Ar-Men - L'Enfer des enfers

Note: 3.85/5
(3.85/5 pour 13 avis)

Une plongée fantastique dans le plus mythique des phares, Ar-Men !


Bretagne Documentaires Les phares Les prix lecteurs BDTheque 2017 Nouveau Futuropolis One-shots, le best-of

Ar-Men est le phare le plus exposé et le plus difficile d’accès de Bretagne, c’est-à-dire du monde. On le surnomme " l’Enfer des enfers" Mêlant fiction, documentaire et légendes, épopée autant que récit intimiste, Emmanuel Lepage livre un récit de forte intensité.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Novembre 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ar-Men - L'Enfer des enfers © Futuropolis 2017
Les notes
Note: 3.85/5
(3.85/5 pour 13 avis)
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19/11/2017 | herve
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Par Solo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Ahhh Emmanuel Lepage, il ne faut décidément pas louper ses créations. Même si le sujet principal reste Ar-Men, phare érigé à l'extrémité Ouest de l'île de Sein en Bretagne, n'allez pas penser qu'il n'y ait que ça à retenir, oh que non! En réalité, l'auteur nous fait voyager à travers les âges pour mettre en lumière toute une histoire régionale. La prise de recul offerte par la narration nous permet d'apprendre plein de choses. Mais ne pensez toujours pas que c'est juste une BD-docu! Toutes ces histoires sont des aventures, inspirantes et extraordinaires, dont il faut en extraire l'essence et les faire confronter entre elles pour saisir tout l'intérêt du bouquin. Après, c'est du Lepage tout craché (tout bisou plutôt, parce-que je l'adore) : pour une 4ème découverte de cet auteur, il est encore et toujours question du rapport entre l'Homme, son histoire, son orgueil face à la nature, la nature elle-même et ce que l'individu pourrait tirer de tout cela, à commencer par le lecteur. On retrouve aussi ce travail de mémoire, cette volonté de partager des connaissances et de nous faire grandir. Bref, ce sont des thèmes ancestraux et éternels qui permettent à Lepage, je trouve, d'avoir des BD intemporelles et à portée universelle. La petite chose en deçà que j'ai en tête, c'est mon intérêt porté sur le personnage principal. J'ai l'habitude de lire Lepage se mettre en scène et structurer ses pensées. Ici, nous suivons Germain, personnage fictif. Le ton est donc forcément plus impersonnel, ce qui m'a fait prendre quelques distances. Et même si j'ai beaucoup d'intérêt pour les solitaires, je n'ai pas été convaincu dans l'absolu, trouvant cette partie d'histoire trop accessoire ou sous-exploitée. On commence à connaître le gaillard: si Lepage avait eu l'opportunité de vivre 30 jours dans le phare par exemple, il se serait mit en scène j'en suis sûr, et le récit aurait été autrement grandiose! Et par-dessus tout, je suis toujours ébahi par la magnificence du dessin, qui nous fait rendre compte de la fragile ou dévastatrice beauté de ce qui nous entoure. Lepage m'émerveille par ses planches absolument somptueuses. Comment ne pas voir, même ressentir, le fracas des vagues contre le phare, ces tempêtes sur le récif, ces oiseaux virevoltant au-dessus des rochers indissolubles, ces plans larges avec l'océan pour seul horizon... La notion d'émerveillement est toujours là graphiquement, moins scénaristiquement (aussi parce-que nous ne retrouvons pas l'œil de l'auteur, cf. paragraphe précédent). C'est intelligent, sensible, immersif et contemplatif. Du Lepage comme on aime. Ca s'achète les yeux fermés.

24/07/2022 (modifier)
Par Titanick
Note: 3/5
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Mythique, inaccessible, au bout du bout du monde breton, il était plus que temps que je me décide à lire « Ar-Men ». Avec Emmanuel Lepage, j'en attendais beaucoup. Trop peut-être. Alors, visuellement, c'est parfait. La mer dans tous ses états, les paquets d'iode, les goëlands...on sent littéralement les embruns, même la lumière du phare est éblouissante. En revanche, je n'ai pas bien su quelle histoire je lisais. L'introspection de Germain, l'un des derniers gardiens du phare, ou alors un témoignage de la construction, ou la légende de la ville engloutie d'Ys ? Un peu tout à la fois et du coup rien n'est vraiment développé. Personnellement, j'aurais apprécié surtout que l'auteur se concentre sur la construction de ce phare. Quelle aventure humaine cela a dû être ! J'aurais aimé qu'on voie les marins, les pêcheurs, les îliens, les épouses qui attendent de voir revenir les ouvriers, les défis titanesques à relever... cette partie était vraiment courte à mon goût. Attention, je n'ai pas dit que ma lecture a été désagréable. Loin de là, au contraire même.

18/03/2022 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
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Mais mais mais, c'est quoi tous ces 3/5 ? Sans doute que Lepage met la barre graphique à chaque fois plus haute et les attentes des lecteurs n'en sont que plus aiguisés, l'erreur épiée. Cette vision de la mer, ces rendus de rochers balayés par la houle, à se damner de beauté. Un sujet qui a sans doute toujours traîné dans un coin du cerveau de l'auteur, une passion qui tourne presque au culte. La mer, l’océan, les éléments naturels bigger than life, encore et toujours. Belle idée d'alterner une histoire à vue d'homme et un documentaire sur la construction de ce phare (j'ai encore du mal à m'imaginer ces travailleurs en sabot tapant la roche à coup de barre à mine). Et maintenant j'attends de voir la prochaine claque visuelle que m'infligera Monsieur.

04/03/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Avec cet album, vous plongez dans l’histoire du phare d’Ar-Men, ce phare majestueux construit entre 1867 et 1881 à l’extrémité de la chaussée de l’Ile de Sein, en mer d’Iroise, à la pointe ouest de la Bretagne. Il est surnommé par les gardiens de phare, l’enfer des enfers. Les coups de boutoir portés par la grande houle pendant les tempêtes pouvaient faire trembler tout l’édifice, rendant ces périodes particulièrement difficiles pour les gardiens. C’est dans cet endroit particulier, un phare accroché à un minuscule rocher au milieu des eaux qu’Emmanuel Lepage nous emmène. Dans son récit il entremêle, la vie des gardiens qui doivent contre vent et marée maintenir la lanterne allumée, la construction titanesque de cet édifice pendant presque quinze années et les légendes bretonnes. On vogue donc allégrement entre hier et aujourd’hui. L’histoire est envoûtante et attrayante. La mer est omniprésente. Les vagues sombres et violentes fracassent ce bout de terre perdu dans la mer d’Iroise. Chaque planche est magnifique. La colère de l’océan est magnifiée par le trait d’Emmanuel Lepage. Mais que c’est beau. Quel talent. Le rendu est magnifique. Cet album, hommage à l’océan en furie, à la Bretagne et aux gardiens de phare, est admirable. Pour le plaisir des yeux je vous recommande cet album sans équivoque. Vous serez assurément fascinés par cette histoire du phare d’Ar-Men. Si vous passez par Sein un de ces quatre, pour le reconnaitre dans la nuit … trois éclats toutes les vingt secondes.

13/12/2020 (modifier)
Par Franz
Note: 5/5
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La pierre de feu. Le mythique phare d’Ar-Men, bâti au bout de la chaussée de Sein, n’en est pas moins ancré dans la dure réalité que des paquets de mer font vibrer régulièrement. Bâtiment prestigieux que sa rudesse et son isolement rehaussent, il concentre le génie et l’opiniâtreté des hommes dans leur combat contre les éléments naturels. Avant son automatisation en 1990, le phare breton aura composé un austère huis-clos tournant le dos à l’océan pour des générations de gardiens. Emmanuel Lepage, artiste exceptionnel, dont les albums souvent multi-primés demeurent relativement confidentiels, semble fasciné par ces endroits utopiques et inhumains, adossés au néant, à l’instar des îles Kerguelen ou de la zone irradiée de Tchernobyl. Il fallut qu’Ar-Men existât pour lui aussi. La fiction, documentée aux sources primaires (témoignages des derniers gardiens du phare, hélitreuillage sur Ar-Men), nourrie aux auteurs essentiels (Henri Queffélec, Jean-Pierre Abraham, Bruno Le Floc’h), etc. compose un reportage en bande dessinée dont la construction narrative se révèle émouvante et poétique. En effet, la mer, en s’engouffrant dans le phare, déshabille les murs de leur crépi et met à jour l’histoire écrite de Moïzez, premier gardien ayant participé à la construction du phare que Germain, ultime gardien, va déchiffrer. Dans l’oscillation entre passé et présent, l’édification d’Ar-Men, le brassage des légendes bretonnes (la cité d’Ys, l’Ankou) et les histoires personnelles s’emboîtent et composent une fresque humaine et féérique où la solitude s’engouffre dans la démesure océanique. Les techniques graphiques utilisées par Emmanuel Lepage sont variées, maîtrisées et utilisées à propos : de splendides aquarelles lumineuses et transparentes pour la période contemporaine, du lavis noir & blanc rehaussé de brou de noix et enrichi d’encre terre de Sienne pour la partie consacrée à la construction du phare, des encres de couleur pour l’évocation des légendes. Artiste inspiré, il donne à voir l’insondable puissance vitale qu’est la mer en mouvement. Dès la saisie de l’ouvrage, le lecteur sent qu’il se trouve au seuil d’une œuvre habitée.

21/10/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Comme je m’y attendais, j’ai été bluffé par le dessin d’Emmanuel Lepage, qui a su retranscrire la violence et la beauté des rivages bretons, de la mer déchaînée. Beaucoup de planches sont, de ce point de vue, vraiment superbes ! Et justifient à elles seules un avis favorable. Mais si je ne vais pas au-delà des trois étoiles, c’est que le récit sensé s’ancrer dans cet univers de fin du monde m’a paru un chouia léger, et en tous les cas moins captivant que le côté purement visuel. Car ce qui ressort de ma lecture, c’est la même chose que si j’avais feuilleté un album de photos (de Yann Arthus-Bertrand par exemple). Même si Lepage a cherché à « romancer » cet hommage à ce phare et à ceux qui l’ont construit (cette partie est la plus intéressante de mon point de vue, révélant le travail et la volonté colossaux nécessaires pour essayer d’amadouer la mer) et qui en ont été les gardiens, j’ai trouvé qu’il réussissait là moins bien que dans d’autres de ses « reportages » réalisés dans d’autres bouts du monde (à Tchernobyl ou dans les TAAF). Un très beau livre d’images donc. Sans plus serais-je tenté de dire, hélas.

12/07/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

Et bien c'est une petite déception que cette lecture. Sans être un inconditionnel de Lepage, j'ai toujours apprécié son travail, qu'il s'agisse de son coup de crayon ou des sujets qu'il traite. Là, on sent que l'auteur aborde un sujet qui semble particulièrement lui tenir à cœur. Mais voilà, je ne sais pour quelle raison la magie n'a pas opéré. Ok, apprendre l'histoire de ce phare mythique dans les milieux marins est intéressant même si on se doute que l'érection d'un tel monument n'a pas du être une partie de plaisir et qu'on ne se surnomme pas l'enfer des enfers pour rien ; Ok, l'incursion du côté des légendes bretonnes est sympa aussi et vient enrichir le récit ; Ok le dessin et la mise en couleur sont magnifiques et certaines planches tout simplement sublimes... Mais au final, j'ai juste eu l'impression d'être une mouette survolant Ar Men sans jamais vraiment y poser la patte. Quelque chose a du m'échapper... Un bel album, mais sans plus malgré des qualités indéniables ; peut être que la cohorte de louanges entendues avant m'a lecture explique aussi cette déception.

26/03/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Emmanuel Lepage fait partie de ces auteurs que tout le monde semble aimer et qui la plupart du temps me laissent indifférent. Son dessin est certes excellent, mais souvent il ne réussit pas à me communiquer des émotions. Ici, il réussit à moitié. J'ai fini par trouver les deux gardiens du phare attachants et j'ai été touché par ce qui leur arrive. En revanche, toute la partie sur la légende d'Ys m'a royalement ennuyé alors qu'habituellement j'adore lire sur les légendes ! En fait, l'auteur réussit l'exploit de rendre intéressant un sujet qui ne m'intéresse pas normalement (les phares, quoique celui-ci est plus dangereux qu'un phare normal donc cela doit expliquer que j'ai trouvé celui-ci plus intéressant qu'un phare normal) et rendre ennuyeux un sujet que j'aime ! Au final, un album avec des bonnes et des mauvaises scènes et je ne crie pas au chef d’œuvre contrairement à d'autres lecteurs. Je conseille bien sûr un emprunt à la bibliothèque vu que je n'achète pas les bandes dessinées dont mon intérêt varie selon les scènes.

18/03/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Et bien je vais en surprendre plus d’un mais je n’ai pas été subjugué par cet album. Non qu’il soit mauvais mais je l’ai trouvé ennuyeux aux entournures. Soyons clairs : d’un point de vue visuel, il en jette ! Et pas qu’un peu !! Certaines planches sont de véritables tableaux dignes de figurer dans des musées (et pas seulement dédiés à la mer). Emmanuel Lepage est un grand artiste, je suis le premier à le reconnaître. De plus, son style s’adapte à la bande dessinée. Il reste suffisamment lisible et dynamique pour me plaire en me donnant l’envie de lire l’histoire par-delà le dessin. Mais hors cet aspect visuel, cette bande dessinée nous offre aussi un scénario à plusieurs niveaux. Une évocation historique de la construction du phare. Une approche romanesque avec le destin de deux gardiens. Une approche légendaire avec l’évocation de l’histoire de la ville d’Ys. Et pour chacun de ces niveaux de lecture, j’ai déjà trouvé mieux ailleurs. « Trois éclats blancs » m’avait par exemple bien plus marqué sur l’évocation de la construction du phare que cet album. Les passés chargés des deux gardiens ne m’ont pas touché car trop tournés vers le pathos et le prévisible à mes yeux (mais je suis peut-être simplement un vieux lecteur blasé par trop de lectures). Quant à l’évocation de la légende d’Ys, elle m’est apparue absconse. Même si Emmanuel Lepage l’amène bien, je me demande tout de même ce qu’elle vient faire dans cet album. Autant j’ai toujours été scié par les reportages bd de l’auteur, autant j’ai toujours gardé une certaine réserve sur ses récits fictionnels. Ici encore, je garde cette distance qui m’empêche de rentrer totalement dans le récit malgré la beauté des planches proposées. Pas mal, donc mais autant je suis tenté d’accrocher certaines planches au mur de ma chambre, autant je ne suis pas convaincu que je relirai cet album dans les prochaines années.

05/02/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je comprends qu’on puisse aimer la Bretagne au point de louer cette région avec une certaine vénération. La fascination de la mer et des vagues géantes venant se fracasser contre les rochers ainsi que des phares isolés ont manifestement attiré toute l’attention de l’auteur. Il y ajoute du folklore locale comme la fameuse ville d’Is ou encore les légendes arthurienne et le fameux Merlin l’enchanteur. Il mélange tout cela avec un récit très réaliste sur deux gardiens bien courageux du phare d’Ar-Men, l’un des plus hostiles au monde. Le dessin avec ses magnifiques aquarelles est si envoutant que cela prend réellement forme. Bref, le tour est joué. Pour autant, je ne crierai pas au chef d’œuvre car ce sujet a déjà été exploité dans la bande dessinée à de multiples reprises. Certes, c’est réalisé avec brio et talent mais contrairement aux autres bd documentaire de l’auteur, le propos est plus pauvre pour laisser place à la poésie du déchainement des éléments marins. C’est presque poétique dans une phase de contemplation. Ce n’est pas à mon humble avis la meilleure bd de l’auteur mais elle ravira les amoureux de la Bretagne. A quand une même vénération pour l’Alsace ?

02/01/2018 (modifier)