se dévore d’une traite. Voilà un album que je donnerais d’ici peu à lire à mon fils histoire de palier à ce que nous avons appris de nos froids et scientifiques cours d’éducation sexuelle, à savoir pas grand-chose ! Merci Jean-Louis, et bonne bourre à tous ! :P
Urban
Les séries de Brunschwig que j’ai lues sont généralement intéressantes, mais pêchent souvent par une surenchère de rebondissements. Pourtant, si ici aussi on imagine aisément un blockbuster hollywoodien pour adapter cette histoire, je trouve l’ensemble plus équilibré, moins dans l’esbroufe : c’est la série de Brunschwig que je préfère, nettement. D’abord, avant de revenir au scénario de Brunschwig, je voudrais dire tout le bien que je pense du dessin de Ricci, que j’ai vraiment bien aimé, à la fois précis (sauf quelques visages, surtout dans le premier tome) et très dense, rempli de détails. Idem pour la colorisation. Ce côté graphique est déjà captivant. Pour ce qui est de l’histoire, si l’univers brasse quelques influences (« Blade Runner » par exemple), c’est quand même original. Dans un futur pas si éloigné (même si en 50 ans la science a fait des progrès ! – seul bémol concernant la crédibilité de cette histoire, que j’aurais plus située un siècle plus tard), « Monplaisir » fait office de nouvel opium du peuple, sorte de super parc d’attractions hyper digitalisé. Et en fait, on ne fait plus trop la différence entre le réel et le virtuel, puisque tout est mêlé, y compris lorsque des vies sont en jeu. Le personnage principal, Zach, gros balourd intégrant les forces de l’ordre, est plutôt attachant, et atypique dans cet univers froid. Avec Ishrat, il sont les seules lueurs d’humanité dans un monde qui tend à la déhumanisation. Le troisième album semble vouloir donner une nouvelle accélération à l’intrigue, avec plusieurs interrogations laissées en suspens (sur les terroristes, Ishrat, la famille de Zach, et le petit garçon tué par Ebrahimi). Ce troisième tome, qui semblait commencer trop calmement, et dont le début m'avait déçu, se révèle en fait sur la durée très intéressant (après deux premiers albums d'exposition de l'intrigue). Il faut maintenant que Brunschwig commence à nous livrer quelques clés ! Le quatrième album commence à livrer les clés de l'intrigue, de la personnalité de Springy Foll et de Monplaisir, avec des flash-back éclairant le passé plus ou moins lointain: Zach cherche à comprendre. Le suspense, toujours au rendez-vous, est habilement relancé, le cadre posé est vraiment bien fichu : je suis très impatient de découvrir la conclusion dans le cinquième et dernier tome !
L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA
Zidrou est actuellement l'auteur à la mode et ce qui se fait de mieux pour certaines aventures tendre, hilarante et cosmopolite. Il s'agit de voyager au quatre coins de l'Europe et même de la Libye. Certes, il y a beaucoup d'humour mais également la description du combat que mène les clandestins pour trouver un peu de réconfort loin de la guerre et de la famine. L'auteur reprend en fait un roman à succès de Romain Puertolas en 2013 qui avait enflammé la critique. On aura également une triste pensée pour les commodes et armoires IKEA qui ont fait tant de victimes parmi nos bambins au quatre coins du monde. On les surnomme à juste titre les armoires tueuses. Cependant, il n'en sera pas question dans cette bd malgré ce titre qui ne fera pas rire les parents de ces enfants innocents. Certes, il fallait les accrocher au mur avec des clous mais encore faut-il que les murs les acceptent... Pour en revenir au récit plutôt dynamique, il est plutôt bien construit. On ne s'ennuie pas à la lecture. Le dessin assez coloré de Kyung Eun Park colle à merveille à ce type d'histoire un peu fofolle. En effet, je pense que ce fakir n'avait pas besoin de quitter son Inde natale pour venir acheter du mobilier chez IKEA à moins que cette enseigne planétaire soit absente de ce pays. Comme à chaque fois, derrière l'humour se cache des situations plus pénibles comme le sort des immigrants ou le vol par les taxis ou encore notre consumérisme qui semble déranger. Il y a également l'introduction de certains personnages du show-biz comme Sophie Marceau. Bref, c'est un joyeux melting pot pour une aventure rocambolesque pleine de surprise.
GTO - Great Teacher Onizuka
GTO, c’est bien. GTO, c’est hilarant et violent en même temps. GTO, c’est une œuvre providentielle pour toute une génération. GTO, c’est un guide pour la vie. Eikichi Onizuka est un jeune homme de 22 ans ancien voyou chef de gang de bikers, qui cherche à se reconvertir mais comme il ne sait pas trop quoi foutre, il décide de devenir enseignant de lycée parce qu’il y a la sécurité de l’emploi, que c’est un job « tranquille », et l’idéal pour secrètement se taper des petites jeunes. Parce que oui, Onizuka a beau être le type bad ass gros dur à cuir, il est néanmoins puceau. Pas de bol, il se retrouve à devoir enseigner à de jeunes merdeux de collège. Une classe sur les sentiers de la perdition composée de gosses mal à l’aise dans leurs pompes même s’ils le nient et qui en font voir de toutes les couleurs à leurs profs (dans un esprit cruel et non pas bon enfant). Mais faut-pas-faire-chier Onizuka qui a des méthodes pas très… « académique ». GTO ça raconte plein de trucs : du social avec des histoires touchantes sur ces jeunes ados qui manquent surtout de repères ou qui se sentent inadaptés au système scolaire (japonais mais le problème se pose aussi bien en France) qui cherche à les faire rentrer dans des petites cases ; un peu de philosophie sur l’expérimentation de la vie ; beaucoup d’humour en-dessous de la ceinture ; de la bagarre décomplexée ; un esprit très encré dans la mentalité japonaise où il est mal vu de pleurer sur son sort et de montrer ses émotions, etc. Comme beaucoup j’ai d’abord découvert GTO par la série animé, c’était un truc énorme à l’époque. Je crois que c’était diffusé pour la première fois en France en 2004. J’avais à peu près le même âge que les personnages de la série et ce qu’ils vivaient me touchait donc d’autant plus, même si les histoires étaient pour la plupart invraisemblables, ce n’est pas le propos. Il y avait aussi cette VF magique avec des acteurs qui usaient d’un langage argotique qui rendait la série mémorable : « Toi quand je t’appellerai pot-de-chambre, tu sortiras de sous le lit » (et monsieur le Directeur avec sa Cresta… qu’est-ce que je me suis fendu la poire avec ses malheurs). Et cette musique très jazzy bien dans les années 2000 était tout aussi culte. C’est vrai qu’on ne retrouve bien évidemment pas ces choses-là dans le manga mais l’air de rien l’anime lui est très fidèle. L’humour libidineux-3ème degré est le même, les tronches des personnages sont les mêmes également, l’histoire ne bouge quasiment pas d’un iota, en tout cas pas dans les grandes lignes (cette fin en points de suspensions est néanmoins regrettable). Et puis le dessin de Toru Fujisawa est vraiment bon quoi. Souvent entre manga et adaptation il y en a souvent un des deux qui morfle, là les deux sont au top. Je recommande aussi bien les deux médias (avec une préférence pour l’anime). Franchement on pourrait en parler sur des pages et des pages, mais à quoi bon ? Si vous avez entre 27 et 33 ans (grosso modo), il n’y a pas besoin d’expliquer en long-en large pourquoi GTO est archi-cultissime. Pour les ados, il faut lire le Great Teacher Onizuka ! Pour les plus vieux, ce n’est pas de votre génération, mais qui sait, ça pourrait vous surprendre.