Je suis tombé par hasard sur cette BD à la bibliothèque. Je cherchais quelque chose d’original voir d’un peu déjanté. Eh bien, on peut dire que j’ai été servi, c’est un peu voire beaucoup le délire !! Petit résumé de l’histoire : l’humanité a quasi disparu et ce sont les animaux qui ont pris le pouvoir mais ils sont aussi bêtes (voir plus) que les humains. Les deux héros sont deux singes, deux caïds qui ne pensent qu’à faire la fête et vivre de petits larcins. Leur devise serait : « on fume, on boit, on tape et on discute après ». L’un parle comme un philosophe mais cogne dur, l’autre est obsédé, le duo parfait en somme.
Les petites histoires s’enchaînent, c’est comique, fun et avec de l’action. Le premier tome se dévore rapidement et on en redemande. Les diverses références sont bien dosées et très burlesques. Le second tome repart sur les mêmes bases. A partir du milieu du tome, une histoire de fond se dessine et on se dit que c’est bienvenu car cela aurait pu devenir un poil répétitif. Le troisième et dernier tome relate donc cette histoire de fond sous la forme de retour vers le futur. Malheureusement, je trouve que cela fait retomber la mayonnaise et on commence à se lasser de l’humour. On s’arrête là et cela me semble judicieux.
Le dessin est bon, colle parfaitement à l’univers et est de qualité égale tout au long des tomes. Il ne fait que renforcer la qualité de la BD.
En résumé une très bonne BD, original, drôle. On passe de bons moments à travers nos deux primates. Un bon délire !!!
Une maternité rouge est un récit basé sur les statuettes Dogon qui constituent des trésors précieux pour la culture en provenance du Mali. Or, les Européens avec la décolonisation de l'Afrique ont tout embarqué pour la sauvegarde du patrimoine mondial. Ainsi le Musée du Louvre en France a recueillie pas mal des œuvres d'art premier sous l'impulsion notamment de Jacques Chirac.
Il faut dire qu'en Afrique, des groupes islamistes radicaux détruisent toute autre représentation que celle de leur dieu bienfaiteur. La religion dans son extrêmité semble être la cause d'une destruction du patrimoine ce qui est bien dommage pour la culture dans son ensemble. Encore une fois, ce n'est pas une de mes positions dites politiques mais bel et bien le sujet qui est traité par l'auteur Lax dans cette bd.
Ainsi, notre héros va faire passer en France pour le donner au Louvre une statue dite maternité rouge. Cela ne sera pas facile pour ce migrant de passer de l'Afrique à l'Europe. On se rendra compte que derrière cela, il y a tout un drame humain mais qui n'a finalement que peu d'importance pour les conservateurs de musée. L'art avant les hommes. Notre-Dame avant les pauvres. Un discours maintes fois exprimé mais qui est tourné en dérision devant la sauvegarde d'un héritage culturel primordial.
Cette œuvre soulève de bonnes questions. J'ai bien aimé ce traitement sur un sujet qui est devenu récemment d'actualité.
Vraiment pas mal cette nouvelle série...
Certes, elle ne brille pas par son originalité au niveau du sujet, cela fait penser fortement aux Orphelins Baudelaire, mais nul doute qu'elle plaira aux préados auxquels elle est destinée.
Pourquoi ? Car elle bénéficie de plusieurs atouts. Graphiques tout d'abord. Valentina Brancat a cette touche italienne toute particulière, fortement inspirée du dessin animé à la Disney, qui a essaimé également en Espagne, alliant mignonitude des personnages et super dynamisme des postures et due la mise en scène. On est immédiatement happé par le dessin. Et à côté de ça le scénario signé Davide Cali est prenant, plein de rebondissements, ça peut même plaire aux parents des préados visés ;)
Bref, une série fortement recommandée.
Tiens, j'ai bien aimé cet album qui ne paye pas de mine...
D'une histoire assez anodine (un jeune garçon se voit plus ou moins contraint de reprendre la boucherie familiale), Alexis Chabert, épaulé par jean-Blaise Djian a réussi à faire un récit débridé, plein de surprises et de rebondissements, un peu loufoque parfois.
Mais on sent bien qu'il s'est amusé dans cet album qui est son premier en tant que scénariste (ou co-scénariste), d'autant plus qu'il se charge aussi de la partie graphique. là encore, le style est très "libéré", fragile, mais tellement vivant...
C'est très sympathique.
Avec comme fil rouge la visite de l’exposition des œuvres d’un vieillard paraplégique et muet (qui ne peint que des pin-up dans des poses surprenantes), Ignacio Noé réussit là un album original pour mettre en images des scènes de sexe endiablées.
Son trait est bon, avec un rendu « sucré », qui rend un hommage évident aux dessinateurs de pin-up des années 1950. En tout cas j’aime bien son dessin.
Quant au scénario, il est intelligent. Si la visite de l’exposition n’est qu’un prétexte, ce n’est pas que l’enchainement de scènes de cul. Car Noé glisse pas mal d’humour. En effet, plusieurs personnages (le peintre en songe, sa fille en racontant ses souvenirs à un homme qui l’accompagne) nous présentent leurs souvenirs, mais les images qui accompagnent ce texte sont souvent en décalage (à la fois bien plus hard, mais aussi plus ironiques et moins glorieuses que ce qui est raconté).
Et les deux fonctionnent, que ce soit l’humour bâti sur ces décalages, et les scènes de sexe, assez émoustillantes.
C’est donc un album – et un auteur – recommandables.
Note réelle 3,5/5.
Voilà une histoire qui se déroule de façon linéaire, où les dialogues sont peu nombreux, et qui pourtant réussit à captiver le lecteur.
D’abord parce que le dessin est plutôt bon, et réussit en particulier à bien rendre les étendues quasi désertes et enneigées dans lesquelles se déroule l’intrigue, mais aussi, par un trait un peu fouillis, la dureté de ces paysages, des visages.
Ensuite parce que cette histoire d’enfants (deux frères, orphelins) qui fuient la guerre, les massacres, poursuivis sans cesse par des soldats qu’on devine le plus souvent, que l’on voit rarement (pour quelques montées de tension brutales), est bien menée.
Et parce que, si l’intrigue est linéaire, elle ménage tout de même quelques surprises : alors que tout le début (et la quasi-totalité de l’histoire d’ailleurs) se déroule dans un environnement que l’on situerait volontiers dans un moyen-âge nordique, l’apparition d’un robot et d’une bestiole proche des univers fantasy intriguent, et donnent des touches SF qui restent longtemps sans réponse, mais pas sans intérêt. Enfin, la chute apporte elle aussi son lot de surprises, tout en « rationalisant » quelque peu l’ensemble.
Au final, c’est un album épais, que j’ai lu rapidement. La lecture est fluide et agréable (alors même que le sujet est quelque peu glauque et noir). C’est un album à découvrir en tout cas, Chauvel ayant bâti là une histoire sans esbroufe, mais plutôt réussie.
Que je suis content de retrouver le personnage du marshall Sykes dans ce nouvel épisode des mêmes auteurs, même si celui-ci est en fait un prequel à Sykes. J'avais été tellement enthousiasmé, pour moi, il n'était pas possible d'en rester là, Armand et Dubois devaient remettre le couvert.
Le principe du personnage d'attraction de cirque m'a fait penser à celui incarné par Tom Cruise dans le film le Dernier samouraï, où ce dernier quittait son emploi de tireur d'élite de cirque pour remplir une mission au Japon. Mais ça s'arrête là, ici on reste dans le Far West sauvage pour ce que l'on croit être une mission suicidaire. Le scénario est peut-être moins abouti que dans Sykes, et utilise une trame relativement classique vue dans quantité de westerns. Si Sykes rendait hommage aux westerns récents du genre Impitoyable, Tombstone ou Appaloosa, ici c'est clairement inspiré des westerns à l'ancienne, mais avec un traitement un peu plus moderne (dans le langage notamment) et une dose massive de violence sanglante, avec de nombreux gunfights. Ce sentiment est aussi perceptible dans le personnage de Gunsmoke, le méchant absolu, le salopard ultime dont on voit les atrocités en début d'album, parce des méchants aussi noirs, il n'y en avait guère dans le western à l'ancienne, il faudra attendre le western crépusculaire des années 70 pour en voir d'aussi ressemblants.
Ceci m'amène à un constat curieux : le type de mise en scène fomenté par Gunsmoke (suite à un retournement de situation vers la fin) m'étonne un peu parce que ce genre d'outlaw ignoble et cruel semble mener un jeu pour en faire un spectacle, or ce genre de mec ne se souciait pas trop de tant d'égards, il tuait pour tuer et ne se posait pas de questions. Et là, on apprend qu'il a tout manigancé en réalité pour attirer Texas Jack et ses partenaires dans un piège ; je n'en dis pas plus pour laisser la surprise, mais moi ça m'a un peu surpris.
Le marshall Sykes est ici en guest star de luxe, bien qu'il ait un rôle très important, pour permettre de laisser la place au héros Texas Jack. Je trouve que ce dernier semble léger au niveau du profil face à Sykes ou même Gunsmoke, de plus j'aime beaucoup le personnage de Greed, le genre de mec qui a un passé chargé semble-t-il et qui sait tirer, il m'a beaucoup rappelé le calme olympien de Red Dust dans Comanche. Mais dans l'ensemble, on peut dire que tous les personnages principaux sont bien campés, pas un n'est sacrifié au profit d'un autre. Après, le final, je l'aurais aimé autrement, mais bon, c'est ainsi.
Au niveau graphique, c'est du lourd, je retrouve avec joie le dessin de Dimitri Armand qui m'avait enchanté dans l'album précédent, un trait épais et appliqué, qui soigne certains détails et accessoires, propose de belles images, des cadrages cinématographiques et des pleines pages de qualité qui débouchent sur une double page grandiose de massacre collectif ; il y a beaucoup de personnages et c'est un plaisir de la scruter en détail, une page de cette nature a dû prendre du temps à dessiner, c'est du good job !
Au final, on est encore devant un grand western en BD, un peu trop bavard peut-être pour un western, quoique dans Comanche et Blueberry déjà, Greg et Charlier faisaient beaucoup parler leurs personnages, donc moi ça me convient et j'en redemande.
3.5
J'ai bien aimé cette série et j'ai mieux accroché ici que dans la plupart des œuvres de Lemire que j'ai lues jusqu'à présent.
On se retrouve dans un monde post-apocalyptique où les enfants qui naissent depuis la grande pandémie sont des hybrides mi-homme, mi-animal. J'ai trouvé que le scénario était prenant même si on n'échappe pas à certains clichés comme la grosse brute violente qui finalement est capable d'avoir un cœur. Comme souvent avec cet auteur, l'accent est mis sur la psychologie des personnages et j'ai bien aimé comment certains étaient ambigus. Le rythme est un peu lent, mais ça ne m'a pas dérangé parce qu'il y avait toujours des rebondissements qui rendaient le scénario excitant et puis Lemire prend bien son temps pour bien développer les personnages. Le dessin est pas mal et va bien avec ce type de récit.
Le spécimen se base sur un scénario qui a été maintes fois exploité au cinéma par exemple. C’est un huit clos assez mystérieux dans une base soviétique secrète. Il se passe des choses pas très catholiques dans cet endroit. En effet, les pires prisonniers de l’humanité sont charcutés pour la science.
Même si certains tenants des peines les plus sévères pourront y trouver sans doute une justification, ce n’est pas très humain comme réponse. Or, il semblerait qu’un être un peu supérieur venu d'ailleurs semble vouloir y remédier. Tout ne se passera pas comme prévu.
J’ai beaucoup aimé le côté assez réaliste de certaines scènes malgré le caractère assez fantastique de ce récit. On n’aura pas droit à toutes les réponses. Cela se terminera avec beaucoup de questionnements. Or, je déteste les fins ouvertes mais pour une fois, je passerais outre. En effet, le développement de cette histoire m’a plutôt convaincu.
Au final, c’est une bonne bd qui aura peut-être une suite un jour sous une forme ou une autre.
Ben mes aïeux!
Le terme de claque est habituellement fortement galvaudé, disons donc que la c'est une grosse baffe tant scénaristique que picturale.
Avant d'entrer dans le vif du sujet permettez moi encore une fois de faire l'éloge des éditions Ankama qui du Label 619 à cet opus font dans le grandiose. L'album en lui même mériterait de ne pas être rangé comme il se doit avec la tranche bien visible mais exposé de face afin d'admirer toute la richesse de la couverture. Couverture en trompe l’œil grâce à une découpe qui donne accès aux bibliothèques mémorielles du détective.
Voici donc une BD d'un genre nouveau qui offre une manière de lire qui s'inspire du déroulement de la pensée, de l'enchainement des idées de Sherlock Holmes.
Le docteur Fowler est retrouvé au petit matin errant dans les rues de Londres, légèrement blessé et un brin amnésique. La découverte de poudre sur ses vêtements et d'un ticket un peu particulier pour un spectacle incite Sherlock Holmes à penser que le médecin n'est pas l'unique victime de ce qui pourrait être un complot d'un plus grande envergure. Les représentations d'un magicien Chinois y sont sans doute pour quelque chose.
Comment ne pas s'extasier devant un scénario millimétré qui reprend tous les ingrédients des polars de ce temps là Conan Doyle ou Agatha Christie. On y retrouve avec délectation l'esprit Victorien, le petit poil, enfin pas si petit que cela de racisme avec la communauté chinoise forcément fourbe et sournoise. Cyril Lieron le scénariste connait son Conan Doyle sur le bout des doigts et la logique vertu cardinale du grand détective est ici à l'honneur, c'est un plaisir que de décrypter avec lui les indices qui s'enchainent mathématiquement, logiquement.
Et que dire du dessin de Benoit Dahan, des traits pour les personnages qui s'approchent de la caricature mais sans que le ton puisse y trouver à redire tant ils sont justes. Sherlock possède un visage anguleux mais qui correspond bien au personnage que l'on imagine bien un brin cassant et péremptoire. Et la mise en page, l'espace s'y trouve comme déstructuré mais garde grâce au petit fil rouge une logique évidente.
Ajoutons à cette diatribe la présence avec l'album d'un journal, numéro du "London Chronicles" qui reprend des éléments de la BD ainsi qu'une petite interview des deux auteurs.
Magnifique vous dis je, lisez et vous comprendrez l'évidence de mon coup de cœur.
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Monkey Bizness
Je suis tombé par hasard sur cette BD à la bibliothèque. Je cherchais quelque chose d’original voir d’un peu déjanté. Eh bien, on peut dire que j’ai été servi, c’est un peu voire beaucoup le délire !! Petit résumé de l’histoire : l’humanité a quasi disparu et ce sont les animaux qui ont pris le pouvoir mais ils sont aussi bêtes (voir plus) que les humains. Les deux héros sont deux singes, deux caïds qui ne pensent qu’à faire la fête et vivre de petits larcins. Leur devise serait : « on fume, on boit, on tape et on discute après ». L’un parle comme un philosophe mais cogne dur, l’autre est obsédé, le duo parfait en somme. Les petites histoires s’enchaînent, c’est comique, fun et avec de l’action. Le premier tome se dévore rapidement et on en redemande. Les diverses références sont bien dosées et très burlesques. Le second tome repart sur les mêmes bases. A partir du milieu du tome, une histoire de fond se dessine et on se dit que c’est bienvenu car cela aurait pu devenir un poil répétitif. Le troisième et dernier tome relate donc cette histoire de fond sous la forme de retour vers le futur. Malheureusement, je trouve que cela fait retomber la mayonnaise et on commence à se lasser de l’humour. On s’arrête là et cela me semble judicieux. Le dessin est bon, colle parfaitement à l’univers et est de qualité égale tout au long des tomes. Il ne fait que renforcer la qualité de la BD. En résumé une très bonne BD, original, drôle. On passe de bons moments à travers nos deux primates. Un bon délire !!!
Une maternité rouge
Une maternité rouge est un récit basé sur les statuettes Dogon qui constituent des trésors précieux pour la culture en provenance du Mali. Or, les Européens avec la décolonisation de l'Afrique ont tout embarqué pour la sauvegarde du patrimoine mondial. Ainsi le Musée du Louvre en France a recueillie pas mal des œuvres d'art premier sous l'impulsion notamment de Jacques Chirac. Il faut dire qu'en Afrique, des groupes islamistes radicaux détruisent toute autre représentation que celle de leur dieu bienfaiteur. La religion dans son extrêmité semble être la cause d'une destruction du patrimoine ce qui est bien dommage pour la culture dans son ensemble. Encore une fois, ce n'est pas une de mes positions dites politiques mais bel et bien le sujet qui est traité par l'auteur Lax dans cette bd. Ainsi, notre héros va faire passer en France pour le donner au Louvre une statue dite maternité rouge. Cela ne sera pas facile pour ce migrant de passer de l'Afrique à l'Europe. On se rendra compte que derrière cela, il y a tout un drame humain mais qui n'a finalement que peu d'importance pour les conservateurs de musée. L'art avant les hommes. Notre-Dame avant les pauvres. Un discours maintes fois exprimé mais qui est tourné en dérision devant la sauvegarde d'un héritage culturel primordial. Cette œuvre soulève de bonnes questions. J'ai bien aimé ce traitement sur un sujet qui est devenu récemment d'actualité.
Les Ravencroft
Vraiment pas mal cette nouvelle série... Certes, elle ne brille pas par son originalité au niveau du sujet, cela fait penser fortement aux Orphelins Baudelaire, mais nul doute qu'elle plaira aux préados auxquels elle est destinée. Pourquoi ? Car elle bénéficie de plusieurs atouts. Graphiques tout d'abord. Valentina Brancat a cette touche italienne toute particulière, fortement inspirée du dessin animé à la Disney, qui a essaimé également en Espagne, alliant mignonitude des personnages et super dynamisme des postures et due la mise en scène. On est immédiatement happé par le dessin. Et à côté de ça le scénario signé Davide Cali est prenant, plein de rebondissements, ça peut même plaire aux parents des préados visés ;) Bref, une série fortement recommandée.
Hector le Boucher
Tiens, j'ai bien aimé cet album qui ne paye pas de mine... D'une histoire assez anodine (un jeune garçon se voit plus ou moins contraint de reprendre la boucherie familiale), Alexis Chabert, épaulé par jean-Blaise Djian a réussi à faire un récit débridé, plein de surprises et de rebondissements, un peu loufoque parfois. Mais on sent bien qu'il s'est amusé dans cet album qui est son premier en tant que scénariste (ou co-scénariste), d'autant plus qu'il se charge aussi de la partie graphique. là encore, le style est très "libéré", fragile, mais tellement vivant... C'est très sympathique.
Exposition
Avec comme fil rouge la visite de l’exposition des œuvres d’un vieillard paraplégique et muet (qui ne peint que des pin-up dans des poses surprenantes), Ignacio Noé réussit là un album original pour mettre en images des scènes de sexe endiablées. Son trait est bon, avec un rendu « sucré », qui rend un hommage évident aux dessinateurs de pin-up des années 1950. En tout cas j’aime bien son dessin. Quant au scénario, il est intelligent. Si la visite de l’exposition n’est qu’un prétexte, ce n’est pas que l’enchainement de scènes de cul. Car Noé glisse pas mal d’humour. En effet, plusieurs personnages (le peintre en songe, sa fille en racontant ses souvenirs à un homme qui l’accompagne) nous présentent leurs souvenirs, mais les images qui accompagnent ce texte sont souvent en décalage (à la fois bien plus hard, mais aussi plus ironiques et moins glorieuses que ce qui est raconté). Et les deux fonctionnent, que ce soit l’humour bâti sur ces décalages, et les scènes de sexe, assez émoustillantes. C’est donc un album – et un auteur – recommandables. Note réelle 3,5/5.
La Route de Tibilissi
Voilà une histoire qui se déroule de façon linéaire, où les dialogues sont peu nombreux, et qui pourtant réussit à captiver le lecteur. D’abord parce que le dessin est plutôt bon, et réussit en particulier à bien rendre les étendues quasi désertes et enneigées dans lesquelles se déroule l’intrigue, mais aussi, par un trait un peu fouillis, la dureté de ces paysages, des visages. Ensuite parce que cette histoire d’enfants (deux frères, orphelins) qui fuient la guerre, les massacres, poursuivis sans cesse par des soldats qu’on devine le plus souvent, que l’on voit rarement (pour quelques montées de tension brutales), est bien menée. Et parce que, si l’intrigue est linéaire, elle ménage tout de même quelques surprises : alors que tout le début (et la quasi-totalité de l’histoire d’ailleurs) se déroule dans un environnement que l’on situerait volontiers dans un moyen-âge nordique, l’apparition d’un robot et d’une bestiole proche des univers fantasy intriguent, et donnent des touches SF qui restent longtemps sans réponse, mais pas sans intérêt. Enfin, la chute apporte elle aussi son lot de surprises, tout en « rationalisant » quelque peu l’ensemble. Au final, c’est un album épais, que j’ai lu rapidement. La lecture est fluide et agréable (alors même que le sujet est quelque peu glauque et noir). C’est un album à découvrir en tout cas, Chauvel ayant bâti là une histoire sans esbroufe, mais plutôt réussie.
Texas Jack
Que je suis content de retrouver le personnage du marshall Sykes dans ce nouvel épisode des mêmes auteurs, même si celui-ci est en fait un prequel à Sykes. J'avais été tellement enthousiasmé, pour moi, il n'était pas possible d'en rester là, Armand et Dubois devaient remettre le couvert. Le principe du personnage d'attraction de cirque m'a fait penser à celui incarné par Tom Cruise dans le film le Dernier samouraï, où ce dernier quittait son emploi de tireur d'élite de cirque pour remplir une mission au Japon. Mais ça s'arrête là, ici on reste dans le Far West sauvage pour ce que l'on croit être une mission suicidaire. Le scénario est peut-être moins abouti que dans Sykes, et utilise une trame relativement classique vue dans quantité de westerns. Si Sykes rendait hommage aux westerns récents du genre Impitoyable, Tombstone ou Appaloosa, ici c'est clairement inspiré des westerns à l'ancienne, mais avec un traitement un peu plus moderne (dans le langage notamment) et une dose massive de violence sanglante, avec de nombreux gunfights. Ce sentiment est aussi perceptible dans le personnage de Gunsmoke, le méchant absolu, le salopard ultime dont on voit les atrocités en début d'album, parce des méchants aussi noirs, il n'y en avait guère dans le western à l'ancienne, il faudra attendre le western crépusculaire des années 70 pour en voir d'aussi ressemblants. Ceci m'amène à un constat curieux : le type de mise en scène fomenté par Gunsmoke (suite à un retournement de situation vers la fin) m'étonne un peu parce que ce genre d'outlaw ignoble et cruel semble mener un jeu pour en faire un spectacle, or ce genre de mec ne se souciait pas trop de tant d'égards, il tuait pour tuer et ne se posait pas de questions. Et là, on apprend qu'il a tout manigancé en réalité pour attirer Texas Jack et ses partenaires dans un piège ; je n'en dis pas plus pour laisser la surprise, mais moi ça m'a un peu surpris. Le marshall Sykes est ici en guest star de luxe, bien qu'il ait un rôle très important, pour permettre de laisser la place au héros Texas Jack. Je trouve que ce dernier semble léger au niveau du profil face à Sykes ou même Gunsmoke, de plus j'aime beaucoup le personnage de Greed, le genre de mec qui a un passé chargé semble-t-il et qui sait tirer, il m'a beaucoup rappelé le calme olympien de Red Dust dans Comanche. Mais dans l'ensemble, on peut dire que tous les personnages principaux sont bien campés, pas un n'est sacrifié au profit d'un autre. Après, le final, je l'aurais aimé autrement, mais bon, c'est ainsi. Au niveau graphique, c'est du lourd, je retrouve avec joie le dessin de Dimitri Armand qui m'avait enchanté dans l'album précédent, un trait épais et appliqué, qui soigne certains détails et accessoires, propose de belles images, des cadrages cinématographiques et des pleines pages de qualité qui débouchent sur une double page grandiose de massacre collectif ; il y a beaucoup de personnages et c'est un plaisir de la scruter en détail, une page de cette nature a dû prendre du temps à dessiner, c'est du good job ! Au final, on est encore devant un grand western en BD, un peu trop bavard peut-être pour un western, quoique dans Comanche et Blueberry déjà, Greg et Charlier faisaient beaucoup parler leurs personnages, donc moi ça me convient et j'en redemande.
Sweet Tooth
3.5 J'ai bien aimé cette série et j'ai mieux accroché ici que dans la plupart des œuvres de Lemire que j'ai lues jusqu'à présent. On se retrouve dans un monde post-apocalyptique où les enfants qui naissent depuis la grande pandémie sont des hybrides mi-homme, mi-animal. J'ai trouvé que le scénario était prenant même si on n'échappe pas à certains clichés comme la grosse brute violente qui finalement est capable d'avoir un cœur. Comme souvent avec cet auteur, l'accent est mis sur la psychologie des personnages et j'ai bien aimé comment certains étaient ambigus. Le rythme est un peu lent, mais ça ne m'a pas dérangé parce qu'il y avait toujours des rebondissements qui rendaient le scénario excitant et puis Lemire prend bien son temps pour bien développer les personnages. Le dessin est pas mal et va bien avec ce type de récit.
Le Spécimen
Le spécimen se base sur un scénario qui a été maintes fois exploité au cinéma par exemple. C’est un huit clos assez mystérieux dans une base soviétique secrète. Il se passe des choses pas très catholiques dans cet endroit. En effet, les pires prisonniers de l’humanité sont charcutés pour la science. Même si certains tenants des peines les plus sévères pourront y trouver sans doute une justification, ce n’est pas très humain comme réponse. Or, il semblerait qu’un être un peu supérieur venu d'ailleurs semble vouloir y remédier. Tout ne se passera pas comme prévu. J’ai beaucoup aimé le côté assez réaliste de certaines scènes malgré le caractère assez fantastique de ce récit. On n’aura pas droit à toutes les réponses. Cela se terminera avec beaucoup de questionnements. Or, je déteste les fins ouvertes mais pour une fois, je passerais outre. En effet, le développement de cette histoire m’a plutôt convaincu. Au final, c’est une bonne bd qui aura peut-être une suite un jour sous une forme ou une autre.
Dans la tête de Sherlock Holmes
Ben mes aïeux! Le terme de claque est habituellement fortement galvaudé, disons donc que la c'est une grosse baffe tant scénaristique que picturale. Avant d'entrer dans le vif du sujet permettez moi encore une fois de faire l'éloge des éditions Ankama qui du Label 619 à cet opus font dans le grandiose. L'album en lui même mériterait de ne pas être rangé comme il se doit avec la tranche bien visible mais exposé de face afin d'admirer toute la richesse de la couverture. Couverture en trompe l’œil grâce à une découpe qui donne accès aux bibliothèques mémorielles du détective. Voici donc une BD d'un genre nouveau qui offre une manière de lire qui s'inspire du déroulement de la pensée, de l'enchainement des idées de Sherlock Holmes. Le docteur Fowler est retrouvé au petit matin errant dans les rues de Londres, légèrement blessé et un brin amnésique. La découverte de poudre sur ses vêtements et d'un ticket un peu particulier pour un spectacle incite Sherlock Holmes à penser que le médecin n'est pas l'unique victime de ce qui pourrait être un complot d'un plus grande envergure. Les représentations d'un magicien Chinois y sont sans doute pour quelque chose. Comment ne pas s'extasier devant un scénario millimétré qui reprend tous les ingrédients des polars de ce temps là Conan Doyle ou Agatha Christie. On y retrouve avec délectation l'esprit Victorien, le petit poil, enfin pas si petit que cela de racisme avec la communauté chinoise forcément fourbe et sournoise. Cyril Lieron le scénariste connait son Conan Doyle sur le bout des doigts et la logique vertu cardinale du grand détective est ici à l'honneur, c'est un plaisir que de décrypter avec lui les indices qui s'enchainent mathématiquement, logiquement. Et que dire du dessin de Benoit Dahan, des traits pour les personnages qui s'approchent de la caricature mais sans que le ton puisse y trouver à redire tant ils sont justes. Sherlock possède un visage anguleux mais qui correspond bien au personnage que l'on imagine bien un brin cassant et péremptoire. Et la mise en page, l'espace s'y trouve comme déstructuré mais garde grâce au petit fil rouge une logique évidente. Ajoutons à cette diatribe la présence avec l'album d'un journal, numéro du "London Chronicles" qui reprend des éléments de la BD ainsi qu'une petite interview des deux auteurs. Magnifique vous dis je, lisez et vous comprendrez l'évidence de mon coup de cœur.