Je suis allé un peu à reculons vers la lecture de cette BD car j'imaginais y lire l'épaisse biographie un peu rébarbative d'un personnage historique. Mais en réalité la mise en scène narrative est telle que la lecture est vraiment très agréable et fluide. On alterne en effet entre l'année 1904 où un écrivain rencontre le vieil homme qu'est devenu Geronimo, se lie d'amitié avec lui et écoute le récit de sa vie, et le récit en question, des années 1840 à 1870.
Ainsi, à la manière d'un Little Big Man, on découvre le conflit entre amérindiens (Apaches plus précisément) et colons blancs. Cela commence par une période de forte méfiance mais durant laquelle le jeune Go Khla Yeh vivra une enfance puis une première vie de famille relativement heureuse. Jusqu'au massacre de sa femme et de ses enfants par des mexicains, puis d'autres exactions commises cette fois par des soldats américains sans scrupules, qui vont entraîner les véritables guerres indiennes contre les Apaches, et au passage Go Khla Yeh à être surnommé Geronimo.
Ce qui est bien, c'est que le récit évite tout manichéisme pénible. Oui les mexicains massacraient les indiens, mais les indiens se vengeaient bien de leur côté. Et oui il y avait de vraies pourritures chez les américains, mais aussi des blancs sympathiques. Et autant on comprend les réactions de vengeance des Apaches, autant leur comportement et celui de Geronimo faisaient parfois preuve d'une sauvagerie qui montre vraiment leur différence culturelle indéniable d'avec les occidentaux (même si les actions des blancs de l'époque n'étaient pas vraiment plus respectables). Je me souviens d'avoir vu le film Fureur Apache dans ma jeunesse où les déchaînements de violence des Apaches étaient effrayants et j'en gardais le souvenir de monstres cruels. De voir par leurs yeux des violences similaires et leurs raisons dans ce récit me fait un effet un peu bizarre. Mais dans tous les cas, face au rouleau compresseur de la politique et de l'armée américaine, c'était un combat vengeur perdu d'avance.
BD intéressante et bien construite qui se lit très agréablement et apprend pas mal de choses sur les relations entre mexicains, américains blancs et apaches à l'époque, et sur qui était vraiment ce personnage au surnom si connu qu'était Geronimo.
On apprendra beaucoup de choses sur les autruches mais pas que. Sur la nature humaine également. Il est clair que lorsque l'on veut se débarrasser de son encombrante épouse, il y a parfois un lourd prix à payer. D'autres fois, cela emprunte les chemins de l'étrange. J'ai bien aimé ce conte finalement assez moral.
Zidrou est un auteur totalement accompli qui maîtrise avec perfection son art. Il le prouve encore une fois avec un thriller à l'humour un peu particulier. Il sort un peu des sentiers battus avec ce polar très noir et parfois assez sordide. On lit cette histoire horrifique sans s'arrêter et d'une seule traite. Dans cet élevage peuplées d'autruches, on ne s'ennuiera pas une seconde.
Bon à savoir: la couverture semble être abîmée sur les bords mais cela est fait exprès.
Aquarica nous emmène dans un port de pêcheur du continent américain plus précisément sur la côte est des USA. Il est question d'un monstre marin qui s'est échoué et qui appelle à une expertise de scientifiques qualifiés. Notre héros sera confronté à la population locale assez superstitieuse et revancharde par rapport à une destruction de navire par un cachalot géant. cela rappelle un peu Moby Dick mais c'est une tout autre histoire qui possède également un côté assez fantastique.
Je me suis laisse embarqué avec une grande facilité. Certes, le scénario est classique et s'alimente par rapport aux poncifs du genre comme par exemple le chant de la sirène. Pour autant, c'est assez bien réalisé avec un dessin assez envoûtant. On notera une mise en couleur assez remarquable. Bref, cette première partie est une réussite. Les mystères autour de l'île n'ont pas encore été résolus. On attend de voir la suite.
3.5
Panama Al Brown est un boxeur oublié aujourd'hui qui a pourtant eu une vie bien remplie.
On suit un journaliste qui veut faire un papier sur ce boxeur et il rencontre plein de gens qui l'ont connu et on va voir la vie de Al Brown sous forme de flashbacks. C'est une bonne biographie sur un personnage historique que je ne connaissais pas et j'ai eu un certain plaisir à découvrir son histoire. Il n'était pas seulement un boxeur, mais aussi un artiste et il en a fait des trucs dans sa vie ! On voit aussi le côté sombre de cette époque vu que Brown sera victime de racisme et qu'il a connu une fin assez pathétique.
J'ai mieux accroché au dessin d'Inker ici que dans Apache. J'ai bien aimé son noir et blanc.
J'ai lu le rapport de Brodeck sur la base des avis du site.
Et je dois avouer qu'à la fin du premier tome, j'étais un peu déçu. Bien sûr, la beauté graphique et la profondeur de l'oeuvre faisaient déjà leur effet, mais il y avait un je ne sais quoi qui me dérangeait. Avec le recul, je pense que c'est dû d'une part à la faible présence physique de l'Anderer dans ce tome, qui fait que j'ai eu du mal à me mettre à fond dans l'intrigue, et au fait que l'ambiance est vraiment spécifique, il m'a fallu un temps d'adaptation pour y rentrer. Car avec la lecture du tome 2, j'ai été subjugué, passionné. J'ai donc relu le tome 1 une deuxième fois, et je l'ai trouvé excellent, en le mettant en parallèle avec le second. Je pense que j'aurais dû les lire directement à la suite.
Car l'ensemble est magnifique. Le scénario, tiré du roman de Philippe Claudel, est profond, intelligent. Il permet de se pencher sur la nature humaine dans ce qu'elle a de plus profond, ses vices, ses lâchetés, mais aussi son humanité (qui transperce quand même chez certains villageois). Et la peur de l'autre, aujourd'hui encore d'actualité (comme à toutes les époques malheureusement) est très bien traitée, sans en rajouter et avec intelligence.
En parallèle, j'ai trouvé le personnage de Brodeck très réussi, finement dépeint. L'horreur de ce qu'il a vécu et de sa situation sont décrites sans minimiser ni en rajouter,et cela rend très bien.
Et puis il y a le dessin. C'est magnifique. Le noir et blanc n'a jamais été aussi bien utilisé et se prête parfaitement à l'ambiance de la BD. Le texte est résolument noir, le dessin l'accompagne dans cette voie. En ce qui concerne le style, c'est très propre, les personnages sont dessinés sans détour, avec tous leurs défauts, comme des hommes ordinaires. "Le Rapport de Brodeck" fait partie des bds où le dessin a un rôle fondamental, essentiel dans l'oeuvre. Et si, quand je lis une adaptation d'un roman en bd, j'aime bien aller jeter un oeil au dit roman, je n'en ressens pas le besoin ici. Car Manu Larcenet a réalisé un chef-d'oeuvre, et je ne pense pas, vu le niveau de cette bd, que la lecture du seul roman puisse m'apporter quelque chose en plus, sans aucune offense pour Philippe Claudel, dont le scénario m'a enchanté.
Voilà un diptyque rondement mené qui, sans être hyper original, propose une lecture sympathique et relativement rapide.
Si Dufaux instille du fantastique – c’est habituel chez lui ! – il le fait ici avec parcimonie, et cela va très bien à l’histoire, il n’y a pas de surenchère inutile.
Il y a un peu de Foerster dans cette aventure : le fantastique, les décors disproportionnés, le côté parfois gothique de l’intrigue. Mais, si Dufaux glisse là quelques traits d’humour (certains dialogues – ceux des scientifiques par exemple), il est bien différent du fantastique à l’humour noir développé par Foerster. Mais certains passages absurdes dynamisent le récit.
L’histoire est un quasi huis-clos se déroulant dans un improbable château – aux mille recoins et autres couloirs secrets – que l’on visite en suivant l’héroïne, la jeune Fanny. Il y a un peu de gore (ces poussées de violence aiguillonnent l’ensemble, autour de Fanny, au look de gentille Alice au pays des merveilles…), un peu de thriller, juste ce qu’il faut pour pimenter cette histoire.
Le dessin de Griffo est plutôt réussi. En tout cas il est raccord avec l’univers proposé par Dufaux – y compris dans les exagérations (château et pièces immenses, cuistot lui aussi inquiétant et quelque peu gigantesque, etc.).
Autour de Fanny, une belle galerie de personnages plus ou moins excentriques et/ou farfelus (une châtelaine découvrant le monde extérieur au travers du « Capital » de Marx !? par exemple) permet à l’intrigue (assez basique au demeurant) de ne pas trop ronronner (seule la fin m’a paru décevante).
Note réelle 3,5/5.
Comme beaucoup, c'est après avoir découvert Tyler Cross que je me suis penché sur cette bd des deux mêmes auteurs, publiée deux ans auparavant.
Comme toujours, le dessin de Brüno marche totalement avec moi. Cette fausse simplicité, ces personnages dessinés très simplement mais aux expressions si profondes, et si impressionnants sur certaines cases.. Bref, Ätar Gull fait partie de ces bds où le dessin est un plus, une valeur ajoutée : il ne se contente pas de servir l'histoire, il la bonifie. Après, je sais que le style de Brüno ne plait pas à tout le monde, et certains novices de l'auteur pourraient être désarçonnés par ce dessin très particulier.
Côté scénario, c'est prenant et assez original : la vie des esclaves dans les plantations, c'est certes déjà vu mais toujours intéressant, et abordé sous un angle intéressant. Je trouve que le scénario est plus original que ceux de Tyler Cross, par exemple, cela étant en partie dû au fait qu'il s'agit d'une adaptation de roman. En revanche, la narration est moins efficace, et je peux comprendre certaines critiques lues sur ce site, qui disent que le personnage du héros les a dérangé car trop impassible et muet. Dans Tyler Cross, la narration pallie à cela, pas dans Ätar Gull. Personnellement cela ne m'a pas dérangé, mais je peux comprendre ceux que ça aura gêné.
L'histoire est rythmée et bien racontée et, je l'ai dit, magnifiquement mise en valeur par le dessin. Ca nous donne un résultat très agréable et, si vous avez apprécié Tyler Cross, vous ne pourrez qu'aimer "Ätar Gull"
Cette superbe réédition d'une des œuvres phares d'Alberto Breccia nous permet de nous rappeler combien ce maître argentin du noir et blanc avait du talent.
Comment adapter l'œuvre de HP Lovecraft et restituer l'horreur indescriptible ou indicible contenue dans ses contes fantastiques. En adoptant diverses techniques allant du réalisme à l'abstrait, du collage à l'utilisation d'encres grasses, Breccia parvient à restituer des êtres monstrueux, des masses difformes à peine esquissées qu'il appartiendra au lecteur de définir en fonction de son imaginaire et de son ressenti. Point de phylactère dans cette adaptation, mais des textes bruts et fournis attestant que l'on est bien dans une adaptation d'une œuvre littéraire. Les images sont superbes, et l'effet recherché est réussi. Cette adaptation se lit avec lenteur tant les textes sont denses et le regard accroché par le dessin. Une BD qui a elle seule synthétise tout le travail de Breccia, présente ici dans un superbe écrin.
Je ne suis pas un fan absolu de Maël et Kris mais force est de constater que sur ce premier tome de leur nouvelle série, ils placent la barre assez haut.
Tout d'abord l'histoire qui est foisonnante et qui s'ancre dans un monde déboussolé après la première guerre mondiale. Même si le conflit s'est apaisé en Europe, il reste un certain nombre de frustrations dans d'autres territoires. Le récit se concentre donc sur deux amis de fraîche date qui contre mauvaise fortune bon cœur s’accoquinent d'abord pour aller livrer des armes en Allemagne, la guerre là bas n'a rien réglé, les spartakistes approchent et après eux, la suite est connue.
Finalement ce n'est pas vers l'Allemagne que partent nos héros mais avec l'apparition d'un nouveau personnage au charisme certain c'est vers le Mexique que la houle les emporte. L'arrivée dans ce pays mérite à elle seule de lire cette BD, c'est cinématographique en diable et rudement bien mené.
Et quelle galerie de gueules, de personnages ! Le capitaine du navire semble tout droit sorti d'un roman de Conrad ou Mc Orlan, la révolutionnaire fait pour l'instant aussi bonne figure sinon plus que Chihuahua Pearl. A côté d'eux le héros Julien ferait presque pale figure.
Au fil de mes avis vous aurez compris que je suis peu adepte de la ligne claire, là je prends mon pied. Le dessin de Maël est encore une fois au très haut niveau. Cerise sur le gâteau, ici il use beaucoup moins de la couleur sépia qui caractérisait Notre Mère la Guerre, sa palette s'enrichit et c'est tant mieux.
Au final donc une œuvre puissante, foisonnante mais sans complexité à la lecture avec des personnages que l'on a envie de suivre, je conseille l'achat et attends de lire la suite avec impatience.
Majoration sortie du tome 2
Où nous retrouvons Max et Julien ainsi que la belle Tina qui poursuivent leur révolution mexicaine. Allons à l'essentiel, c'est un véritable bonheur. Le récit s'étoffe avec l'apparition de nouveaux personnages dont un mystérieux J . Torsvan auteur contemporain qui aurait écrit sur ces personnages et leur implications dans cette révolution. Celle ci n'est d'ailleurs pas forcément celle que l'on croit.
Le scénariste Kris sait mener sa barque et nous révèle petit à petit les pièces du puzzle. Au dessin Maël s'épanouit dans les paysages semi désertiques du nord Mexique et ses couleurs un peu ternes collent parfaitement à l'ambiance.
Pour moi ce deuxième tome remplit largement ses promesses et j'attends maintenant avec impatience la conclusion de cette trilogie. Chapeau bas messieurs, à faire tourner.
Louis et Jean-Louis Le Hir m’avaient déjà enchanté avec leur adaptation du conte Hänsel et Gretel. Le duo papa-fils remet ça avec cette adaptation du conte de Perrault « Le petit Poucet ».
L’histoire se retrouve transposée à l'époque de Jeanne d'Arc, mais à part ça l’adaptation est relativement fidèle. Le message de fond, la morale du conte, est intacte, et l’histoire intemporelle se lit toujours avec plaisir.
Le dessin ajoute une certaine noirceur à l’ensemble (au sens figuré, mais aussi au sens propre, avec une couleur noire omniprésente sur de nombreuses planches). Certaines pleines pages m’ont vraiment décollé les rétines (je pense notamment à celle du pont en arche).
Un excellent moment de lecture.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Géronimo - Mémoires d'un résistant apache
Je suis allé un peu à reculons vers la lecture de cette BD car j'imaginais y lire l'épaisse biographie un peu rébarbative d'un personnage historique. Mais en réalité la mise en scène narrative est telle que la lecture est vraiment très agréable et fluide. On alterne en effet entre l'année 1904 où un écrivain rencontre le vieil homme qu'est devenu Geronimo, se lie d'amitié avec lui et écoute le récit de sa vie, et le récit en question, des années 1840 à 1870. Ainsi, à la manière d'un Little Big Man, on découvre le conflit entre amérindiens (Apaches plus précisément) et colons blancs. Cela commence par une période de forte méfiance mais durant laquelle le jeune Go Khla Yeh vivra une enfance puis une première vie de famille relativement heureuse. Jusqu'au massacre de sa femme et de ses enfants par des mexicains, puis d'autres exactions commises cette fois par des soldats américains sans scrupules, qui vont entraîner les véritables guerres indiennes contre les Apaches, et au passage Go Khla Yeh à être surnommé Geronimo. Ce qui est bien, c'est que le récit évite tout manichéisme pénible. Oui les mexicains massacraient les indiens, mais les indiens se vengeaient bien de leur côté. Et oui il y avait de vraies pourritures chez les américains, mais aussi des blancs sympathiques. Et autant on comprend les réactions de vengeance des Apaches, autant leur comportement et celui de Geronimo faisaient parfois preuve d'une sauvagerie qui montre vraiment leur différence culturelle indéniable d'avec les occidentaux (même si les actions des blancs de l'époque n'étaient pas vraiment plus respectables). Je me souviens d'avoir vu le film Fureur Apache dans ma jeunesse où les déchaînements de violence des Apaches étaient effrayants et j'en gardais le souvenir de monstres cruels. De voir par leurs yeux des violences similaires et leurs raisons dans ce récit me fait un effet un peu bizarre. Mais dans tous les cas, face au rouleau compresseur de la politique et de l'armée américaine, c'était un combat vengeur perdu d'avance. BD intéressante et bien construite qui se lit très agréablement et apprend pas mal de choses sur les relations entre mexicains, américains blancs et apaches à l'époque, et sur qui était vraiment ce personnage au surnom si connu qu'était Geronimo.
La Petite Souriante
On apprendra beaucoup de choses sur les autruches mais pas que. Sur la nature humaine également. Il est clair que lorsque l'on veut se débarrasser de son encombrante épouse, il y a parfois un lourd prix à payer. D'autres fois, cela emprunte les chemins de l'étrange. J'ai bien aimé ce conte finalement assez moral. Zidrou est un auteur totalement accompli qui maîtrise avec perfection son art. Il le prouve encore une fois avec un thriller à l'humour un peu particulier. Il sort un peu des sentiers battus avec ce polar très noir et parfois assez sordide. On lit cette histoire horrifique sans s'arrêter et d'une seule traite. Dans cet élevage peuplées d'autruches, on ne s'ennuiera pas une seconde. Bon à savoir: la couverture semble être abîmée sur les bords mais cela est fait exprès.
Aquarica
Aquarica nous emmène dans un port de pêcheur du continent américain plus précisément sur la côte est des USA. Il est question d'un monstre marin qui s'est échoué et qui appelle à une expertise de scientifiques qualifiés. Notre héros sera confronté à la population locale assez superstitieuse et revancharde par rapport à une destruction de navire par un cachalot géant. cela rappelle un peu Moby Dick mais c'est une tout autre histoire qui possède également un côté assez fantastique. Je me suis laisse embarqué avec une grande facilité. Certes, le scénario est classique et s'alimente par rapport aux poncifs du genre comme par exemple le chant de la sirène. Pour autant, c'est assez bien réalisé avec un dessin assez envoûtant. On notera une mise en couleur assez remarquable. Bref, cette première partie est une réussite. Les mystères autour de l'île n'ont pas encore été résolus. On attend de voir la suite.
Panama Al Brown
3.5 Panama Al Brown est un boxeur oublié aujourd'hui qui a pourtant eu une vie bien remplie. On suit un journaliste qui veut faire un papier sur ce boxeur et il rencontre plein de gens qui l'ont connu et on va voir la vie de Al Brown sous forme de flashbacks. C'est une bonne biographie sur un personnage historique que je ne connaissais pas et j'ai eu un certain plaisir à découvrir son histoire. Il n'était pas seulement un boxeur, mais aussi un artiste et il en a fait des trucs dans sa vie ! On voit aussi le côté sombre de cette époque vu que Brown sera victime de racisme et qu'il a connu une fin assez pathétique. J'ai mieux accroché au dessin d'Inker ici que dans Apache. J'ai bien aimé son noir et blanc.
Le Rapport de Brodeck
J'ai lu le rapport de Brodeck sur la base des avis du site. Et je dois avouer qu'à la fin du premier tome, j'étais un peu déçu. Bien sûr, la beauté graphique et la profondeur de l'oeuvre faisaient déjà leur effet, mais il y avait un je ne sais quoi qui me dérangeait. Avec le recul, je pense que c'est dû d'une part à la faible présence physique de l'Anderer dans ce tome, qui fait que j'ai eu du mal à me mettre à fond dans l'intrigue, et au fait que l'ambiance est vraiment spécifique, il m'a fallu un temps d'adaptation pour y rentrer. Car avec la lecture du tome 2, j'ai été subjugué, passionné. J'ai donc relu le tome 1 une deuxième fois, et je l'ai trouvé excellent, en le mettant en parallèle avec le second. Je pense que j'aurais dû les lire directement à la suite. Car l'ensemble est magnifique. Le scénario, tiré du roman de Philippe Claudel, est profond, intelligent. Il permet de se pencher sur la nature humaine dans ce qu'elle a de plus profond, ses vices, ses lâchetés, mais aussi son humanité (qui transperce quand même chez certains villageois). Et la peur de l'autre, aujourd'hui encore d'actualité (comme à toutes les époques malheureusement) est très bien traitée, sans en rajouter et avec intelligence. En parallèle, j'ai trouvé le personnage de Brodeck très réussi, finement dépeint. L'horreur de ce qu'il a vécu et de sa situation sont décrites sans minimiser ni en rajouter,et cela rend très bien. Et puis il y a le dessin. C'est magnifique. Le noir et blanc n'a jamais été aussi bien utilisé et se prête parfaitement à l'ambiance de la BD. Le texte est résolument noir, le dessin l'accompagne dans cette voie. En ce qui concerne le style, c'est très propre, les personnages sont dessinés sans détour, avec tous leurs défauts, comme des hommes ordinaires. "Le Rapport de Brodeck" fait partie des bds où le dessin a un rôle fondamental, essentiel dans l'oeuvre. Et si, quand je lis une adaptation d'un roman en bd, j'aime bien aller jeter un oeil au dit roman, je n'en ressens pas le besoin ici. Car Manu Larcenet a réalisé un chef-d'oeuvre, et je ne pense pas, vu le niveau de cette bd, que la lecture du seul roman puisse m'apporter quelque chose en plus, sans aucune offense pour Philippe Claudel, dont le scénario m'a enchanté.
Monsieur Noir
Voilà un diptyque rondement mené qui, sans être hyper original, propose une lecture sympathique et relativement rapide. Si Dufaux instille du fantastique – c’est habituel chez lui ! – il le fait ici avec parcimonie, et cela va très bien à l’histoire, il n’y a pas de surenchère inutile. Il y a un peu de Foerster dans cette aventure : le fantastique, les décors disproportionnés, le côté parfois gothique de l’intrigue. Mais, si Dufaux glisse là quelques traits d’humour (certains dialogues – ceux des scientifiques par exemple), il est bien différent du fantastique à l’humour noir développé par Foerster. Mais certains passages absurdes dynamisent le récit. L’histoire est un quasi huis-clos se déroulant dans un improbable château – aux mille recoins et autres couloirs secrets – que l’on visite en suivant l’héroïne, la jeune Fanny. Il y a un peu de gore (ces poussées de violence aiguillonnent l’ensemble, autour de Fanny, au look de gentille Alice au pays des merveilles…), un peu de thriller, juste ce qu’il faut pour pimenter cette histoire. Le dessin de Griffo est plutôt réussi. En tout cas il est raccord avec l’univers proposé par Dufaux – y compris dans les exagérations (château et pièces immenses, cuistot lui aussi inquiétant et quelque peu gigantesque, etc.). Autour de Fanny, une belle galerie de personnages plus ou moins excentriques et/ou farfelus (une châtelaine découvrant le monde extérieur au travers du « Capital » de Marx !? par exemple) permet à l’intrigue (assez basique au demeurant) de ne pas trop ronronner (seule la fin m’a paru décevante). Note réelle 3,5/5.
Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle
Comme beaucoup, c'est après avoir découvert Tyler Cross que je me suis penché sur cette bd des deux mêmes auteurs, publiée deux ans auparavant. Comme toujours, le dessin de Brüno marche totalement avec moi. Cette fausse simplicité, ces personnages dessinés très simplement mais aux expressions si profondes, et si impressionnants sur certaines cases.. Bref, Ätar Gull fait partie de ces bds où le dessin est un plus, une valeur ajoutée : il ne se contente pas de servir l'histoire, il la bonifie. Après, je sais que le style de Brüno ne plait pas à tout le monde, et certains novices de l'auteur pourraient être désarçonnés par ce dessin très particulier. Côté scénario, c'est prenant et assez original : la vie des esclaves dans les plantations, c'est certes déjà vu mais toujours intéressant, et abordé sous un angle intéressant. Je trouve que le scénario est plus original que ceux de Tyler Cross, par exemple, cela étant en partie dû au fait qu'il s'agit d'une adaptation de roman. En revanche, la narration est moins efficace, et je peux comprendre certaines critiques lues sur ce site, qui disent que le personnage du héros les a dérangé car trop impassible et muet. Dans Tyler Cross, la narration pallie à cela, pas dans Ätar Gull. Personnellement cela ne m'a pas dérangé, mais je peux comprendre ceux que ça aura gêné. L'histoire est rythmée et bien racontée et, je l'ai dit, magnifiquement mise en valeur par le dessin. Ca nous donne un résultat très agréable et, si vous avez apprécié Tyler Cross, vous ne pourrez qu'aimer "Ätar Gull"
Les Mythes de Cthulhu
Cette superbe réédition d'une des œuvres phares d'Alberto Breccia nous permet de nous rappeler combien ce maître argentin du noir et blanc avait du talent. Comment adapter l'œuvre de HP Lovecraft et restituer l'horreur indescriptible ou indicible contenue dans ses contes fantastiques. En adoptant diverses techniques allant du réalisme à l'abstrait, du collage à l'utilisation d'encres grasses, Breccia parvient à restituer des êtres monstrueux, des masses difformes à peine esquissées qu'il appartiendra au lecteur de définir en fonction de son imaginaire et de son ressenti. Point de phylactère dans cette adaptation, mais des textes bruts et fournis attestant que l'on est bien dans une adaptation d'une œuvre littéraire. Les images sont superbes, et l'effet recherché est réussi. Cette adaptation se lit avec lenteur tant les textes sont denses et le regard accroché par le dessin. Une BD qui a elle seule synthétise tout le travail de Breccia, présente ici dans un superbe écrin.
Notre Amérique
Je ne suis pas un fan absolu de Maël et Kris mais force est de constater que sur ce premier tome de leur nouvelle série, ils placent la barre assez haut. Tout d'abord l'histoire qui est foisonnante et qui s'ancre dans un monde déboussolé après la première guerre mondiale. Même si le conflit s'est apaisé en Europe, il reste un certain nombre de frustrations dans d'autres territoires. Le récit se concentre donc sur deux amis de fraîche date qui contre mauvaise fortune bon cœur s’accoquinent d'abord pour aller livrer des armes en Allemagne, la guerre là bas n'a rien réglé, les spartakistes approchent et après eux, la suite est connue. Finalement ce n'est pas vers l'Allemagne que partent nos héros mais avec l'apparition d'un nouveau personnage au charisme certain c'est vers le Mexique que la houle les emporte. L'arrivée dans ce pays mérite à elle seule de lire cette BD, c'est cinématographique en diable et rudement bien mené. Et quelle galerie de gueules, de personnages ! Le capitaine du navire semble tout droit sorti d'un roman de Conrad ou Mc Orlan, la révolutionnaire fait pour l'instant aussi bonne figure sinon plus que Chihuahua Pearl. A côté d'eux le héros Julien ferait presque pale figure. Au fil de mes avis vous aurez compris que je suis peu adepte de la ligne claire, là je prends mon pied. Le dessin de Maël est encore une fois au très haut niveau. Cerise sur le gâteau, ici il use beaucoup moins de la couleur sépia qui caractérisait Notre Mère la Guerre, sa palette s'enrichit et c'est tant mieux. Au final donc une œuvre puissante, foisonnante mais sans complexité à la lecture avec des personnages que l'on a envie de suivre, je conseille l'achat et attends de lire la suite avec impatience. Majoration sortie du tome 2 Où nous retrouvons Max et Julien ainsi que la belle Tina qui poursuivent leur révolution mexicaine. Allons à l'essentiel, c'est un véritable bonheur. Le récit s'étoffe avec l'apparition de nouveaux personnages dont un mystérieux J . Torsvan auteur contemporain qui aurait écrit sur ces personnages et leur implications dans cette révolution. Celle ci n'est d'ailleurs pas forcément celle que l'on croit. Le scénariste Kris sait mener sa barque et nous révèle petit à petit les pièces du puzzle. Au dessin Maël s'épanouit dans les paysages semi désertiques du nord Mexique et ses couleurs un peu ternes collent parfaitement à l'ambiance. Pour moi ce deuxième tome remplit largement ses promesses et j'attends maintenant avec impatience la conclusion de cette trilogie. Chapeau bas messieurs, à faire tourner.
Le Petit Poucet (Le Hir)
Louis et Jean-Louis Le Hir m’avaient déjà enchanté avec leur adaptation du conte Hänsel et Gretel. Le duo papa-fils remet ça avec cette adaptation du conte de Perrault « Le petit Poucet ». L’histoire se retrouve transposée à l'époque de Jeanne d'Arc, mais à part ça l’adaptation est relativement fidèle. Le message de fond, la morale du conte, est intacte, et l’histoire intemporelle se lit toujours avec plaisir. Le dessin ajoute une certaine noirceur à l’ensemble (au sens figuré, mais aussi au sens propre, avec une couleur noire omniprésente sur de nombreuses planches). Certaines pleines pages m’ont vraiment décollé les rétines (je pense notamment à celle du pont en arche). Un excellent moment de lecture.