Ah! Corto Maltese, dire qu'il m'a fallu plus d'un an entre ma première lecture (évidemment j'avais commencé par Mû) avant de m'y replonger dedans.
Mais cette fois là je l'avais prise par le bon bout, d'abord la ballade de la mer salée puis les éthiopiques puis les celtiques, et évidemment c'est la crise, la boulimie, un monde envoûtant, fait de fulgurances et de poésie un monde où dès que l'on a entrouvert la porte on est happé.
Sur le personnage de Corto et ses acolytes on a déjà tout dit mais quelle humanisme quel souffle épique, quand je m'engouffre dans ses aventures je rêve d'être à ses côtés et je vis l'aventure.
Bref béni soit saint Hugo Pratt.
Vous l'aurez compris c'est une série qui m'a plu.
Personnellement, je ne suis pas un fan de Corto Maltese. Certaines des aventures ne me touchent pas. Cependant, La ballade de la mer salée m'a conquis. J'aime beaucoup le caractère onirique et l'ambiance de l'histoire. Les aventures ne sont pas faites de succession d'évènements mais plutôt de rencontres entre les personnages haut en couleur, heu, en noir et blanc, je veux dire. Car le graphisme inimitable d'Hugo Prat, sert à exacerber les caractères des personnages en leur faisant arborer tout un panel d'expressions. En clair, l'ouvrage fait partie de la liste des ouvrages nécessaires dans toute bibliothèque.
A mon goût, Chevalier Ardent est une Bd du même niveau que Thorgal, bien que méconnue. Comme cette dernière, la série est assez inégale.
Les premiers tomes sont un peu faiblards et reflètent assez bien les Bds de l'époque avec un héros simple aux motivations pas compliqué, genre Tintin.
Avec le sixième volume de la série, " Le secret du roi Arthus", il se passe quelque chose. Les personnages gagnent énormément en profondeur. Le triangle amoureux, entre le roi Arthus, sa fille Gwendoline et notre héros prend de la dimension. Autant le roi gouverne avec bienveillance mais aussi avec cynisme, autant il sombre dans l'irrationnel, voire dans la folie, dès qu'il s'agit de sa fille. En même temps, le graphisme prend des libertés par rapport à l'école belge et certaines planches sont magnifiques. A mon avis, c'est le vrai point de départ de la série.
"Le trésor du mage" est un épisode de transition.
Avec "La Dame des sables", on a un excellent cru. L'orientalisme de cet épisode permet à l'auteur de montrer son aptitude à donner une dimension onirique à ses histoires. On retrouve cette dimension dans certaines histoires courtes comme "La passeur" publié en 1973 dans le journal Tintin et repris dans un album "Sang de Boeuf".
"L'ogre de worm" est un excellent épisode de transition. Par rapport aux premiers épisodes, l'intrigue est nettement plus sophistiquée et notre héros ne se contente pas de foncer dans le tas.
"La princesse captive", "La révolte de vassal" et "Les chevaliers de l'apocalypse" sont pour moi des albums de pur génie. L'histoire met en scène la folie du roi Arthus, manipulé par un personnage mystérieux qui mènera son royaume, et peut-être le monde au bord de la destruction. Dans "Les chevaliers de l'apocalypse", le graphisme atteint des sommets. Profitant de la démesure du scenario, l'auteur accède à une liberté graphique digne des Frank Miller.
Une fois le diable vaincu, la série s'oriente vers quelques épisodes assez zen. La mode est aux bds historiques et l'auteur se documente sur la vie du moyen-âge et nous livre des histoires qu'il espère vraisemblables.
Comme bien des auteurs, Craenhals a du mal à terminer la série et globalement l'intrigue piétine un peu avec des épisodes inutiles comme "L'arc de Saka".
Le vagabond des limbes est une série culte. L'intrigue se déroule dans un univers de science fiction complètement déjanté, plein de cynisme et bourré de détails truculents, amplifiant à l'infini les perversions de notre société. Le dessin de Ribera sert à merveille les dessins du scenario.
Dès les premiers épisodes, la série démarre très fort. Avec "Les démons du temps immobile", un des meilleurs de la série, la série bascule petit à petit dans une dimension onirique. Les tomes qui suivent sont tous excellents et chacun a son préféré. A mon avis, la série atteint un sommet avec "Pour trois graines d'éternité".
Ensuite, la série alterne quelques excellents volumes, "Muskie, encore et toujours" et d'autres un peu redondants ou avec un scenario un peu trop linéaire.
Axle Munshine est un personnage romantique du même niveau qu'Elric, et son compagnon/sa compagne Musky puis Muskie est un personnage inédit dans les univers de science-fiction. Sa complexité ne saurait être décrite en quelques lignes.
Voici un Frédérik Peeters des plus intriguant qui se rapproche de ce que peut faire Andreas avec ses récits à énigme.
Ainsi, on ressort assez désarçonné de sa première lecture. Et pour cause.
On a l’impression que bon nombre d’éléments nous échappe, qu’on a loupé un épisode. On navigue dans un rêve qui, comme chacun le sait, suit sa propre logique. Une deuxième lecture permet d’en saisir davantage le sens. De raccrocher des éléments à d’autres. De distinguer le réel de l’imaginaire. C’est donc un album qui demande une participation active du lecteur et qui a un pouvoir attractif assez extraordinaire.
Bref, voici un one shot captivant. A lire !
Depuis le temps que je n'avais pas lâché cette note...
Stéphane Levallois le mérite amplement. J'avais aimé La Résistance du sanglier mais "Le dernier modèle" m'a subjugué avec ce dessin exceptionnel très artistique et non comprimé dans de petites cases. L'auteur utilise l'espace à merveille pour faire éclater son talent.
Le scénario est simple mais direct. Stéphane Levallois y relate une période de sa vie remontant à une quinzaine d'années où il se lança dans un projet d'exposition de dessins de nus dans une galerie. N'ayant pas d'argent pour payer des mannequins professionnels, il met à contribution des connaissances. Il va de soit que ce travail ne sera pas au goût de tout le monde.
J'aime le ton fluide et la sensibilité se dégageant de cette BD. Il y a d'autres histoires en parallèle comme sa relation fusionnelle avec sa grand-mère.
Ce récit intimiste, bien loin d'une oeuvre érotique comme pourrait le faire penser la couverture, est une merveille de justesse dans un écrin de beauté.
Il est à noter la belle initiative d'édition : les dernières pages représentent des travaux de dessin en couleur de Stéphane Levallois en rapport avec la présente BD.
Voilà un très bon thriller financier qui va nous réserver pas mal de surprises…
Bien que plusieurs petites choses soient ultra prévisibles, étant assez proche de Montecristo, cette histoire est très bien construite, plaisante, dotée de personnages intéressants par leur humanité, leur cupidité, ou leur crédulité.
Cette série a de plus le mérite d’être très claire pour une histoire surfant sur le monde financier.
Un jeune trader va faire les frais d’un grand coup orchestré par quelques personnes haut placées, il va par conséquent chercher à se venger.
Un postulat simple, mais la mise en place de cette histoire est drôlement bien fichue, crédible, tout est amené pour que l’on soit impatient de connaître la suite
Un scénario intelligent, bien construit, qui n’augure que du bon.
Des dessins très réalistes qui servent bien cette histoire.
Le monde de la finance est bien retranscrit, peut être un peu simplifié, mais de cette manière le lecteur n’est pas perdu.
Des personnages vraiment chouettes, nombreux et bien présentés.
(16/20)
Raiden est la suite de Raiju, mais les deux bd ont été publiées comme des histoires indépendantes. Certes on peut les lire comme des one shot, dans n'importe quel sens, sachant que Raiju s'attache plus aux origines des personnages et Raiden à leur devenir. Je dirais tout de même qu'il est préférable de les lire dans leur sens de parution, car on risque d'être un petit peu perdu au tout début de celui-ci, même si on reprend vite le fil de l'histoire.
Graphiquement les deux tomes sont dans la même veine. C'est très coloré avec des personnages un peu déformés ce qui est extrêmement original. J'ai tout autant aimé les deux histoires, bien que celle-ci soit un peu moins batailleuse, dans le sens où les combats durent bien moins longtemps. La mythologie japonaise est aussi plus présente et en fin d'ouvrage on trouve un petit glossaire très intéressant sur chacun d'eux.
Une lecture entraînante, gaie, mais emprunte de noirceur.
Petit état de choc au sortir de cette première lecture, qui pourrait se résumer en quelques mots : déconcertante, prenante, loufoque, dépaysante.
Effectivement, Peeters, que je découvre pour la première fois à travers ce superbe album, nous entraîne dans un monde à la limite du réel. Perte de repères garantie, on en arrive rapidement à essayer de démêler le réel de l'irréel, élaborant quelques théories sur les événements fallacieux qui adviennent, cependant sans jamais réussir à lever le voile qui obscurcit le récit. Mais je n'ai pas tellement eu le temps, ni l'envie, d'échafauder de bien complexes théories, tout occupé que j'étais à souhaiter lire la suite sans qu'elle n'ait de fin. Car Pachyderme, en plus de nous embrouiller l'esprit, se révèle être captivant. Impossible de sortir du piège concocté par l'auteur tant que l'on ne possède pas le mot final (et même là c'est compliqué) ; Peeters a réussi à doter cette BD d'une âme envoûtante grâce notamment à des dialogues réussis et des dessins qui, sans être d'une beauté à couper le souffle, sont époustouflants. Fourmillant de détails, une utilisation intelligente du dessin et des cadrages vertigineux rendent ce one-shot encore plus addictif.
En conclusion, je dirai que cet album est pour moi un petit OVNI. J'ai vraiment adoré la partie de cache-cache, l'ambiance qui se dégage, les dessins, simples mais efficaces, bref tout. Mais contrairement à iannick, arrivé à la fin, je ne me suis pas dit « Ayé, j’ai compris ! » mais plutôt « Zut, j'ai dû paumer quelques morceaux en route... ». Je prends donc le bon côté de la chose en me disant qu'une relecture s'impose :)
Voilà un vrai petit bijou. Un album magnifiquement réalisé, un huis clos captivant dans une ambiance à la fois sombre et enivrante.
Clarke nous sert un dessin plus esthétique, bien loin de ce que l'on connait dans Mélusine. Lapière, lui, en scénariste confirmé reste fidèle à lui-même tout en faisant un travail d'introspection très détaillé du béguinage.
J'ai lu cet album d'une traite, avec un réel intérêt. Une excellente sortie que je vous conseille vivement.
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Corto Maltese
Ah! Corto Maltese, dire qu'il m'a fallu plus d'un an entre ma première lecture (évidemment j'avais commencé par Mû) avant de m'y replonger dedans. Mais cette fois là je l'avais prise par le bon bout, d'abord la ballade de la mer salée puis les éthiopiques puis les celtiques, et évidemment c'est la crise, la boulimie, un monde envoûtant, fait de fulgurances et de poésie un monde où dès que l'on a entrouvert la porte on est happé. Sur le personnage de Corto et ses acolytes on a déjà tout dit mais quelle humanisme quel souffle épique, quand je m'engouffre dans ses aventures je rêve d'être à ses côtés et je vis l'aventure. Bref béni soit saint Hugo Pratt. Vous l'aurez compris c'est une série qui m'a plu.
Corto Maltese
Personnellement, je ne suis pas un fan de Corto Maltese. Certaines des aventures ne me touchent pas. Cependant, La ballade de la mer salée m'a conquis. J'aime beaucoup le caractère onirique et l'ambiance de l'histoire. Les aventures ne sont pas faites de succession d'évènements mais plutôt de rencontres entre les personnages haut en couleur, heu, en noir et blanc, je veux dire. Car le graphisme inimitable d'Hugo Prat, sert à exacerber les caractères des personnages en leur faisant arborer tout un panel d'expressions. En clair, l'ouvrage fait partie de la liste des ouvrages nécessaires dans toute bibliothèque.
Chevalier Ardent
A mon goût, Chevalier Ardent est une Bd du même niveau que Thorgal, bien que méconnue. Comme cette dernière, la série est assez inégale. Les premiers tomes sont un peu faiblards et reflètent assez bien les Bds de l'époque avec un héros simple aux motivations pas compliqué, genre Tintin. Avec le sixième volume de la série, " Le secret du roi Arthus", il se passe quelque chose. Les personnages gagnent énormément en profondeur. Le triangle amoureux, entre le roi Arthus, sa fille Gwendoline et notre héros prend de la dimension. Autant le roi gouverne avec bienveillance mais aussi avec cynisme, autant il sombre dans l'irrationnel, voire dans la folie, dès qu'il s'agit de sa fille. En même temps, le graphisme prend des libertés par rapport à l'école belge et certaines planches sont magnifiques. A mon avis, c'est le vrai point de départ de la série. "Le trésor du mage" est un épisode de transition. Avec "La Dame des sables", on a un excellent cru. L'orientalisme de cet épisode permet à l'auteur de montrer son aptitude à donner une dimension onirique à ses histoires. On retrouve cette dimension dans certaines histoires courtes comme "La passeur" publié en 1973 dans le journal Tintin et repris dans un album "Sang de Boeuf". "L'ogre de worm" est un excellent épisode de transition. Par rapport aux premiers épisodes, l'intrigue est nettement plus sophistiquée et notre héros ne se contente pas de foncer dans le tas. "La princesse captive", "La révolte de vassal" et "Les chevaliers de l'apocalypse" sont pour moi des albums de pur génie. L'histoire met en scène la folie du roi Arthus, manipulé par un personnage mystérieux qui mènera son royaume, et peut-être le monde au bord de la destruction. Dans "Les chevaliers de l'apocalypse", le graphisme atteint des sommets. Profitant de la démesure du scenario, l'auteur accède à une liberté graphique digne des Frank Miller. Une fois le diable vaincu, la série s'oriente vers quelques épisodes assez zen. La mode est aux bds historiques et l'auteur se documente sur la vie du moyen-âge et nous livre des histoires qu'il espère vraisemblables. Comme bien des auteurs, Craenhals a du mal à terminer la série et globalement l'intrigue piétine un peu avec des épisodes inutiles comme "L'arc de Saka".
Le Vagabond des Limbes
Le vagabond des limbes est une série culte. L'intrigue se déroule dans un univers de science fiction complètement déjanté, plein de cynisme et bourré de détails truculents, amplifiant à l'infini les perversions de notre société. Le dessin de Ribera sert à merveille les dessins du scenario. Dès les premiers épisodes, la série démarre très fort. Avec "Les démons du temps immobile", un des meilleurs de la série, la série bascule petit à petit dans une dimension onirique. Les tomes qui suivent sont tous excellents et chacun a son préféré. A mon avis, la série atteint un sommet avec "Pour trois graines d'éternité". Ensuite, la série alterne quelques excellents volumes, "Muskie, encore et toujours" et d'autres un peu redondants ou avec un scenario un peu trop linéaire. Axle Munshine est un personnage romantique du même niveau qu'Elric, et son compagnon/sa compagne Musky puis Muskie est un personnage inédit dans les univers de science-fiction. Sa complexité ne saurait être décrite en quelques lignes.
Pachyderme
Voici un Frédérik Peeters des plus intriguant qui se rapproche de ce que peut faire Andreas avec ses récits à énigme. Ainsi, on ressort assez désarçonné de sa première lecture. Et pour cause. On a l’impression que bon nombre d’éléments nous échappe, qu’on a loupé un épisode. On navigue dans un rêve qui, comme chacun le sait, suit sa propre logique. Une deuxième lecture permet d’en saisir davantage le sens. De raccrocher des éléments à d’autres. De distinguer le réel de l’imaginaire. C’est donc un album qui demande une participation active du lecteur et qui a un pouvoir attractif assez extraordinaire. Bref, voici un one shot captivant. A lire !
Le Dernier modèle
Depuis le temps que je n'avais pas lâché cette note... Stéphane Levallois le mérite amplement. J'avais aimé La Résistance du sanglier mais "Le dernier modèle" m'a subjugué avec ce dessin exceptionnel très artistique et non comprimé dans de petites cases. L'auteur utilise l'espace à merveille pour faire éclater son talent. Le scénario est simple mais direct. Stéphane Levallois y relate une période de sa vie remontant à une quinzaine d'années où il se lança dans un projet d'exposition de dessins de nus dans une galerie. N'ayant pas d'argent pour payer des mannequins professionnels, il met à contribution des connaissances. Il va de soit que ce travail ne sera pas au goût de tout le monde. J'aime le ton fluide et la sensibilité se dégageant de cette BD. Il y a d'autres histoires en parallèle comme sa relation fusionnelle avec sa grand-mère. Ce récit intimiste, bien loin d'une oeuvre érotique comme pourrait le faire penser la couverture, est une merveille de justesse dans un écrin de beauté. Il est à noter la belle initiative d'édition : les dernières pages représentent des travaux de dessin en couleur de Stéphane Levallois en rapport avec la présente BD.
Dantès
Voilà un très bon thriller financier qui va nous réserver pas mal de surprises… Bien que plusieurs petites choses soient ultra prévisibles, étant assez proche de Montecristo, cette histoire est très bien construite, plaisante, dotée de personnages intéressants par leur humanité, leur cupidité, ou leur crédulité. Cette série a de plus le mérite d’être très claire pour une histoire surfant sur le monde financier. Un jeune trader va faire les frais d’un grand coup orchestré par quelques personnes haut placées, il va par conséquent chercher à se venger. Un postulat simple, mais la mise en place de cette histoire est drôlement bien fichue, crédible, tout est amené pour que l’on soit impatient de connaître la suite Un scénario intelligent, bien construit, qui n’augure que du bon. Des dessins très réalistes qui servent bien cette histoire. Le monde de la finance est bien retranscrit, peut être un peu simplifié, mais de cette manière le lecteur n’est pas perdu. Des personnages vraiment chouettes, nombreux et bien présentés. (16/20)
Raiden
Raiden est la suite de Raiju, mais les deux bd ont été publiées comme des histoires indépendantes. Certes on peut les lire comme des one shot, dans n'importe quel sens, sachant que Raiju s'attache plus aux origines des personnages et Raiden à leur devenir. Je dirais tout de même qu'il est préférable de les lire dans leur sens de parution, car on risque d'être un petit peu perdu au tout début de celui-ci, même si on reprend vite le fil de l'histoire. Graphiquement les deux tomes sont dans la même veine. C'est très coloré avec des personnages un peu déformés ce qui est extrêmement original. J'ai tout autant aimé les deux histoires, bien que celle-ci soit un peu moins batailleuse, dans le sens où les combats durent bien moins longtemps. La mythologie japonaise est aussi plus présente et en fin d'ouvrage on trouve un petit glossaire très intéressant sur chacun d'eux. Une lecture entraînante, gaie, mais emprunte de noirceur.
Pachyderme
Petit état de choc au sortir de cette première lecture, qui pourrait se résumer en quelques mots : déconcertante, prenante, loufoque, dépaysante. Effectivement, Peeters, que je découvre pour la première fois à travers ce superbe album, nous entraîne dans un monde à la limite du réel. Perte de repères garantie, on en arrive rapidement à essayer de démêler le réel de l'irréel, élaborant quelques théories sur les événements fallacieux qui adviennent, cependant sans jamais réussir à lever le voile qui obscurcit le récit. Mais je n'ai pas tellement eu le temps, ni l'envie, d'échafauder de bien complexes théories, tout occupé que j'étais à souhaiter lire la suite sans qu'elle n'ait de fin. Car Pachyderme, en plus de nous embrouiller l'esprit, se révèle être captivant. Impossible de sortir du piège concocté par l'auteur tant que l'on ne possède pas le mot final (et même là c'est compliqué) ; Peeters a réussi à doter cette BD d'une âme envoûtante grâce notamment à des dialogues réussis et des dessins qui, sans être d'une beauté à couper le souffle, sont époustouflants. Fourmillant de détails, une utilisation intelligente du dessin et des cadrages vertigineux rendent ce one-shot encore plus addictif. En conclusion, je dirai que cet album est pour moi un petit OVNI. J'ai vraiment adoré la partie de cache-cache, l'ambiance qui se dégage, les dessins, simples mais efficaces, bref tout. Mais contrairement à iannick, arrivé à la fin, je ne me suis pas dit « Ayé, j’ai compris ! » mais plutôt « Zut, j'ai dû paumer quelques morceaux en route... ». Je prends donc le bon côté de la chose en me disant qu'une relecture s'impose :)
Urielle
Voilà un vrai petit bijou. Un album magnifiquement réalisé, un huis clos captivant dans une ambiance à la fois sombre et enivrante. Clarke nous sert un dessin plus esthétique, bien loin de ce que l'on connait dans Mélusine. Lapière, lui, en scénariste confirmé reste fidèle à lui-même tout en faisant un travail d'introspection très détaillé du béguinage. J'ai lu cet album d'une traite, avec un réel intérêt. Une excellente sortie que je vous conseille vivement.