Les derniers avis (39359 avis)

Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série La Guillotine
La Guillotine

C'est un documentaire fort interressant sur la guillotine qui était utilisée pour les exécutions des condamnés à mort depuis la Révolution française. Ce système de mise à mort assez barbare a tout de même duré jusqu'au mandat de François Mitterrand qui l'a aboli en 1981 grâce à l'aide de Robert Badinter. Ainsi, sous le mandat du progressiste président Valery Giscard d'Estaing, le dernier condamné à mort (Hamida Djandoubi) était guillotiné à Marseilles il y a seulement 32 ans. C'est clair qu'on aborde le débat sur la peine de mort que certains voudraient rétablir. A noter cependant que le 19 février 2007, le président Jacques Chirac a fait inscrire dans la Constitution française que « nul ne peut être condamné à la peine de mort ». Je crois que cela a le mérite d'être clair. Et dire que la décapitation a été jugé comme un moyen assez humaniste de mise à mort. Il est vrai qu'il y avait bien pire mais bon, l'efficacité n'était pas toujours de mise comme le montrera ce documentaire sur bien des exemples assez embarrassants. Que dire également de la dernière exécution publique où les gens trempaient des bouts de vêtements dans le sang pour porter bonheur ? C'était assez tendance à l'époque (en 1939). On a vu le résultat. Cette bd constitue certainement le reportage le plus complet sur cet engin de mort. Cette lecture a été très intéressante à bien des égards. Cela pousse également à une certaine reflexion malgré un côté assez tranchant. Mais bon.

02/07/2019 (modifier)
Couverture de la série Le Collège Noir
Le Collège Noir

Voilà une trilogie qui se lit agréablement – mais aussi très rapidement. L’adulte que je suis l’a fait avec plaisir. Mais le public visé est clairement plus adolescent, et je pense qu’il y trouvera encore davantage son bonheur, car c’est parfaitement adapté pour lui. On entre de plain-pied dans l’histoire, avec un mort, et des créatures à la fois mystérieuses et inquiétantes, qui vont menacer les quelques enfants restés pendant leurs vacances dans un pensionnat, avec une jeune femme, Léna, pour les surveiller. Il n’y a ensuite aucun temps mort (d’autant plus que ce n’est pas une série inutilement à rallonge !). Créatures des ténèbres, de l’au-delà ou des pires cauchemars, Ulysse Malassagne (dont j’avais déjà apprécié Kairos) ne ménage pas son jeune lectorat, qui peut jouer ici à se faire peur. Mais c’est de l’horreur juste ce qu’il faut pour ne pas dépasser les limites acceptées par le lectorat visé. Et le découpage en courts chapitres dans les deux premiers tomes (le troisième se lit d’une traite et donne les « explications » et une fin à cette histoire) permet aux lecteurs de souffler entre les passages d’action et de peur qui se succèdent à un rythme très soutenu. Le dessin est parfois minimaliste (pour les corps des enfants plus que pour les créatures d’ailleurs – avec des visages d’enfant tirant un peu sur le manga – mais pas trop, heureusement), et sa simplicité accentue aussi la fluidité de la lecture qui, vous l’avez compris, est fortement recommandée pour des ados (cadeaux, achats pour les CDI de collèges, etc).

02/07/2019 (modifier)
Couverture de la série Squeak the mouse
Squeak the mouse

Dès le début du premier tome le ton est donné. Le rythme plutôt, car ça court, ça saute, dans un esprit évidemment très cartoonesque. D’ailleurs dans ce premier tome, plusieurs personnages de cartoon apparaissent, comme Mickey et Donald, Félix le chat, le Loup de Tex Avery. Il faut dire que le rythme et le ton donné par Mattioli à son histoire la rapprochent plus des cartoons déjantés créés par les géniaux Tex Avery ou Chuck Jones que des histoires proprettes de l’oncle Disney ! Si au départ on a une sorte de course poursuite proche de celle qui animaient les Tom et Jerry, cela bascule rapidement dans le trash – pour ne plus en sortir il faut le dire ! En cela le dézinguage – dans tous les sens du terme d’ailleurs – d’une certaine vision « gentille » du cartoon est assez proche dans l’esprit de ce que fera plus tard Winshluss (dans un esprit plus underground, et pas forcément aussi trash – quoi que). Mattioli ne cherche pas à donner de raison aux actions des personnages (tout est quasiment muet – à part une phrase en fin de premier tome), c’est donc une suite, pour ne pas dire une surenchère de courses-poursuites, de massacres (ça éventre, décapite, égorge, électrocute, etc) : en plus des cartoons, on ressent là une autre influence, celle du cinéma d’horreur, très à la mode dans les années 1980. Si cela se laisse lire rapidement, et relativement agréablement (bien sûr, encore faut-il être adepte de ce genre de défouloir), je dois dire qu’au bout d’un moment ça s’essouffle un peu. En cela le second tome n’apporte pas forcément grand-chose, si ce n’est poursuivre sur l’élan du premier, sur le même rythme et le même ton, assez gore. A noter que dans chacun des deux tomes, une longue scène de baise – très explicite, avec sex-toys, multiples partenaires et gros plans sur les pénétrations et fellations – me pousserait à classer cette série en adulte, voire carrément strictement pour adulte. Difficile à trouver (je possède les albums depuis très longtemps, mais ne les rencontre quasi jamais dans les bacs), cette série est une illustration de la fraicheur qui pouvait exister dans ces années 1980, par ailleurs très conventionnelles. Si vous tombez dessus, jetez-y un coup d’œil. Note réelle 3,5/5.

01/07/2019 (modifier)
Couverture de la série I kill giants (Je tue des géants)
I kill giants (Je tue des géants)

C’est peut-être le comics que j’ai préféré depuis que je lis des bandes dessinées… J’ai dévoré ce récit, trouvant son scénario très bien construit et son personnage principal d’une grande justesse. Cette adolescente rebelle aux comportements autodestructeurs (entre scarifications et provocations en tous genres) se réfugie sous une carapace énorme que l’on va peu à peu soulever… avec l’aide de deux personnages secondaires. L’une, psychologue scolaire, soutient Barbara dans son combat (non contre des géants mais contre une vérité qu’elle ne peut admettre) tandis que l’autre, fraîchement débarquée, discerne rapidement la fragilité de l’adolescente derrière ce masque de cynisme et ces accès de folie. Et puis tous les autres rôles sont ‘justes’, de la grande sœur qui assume difficilement le rôle de mère de substitution à la caïd du préau, brutale, manipulatrice et lâche, en passant par le proviseur, patient mais mis à rude épreuve. J’ai beaucoup aimé le dessin de Ken Niimura, fin et expressif. Très caricatural, il allège ce récit, lui permet de respirer alors que l’histoire en elle-même est tout sauf amusante. Avis aux amateurs, ce récit est un pur roman graphique (c’est clair que si vous vous attendez à de l’heroïc-fantasy vous allez en être pour vos frais)… mais quel roman graphique !!!

01/07/2019 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Face cachée (Toppi)
Face cachée (Toppi)

Il reste encore des albums de Toppi inédits en France, que Mosquito se charge de traduire et publier, pour le plus grand plaisir des fans dont je fais partie ! « Face cachée » est une histoire au ton plus réaliste que les contes de cet auteur (Sharaz-De en tête), et contient tous les éléments qui caractérise Toppi : l’aventure, la nature et les éléments, et la confrontation entre l’homme « moderne » et les tribus primitives… le scenario est assez linéaire, mais rondement mené, et propose un dénouement intéressant et touchant. Les mots me manquent toujours pour qualifier le dessin de Toppi, bien entendu magnifique, même si sur le coup le manque de couleurs pèse un peu sur l’ambiance tropicale du récit. Un excellent moment de lecture.

01/07/2019 (modifier)
Couverture de la série Nobody - saison 1
Nobody - saison 1

De Metter a déjà pas mal publié d’albums policiers – souvent en adaptant un livre. Il est ici seul aux commandes, dans une création originale. Encore que, les puristes pourront faire remarquer qu’il utilise ici pas mal de vieilles ficèles du genre. Certes, mais c’est bien fait, et la lecture est plutôt captivante – et ce dès le début. L’histoire est un vaste flash-back (un assassin a priori un peu barge, « No Body », est interrogé par une psychologue), dans lequel De Metter utilise très bien l’arrière-plan historique (la lutte du FBI contre les représentants actifs des minorités, contre ceux qu’il classe comme « dangereux pour la société »). En même temps s’installe une relation trouble entre la psychologue et le criminel interviewé, des zones d’ombre persistant, dans l’histoire narrée par « No Body », mais aussi dans l’ambiance noire – genre « Silence des Agneaux » parfois – qui prédomine. Malgré quelques légères baisses de tension et de rythme (dans le troisième tome surtout), l’ensemble est vraiment bien fichu. Et le dessin de De Metter est lui aussi pas mal. Le quatrième album conclut très bien l’histoire. Mais semble-t-il De Metter souhaite la relancer, puisqu’il est question d’une première saison (cette présentation rappelle celle des séries télévisées. Et, de fait, on imagine facilement cette série adaptée au petit ou grand écran). Note réelle 3,5/5.

01/07/2019 (modifier)
Couverture de la série Une maternité rouge
Une maternité rouge

L’intrigue développée par Lax est assez linéaire – dans tous les sens du terme, puisque nous suivons un jeune Malien, qui transporte une statuette du Mali au Louvre, en France, espérant ainsi la mettre à l’abri. La fin est d’ailleurs ouverte et abrupte, puisque nous ne savons pas ce que devient cet adolescent. Mais en tout cas l’histoire se laisse très facilement et agréablement lire. Car elle est fluide. Mais aussi parce que Lax a très bien utilisé le contexte : poids des groupes Djihadistes au Mali, des milices et de la corruption en Lybie, et plus généralement l’univers atroces des migrants, qui fuient misère, guerre pour éventuellement, s’ils ont de la chance, pouvoir poser les pieds en Europe et y être parqués. Cet aspect est vraiment bien montré, ainsi que la détresse des camps cachés dans les recoins de Paris. Je suis juste surpris que Lax n’ait pas évoqué les débats actuels autour du « retour » des œuvres d’art africaines pillées durant la colonisation. Ce qui rend cet album encore plus agréable à lire, c’est bien sûr le très beau – c’est un euphémisme – dessin de Lax. Que ce soit pour les décors ou les personnages, je le trouve remarquable ! Et en particulier, s’il faut faire un distinguo, il est excellent pour les paysages africains. Un bel album à découvrir. Note réelle 3,5/5.

01/07/2019 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Gustave Courbet - Une biographie (Le Rendez-vous d'onze heures)
Gustave Courbet - Une biographie (Le Rendez-vous d'onze heures)

Je découvre cet album avec la réédition chez Mosquito, et j’ai passé un excellent moment de lecture. Le travail biographique est poussé, André Houot s’est clairement documenté (voir les nombreuses notes en bas de pages). Le ton est plutôt didactique, mais la narration est très fluide, et la vie de Gustave Courbet m’a beaucoup intéressé… j’ai d’ailleurs avalé les 72 pages d’une traite. Il faut dire que le dessin fait honneur à l’artiste, il est certes très classique, mais détaillé et maitrisé… j’ai notamment apprécié les nombreuses vues du Paris de l’époque. Un album recommandable, qui m’a fait découvrir la vie et le travail d’un peintre dont je ne connaissais que le nom.

29/06/2019 (modifier)
Couverture de la série Undertaker
Undertaker

Sur le premier cycle, mon sentiment est assez semblable à celui de Raphifty : une bonne entrée en matière avec une très bonne idée de départ… puis un récit qui s’enlise dans les facilités et des scènes d’actions qui se succèdent de manière rocambolesque mais sans réussir à me passionner. A cet instant, je me suis dit qu’une fois de plus Dorison allait trop en faire pour moi. Un problème que j’ai déjà souvent rencontré avec ce scénariste, cette tendance à en rajouter une couche qui finit par me sortir d’un récit. Du coup, alors que j’ai beaucoup aimé le dessin, alors que l’esprit de la série (qui lorgne quand même beaucoup vers Blueberry) me convenait parfaitement, ce premier tome m’a laissé un peu sur ma faim. Mais il y a eu ce deuxième cycle. Un cran au-dessus, selon moi. Un cycle dans lequel les personnages secondaires finissent par voler la vedette au héros. Un cycle dans lequel les différents acteurs dévoilent de multiples facettes, avec une psychologie plus complexe et donc plus intéressante à mes yeux. J’ai vraiment bien aimé ce deuxième cycle qui, en plus, se termine sur ce qui semble être une vraie fin… sans réellement fermer la porte à une suite. Tout au long de ces quatre tomes, j’ai trouvé que Ralph Meyer nous offrait des visuels de haut vol. Ses personnages ont du charisme, de la présence. Ses scènes d’action sont bien découpées. Le dynamisme est là, les expressions des visages sont justes. Et la colorisation co-signée par lui-même et Caroline Delabie est parfaitement ajustée pour garder la lisibilité des planches malgré la noirceur des encrages. Donc au final, je monte ma note à 4/5 même si je trouve le premier cycle un peu en deçà de mes espérances. Et je serai preneur pour une suite… même si la fin actuelle me convient parfaitement.

27/06/2019 (modifier)
Couverture de la série Petit Pierre
Petit Pierre

Il y a peu je lisais « Enferme-moi si tu peux » qui regroupait de petites et sympathiques biographies d’artistes appartenant au courant de l’art brut. Des artistes marginaux, vierges de toute influence artistique (du fait d’un handicap mental ou tout simplement par manque d’instruction ou de culture) et qui, donc, produisaient des œuvres uniques en leur genre. Cet album m’a permis de découvrir un nouvel artiste rattaché à ce courant, Petit Pierre. Et le moins que l’on puisse dire est que ce gaillard m’a touché. Et le mérite en revient grandement aux deux auteurs de cet album, à savoir la scénariste Florence Lebonvallet et le dessinateur Daniel Casanave. Et ce n’est pas la première fois que je suis séduit par le style de Casanave, qui s’est fait une spécialité d’illustrer ce type de biographie de personnages poétiques et rêveurs. Il se dégage de son trait une telle fraicheur, une telle naïveté que ses planches me plongent dans une sorte de béatitude contemplative. Son trait est doux et léger, bien mis en valeur par la colorisation lumineuse de Claire Champion, ses planches sont épurées, donnant souvent à voir des grandes cases dépouillées et pourtant riches de détails anodins (ici, un nuage, là une vache qui broute). Quant à Florence Lebonvallet, nul doute qu’elle maîtrise parfaitement son sujet. J’ai senti toute la sympathie, toute la tendresse mais aussi la fascination qu’elle éprouve pour Pierre Avezard. Je l’ai sentie à l’aise dans cet univers champêtre. La narration est fluide, les pages coulent sous les doigts et, tout doucement, le charme opère. Oui, tout doucement parce que, dans un premier temps, j’ai trouvé ce récit très anecdotique, avec des informations un peu inutiles, avec un symbolisme un peu simpliste. Mais, au fil des pages, j’ai fini par comprendre la pertinence de ces choix. Le goût aux voyages du parrain, la naissance du petit frère… tout cela s’inscrit dans le parcours de vie et dans le parcours d’artiste de Petit Pierre… et finalement, je ressors conquis par l’album comme par le personnage. Et puis un gars calme et inventif qui aime les vaches, j’aurais eu du mal à ne pas l’apprécier. Ce Petit Pierre, au visage difforme, bossu, dur de la feuille mais loin d’être idiot, présenté comme un personnage profondément positif, drôle et généreux, m’a touché. Et le petit dossier en fin d’album a fini par me convaincre.

27/06/2019 (modifier)