Je ne savais pas qui était vraiment Champignac en lisant cette série qui fait partie de l'univers de Spirou. Je ne l'ai appris qu'après lecture. Donc, on peut apprécier cette oeuvre de manière tout à fait indépendante. J'ai même cru à un nouveau duo pour le départ d'une nouvelle série.
Sur le récit de la machine Enigma, j'ai beaucoup vu sur le sujet depuis le film sur Alan Turing qui a réhabilité ce personnage singulier. A noter que ce génie méconnu a permit de sauver des millions de vies lors de la Seconde Guerre Mondiale en déchiffrant le code des nazis.
En l'occurence, c'est un bon traitement réalisé par cette bd. J'aime bien le dessin ainsi que les personnages assez sympathiques. C'est une lecture divertissement vieille école mais assez réussie dans l'ensemble.
Tout d’abord, il y eut Soutine et son « Bœuf écorché », que le petit Jean-Marc passait de longs moments à contempler lors de ses visites au Musée de Grenoble. Puis, le coup de foudre pour l’escalade au cours d’une promenade avec sa mère. Ces deux événements en rapport avec deux disciplines en apparence très éloignées scelleront le destin de Jean-Marc Rochette, dont le parcours semble avoir toujours oscillé entre son amour pour la montagne et celui pour le dessin.
Rebelle né, l’auteur grenoblois a toujours mené sa vie comme il l’entendait, malgré les remontrances de sa mère avec qui il entretenait des rapports parfois houleux, et celles de ses professeurs qui moquaient les « gribouillis » de cet élève peu docile avec l’autorité. Les multiples tentatives de découragement du système socio-éducatif n’auront fait que renforcer sa détermination à suivre ses envies, en s’échappant mentalement via le dessin, physiquement par l’escalade. On ne domestique pas les loups.
« Ailefroide » est la parfaite synthèse de ses deux passions, permettant d’une certaine manière à Rochette de boucler la boucle. Le senior à la barbe et aux cheveux blancs peut aujourd’hui parler de l’ado fougueux qu’il était alors, avec tendresse et sans reniement malgré les années écoulées. Dans une narration très fluide, il évoque avec une sincérité qui fait toute la force de cette autobiographie, son gravissement sysiphéen vers un sommet qu’il n’atteindra jamais, celui qui a donné son nom au titre. Comme une métaphore de sa propre vie, avec cette impression que rien ne pourra vous arrêter dans cette compétition vers les hauteurs (à moins que cela ne soit qu’une fuite…), jusqu’au jour où survient l’accident, celui qui en principe « n’arrive qu’aux autres » et remet les choses en perspective de façon radicale. Un événement grave mais qui sauvera peut-être la vie de notre casse-cou en précipitant son choix définitif vers la bande dessinée, et débouchera sur la création de son personnage fétiche, le cynique et teigneux Edmond le Cochon… On l’aura compris, Rochette n’est pas du genre à s’avouer vaincu !
Graphiquement, le trait ne fait que confirmer le talent de cet auteur pour qui la montagne apparaît désormais comme un genre à part entière et a révélé une nouvelle facette de son art, après notamment l’humour punko-trash des années Actuel/L’Echo des savanes et son cultissime "Transperceneige", œuvre de SF adaptée dans une superproduction hollywoodienne au cinéma. Disposant d’une palette stylistique très étendue, Rochette recourt ici à son trait le plus âpre, où les stries rocailleuses des montagnes se retrouvent jusque dans les visages burinés par le soleil, toujours très expressifs, où l’on ressent quasi-physiquement la minéralité de la pierre et le coupant de la glace, à peine adoucis par le bleu pur des cieux.
Si Jean-Marc Rochette n’a pas vaincu le sommet tant rêvé, il est en passe, avec cette aventure humaine puissante, de se hisser au panthéon du neuvième art. « Ailefroide » fait partie de ces œuvres à forte persistance cérébrale, incontestablement un must de l’année 2018, un pavé qu’on se prend en pleine tronche. Et fort heureusement, à l’inverse de ce qui se passe dans la BD, ce n’est ici qu’une image (seuls ceux qui l’ont lu pourront comprendre).
J’ai beaucoup aimé ce conte onirique qui mélange la réalité et les légendes.
Le début est certes très abstrait, mais les réponses arrivent rapidement, le mystère se dissipe (on reste quand même dans le fantastique un peu mystique), et j’ai beaucoup aimé le dénouement. Le ton est très poétique et empreint d’une certaine nostalgie.
Le dessin de Robert Hunter est épuré et élégant, et les couleurs vives apportent vraiment du cachet aux planches et contribuent grandement à l’ambiance générale de cet album. L’objet même est classieux, comme souvent chez ce petit éditeur britannique.
Une chouette découverte en ce qui me concerne.
Voilà un album dont le contenu s’avère très dense, très riche, mais qui se laisse lire très vite (malgré l’importante pagination) et en tout cas très agréablement.
L’histoire de ce Satyre, compagnon de Dionysos et qui erre dans notre monde sous les traits d’une sorte de SDF, d’un oracle moderne (qui se fait payer en bouteilles de vin !) est bien fichue et assez savoureuse. Pendant quelque temps, je me suis demandé si ce n’était pas un rêve du bonhomme…
Toujours est-il qu’on suit avec plaisir ses aventures, la mission qu’il a acceptée pour retrouver ses anciens compagnons de l’Olympe, mission pour laquelle il va s’entourer de compagnons assez éclectiques et improbables.
Si la lecture est fluide, elle le doit aussi au très beau dessin (parfois proche de l’illustration d’ailleurs – avec les inconvénients inhérents à une gestuelle et des visages un peu figés) et une colorisation elle aussi très belle.
Ajoutons que Sarbacane a donné un bel écrin à ce bel album (travail soigné – comme souvent pour ce « petit » éditeur, qui pourrait donner des leçons dans ce domaine à de plus gros que lui !).
Lecture sympa et belle découverte. Je vous encourage à en faire autant !
Note réelle 3,5/5.
Un de mes coups de cœur de l'année !
Sherlock Holmes est l'un des personnages de fiction les plus célèbres et depuis plus d'un siècle, il a été illustré, célébré, plagié, détourné de toutes les manières possibles, avec plus ou moins de bonheur, mais souvent avec inventivité. Difficile dans ce contexte d'être original. Et c'est pourtant ce que parviennent à faire les auteurs en nous emmenant au sens littéral dans la tête de l'horripilant détective.
Benoît Dahan a déjà tapé juste et fort dans Psycho-Investigateur (Simon Radius), mêlant une approche psychologique à des enquêtes policières, avec une inventivité graphique qui fait de ses trop rares albums des chef-d'œuvres d'inventivité visuelle. Ici, il n'atteint pas le niveau de délire qu'il a développé dans L'Héritage de l'homme-siècle, mais son approche de l'intrigue policière confine au grand art.
Alors qu'Holmes entraîne Watson sur la piste d'un de ces mystères qui excitent sa sagacité et le poussent à délaisser les drogues dont il abreuve son esprit. Nous suivons, au sens littéral, le fil rouge de sa réflexion tortueuse, mais implacable, en accédant sa “bibliothèque intérieure”, où les indices sont soigneusement stockés, rangés, croisés jusqu'à ce qu'ils s'assemblent et trouvent une explication logique.
C'est une idée scénaristique et graphique remarquable ! Car habituellement, le détective garde pour lui tous ces éléments, plus quelques autres qui ne sont jamais révélés au lecteur, au grand dam dudit lecteur et de ce pauvre docteur Watson qui n'y comprennent rien. Et c'est seulement dans le dernier chapitre qu'il daigne remettre les pièces du puzzle en place en écrasant son auditoire avec sa grosse intelligence… Le procédé, indissociable du genre, rend imbuvable le personnage de l'enquêteur et j'ai souvent eu envie d'étrangler Holmes, Poirot ou Rouletabille…
Ici le mystère à résoudre n'a que peu d'importance, c'est la démarche intellectuelle de Sherlock Holmes que les deux auteurs mettent à nu ; c'est original et passionnant. D'autant plus que le scénario est mis en valeur par quelques belles trouvailles graphiques (le fil rouge, la tête bibliothèque, le jeu de la transparence, la découpe de la couverture) qui justifieraient presque l'achat de l'album à elles seules.
Vivement la conclusion de ce diptyque !
Christophe Blain et Michel Piquemal (re)reprennent (car c'est une réédition corrigée) la fabuleuse histoire de King Kong.
A la sortie de la lecture, j'avoue avoir eu un avis mitigé. Commençons là où le bât blesse : l'histoire. Ou plutôt sa narration.
J'ai une affection particulière pour cette histoire qui ne m'a jamais laissé insensible. Mais ici, les auteurs font le pari de la concision, de la précision. A peine est-on plongé dans l'histoire que la dernière page se tourne. Et je n'y ai pas retrouvé cet attachement particulier que j'éprouve pour ce grand singe amoureux et déraciné.
On est presque dans la narration à la manière d'un livre pour enfants (ceci dit, ce qu'il était à la base je crois dans sa première édition), d'explication de dessins. J'en viens à me dire que le texte est presque en trop, d'autant plus que l'histoire ne bouge pas d'un iota par rapport au scénario original, si ancré dans les esprits. Alors à quoi bon ce texte finalement, si ce n'est pour les plus jeunes?
Une fois ce désarroi passé, on reprend le livre et on s'attarde sur les dessins. Grand fan de C. Blain, je n'ai pas été déçu. Chaque dessin, un par page, est un travail d'orfèvre. De minutie dans les ambiances qui sont distillées, oppressantes, collantes sur l'île, les couleurs, sombres et d'un éclairage savamment dosé. Parfois, le rythme change avec l'apparition de cases à l'encre, pleines de ce dynamisme que l'on peut retrouver chez Gus par exemple.
Si l'histoire n'est pas revisitée, c'est un livre, une bd à lire pour le ton qu'elle arrive à distiller au gré de ses dessins. Une (re)nouvelle prouesse de Christophe Blain dont le(s) trait(s) a (ont) finalement tout pour (me) plaire.
Abuli est un auteur assez prolifique, dont j’aime bien le style, le ton, souvent noir, et ici je trouve que c’est une de ses plus belles réussites.
Accompagné de Thot au départ (2 histoires je crois), il est ensuite en duo avec Bernet. Et ça tombe bien, car je préfère le dessin de ce dernier, parfaitement raccord avec les histoires concoctées par Abuli : son utilisation d’un Noir et Blanc tranché, relativement gras, ajoute de la noirceur à des récits qui n’en manquent pas.
Les histoires justement, tournent autour d’un tueur, Torpedo, totalement dénué de scrupules, voire de sentiments, qui exécute froidement ses contrats – en même temps que ceux qui sont désignés par ceux qui le payent. Il n’hésite ainsi pas à flinguer un vieil ami si c’est nécessaire à son business.
Parfois accompagné de son acolyte Rascal (qui est son premier défouloir en fait), souvent en solitaire, il accumule donc les meurtres, et les conquêtes féminines. Il faut dire qu’il fait tomber autant les femmes (qu’il traite souvent avec machisme, voire mépris) que les cadavres. Et, cerise sur le gâteau, les dialogues d’Abuli sont remplis de cynisme, de dérision, d’un humour noir (surtout dans les chutes des histoires, souvent amusantes), ce qui rend assez jouissives les saillies du bonhomme (c’est souvent Torpedo lui-même qui nous narre ses aventures, sur un ton faussement dépassionné, très « professionnel » et froid, lui qui manque totalement d’empathie, de morale).
Ce polar, se déroulant au milieu des malfrats des années 1930, est une des meilleures séries du genre (lecture fortement recommandée aux amateurs), et une nouvelle très bonne collaboration entre Abuli et Bernet, aussi auteurs du bon Snake et du très bon Sur Liste Noire entre autres.
Raphaël Meyssan s’attaque ici à un beau sujet – injustement occulté par l’histoire officielle, quand il n’est pas travesti – à savoir la Commune de Paris. Il le fait de façon originale et très ambitieuse. En effet, il se lance dans ce premier tome à la poursuite d’un leader communard, qui aurait vécu dans son quartier.
Mais ce qui fait toute l’originalité de son travail, c’est qu’il ne dessine pas, il ne fait qu’utiliser des documents d’époque : journaux, livres, documents officiels (rapports de police par exemple). Au milieu des gravures d’époques, se glissent des encadrés (commentaires off) et des bulles pour faire dialoguer ces personnages de papier.
Le travail préparatoire, de recherche, a dû être énorme, ce que le dossier final confirme. Chaque illustration utilisée – gravure essentiellement – y est référencée.
Si le rendu peut paraître aride, moi qui aime bien la gravure – y compris dans les collages surréalistes (de Max Ernst ou d’autres), ça me convient très bien.
Reste le déroulé de l’intrigue qui, comme pour le titre de la collection dans laquelle il est publié chez Delcourt, mêle Histoire et histoires. Ce premier tome s’étend du début de l’année 1870 à la prise de pouvoir dans Paris de la Commune (après l’échec du gouvernement versaillais de s’emparer des canons parisiens).
On sent bien l’empathie de l’auteur pour les idées communardes, et plus encore pour ceux qui les ont incarnées, jusqu’au bout de la souffrance. En cela le personnage de Victorine, parisienne mêlée aux événements, à la tragédie surtout, est une sorte de relais pour l’auteur, rendant plus vivant ce récit, lui donnant chair et palpitations.
Et l’enquête menée par le narrateur pour retracer la trajectoire de ce communard presque voisin – à un siècle et demi d’intervalle, la vie de Victorine, tout cela est très bien lié aux événements parisiens, Raphaël Meyssan éclairant bien les tenants et aboutissants des décisions des Républicains, mais aussi des Bonapartistes, des monarchistes, et de Thiers et sa clique, prêts à tout pour éviter une révolution populaire, pourtant portée par les idéaux d’une République qu’il était censé diriger (il est vrai élu après une parodie d’élection, entouré d’élus absolument pas représentatifs de la population).
Le tome suivant (et dernier je pense ?) verra l’affrontement entre Communards et Versaillais, et je l’attends en tout cas avec impatience.
**************************
Maj après lecture du deuxième tome.
C'est toujours aussi réussi ! Je suis bluffé par la somme de travail qu'a nécessité cette série, puisque l'auteur n'use que de gravures d'époque pour illustrer ses albums (et en plus cela rend très bien pour "l'intrigue", qui n'est pas corsetée, mais aussi du simple point de vue esthétique, c'est superbe !).
On sent encore toute l'empathie de l'auteur pour la cause des Communards, ce qu'il montre au travers de Victorine, une femme que nous suivons dans les méandres de cette histoire à la fois belle et triste, mais aussi au travers des acteurs majeurs, que l'auteur fait parler avec des archives d'époque. Et le tout est toujours aussi fluide.
Son empathie pour la cause communarde est aussi visible avec les quelques clins d'œil à la période actuelle, certaines citations faisant allusion à Sarkozy, hollande, voire Macron, tenants actuels de l'ordre.
Ce deuxième tome montre la Commune se mettant en place, mettant en avant ses idéaux, au risque de passer pour idéaliste, voire naïve et inconsciente - ce dont va très bien se servir Adolphe Thiers (il est quand même des prénoms qui ne laissent que des trainées de sang dans l'histoire !).
C'est aussi le début de la fin pour la Commune, les combats désespérés pour contrer la supériorité versaillaise laissant augurer la curée de la Semaine sanglante (qui sera traitée dans le troisième et dernier tome, à venir - et très attendu !!!).
L'autre attrait de cet album est de traiter des Communes de Province, en particulier celle de Marseille (qui hélas ont subi le même sort que celle de Paris), ce qui est rarement le cas.
Voilà donc une série en tous points remarquable, et qui semble très injustement méconnue. Je vous encourage donc à réparer cette erreur en la lisant, le travail de Raphaël Meyssan méritant un coup d'œil, un coup de chapeau (et, en ce qui me concerne, un coup de cœur !).
Au passage, je lui attribue la dernière étoile manquante.
Après avoir vu cette série dans les immanquables de BD thèque, je ne me suis pas posé de questions quand j’ai eu la bonne surprise de la voir à la bibliothèque.
Reprendre ce personnage culte n’est pas facile mais, disons-le tout de suite, l’exercice est franchement bien réussi. En témoigne, les petits dessins du cow-boy à l’intérieur de la couverture façon Morris.
L’histoire est assez classique pour un western. Lucky Luke débarque dans une ville bâtie sur la ruée vers l’or et donc peuplée de mineurs. Problème, le coffre de la diligence qui transportait l’or a été volé par un indien. Tout le monde est sur les dents et la ville est devenue une poudrière. L’ambiance est très bien retransmise, on ne sait plus trop qui est gentil ou méchant. Il y a du suspens, de l’émotion, la narration est très bonne.
Le dessin est très bon, un côté classique, réaliste qui colle parfaitement au thème. Il est aussi plus adulte, ceci afin de bien correspondre au public visé. Les couleurs sont très bien pensées, Lucky Lucke dans ses couleurs traditionnelles, alors que les autres protagonistes sont dans des couleurs plus sombres, ce qui concorde avec l’atmosphère.
En résumé, une très bonne revisite, une très bonne BD, à quand la suite ?
Décidément, Délirium est un éditeur à suivre si on s'intéresse aux comics moins mainstream que DC et Marvel.
Brat Pack fait parti des œuvres des années 80-90 qui ont déconstruit le mythe des super-héros et apparemment cela a eu un certain succès underground aux États-Unis et voilà enfin que ce comics est traduit en français. Veitch s'attaque aux sidekicks ados dont Robin est le plus connu. Comme c'est une BD indépendante, cela va plus loin dans le trash que Dark Kight Returns ou Watchmen. Pour aimer, je pense qu'il ne faut pas être allergique à la satire noire et mordante et aussi se laisse porter par le délire de l'auteur parce que parfois le trait est un peu exagéré.
L'auteur va assez loin dans son attaque et montre des super-héros adultes sans scrupules qui sont surtout préoccupés par l'aspect commercial de leur travail et qui exploitent des ados. J'ai trouvé que le scénario était prenant du début jusqu'à la fin. Il y a du suspense et j'ai été surpris par l'ultime révélation alors que je pensais avoir deviner l'identité du mystérieux super-vilain qui s'en prends au sidekick ! La narration est très bien maîtrisé. J'aime particulièrement comment l'auteur montre en parallèle la vie des 4 nouveaux sidekicks. Il y a de très bonnes idées comme par exemple l'émission de radio au début de l'album. Le dessin est vraiment excellent.
Je ne pense pas qu'il faut absolument connaitre les super-héros pour aimer, mais je pense qu'il faut un peu de connaissances pour vraiment apprécier cette oeuvre. Par exemple, le sondage radio sur s'il faut tuer les sidekicks ou non est clairement une référence au fameux sondage téléphonique sur s'il fallait tuer Robin ou non que DC avait lancé à la fin des années 80.
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Je ne savais pas qui était vraiment Champignac en lisant cette série qui fait partie de l'univers de Spirou. Je ne l'ai appris qu'après lecture. Donc, on peut apprécier cette oeuvre de manière tout à fait indépendante. J'ai même cru à un nouveau duo pour le départ d'une nouvelle série. Sur le récit de la machine Enigma, j'ai beaucoup vu sur le sujet depuis le film sur Alan Turing qui a réhabilité ce personnage singulier. A noter que ce génie méconnu a permit de sauver des millions de vies lors de la Seconde Guerre Mondiale en déchiffrant le code des nazis. En l'occurence, c'est un bon traitement réalisé par cette bd. J'aime bien le dessin ainsi que les personnages assez sympathiques. C'est une lecture divertissement vieille école mais assez réussie dans l'ensemble.
Ailefroide - Altitude 3954
Tout d’abord, il y eut Soutine et son « Bœuf écorché », que le petit Jean-Marc passait de longs moments à contempler lors de ses visites au Musée de Grenoble. Puis, le coup de foudre pour l’escalade au cours d’une promenade avec sa mère. Ces deux événements en rapport avec deux disciplines en apparence très éloignées scelleront le destin de Jean-Marc Rochette, dont le parcours semble avoir toujours oscillé entre son amour pour la montagne et celui pour le dessin. Rebelle né, l’auteur grenoblois a toujours mené sa vie comme il l’entendait, malgré les remontrances de sa mère avec qui il entretenait des rapports parfois houleux, et celles de ses professeurs qui moquaient les « gribouillis » de cet élève peu docile avec l’autorité. Les multiples tentatives de découragement du système socio-éducatif n’auront fait que renforcer sa détermination à suivre ses envies, en s’échappant mentalement via le dessin, physiquement par l’escalade. On ne domestique pas les loups. « Ailefroide » est la parfaite synthèse de ses deux passions, permettant d’une certaine manière à Rochette de boucler la boucle. Le senior à la barbe et aux cheveux blancs peut aujourd’hui parler de l’ado fougueux qu’il était alors, avec tendresse et sans reniement malgré les années écoulées. Dans une narration très fluide, il évoque avec une sincérité qui fait toute la force de cette autobiographie, son gravissement sysiphéen vers un sommet qu’il n’atteindra jamais, celui qui a donné son nom au titre. Comme une métaphore de sa propre vie, avec cette impression que rien ne pourra vous arrêter dans cette compétition vers les hauteurs (à moins que cela ne soit qu’une fuite…), jusqu’au jour où survient l’accident, celui qui en principe « n’arrive qu’aux autres » et remet les choses en perspective de façon radicale. Un événement grave mais qui sauvera peut-être la vie de notre casse-cou en précipitant son choix définitif vers la bande dessinée, et débouchera sur la création de son personnage fétiche, le cynique et teigneux Edmond le Cochon… On l’aura compris, Rochette n’est pas du genre à s’avouer vaincu ! Graphiquement, le trait ne fait que confirmer le talent de cet auteur pour qui la montagne apparaît désormais comme un genre à part entière et a révélé une nouvelle facette de son art, après notamment l’humour punko-trash des années Actuel/L’Echo des savanes et son cultissime "Transperceneige", œuvre de SF adaptée dans une superproduction hollywoodienne au cinéma. Disposant d’une palette stylistique très étendue, Rochette recourt ici à son trait le plus âpre, où les stries rocailleuses des montagnes se retrouvent jusque dans les visages burinés par le soleil, toujours très expressifs, où l’on ressent quasi-physiquement la minéralité de la pierre et le coupant de la glace, à peine adoucis par le bleu pur des cieux. Si Jean-Marc Rochette n’a pas vaincu le sommet tant rêvé, il est en passe, avec cette aventure humaine puissante, de se hisser au panthéon du neuvième art. « Ailefroide » fait partie de ces œuvres à forte persistance cérébrale, incontestablement un must de l’année 2018, un pavé qu’on se prend en pleine tronche. Et fort heureusement, à l’inverse de ce qui se passe dans la BD, ce n’est ici qu’une image (seuls ceux qui l’ont lu pourront comprendre).
La Carte des jours
J’ai beaucoup aimé ce conte onirique qui mélange la réalité et les légendes. Le début est certes très abstrait, mais les réponses arrivent rapidement, le mystère se dissipe (on reste quand même dans le fantastique un peu mystique), et j’ai beaucoup aimé le dénouement. Le ton est très poétique et empreint d’une certaine nostalgie. Le dessin de Robert Hunter est épuré et élégant, et les couleurs vives apportent vraiment du cachet aux planches et contribuent grandement à l’ambiance générale de cet album. L’objet même est classieux, comme souvent chez ce petit éditeur britannique. Une chouette découverte en ce qui me concerne.
Le Dieu vagabond
Voilà un album dont le contenu s’avère très dense, très riche, mais qui se laisse lire très vite (malgré l’importante pagination) et en tout cas très agréablement. L’histoire de ce Satyre, compagnon de Dionysos et qui erre dans notre monde sous les traits d’une sorte de SDF, d’un oracle moderne (qui se fait payer en bouteilles de vin !) est bien fichue et assez savoureuse. Pendant quelque temps, je me suis demandé si ce n’était pas un rêve du bonhomme… Toujours est-il qu’on suit avec plaisir ses aventures, la mission qu’il a acceptée pour retrouver ses anciens compagnons de l’Olympe, mission pour laquelle il va s’entourer de compagnons assez éclectiques et improbables. Si la lecture est fluide, elle le doit aussi au très beau dessin (parfois proche de l’illustration d’ailleurs – avec les inconvénients inhérents à une gestuelle et des visages un peu figés) et une colorisation elle aussi très belle. Ajoutons que Sarbacane a donné un bel écrin à ce bel album (travail soigné – comme souvent pour ce « petit » éditeur, qui pourrait donner des leçons dans ce domaine à de plus gros que lui !). Lecture sympa et belle découverte. Je vous encourage à en faire autant ! Note réelle 3,5/5.
Dans la tête de Sherlock Holmes
Un de mes coups de cœur de l'année ! Sherlock Holmes est l'un des personnages de fiction les plus célèbres et depuis plus d'un siècle, il a été illustré, célébré, plagié, détourné de toutes les manières possibles, avec plus ou moins de bonheur, mais souvent avec inventivité. Difficile dans ce contexte d'être original. Et c'est pourtant ce que parviennent à faire les auteurs en nous emmenant au sens littéral dans la tête de l'horripilant détective. Benoît Dahan a déjà tapé juste et fort dans Psycho-Investigateur (Simon Radius), mêlant une approche psychologique à des enquêtes policières, avec une inventivité graphique qui fait de ses trop rares albums des chef-d'œuvres d'inventivité visuelle. Ici, il n'atteint pas le niveau de délire qu'il a développé dans L'Héritage de l'homme-siècle, mais son approche de l'intrigue policière confine au grand art. Alors qu'Holmes entraîne Watson sur la piste d'un de ces mystères qui excitent sa sagacité et le poussent à délaisser les drogues dont il abreuve son esprit. Nous suivons, au sens littéral, le fil rouge de sa réflexion tortueuse, mais implacable, en accédant sa “bibliothèque intérieure”, où les indices sont soigneusement stockés, rangés, croisés jusqu'à ce qu'ils s'assemblent et trouvent une explication logique. C'est une idée scénaristique et graphique remarquable ! Car habituellement, le détective garde pour lui tous ces éléments, plus quelques autres qui ne sont jamais révélés au lecteur, au grand dam dudit lecteur et de ce pauvre docteur Watson qui n'y comprennent rien. Et c'est seulement dans le dernier chapitre qu'il daigne remettre les pièces du puzzle en place en écrasant son auditoire avec sa grosse intelligence… Le procédé, indissociable du genre, rend imbuvable le personnage de l'enquêteur et j'ai souvent eu envie d'étrangler Holmes, Poirot ou Rouletabille… Ici le mystère à résoudre n'a que peu d'importance, c'est la démarche intellectuelle de Sherlock Holmes que les deux auteurs mettent à nu ; c'est original et passionnant. D'autant plus que le scénario est mis en valeur par quelques belles trouvailles graphiques (le fil rouge, la tête bibliothèque, le jeu de la transparence, la découpe de la couverture) qui justifieraient presque l'achat de l'album à elles seules. Vivement la conclusion de ce diptyque !
King Kong
Christophe Blain et Michel Piquemal (re)reprennent (car c'est une réédition corrigée) la fabuleuse histoire de King Kong. A la sortie de la lecture, j'avoue avoir eu un avis mitigé. Commençons là où le bât blesse : l'histoire. Ou plutôt sa narration. J'ai une affection particulière pour cette histoire qui ne m'a jamais laissé insensible. Mais ici, les auteurs font le pari de la concision, de la précision. A peine est-on plongé dans l'histoire que la dernière page se tourne. Et je n'y ai pas retrouvé cet attachement particulier que j'éprouve pour ce grand singe amoureux et déraciné. On est presque dans la narration à la manière d'un livre pour enfants (ceci dit, ce qu'il était à la base je crois dans sa première édition), d'explication de dessins. J'en viens à me dire que le texte est presque en trop, d'autant plus que l'histoire ne bouge pas d'un iota par rapport au scénario original, si ancré dans les esprits. Alors à quoi bon ce texte finalement, si ce n'est pour les plus jeunes? Une fois ce désarroi passé, on reprend le livre et on s'attarde sur les dessins. Grand fan de C. Blain, je n'ai pas été déçu. Chaque dessin, un par page, est un travail d'orfèvre. De minutie dans les ambiances qui sont distillées, oppressantes, collantes sur l'île, les couleurs, sombres et d'un éclairage savamment dosé. Parfois, le rythme change avec l'apparition de cases à l'encre, pleines de ce dynamisme que l'on peut retrouver chez Gus par exemple. Si l'histoire n'est pas revisitée, c'est un livre, une bd à lire pour le ton qu'elle arrive à distiller au gré de ses dessins. Une (re)nouvelle prouesse de Christophe Blain dont le(s) trait(s) a (ont) finalement tout pour (me) plaire.
Torpedo
Abuli est un auteur assez prolifique, dont j’aime bien le style, le ton, souvent noir, et ici je trouve que c’est une de ses plus belles réussites. Accompagné de Thot au départ (2 histoires je crois), il est ensuite en duo avec Bernet. Et ça tombe bien, car je préfère le dessin de ce dernier, parfaitement raccord avec les histoires concoctées par Abuli : son utilisation d’un Noir et Blanc tranché, relativement gras, ajoute de la noirceur à des récits qui n’en manquent pas. Les histoires justement, tournent autour d’un tueur, Torpedo, totalement dénué de scrupules, voire de sentiments, qui exécute froidement ses contrats – en même temps que ceux qui sont désignés par ceux qui le payent. Il n’hésite ainsi pas à flinguer un vieil ami si c’est nécessaire à son business. Parfois accompagné de son acolyte Rascal (qui est son premier défouloir en fait), souvent en solitaire, il accumule donc les meurtres, et les conquêtes féminines. Il faut dire qu’il fait tomber autant les femmes (qu’il traite souvent avec machisme, voire mépris) que les cadavres. Et, cerise sur le gâteau, les dialogues d’Abuli sont remplis de cynisme, de dérision, d’un humour noir (surtout dans les chutes des histoires, souvent amusantes), ce qui rend assez jouissives les saillies du bonhomme (c’est souvent Torpedo lui-même qui nous narre ses aventures, sur un ton faussement dépassionné, très « professionnel » et froid, lui qui manque totalement d’empathie, de morale). Ce polar, se déroulant au milieu des malfrats des années 1930, est une des meilleures séries du genre (lecture fortement recommandée aux amateurs), et une nouvelle très bonne collaboration entre Abuli et Bernet, aussi auteurs du bon Snake et du très bon Sur Liste Noire entre autres.
Les Damnés de la Commune
Raphaël Meyssan s’attaque ici à un beau sujet – injustement occulté par l’histoire officielle, quand il n’est pas travesti – à savoir la Commune de Paris. Il le fait de façon originale et très ambitieuse. En effet, il se lance dans ce premier tome à la poursuite d’un leader communard, qui aurait vécu dans son quartier. Mais ce qui fait toute l’originalité de son travail, c’est qu’il ne dessine pas, il ne fait qu’utiliser des documents d’époque : journaux, livres, documents officiels (rapports de police par exemple). Au milieu des gravures d’époques, se glissent des encadrés (commentaires off) et des bulles pour faire dialoguer ces personnages de papier. Le travail préparatoire, de recherche, a dû être énorme, ce que le dossier final confirme. Chaque illustration utilisée – gravure essentiellement – y est référencée. Si le rendu peut paraître aride, moi qui aime bien la gravure – y compris dans les collages surréalistes (de Max Ernst ou d’autres), ça me convient très bien. Reste le déroulé de l’intrigue qui, comme pour le titre de la collection dans laquelle il est publié chez Delcourt, mêle Histoire et histoires. Ce premier tome s’étend du début de l’année 1870 à la prise de pouvoir dans Paris de la Commune (après l’échec du gouvernement versaillais de s’emparer des canons parisiens). On sent bien l’empathie de l’auteur pour les idées communardes, et plus encore pour ceux qui les ont incarnées, jusqu’au bout de la souffrance. En cela le personnage de Victorine, parisienne mêlée aux événements, à la tragédie surtout, est une sorte de relais pour l’auteur, rendant plus vivant ce récit, lui donnant chair et palpitations. Et l’enquête menée par le narrateur pour retracer la trajectoire de ce communard presque voisin – à un siècle et demi d’intervalle, la vie de Victorine, tout cela est très bien lié aux événements parisiens, Raphaël Meyssan éclairant bien les tenants et aboutissants des décisions des Républicains, mais aussi des Bonapartistes, des monarchistes, et de Thiers et sa clique, prêts à tout pour éviter une révolution populaire, pourtant portée par les idéaux d’une République qu’il était censé diriger (il est vrai élu après une parodie d’élection, entouré d’élus absolument pas représentatifs de la population). Le tome suivant (et dernier je pense ?) verra l’affrontement entre Communards et Versaillais, et je l’attends en tout cas avec impatience. ************************** Maj après lecture du deuxième tome. C'est toujours aussi réussi ! Je suis bluffé par la somme de travail qu'a nécessité cette série, puisque l'auteur n'use que de gravures d'époque pour illustrer ses albums (et en plus cela rend très bien pour "l'intrigue", qui n'est pas corsetée, mais aussi du simple point de vue esthétique, c'est superbe !). On sent encore toute l'empathie de l'auteur pour la cause des Communards, ce qu'il montre au travers de Victorine, une femme que nous suivons dans les méandres de cette histoire à la fois belle et triste, mais aussi au travers des acteurs majeurs, que l'auteur fait parler avec des archives d'époque. Et le tout est toujours aussi fluide. Son empathie pour la cause communarde est aussi visible avec les quelques clins d'œil à la période actuelle, certaines citations faisant allusion à Sarkozy, hollande, voire Macron, tenants actuels de l'ordre. Ce deuxième tome montre la Commune se mettant en place, mettant en avant ses idéaux, au risque de passer pour idéaliste, voire naïve et inconsciente - ce dont va très bien se servir Adolphe Thiers (il est quand même des prénoms qui ne laissent que des trainées de sang dans l'histoire !). C'est aussi le début de la fin pour la Commune, les combats désespérés pour contrer la supériorité versaillaise laissant augurer la curée de la Semaine sanglante (qui sera traitée dans le troisième et dernier tome, à venir - et très attendu !!!). L'autre attrait de cet album est de traiter des Communes de Province, en particulier celle de Marseille (qui hélas ont subi le même sort que celle de Paris), ce qui est rarement le cas. Voilà donc une série en tous points remarquable, et qui semble très injustement méconnue. Je vous encourage donc à réparer cette erreur en la lisant, le travail de Raphaël Meyssan méritant un coup d'œil, un coup de chapeau (et, en ce qui me concerne, un coup de cœur !). Au passage, je lui attribue la dernière étoile manquante.
Lucky Luke vu par Mathieu Bonhomme (L'Homme qui tua Lucky Luke / Wanted Lucky Luke)
Après avoir vu cette série dans les immanquables de BD thèque, je ne me suis pas posé de questions quand j’ai eu la bonne surprise de la voir à la bibliothèque. Reprendre ce personnage culte n’est pas facile mais, disons-le tout de suite, l’exercice est franchement bien réussi. En témoigne, les petits dessins du cow-boy à l’intérieur de la couverture façon Morris. L’histoire est assez classique pour un western. Lucky Luke débarque dans une ville bâtie sur la ruée vers l’or et donc peuplée de mineurs. Problème, le coffre de la diligence qui transportait l’or a été volé par un indien. Tout le monde est sur les dents et la ville est devenue une poudrière. L’ambiance est très bien retransmise, on ne sait plus trop qui est gentil ou méchant. Il y a du suspens, de l’émotion, la narration est très bonne. Le dessin est très bon, un côté classique, réaliste qui colle parfaitement au thème. Il est aussi plus adulte, ceci afin de bien correspondre au public visé. Les couleurs sont très bien pensées, Lucky Lucke dans ses couleurs traditionnelles, alors que les autres protagonistes sont dans des couleurs plus sombres, ce qui concorde avec l’atmosphère. En résumé, une très bonne revisite, une très bonne BD, à quand la suite ?
Brat Pack
Décidément, Délirium est un éditeur à suivre si on s'intéresse aux comics moins mainstream que DC et Marvel. Brat Pack fait parti des œuvres des années 80-90 qui ont déconstruit le mythe des super-héros et apparemment cela a eu un certain succès underground aux États-Unis et voilà enfin que ce comics est traduit en français. Veitch s'attaque aux sidekicks ados dont Robin est le plus connu. Comme c'est une BD indépendante, cela va plus loin dans le trash que Dark Kight Returns ou Watchmen. Pour aimer, je pense qu'il ne faut pas être allergique à la satire noire et mordante et aussi se laisse porter par le délire de l'auteur parce que parfois le trait est un peu exagéré. L'auteur va assez loin dans son attaque et montre des super-héros adultes sans scrupules qui sont surtout préoccupés par l'aspect commercial de leur travail et qui exploitent des ados. J'ai trouvé que le scénario était prenant du début jusqu'à la fin. Il y a du suspense et j'ai été surpris par l'ultime révélation alors que je pensais avoir deviner l'identité du mystérieux super-vilain qui s'en prends au sidekick ! La narration est très bien maîtrisé. J'aime particulièrement comment l'auteur montre en parallèle la vie des 4 nouveaux sidekicks. Il y a de très bonnes idées comme par exemple l'émission de radio au début de l'album. Le dessin est vraiment excellent. Je ne pense pas qu'il faut absolument connaitre les super-héros pour aimer, mais je pense qu'il faut un peu de connaissances pour vraiment apprécier cette oeuvre. Par exemple, le sondage radio sur s'il faut tuer les sidekicks ou non est clairement une référence au fameux sondage téléphonique sur s'il fallait tuer Robin ou non que DC avait lancé à la fin des années 80.