J'aime beaucoup Wolverine (comme pleins de gens) et ses aventures en solo ne m'ont pas du tout déçu. C'est du très grand comics : action, psychologie, aventure excitante, personnages intéressants, etc. J'ai pris un plaisir fou à lire les trois intégrales. En plus, dans la première intégrale, il y a la première apparition de Wolverine (dans un numéro de Hulk) et la mini-série signé par Chris Claremont et Frank Miller. Que demander de plus ?
J'aime particulièrement les histoires qui se passent à l'ile de Madripoor. L'ambiance y est excellente, mais je ne trouve pas ça très crédible que Wolverine cache son identité juste en mettant un bandeau et que personne ne le reconnait. C'est un peu n'importe quoi.
Épictète est pour moi une des bonnes surprises de cette année, avec son format original et exceptionnel, pas moins de 40 cm de long et 7 cm de haut ! Et aussi grâce à son très racé corniaud bleu, mignon, sensible et tellement attachant. Comme son homonyme il s'adonne aussi à la pensée philosophique agrémentée d'un humour parfois subtil, parfois vulgaire, qui ne tombe jamais à plat et qui fait souvent rire. Je me plais déjà à imaginer une série longue comme la bd elle-même, car Épictète promet d'être un personnage plein de surprises dont on aura du mal à se passer.
Ce tome composé de strips, plus ou moins liés entre eux, et scénarisé par le talentueux Guillaume Bianco auteur de Billy Brouillard, est en rapport direct avec la création d'une bd ainsi qu'avec d'autres productions, puisqu'on y retrouve beaucoup de références sorties du merveilleux monde du 9ème art.
Je ne peux pas vous en dire trop car finalement et c'est peut-être la seule chose qui m'a chagrinée c'est qu'elle se lit un peu vite. Il est vrai que le temps semble s'envoler en compagnie d'Épictète !
Graphiquement Sergio Algozzino nous offre un visuel tout en simplicité et dépouillé, où juste un joli cabot bleu occupe tout l'espace, en un one-dog-show bourré de talent.
Longue vie à Épictète !
J'avais acheté cette BD à cause de la beauté, de la couverture... Première chose, et c'est suffisamment rare pour le noter, le reste de la BD est du même niveau.
Cette BD reste l'une des meilleur que j'ai jamais lue, car elle représente exactement ce que j'aime : un côté ultra primaire et sans concession au premier abord avec la possibilité d'une double lecture qui donne une vraie richesse au récit.
La première fois que j'avais lu cette BD, effectivement, ça peut se résumer à : humains tuer méchantes bêtes...
Mais en vieillissant je trouve de plus en plus de perles dans cet ouvrage ! Lisez la description de "Glimmer" (les lumières) comme une allégorie de notre société, et il n'y a aucun doute que c'est ça ! Je vous assure que cette BD prend une autre dimension ! Le nom de "Glimmer" (Lueur) n'est pas innocent !
Sans parler des quelques aperçus du monde futur dans les premières pages qui est drôlement malin !
Bref, ça n'est pas juste une BD de boeuf, c'est une BD de boeuf cultivée ! Et c'est pour ça que j'aime, c'est aussi fun qu'intelligent !
La couverture m'a tout de suite fait penser aux graphic novels de Will Eisner. La comparaison n'est pas anodine, puisque Flood! prend comme personnage principal la ville de New York, dans laquelle déambule un homme en peine.
Au niveau du dessin Eric Drooker s'éloigne de cet illustre auteur pour proposer un style plus underground, plus "brut", lequel aspect est notamment renforcé par l'usage de la carte à gratter. Du coup de nombreuses cases et planches gagnent en expressivité, et un grand nombre laissent une image rémanente dans la mémoire du lecteur. On dirait la plupart du temps des gravures.
C'est une Grosse pomme sur le point de basculer dans le chaos que nous dépeint Eric Drooker. Son personnage déambule dans les rues, sans trouver de refuge durable ni de salut. Le parallèle avec la Bible est évident, jusqu'à la scène finale directement tirée du Livre. On ne s'ennuie pas trop à cette lecture, d'autant plus que Drooker multiplie les idées de mise en scène, jusqu'à par exemple splitter les cases de sa page et nous proposer de petites, très petites cases. Autre nuance importante, l'apparition d'un joli bleu dans certaines planches, pour montrer une mise en abyme plutôt astucieuse.
Récit muet, Flood! est cependant très facile à suivre, même si je ne suis pas sûr d'avoir compris toutes les scènes et leurs hors-textes. C'est d'ailleurs mon principal regret après ma lecture, car j'apprécie cet album, qui, en demi-format, est un très bel objet, au packaging remarquable. Souhaitons que sa belle couverture l'aide à une meilleure visibilité.
Je suis un inconditionnel de Mamette. Cette série est des plus savoureuses grâce au ton usité emprunt de sensibilité. Sans compter sur le dessin et les couleurs . . . un régal !
Et comme toute série qui a son petit succès (largement mérité ici), elle a droit à sa spin off. Le sujet ? La jeunesse de Mamette. Le premier opus conte l’arrivée de Mamette chez ses grands-parents vivant à la campagne. Pour une fille de la ville, les changements seront d’importance. Le ton de la série mère est préservé. On éprouve beaucoup de plaisir à découvrir le passé de cette mamie qui avait déjà à cette époque son petit caractère. L’histoire se déroulera en plusieurs chapitres, chaque chapitre formant un tome. Le premier chapitre se termine de belle manière.
Et que dire des planches ? La galerie parle d’elle-même. C’est du beau travail !
Bref, un album plein de tendresse et de nostalgie.
Chaudement recommandé !
Cette lecture dans l'âme du Kyudo s'est révélée très enrichissante de la pratique de ce sport dans le Japon médiéval du XVème siècle. C'était d'ailleurs plus qu'un sport puisque les enjeux entre clans étaient importants. Il s'agissait de tirer le plus grand nombre de flèches en 24 heures d'un bout à l'autre d'une galerie extérieure d'un temple. Il y avait comme une espèce de fièvre à battre le record. Les samouraïs qui n'y parvenaient pas se suicidaient sur le champ, tant l'honneur était quelque chose de primordial. Il y a incontestablement beaucoup de noblesse dans ce jeu qui pouvait se révéler fatal.
J'ai adoré cette très longue lecture de 436 pages car elle retrace le chemin parcouru par un jeune paysan Kanza pour atteindre son but. Il veut d'abord venger la mort de son père mais sa quête se transformera vite par l'entrainement du tôshiya.
Le schéma n'est pourtant pas nouveau : un jeune disciple essaie de dépasser sa condition physique et sa condition sociale également en accomplissant un exploit. Il se fait aider par un maître vieux et expérimenté et commence alors un dur entraînement.
Cependant, le déroulement sera plus ardu que l'on ne pense car l'entraînement durera près de 10 ans. Il y a alors beaucoup plus de crédibilité dans l'action et dans l'effort accompli. Oui, j'aime ces valeurs que sont le travail et l'effort accompli pour parvenir à un but ultime à force de courage et de détermination. C'est quelque fois pénible en raison non seulement de la concurrence acharnée mais également des conditions climatiques dépendant de la chance. Il y a également les coups tordus, les tricheries et les tracasseries administratives.
L'art du tir à l'arc a son manga culte. Je pense qu'on pourra difficilement faire mieux. A travers cela, il y a également l'émergence de valeurs intemporelles qui peuvent encore servir aujourd'hui. Les illusions, les doutes et les échecs font partie de la vie de chacun. Cela nous permet de progresser et de finalement trouver la voie de la réussite. En cela, cette lecture s'est trouvée enrichissante. Ce ne sont pas que des mots ou des flèches ...
Décidément ces deux-là ont un grand talent !
On avait découvert Benjamin Flao et son trait réaliste dans La Ligne de fuite, il y a deux ans. A l'époque son trait me semblait manquer d'un peu de maturité, mais il me semblait voué à faire de grandes choses. C'est déjà chose faite avec ces "Mauvais garçons", cette chronique désenchantée de deux chiens fous que l'amour du flamenco consume. La plupart des planches sont juste magnifiques, une petite minorité manquant un peu de maîtrise. Mais le choix des cadrages, des ambiances et des plans montre la maturité du jeune auteur nantais.
Son complice Christophe Dabitch a planté cette fois le décor en Andalousie, de nos jours, dans un village où le temps semble paresseux, où les deux héros traînent leur mélancolie au milieu des vieux qui radotent, mégotent, ergotent tout en sirotant leur jaja quotidien. Un village dont quelques tranches de vie sont montrées, comme des ponctuations à l'histoire de Manuel et Benito, l'un espagnol ayant vécu en France, l'autre d'origine gitane, si différents et si riches de cette différence...
Leur amour du flamenco et des femmes les mènera à leur perte... ou pas. C'est dans ce jeu des nuances que se situe l'âme de ce diptyque plein de grâce, de splendeur et de rythme chaloupé.
L'amour de la musique, après Rébétiko, semble inspirer les gens chez Futuropolis...
Troisième tome des aventures de Brice, cet album est aussi le meilleurs … et le plus coloré. Alors, déjà que j’avais bien apprécié les récits précédents, vous imaginez aisément dans quel état d’excitation m’a laissé celui-là !
La recette devient classique. Brice garde tout son charisme et continue de grandir. Avec son personnage, Marc Vlieger signe un coup de maître, car il peut lui faire gagner de la maturité à chaque nouveau récit. J’ai particulièrement apprécié les interrogations du héros face à sa place dans la société, et au rôle qu’il désire y jouer. De plus, l'arrivée de Rufus depuis Les Fils de la racaille permet à l'auteur de constituer un duo complémentaire très efficace (surtout dans sa dimension humoristique).
Mais si cet album est aussi réussi, c’est parce qu’il parvient à combiner plusieurs autres éléments.
Tout d’abord, une intrigue classique mais rondement menée. Le destin de ce vieil ermite m’a ému, les péripéties s’enchainent logiquement pour parvenir à la tragique conclusion.
A plusieurs égards, je trouve que ce troisième album se rapproche plus de l’univers d’un Etienne Davodeau (« Le Réflexe de survie », « Lulu Femme Nue ») que les précédents (que j’associais plus au travail de Baru). Raisons principales de cette comparaison : la tendresse, l’humour, l’humanité de la plupart des personnages de cet album, mais aussi son cadre plus champêtre, plus rural.
Chez Vlieger, certains « méchants » sont bien gentils en réalité. Aucun personnage n’est aussi simple qu’il le laisse croire. J’ai particulièrement apprécié le rôle du maire de cette petite ville. Il aurait été facile d’en faire un riche arrogant corruptible, mais l’artiste a opté pour une toute autre voie et je l’en remercie. Cette volonté de fréquemment nuancer le caractère de ses personnages est incontestablement devenue une marque de fabrique pour Vlieger, et une des raisons pour lesquelles j’aime tant ses albums.
Autre constante chez l’auteur : son rapport avec le handicap mental. Ce troisième album offre effectivement, à nouveau, un rôle à des personnages déficients mentaux. Ce pourrait n’être qu’anecdotique si cette tendance ne se répétait pas à chaque album … et si je n’étais pas moi-même concerné par cet aspect (de par mon travail). Je pense objectivement que cet élément contribue à mon appréciation de l’ensemble, mais ne trouvera sans doute pas semblable écho chez tous les lecteurs.
Malheureusement, si la petite fille est très réussie, le gamin est trop caricatural pour me convaincre. Ce n’est pas dans ses habitudes, mais Marc Vlieger a eu le tort de ne pas nuancer ce personnage. C’est un des rares sinon le seul reproche que je ferai au présent album.
J’aurais pourtant pu faire un autre reproche : sa colorisation. Car dans le genre audacieux, l’artiste frappe très fort. Mais finalement, je trouve au contraire cette colorisation très réussie. Cependant, lorsqu’il me confie vouloir continuer le processus dans les prochains épisodes, je dois bien avouer que Marc Vlieger me fait peur, car je ne parviens pas à imaginer plus pétant que son « rose » quasi fluo souvent employé dans le présent album (et, d’un autre côté, je me réjouis de voir ça …)
En guise de conclusion, je dirai qu’à nouveau, Marc Vlieger signe une œuvre pleine d’humanité, dont la principale qualité réside dans le charisme de ses personnages. Mais, pour la première fois, son intrigue m’a elle aussi totalement convaincu, tant elle constitue un terreau formidable pour l’épanouissement de ses multiples seconds rôles.
Une très belle réussite !
Très bonne surprise ! Moi qui me lassais de la fantasy, je dois bien avouer avoir été agréablement conquis.
Premièrement, j’ai été conquis par les magnifiques couleurs. Les dessins sont également réussis, surtout dans les détails. J’ai apprécié la recherche esthétique des costumes et architectures. Le mélange entre le côté indien et médiéval a de quoi surprendre et pourtant, l’ensemble paraît cohérent.
L’histoire est assez basique, bien que l’on ne soit que dans le premier volume. Mais parfois la simplicité n’est pas pour me déplaire, étant donné que cela reste vraiment prenant et rythmé.
Je conseille donc vivement ce premier volume. Il pourrait sans doute réconcilier certains lecteurs, gavés par le genre suite aux productions à répétition d’un éditeur que je n’ai pas besoin de nommer. Cet album augure une bien belle aventure…
Jarbinet signe avec cet album une œuvre majeure dans la catégorie des récits de guerre. Son diptyque concilie brillamment rigueur historique, action, romance et suspense et est servi par un trait d’une incroyable maîtrise.
De plus, Philippe Jarbinet a eu la bonne idée de situer son récit à deux pas de chez lui … qui se trouve être à deux pas de chez moi. Par conséquent, et même si peu de lieux sont réellement reconnaissables, les décors (et particulièrement l’architecture des bâtiments) me sont familiers, ce qui ne fait que conforter mon excellente appréciation d’ensemble.
Et il faut bien avouer qu’une région magnifique restituée sous un trait magnifique par un artiste talentueux, … c’est magnifique.
Mais le talent de Jarbinet ne se limite pas à la restitution du décor. Ses scènes d’action sont très bien maîtrisées, ses personnages sont on ne peut plus séduisants et la construction des planches est aussi classique qu’adéquate.
Autre particularité de l’album : la diversité des uniformes militaires proposés. Celle-ci est une preuve manifeste du souci de crédibilité de l’artiste et un incontestable enrichissement pour la série.
Enfin, je voudrais insister sur les passages enneigés. La neige est un élément très difficile à maîtriser selon moi, et les planches de Jarbinet sont parmi les plus réussies qu’il m’ait été donné d’admirer. Le sentiment de froid, mais aussi la substance, la matérialité de cet élément m’ont semblé palpable.
Ajoutez à cela sa maîtrise de la couleur dans un univers pourtant très austère, et vous comprendrez mon enthousiasme débridé.
Mais il n’y a pas de bonne bande dessinée sans un bon scénario. Et celui que Philippe Jarbinet nous propose est d’une richesse indiscutable, et satisfera le lecteur le plus exigeant, tout en demeurant d’un classicisme rassurant.
Rarement il m’a été donné de lire une œuvre aussi riche, aussi rigoureuse, aussi classique, aussi élégante, aussi bien construite, aussi évidente que cet Airborne 44, raison de ma cote enthousiaste.
… et oui, CULTE !
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Wolverine - L'intégrale
J'aime beaucoup Wolverine (comme pleins de gens) et ses aventures en solo ne m'ont pas du tout déçu. C'est du très grand comics : action, psychologie, aventure excitante, personnages intéressants, etc. J'ai pris un plaisir fou à lire les trois intégrales. En plus, dans la première intégrale, il y a la première apparition de Wolverine (dans un numéro de Hulk) et la mini-série signé par Chris Claremont et Frank Miller. Que demander de plus ? J'aime particulièrement les histoires qui se passent à l'ile de Madripoor. L'ambiance y est excellente, mais je ne trouve pas ça très crédible que Wolverine cache son identité juste en mettant un bandeau et que personne ne le reconnait. C'est un peu n'importe quoi.
Épictète
Épictète est pour moi une des bonnes surprises de cette année, avec son format original et exceptionnel, pas moins de 40 cm de long et 7 cm de haut ! Et aussi grâce à son très racé corniaud bleu, mignon, sensible et tellement attachant. Comme son homonyme il s'adonne aussi à la pensée philosophique agrémentée d'un humour parfois subtil, parfois vulgaire, qui ne tombe jamais à plat et qui fait souvent rire. Je me plais déjà à imaginer une série longue comme la bd elle-même, car Épictète promet d'être un personnage plein de surprises dont on aura du mal à se passer. Ce tome composé de strips, plus ou moins liés entre eux, et scénarisé par le talentueux Guillaume Bianco auteur de Billy Brouillard, est en rapport direct avec la création d'une bd ainsi qu'avec d'autres productions, puisqu'on y retrouve beaucoup de références sorties du merveilleux monde du 9ème art. Je ne peux pas vous en dire trop car finalement et c'est peut-être la seule chose qui m'a chagrinée c'est qu'elle se lit un peu vite. Il est vrai que le temps semble s'envoler en compagnie d'Épictète ! Graphiquement Sergio Algozzino nous offre un visuel tout en simplicité et dépouillé, où juste un joli cabot bleu occupe tout l'espace, en un one-dog-show bourré de talent. Longue vie à Épictète !
Le Temps des Lumières
J'avais acheté cette BD à cause de la beauté, de la couverture... Première chose, et c'est suffisamment rare pour le noter, le reste de la BD est du même niveau. Cette BD reste l'une des meilleur que j'ai jamais lue, car elle représente exactement ce que j'aime : un côté ultra primaire et sans concession au premier abord avec la possibilité d'une double lecture qui donne une vraie richesse au récit. La première fois que j'avais lu cette BD, effectivement, ça peut se résumer à : humains tuer méchantes bêtes... Mais en vieillissant je trouve de plus en plus de perles dans cet ouvrage ! Lisez la description de "Glimmer" (les lumières) comme une allégorie de notre société, et il n'y a aucun doute que c'est ça ! Je vous assure que cette BD prend une autre dimension ! Le nom de "Glimmer" (Lueur) n'est pas innocent ! Sans parler des quelques aperçus du monde futur dans les premières pages qui est drôlement malin ! Bref, ça n'est pas juste une BD de boeuf, c'est une BD de boeuf cultivée ! Et c'est pour ça que j'aime, c'est aussi fun qu'intelligent !
Flood!
La couverture m'a tout de suite fait penser aux graphic novels de Will Eisner. La comparaison n'est pas anodine, puisque Flood! prend comme personnage principal la ville de New York, dans laquelle déambule un homme en peine. Au niveau du dessin Eric Drooker s'éloigne de cet illustre auteur pour proposer un style plus underground, plus "brut", lequel aspect est notamment renforcé par l'usage de la carte à gratter. Du coup de nombreuses cases et planches gagnent en expressivité, et un grand nombre laissent une image rémanente dans la mémoire du lecteur. On dirait la plupart du temps des gravures. C'est une Grosse pomme sur le point de basculer dans le chaos que nous dépeint Eric Drooker. Son personnage déambule dans les rues, sans trouver de refuge durable ni de salut. Le parallèle avec la Bible est évident, jusqu'à la scène finale directement tirée du Livre. On ne s'ennuie pas trop à cette lecture, d'autant plus que Drooker multiplie les idées de mise en scène, jusqu'à par exemple splitter les cases de sa page et nous proposer de petites, très petites cases. Autre nuance importante, l'apparition d'un joli bleu dans certaines planches, pour montrer une mise en abyme plutôt astucieuse. Récit muet, Flood! est cependant très facile à suivre, même si je ne suis pas sûr d'avoir compris toutes les scènes et leurs hors-textes. C'est d'ailleurs mon principal regret après ma lecture, car j'apprécie cet album, qui, en demi-format, est un très bel objet, au packaging remarquable. Souhaitons que sa belle couverture l'aide à une meilleure visibilité.
Les Souvenirs de Mamette
Je suis un inconditionnel de Mamette. Cette série est des plus savoureuses grâce au ton usité emprunt de sensibilité. Sans compter sur le dessin et les couleurs . . . un régal ! Et comme toute série qui a son petit succès (largement mérité ici), elle a droit à sa spin off. Le sujet ? La jeunesse de Mamette. Le premier opus conte l’arrivée de Mamette chez ses grands-parents vivant à la campagne. Pour une fille de la ville, les changements seront d’importance. Le ton de la série mère est préservé. On éprouve beaucoup de plaisir à découvrir le passé de cette mamie qui avait déjà à cette époque son petit caractère. L’histoire se déroulera en plusieurs chapitres, chaque chapitre formant un tome. Le premier chapitre se termine de belle manière. Et que dire des planches ? La galerie parle d’elle-même. C’est du beau travail ! Bref, un album plein de tendresse et de nostalgie. Chaudement recommandé !
L'Âme du Kyudo
Cette lecture dans l'âme du Kyudo s'est révélée très enrichissante de la pratique de ce sport dans le Japon médiéval du XVème siècle. C'était d'ailleurs plus qu'un sport puisque les enjeux entre clans étaient importants. Il s'agissait de tirer le plus grand nombre de flèches en 24 heures d'un bout à l'autre d'une galerie extérieure d'un temple. Il y avait comme une espèce de fièvre à battre le record. Les samouraïs qui n'y parvenaient pas se suicidaient sur le champ, tant l'honneur était quelque chose de primordial. Il y a incontestablement beaucoup de noblesse dans ce jeu qui pouvait se révéler fatal. J'ai adoré cette très longue lecture de 436 pages car elle retrace le chemin parcouru par un jeune paysan Kanza pour atteindre son but. Il veut d'abord venger la mort de son père mais sa quête se transformera vite par l'entrainement du tôshiya. Le schéma n'est pourtant pas nouveau : un jeune disciple essaie de dépasser sa condition physique et sa condition sociale également en accomplissant un exploit. Il se fait aider par un maître vieux et expérimenté et commence alors un dur entraînement. Cependant, le déroulement sera plus ardu que l'on ne pense car l'entraînement durera près de 10 ans. Il y a alors beaucoup plus de crédibilité dans l'action et dans l'effort accompli. Oui, j'aime ces valeurs que sont le travail et l'effort accompli pour parvenir à un but ultime à force de courage et de détermination. C'est quelque fois pénible en raison non seulement de la concurrence acharnée mais également des conditions climatiques dépendant de la chance. Il y a également les coups tordus, les tricheries et les tracasseries administratives. L'art du tir à l'arc a son manga culte. Je pense qu'on pourra difficilement faire mieux. A travers cela, il y a également l'émergence de valeurs intemporelles qui peuvent encore servir aujourd'hui. Les illusions, les doutes et les échecs font partie de la vie de chacun. Cela nous permet de progresser et de finalement trouver la voie de la réussite. En cela, cette lecture s'est trouvée enrichissante. Ce ne sont pas que des mots ou des flèches ...
Mauvais garçons
Décidément ces deux-là ont un grand talent ! On avait découvert Benjamin Flao et son trait réaliste dans La Ligne de fuite, il y a deux ans. A l'époque son trait me semblait manquer d'un peu de maturité, mais il me semblait voué à faire de grandes choses. C'est déjà chose faite avec ces "Mauvais garçons", cette chronique désenchantée de deux chiens fous que l'amour du flamenco consume. La plupart des planches sont juste magnifiques, une petite minorité manquant un peu de maîtrise. Mais le choix des cadrages, des ambiances et des plans montre la maturité du jeune auteur nantais. Son complice Christophe Dabitch a planté cette fois le décor en Andalousie, de nos jours, dans un village où le temps semble paresseux, où les deux héros traînent leur mélancolie au milieu des vieux qui radotent, mégotent, ergotent tout en sirotant leur jaja quotidien. Un village dont quelques tranches de vie sont montrées, comme des ponctuations à l'histoire de Manuel et Benito, l'un espagnol ayant vécu en France, l'autre d'origine gitane, si différents et si riches de cette différence... Leur amour du flamenco et des femmes les mènera à leur perte... ou pas. C'est dans ce jeu des nuances que se situe l'âme de ce diptyque plein de grâce, de splendeur et de rythme chaloupé. L'amour de la musique, après Rébétiko, semble inspirer les gens chez Futuropolis...
A l'ombre du Monde
Troisième tome des aventures de Brice, cet album est aussi le meilleurs … et le plus coloré. Alors, déjà que j’avais bien apprécié les récits précédents, vous imaginez aisément dans quel état d’excitation m’a laissé celui-là ! La recette devient classique. Brice garde tout son charisme et continue de grandir. Avec son personnage, Marc Vlieger signe un coup de maître, car il peut lui faire gagner de la maturité à chaque nouveau récit. J’ai particulièrement apprécié les interrogations du héros face à sa place dans la société, et au rôle qu’il désire y jouer. De plus, l'arrivée de Rufus depuis Les Fils de la racaille permet à l'auteur de constituer un duo complémentaire très efficace (surtout dans sa dimension humoristique). Mais si cet album est aussi réussi, c’est parce qu’il parvient à combiner plusieurs autres éléments. Tout d’abord, une intrigue classique mais rondement menée. Le destin de ce vieil ermite m’a ému, les péripéties s’enchainent logiquement pour parvenir à la tragique conclusion. A plusieurs égards, je trouve que ce troisième album se rapproche plus de l’univers d’un Etienne Davodeau (« Le Réflexe de survie », « Lulu Femme Nue ») que les précédents (que j’associais plus au travail de Baru). Raisons principales de cette comparaison : la tendresse, l’humour, l’humanité de la plupart des personnages de cet album, mais aussi son cadre plus champêtre, plus rural. Chez Vlieger, certains « méchants » sont bien gentils en réalité. Aucun personnage n’est aussi simple qu’il le laisse croire. J’ai particulièrement apprécié le rôle du maire de cette petite ville. Il aurait été facile d’en faire un riche arrogant corruptible, mais l’artiste a opté pour une toute autre voie et je l’en remercie. Cette volonté de fréquemment nuancer le caractère de ses personnages est incontestablement devenue une marque de fabrique pour Vlieger, et une des raisons pour lesquelles j’aime tant ses albums. Autre constante chez l’auteur : son rapport avec le handicap mental. Ce troisième album offre effectivement, à nouveau, un rôle à des personnages déficients mentaux. Ce pourrait n’être qu’anecdotique si cette tendance ne se répétait pas à chaque album … et si je n’étais pas moi-même concerné par cet aspect (de par mon travail). Je pense objectivement que cet élément contribue à mon appréciation de l’ensemble, mais ne trouvera sans doute pas semblable écho chez tous les lecteurs. Malheureusement, si la petite fille est très réussie, le gamin est trop caricatural pour me convaincre. Ce n’est pas dans ses habitudes, mais Marc Vlieger a eu le tort de ne pas nuancer ce personnage. C’est un des rares sinon le seul reproche que je ferai au présent album. J’aurais pourtant pu faire un autre reproche : sa colorisation. Car dans le genre audacieux, l’artiste frappe très fort. Mais finalement, je trouve au contraire cette colorisation très réussie. Cependant, lorsqu’il me confie vouloir continuer le processus dans les prochains épisodes, je dois bien avouer que Marc Vlieger me fait peur, car je ne parviens pas à imaginer plus pétant que son « rose » quasi fluo souvent employé dans le présent album (et, d’un autre côté, je me réjouis de voir ça …) En guise de conclusion, je dirai qu’à nouveau, Marc Vlieger signe une œuvre pleine d’humanité, dont la principale qualité réside dans le charisme de ses personnages. Mais, pour la première fois, son intrigue m’a elle aussi totalement convaincu, tant elle constitue un terreau formidable pour l’épanouissement de ses multiples seconds rôles. Une très belle réussite !
Les Epées de verre
Très bonne surprise ! Moi qui me lassais de la fantasy, je dois bien avouer avoir été agréablement conquis. Premièrement, j’ai été conquis par les magnifiques couleurs. Les dessins sont également réussis, surtout dans les détails. J’ai apprécié la recherche esthétique des costumes et architectures. Le mélange entre le côté indien et médiéval a de quoi surprendre et pourtant, l’ensemble paraît cohérent. L’histoire est assez basique, bien que l’on ne soit que dans le premier volume. Mais parfois la simplicité n’est pas pour me déplaire, étant donné que cela reste vraiment prenant et rythmé. Je conseille donc vivement ce premier volume. Il pourrait sans doute réconcilier certains lecteurs, gavés par le genre suite aux productions à répétition d’un éditeur que je n’ai pas besoin de nommer. Cet album augure une bien belle aventure…
Airborne 44
Jarbinet signe avec cet album une œuvre majeure dans la catégorie des récits de guerre. Son diptyque concilie brillamment rigueur historique, action, romance et suspense et est servi par un trait d’une incroyable maîtrise. De plus, Philippe Jarbinet a eu la bonne idée de situer son récit à deux pas de chez lui … qui se trouve être à deux pas de chez moi. Par conséquent, et même si peu de lieux sont réellement reconnaissables, les décors (et particulièrement l’architecture des bâtiments) me sont familiers, ce qui ne fait que conforter mon excellente appréciation d’ensemble. Et il faut bien avouer qu’une région magnifique restituée sous un trait magnifique par un artiste talentueux, … c’est magnifique. Mais le talent de Jarbinet ne se limite pas à la restitution du décor. Ses scènes d’action sont très bien maîtrisées, ses personnages sont on ne peut plus séduisants et la construction des planches est aussi classique qu’adéquate. Autre particularité de l’album : la diversité des uniformes militaires proposés. Celle-ci est une preuve manifeste du souci de crédibilité de l’artiste et un incontestable enrichissement pour la série. Enfin, je voudrais insister sur les passages enneigés. La neige est un élément très difficile à maîtriser selon moi, et les planches de Jarbinet sont parmi les plus réussies qu’il m’ait été donné d’admirer. Le sentiment de froid, mais aussi la substance, la matérialité de cet élément m’ont semblé palpable. Ajoutez à cela sa maîtrise de la couleur dans un univers pourtant très austère, et vous comprendrez mon enthousiasme débridé. Mais il n’y a pas de bonne bande dessinée sans un bon scénario. Et celui que Philippe Jarbinet nous propose est d’une richesse indiscutable, et satisfera le lecteur le plus exigeant, tout en demeurant d’un classicisme rassurant. Rarement il m’a été donné de lire une œuvre aussi riche, aussi rigoureuse, aussi classique, aussi élégante, aussi bien construite, aussi évidente que cet Airborne 44, raison de ma cote enthousiaste. … et oui, CULTE !