Les derniers avis (39359 avis)

Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Ikkyu
Ikkyu

Ikkyu est l'exemple type de la BD qu'il est difficile de noter ou de commenter. Mais j'essayerais quand même, ne serait-ce que pour vous donner envie de la lire. Cette BD est riche et dense, attention à l'indigestion avant la lecture. Car c'est à la fois une biographie (romancée), un aperçu historique du Japon et une considération sur le bouddhisme (enfin, certaines de ses formes). Le tout dans l'histoire de Ikkyu, le moine étrange. Si je vous conseille cette BD, c'est surtout pour ce qu'elle dégage. Au fur et à mesure des tomes le personnage de Ikkyu se dessine, sa façon d'être change et le personnage se construit une façon de penser. Et c'est fascinant. Déjà par le personnage qu'il fut, atypique et peu banal, mais également par le cheminement qu'il connu. Un moine subversif, qui a étonné autant que fasciné, et qui continue aujourd'hui. C'est une personnalité marquante, du genre qu'on aurait envie de rencontrer en vrai pour échanger un peu, sur tout et sur rien. Le manga est servi par un dessin de qualité, qui apporte une sacré précision dans les personnages et dans les décors. Mais surtout, il est accompagné par un sacré florilège de précisions historiques. Et là, c'est la partie qui fâche. Parce que je l'avoue, j'ai calé. A un moment, je ne savais plus me repérer entre les personnages (surtout que je connais mal l'organisation politique de cette période), et les différents mouvements qui existaient. Je n'ai pas toujours suivi tout ce que le pays traversait, mais j'ai compris plus ou moins l'impact de chaque évènement sur Ikkyu, et la façon dont il changea progressivement son point de vue. Sans trop en dire, je concède que ce manga n'est pas facile de lecture et que l'accessibilité laisse parfois à désirer. On est sur quelque chose d'indigeste, long et dense en références (faut notamment s'accrocher pour les termes techniques), mais en faisant l'effort de rester, on découvre une vie étonnante d'un moine surprenant. Il y a quelque chose chez ce Ikkyu qui nous touche à travers les pages. On sent que l'auteur est attaché au moine et tente de nous en représenter toute la complexité et toute l'ambiguité. Il n'est pas facile à cerner, mais pour autant il semble être de ces personnages sympathiques, agréables et qui comportent ce petit rien d'humanité qui nous fait l'adorer. Une BD riche, très riche, qui mérite qu'on s'y attarde et qui nécessitera sans doute plusieurs relectures. Mais qui apporte quelque chose, comme une inspiration ou une envie de savourer la vie. C'est étrange, fort et beau.

22/11/2017 (modifier)
Couverture de la série Bételgeuse
Bételgeuse

Les lecteurs d’Aldébaran ne sont pas dépaysés par ce nouveau cycle. En effet, s’il se déroule sur une autre planète, c’est encore Kim qui est à la baguette, cette fois officiellement (elle est devenue une femme mûre avec des responsabilités officielles). Comme pour le cycle précédent, Leo a su créer sur Bételgeuse une faune et une flore très riches et originales (je n’ai juste pas aimé et/ou trouvé « crédible » la bête avec son harpon, mais bon…). Et, comme pour le cycle précédent, Leo cherche à développer une intrigue humaniste, sans trop de Science-Fiction, l’aventure primant, dans des décors très colorés. Le débat porte ici sur la possibilité ou non pour les humains de coloniser cette planète (ceci dépendant de la présence ou non d’espèces intelligentes, et opposant clairement deux groupes aux idées et intérêts diamétralement opposés). Alors, c’est sûr, certains défauts entrevus dans Aldébaran se retrouvent ici (certains dialogues dispensables autour des amourettes ou soupirants de Kim – parfois venus de loin ! –, certains visages trop figés, un chouia de manichéisme, etc.). Mais j’ai pris le parti de les minorer, pour suivre cette aventure dépaysante. Il y a certaines redites par rapport au premier cycle, certes. Mais par contre, une intrigue jouant plus sur le mystère (certaines révélations ont enfin lieu sur la mantrisse) et moins sur les oppositions entre humains (comme c’était le cas dans une sorte de résistance contre la dictature du premier cycle). Cela reste encore une série intéressante, avec un univers assez personnel (la jungle doit sans doute beaucoup à la forêt dense brésilienne chère à l’auteur…).

22/11/2017 (modifier)
Par Yannis
Note: 4/5
Couverture de la série Arelate
Arelate

Après lecture du premier cycle. Très bonne découverte que cette série. Le point fort est l'exactitude historique voulue par le scénariste et le choix de personnages du peuple auxquels on s'attache, et que l'on suit au fil des rebondissements. Le petit point en moins vient du dessin, à cause d'erreurs de proportions ou de personnages qui se ressemblent un peu trop parfois. Une bonne série à découvrir.

22/11/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Combustion spontanée
Combustion spontanée

J'ai mieux accroché à l'humour de Raynal ici que dans son autre album paru chez le même éditeur. Il faut dire que la plupart des sujets traités (souvent reliés au paranormal) par l'auteur dans cet album sont des sujets qui m'intéressent et j'ai donc bien aimé voir comme l'auteur pouvait tourner ses sujets en ridicule ! C'est typiquement de l'humour que j'aime. Les trucs les plus cons sont traités de manière la plus sérieuse et cela donne un décalage qui me fait éclater de rire. Cela me fait penser à ce qu'on fait des auteurs comme Alexis ou Goossens. Le dessin est très bien et j'ai souvent ri durant ma lecture. À lire si on aime l'humour pince-sans-rire et un peu absurde.

22/11/2017 (modifier)
Couverture de la série La Guerre des Lulus
La Guerre des Lulus

A la fin de ce que je ne peux m'empêcher de ne considérer que comme un premier cycle, la Guerre des Lulus est à mes yeux ni plus ni moins que la meilleure série tous publics dédiée à la première guerre mondiale. Et pour ce faire, elle dispose de solides arguments ! Tout d’abord, l’aspect visuel accroche d’emblée. Franc, net, direct, expressif et dynamique en diable, ce type de trait convient parfaitement au ton de la bande dessinée. Les différents personnages ont tous une identité propre et bien marquée, les décors sont soignés sans étouffer l’aspect « aventure » du récit, la colorisation est nette et sans bavure. C’est vraiment du très beau travail qui permet à un large public de rentrer dans l’histoire sans rencontrer d’obstacles visuels. Ensuite vient la galerie des personnages. Ces Lulus deviennent rapidement extrêmement attachants. Régis Hautière use de ficelles bien connues mais diantrement solides pour nous offrir un panel de personnalités aussi complémentaires que familières. Là encore, le public se retrouve en pays de connaissance et l’envie de se plonger dans ces aventures est d’autant plus grande que les personnages qui nous serviront de guide nous rappellent nos lectures d’enfance. Enfin, le cadre historique est loin d’être oublié. La série nous parle de la première guerre mondiale et, même si elle le fait au travers d’un prisme d’aspect enfantin, les années défilant la perte d’innocence s’accentue au fur et à mesure des tomes, nous rappelant toute la gravité du contexte. Les différents lieux traversés sont l’objet de choix judicieux qui nous permettent de découvrir diverses régions sans que cela ne nous paraisse étrange tout en apportant régulièrement une certaine originalité au récit. Seul bémol : au terme de ces cinq tomes, il m'est difficile d'affirmer que la série est terminée. J'ai bien plus le sentiment d'avoir refermé un chapitre plutôt qu'un livre en bonne et due forme. Tout d'abord, une suite en deux tomes est annoncée, qui reviendra sur un fait marquant peu développé dans la série. Ensuite, et surtout, une après-guerre des Lulus s'annonce. Honnêtement, je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je trouve qu'à un moment, il faut laisser les personnages vivre leur vie, il faut pouvoir les oublier et passer à autre chose. C'est la raison pour laquelle j'aurais aimé une conclusion plus... conclusive. Mais bon, je ne vais pas bouder mon plaisir alors que la série est vraiment agréable à lire. Un série que je vous recommande vivement donc, quel que soit votre âge.

08/11/2016 (MAJ le 22/11/2017) (modifier)
Couverture de la série Aldébaran
Aldébaran

Je viens de me relire l’intégrale de la série, que j’avais achetée lors de sa sortie. Il faut dire que, malgré ses défauts, j’avais bien aimé ma lecture des albums au fur et à mesure de leur publication, lecture avec laquelle je découvrais le travail de Leo. Comme l’écrit Moebius dans une courte préface de l’intégrale, c’est de la Science-Fiction sans esbroufe, sans voyages intersidéraux ou vaisseaux spatiaux incroyables toutes les deux cases. Evidemment, le dessin de Leo est assez spécial, avec des visages qui sont franchement trop statiques. On pourrait aussi lui reprocher des couleurs tranchées – et une colorisation qui manque souvent de nuance. Mais ces défauts ne sont pas rédhibitoires, et ce dessin colle bien à l’intrigue, et à l’univers qu’il a créé, avec une faune et une flore originales, variées et abondantes, souvent tout en arrondi – bien souvent, même les espèces dangereuses n’ont pas d’aspect extérieur menaçant – à part quelques planches dans les grands marécages (cet aspect a dû séduire Moebius, car assez proche par certains côtés de sa série Le Monde d'Edena). La planète elle-même n’est pas hostile d’ailleurs, contrairement à ce qui se passe souvent dans le genre SF (on pourrait presque classer cette série en Aventure, si les bestioles bizarres ne venaient régulièrement nous rappeler que nous ne sommes pas sur Terre !). Autres défauts pointés rapidement : les atermoiements de Kim, et le grand nombre de femmes tombant dans les bras de Marc « à son corps défendant ». Bon, ces critiques étant faites, et sans les renier, je dois dire que cette série se laisse lire facilement, agréablement, avec un début intriguant, une histoire qui, tout en nous faisant découvrir quelques personnages (Marc et Kim en tête, Pad, etc.), de beaux paysages exotiques, nous amène aussi petit à petit au cœur d’une société dirigée par un clergé dictatorial (ce n’est pas la partie la plus originale de l’histoire, d’ailleurs), nos héros ayant maille à partie avec la police. En parallèle, au fur et à mesure des rencontres qu’ils font avec des scientifiques réfractaires (Driss et Alexa), ils nous font découvrir la spécificité de la planète Aldébaran, ce mystère responsable du drame qui les a touchés au début de l’aventure. Aventure qui devient de plus en plus dynamique, surtout à partir du troisième tome (le personnage de Pad, la confrontation entre les autorités et le petit groupe de rebelles, la Mantrisse et les bébêtes des grands marécages pimentant l’intrigue). Leo a su créer un univers original et cohérent, et son histoire tient vraiment en haleine le lecteur, au point qu’on a envie de connaître la suite dans les autres cycles.

21/11/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Cyparis - Le Prisonnier de Saint-Pierre
Cyparis - Le Prisonnier de Saint-Pierre

« Cyparis, le Prisonnier de Saint-Pierre » est un premier album pour Lucas Vallerie, jeune auteur martiniquais. Lucas raconte tout un pan d’Histoire de la Martinique du début du 20ème siècle, avec la présence administrative des colons français, mais aussi et surtout cette éruption volcanique catastrophique de 1902, la plus meurtrière du siècle. Il y a tellement à en dire, notamment sur le rôle et la passivité de l’administration française. Notons aussi que cette catastrophe marqua un tournant décisif pour la vulcanologie, qui devint une science à part entière suite aux nombreux relevés effectués sur place et aux conséquences catastrophiques sur la population, mais aussi la faune, la flore, le commerce etc. Et Cyparis, alors que vient-il faire dans cette galère ? Il est l’un des deux rescapés de la catastrophe, car il était protégé par… les murs de sa prison ! On découvre son destin cocasse, notamment après les faits. L’auteur en profite pour « croquer » sa Martinique, et qu’elle est belle… Le trait est maitrisé, et les couleurs vives et lumineuses. Dépaysement garanti ! Un premier album, vraiment ? Un succès ! et un auteur à suivre…

21/11/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Capitaine Tikhomiroff
Capitaine Tikhomiroff

Dans Soleil brûlant en Algérie, Gaétan Nocq nous racontait la guerre d’Algérie vue à travers les yeux d’Alexandre Tikhomiroff (dit Tiko )… dans « Capitaine Tikhomiroff », il s’intéresse cette fois à la Révolution d’Octobre vécue par le père de Tiko. J’ai trouvé ce témoignage intéressant et instructif. On y découvre avec effroi le quotidien des soldats de l’Armée Blanche, essayant tant bien que mal de survivre face aux troupes de l’Armée Rouge. Tous les coups sont permis, y compris les changements de camp temporaires ! L’auteur présente le contexte historique succinctement, et j’ai dû faire un peu des recherches sur Wikipédia pour clarifier certains détails. Dommage que ces éléments ne soient pas intégrés à l’histoire, mais bon, rien de grave. La mise en image est élégante, avec des couleurs (aquarelles ?) du plus bel effet. Une lecture prenante, et un album à découvrir.

21/11/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Dragger
Dragger

Une autre grande série du duo Mandrafina-Trillo ! On se retrouve dans un monde post-apocalyptique où la terre est recouverte d'un long désert. La série met en vedette un trio de personnages qui essaient de survivre ensemble et ils sont attachants et intéressants. J'ai retrouvé les qualités de ce duo: des histoires courtes qui réussissent à être plus captivantes et mémorables que plusieurs récits plus longs, un bon dessin (le dessin de Mandrafina est aussi bon en noir et blanc qu'en couleur !), une galerie de personnages hauts-en-couleurs et un humour cynique (quoique moins que dans d'autres séries du même scénariste). Dommage que la série ne dure que deux tomes, mais c'est mieux que si elle avait duré durant trop d'albums.

21/11/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Rouge Himba, carnet d'amitié avec les éleveurs nomades de Namibie
Rouge Himba, carnet d'amitié avec les éleveurs nomades de Namibie

Je ne connaissais rien des Himbas. C'est à peine si j'avais déjà vu des photos de leurs femmes toutes recouvertes d'ocre, de bijous et d'ornements si particuliers. Grâce à Simon Hureau et surtout à Solenn Bardet qui l'a emmené là-bas pour y découvrir le pays et sa famille d'adoption, j'ai pu apprendre énormément de choses sur cet étonnant peuple de Namibie. Simon Hureau présente les choses sous la forme d'un carnet de voyage entrecoupé d'explications plus détaillées sur certains aspects de la vie et des coutumes de Himbas. Les planches sont très belles car réalisées dans le style graphique de Hureau que j'apprécie beaucoup. J'aime son trait rond qui rend les personnages beaux et doux. J'aime le soin qu'il apporte aux décors, soin très approprié dans ce récit de voyage dans les superbes paysages de Namibie. Et j'aime aussi beaucoup sa colorisations aux couleurs intenses. En ce qui concerne le récit lui-même, j'ai été étonné de découvrir la culture Himba et surtout sa très grande humanité. Toutes ses traditions ou presque sont orientées sur les relations entre les personnes, les complexes liens familiaux, et tout ce qui permet à leur société de rester structurée et solide malgré leur caractère nomade, la distance et les difficultés matérielles de la vie qu'ils mènent. Avec cet album, j'ai découvert une culture traditionnelle et en même temps très ouverte d'esprit, très réfléchie et sage. J'ai pu observer la bonne intelligence de leur vie de tous les jours et la beauté des décors qui les entoure. Et en même temps, l'album permet de passer le message des problèmes qui pourraient avoir raison de leur vie traditionnelle, que ce soit les relations difficiles avec le gouvernement Namibien ou le projet d'un barrage qui pourrait détruire une grande part de leur environnement mais aussi de leur façon de vivre. La lecture est plaisante et bien menée. Il n'y a que quand le côté documentaire prend le dessus que cela tourne parfois au fastidieux, avec un trop grand souci du détail. Mais rien n'empêche de zapper momentanément certains passages trop bavards pour se concentrer sur le seul récit de voyage, quitte à y revenir plus tard par curiosité. Un album dense, beau et très instructif.

20/11/2017 (modifier)