Les derniers avis (39359 avis)

Par iannick
Note: 4/5
Couverture de la série Cigarettes - Le Dossier sans filtre
Cigarettes - Le Dossier sans filtre

Difficile de formuler un avis sur cet album sans être taxé de fumophobe (je ne fume pas, je n’ai jamais été tenté par cette pratique et je pense que je n’ai jamais porté un jugement sur un(e) fumeur(se)), je vais donc essayer -comme d’habitude lorsque ce sujet est abordé- d’être le plus neutre possible… « Cigarettes, le dossier sans filtre » est une bd documentaire sur –vous l’avez facilement deviné- le tabac et plus particulièrement la cigarette. Je voudrais mettre l’accent sur le fait que les auteurs, Pierre Boisserie au scénario et Stéphane Brangier au dessin, ont centralisé le débat sur le « quand, pourquoi, par qui et comment… » cette industrie s’est développée. Bref, on suit donc son développement de sa création jusqu’à nos jours. Pour ce faire, le lecteur accompagne un personnage qui nous présente cette problématique tout au long de l’ouvrage ; on ne le lâche pas et ma foi, je l’ai trouvé très agréable car ses propos me sont apparus ironiques et pertinents. L’album est décomposé en plusieurs chapitres, cela m’a permis de poser et de réfléchir sur les différents « sujets » (ou « périodes » car le fil narratif de la bd s’apparente plus à une construction chronologique que thématique). Les informations sur la cigarette sont nombreuses et intéressantes sans pour autant que cela devient « lourd » à la longue. Le sujet de « Cigarettes, le dossier sans filtre » peut être dérangeant et démotivant à feuilleter mais il y est abordé d’une manière tellement décomplexée que sa lecture m’est apparue très sympa voire même amusante que l’on soit fumeur ou pas. J’ai adoré le trait de Stéphane Brangier qui m’est apparu très dynamique et lisible à contempler alors que le style de cette bd ne s’y prêtait pas vraiment à la base (narration centralisée la plupart du temps sur une seule personne). Bon ben, voilà, j’espère que j’ai été neutre dans la rédaction de cet avis et que vous lirez également cette bande dessinée que vous soyez fumeur ou pas… même si pour les pratiquants et pour ceux/celles qui sont tenté/es, le propos de cet ouvrage n’est clairement pas orienté vers la consommation de la cigarette…

25/06/2019 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Codine
Codine

L’histoire de cette BD est inspirée de la jeunesse de l’auteur du roman dont elle est tirée. Il s’agit d’une amitié improbable entre un gros dur et un enfant bien élevé, en Roumanie du début du 20eme siècle… et contrairement à Ro, j’ai trouvé la relation bien amenée, j’y ai vraiment cru. Le ton est très misérable, le quotidien des protagonistes est fait de violence, alcool, bagarres, maladies, travail éreintant… la prose et les dialogues sont néanmoins remplis de poésie, et le sentiment d’amitié fort et inconditionnel entre Adrien et Codine fait vraiment chaud au cœur. L’adaptation roman/BD est selon moi parfaite. Il n’y a aucun longueur textuelle (problème souvent constaté avec ce genre d’exercice), et la mise en image est en parfaite adéquation avec l’ambiance suscitée. Un excellent moment de lecture.

25/06/2019 (modifier)
Couverture de la série Peau de Mille Bêtes
Peau de Mille Bêtes

J’ai bien aimé ce conte. La narration moderne et le dessin rond, difforme et caricatural (mais toujours élégant à mes yeux) de Stéphane Fert me plaisent énormément. La morale de l’histoire est en phase avec notre époque mais elle passe au second plan face à l’humour et à l’intelligence du récit. Ce n’est qu’après la lecture, en y réfléchissant, que l’on se dit que ce qui nous a été conté était loin d’être idiot et que l’idée derrière les mots et le dessin et bel et bien un message universel digne d’un conte. Blue boy parle de désinvolture et de flamboyance. PAco souligne l’intelligence et la pertinence de l’adaptation. Que voulez-vous que je rajoute ? Je suis tout simplement bien d’accord avec eux.

24/06/2019 (modifier)
Couverture de la série De Cape et de Crocs
De Cape et de Crocs

Bon mon humble avis ne changera rien à la cote de cette série, je l'ai découverte à son tome 2 et c'est devenu un classique dans ma bibliothèque. Lecture de très haute qualité, tout d'abord le dessin magnifique, précis et détaillé (avec des petits éléments éparpillés par-ci par-là que l'on avait pas remarqué lors de lectures précédentes), couleur magnifique (mais ambiance un poil trop sombre des fois, il faut lire sous une bonne lumière), des bouilles expressives (ahhh les pirates, Eusebe, Mendoza ...) autour de notre duo à crocs, bref un plaisir pour les yeux, on se plaît à suivre cet univers de capes et d'épées mâtiné de Jean de la Fontaine. L'autre plaisir coupable de cette série vient des dialogues de très hautes volées, la plume d'Ayroles nous régale (au même titre que Masbou aux pinceaux). Je dois avouer que la premiers tomes sont à mes yeux une référence (l'aventure lunaire ayant qq longueurs, mais des longueurs de cette qualité j'en redemande), et que les tomes 11 et 12 en forme de préquel sur les déboires d'Eusebe sont comme un retour aux sources, une façon magistrale de conclure la série et de nous permettre de quitter cet univers avec le sourire aux lèvres. Voilà une œuvre rare concoctée par 2 auteurs exigeants sur leur travail et qui ne peut que ravir le lecteur.

23/06/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Haytham - Une jeunesse syrienne
Haytham - Une jeunesse syrienne

J'ai trouvé ce témoignage d'un enfant syrien assez poignant sur ce qu'il a vécu dans son pays dirigé par un dictateur sanguinaire à savoir Bachar El Assad n'hésitant pas à massacrer la population pour rester au pouvoir. Oui, il faut appeler un chat un chat. On suivra le parcours de ce brillant élève dont le père va se lancer dans la résistance suite au printemps arabe. On verra malheureusement tout ce que subi ce peuple opprimé entre torture et répression par le pouvoir sanguinaire en place. Pour le reste, c'est une bd qui est joliment dessinée en noir et blanc dans un style très réaliste qui colle aux événements. Il y a également une narration assez intéressante même si elle manque un peu de chaleur. La lecture est plutôt facile d'accès. J'ai apprécié le fait que l'auteur ne verse pas dans le patho ou l'émotion car les idées passent plutôt bien. J'ai également apprécié le fait que ce jeune adolescent qui a été recueilli par notre pays remercie la France malgré toutes les difficultés rencontrées. C'est une histoire vraie, un documentaire, un témoignage intéressant sur l'une des plus graves crises de ces dernières années dans le monde.

23/06/2019 (modifier)
Couverture de la série Le Loup
Le Loup

Après Ailefroide, Rochette récidive avec un album dans lequel il peut nous montrer tout son talent (son dessin, très sombre, avec un trait très gras, est vraiment très bon !), et surtout son amour et sa connaissance de la montagne. Au milieu de ce décor magnifié par le dessin de Rochette, celui-ci a placé une histoire simple, opposant deux solitaires, deux écorchés de la vie, âpres, durs comme la roche qui les entoure : nous suivons la haine/amour qui unit un éleveur de mouton et un jeune loup orphelin. Le traitement de leur relation, de la lutte qui les oppose, m’a fait penser au livre d’Ernest Hemingway « Le vieil homme et la mer ». On y trouve en effet le même bras de fer entre deux volontés, jusqu’à l’absurde. Et Rochette n’abuse pas de pathos, de manichéisme, car les personnalités de l’homme et du loup sont riches, surprenantes, et montrent des fêlures, un monolithe qui s’effrite. Voilà un album qui se laisse lire rapidement, mais très agréablement. Note réelle 3,5/5.

23/06/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Superman / Shazam! - Premiers coups de tonnerre
Superman / Shazam! - Premiers coups de tonnerre

Second récit mettant en vedette Shazam (aka l'original Captain Marvel qui a du changer de nom) que je lis et encore une fois j'ai bien aimé et cela me donne envie de lire encore plus d'histoires le mettant en vedette. Ce récit le mets en co-vedette avec Superman et le scénariste explore bien leurs relations. On va voir leurs premières rencontres, comment ils travaillent ensemble et aussi d'autres choses que je ne veux pas dire pour ne pas spoiler. Shazam est vraiment le personnage principal de l'histoire et Superman est un peu en retrait et lui sert de mentor. J'aime particulièrement comment les auteurs montrent que Billy, la vraie identité de Shazam, est toujours un enfant même s'il peut se transformer en super-héros adulte. Les dernières pages sont très bien écrites et émouvantes. J'ai eu un peu de difficulté avec le dessin car je trouve que le style est un peu moche, mais au moins c'est dynamique et lisible donc c'est mieux que ce que j'ai vu dans d'autres comics moderne. Bref, un bon one-shot de super-héros qui mélange bien le divertissement et les réflexions un peu plus profonde.

23/06/2019 (modifier)
Couverture de la série Concerto pour main gauche
Concerto pour main gauche

Au départ, l’histoire en elle-même n’est pas forcément de celles qui m’emballent. Mais le traitement, le travail de Yann Damezin me l’ont rendu agréable à lire. Il faut dire que le dessin de Damezin est original. En effet, il use d’un Noir et Blanc très stylisé, mais surtout il s’écarte volontiers de tout réalisme. Si les décors ne sont pas toujours fouillés – il y a même parfois une sorte de dépouillement -, les cases sont souvent remplies de motifs géométriques, à la manière de certains peintres naïfs, certains artistes d’Art brut. Et ce dessin convient parfaitement au ton employé par l’auteur. En effet, l’histoire nous est narrée par le personnage principal (pianiste issu de la grande bourgeoisie, amputé d’un bras durant la première guerre mondiale). Il nous raconte des péripéties (ses relations familiales, amoureuses, la montée du nazisme, etc., presque toutes dominées par la douleur), mais aussi ses pensées, qui dérivent, comme le font les dessins, vraiment chouettes. Inspirée d’une histoire vraie, cette « adaptation » est originale, et intéressera sans doute davantage ceux qui sont friands de graphismes qui sortent des sentiers battus. Note réelle 3,5/5.

22/06/2019 (modifier)
Couverture de la série Indélébiles
Indélébiles

Luz n’a jamais autant publié (peut-être ne lui a-t-on jamais fait autant de propositions aussi, je ne sais pas) que depuis le massacre perpétré par les séides de Daech à la rédaction de Charlie Hebdo. Plusieurs de ces publications affichent une volonté cathartique, comme celle-ci – mais par un biais différent que Catharsis par exemple. Ici, Luz nous retrace son passage dans la rédaction de ce journal provocateur (et illustre bien son fonctionnement tantôt anarchique, tantôt autogestionnaire, qui faisait fi des egos de chacun). L’ensemble s’étale sur une très longue période, et il s’agit d’une suite de « moments » choisis, qui s’enchainent en faisant sens, en donnant une belle illustration de l’effervescence, de la camaraderie, de la vie – dans ses excès et sa mauvaise foi parfois – qui animaient cette rédaction. L’autodérision, l’humour (pas toujours si noir que ça finalement) dominent, et rendent cette lecture très agréable. Les passages au festival d’Angoulême (avec les annonces bidons faites aux hauts-parleurs) sont très drôles. On devine aussi que Luz se sentait plus proche de certains des dessinateurs de Charlie : Charb et son flot de vannes scato/trash/pipi-caca. Mais surtout on sent bien l’admiration qu’il ressentait (comme tous les autres) pour Cabu, sorte de mentor, de grand frère, de père. Seules les dernières pages laissent passer en filigrane la douleur, la perte, l’incompréhension qui dominent après l’attaque de janvier 2015. C’est donc un album dont je recommande la lecture – et pas seulement aux amateurs de Luz ou de Charlie Hebdo.

22/06/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Les Riches au tribunal
Les Riches au tribunal

Sur la forme, je n'ai pas grand chose à dire. Le dessin assez clair me va bien s'agissant d'une bd de type humoristique mais sur un sujet plutôt tabou. Sur le fond, beaucoup trop de choses à dire mais qui sortiraient sans doute du cadre. Pour autant, je n'ai pas envie de me censurer moi-même. Vous voilà prévenu. Cette bd raconte le parcours d'un brillant ministre socialiste sous la présidence Hollande qui s'est dit le champion de la lutte contre la fraude fiscale tout en étant le pire fraudeur que la France est connue (ou attrapée). Je comprends l'exaspération de mes concitoyens sans vouloir jetter plus de pierre. Les yeux dans les yeux, je n'ai pas de compte en Suisse... Sic. Les auteurs ont voulu nous montrer comment une telle chose a pu se produire dans notre pays sous un aspect purement sociologique et avec heureusement une bonne dose d'humour pour nous faire passer la grosse pillule. On comprend en effet qu'il y a bien une classe sociale composée de gens riches qui ont beaucoup de pouvoirs notamment politique, sur la presse et également sur la justice. Oui, il existe bien une justice pour les pauvres qui est impitoyable et une justice pour les riches qui est assez clémente alors que leurs faits délictueux est beaucoup plus dévastateurs. Mais bon, c'est cela notre démocratie dans ses imperfections qu'il nous faut accepter sous peine de tomber dans une tyrannie démagogique. Le but de ces gens est de payer moins d'impôts et de mettre l'argent dans des paradis fiscaux. Cela ne concerne finalement pas que ce ministre mais beaucoup de célébrités comme notre grand chanteur nationale que nous avons presque tous pleuré à sa mort ou encore des acteurs venus se réfugier chez Poutine ou un autre chanteur en Patagonie. Il y a également des vérités à fire comme le fait que l'impôt sur le revenu ne représente que 25% des recettes de l'état alors que les impôts indirects comme la TVA qui est payé par l'ensemble des foyers représente 53% donc proportionnellement, les riches payent moins. On peut aimer les riches mais détester les inégalités. Et puis, il n'y a franchement pas de mal à participer à l'effort national à l'origine du pacte démocratique de notre république. La fraude fiscale en France est évaluée à 80 milliard d'euros et les niches fiscales représent 98 milliards d'euros. Si les riches payaient, les auteurs nous expliquent qu'il n'y aurait plus de déficit public dans notre pays ce qui n'est pas faux. Cependant, ce qui se passe en France, se reproduit dans le monde entier. On comprends que la fraude existait déjà sous l'Antiquité. Bref, c'est un mal qui gangrenne nos sociétés depuis bien longtemps. Tout est d'ailleurs conçu pour protéger ce système. C'est édifiant sur le monde qui nous gouverne ! J'ai aimé cette bd car les auteurs nous démontrent par des arguments imparables que quelque chose ne fonctionne pas bien dans notre société ce qui peut sans doute expliquer bien des choses. Les arguments sont bétons sans apport d'une idéologie communiste par exemple. Ce sont des faits. J'ai bien apprécié cette sincérité du propos. Une oeuvre qui m'a convaincu personnellement. Bien entendu, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire et on peut risquer très gros. Oui, ce n'est pas une bd pour les lèches-bottes sans vouloir être trop offensant. Au final, une excellente bande dessinée qui détaille bien les mécanismes de la corruption et de la cupidité avec une valeur pédagogique exceptionnelle.

22/06/2019 (modifier)