Une saison à l'ONU

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Karim Lebhour, correspondant à l’ONU pour RFI de 2010 à 2014, présente le fonctionnement de cette organisation censée assurer la paix mondiale, ses coulisses, et la vie d’un étranger somme toute privilégié, à New York.


BD Reportage et journalisme d'investigation Bichromie Documentaires La BD au féminin New York Politique

Karim Lebhour arrive à New York en janvier 2011. Après cinq années au Proche-Orient, il a pris le poste de correspondant de Radio France Internationale aux Nations Unies. New York lui fait l’impression d’un vaste centre commercial excentrique. La ville est surpeuplée, survoltée, mais les employés des cafés n’arrivent pas à écrire Karim sur ses verres. Il sera donc Kevin ou Kyle… Lorsque sa compagne Niki, qui travaille pour le programme des Nations Unies pour le développement, et lui sont partis de Jérusalem, quelques semaines plus tôt, les collègues les enviaient. En effet, Karim va travailler avec 6000 autres personnes dans une immense tour de verre. Il se perd dans les couloirs à la recherche des salles de presse… Dans son bureau, abandonné par un confrère dont on ne sait pas ce qu’il est devenu, il trouve une charte de l’ONU dans la poubelle…

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Octobre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Une saison à l'ONU © Steinkis 2018
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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16/06/2019 | Erik
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Par Spooky
Note: 4/5
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On entend parler régulièrement, voire très régulièrement de l'ONU. Il faut dire qu'avec les crises internationales qui se succèdent, cette assemblée des nations est constamment sur la sellette. Cet album, initialement sortie en 2018, est donc réédité avec une nouvelle et fort jolie couverture, et une mise à jour des informations contenues à l'intérieur. C'est ainsi que nous suivons Karim Lebhour, correspondant de RFI auprès de l'ONU, dans sa découverte de cette énorme machine. Une découverte assez folklorique, d'ailleurs, tant il n'a pu que constater l'inertie, l'absurdité et les contrastes inhérents à la diplomatie internationale. Le bâtiment est le lieu de nombreuses discussions, de productions, essentiellement des rapports, qui ne servent le plus souvent à pas grand-chose, et une organisation où les petits pays sont bien peu de choses face au jeu d'échecs des membres du conseil de sécurité... Il y a de nombreuses anecdotes savoureuses sur ce jeu de dupes, comme l'interview lunaire de Ban Ki-Moon, les "cadeaux" de certains Etats membres conservés dans les jardins... Mais au milieu de l'hypocrisie générale, il y a aussi de l'espoir, des lueurs et de la fraternité entre les observateurs et -parfois- les ambassadeurs. Le dessin d'Aude Massot est en bichromie, et d'une grande clarté, jouant sur l'expressivité des personnages et accompagnant bien le ton mi-désespéré mi-amusé du récit de Lebhour.

28/11/2022 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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J'ai bien aimé ce reportage sur l'ONU par un correspondant journaliste Karim Lebhour qui a passé 5 ans au sein de cette institution (2010-2014). Il est vrai que toutes les questions qui fâchent seront posées comme par exemple la réelle utilité de l'ONU... J'ai trouvé le témoignage fort instructif. Il y a un côté assez pédagogique qu'on remarque à peine car on entre dans les différentes anecdotes. Mention spéciale pour celle du ministre indien des affaires étrangères qui a lu le discours préparé pour son homologue du Portugal sans que lui-même ou les autres membres de l'assemblée ne le remarquent. Il aura fallu quand même plus de 5 minutes... L'ONU est une gigantesque machine diplomatique qui sera décortiquée. On entre à l'intérieur de ce système avec les crises frappant de fouet certains pays comme l'Irak ou la Syrie. Certains pays africains seront également évoqués. L'interview avec le Secrétaire Général Ban Ki-Moon est apparue assez stérile à l'image de la langue de bois pratiquée par cette institution qui ne veut fâcher personne, question de diplomatie. Que dire également de celle donné par un dictateur africain en place depuis 27 ans dans son pays et qui rigole à la question de savoir s'il fera comme Nelson Mandela c'est à dire céder sa place ? A noter qu'il séjourne dans un très beau et luxueux palace new-yorkais alors que son homologue belge profite d'un petit motel alors que le PNB de son pays est 40 fois plus important. J'ai bien aimé ce type d'exemple assez frappant d'une certaine mentalité chez les dictateurs africains. Autre exemple: la minute de silence à l'un des pires dictateurs de la planète à savoir celui de Corée du Nord. On retiendra que l'ONU n'aime pas trop les leçons de démocratie du monde occidental et que la Chine occupe actuellement le devant de la scène internationale. Au final, j'ai bien aimé une saison à l'ONU pour sa lisibilité et pour toutes ces pointes d'humour qui en font un moment agréable à la lecture.

16/06/2019 (modifier)