Les derniers avis (9490 avis)

Couverture de la série Buddy Longway
Buddy Longway

Buddy Longway est un ami fidèle. Il a un avantage énorme sur un personnage courant de BD c'est qu'il vieillit. Comme vous et moi, il prend des rides... et cela fait plaisir à voir. Le monde des indiens et celui que nous aimerions voir toujours exister. C'est beau, c'est grand, c'est culte.

21/03/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Guilde de la mer
La Guilde de la mer

De Nancy Peña, je ne connaissais véritablement que Le cabinet chinois, œuvre qui m’avait largement séduit par son originalité et sa beauté graphique mais qui m’avait un peu déçu par son scénario légèrement hermétique et sa fin trop ouverte. J’attendais donc avec impatience La Guilde de la Mer, espérant y trouver un scénario à la hauteur du dessin si particulier et si appréciable de Nancy. Je n’ai pas été déçu ! D’emblée, je fus séduit par l’introduction de ce premier album, la petite mais très mignonne présentation au « point de croix », puis la très concise présentation des personnages et de l’histoire comme étant un conte populaire de la Grande Mère. S’en suivirent les premières véritables planches. L’amateur reconnaîtra d’emblée le style spécifique de Nancy Peña, son trait particulier, ses arabesques, ses personnages animaliers aux bouches gargantuesques mais si expressives. Sincèrement, sur le moment, j’ai été légèrement déçu car je préfère quand Nancy accentue son trait pour le rendre net et précis, ce qu’il n’est pas dans La Guilde de la Mer. De même, je n’apprécie qu’à moitié les encrages un peu brouillés sensés représenter des zones d’ombre dans les premières pages nocturnes. Mais voilà tout pour les défauts. Car pour le reste, j’aime vraiment beaucoup ! Chaque case, chaque planche suinte d’un esthétisme vraiment à part, particulier, artistique et beau. Je suis particulièrement touché par ce style. Il est fort probable que ce style, non formaté, ne plaise pas à tout le monde. Certains se plaindront du manque de perspective de certaines vues, notamment celle du bateau de la Guilde dans le soleil couchant. Mais ce serait passer à côté de l’aspect volontairement artistique de ces images pas comme les autres. Certains se plaindront des mimiques et des bouches trop grandes des personnages, de la moue constamment geignarde de la mère du Gibbeux. Mais ce serait ignorer les superbes expressions que Nancy réussit à faire passer par moments, à quel point la mère du Gibbeux peut être touchante quand elle pénètre dans sa cellule pour la première fois par exemple. Ce serait surtout oublier les très belles planches composées d’un unique dessin dans lequel l’œil navigue au gré d’une narration extrêmement réussie, sans qu’on s’y perde tout en nous permettant de profiter de chaque détail de cet univers et ce décor original. Bel exemple de composition de l’image et du texte. Les couleurs elles aussi sont réussies, même si je les trouve parfois un peu ternes, un peu trop uniformes. J’aurais aimé un peu plus de nuances, quelques couleurs plus percutantes. Même si, à revoir les planches, je réalise que je pinaille vraiment en disant cela. Passons maintenant au scénario, celui-là même qui m’a réellement fait pénétrer dans cette BD. Il s’entame sur une ville où règne la ségrégation, une sorte de transposition inversé d’un Maus où les souris/Murides persécutent un peuple de chats/Sinois. Je craignais que tout le récit se base sur cette histoire de racisme mais très vite il se complexifie, s’ouvre, nous offre de nouveaux décors, une intrigue complexe et prenante. Avant toute chose, ce qui m’a séduit, ce sont les dialogues. Réalistes, très justes, intelligents, ils sont à la fois concis et très complets, permettant de cerner de très belle manière le contexte et les personnages. Là où Le cabinet chinois pêchait par des dialogues trop rares ou trop hermétiques, ici les textes sont parfaitement équilibrés et bons. Le récit pêche peut-être par contre par une complexité accrue du fait des différentes races et nombreux noms propres ou inventés. Certains dialogues, notamment ceux entre les moines Hurois, sont franchement abscons en première lecture. Heureusement, une jolie carte en début d'album permet de s'y retrouver et de déterminer la géographie, les contrées et races en présence tant elles paraissent nombreuses et interagissant les unes avec les autres. Mais à côté de cette complexité de certaines parts de l’intrigue et de certains dialogues, on trouve également des éléments de surprise et un humour très rafraîchissants. Je pense pour la surprise au « trésor » de la Guilde, et pour l’humour aux dialogues assez pertinents de la mère du Gibbeux et du Repton (« Oh, vous m’emmerdez ! »). Autant de petits éléments discrets et essentiels qui donnent envie et plaisir à relire l’album. Au final, une histoire qui a su me captiver assez rapidement, une fraîcheur et une originalité véritables, le premier tome d’une série qui promet vraiment et un album qui se suffit déjà en lui-même tant par le dessin que par son scénario.

21/03/2006 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Retour au collège
Retour au collège

Tiens, c'est marrant, les avis sur cette BD sont plutôt tièdes et j'ai l'impression que tous lui reprochent de ne pas être ce que, de toutes façons, elle ne prétend pas être, à savoir un documentaire instructif. Riad Sattouf, pour autant que je sache, n'avait pas l'intention en faisant cette BD d'apprendre à la France les terribles secrets de la vie dans les collèges huppés. C'est peut-être l'excuse qu'il a sorti à l'éditeur pour obtenir une avance, mais d'après les premières pages du bouquin, son intention me semble claire : ce retour au collège, c'est une expérience qu'il a voulu vivre en espérant exorciser un traumatisme de sa jeunesse, pas un reportage. Ce bouquin, c'est un carnet comme en écrivent ses confrères Joann Sfar ou Lewis Trondheim. Alors, après, on peut ne pas apprécier Sattouf, sa personne, son style, son humour, mais reprocher à la BD de ne pas être un bon reportage, ça me paraît hors sujet. Bref. Pour ma part, je suis plutôt fan de cet auteur, parce que je le trouve drôle, parce que je trouve qu'il a un talent fou pour croquer des personnages (même s'il tombe parfois dans la caricature un peu facile), parce que je me reconnais dans ce qu'il écrit. Et aussi parce que, comme lui, je n'aime pas les jeunes ;) J'ai moi aussi haï mes années de collège, j'ai moi aussi eu l'occasion d'y retourner une fois adulte dans le cadre de mon travail, alors effectivement je peux dire comme mes petits camarades que sa BD ne m'apprend pas grand'chose que je n'avais déjà eu l'occasion de constater moi-même, mais une fois de plus, comme je ne m'attendais pas à lire un documentaire mais une BD d'humour, je n'ai pas été déçu, car l'humour caustique de Sattouf est toujours aussi efficace et réjouissant, et son sens de l'observation toujours aussi aiguisé. Pour chipoter, on pourrait dire que Sattouf s'égare par moments quand il essaie de jouer au philosophe de comptoir pour faire comme son copain Sfar (la séquence où il se transforme en Yoda pour expliquer aux jeunes que le racisme c'est mal est assez ridicule... rhâââ, la mauvaise influence de Sfar sur Sattouf finira par le perdre, le pôvre Riad). Mais vraiment, c'est pour chipoter, hein. Bon, bref, pour moi Sattouf est l'un des meilleurs auteurs actuels, surtout depuis que Larcenet est parti mener l'ordinaire combat de la reconnaissance critique, et cet album est une réussite.

21/03/2006 (modifier)
Par Piehr
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le ciel au-dessus de Bruxelles
Le ciel au-dessus de Bruxelles

Une chose est sûre, Bernard Yslaire n'a pas la langue dans sa poche.. Pour une fois qu'il traite de sujets d'actualités très chauds (surtout au vu de toute la polémique qu'ont engendré les caricatures autour du prophète Mahomet dernièrement dans la presse), il met les deux pieds dedans. En effet, qu'elle obscure relation que cette rencontre d'un Juif et d'une Musulmane ! L'atmosphère est lourde et glauque dans le refus de la jeune terroriste, mais aussi dans les non-dits qui passent très bien par le trait de l'auteur. C'est saisissant, intrigant et finalement assez dérangeant : certains artistes sont morts pour moins que cela... Le trait, similaire à celui de XXe ciel.com, permet de souligner les similitudes entre ces deux séries.. L'ange Stern, mais aussi l'univers noir des camps nazis, tout nous rapporte à la série en 4 tomes, véritable témoignage du XXème siècle, que je vous invite à découvrir si ce n'est déjà fait. J'aime assez finalement, même si la "fin" de ce premier tome me dérange de par la morale qui s'en dégage. En effet, une double lecture est possible.. dont une que je ne partage pas vraiment, politiquement parlant. Attendons la suite !

20/03/2006 (modifier)
Par Dakhan
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Premier Meurtre (Les Mysteres du Meurtre)
Le Premier Meurtre (Les Mysteres du Meurtre)

Un scénario mystique de Neil Gaiman pour cette histoire d'un meurtre au paradis illustrant une belle réflexion. J'ai un instant cru ne lire qu'une histoire banale, mais la fin est vraiment surprenante et excellente. On retrouve la préoccupation de Gaiman de l'enfer et du paradis déjà évoquée ailleurs. Pour ce qui est du dessin, il est bon mais sans plus, dans un style très classique. Et si on se laisse guider par le récit, sans s'arrêter aux incongruités inhérentes aux histoires religieuses, on appréciera à coup sûr cette histoire.

18/03/2006 (modifier)
Par Will
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série GTO - Great Teacher Onizuka
GTO - Great Teacher Onizuka

E-N-O-R-M-E !!!! Ce petit manga est un chef-d’oeuvre de perversité et d'autodérision envers ce pauvre Eikeichi Onizuka qui arrivera toujours à la fin de chaque épisode, à trouver une morale à chaque situation qu'il débloque et punira ou en tout cas repentira et ralliera à sa cause tous les élèves hostiles à son arrivée ! Le personnage du sous directeur (je crois) est terrible aussi (surtout avec sa Cresta !! mdr) . Voilà à lire absolument ou à regarder en anime ! (mais l'histoire est un peu différente)

18/03/2006 (modifier)
Par narvik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Au loup !
Au loup !

"Au loup": une super bd de F'murr au même titre que Le génie des alpages. Je trouve que les gags sont bien pensés, bien qu'ils soient un peu répétitifs. Les dessins... faut aimer. C'est moins soigné que dans les autres séries de F'murr, mais le coup de crayon est pas mal tout de même. Je trouve que le noir et blanc ne gêne pas du tout ici et que ça correspond bien à l'histoire. Les personnages sont par contre géniaux. Il y a le loup et le petit chaperon rouge (bien sûr), mais surtout les personnages secondaires: - Perrault (qui écrit des textes bidons pour embêter le loup et le petit chaperon rouge) - le corbeau (qui se fait piquer son fromage par le loup et le petit chaperon rouge tour à tour) - l'ange (qu'on voit dans chaque petit détail du dessin) - la mère-grand (qui exige du caviar à la place de la galette et du pot de beurre), etc...

17/03/2006 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Magasin général
Magasin général

Assurément, mon coup de cœur du moment… Je n’aurais jamais imaginé qu’une bd me décrive avec cette minutie et ce sens de l’anecdote la vie d’un village. Y’avait bien Astérix et Obélix mais ça se réduisait souvent à des bagarres assez répétitives. Ici, Loisel et Tripp prennent leur temps, leur album fait quand même 80 pages. Ils n’hésitent pas à s’attarder sur les détails pittoresques, les nombreux personnages secondaires, les arrière-plans, les animaux… On rentre dans ce premier tome comme dans un monde à part… Ce qui est curieux avec cet album, c’est qu’on accroche vraiment à l’histoire, alors même qu’il n’y a pas de fil narratif fort. C’est une mosaïque constituée d’une multitude de petites choses décrites avec minutie. Les dernières pages de l’album frustrent un peu… la suite, vite !!! Quand j’avais vu les avant-premières de cet album, j’étais un peu circonspect sur cette collaboration entre deux dessinateurs. Le résultat ressemblait à du Loisel sans vraiment en être… Cela créait chez moi un sentiment mélangé de familiarité et d’étrangeté… A la lecture, ça passe très bien, il est splendide ce dessin ! Il est non seulement juste, mais beau. La lecture de making-off "L'arrière boutique du magasin général" est assez soufflante. Quel travail!

17/03/2006 (modifier)
Par Baalim
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Jean Cherchemers (Les Quatre voyages de Juan Buscamares)
Jean Cherchemers (Les Quatre voyages de Juan Buscamares)

Voici la preuve, si besoin était, que les bibliothèques municipales ont du bon. J’y ai trouvé, il y a quelques jours, une bande dessinée intrigante en quatre tomes appelée « les quatre voyages de Juan Buscamares » par un certain Félix Vega. Plutôt intéressé par les quelques pages entrevues, je me suis rué chez moi et sur bdtheque.com pour savoir quelle était cette BD dont je n’avais jamais entendu parler et que je n’avais jamais vu en rayon… et là, surprise ! La BD sus-visée était, en effet, inconnue du pourtant infaillible Bdtheque. S’agissait-il d’un ouvrage sans qualité ni intérêt ? Etonnant. C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense à l’anonymat dans lequel survit cette série car elle possède de nombreuses qualités. « Les quatre voyages de Juan Buscamares » raconte le voyage, fortement empreint de mysticisme, d’un homme sur une terre ravagée après une apocalypse qui l’a complètement asséchée. Difficile à la lecture de ce résumé volontairement succinct de ne pas voir en cette série un sous Mad-Max comme il en existe tant. Si l’on y rajoute une certaine dose de violence et d’érotisme, on pourrait, à première vue, agiter le spectre de la bd générique, commerciale et racoleuse. Et pourtant… Les quatre voyages […] plait indéniablement. Le trait de l’auteur, déjà bien affirmé dès le premier tome s’améliore encore au cours de l’aventure tandis que les couleurs, agréable au départ, deviennent magnifiques dès le troisième volume. Les personnages bien campés, quoique volontairement archétypaux (rappelons qu’il s’agit d’une sorte de voyage initiatique) sont très bien dessinés, avec très peu ou pas d’erreur de perspectives, assez variés et les décors, bien qu’épurés, sont souvent très réussis. Les femmes sont indéniablement belles et l’on sent planer très fortement l’influence de Manara ; c’est particulièrement notable dans le premier tome (quoique ma connaissance de Manara soit assez limitée). Comment parler de l’histoire sans trop en révéler ? Disons que sans être foncièrement originale, elle digère assez bien les poncifs dont elle se nourrit pour être finalement assez intéressante et plaisante. Précisons tout de même qu’elle est parfois assez hallucinée. Je vais m’arrêter là, autant pour laisser intact le plaisir de la découverte que parce que je n’ai pas encore terminé ma lecture (encore vingt pages avant le dénouement) mais je ne saurais que vous conseiller de vous procurer ces quatre tomes qui méritent amplement d’être découverts… les dessinateurs ayant bien du talent. Amateurs de beaux dessins et d’aventures éthérées, ne passez pas à côté de cette petite perle un peu trop anonyme !

15/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Francis
Francis

Voilà typiquement une petite BD qui ne vaut pas du tout par son graphisme. Le dessin, en effet, est simplifié le plus possible tout en restant facilement lisible. Le but doit vraisemblablement être de ne pas se prendre le chou avec le graphisme. Mais alors l'humour, alors là pardon, chapeau bas ! Cela fait longtemps que je n'ai pas ri aux éclats avec une bd d'humour. Tout est là, le non-sens, le réfléchi, l'absurde, le bête et méchant, etc. Les mésaventures de ce blaireau sont hilarantes. Le gimmick de chaque strip ("Francis se promène dans la campagne…") n'y est certes pas pour rien, bien au contraire. Le mérite de cette petite BD est de nous rappeler que chaque fois que nous faisons des actes inconsidérés (comme marcher dans la rue, par exemple, Francis se promène bien dans la campagne). Et… et puis zut allez lire cette série et rire (du moins je l'espère) ! Allez, hop… Comment ? Vous êtes toujours là ? Ah oui, c'est vrai, c'est à vous de voir…

15/03/2006 (modifier)