Les derniers avis (39359 avis)

Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Superman
Superman

C'est un cadre supérieur talentueux et ambitieux qui semble être très bien intégré socialement. Il a tout pour réussir. A commencer par une femme et une fille aimante ainsi que des maîtresses à la pelle. Et pourtant, il cache un mal être assez profond qui le détruit de l'intérieur. Peut-être une espèce de burn-out d'un nouveau genre. Sa fille l'appelle Superman tant il apparaît presque parfait aux yeux de son entourage que cela soit la famille ou les collègues de travail. Il répond qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Cependant, on est très loin du comics. C'est plutôt un drame assez intimiste sur le basculement d'un homme qui dispose de tout les atouts. Le dessin est d'une parfaite clarté avec une mise en page assez aérée qui favorise le plaisir de la lecture. A noter également une colorisation aux tons gris pour entrer dans l'ambiance. Voilà où peut conduire une absence d'humanité et une grosse part d'égoïsme. C'est assez marquant à la fin de ce récit où le lecteur n'en reviendra pas. Maintenant, j'avoue ne pas avoir compris ce qui pousse un tel individu à faire cela car cela ne cadre pas avec le profil mais bon. Cette oeuvre pousse simplement à la réflexion.

13/07/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Maidan Love
Maidan Love

J'avoue avoir bien apprécié ce récit se situant en 2014 en plein coeur de la révolution ukrainienne dite la révolution de la dignité. Tout part de l'exaspération de la population face à un président se dotant d'un cabinet de toilette en or massif avec les impôts du peuple. D'autres préfèreront sans doute le homard lors de réceptions prestigieuses. Tout commence dans la majorité des cas d'un sentiment de gaspillage et surtout d'injustice sociale. Nous avons une histoire d'amour entre une jeune bourgeoise qui prend part à ses manifestations et à son copain policier engagé dans les forces de l'ordre anti-émeutes. Est-ce un beau récit d'amour dans la tourmente de l'Histoire? Probablement pas car il y a également l'intervention d'une belle infirmière. Cette bd réussit le pari de traiter une histoire d'amour assez classique dans celle d'événements récents ayant marqué le destin de l'Ukraine. J'ai également bien aimé le dessin assez expressif tout en gardant un côté réaliste. Un bon début pour un diptyque assez divertissant et rythmé.

13/07/2019 (modifier)
Couverture de la série Rhâ-Gnagna
Rhâ-Gnagna

Que dire de plus sur Gotlib qui n’ait déjà été écrit, par moi ou d’autres ? Je vais commencer par dire – mais je pourrais tout aussi bien conclure par ça – que je suis un fan de ses délires, de son humour décapant. « Rhâ-Gnagna » est dans la lignée des génialissimes Rubrique-à-Brac, c’est le même genre d’humour. Mais, publié un peu plus tard et par Fluide Glacial et non chez Dargaud, Gotlib se lâche sans doute un peu plus, on a là quelques gags plus « adultes ». Pour le reste, c’est encore et toujours de l’humour intelligent. Car cela part très souvent de connaissances culturelles, qui ne sont pas nécessaires pour rigoler, mais qui le sont pour apprécier complètement cet humour ravageur. Ainsi Gotlib prend-il plaisir à détourner, à prendre le contre-pied des classiques de la littérature (« Alice au pays des merveilles » par exemple), des personnages historiques (hilarant pot-pourri avec Charlemagne, Napoléon, etc.), Dieu et le paradis, le Père Noël, etc. Cela part dans tous les sens, que ce soit dans les textes (c’est très fourni !, les phylactères remplissent les cases jusqu’à déborder parfois) ou les délires des « intrigues » (qui doivent parfois pas mal à une certaine forme d’improvisation), Gotlib allant vraiment jusqu’au bout du bout d’une idée, fut-elle la plus loufoque. Quant au dessin, c’est vraiment le top, comme d’habitude ! Son trait caricatural fait merveille, dans un style (mais les textes jouent aussi sur le même registre) très cartoon : il y a du Tex Avery, du Chuck Jones dans ces dessins. Et on sent aussi percer l’influence de certains auteurs de « Mad », comme Kurtzman ou Wood (voir Fées en Folie (Cons de Fée) par exemple). On a parfois un exercice de style dans ce domaine (voir l’histoire parodiant certaines émissions radiophoniques, où des personnages se racontent des « blagues belges » : ces personnages ont des traits de plus en plus déjantés, jusqu’au feu d’artifices final). Bref, vous l’avez compris, c’est très chaudement que je vous recommande ce condensé d’humour noir, déconne et parfois trash !

13/07/2019 (modifier)
Couverture de la série Le Roi des Mouches
Le Roi des Mouches

Voilà une série où l’ambiance prend le pas sur l’intrigue elle-même. Après un – tout petit – temps d’adaptation, j’ai été véritablement happé par cette histoire. Découpée en courts chapitres, présentant des personnages qui peu à peu prennent corps et âme, et surtout s’entrecroisent pour créer une histoire, cette série est, à bien des égards, une extraordinaire réussite. Clairement l’album de la maturité pour ces deux auteurs, bien en dessus de leurs précédentes collaborations (qui n’étaient pourtant pas des bouses). Affaire d’ambiance ai-je dit, mais aussi d’univers. Il y a là du Lynch bien sûr, mais aussi une sorte d’hommage à une culture rock et psychédélique, une introspection de la société américaine (même si ça se passe « ailleurs »), de ses travers, de ses folies. Et une peur de vivre, un désespoir cachés ou alimentés par la consommation d’alcool, de drogues. Mais surtout il y a une évidente parenté avec l’œuvre de Charles Burns. Graphiquement d’abord, avec des dessins figés, presque stylisés parfois, et une colorisation (que j’adore) où dominent le mauve, le noir, des tons sombres qui attirent le quotidien vers le fantastique, un étrange underground. Mais aussi pour certains thèmes abordés, comme le malaise de la sortie de l’adolescence, la difficulté d’aimer et d’être aimé par exemple. En tout cas les amateurs de l’auteur américain – et tous ceux qui apprécient ce genre d’onirisme noir et torturé – se retrouveront dans ces trois albums. Les deux premiers albums sont vraiment superbes. La lecture est très agréable, même si la densité des textes nécessite un certain investissement (ils sont majoritairement au style indirect, comme si l’on – c’est-à-dire les auteurs comme les lecteurs – pratiquaient une sorte d’autopsie de la société, du moins des quelques personnages choisis pour la représenter ici). Je distinguerai un peu le troisième et dernier tome. Le côté graphique est toujours aussi beau, mais j’ai été un peu moins convaincu, et ai été davantage perdu par la logorrhée des textes, parfois bruts (dans tous les sens du terme, puisque souvent simples notes, mots alignés), ce langage saccadé, accéléré comme pour accompagner un mauvais trip, pour prévenir l’overdose, contrastant avec la fin, peut-être moins planante qu’attendu (et du coup un chouia décevante ?). La construction de « l’intrigue » m’est aussi apparue un peu moins claire. Mais cela reste quand même une très belle réussite, que je vous encourage à découvrir si ce n’est pas déjà fait. Une série culte, malgré les passages obscures, malgré les quelques rares petites baisses de régime.

12/07/2019 (modifier)
Couverture de la série Le Trône d'argile
Le Trône d'argile

Ce qui par la suite a pris le nom de « Guerre de cent ans » - plus pour marquer une durée générique et longue que pour marquer une période précise – est une période foisonnante, et par beaucoup d’aspects charnière de l’histoire française, voire européenne. Par là même c’est un sujet qui est difficilement réductible à quelques albums, et l’on perdrait sans doute à le voir traité de façon exhaustive dans une série étalant à l’infini les tomes. Les auteurs (Richemond et Jarry – ce dernier n’officiant que dans les premiers albums) ont choisi de centrer leur intrigue sur une période restreinte, allant de l’après Azincourt au sacre de Charles VII (période noire s’il en est, le parti anglais n’ayant jamais été aussi près, avec un roi Charles VI fou et au milieu de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, d’atteindre son but d’unir les deux couronnes). C’est documenté, et n’interviennent que des personnages « historiques », même si j’aurais bien vu une biographie en fin de volume pour que ceux qui le souhaitent puissent compléter leurs connaissances. Si les interactions entre les personnages sont bien présentées – et globalement conformes à ce que l’on sait, je suis quand même un peu moins convaincu par tout ce qui tourne autour de Jeanne d’Arc. C’est en effet cette partie de l’Histoire qui est la plus sujette à caution, les très nombreuses zones d’ombre ayant été « remplies » par une hagiographie posthume et orientée, de l’Eglise et, à un moindre degré, de la monarchie française. Or les auteurs ont trop délayé la « jeunesse » de la pucelle (et le rôle joué par Yolande d’Anjou me paraît ici franchement douteux). C’est cette partie qui me parait la plus faible de la série, d’autant plus que Jeanne devient carrément personnage central dans les tomes 5 et 6 (jusqu’où va aller le scénario ? Le sacre de Reims est-il l’objectif final de la série ?). Reste que cela se lit très bien, agréablement (les albums sont de plus en plus épais). D’autant plus que le dessin de Théo est bon – malgré quelques facilités dans les derniers tomes parfois. Les décors – en particulier les villes, les sièges et les combats – sont franchement réussis : en cela le siège d’Orléans dans le tome 6 contrebalance les regrets pointés plus haut, c’est vraiment du bel ouvrage. On a donc là sans doute ce qui se fait de mieux en matière de série historique médiévale, et les amateurs se doivent d’y jeter un coup d’œil, ils y trouveront forcément leur bonheur.

10/07/2019 (modifier)
Couverture de la série Le Plus mauvais groupe du monde
Le Plus mauvais groupe du monde

Voilà une série relativement atypique, mais qui puise dans pas mal de sources : Kafka ou Borgès, les Monthy Python ou certaines idées ou ambiance de Jeunet (Delicatessen ou Amélie Poulain), l’univers de fonctionnalité froide et absurde de Julius Corentin Acquefacques. En effet, c’est rempli d’absurde, d’une poésie et d’une folie tout aussi douces l’une que l’autre. Probablement l’une des rares séries de BD chroniquée – et de façon très laudative ! – par Le Monde des livres (il est vrai sous la plume toujours très inspirée d’Eric Chevillard : c’est son texte sur le bandeau de la récente édition intégrale qui m’a fait sauter le pas et acheter cette série dont je n’avais je crois jamais entendu parler). Formellement, c’est une longue suite de petite histoires (de deux pages chacune), mettant en scène quelques personnages, un quartier improbable d’une ville qui l’est tout autant. Personnages aux occupations, aux goûts, voire aux tics souvent très loufoques. Personnages plus ou moins récurrents, qui se croisent, pour former au bout du compte un univers vaguement cohérent – si tant est que ce terme soit ici approprié. Rien qui paraisse « construit » pourtant, car l’architecture d’ensemble s’efface derrière les fulgurances d’humour pince sans rire, les sommités d’absurde abscond, l’improvisation inaboutie, etc. C’est au final vous l’avez compris davantage une affaire d’ambiance, à laquelle il faut être réceptif, c’est certain. J’avais acheté l’intégrale donc, et l’ai lue d’une traite. Mais je dois dire que ce n’est pas forcément une bonne idée, car cela entraine de la lassitude, émousse un peu la côté surprenant des historiettes, et provoque presque une indigestion. Voilà pourquoi, si je vous recommande achat et lecture de l’ensemble, je vous conseille aussi de déguster ces petites choses à petite dose, en plusieurs fois. Mais les plus curieux et les amoureux des univers évoqués en début d’avis y trouveront leur compte. Note réelle 3,5/5.

10/07/2019 (modifier)
Par McClure
Note: 4/5
Couverture de la série Haarmann - Le Boucher de Hanovre
Haarmann - Le Boucher de Hanovre

Comme souvent dans cette collection, nous avons là affaire à un vrai bon bouquin. Partir à la découverte d'un tueur en série n'entre pas dans la rubrique "lecture légère" et une fois refermé le livre, c'est clairement le malaise qui reste. Déjà par la cruauté et la folie de cet Haarmann, mais surtout par la légèreté des services de police sur ces enquêtes (à rapprocher de ce qu'on entend aujourd'hui sur les violences faites aux femmes). Et l'aspect "commerce de viande" dans ce contexte historique d'extrême pauvreté renforce encore le sentiment de dégoût. La BD est bien réalisée, le dessin sépia, les trognes, les attitudes, tout fonctionne. Le livre n'est pas trop long, les auteurs ont évité l'erreur d'additionner les meurtres et disparitions pour se concentrer sur l'homme, ses relations aux autres, sa folie et aussi les agissements autour de lui (police, médecin, clients....). Et c'est vraiment bon. A conseiller.

08/07/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Mon père alcoolique et moi
Mon père alcoolique et moi

Il y a des familles aimantes où tout se passe bien dans le meilleur des mondes. Il y en a d'autres où l'on ne peut pas en dire autant. L'alcool est souvent responsable de cette souffrance infligée aux membres de la famille que l'on soit une épouse ou une enfant. J'ai trouvé ce témoignage de la mangaka assez boulversant. Mariko est aujourd'hui autrice de mangas. Mais elle revient de très loin. Elle a été élevée par un père alcoolique et une mère embrigadée dans une secte qui a terminé brusquement sa vie laissant seules ses deux petites filles. L'alcoolisme ne sera pas abordée sous l'angle de la maladie mais des douleurs causées à l'entourage qui essaye tant bien que mal à avoir une vie normale. Ce récit autobiographique sera très dur sur le fond mais il est compensé par un graphisme assez enfantin pour en atténuer les effets. J'admire ce genre de personne qui s'en sort malgré tout. C'est un coup de coeur pour un manga qui passera vraissemblablement inaperçu car personne n'a envie d'évoquer ce sujet triste, complexe et tabou.

06/07/2019 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Les Montagnes hallucinées (Tanabe)
Les Montagnes hallucinées (Tanabe)

Note : 3.5/5 Légère déception pour ma part car j'attendais beaucoup de cette adaptation d'une de mes nouvelles préférées de Lovecraft. La déception est légère seulement car c'est probablement la meilleure adaptation directe d'une de ses œuvres que j'ai lue jusqu'à présent. Le dessin est de très bonne qualité, très soigné, et il est très bon pour montrer des scènes d'exploration de l'Antarctique dans les années 30, avec une mention très honorable pour la représentation des grands voiliers et des avions. Les créatures fantastiques imaginées par Lovecraft y sont en outre très réussies, même si je préfère la représentation des Anciens à celles des Shoggoths. Les chiens de traîneau sont par contre moins bien faits et les montagnes elles-mêmes manquent de présence visuelle. Quant à la cité des Anciens (non, Monsieur, ce n'est pas Kadath !), elle ressort assez bien mais manque également d'impact émotionnel et certains bâtiments ont une architecture trop humaine à mes yeux. Et principal reproche que je ferais, certaines scènes, certaines images trop sombres ou trop rapprochées de formes torturées ou de roches trop organiques sont difficiles à déchiffrer, c'est un peu gênant. Globalement, je trouve le format de l'album et des planches un peu trop petit pour bien profiter des détails du graphisme. Mais c'est bien pour insister sur le fait que ce dessin est globalement très bien. J'ai beaucoup apprécié le fait que le récit prenait son temps pour installer son ambiance. Trop d'adaptations en BD de Lovecraft étaient ratées car trop rapides et trop superficielles. Ici c'est tout l'inverse. J'ai même l'impression que j'aurais pris autant de temps à lire le roman lui-même que les 2 tomes du manga. A la limite, c'est peut-être un peu trop long parfois : quelques petites coupes ou ellipses ne m'aurait probablement pas dérangé. J'ai aussi aimé la fidélité au ton et au rythme narratif de Lovecraft : une sobriété et une élégance qui permettent à la tension de monter peu à peu et au lecteur d'être de plus en plus captivé. Pour ce que j'ai moins aimé maintenant, outre la légère confusion du graphisme à certains moments mentionnée plus haut, il y a notamment le fait qu'on confond un peu facilement les protagonistes qui manquent de personnalité, à l'exception du Professeur Lake qu'on ne suivra forcément pas au-delà du seul premier tome. Et puis le fait qu'au final, je n'ai pas perçu l'émotion que j'avais ressentie à la lecture du roman. Pas de véritable sens du gigantisme et de l'incroyable. Relativement peu de passion au moment de découvrir la vérité sur ces lieux et son histoire (mais peut-être est-ce parce que je connaissais déjà trop bien cette histoire). Et peu de sens de l'horreur et de la peur indicible. Encore une fois, l'atmosphère de Lovecraft n'a pas pu être retranscrite totalement dans une adaptation de son oeuvre. Mais ça reste tout de même l'une des meilleures tentatives d'y arriver et probablement un bon moyen pour ceux qui rechignent encore à lire ses livres de découvrir une part de son oeuvre.

04/07/2019 (modifier)
Couverture de la série Sarkozy Kadhafi - Des billets et des bombes
Sarkozy Kadhafi - Des billets et des bombes

Écœurant. Edifiant et écœurant, voilà ce qui reste après la lecture de cet ouvrage à charge, mais très argumenté. Les lecteurs du Canard enchaîné et/ou du Monde diplomatique ne découvriront sans doute aucun scoop, mais cet ouvrage a le mérite d’étayer les faits, de démonter au grand jour la machine qui permet à certains de faire fi des lois et de la morale, au nom de l’intérêt général qu’ils bafouent. Au cœur du sujet ici traité, Nicolas Sarkozy. Où l’on se rend compte que non seulement l’intérêt général a bon dos, et s’efface très rapidement devant les intérêts particuliers et bassement matériels du bonhomme (et de sa clique – il n’a d’ailleurs pas inventé ce genre de système, qui perdure depuis son retrait du devant de la scène), mais aussi que ces types, censés incarner les « valeurs » de la République, se comportent ni plus ni moins que comme des mafieux. Qui n’hésitent pas à traficoter avec des dictateurs (à leur profit comme à ceux d’industriels amis – merci Dassault et consorts), à éliminer physiquement les témoins gênants, mais aussi à déclencher une guerre (tuant des milliers de personnes, et ayant aujourd’hui encore des répercutions, sur l’insécurité dans l’Afrique du Nord, sur la « crise des migrants », etc.). Reste que, malgré les efforts de Sarkozy et de ses séides pour faire disparaître preuves et témoins, il y a plus que des faisceaux de présomption pour l’accuser (voir ses nombreuses mises en examen). Mais on peut aussi hélas faire confiance à la justice (et aux ministres de l’Intérieur, quels qu’ils soient) pour faire trainer et enterrer ce genre d’affaire (et là on peut faire le lien avec les travaux de Pinçon-Charlot – voir, pour rester dans la BD, leur récent Les Riches au tribunal). Après avoir refermé cet ouvrage, on a l’impression d’avoir vu un film comme le cinéma des années 1970 en tournait. Mais c’est hélas la réalité. Et l’on se demande à la fin quel est le plus pourri, de Sarkozy ou Kadhafi. Au moins ce dernier ne se revendiquait pas trop des droits de l’homme et de la démocratie ! Récit très clair, circonstancié (avec pas mal de documents reproduits en annexe), cet album est d’une triste nécessité.

03/07/2019 (modifier)