Voilà typiquement une petite BD qui ne vaut pas du tout par son graphisme. Le dessin, en effet, est simplifié le plus possible tout en restant facilement lisible. Le but doit vraisemblablement être de ne pas se prendre le chou avec le graphisme.
Mais alors l'humour, alors là pardon, chapeau bas !
Cela fait longtemps que je n'ai pas ri aux éclats avec une bd d'humour. Tout est là, le non-sens, le réfléchi, l'absurde, le bête et méchant, etc. Les mésaventures de ce blaireau sont hilarantes. Le gimmick de chaque strip ("Francis se promène dans la campagne…") n'y est certes pas pour rien, bien au contraire.
Le mérite de cette petite BD est de nous rappeler que chaque fois que nous faisons des actes inconsidérés (comme marcher dans la rue, par exemple, Francis se promène bien dans la campagne). Et… et puis zut allez lire cette série et rire (du moins je l'espère) !
Allez, hop…
Comment ? Vous êtes toujours là ? Ah oui, c'est vrai, c'est à vous de voir…
Pfff... étourdissant, enivrant, grisant, ...
Ce n'est peut-être pas le meilleur de Tanigushi, mais il en vaut réellement le détour. Quel travail incroyable derrière toutes ses planches, les illustrations des différentes montagnes, les plans jusque dans les détails sont époustouflants. Et que dire des portraits en début de chapitre, je voudrais les agrandir en poster pour en tapisser mes murs.
Le scénario est réellement bien construit, tout en finesse. Le lecteur avance petit à petit un peu comme si on accompagnait les personnages dans leur quête, que leurs émotions devenaient perceptibles.
Bref... je ne pourrais pas imaginer une étagère de ma bibliothèque sans cette série culte !
A l'inverse des lecteurs ci-dessous, j'apprécie encore plus la série Nathalie maintenant que quand j'étais jeune. Il y a une douzaine d'années, je lisais cette BD avec plaisir mais sans plus. Mais j'en ai relu quelques albums ces derniers temps et je dois dire que j'ai bien accroché à l'humour et aux envies de voyage de la petite héroïne.
Au niveau du dessin, les premiers tomes sont pas mal mais un peu légers. Le trait manque de maîtrise et parait assez grossier par moment. Mais le dessinateur a vraiment pris de l'assurance au fil des tomes et le dessin actuel a une véritable personnalité que j'aime beaucoup.
Quant au scénario, je trouve cette BD attachante et plutôt drôle. Le personnage de Nathalie est sympathique, avec sa bonne humeur, ses rêveries et ses envies de voyage autour du monde. Mais elle n'est pas seule. J'aime beaucoup son petit frère, impassible souffre-douleur souriant et attachant. L'oncle de Nathalie est également sympa.
Les gags sont de deux sortes : des gags sur les rêves de voyage de Nathalie, frais et plein d'évasion, et des gags sur sa vie de petite fille, gags que je trouve assez bien sentis et souvent hilarants.
Bref, je lis cette série à la fois avec plaisir. Bonne série jeunesse que les grands ont toutes les chances d'aimer aussi.
premier volume : Vlad l'empaleur
Contrairement au livre de Pascal Croci et de Françoise-Sylvie Pauly Dracula, le prince valaque Vlad Tepes (Emmanuel Proust Editions), c’est toute la vie de Dracula qui est retracée ici par Yves H.
C’est donc sous l’angle purement historique, que la vie de Vlad Dracula est abordée.
Et l’on voit vraiment que, de toutes les époques, l’histoire des Balkans fut une histoire tourmentée et complexe : affrontements religieux, militaires, trahisons et reversements d’alliances, conflits, coup d’état, bref une mine (sans faire de jeu de mots) d’inspiration pour scénaristes.
Car c’est cela l’histoire de Vlad l’empaleur, une saga formidable et cruelle, une épopée sanguinaire... alors amateurs de vampires et de surnaturel passez votre chemin. Place aux combats, à l'aventure et à la vengeance.
Le tout est magnifiquement mis en scène par Hermann, dont le dessin en couleurs directes, met parfaitement en relief à la fois l’horrible (les empalements) mais aussi la déchéance d’un prince sans couronne, souvent abandonné par les siens, ou encore la cruauté du moyen-âge.
D’ailleurs je trouve que le dessin d’Hermann s’affine dans le présent opus
Seul hic au tableau, la couverture, qui me plus songer à un album de Glénat (collection Vécu) d’il y a 20 ans, qu’à une nouveauté. Je n’y reconnais guère le style hermannien.
Contrairement à ses précédents albums, Yves H. commet là un scénario plus linéaire, moins alambiqué, truffé de détails historiques qui fera la joie des amateurs, non seulement d’Hermann, mais aussi de bd en général.
Cette perspective historique, et souvent romanesque (avouée dans le cahier en annexe) m’enchante.
Un véritable plaisir des yeux (malgré des scènes insoutenables), un plaisir de lecture, une narration réussie, bref une collaboration enfin, si je puis dire, parfaite entre deux auteurs.
Bravo.
Deuxième volume : Bram Stoker
Déroutant à première vue ce livre, entre roman graphique et bande dessinée.
Le style de Séra est très particulier, assez proche de la photographie et il faut, je l'avoue, quelques pages pour s'habituer au récit. Car Yves H. ajoute au particularisme graphique une narration romanesque, alternant extraits du "dracula " de Bram Stoker et scénario original retracant la biographie de Stocker, vampirisé toute sa vie par le personnage d'Henry Irving.
J'ai eu parfois l'impression de retrouver le style d'Yslaire dans sa série XXème siècle.
Je recommande vivement ce livre, très sobre, et qui nous révèle un personnage attachant, Bram Stocker; qui a cotoyé les plus grands de l'Angleterre Victorienne, de Conan Doyle à Oscar Wilde, en passant par Henry Irving, incontournable dans cette bande dessinée,et Walt Whitman.
Un homme au destin particulier, un destin proche des poètes maudits, de peintres méconnus lors de leurs vivants, bref un destin de" loser" comme je les aime.
Remarquable album, d'approche assez difficile mais qu'il faut absolument lire, surtout pour la beauté et la force des dessins de Séra.
Ai suru n'est certainement pas un chef-d’oeuvre, mais c'est un manga tellement réjouissant qu'il serait dommage de passer à côté.
L'histoire est somme toute très basique. Dans un même appartement (+studio) cohabitent les trois héros de l'histoire. Nous avons donc un jeune et beau prof, homme marié, très droit, sérieux, limite frigide ; une jeune fille complètement déjantée, folle amoureuse dudit prof et prête à tout pour devenir sa maîtresse et le faire passer à la casserole; et enfin le petit frère du jeune prof, prêt à donner sans trop de peine des "cours" d'éducation sexuelle à la jeune fille pour qu'elle réussisse à décoincer l'homme de ses rêves.
Le sujet de ce manga est donc vous l'aurez compris le cul, et l'amour, traité de façon totalement débridée et pleine d'humour. Les scènes érotiques sont en elles-mêmes assez soft, mais l'ensemble est bien plus émoustillant qu'un basique porno (pour un public féminin au moins).
A consommer sans modération !
Stanislas, ou l’art de transformer en or un story board de film d’animation …
Mirkos Image avait commandé un story board à Stanislas sur le thème du Galérien qu’il déclina ensuite en Bande Dessinée, une présentation du film est disponible à cette adresse : http://www.mikrosimage.fr/gal_pop_eq1.asp?referenceid=351. Je vous conseille également la lecture de cet entretien réalisé avec Stanislas http://klarelijninternational.midiblogs.com/
Les nostalgiques du galérien et de la grande course seront, comme moi, séduits par ce nouvel album de Stanislas. Dans notre société, il reste encore de la place pour le rêve et Stanislas a l’art de nous conduire sur un chemin imaginaire mais tellement réel. Il joue brillamment avec les mythes et ce petit album tient toutes ses promesses.
Du grand art !
Ca change un héros qui n’est pas un homme. Originales aventures surnaturelles du marchand de sable en plein mysticisme. L’univers complexe et subtil imaginé ici par Neil Gaiman est une sorte de syncrétisme admirable de nombreux mythes, et si l’on est pas effrayé par la noirceur, voici vraiment une œuvre à lire.
Le dessin/graphisme oscille entre excellent et mauvais entre les albums et au sein de chaque album, avec quelques fautes de constance (certains personnages changent pas mal de tête d’un épisode à l’autre)même pour un même dessinateur, et les couleurs sont loin de la réussite.
Mais il est important bien évidement, voir essentiel, de lire cette histoire dans l’ordre des parutions ; et puis comme toutes les longues séries, elle est inégale ; mais dans l’ensemble excellente. Avec un meilleur dessin, cette série aurait facilement 5 étoiles.
Superbe ! Première chose à dire : si vous n'avez pas lu le roman de Truman capote De Sang-froid, lâchez tout, même la lecture du présent avis, pour en trouver un exemplaire et le dévorer !
Ce roman raconte l'assassinat d'une famille (presque) entière à Holcomb, au Kansas, en 1959. Une histoire horrible, qui a fortement défrayé la chronique à l'époque. Capote, auteur déjà assez connu, cherche le sujet d'un nouveau roman. Il a vent des événements à Holcomb, et décide de raconter ce qui s'y est passé. Procédant minutieusement, il parviendra à inventer un nouveau genre littéraire, le roman de non-fiction. Mais son immersion dans son sujet est telle qu'il ne s'en remettra quasiment jamais, et qu'il mettra tout de même 6 ans à réaliser le bouquin.
L'actualité de Truman Capote est forte en France, puisqu'un film retraçant la même période, et intitulé sobrement Truman Capote, sort le lendemain du jour de ce post sur nos écrans.
La BD qui nous occupe ici nous brosse le portrait d'un auteur au talent énorme, mais aussi un homme, avec ses faiblesses, ses interrogations, son trouble même face aux assassins de la famille Clutter. Son implication particulière, puisque Capote, homosexuel notoire, fera des rencontres sans lendemain ou inoubliables au cours de son séjour au Kansas. Son amitié pour Nancy, la gamine seule rescapée (!) du massacre, son attirance pour Perry Smith, l'un des deux tueurs... Tout est retranscrit avec pudeur, sérieux et beauté.
Car le scénariste Ande Parks, qui lui-même fait une mise en abyme fort bienvenue en romançant à peine le périple de Truman, est aidé au dessin par Chris Samnee, dans un contraste noir et blanc d'une maîtrise saisissante.
Un bijou.
A propos de l'épisode "Le chemin de Fièvre" par Pierre Wazem :
Donner une suite à une série d'un des monstres sacrés de la bande dessinée, voilà un pari osé! S'attaquer, parmi ces géants, à une oeuvre d'Hugo Pratt, pourrait facilement être qualifiée au minimum de "casse-geule", voire de "suicide artistique" !
Pourtant, Pierre Wazem a osé. Bon d'accord, il n'a pas choisi la plus lue des oeuvres de Pratt (cad Corto Maltese), mais "Les scorpions du désert" n'est certainement pas beaucoup plus facile à reprendre.
Les premières pages de cet album, nous ramène dans l'atmosphère de Bretagne du même auteur, le traitement étant similaire. Puis, au fil des pages et de l'aventure qui s'embraye, on commence, petit à petit, à rentrer dans l'ambiance, à retrouver certaines caractéristiques du maître.
Pourtant, à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire du Pratt. Non, j'ai toujours lu du Wazem. Mais l'atmosphère si particulière des albums de Pratt ne fut jamais très loin.
Maintenant, on pourrait gloser longtemps sur les qualités et les défauts du scénario, du dessin, de la narration et tutti quanti (car il y en a). Mais, cela fait très longtemps que j'attendais une reprise de cette qualité pour une série "classique" et ce quel que soit la série reprise.
Alors, un chef d'oeuvre ? mon Dieu non, certainement pas. Un raté ? en tout cas pas. Alors quoi ? une oeuvre intéressante par ces défauts comme par ces qualités qui décevra le pinailleur et enchantera celui qui choisira de se laisser emporter. Personnellement je fais partie de la seconde catégorie.
Mais de toute façon, cela reste à vous de voir!
Un très bon mélange entre polar et fantastique. Même si c'est une série abandonnée je trouve que ce tome se suffit à lui-même. Il y a pas de frustration quand on arrive à la fin (à l'inverse des Feux d'Askell ><).
J'adore du début à la fin le dessin de Crisse, j'adore les héroïnes même si, pour citer des remarques largement fondées issues d'autres avis, elles ont des "corps de mannequins, des grosses lèvres et des coiffures géantes". C'est ça qui est bien !
Quant a l'univers crée j'ai pas de reproche à faire, les dessins me font complètement basculer dans le monde imaginé par Crisse. Comblé !
Le scénario est captivant, quand Crisse alterne passé et présent c'est fait avec brio, ça tache pas c'est du bon boulot.
Perdita Queen est donc une très bonne Bd avec une ambiance mystérieuse et des filles sublimes, c'est baroque, décadent.
4 étoiles donc, on va pas en mettre 5 pour une série abandonnée surtout quand on sait que l'auteur préfère se consacrer à Atalante (passe encore), Ishanti (la catastrophe...), faut pas pousser mémé dans les orties.
Dommage Crisse tu tenais peut-être là ton chef-d’oeuvre !
Ps: (l'avis porte uniquement sur Perdita Queen, j'ai pas lu Griffin Dark qui parait-il serait une "suite")
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Francis
Voilà typiquement une petite BD qui ne vaut pas du tout par son graphisme. Le dessin, en effet, est simplifié le plus possible tout en restant facilement lisible. Le but doit vraisemblablement être de ne pas se prendre le chou avec le graphisme. Mais alors l'humour, alors là pardon, chapeau bas ! Cela fait longtemps que je n'ai pas ri aux éclats avec une bd d'humour. Tout est là, le non-sens, le réfléchi, l'absurde, le bête et méchant, etc. Les mésaventures de ce blaireau sont hilarantes. Le gimmick de chaque strip ("Francis se promène dans la campagne…") n'y est certes pas pour rien, bien au contraire. Le mérite de cette petite BD est de nous rappeler que chaque fois que nous faisons des actes inconsidérés (comme marcher dans la rue, par exemple, Francis se promène bien dans la campagne). Et… et puis zut allez lire cette série et rire (du moins je l'espère) ! Allez, hop… Comment ? Vous êtes toujours là ? Ah oui, c'est vrai, c'est à vous de voir…
Le Sommet des dieux
Pfff... étourdissant, enivrant, grisant, ... Ce n'est peut-être pas le meilleur de Tanigushi, mais il en vaut réellement le détour. Quel travail incroyable derrière toutes ses planches, les illustrations des différentes montagnes, les plans jusque dans les détails sont époustouflants. Et que dire des portraits en début de chapitre, je voudrais les agrandir en poster pour en tapisser mes murs. Le scénario est réellement bien construit, tout en finesse. Le lecteur avance petit à petit un peu comme si on accompagnait les personnages dans leur quête, que leurs émotions devenaient perceptibles. Bref... je ne pourrais pas imaginer une étagère de ma bibliothèque sans cette série culte !
Nathalie
A l'inverse des lecteurs ci-dessous, j'apprécie encore plus la série Nathalie maintenant que quand j'étais jeune. Il y a une douzaine d'années, je lisais cette BD avec plaisir mais sans plus. Mais j'en ai relu quelques albums ces derniers temps et je dois dire que j'ai bien accroché à l'humour et aux envies de voyage de la petite héroïne. Au niveau du dessin, les premiers tomes sont pas mal mais un peu légers. Le trait manque de maîtrise et parait assez grossier par moment. Mais le dessinateur a vraiment pris de l'assurance au fil des tomes et le dessin actuel a une véritable personnalité que j'aime beaucoup. Quant au scénario, je trouve cette BD attachante et plutôt drôle. Le personnage de Nathalie est sympathique, avec sa bonne humeur, ses rêveries et ses envies de voyage autour du monde. Mais elle n'est pas seule. J'aime beaucoup son petit frère, impassible souffre-douleur souriant et attachant. L'oncle de Nathalie est également sympa. Les gags sont de deux sortes : des gags sur les rêves de voyage de Nathalie, frais et plein d'évasion, et des gags sur sa vie de petite fille, gags que je trouve assez bien sentis et souvent hilarants. Bref, je lis cette série à la fois avec plaisir. Bonne série jeunesse que les grands ont toutes les chances d'aimer aussi.
Sur les traces de Dracula
premier volume : Vlad l'empaleur Contrairement au livre de Pascal Croci et de Françoise-Sylvie Pauly Dracula, le prince valaque Vlad Tepes (Emmanuel Proust Editions), c’est toute la vie de Dracula qui est retracée ici par Yves H. C’est donc sous l’angle purement historique, que la vie de Vlad Dracula est abordée. Et l’on voit vraiment que, de toutes les époques, l’histoire des Balkans fut une histoire tourmentée et complexe : affrontements religieux, militaires, trahisons et reversements d’alliances, conflits, coup d’état, bref une mine (sans faire de jeu de mots) d’inspiration pour scénaristes. Car c’est cela l’histoire de Vlad l’empaleur, une saga formidable et cruelle, une épopée sanguinaire... alors amateurs de vampires et de surnaturel passez votre chemin. Place aux combats, à l'aventure et à la vengeance. Le tout est magnifiquement mis en scène par Hermann, dont le dessin en couleurs directes, met parfaitement en relief à la fois l’horrible (les empalements) mais aussi la déchéance d’un prince sans couronne, souvent abandonné par les siens, ou encore la cruauté du moyen-âge. D’ailleurs je trouve que le dessin d’Hermann s’affine dans le présent opus Seul hic au tableau, la couverture, qui me plus songer à un album de Glénat (collection Vécu) d’il y a 20 ans, qu’à une nouveauté. Je n’y reconnais guère le style hermannien. Contrairement à ses précédents albums, Yves H. commet là un scénario plus linéaire, moins alambiqué, truffé de détails historiques qui fera la joie des amateurs, non seulement d’Hermann, mais aussi de bd en général. Cette perspective historique, et souvent romanesque (avouée dans le cahier en annexe) m’enchante. Un véritable plaisir des yeux (malgré des scènes insoutenables), un plaisir de lecture, une narration réussie, bref une collaboration enfin, si je puis dire, parfaite entre deux auteurs. Bravo. Deuxième volume : Bram Stoker Déroutant à première vue ce livre, entre roman graphique et bande dessinée. Le style de Séra est très particulier, assez proche de la photographie et il faut, je l'avoue, quelques pages pour s'habituer au récit. Car Yves H. ajoute au particularisme graphique une narration romanesque, alternant extraits du "dracula " de Bram Stoker et scénario original retracant la biographie de Stocker, vampirisé toute sa vie par le personnage d'Henry Irving. J'ai eu parfois l'impression de retrouver le style d'Yslaire dans sa série XXème siècle. Je recommande vivement ce livre, très sobre, et qui nous révèle un personnage attachant, Bram Stocker; qui a cotoyé les plus grands de l'Angleterre Victorienne, de Conan Doyle à Oscar Wilde, en passant par Henry Irving, incontournable dans cette bande dessinée,et Walt Whitman. Un homme au destin particulier, un destin proche des poètes maudits, de peintres méconnus lors de leurs vivants, bref un destin de" loser" comme je les aime. Remarquable album, d'approche assez difficile mais qu'il faut absolument lire, surtout pour la beauté et la force des dessins de Séra.
Ai suru hito
Ai suru n'est certainement pas un chef-d’oeuvre, mais c'est un manga tellement réjouissant qu'il serait dommage de passer à côté. L'histoire est somme toute très basique. Dans un même appartement (+studio) cohabitent les trois héros de l'histoire. Nous avons donc un jeune et beau prof, homme marié, très droit, sérieux, limite frigide ; une jeune fille complètement déjantée, folle amoureuse dudit prof et prête à tout pour devenir sa maîtresse et le faire passer à la casserole; et enfin le petit frère du jeune prof, prêt à donner sans trop de peine des "cours" d'éducation sexuelle à la jeune fille pour qu'elle réussisse à décoincer l'homme de ses rêves. Le sujet de ce manga est donc vous l'aurez compris le cul, et l'amour, traité de façon totalement débridée et pleine d'humour. Les scènes érotiques sont en elles-mêmes assez soft, mais l'ensemble est bien plus émoustillant qu'un basique porno (pour un public féminin au moins). A consommer sans modération !
La Chute de l'Ange
Stanislas, ou l’art de transformer en or un story board de film d’animation … Mirkos Image avait commandé un story board à Stanislas sur le thème du Galérien qu’il déclina ensuite en Bande Dessinée, une présentation du film est disponible à cette adresse : http://www.mikrosimage.fr/gal_pop_eq1.asp?referenceid=351. Je vous conseille également la lecture de cet entretien réalisé avec Stanislas http://klarelijninternational.midiblogs.com/ Les nostalgiques du galérien et de la grande course seront, comme moi, séduits par ce nouvel album de Stanislas. Dans notre société, il reste encore de la place pour le rêve et Stanislas a l’art de nous conduire sur un chemin imaginaire mais tellement réel. Il joue brillamment avec les mythes et ce petit album tient toutes ses promesses. Du grand art !
Sandman
Ca change un héros qui n’est pas un homme. Originales aventures surnaturelles du marchand de sable en plein mysticisme. L’univers complexe et subtil imaginé ici par Neil Gaiman est une sorte de syncrétisme admirable de nombreux mythes, et si l’on est pas effrayé par la noirceur, voici vraiment une œuvre à lire. Le dessin/graphisme oscille entre excellent et mauvais entre les albums et au sein de chaque album, avec quelques fautes de constance (certains personnages changent pas mal de tête d’un épisode à l’autre)même pour un même dessinateur, et les couleurs sont loin de la réussite. Mais il est important bien évidement, voir essentiel, de lire cette histoire dans l’ordre des parutions ; et puis comme toutes les longues séries, elle est inégale ; mais dans l’ensemble excellente. Avec un meilleur dessin, cette série aurait facilement 5 étoiles.
Capote in Kansas
Superbe ! Première chose à dire : si vous n'avez pas lu le roman de Truman capote De Sang-froid, lâchez tout, même la lecture du présent avis, pour en trouver un exemplaire et le dévorer ! Ce roman raconte l'assassinat d'une famille (presque) entière à Holcomb, au Kansas, en 1959. Une histoire horrible, qui a fortement défrayé la chronique à l'époque. Capote, auteur déjà assez connu, cherche le sujet d'un nouveau roman. Il a vent des événements à Holcomb, et décide de raconter ce qui s'y est passé. Procédant minutieusement, il parviendra à inventer un nouveau genre littéraire, le roman de non-fiction. Mais son immersion dans son sujet est telle qu'il ne s'en remettra quasiment jamais, et qu'il mettra tout de même 6 ans à réaliser le bouquin. L'actualité de Truman Capote est forte en France, puisqu'un film retraçant la même période, et intitulé sobrement Truman Capote, sort le lendemain du jour de ce post sur nos écrans. La BD qui nous occupe ici nous brosse le portrait d'un auteur au talent énorme, mais aussi un homme, avec ses faiblesses, ses interrogations, son trouble même face aux assassins de la famille Clutter. Son implication particulière, puisque Capote, homosexuel notoire, fera des rencontres sans lendemain ou inoubliables au cours de son séjour au Kansas. Son amitié pour Nancy, la gamine seule rescapée (!) du massacre, son attirance pour Perry Smith, l'un des deux tueurs... Tout est retranscrit avec pudeur, sérieux et beauté. Car le scénariste Ande Parks, qui lui-même fait une mise en abyme fort bienvenue en romançant à peine le périple de Truman, est aidé au dessin par Chris Samnee, dans un contraste noir et blanc d'une maîtrise saisissante. Un bijou.
Les Scorpions du désert
Perdita Queen
Un très bon mélange entre polar et fantastique. Même si c'est une série abandonnée je trouve que ce tome se suffit à lui-même. Il y a pas de frustration quand on arrive à la fin (à l'inverse des Feux d'Askell ><). J'adore du début à la fin le dessin de Crisse, j'adore les héroïnes même si, pour citer des remarques largement fondées issues d'autres avis, elles ont des "corps de mannequins, des grosses lèvres et des coiffures géantes". C'est ça qui est bien ! Quant a l'univers crée j'ai pas de reproche à faire, les dessins me font complètement basculer dans le monde imaginé par Crisse. Comblé ! Le scénario est captivant, quand Crisse alterne passé et présent c'est fait avec brio, ça tache pas c'est du bon boulot. Perdita Queen est donc une très bonne Bd avec une ambiance mystérieuse et des filles sublimes, c'est baroque, décadent. 4 étoiles donc, on va pas en mettre 5 pour une série abandonnée surtout quand on sait que l'auteur préfère se consacrer à Atalante (passe encore), Ishanti (la catastrophe...), faut pas pousser mémé dans les orties. Dommage Crisse tu tenais peut-être là ton chef-d’oeuvre ! Ps: (l'avis porte uniquement sur Perdita Queen, j'ai pas lu Griffin Dark qui parait-il serait une "suite")