Lili Pirouli, c'est avant tout pour moi une BD pleine de fraicheur, au dessin tout en douceur, tant dans le trait que dans ses couleurs. Armèle Modéré imprime un esprit tout guilleret et enfantin à cette succession de courtes histoires qui s'enchainent pour nous raconter le quotidien espiègle de la jeune Lili.
C'est frais, pétillant, tout en simplicité, comme le caractère d'une jeune enfant. Les idées se bousculent dans la tête de Lili et elle, n'est pas en reste pour faire pester ses parents, amuser ses copines ou faire rougir sa mère en disant tout haut ce que d'habitude on dit tout bas.
Bref, pas de chichis, un bon esprit et beaucoup d'espièglerie au pays de Lili ! Les jeunes lectrices vont adorer !
Tout comme l'avis de Sloane, c'est bien tardivement également que je découvre les tribulations de Anita Bomba et je lui concède volontiers une place unique dans ma bibliothèque tout comme elle en occupe une dans la bd franco-belge des années 90.
Cet univers atypique de steampunk, heroic fantasy avec une héroïne illettrée mais pas démunie (une terroriste voleuse poseuse de bombes coiffée du couvre-chef de Toad, vous en connaissez beaucoup ?) est plutôt bien construit et propose pas mal de péripéties sous une construction fluide par chapitres.
L'oeuvre n'a pas vieilli et reste intemporelle mais il faut quand même reconnaître pas mal de blabla avec une voix off omniprésente. Une voix off cynique mais parfois trop bavarde.
On ne sait jamais réellement quelle direction prendre et les auteurs ont l'audace de faire ce qu'ils veulent de leurs personnages, y compris les actions les plus improbables. Le lecteur est vraiment promené de surprises en surprises et si Anita Bomba est un personnage original loin des clichés habituels d'héroïnes comme Natacha et Franka (pour le côté sexy et nunuche on repassera) mais alors que dire de LA trouvaille géniale : un robot complètement foutraque aux personnalités multiples qui l'accompagne et bouleverse parfois tous les projets de sa maitresse :)
Il faut maintenant parler du trait original de Cromwell, un véritable régal pour les pupilles à l'égal d'une colorisation originale qui donne un cachet unique à une série qui ne l'est pas moins.
A noter que certaines pages ont été refaites à l'occasion pour la récente intégrale d'Akileos rendant cette nouvelle édition indispensable et plus proche des souhaits des auteurs, les différents tomes reprenant enfin leurs titres d'origine.
Anarchique, punk ou complètement barrée, Anita Bomba est un petit bijou de divertissement alternatif qui fait du bien parmi les nombreuses productions bd aseptisées actuelles.
Avant tout, il faut signaler que c'est un album de Fabcaro.
Après tout, il faut remarquer que l'édition à l'italienne rend justice à son format de demi-pages de strips à l'origine pour une lecture des plus confortables.
Mais malgré tout, ce pastiche de télés novelas bien caricatural se savoure dans la durée... Ces aventures d'une belle famille de beaufs avec moult clichés ne se lit ni en une traite, ni par coupures. L'humour subtil de Fabcaro s'apprécie vraiment sur la durée avec le background des personnages s'épaississant et amenant au final un véritable cachet cynique !
Cette famille ordinaire n'a rien d'extraordinaire. Leur cupidité sur l'acquisition ou non d'une Citroën CX (qu'on ne verra presque jamais d'ailleurs) du patriarche gâteux est à mourir de rire !
Cette panoplie d'abrutis passe encore mieux sous la plume inspirée de James et leur look animalier leur donne un air universel. Ces beaufs, vous en avez forcément dans votre famille ou votre entourage, peut être même en êtes vous un ?
C'est la force de cette série atypique qui n'interpelle pas au premier abord mais devient quasi indispensable à l'image de séries comme les Feux de l'Amour et compagnie qui révulsent avant de captiver leur public blasé.
Sauf qu'avec Amour, passion et CX diesel, on a véritablement affaire à un travail d'orfèvres destiné à tous les amateurs de bons mots et de situations pas forcément si absurdes que cela !!!
C'est sur le stand de Mosquito à Angoulême que j'ai découvert les deux albums qui composent pour l'instant ce qui est annoncé comme une trilogie. Intrigué par les deux couvertures que je trouve magnifiques, ce n'est finalement que cet été que je suis retombé sur ces BD et que j'en ai fait l'acquisition. Et quelle claque ! Ils sont vraiment forts ces italiens pour le fantastique et le noir et blanc !
Roi et Barbato nous larguent dans un monde post-apocalyptique sans qu'on sache vraiment ce qui s'est passé. Nous y suivons Ut, personnage masqué dont on ignore également pratiquement tout, mis à part que le quidam est plutôt du genre costaud, qu'il sait se battre et qu'il est un brin sentimental. Interviennent alors au fil des albums une brochette de personnages tous plus hallucinants les uns que les autres, chacun étant une pièce de musée en soi. L'atmosphère est lourde, sombre et fantasmagorique à souhait, camouflant un lourd mystère sur les origines de cette apocalypse passée... Fan du genre, j'ai tout de suite été envouté par ce récit complètement barré au graphisme si singulier.
Car cette aventure nous est servie par un dessin en noir et blanc somptueux (qui n'a pas été sans me rappeler celui de Battaglia en moins brouillon) qui donne toute sa consistance et sa puissance au récit. Noirs épais tranchants sur d'autres plus éthérés et charbonneux, Corrado Roi maîtrise parfaitement son noir et blanc et donne un élan surnaturel à son coup de crayon.
Alors si comme moi vous aimez ce qui sort un peu des sentiers battus et que vous en pincez pour le mystère et le fantastique, que le noir et blanc vous fait frissonner quand il est pratiqué avec grand art, ne passez pas à côté de cette série étonnante !
J'attends pour ma part sa conclusion avec impatience.
C'est un récit assez étonnant qui mêle médecine et histoire dans une fiction fantastique assez sublime. C'est bien réfléchi car cela mêle une histoire tragique assez intime à savoir la perte d'un bras par amputation à la suite d'un accident sur un deux roues. En même temps, grâce au personnage fantasmé d'Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne, on va parcourir l'histoire de l'amputation chez les hommes de la préhistoire au futur qui n'a pas encore eu lieu.
En effet, cette partie futuriste située à la fin de l'ouvrage est assez bien conçue car elle pose des questions sur l'homme augmenté à travers la théorie du transhumanisme qui fait peur à beaucoup de monde. j'avoue aisément avoir été séduit par cette idée qui prône à améliorer l'épanouissement et les libertés individuelles.
Une idée parmi d'autres : plus on vieillit, plus on accumule du savoir et cela peut avoir un impact sur la responsabilité sociétale et environnementale. Si par exemple Donald Trump savait qu'il pouvait effectivement vivre 200 ans grâce aux nouvelles technologies médicinales pour profiter de la vie, il se soucierait sans doute plus des conséquences de ses actes en matière d'environnement. Bref, il y a des réflexions de ce genre qui sont tout à fait pertinentes.
A noter que la première partie est entièrement consacrée à la réparation des corps et c'est assez original comme idée. Je n'avais jamais rien lu de tel et c'est assez ludique.
Dans le catalogue Urban Comics en général et celui du Bat-Univers en particulier, cette série consacrée à la pétillante Harley Quinn se démarque et cela fait du bien.
En effet, comme le posteur précédent, je trouve aussi que les comics actuels - et particulièrement ceux publiés par Urban - se complaisent dans une noirceur autant graphique que psychologique assez déprimante. Il faut dire que l'univers de Batman n'a jamais été réputé pour sa légèreté. Harley Quinn arrive donc comme un feu d'artifice où se côtoient la chatoyance (oh la belle bleue !), la désinvolture (oh la belle verte !), la loufoquerie sans retenue (oh la belle rouge !) et une liberté de ton qui suscite l'enthousiasme. Les amateurs de contorsions psychologiques et d'âmes tourmentées trouveront certainement cette série trop superficielle et manquant d'enjeux dramatiques.
C'est effectivement le cas mais c'est voulu et c'est tant mieux !
Il est d'ailleurs révélateur que, d'entrée de jeu, Harley Quinn coupe les ponts avec Gotham, avec le Joker, avec Batman et la plupart des protagonistes du Bat-Univers (excepté Poison Ivy et, plus tard dans la série, Catwoman). De ce point de vue, la couverture du tome 1 est d'ailleurs trompeuse.
Direction New-York : nouveau cadre et nouveaux personnages hauts en couleur. On sent la volonté des auteurs de libérer leur héroïne des scories oppressantes de Gotham autant que de sa relation malsaine avec le Joker.
Cette liberté dont bénéficie Harley est une vraie bouffée de fraîcheur et j'ai pris un plaisir énorme à la suivre dans son quotidien bourré de péripéties.
Et alors que je n'ai jamais été spécialement intéressé par le personnage jusqu'alors, j'ai ressenti cette fois une vraie sympathie pour elle. Energique, fofolle, impulsive, touchante, contradictoire, sexy, rigolote, violente, compatissante, impitoyable : cette Harley est un joyau aux multiples facettes qui scintille à chaque page. Ses nombreuses contradictions font d'ailleurs que le personnage n'est pas unidimensionnel, quitte parfois à flirter avec l'incohérence quand l'Harlequine se montre tantôt psychopathe tantôt redresseuse de torts, tantôt hyper-violente et tantôt tout sucre et miel.
Ce n'est pas une mince affaire pour des scénarises de jongler avec tous ces attributs opposés et le couple Conner/Palmiotti s'en sort pourtant haut la main.
Nettement plus "light" et fun que Suicide Squad, la série crée un véritable microcosme récréatif autour de Miss Quinn qui trône en son centre telle une déesse de la déconne : entre l'immeuble de Brooklyn dont elle est propriétaire peuplé de locataires croquignolets (dont certains sont de de vrais monstres de foire et même un extraterrestre), la maison de retraite où elle officie sérieusement en tant que Dr Harleen Quinzel, l'arène du Skate Club où l'on organise des matchs hyper-violents dignes de Rollerball, une échappée belle vers la Californie ou un road trip dans le désert avec ses copines Poison Ivy et Catwoman (wow... quelle affiche de rêve), Harley "Davidson" Quinn fait vrombir une rutilante mécanique. La série mêle ainsi tranches de vie et événements "bigger than life" sans se soucier de développer une véritable intrigue au long cours dans laquelle son héroïne serait (emm)mêlée.
Encore une fois, au nom de cette liberté que se permettent les auteurs, l'ensemble ressemble plutôt à un patchwork kaléidoscopique qui se tisse au fil de l'inspiration du moment. Une inspiration qui faiblit parfois mais qui retrouve assez rapidement sa vigueur à l'épisode suivant.
Graphiquement, on est également ici bien loin de l'ambiance de Gotham et sa nuit prépondérante : les planches explosent de couleurs et le dessin - particulièrement celui de l'excellent Chad Hardin, dessinateur principal de la série - est à la fois dynamique, expressif et très détaillé. Je regrette un peu que Harley a rarement la même tête d'une case à l'autre mais il faut dire que le nombre impressionnant d'expressions qu'elle arbore - reflet de sa grande instabilité émotionnelle, passant par exemple du rire à la tristesse en cinq secondes - peut expliquer ce résultat fluctuant.
C'est en tout cas un coup au but et au coeur en ce qui me concerne, tant je prends de plaisir à lire cette série qui s'apparente en fait davantage à des séries Marvel tels que Deadpool ou Spider-Man (le duo de scénaristes ayant, comme de juste, travaillé sur ces deux icônes) et change ainsi agréablement de l'atmosphère anxiogène et le propos plus sérieux de Batman.
Allons... ne fais pas la gueule, Batou ! Je t'aime aussi, tu sais. Mais j'ai parfois envie de m'aérer la tête.
Cette bd a totalement cassé la belle histoire d'amour romantique du roi Edouard VIII qui abdiqua par amour pour sa belle divorcée américaine Wallis Simpson. Le portrait qui nous est donné de ce couple mythique par les auteurs est inspiré d'un rapport récent déclassifié du FBI qui révéla le plus gros scandale de la monarchie britannique. Autant dire que cela se base sur des faits et non des sentiments. Cela fait plutôt très froid dans le dos !
Ainsi grâce à Edouard VIII qui fut tout de même roi durant l'année 1936, il fournit à Hitler les plans de la défense française ce qui expliqua en partie la défaite de Juin 1940. Il espérait que le dictateur allemand le remette sur le trône britannique. Heureusement que tous les anglais n'étaient pas comme lui durant cette période cruciale de l'histoire du monde. Winston Churchill a d'ailleurs oeuvré pour l'écarter du pouvoir. Par la suite, il a fallu effacer les traces de sa haute trahison et ses relations pour le moins troubles avec Hitler en personne !
Déjà dans le film oscarisé Le discours d'un Roi, on a pu voir un aperçu de la vie de débauche de cet Edouard. Pour le bien du royaume, son frère Albert bien qu'ayant un handicap verbal a pu s'en tirer avec tous les honneurs. A noter un dossier à la fin de l'album qui explique pourquoi le salut nazi de la future reine Elisabeth alors âgée de 6 ans ou bien le déguisement du prince Harry en officier nazi avait pu choquer toute l'Angleterre.
C'est parfois bon de restituer la vérité même si cela doit parfois casser de belles images.
Je n'étais pas franchement persuadé par ce titre non pas que je n'aime pas Baudelaire bien au contraire. J'avais peur d'un récit à la sauce nippon c'est à dire jeune collégien empruntant l'un des plus beaux monuments de la poésie française pour en faire n'importe quoi. Il faut dire que l'exploitation du thème a été plutôt efficace et cela fonctionne plutôt bien.
L'exploitation des trois principaux personnages est plutôt une réussite surtout sur les différents tomes qui prennent le temps de les exposer. Le scénario est même assez surprenant par moment nous révélant quelques bonnes surprises. Bref, je n'ai pas bouder mon plaisir des fleurs du mal. On est toujours tenter par des choses plus ou moins interdites.
Kaori Ozaki nous propose un shonen surprenant sur la relation particulière que vont nouer deux jeunes collégiens.
Natsaru jeune garçon de 11 ans passionné et doué pour le foot, et la jeune Rio vont suite à un événement qui les conduira à se retrouver mis à part de leurs camarades de classes développer des liens singuliers. En effet, dur à l'âge de 11 ans de se retrouver le/la meilleur(e) ami(e) d'un(e) garçon/fille... Forcément ça jase...
Arrivent alors les vacances, et là, le petit programme bien rodé de l'été de Natsaru va voler en éclat... Car Rio cache bien son jeu et de lourds secrets...
Ce one shot m'a particulièrement intéressé de par les questions qu'il pose sur les relations entre garçons et filles à un âge plutôt compliqué ; ajoutez à cela d'autres questions de conscience face à ce que Natsaru va découvrir, une relation amoureuse naissante, et des situations familiales compliquées... Ba non, des fois c'est pas simple la vie et Kaori Ozaki aborde très justement ces sujets.
Mais ce qui m'a aussi touché c'est le côté positif qui se dégage de cette histoire malgré les événements. Ce petit je ne sais quoi contemplatif, empreint de poésie sur des petits riens qui bercent subtilement le récit.
Concernant le dessin, Kaori Ozaki va a l'essentiel. Son trait fin et juste met en valeur les expressions des personnages sans trop s’embarrasser de trop de détails dans les décors. Et j'ai trouvé ça plutôt efficace.
Une bonne surprise donc que ce shonen estival !
Puzzle est un thriller qui joue la carte de la paranoïa. On suit les aventures du héros qui se retrouve entrainé dans un jeu malsain pour pas dire morbide. La tension est bien rendue. En effet le choix de la colorisation, en bichromie, est fort à propos pour nous faire sentir la tension et le malaise ambiant.
On sent tout de suite que le protagoniste principal n'est pas tout a fait net dans sa tête. J'ai parfois du mal à rentrer dans les histoires à base de folie. Mais pas là. L'intrigue est bien menée, ce jeu est prenant et on a envie de connaitre le fin mot de l'histoire. On a envie de savoir ce qui se trame. Il y a régulièrement des allusions au passé du héros, on a envie de comprendre. Autre aspect bien rendu, c'est la tension entre les personnages. Tout le monde est louche, on peut suspecter à peut près tout le monde. C'est bien fichu et ça participe bien au suspens de ce récit.
Malgré son épaisseur ce pavé s'avale d'une traite. Petit bémol, c'est la fin qui est exactement celle que j'avais imaginé depuis un bon moment. C'est très (trop) prévisible car il y a pas mal de détails tout au long du récit. J'aurais adoré être surpris, dommage. Malgré tout, cette non surprise finale n'est qu'une déception toute relative, car elle se tient tout à fait, et ça n'a pas gaché mon ressenti global.
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Lili Pirouli
Lili Pirouli, c'est avant tout pour moi une BD pleine de fraicheur, au dessin tout en douceur, tant dans le trait que dans ses couleurs. Armèle Modéré imprime un esprit tout guilleret et enfantin à cette succession de courtes histoires qui s'enchainent pour nous raconter le quotidien espiègle de la jeune Lili. C'est frais, pétillant, tout en simplicité, comme le caractère d'une jeune enfant. Les idées se bousculent dans la tête de Lili et elle, n'est pas en reste pour faire pester ses parents, amuser ses copines ou faire rougir sa mère en disant tout haut ce que d'habitude on dit tout bas. Bref, pas de chichis, un bon esprit et beaucoup d'espièglerie au pays de Lili ! Les jeunes lectrices vont adorer !
Anita Bomba
Tout comme l'avis de Sloane, c'est bien tardivement également que je découvre les tribulations de Anita Bomba et je lui concède volontiers une place unique dans ma bibliothèque tout comme elle en occupe une dans la bd franco-belge des années 90. Cet univers atypique de steampunk, heroic fantasy avec une héroïne illettrée mais pas démunie (une terroriste voleuse poseuse de bombes coiffée du couvre-chef de Toad, vous en connaissez beaucoup ?) est plutôt bien construit et propose pas mal de péripéties sous une construction fluide par chapitres. L'oeuvre n'a pas vieilli et reste intemporelle mais il faut quand même reconnaître pas mal de blabla avec une voix off omniprésente. Une voix off cynique mais parfois trop bavarde. On ne sait jamais réellement quelle direction prendre et les auteurs ont l'audace de faire ce qu'ils veulent de leurs personnages, y compris les actions les plus improbables. Le lecteur est vraiment promené de surprises en surprises et si Anita Bomba est un personnage original loin des clichés habituels d'héroïnes comme Natacha et Franka (pour le côté sexy et nunuche on repassera) mais alors que dire de LA trouvaille géniale : un robot complètement foutraque aux personnalités multiples qui l'accompagne et bouleverse parfois tous les projets de sa maitresse :) Il faut maintenant parler du trait original de Cromwell, un véritable régal pour les pupilles à l'égal d'une colorisation originale qui donne un cachet unique à une série qui ne l'est pas moins. A noter que certaines pages ont été refaites à l'occasion pour la récente intégrale d'Akileos rendant cette nouvelle édition indispensable et plus proche des souhaits des auteurs, les différents tomes reprenant enfin leurs titres d'origine. Anarchique, punk ou complètement barrée, Anita Bomba est un petit bijou de divertissement alternatif qui fait du bien parmi les nombreuses productions bd aseptisées actuelles.
Amour, passion et CX diesel
Avant tout, il faut signaler que c'est un album de Fabcaro. Après tout, il faut remarquer que l'édition à l'italienne rend justice à son format de demi-pages de strips à l'origine pour une lecture des plus confortables. Mais malgré tout, ce pastiche de télés novelas bien caricatural se savoure dans la durée... Ces aventures d'une belle famille de beaufs avec moult clichés ne se lit ni en une traite, ni par coupures. L'humour subtil de Fabcaro s'apprécie vraiment sur la durée avec le background des personnages s'épaississant et amenant au final un véritable cachet cynique ! Cette famille ordinaire n'a rien d'extraordinaire. Leur cupidité sur l'acquisition ou non d'une Citroën CX (qu'on ne verra presque jamais d'ailleurs) du patriarche gâteux est à mourir de rire ! Cette panoplie d'abrutis passe encore mieux sous la plume inspirée de James et leur look animalier leur donne un air universel. Ces beaufs, vous en avez forcément dans votre famille ou votre entourage, peut être même en êtes vous un ? C'est la force de cette série atypique qui n'interpelle pas au premier abord mais devient quasi indispensable à l'image de séries comme les Feux de l'Amour et compagnie qui révulsent avant de captiver leur public blasé. Sauf qu'avec Amour, passion et CX diesel, on a véritablement affaire à un travail d'orfèvres destiné à tous les amateurs de bons mots et de situations pas forcément si absurdes que cela !!!
Ut
C'est sur le stand de Mosquito à Angoulême que j'ai découvert les deux albums qui composent pour l'instant ce qui est annoncé comme une trilogie. Intrigué par les deux couvertures que je trouve magnifiques, ce n'est finalement que cet été que je suis retombé sur ces BD et que j'en ai fait l'acquisition. Et quelle claque ! Ils sont vraiment forts ces italiens pour le fantastique et le noir et blanc ! Roi et Barbato nous larguent dans un monde post-apocalyptique sans qu'on sache vraiment ce qui s'est passé. Nous y suivons Ut, personnage masqué dont on ignore également pratiquement tout, mis à part que le quidam est plutôt du genre costaud, qu'il sait se battre et qu'il est un brin sentimental. Interviennent alors au fil des albums une brochette de personnages tous plus hallucinants les uns que les autres, chacun étant une pièce de musée en soi. L'atmosphère est lourde, sombre et fantasmagorique à souhait, camouflant un lourd mystère sur les origines de cette apocalypse passée... Fan du genre, j'ai tout de suite été envouté par ce récit complètement barré au graphisme si singulier. Car cette aventure nous est servie par un dessin en noir et blanc somptueux (qui n'a pas été sans me rappeler celui de Battaglia en moins brouillon) qui donne toute sa consistance et sa puissance au récit. Noirs épais tranchants sur d'autres plus éthérés et charbonneux, Corrado Roi maîtrise parfaitement son noir et blanc et donne un élan surnaturel à son coup de crayon. Alors si comme moi vous aimez ce qui sort un peu des sentiers battus et que vous en pincez pour le mystère et le fantastique, que le noir et blanc vous fait frissonner quand il est pratiqué avec grand art, ne passez pas à côté de cette série étonnante ! J'attends pour ma part sa conclusion avec impatience.
La Fabrique des corps
C'est un récit assez étonnant qui mêle médecine et histoire dans une fiction fantastique assez sublime. C'est bien réfléchi car cela mêle une histoire tragique assez intime à savoir la perte d'un bras par amputation à la suite d'un accident sur un deux roues. En même temps, grâce au personnage fantasmé d'Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne, on va parcourir l'histoire de l'amputation chez les hommes de la préhistoire au futur qui n'a pas encore eu lieu. En effet, cette partie futuriste située à la fin de l'ouvrage est assez bien conçue car elle pose des questions sur l'homme augmenté à travers la théorie du transhumanisme qui fait peur à beaucoup de monde. j'avoue aisément avoir été séduit par cette idée qui prône à améliorer l'épanouissement et les libertés individuelles. Une idée parmi d'autres : plus on vieillit, plus on accumule du savoir et cela peut avoir un impact sur la responsabilité sociétale et environnementale. Si par exemple Donald Trump savait qu'il pouvait effectivement vivre 200 ans grâce aux nouvelles technologies médicinales pour profiter de la vie, il se soucierait sans doute plus des conséquences de ses actes en matière d'environnement. Bref, il y a des réflexions de ce genre qui sont tout à fait pertinentes. A noter que la première partie est entièrement consacrée à la réparation des corps et c'est assez original comme idée. Je n'avais jamais rien lu de tel et c'est assez ludique.
Harley Quinn
Dans le catalogue Urban Comics en général et celui du Bat-Univers en particulier, cette série consacrée à la pétillante Harley Quinn se démarque et cela fait du bien. En effet, comme le posteur précédent, je trouve aussi que les comics actuels - et particulièrement ceux publiés par Urban - se complaisent dans une noirceur autant graphique que psychologique assez déprimante. Il faut dire que l'univers de Batman n'a jamais été réputé pour sa légèreté. Harley Quinn arrive donc comme un feu d'artifice où se côtoient la chatoyance (oh la belle bleue !), la désinvolture (oh la belle verte !), la loufoquerie sans retenue (oh la belle rouge !) et une liberté de ton qui suscite l'enthousiasme. Les amateurs de contorsions psychologiques et d'âmes tourmentées trouveront certainement cette série trop superficielle et manquant d'enjeux dramatiques. C'est effectivement le cas mais c'est voulu et c'est tant mieux ! Il est d'ailleurs révélateur que, d'entrée de jeu, Harley Quinn coupe les ponts avec Gotham, avec le Joker, avec Batman et la plupart des protagonistes du Bat-Univers (excepté Poison Ivy et, plus tard dans la série, Catwoman). De ce point de vue, la couverture du tome 1 est d'ailleurs trompeuse. Direction New-York : nouveau cadre et nouveaux personnages hauts en couleur. On sent la volonté des auteurs de libérer leur héroïne des scories oppressantes de Gotham autant que de sa relation malsaine avec le Joker. Cette liberté dont bénéficie Harley est une vraie bouffée de fraîcheur et j'ai pris un plaisir énorme à la suivre dans son quotidien bourré de péripéties. Et alors que je n'ai jamais été spécialement intéressé par le personnage jusqu'alors, j'ai ressenti cette fois une vraie sympathie pour elle. Energique, fofolle, impulsive, touchante, contradictoire, sexy, rigolote, violente, compatissante, impitoyable : cette Harley est un joyau aux multiples facettes qui scintille à chaque page. Ses nombreuses contradictions font d'ailleurs que le personnage n'est pas unidimensionnel, quitte parfois à flirter avec l'incohérence quand l'Harlequine se montre tantôt psychopathe tantôt redresseuse de torts, tantôt hyper-violente et tantôt tout sucre et miel. Ce n'est pas une mince affaire pour des scénarises de jongler avec tous ces attributs opposés et le couple Conner/Palmiotti s'en sort pourtant haut la main. Nettement plus "light" et fun que Suicide Squad, la série crée un véritable microcosme récréatif autour de Miss Quinn qui trône en son centre telle une déesse de la déconne : entre l'immeuble de Brooklyn dont elle est propriétaire peuplé de locataires croquignolets (dont certains sont de de vrais monstres de foire et même un extraterrestre), la maison de retraite où elle officie sérieusement en tant que Dr Harleen Quinzel, l'arène du Skate Club où l'on organise des matchs hyper-violents dignes de Rollerball, une échappée belle vers la Californie ou un road trip dans le désert avec ses copines Poison Ivy et Catwoman (wow... quelle affiche de rêve), Harley "Davidson" Quinn fait vrombir une rutilante mécanique. La série mêle ainsi tranches de vie et événements "bigger than life" sans se soucier de développer une véritable intrigue au long cours dans laquelle son héroïne serait (emm)mêlée. Encore une fois, au nom de cette liberté que se permettent les auteurs, l'ensemble ressemble plutôt à un patchwork kaléidoscopique qui se tisse au fil de l'inspiration du moment. Une inspiration qui faiblit parfois mais qui retrouve assez rapidement sa vigueur à l'épisode suivant. Graphiquement, on est également ici bien loin de l'ambiance de Gotham et sa nuit prépondérante : les planches explosent de couleurs et le dessin - particulièrement celui de l'excellent Chad Hardin, dessinateur principal de la série - est à la fois dynamique, expressif et très détaillé. Je regrette un peu que Harley a rarement la même tête d'une case à l'autre mais il faut dire que le nombre impressionnant d'expressions qu'elle arbore - reflet de sa grande instabilité émotionnelle, passant par exemple du rire à la tristesse en cinq secondes - peut expliquer ce résultat fluctuant. C'est en tout cas un coup au but et au coeur en ce qui me concerne, tant je prends de plaisir à lire cette série qui s'apparente en fait davantage à des séries Marvel tels que Deadpool ou Spider-Man (le duo de scénaristes ayant, comme de juste, travaillé sur ces deux icônes) et change ainsi agréablement de l'atmosphère anxiogène et le propos plus sérieux de Batman. Allons... ne fais pas la gueule, Batou ! Je t'aime aussi, tu sais. Mais j'ai parfois envie de m'aérer la tête.
Edouard VIII - L'Espion anglais d'Hitler
Cette bd a totalement cassé la belle histoire d'amour romantique du roi Edouard VIII qui abdiqua par amour pour sa belle divorcée américaine Wallis Simpson. Le portrait qui nous est donné de ce couple mythique par les auteurs est inspiré d'un rapport récent déclassifié du FBI qui révéla le plus gros scandale de la monarchie britannique. Autant dire que cela se base sur des faits et non des sentiments. Cela fait plutôt très froid dans le dos ! Ainsi grâce à Edouard VIII qui fut tout de même roi durant l'année 1936, il fournit à Hitler les plans de la défense française ce qui expliqua en partie la défaite de Juin 1940. Il espérait que le dictateur allemand le remette sur le trône britannique. Heureusement que tous les anglais n'étaient pas comme lui durant cette période cruciale de l'histoire du monde. Winston Churchill a d'ailleurs oeuvré pour l'écarter du pouvoir. Par la suite, il a fallu effacer les traces de sa haute trahison et ses relations pour le moins troubles avec Hitler en personne ! Déjà dans le film oscarisé Le discours d'un Roi, on a pu voir un aperçu de la vie de débauche de cet Edouard. Pour le bien du royaume, son frère Albert bien qu'ayant un handicap verbal a pu s'en tirer avec tous les honneurs. A noter un dossier à la fin de l'album qui explique pourquoi le salut nazi de la future reine Elisabeth alors âgée de 6 ans ou bien le déguisement du prince Harry en officier nazi avait pu choquer toute l'Angleterre. C'est parfois bon de restituer la vérité même si cela doit parfois casser de belles images.
Les Fleurs du mal
Je n'étais pas franchement persuadé par ce titre non pas que je n'aime pas Baudelaire bien au contraire. J'avais peur d'un récit à la sauce nippon c'est à dire jeune collégien empruntant l'un des plus beaux monuments de la poésie française pour en faire n'importe quoi. Il faut dire que l'exploitation du thème a été plutôt efficace et cela fonctionne plutôt bien. L'exploitation des trois principaux personnages est plutôt une réussite surtout sur les différents tomes qui prennent le temps de les exposer. Le scénario est même assez surprenant par moment nous révélant quelques bonnes surprises. Bref, je n'ai pas bouder mon plaisir des fleurs du mal. On est toujours tenter par des choses plus ou moins interdites.
Our Summer Holiday
Kaori Ozaki nous propose un shonen surprenant sur la relation particulière que vont nouer deux jeunes collégiens. Natsaru jeune garçon de 11 ans passionné et doué pour le foot, et la jeune Rio vont suite à un événement qui les conduira à se retrouver mis à part de leurs camarades de classes développer des liens singuliers. En effet, dur à l'âge de 11 ans de se retrouver le/la meilleur(e) ami(e) d'un(e) garçon/fille... Forcément ça jase... Arrivent alors les vacances, et là, le petit programme bien rodé de l'été de Natsaru va voler en éclat... Car Rio cache bien son jeu et de lourds secrets... Ce one shot m'a particulièrement intéressé de par les questions qu'il pose sur les relations entre garçons et filles à un âge plutôt compliqué ; ajoutez à cela d'autres questions de conscience face à ce que Natsaru va découvrir, une relation amoureuse naissante, et des situations familiales compliquées... Ba non, des fois c'est pas simple la vie et Kaori Ozaki aborde très justement ces sujets. Mais ce qui m'a aussi touché c'est le côté positif qui se dégage de cette histoire malgré les événements. Ce petit je ne sais quoi contemplatif, empreint de poésie sur des petits riens qui bercent subtilement le récit. Concernant le dessin, Kaori Ozaki va a l'essentiel. Son trait fin et juste met en valeur les expressions des personnages sans trop s’embarrasser de trop de détails dans les décors. Et j'ai trouvé ça plutôt efficace. Une bonne surprise donc que ce shonen estival !
Puzzle (Thilliez)
Puzzle est un thriller qui joue la carte de la paranoïa. On suit les aventures du héros qui se retrouve entrainé dans un jeu malsain pour pas dire morbide. La tension est bien rendue. En effet le choix de la colorisation, en bichromie, est fort à propos pour nous faire sentir la tension et le malaise ambiant. On sent tout de suite que le protagoniste principal n'est pas tout a fait net dans sa tête. J'ai parfois du mal à rentrer dans les histoires à base de folie. Mais pas là. L'intrigue est bien menée, ce jeu est prenant et on a envie de connaitre le fin mot de l'histoire. On a envie de savoir ce qui se trame. Il y a régulièrement des allusions au passé du héros, on a envie de comprendre. Autre aspect bien rendu, c'est la tension entre les personnages. Tout le monde est louche, on peut suspecter à peut près tout le monde. C'est bien fichu et ça participe bien au suspens de ce récit. Malgré son épaisseur ce pavé s'avale d'une traite. Petit bémol, c'est la fin qui est exactement celle que j'avais imaginé depuis un bon moment. C'est très (trop) prévisible car il y a pas mal de détails tout au long du récit. J'aurais adoré être surpris, dommage. Malgré tout, cette non surprise finale n'est qu'une déception toute relative, car elle se tient tout à fait, et ça n'a pas gaché mon ressenti global.