Tiens ! Une bd sur les nénés, c’est rare !!! C’est surtout rare d’en trouver une qui s’adresse aux très jeunes filles, celles qui s’apprêtent à sortir de l’enfance pour explorer le monde étrange de l’adolescence.
Le pari était osé et je m’incline respectueusement devant les deux auteures qui ont su le relever avec talent et humour.
Car on s’amuse beaucoup à la lecture des aventures de la petite Lila et de ses amies. On s’amuse beaucoup et on en sort sans aucun doute moins cons (remarque valable pour tous les lecteurs indépendamment de leur âge et de leur sexe) et très certainement moins complexées (en ce qui concerne les jeunes lectrices dans la même tranche d’âge que notre héroïne). Le ton est tellement naturel, les choses sont dites avec simplicité mais sans bêtifier. C’est vraiment une excellente bd jeunesse !
Le dessin plaira par son dynamisme et sa grande lisibilité.
Vraiment, que vous ayez 10 ans ou 50, que vous soyez ou ayez été complexée par vos seins ou non, je ne peux que vous inciter à découvrir cette série (et je me demande bien de quoi il sera question dans le prochain tome).
Claude Seignolle est un écrivain français spécialisé dans les histoires fantastiques inspirées des croyances populaires. Cet album sort pour fêter ses 100 ans (et oui, il est toujours de ce monde quand j’écris ces lignes), et propose 5 histoires mises en image par Laurent Lefeuvre (Fox-Boy, Tom et William).
Les histoires sont variées, et toutes ne m’ont pas autant marqué. J’ai beaucoup aimé la première, « Celui qui avait toujours froid », qui est terriblement humaine, et « L'homme qui savait d'avance », que j’ai trouvée touchante et originale. Les autres sont un peu trop classiques pour moi (le loup garou, le vampire etc.), mais de manière générale j’ai passé un excellent moment de lecture. L’adaptation est réussie, malgré des textes un poil trop présents (problème récurrent de ce genre d’adaptation roman/BD).
Et puis il faut dire que ces histoires sont transcendées par le dessin de Laurent. Le noir et blanc est absolument magnifique, très détaillé, un peu dans le style des grands maitres italiens que Mosquito publie régulièrement.
Un album à recommander aux amateurs de fantastique/horreur.
J'adore.
J'ai les 2 tomes et je ne m'en lasse pas. J'attends chaque caricature lâchée sur les réseaux sociaux avec impatience.
J'aime l'oeuvre, car Salch tape sur tous ceux qui me dégoûtent. C'est une sorte d'exutoire pour moi de le voir se taper toutes ces têtes de cons: Pénicaud, Enora Malagré, Nadine Morano, Hanouna... et j'en passe.
Les petits commentaires écrits autour de chaque dessin viennent parfaire ces portraits au vitriol, tels des piques sur le dos d'un taureau lâché dans l’arène publique.
Je suis totalement fan.
C'est au cours d'un petit mais costaud festival cher à mon cœur que j'ai fait la connaissance de Nago l'auteur de cette BD. Petit un, ce mec est charmant et possède une culture bédéphile fort intéressante. Deuxièmement il sait ce qu'il doit évidemment pour son dessin fortement inspiré par des auteurs comme Andréas et P. Druillet. Le bougre a plus que retenu la leçon de ces maîtres dans l'art de dessiner des architectures fabuleuses.
Si je devais résumer l'histoire disons qu'un petit groupe venu des confins du grand extérieur arrive à la dernière citadelle à la recherche d'un médicament rare. Cette citadelle est habitée par une faune plus que bigarrée.
D'emblée ce qui frappe à la lecture c'est l'immense virtuosité de l'auteur ; le scénario finalement assez simple fourmille cependant de bonnes idées. Lewis Carroll n'est jamais très loin et notre curiosité est aiguisée par les découvertes que nous allons faire au détour d'un escalier. Un coup d’œil à la galerie devrait vous convaincre d'aller faire un tour dans cette citadelle même si la chose n'est peut être pas très facile du fait du tirage limité (1000 exemplaires) de cette œuvre. Coup de cœur évident pour moi.
Hey, Hey!!!
Mais dites moi que voilà une très bonne surprise, enfin une super héroïne qui n'est pas gaulée comme un mannequin anorexique, qui assume ses rondeurs. Et puis petit détail jouissif comme Faith le dit elle même ses parents ne sont pas morts dans un tragique accident, ils ne lui ont pas légué des milliards, un sabre laser ou une liste de noms ou encore une lettre d'acceptation à Poudlard. Une fille ordinaire quoi, qui ne nous assomme pas à longueur de cases avec ses problème existentiels, généralement politiquement corrects, chiants. Évoluant dans un univers familier, journaliste le jour, mais pas la reine du scoop à sensation, Faith fréquente les conventions BD, une star forcément idiote, bref des aventures pas prise de tête, pleines de rythme. Des dialogues pas idiots, une voix off pas trop envahissante, cette série est rafraîchissante. Le dessin est lumineux s'éloignant un poil des conventions du comics pas trop de pages et de cases explosées qui offrent donc une lecture aisée.
Notons pour les aficionados la présence de "Archer" autre super héros des éditions Valiant.
En résumé une série bien fichue qui casse un peu les codes, j'en fait mon coup de cœur dans le genre. Bien sûr j'irai voir la suite.
C'est avec l'édition intégrale parue chez Soleil dans la collection Métamorphoses que je découvre cette série précédemment sortie chez Carabas. Fan de cette collection pour le soin apporté à l'objet c'est de nouveau une très belle édition que Soleil nous propose : grand format, couverture très réussie et papier de qualité. Miam !
"Le Petit rêve de Georges Frog" nous relate la vie de Georges, pianiste fan de jazz dans l'Amérique de la grande dépression du début du XXe siècle. C'est ce que j'ai apprécié dans ce récit : d'une part cette réflexion sur la création artistique ou comment vivre de son art en faisant ou non des concessions, et d'autre part la toile de fond de cette Amérique en pleine tourmente qui donne encore plus de force à ce questionnement. Faut-il jouer la musique que l'on aime, souvent incomprise, et vivre misérablement ou se plier à la demande plus commerciale qui vous permet du coup de vivre plus confortablement en vous coupant de ce que vous aimez véritablement ?
Phicil, l'auteur, que je découvre avec cet album a un style particulier. Personnages animaliers au trait simple, épais mais très expressif, décors assez fouillés par contraste, et colorisation en aplat. Son style donne au final une ambiance singulière qui rend à merveille la vie américaine de cette période, et si j'ai été un peu surpris au début de ma lecture je me suis très vite adapté et j'ai fini par en apprécier toute la subtilité.
Une belle série très bien remise en valeur avec cette intégrale bien pensée et réalisée !
Toujours un peu méfiant avec le travail de Jean Dufaux, qui à défaut de mauvaises idées se laisse trop souvent déborder par ses ambitions, c'est sur un salon BD où dédicaçait Mohamed Aouamri que j'ai découvert "La Saga Valta".
Amateur de fantasy, ayant déjà apprécié le savoir-faire du dessinateur dans la suite de La Quête de l'Oiseau du Temps, je me suis laissé tenter par ces deux premiers tomes (dont le premier en grand format noir & blanc). Et la bonne surprise c'est que le troisième tome devrait sortir ce mois-ci !
En attendant ce dernier qui devrait clore normalement cette série, j'ai déjà pu me régaler avec ces deux opus. Mention spéciale tout d'abord au dessin de Mohamed Aouamri dont le talent s'inscrit dans une lignée directe de Régis Loisel, et qui grâce à son style réaliste donne à cet univers nordique toute sa force, et ce d'autant plus dans l'édition grand format noir et blanc du premier tome : tout simplement somptueux !
Quant au récit concocté par Jean Dufaux, il est jusqu'ici parfaitement mené et a su m'envouter de bout en bout. Personnages calculateurs, héros mis à mal, personnages féminins pas là pour faire potiches et décors majestueux : le nord, ses habitants et ses créatures vous prennent aux tripes !
En attendant de lire la fin de cette saga, ces deux premiers tomes sont des plus réussis et je ne peux que vous en conseiller fortement la lecture !
De manière frappante, c’est la première scène qui va donner le ton de l’histoire, lorsque Grimr, encore tout jeune enfant, échappe miraculeusement à l’épais nuage de cendres provoqué par une éruption volcanique, tandis que ses parents trouvent la mort. C’est à ce moment précis que le lecteur entrevoit la capacité de résistance exceptionnelle du jeune héros. Pourtant, à peine tiré d’affaire, Grimr sera pris pour un démon sorti des enfers par des trafiquants d’enfants passant là par hasard. Les odieux personnages vont néanmoins le capturer, réalisant bien vite le prix qu’ils pourraient en tirer…Un être maléfique doublé d’un paria, c’est ainsi qu’il sera considéré par les habitants de l’île, lui, le cœur pur et sensible enserré dans une enveloppe « monstrueuse ».
Si au premier abord le trait peu paraître assez grossier, force est d’admettre au fil des pages qu’il cadre parfaitement avec le contexte où la vie semble reposer sur le caractère indomptable de l’Islande, une île aride au climat peu hospitalier, cernée par l’océan et menacée par ses volcans, où la nature a pu demeurer sauvage et belle… Le personnage principal symbolise à lui seul cette géographie, imprévisible et colérique, mais doté d’une âme pure. Totalement lié au pays qui l’a vu naître, Grimr est l’Islande ! S’attardant peu sur les contours et les détails, Jérémie Moreau semble avoir laissé libre cours à son intuition, axant davantage son travail sur les couleurs (les paysages à l’aquarelle sont superbes) et le mouvement, comme la lave s’échapperait d’un volcan, sans avoir pour autant négligé l’expressivité des visages.
Quant à l’histoire, elle est bien construite et d’une légèreté très appropriée, permise par le retrait des textes (d’excellente qualité) derrière le dessin, comme pour laisser la nature, puissante et silencieuse, dominer l’ensemble. Une nature qui se révèle être un personnage à elle seule, en quelque sorte l’alter ego de Grimr.
Ainsi, cette « saga » extraordinaire rappelle en partie, à travers le personnage de Grimr, le mythe de Frankenstein. C’est un fait, l’être humain n’apprécie guère la différence, a fortiori quand elle est monstrueuse, mais il se moque bien de savoir si les apparences sont trompeuses, et demeure sans pitié pour quiconque s’écarte de la norme, préférant bien souvent hurler avec les loups… Le cinquième opus de Jérémie Moreau, jeune auteur déjà remarqué pour Le Singe de Hartlepool, s’impose comme une très belle œuvre pour un personnage maudit et attachant, qui connaîtra même une histoire d’amour déchirante…
Après l'excellentissime Le Singe de Hartlepool scénarisé par Wilfrid Lupano tiré d'une anecdote du début du XIXe sur la bêtise humaine, et le très bon album jeunesse Tempête au haras traitant également de la différence au travers du handicap, Jérémie Moreau nous entraine cette fois-ci en Islande à la fin du XVIIIe siècle. En ces temps de domination danoise et de misère absolue, la renommée se définit avant tout par son lignage. Grimr, orphelin, n'est donc personne mais il entend bien changer son destin et prouver à tous sa valeur.
On retrouve donc ici ce concept de différence qui semble servir de fil d'Ariane à Jérémie Moreau dans ses différents albums, avec cette fois-ci l'idée d'être maître de son destin ou de pouvoir l'infléchir. Car si Grimr n'est "personne" en Islande, sa force physique hors du commun va lui permettre de parvenir à ses fins et d'inscrire son nom parmi les grandes sagas de son pays.
Si j'ai toujours eu un peu de mal en début d'album avec le style graphique de l'auteur, son talent de narrateur m'a toujours permis d'apprécier ses albums. Comme quoi, il faut parfois se faire un peu violence et savoir sortir de ses habitudes de lecture. Car son trait simple mais expressif et sa mise en couleur un peu terne conforte les caractères rugueux et âpres de ce pays et de ses habitants.
Grimr se révèle un récit rude, mais l'abnégation de son personnage principal forcent le respect et on se laisse porter sans y prêter garde jusqu'à son dénouement.
C'est une nouvelle fois un très bon album que nous propose Jérémie Moreau qui m'aura permis de découvrir l'Islande par le biais de facettes que je ne connaissais pas.
Je ne l'ai découvert qu'à la fin sur le dos de l'album: c'est tirée d'une histoire vraie à partir de la rencontre de l'auteur et d'un homme de 71 ans qui fut SDF pendant un temps. Au milieu des années 1970, il s'embarque avec sa fiancée légèrement plus âgée pour l'Espagne franquiste où il va tenir un bar restaurant qui va marcher du tonnerre avant une dégringolade liée à son penchant pour l'alcool qui le rend violent.
Je retrouve au dessin mon auteur espagnol préféré du moment à savoir Nadar (Papier froissé, Le Monde à tes pieds). Il n'y a rien à redire: j'aime son style et son dessin avec une belle reconstitution des années 70. Au scénario, on ne présente plus Philippe Thirault qui maîtrise à merveille ce roman graphique sans concession.
On découvre sur fond de dictature franquiste un amour qui se décompose à cause de la boisson. C'est une histoire véritablement authentique avec des personnages qui sont loin d'être sympathiques. Un drame en Galice à la fois social et moral.
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Lila
Tiens ! Une bd sur les nénés, c’est rare !!! C’est surtout rare d’en trouver une qui s’adresse aux très jeunes filles, celles qui s’apprêtent à sortir de l’enfance pour explorer le monde étrange de l’adolescence. Le pari était osé et je m’incline respectueusement devant les deux auteures qui ont su le relever avec talent et humour. Car on s’amuse beaucoup à la lecture des aventures de la petite Lila et de ses amies. On s’amuse beaucoup et on en sort sans aucun doute moins cons (remarque valable pour tous les lecteurs indépendamment de leur âge et de leur sexe) et très certainement moins complexées (en ce qui concerne les jeunes lectrices dans la même tranche d’âge que notre héroïne). Le ton est tellement naturel, les choses sont dites avec simplicité mais sans bêtifier. C’est vraiment une excellente bd jeunesse ! Le dessin plaira par son dynamisme et sa grande lisibilité. Vraiment, que vous ayez 10 ans ou 50, que vous soyez ou ayez été complexée par vos seins ou non, je ne peux que vous inciter à découvrir cette série (et je me demande bien de quoi il sera question dans le prochain tome).
Comme une odeur de Diable
Claude Seignolle est un écrivain français spécialisé dans les histoires fantastiques inspirées des croyances populaires. Cet album sort pour fêter ses 100 ans (et oui, il est toujours de ce monde quand j’écris ces lignes), et propose 5 histoires mises en image par Laurent Lefeuvre (Fox-Boy, Tom et William). Les histoires sont variées, et toutes ne m’ont pas autant marqué. J’ai beaucoup aimé la première, « Celui qui avait toujours froid », qui est terriblement humaine, et « L'homme qui savait d'avance », que j’ai trouvée touchante et originale. Les autres sont un peu trop classiques pour moi (le loup garou, le vampire etc.), mais de manière générale j’ai passé un excellent moment de lecture. L’adaptation est réussie, malgré des textes un poil trop présents (problème récurrent de ce genre d’adaptation roman/BD). Et puis il faut dire que ces histoires sont transcendées par le dessin de Laurent. Le noir et blanc est absolument magnifique, très détaillé, un peu dans le style des grands maitres italiens que Mosquito publie régulièrement. Un album à recommander aux amateurs de fantastique/horreur.
Lookbook
J'adore. J'ai les 2 tomes et je ne m'en lasse pas. J'attends chaque caricature lâchée sur les réseaux sociaux avec impatience. J'aime l'oeuvre, car Salch tape sur tous ceux qui me dégoûtent. C'est une sorte d'exutoire pour moi de le voir se taper toutes ces têtes de cons: Pénicaud, Enora Malagré, Nadine Morano, Hanouna... et j'en passe. Les petits commentaires écrits autour de chaque dessin viennent parfaire ces portraits au vitriol, tels des piques sur le dos d'un taureau lâché dans l’arène publique. Je suis totalement fan.
Au Queur des citadelles
C'est au cours d'un petit mais costaud festival cher à mon cœur que j'ai fait la connaissance de Nago l'auteur de cette BD. Petit un, ce mec est charmant et possède une culture bédéphile fort intéressante. Deuxièmement il sait ce qu'il doit évidemment pour son dessin fortement inspiré par des auteurs comme Andréas et P. Druillet. Le bougre a plus que retenu la leçon de ces maîtres dans l'art de dessiner des architectures fabuleuses. Si je devais résumer l'histoire disons qu'un petit groupe venu des confins du grand extérieur arrive à la dernière citadelle à la recherche d'un médicament rare. Cette citadelle est habitée par une faune plus que bigarrée. D'emblée ce qui frappe à la lecture c'est l'immense virtuosité de l'auteur ; le scénario finalement assez simple fourmille cependant de bonnes idées. Lewis Carroll n'est jamais très loin et notre curiosité est aiguisée par les découvertes que nous allons faire au détour d'un escalier. Un coup d’œil à la galerie devrait vous convaincre d'aller faire un tour dans cette citadelle même si la chose n'est peut être pas très facile du fait du tirage limité (1000 exemplaires) de cette œuvre. Coup de cœur évident pour moi.
Faith
Hey, Hey!!! Mais dites moi que voilà une très bonne surprise, enfin une super héroïne qui n'est pas gaulée comme un mannequin anorexique, qui assume ses rondeurs. Et puis petit détail jouissif comme Faith le dit elle même ses parents ne sont pas morts dans un tragique accident, ils ne lui ont pas légué des milliards, un sabre laser ou une liste de noms ou encore une lettre d'acceptation à Poudlard. Une fille ordinaire quoi, qui ne nous assomme pas à longueur de cases avec ses problème existentiels, généralement politiquement corrects, chiants. Évoluant dans un univers familier, journaliste le jour, mais pas la reine du scoop à sensation, Faith fréquente les conventions BD, une star forcément idiote, bref des aventures pas prise de tête, pleines de rythme. Des dialogues pas idiots, une voix off pas trop envahissante, cette série est rafraîchissante. Le dessin est lumineux s'éloignant un poil des conventions du comics pas trop de pages et de cases explosées qui offrent donc une lecture aisée. Notons pour les aficionados la présence de "Archer" autre super héros des éditions Valiant. En résumé une série bien fichue qui casse un peu les codes, j'en fait mon coup de cœur dans le genre. Bien sûr j'irai voir la suite.
Georges Frog
C'est avec l'édition intégrale parue chez Soleil dans la collection Métamorphoses que je découvre cette série précédemment sortie chez Carabas. Fan de cette collection pour le soin apporté à l'objet c'est de nouveau une très belle édition que Soleil nous propose : grand format, couverture très réussie et papier de qualité. Miam ! "Le Petit rêve de Georges Frog" nous relate la vie de Georges, pianiste fan de jazz dans l'Amérique de la grande dépression du début du XXe siècle. C'est ce que j'ai apprécié dans ce récit : d'une part cette réflexion sur la création artistique ou comment vivre de son art en faisant ou non des concessions, et d'autre part la toile de fond de cette Amérique en pleine tourmente qui donne encore plus de force à ce questionnement. Faut-il jouer la musique que l'on aime, souvent incomprise, et vivre misérablement ou se plier à la demande plus commerciale qui vous permet du coup de vivre plus confortablement en vous coupant de ce que vous aimez véritablement ? Phicil, l'auteur, que je découvre avec cet album a un style particulier. Personnages animaliers au trait simple, épais mais très expressif, décors assez fouillés par contraste, et colorisation en aplat. Son style donne au final une ambiance singulière qui rend à merveille la vie américaine de cette période, et si j'ai été un peu surpris au début de ma lecture je me suis très vite adapté et j'ai fini par en apprécier toute la subtilité. Une belle série très bien remise en valeur avec cette intégrale bien pensée et réalisée !
Saga Valta
Toujours un peu méfiant avec le travail de Jean Dufaux, qui à défaut de mauvaises idées se laisse trop souvent déborder par ses ambitions, c'est sur un salon BD où dédicaçait Mohamed Aouamri que j'ai découvert "La Saga Valta". Amateur de fantasy, ayant déjà apprécié le savoir-faire du dessinateur dans la suite de La Quête de l'Oiseau du Temps, je me suis laissé tenter par ces deux premiers tomes (dont le premier en grand format noir & blanc). Et la bonne surprise c'est que le troisième tome devrait sortir ce mois-ci ! En attendant ce dernier qui devrait clore normalement cette série, j'ai déjà pu me régaler avec ces deux opus. Mention spéciale tout d'abord au dessin de Mohamed Aouamri dont le talent s'inscrit dans une lignée directe de Régis Loisel, et qui grâce à son style réaliste donne à cet univers nordique toute sa force, et ce d'autant plus dans l'édition grand format noir et blanc du premier tome : tout simplement somptueux ! Quant au récit concocté par Jean Dufaux, il est jusqu'ici parfaitement mené et a su m'envouter de bout en bout. Personnages calculateurs, héros mis à mal, personnages féminins pas là pour faire potiches et décors majestueux : le nord, ses habitants et ses créatures vous prennent aux tripes ! En attendant de lire la fin de cette saga, ces deux premiers tomes sont des plus réussis et je ne peux que vous en conseiller fortement la lecture !
La Saga de Grimr
De manière frappante, c’est la première scène qui va donner le ton de l’histoire, lorsque Grimr, encore tout jeune enfant, échappe miraculeusement à l’épais nuage de cendres provoqué par une éruption volcanique, tandis que ses parents trouvent la mort. C’est à ce moment précis que le lecteur entrevoit la capacité de résistance exceptionnelle du jeune héros. Pourtant, à peine tiré d’affaire, Grimr sera pris pour un démon sorti des enfers par des trafiquants d’enfants passant là par hasard. Les odieux personnages vont néanmoins le capturer, réalisant bien vite le prix qu’ils pourraient en tirer…Un être maléfique doublé d’un paria, c’est ainsi qu’il sera considéré par les habitants de l’île, lui, le cœur pur et sensible enserré dans une enveloppe « monstrueuse ». Si au premier abord le trait peu paraître assez grossier, force est d’admettre au fil des pages qu’il cadre parfaitement avec le contexte où la vie semble reposer sur le caractère indomptable de l’Islande, une île aride au climat peu hospitalier, cernée par l’océan et menacée par ses volcans, où la nature a pu demeurer sauvage et belle… Le personnage principal symbolise à lui seul cette géographie, imprévisible et colérique, mais doté d’une âme pure. Totalement lié au pays qui l’a vu naître, Grimr est l’Islande ! S’attardant peu sur les contours et les détails, Jérémie Moreau semble avoir laissé libre cours à son intuition, axant davantage son travail sur les couleurs (les paysages à l’aquarelle sont superbes) et le mouvement, comme la lave s’échapperait d’un volcan, sans avoir pour autant négligé l’expressivité des visages. Quant à l’histoire, elle est bien construite et d’une légèreté très appropriée, permise par le retrait des textes (d’excellente qualité) derrière le dessin, comme pour laisser la nature, puissante et silencieuse, dominer l’ensemble. Une nature qui se révèle être un personnage à elle seule, en quelque sorte l’alter ego de Grimr. Ainsi, cette « saga » extraordinaire rappelle en partie, à travers le personnage de Grimr, le mythe de Frankenstein. C’est un fait, l’être humain n’apprécie guère la différence, a fortiori quand elle est monstrueuse, mais il se moque bien de savoir si les apparences sont trompeuses, et demeure sans pitié pour quiconque s’écarte de la norme, préférant bien souvent hurler avec les loups… Le cinquième opus de Jérémie Moreau, jeune auteur déjà remarqué pour Le Singe de Hartlepool, s’impose comme une très belle œuvre pour un personnage maudit et attachant, qui connaîtra même une histoire d’amour déchirante…
La Saga de Grimr
Après l'excellentissime Le Singe de Hartlepool scénarisé par Wilfrid Lupano tiré d'une anecdote du début du XIXe sur la bêtise humaine, et le très bon album jeunesse Tempête au haras traitant également de la différence au travers du handicap, Jérémie Moreau nous entraine cette fois-ci en Islande à la fin du XVIIIe siècle. En ces temps de domination danoise et de misère absolue, la renommée se définit avant tout par son lignage. Grimr, orphelin, n'est donc personne mais il entend bien changer son destin et prouver à tous sa valeur. On retrouve donc ici ce concept de différence qui semble servir de fil d'Ariane à Jérémie Moreau dans ses différents albums, avec cette fois-ci l'idée d'être maître de son destin ou de pouvoir l'infléchir. Car si Grimr n'est "personne" en Islande, sa force physique hors du commun va lui permettre de parvenir à ses fins et d'inscrire son nom parmi les grandes sagas de son pays. Si j'ai toujours eu un peu de mal en début d'album avec le style graphique de l'auteur, son talent de narrateur m'a toujours permis d'apprécier ses albums. Comme quoi, il faut parfois se faire un peu violence et savoir sortir de ses habitudes de lecture. Car son trait simple mais expressif et sa mise en couleur un peu terne conforte les caractères rugueux et âpres de ce pays et de ses habitants. Grimr se révèle un récit rude, mais l'abnégation de son personnage principal forcent le respect et on se laisse porter sans y prêter garde jusqu'à son dénouement. C'est une nouvelle fois un très bon album que nous propose Jérémie Moreau qui m'aura permis de découvrir l'Islande par le biais de facettes que je ne connaissais pas.
Salud !
Je ne l'ai découvert qu'à la fin sur le dos de l'album: c'est tirée d'une histoire vraie à partir de la rencontre de l'auteur et d'un homme de 71 ans qui fut SDF pendant un temps. Au milieu des années 1970, il s'embarque avec sa fiancée légèrement plus âgée pour l'Espagne franquiste où il va tenir un bar restaurant qui va marcher du tonnerre avant une dégringolade liée à son penchant pour l'alcool qui le rend violent. Je retrouve au dessin mon auteur espagnol préféré du moment à savoir Nadar (Papier froissé, Le Monde à tes pieds). Il n'y a rien à redire: j'aime son style et son dessin avec une belle reconstitution des années 70. Au scénario, on ne présente plus Philippe Thirault qui maîtrise à merveille ce roman graphique sans concession. On découvre sur fond de dictature franquiste un amour qui se décompose à cause de la boisson. C'est une histoire véritablement authentique avec des personnages qui sont loin d'être sympathiques. Un drame en Galice à la fois social et moral.