Je brise les douze années qu'aura passé ce manga dans la section des perles rares en apposant mon avis, qui ira plus ou moins dans le même sens que celui que j'ai mis sur Initiation. Car ce manga ressemble fortement à son confrère, sur le fond plus que sur la forme.
Déjà, je souligne que l'auteure à amélioré son trait ici, avec des visages moins rigides et plus expressifs, surtout de manière plus simple. Les décors continuent d'être travaillés et c'est plaisant à lire. Je ne l'avais peut-être pas assez souligné sur Initiation, mais le dessin contribue énormément à installer l'ambiance du récit, avec notamment une graduation de l'urgence. C'est bien mené d'un bout à l'autre.
Pour le récit, on a encore une fois quelque chose d'apparence simple mais qui va aller chercher la complexité à travers le prisme de la nature humaine. C'est un manga qui prend le temps de développer des personnages non-manichéen, avec toutes les facettes de ce que peut comporter une humanité. C'est clairement un microcosme regroupant les caractères humains. Le sentiment d'urgence qui traverse le récit va mettre en exergue ces comportements qui iront toujours plus loin dans l'affirmation.
Et tout cela donne lieu à une histoire singulièrement anthropologique. On ne suit pas tant des personnages que des archétypes dans une situation donnée. Certains clichés ne seront pas évités (comme la cheffe de communauté dure mais désireuse de la sauver) mais ils sont nécessaire pour étayer l'intrigue qui tournera autour de nombreuses autres questions. Car le récit est riche, très riche : acceptation et peur de la différence, mysticisme, religion, liens familiaux, orgueil, lutte de pouvoir, jeunesse et vieillesse, lutte pour la survie, ... On est dans pas mal de thèmes à la fois, qui sont tous traités sans qu'on ne s'attarde dessus mais sans qu'on ne les balaye non plus. L'histoire avance en se reposant sur de nombreuses thématiques qui apportent un poids à la narration. Car, au final, j'étais moins intéressé par la question de la survie du groupe que de la façon dont elle s'organiserait.
Ce manga est une excellente série, et je trouve qu'elle va de paire avec Initiation. C'est deux histoires bien différentes et des thématiques qui n'ont rien à voir, mais il se dégage un même sentiment des deux œuvres. Une interrogation sur l'être humain et son organisation politique. Ce n'est pas un précis d'anthropologie, mais une fiction qui soulève de nombreuses questions. Et je ne parle pas des personnages qui sont déjà une très bonne excuse pour lire les cinq tomes. C'est innovant, avec beaucoup de bonnes choses. C'est le genre de curiosité que j'aime lire !
Étonnamment, je n'avais jamais pris le temps d'aviser cette série que je possède depuis pourtant plusieurs années. Je répare ici cette erreur, car à l'instar de plusieurs autres lecteurs j'ai été surpris de cette BD et de son ton. Et ce n'était pas gagné d'avance.
Ce qui m'a le plus dérangé dans cette BD (et me dérange encore d'ailleurs) c'est le dessin, dont je n'ai pas particulièrement apprécié les traits. Mais c'est une façon de représenter qui convient très bien à l'ambiance et au caractère de l’œuvre. Il sait se faire parfois précis dans les détails (notamment les décors) mais surtout retranscrire les émotions des protagonistes (presque trop selon moi).
Par contre, l'histoire est singulière, pour le moins. Cette idée d'une communauté isolée du reste du Japon et faisant encore la part belle à des traditions et coutumes, ça me plait beaucoup (et n'est pas sans me rappeler Tajikarao, l'esprit de mon village ). Certes, l'histoire est un prétexte et le cheminement une grossière métaphore du passage à l'âge adulte à travers plusieurs étapes. Mais je n'ai pas boudé mon plaisir en remarquant que c'est rondement bien mené.
L'auteur à su notamment retransmettre un mélange de plusieurs idées que j'ai trouvé bien menées et surtout totalement connectées : entre la découverte de la sexualité, les racontars qui deviennent des coutumes, les traditions communautaires, les premiers émois, la gravité de ce qu'il se passe ... C'est un mélange savamment dosé de plusieurs idées qui caractérisent bien le passage à l'âge adulte, entre les découvertes de son corps et des autres, mais aussi des responsabilités et de l'appartenance à une communauté qui en découle. En ce sens, les symboles sont nombreux (certains cités par l'auteur même dans les préfaces/postfaces).
Mais le manga ne s'arrête pas là et rejoint la longue lignée de ces histoires qui racontent la transformation du monde au cours du XXème siècle. Et pour ne parler que des mangas, je le rapprocherais de Ayako ou Tajikarao, qui décrivaient déjà les transformations d'un monde rural qui disparait. Et avec lui les traditions, rites et modes de vie. En bien ou en mal, nul ne peut juger. Mais on assiste dans ce manga à la fois à une Initiation du personnage principal, mais également du lecteur à ce monde qui a disparu aujourd'hui. Et l'ambiance n'est finalement pas à la nostalgie, mais à la découverte. Comme quoi, le titre résume bien l’œuvre ...
Après des années à trouver que les nouvelles séries shonen étaient au mieux moyennes, je suis bien content de voir émerger des séries comme celle-ci et The Promised Neverland qui ont un scénario qui est autre chose que du sous-Dragon Ball.
Ici, on fait la part belle à la psychologie des personnages et c'est bien traité. L'auteure aborde plusieurs sujets dont le racisme, la sexualité, les problèmes d'adolescents, etc....et les maîtrisent bien. Elle exploite bien son univers animalier où les carnivores doivent surveiller leurs instincts et ne pas dévorer les herbivores. Les personnages sont intéressants, complexes et même attachants même si certains sont de vrais cons pour le moment. J'aime surtout Legoshi le loup et sa relation avec la lapine Haru.
Le seul truc qui m'a gêné dans le scénario est que le récit commence avec l’assassinat d'un herbivore par un mystérieux carnivore et, passés les premiers chapitres, on dirait que tout le monde à l'école s'en fiche un peu. Le dessin est bon même si parfois on dirait que certaines cases ne sont pas terminées (comme le dit Spooky, on dirait de l'esquisse) ce qui peut être un peu troublant au début.
Cet album renoue avec le western style Wayne Redlake ou Trio Grande, albums qui figurent au panthéon de mes lectures.
Avec "la Venin" Laurent Astier nous offre un premier volume intéressant à plus d'un titre.
En prenant Emily comme une héroïne assez particulière, l'auteur a le loisir de la laisser évoluer dans un univers très masculin (saloon, bordel, fort...)Bref, tout les stéréotypes du western défilent dans ce premier opus sans autant en alourdir la lecture (on y croise même des indiens !), Pas mal de clins d’œil dans ce volume (Blueberry entre autre)ponctuent la lecture de cet opus.
Même si je n'ai pas eu trop de surprise à la lecture du scénario, j'ai été emballé par ce récit, qui grâce à ses flash back, est assez intriguant.
Mais, il faut avouer que le dessin de Laurent Astier est parfaitement adapté à ce type d'aventure.
Il est dynamique (grâce à un découpage souvent original),expressif, précis, bref un superbe dessin au bénéfice d'une histoire qui nous tient en haleine sur 62 pages.
Il y a des gens dont le destin d'exception fut contrarié par les horreurs de la guerre...
Ainsi en fut-il d'Oskar Rohr, surnommé "Ossi", qui intégra le Bayern à 18 ans et dut partir très tôt pour fuir le régime nazi... Il y revint contraint et forcé quelques années plus tard, de l'autre côté de la barrière (puisque devenu français entre-temps), et fut fait prisonnier puis déporté... Après la guerre Rohr fut peu à peu oublié de celles et ceux qui l'ont encensé.
Une carrière brisée en plein élan, sans parler de sa vie tout court, marquée au fer rouge par ces années de plomb... Le scénariste, né en Allemagne de parents colombiens, propose une histoire sans affectation, directe, qui ne juge pas mais permet de constater. Du coup c'est un peu rêche, aride, mais en même temps nous sommes dans le réel des années 1930-1940.
Le dessin exécuté par Marcin Podolec est à l'avenant, d'une efficacité redoutable.
Un album très intéressant, qui comporte une préface de Gernot Rohr, ancien joueur et entraîneur, et petit-neveu d'Ossi ; l'opus se clôt sur un carnet documentaire comportant des photos exceptionnelles, et des notes biographiques sur quelques personnages rencontrés par Rohr au cours de sa carrière et de sa vie. précieux.
C'est sans connaître l’œuvre de Mac Orlan que je me suis lancé dans la lecture de cet album. C'est la seconde BD de Briac que je lis après Les Gens du Lao Tseu et j'en ressors toujours aussi impressionné par la qualité et la personnalité de son graphisme.
Hommage appuyé à l’œuvre globale de Mac Orlan cette BD nous entraîne dans un Brest où la nuit à pris ses quartiers d'hiver et semble ne pas vouloir la quitter tant que l'énigme qui échoit à notre jeune thésard Marin ne sera pas résolue. Véritable jeu de piste où les clins d’œil et les références aux écrits de Mac Orlan semblent tisser un véritable fil d'Ariane, il n'est pas non plus besoin d'être un connaisseur invétéré de celle-ci pour s'y retrouver, il suffit de se laisser guider par le récit et la narration bien pensée concoctée par Arnaud Le Gouëfflec.
Si j'ai trouvé la fin un peu abrupte, j'ai par contre adoré l'ambiance distillée au fil des pages de cet album. Le travail graphique de Briac y fait pour beaucoup, tant son style est singulier. Tout en matière, en contraste et en ambiances, les personnages hauts en couleur qui évoluent dans ce Brest fantasmé et énigmatique m'auront bien fait voyagé.
Je précise d'emblée que je n'ai pas visionné préalablement les vidéos (disponibles par ailleurs gratuitement sur le web) dont est issue la bd.
J'ai bien apprécié le concept : faire découvrir des belgicismes de manière ludique et sur le ton de l'humour bon enfant. Certes, après visionnage de l'une ou l'autre séquence, la bd est un copié/collé des animes. Mais le côté jouissif et bibitif de nos mots mérite aussi sa version papier. Notons que beaucoup de belgicismes décortiqués sont d'origine brusseleir. Certaines séquences sont plus inspirées mais dans l'ensemble, cela se lit avec une certaine jubilation. Le dessin est stylisé et répétitif mais cela ne m'a pas gêné outre mesure. C'est donc un peu rouf-rouf, voire volle petrol sur certain mots, mais toujours truffé de carabistouilles.
Je ne vais pas babeler davantage, cette bd est tof, je vous laisse la découvrir !
J'ai bien aimé ce reportage sur l'ONU par un correspondant journaliste Karim Lebhour qui a passé 5 ans au sein de cette institution (2010-2014). Il est vrai que toutes les questions qui fâchent seront posées comme par exemple la réelle utilité de l'ONU...
J'ai trouvé le témoignage fort instructif. Il y a un côté assez pédagogique qu'on remarque à peine car on entre dans les différentes anecdotes. Mention spéciale pour celle du ministre indien des affaires étrangères qui a lu le discours préparé pour son homologue du Portugal sans que lui-même ou les autres membres de l'assemblée ne le remarquent. Il aura fallu quand même plus de 5 minutes...
L'ONU est une gigantesque machine diplomatique qui sera décortiquée. On entre à l'intérieur de ce système avec les crises frappant de fouet certains pays comme l'Irak ou la Syrie. Certains pays africains seront également évoqués.
L'interview avec le Secrétaire Général Ban Ki-Moon est apparue assez stérile à l'image de la langue de bois pratiquée par cette institution qui ne veut fâcher personne, question de diplomatie.
Que dire également de celle donné par un dictateur africain en place depuis 27 ans dans son pays et qui rigole à la question de savoir s'il fera comme Nelson Mandela c'est à dire céder sa place ? A noter qu'il séjourne dans un très beau et luxueux palace new-yorkais alors que son homologue belge profite d'un petit motel alors que le PNB de son pays est 40 fois plus important. J'ai bien aimé ce type d'exemple assez frappant d'une certaine mentalité chez les dictateurs africains. Autre exemple: la minute de silence à l'un des pires dictateurs de la planète à savoir celui de Corée du Nord.
On retiendra que l'ONU n'aime pas trop les leçons de démocratie du monde occidental et que la Chine occupe actuellement le devant de la scène internationale.
Au final, j'ai bien aimé une saison à l'ONU pour sa lisibilité et pour toutes ces pointes d'humour qui en font un moment agréable à la lecture.
Je trouve que le titre est assez bien trouvé bien qu'il ne s'agisse pas vraiment d'un Dieu mais d'un satyre immortel victime d'une malédiction par une déesse grecque mal lunée.
Ce qui est étonnant avec cette oeuvre, c'est son adaptation tout à fait moderne avec de nouvelles trouvailles scénaristiques. L'auteur a su réellement faire preuve d'originalité et d'astuce tout en restant subtil.
Au niveau du graphisme, c'est de toute beauté pour provoquer l'émerveillement avec une touche de magie et d'onirisme. Même les couleurs sont savamment choisies. On croisera d'ailleurs Van Gogh dans sa période provençale avec les fameux tournesols.
En guise de conclusion, un très beau conte qui trouvera peut-être son public.
Un classique de la littérature romantique britannique adapté en manga pour notre plus grand plaisir. Je dois bien avouer que c'est une adaptation fort réussie.
On connait presque tous le destin de cette pauvre orpheline élevée par une tante jalouse puis ballottée dans un pensionnat où le typhus fera beaucoup de victimes avant de connaître l'amour dans sa profession de gouvernante d'un manoir. C'est avant tout la recherche du bonheur.
Cette édition en manga permettra aux plus jeunes de se familiariser avec ce titre d'où mon conseil d'achat. Pour le reste, j'ai trouvé que c'était bien réalisé car cela respecte à peu près le format d'origine que je connais bien pour apprécier le romantisme.
Décors et design des personnages sont très élégants. Rien à redire pour l'aspect graphique avec cette touche gothique. Par conséquent, le 4 étoiles est fort mérité.
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Rivage
Je brise les douze années qu'aura passé ce manga dans la section des perles rares en apposant mon avis, qui ira plus ou moins dans le même sens que celui que j'ai mis sur Initiation. Car ce manga ressemble fortement à son confrère, sur le fond plus que sur la forme. Déjà, je souligne que l'auteure à amélioré son trait ici, avec des visages moins rigides et plus expressifs, surtout de manière plus simple. Les décors continuent d'être travaillés et c'est plaisant à lire. Je ne l'avais peut-être pas assez souligné sur Initiation, mais le dessin contribue énormément à installer l'ambiance du récit, avec notamment une graduation de l'urgence. C'est bien mené d'un bout à l'autre. Pour le récit, on a encore une fois quelque chose d'apparence simple mais qui va aller chercher la complexité à travers le prisme de la nature humaine. C'est un manga qui prend le temps de développer des personnages non-manichéen, avec toutes les facettes de ce que peut comporter une humanité. C'est clairement un microcosme regroupant les caractères humains. Le sentiment d'urgence qui traverse le récit va mettre en exergue ces comportements qui iront toujours plus loin dans l'affirmation. Et tout cela donne lieu à une histoire singulièrement anthropologique. On ne suit pas tant des personnages que des archétypes dans une situation donnée. Certains clichés ne seront pas évités (comme la cheffe de communauté dure mais désireuse de la sauver) mais ils sont nécessaire pour étayer l'intrigue qui tournera autour de nombreuses autres questions. Car le récit est riche, très riche : acceptation et peur de la différence, mysticisme, religion, liens familiaux, orgueil, lutte de pouvoir, jeunesse et vieillesse, lutte pour la survie, ... On est dans pas mal de thèmes à la fois, qui sont tous traités sans qu'on ne s'attarde dessus mais sans qu'on ne les balaye non plus. L'histoire avance en se reposant sur de nombreuses thématiques qui apportent un poids à la narration. Car, au final, j'étais moins intéressé par la question de la survie du groupe que de la façon dont elle s'organiserait. Ce manga est une excellente série, et je trouve qu'elle va de paire avec Initiation. C'est deux histoires bien différentes et des thématiques qui n'ont rien à voir, mais il se dégage un même sentiment des deux œuvres. Une interrogation sur l'être humain et son organisation politique. Ce n'est pas un précis d'anthropologie, mais une fiction qui soulève de nombreuses questions. Et je ne parle pas des personnages qui sont déjà une très bonne excuse pour lire les cinq tomes. C'est innovant, avec beaucoup de bonnes choses. C'est le genre de curiosité que j'aime lire !
Initiation
Étonnamment, je n'avais jamais pris le temps d'aviser cette série que je possède depuis pourtant plusieurs années. Je répare ici cette erreur, car à l'instar de plusieurs autres lecteurs j'ai été surpris de cette BD et de son ton. Et ce n'était pas gagné d'avance. Ce qui m'a le plus dérangé dans cette BD (et me dérange encore d'ailleurs) c'est le dessin, dont je n'ai pas particulièrement apprécié les traits. Mais c'est une façon de représenter qui convient très bien à l'ambiance et au caractère de l’œuvre. Il sait se faire parfois précis dans les détails (notamment les décors) mais surtout retranscrire les émotions des protagonistes (presque trop selon moi). Par contre, l'histoire est singulière, pour le moins. Cette idée d'une communauté isolée du reste du Japon et faisant encore la part belle à des traditions et coutumes, ça me plait beaucoup (et n'est pas sans me rappeler Tajikarao, l'esprit de mon village ). Certes, l'histoire est un prétexte et le cheminement une grossière métaphore du passage à l'âge adulte à travers plusieurs étapes. Mais je n'ai pas boudé mon plaisir en remarquant que c'est rondement bien mené. L'auteur à su notamment retransmettre un mélange de plusieurs idées que j'ai trouvé bien menées et surtout totalement connectées : entre la découverte de la sexualité, les racontars qui deviennent des coutumes, les traditions communautaires, les premiers émois, la gravité de ce qu'il se passe ... C'est un mélange savamment dosé de plusieurs idées qui caractérisent bien le passage à l'âge adulte, entre les découvertes de son corps et des autres, mais aussi des responsabilités et de l'appartenance à une communauté qui en découle. En ce sens, les symboles sont nombreux (certains cités par l'auteur même dans les préfaces/postfaces). Mais le manga ne s'arrête pas là et rejoint la longue lignée de ces histoires qui racontent la transformation du monde au cours du XXème siècle. Et pour ne parler que des mangas, je le rapprocherais de Ayako ou Tajikarao, qui décrivaient déjà les transformations d'un monde rural qui disparait. Et avec lui les traditions, rites et modes de vie. En bien ou en mal, nul ne peut juger. Mais on assiste dans ce manga à la fois à une Initiation du personnage principal, mais également du lecteur à ce monde qui a disparu aujourd'hui. Et l'ambiance n'est finalement pas à la nostalgie, mais à la découverte. Comme quoi, le titre résume bien l’œuvre ...
Beastars
Après des années à trouver que les nouvelles séries shonen étaient au mieux moyennes, je suis bien content de voir émerger des séries comme celle-ci et The Promised Neverland qui ont un scénario qui est autre chose que du sous-Dragon Ball. Ici, on fait la part belle à la psychologie des personnages et c'est bien traité. L'auteure aborde plusieurs sujets dont le racisme, la sexualité, les problèmes d'adolescents, etc....et les maîtrisent bien. Elle exploite bien son univers animalier où les carnivores doivent surveiller leurs instincts et ne pas dévorer les herbivores. Les personnages sont intéressants, complexes et même attachants même si certains sont de vrais cons pour le moment. J'aime surtout Legoshi le loup et sa relation avec la lapine Haru. Le seul truc qui m'a gêné dans le scénario est que le récit commence avec l’assassinat d'un herbivore par un mystérieux carnivore et, passés les premiers chapitres, on dirait que tout le monde à l'école s'en fiche un peu. Le dessin est bon même si parfois on dirait que certaines cases ne sont pas terminées (comme le dit Spooky, on dirait de l'esquisse) ce qui peut être un peu troublant au début.
La Venin
Cet album renoue avec le western style Wayne Redlake ou Trio Grande, albums qui figurent au panthéon de mes lectures. Avec "la Venin" Laurent Astier nous offre un premier volume intéressant à plus d'un titre. En prenant Emily comme une héroïne assez particulière, l'auteur a le loisir de la laisser évoluer dans un univers très masculin (saloon, bordel, fort...)Bref, tout les stéréotypes du western défilent dans ce premier opus sans autant en alourdir la lecture (on y croise même des indiens !), Pas mal de clins d’œil dans ce volume (Blueberry entre autre)ponctuent la lecture de cet opus. Même si je n'ai pas eu trop de surprise à la lecture du scénario, j'ai été emballé par ce récit, qui grâce à ses flash back, est assez intriguant. Mais, il faut avouer que le dessin de Laurent Astier est parfaitement adapté à ce type d'aventure. Il est dynamique (grâce à un découpage souvent original),expressif, précis, bref un superbe dessin au bénéfice d'une histoire qui nous tient en haleine sur 62 pages.
Ossi - Une vie pour le football
Il y a des gens dont le destin d'exception fut contrarié par les horreurs de la guerre... Ainsi en fut-il d'Oskar Rohr, surnommé "Ossi", qui intégra le Bayern à 18 ans et dut partir très tôt pour fuir le régime nazi... Il y revint contraint et forcé quelques années plus tard, de l'autre côté de la barrière (puisque devenu français entre-temps), et fut fait prisonnier puis déporté... Après la guerre Rohr fut peu à peu oublié de celles et ceux qui l'ont encensé. Une carrière brisée en plein élan, sans parler de sa vie tout court, marquée au fer rouge par ces années de plomb... Le scénariste, né en Allemagne de parents colombiens, propose une histoire sans affectation, directe, qui ne juge pas mais permet de constater. Du coup c'est un peu rêche, aride, mais en même temps nous sommes dans le réel des années 1930-1940. Le dessin exécuté par Marcin Podolec est à l'avenant, d'une efficacité redoutable. Un album très intéressant, qui comporte une préface de Gernot Rohr, ancien joueur et entraîneur, et petit-neveu d'Ossi ; l'opus se clôt sur un carnet documentaire comportant des photos exceptionnelles, et des notes biographiques sur quelques personnages rencontrés par Rohr au cours de sa carrière et de sa vie. précieux.
La Nuit Mac Orlan
C'est sans connaître l’œuvre de Mac Orlan que je me suis lancé dans la lecture de cet album. C'est la seconde BD de Briac que je lis après Les Gens du Lao Tseu et j'en ressors toujours aussi impressionné par la qualité et la personnalité de son graphisme. Hommage appuyé à l’œuvre globale de Mac Orlan cette BD nous entraîne dans un Brest où la nuit à pris ses quartiers d'hiver et semble ne pas vouloir la quitter tant que l'énigme qui échoit à notre jeune thésard Marin ne sera pas résolue. Véritable jeu de piste où les clins d’œil et les références aux écrits de Mac Orlan semblent tisser un véritable fil d'Ariane, il n'est pas non plus besoin d'être un connaisseur invétéré de celle-ci pour s'y retrouver, il suffit de se laisser guider par le récit et la narration bien pensée concoctée par Arnaud Le Gouëfflec. Si j'ai trouvé la fin un peu abrupte, j'ai par contre adoré l'ambiance distillée au fil des pages de cet album. Le travail graphique de Briac y fait pour beaucoup, tant son style est singulier. Tout en matière, en contraste et en ambiances, les personnages hauts en couleur qui évoluent dans ce Brest fantasmé et énigmatique m'auront bien fait voyagé.
La Minute Belge
Je précise d'emblée que je n'ai pas visionné préalablement les vidéos (disponibles par ailleurs gratuitement sur le web) dont est issue la bd. J'ai bien apprécié le concept : faire découvrir des belgicismes de manière ludique et sur le ton de l'humour bon enfant. Certes, après visionnage de l'une ou l'autre séquence, la bd est un copié/collé des animes. Mais le côté jouissif et bibitif de nos mots mérite aussi sa version papier. Notons que beaucoup de belgicismes décortiqués sont d'origine brusseleir. Certaines séquences sont plus inspirées mais dans l'ensemble, cela se lit avec une certaine jubilation. Le dessin est stylisé et répétitif mais cela ne m'a pas gêné outre mesure. C'est donc un peu rouf-rouf, voire volle petrol sur certain mots, mais toujours truffé de carabistouilles. Je ne vais pas babeler davantage, cette bd est tof, je vous laisse la découvrir !
Une saison à l'ONU
J'ai bien aimé ce reportage sur l'ONU par un correspondant journaliste Karim Lebhour qui a passé 5 ans au sein de cette institution (2010-2014). Il est vrai que toutes les questions qui fâchent seront posées comme par exemple la réelle utilité de l'ONU... J'ai trouvé le témoignage fort instructif. Il y a un côté assez pédagogique qu'on remarque à peine car on entre dans les différentes anecdotes. Mention spéciale pour celle du ministre indien des affaires étrangères qui a lu le discours préparé pour son homologue du Portugal sans que lui-même ou les autres membres de l'assemblée ne le remarquent. Il aura fallu quand même plus de 5 minutes... L'ONU est une gigantesque machine diplomatique qui sera décortiquée. On entre à l'intérieur de ce système avec les crises frappant de fouet certains pays comme l'Irak ou la Syrie. Certains pays africains seront également évoqués. L'interview avec le Secrétaire Général Ban Ki-Moon est apparue assez stérile à l'image de la langue de bois pratiquée par cette institution qui ne veut fâcher personne, question de diplomatie. Que dire également de celle donné par un dictateur africain en place depuis 27 ans dans son pays et qui rigole à la question de savoir s'il fera comme Nelson Mandela c'est à dire céder sa place ? A noter qu'il séjourne dans un très beau et luxueux palace new-yorkais alors que son homologue belge profite d'un petit motel alors que le PNB de son pays est 40 fois plus important. J'ai bien aimé ce type d'exemple assez frappant d'une certaine mentalité chez les dictateurs africains. Autre exemple: la minute de silence à l'un des pires dictateurs de la planète à savoir celui de Corée du Nord. On retiendra que l'ONU n'aime pas trop les leçons de démocratie du monde occidental et que la Chine occupe actuellement le devant de la scène internationale. Au final, j'ai bien aimé une saison à l'ONU pour sa lisibilité et pour toutes ces pointes d'humour qui en font un moment agréable à la lecture.
Le Dieu vagabond
Je trouve que le titre est assez bien trouvé bien qu'il ne s'agisse pas vraiment d'un Dieu mais d'un satyre immortel victime d'une malédiction par une déesse grecque mal lunée. Ce qui est étonnant avec cette oeuvre, c'est son adaptation tout à fait moderne avec de nouvelles trouvailles scénaristiques. L'auteur a su réellement faire preuve d'originalité et d'astuce tout en restant subtil. Au niveau du graphisme, c'est de toute beauté pour provoquer l'émerveillement avec une touche de magie et d'onirisme. Même les couleurs sont savamment choisies. On croisera d'ailleurs Van Gogh dans sa période provençale avec les fameux tournesols. En guise de conclusion, un très beau conte qui trouvera peut-être son public.
Jane Eyre
Un classique de la littérature romantique britannique adapté en manga pour notre plus grand plaisir. Je dois bien avouer que c'est une adaptation fort réussie. On connait presque tous le destin de cette pauvre orpheline élevée par une tante jalouse puis ballottée dans un pensionnat où le typhus fera beaucoup de victimes avant de connaître l'amour dans sa profession de gouvernante d'un manoir. C'est avant tout la recherche du bonheur. Cette édition en manga permettra aux plus jeunes de se familiariser avec ce titre d'où mon conseil d'achat. Pour le reste, j'ai trouvé que c'était bien réalisé car cela respecte à peu près le format d'origine que je connais bien pour apprécier le romantisme. Décors et design des personnages sont très élégants. Rien à redire pour l'aspect graphique avec cette touche gothique. Par conséquent, le 4 étoiles est fort mérité.