Les derniers avis (9353 avis)

Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Brigade Chimérique
La Brigade Chimérique

Bafff !!! Et voilà que la collection "Flambant 9" de chez l'Atalante remet ça : BD petit format, mais grand effet assuré ! Après "Gordo contre l'Amérique", voici que nous débarque un simili Comics façon Europe premier tiers du XXe siècle, où tous les protagonistes historiques, scientifiques et politiques de l'époque sont revus et corrigés. Bon, vrai que le premier tome qui nous propose un prologue et un premier chapitre, nous laisse un peu sur notre faim, même si pointe déjà l'ombre d'une Grande Série BD. Le second tome et ses deux nouveaux volets transforme l'essai et approfondi cet univers unique et ses personnages exceptionnels. En un mot j'adore ! On commence à prendre ses repères, à s'y retrouver, l'univers devient plus tangible et tout gagne en cohérence. Vite ! La suite !!! Côté dessin, je retrouve avec grand bonheur Gess (Ahhh Carmen !!!) qui reste dans le genre toujours aussi efficace, et sait donner à ses personnages un charisme des plus magnétique. Son trait épais, qui sait jouer à merveille avec les noirs, renforce encore les effets de style et l'expressivité des personnages. Bref, une nouvelle série très très prometteuse, qui a pour l'instant tout pour devenir culte !

25/11/2009 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Racontars Arctiques
Racontars Arctiques

C'est effectivement avec difficulté que je suis rentré petit à petit dans cette BD pour en apprécier toute sa saveur. Un peu comme ce territoire hostile du Groenland, sûrement : brute, sauvage, déconcertante, mais au final certainement attachant. Et c'est là toute la réussite de cette adaptation BD de Hervé Tanquerelle, qui en prenant son temps certes, nous impose un univers d'une grande justesse, où les relations de ses quelques protagonistes n'en sont que plus exacerbées. Car les personnages de Jorn Riel, tout bourrus qu'ils sont, et inaccessibles de prime abord finissent par transparaître : la glace fond et l'humanité tapie au chaud se livre ! Toujours partant pour une expérimentation, toute aussi aberrante qu'elle puisse sembler, nos compères se retrouvent embarquer dans des situations cocasses qui finiront toujours autour d'un poêle bien chaud et surtout d'un coup de gnôle tout aussi revigorant... Bravo donc à Tanquerelle pour avoir réussi à donner corps à ces personnages uniques, et à nous les rendre attachants. Son trait simple, enroulé et marqué trouve là tout son sens et est parfaitement approprié à l'univers dépeint : le Grand Nord. Tout est dans le contraste, l'absolu. Pas de demie mesure, tout doit être entier : on se plie aux contraintes du lieu ou on plie bagages ! Un joli voyage dans le froid à savourer au coin de sa cheminée, et qui demanderait même une suite...

25/11/2009 (modifier)
Par Chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Photographe
Le Photographe

Il est de certaine série dont on a toujours entendu parler. Dont la « réputation » d’œuvre exceptionnelle et incontournable ne peut être contournée. Et un jour le hasard, ou une personne généreuse vous l’offre pour votre anniversaire. C’est donc avec un grand plaisir que j’ai entamé la lecture de ce triptyque. L’ouverture du premier album est surprenante. J’aime avant de me lancer dans la lecture, feuilleter les pages rapidement afin d’avoir une vision globale du graphisme. Ici, le choc est rude. D’une part, l’album est à moitié fait de photo. D’autre part les dessins sont d’une simplicité, voir d’une naïveté déconcertante. Les couvertures illustrent bien ce dessin, assez grossier, sans décors, à coup de grands aplats pour la mise en couleur. Pourtant, pas de fausse note dans les poses, dans la maitrise des proportions ou des mises en scène. J’ai eu un peu de mal à m’y habituer. Le dénuement du dessin contrastant énormément avec les photos en noir et blanc. Et puis, finalement, on s’aperçoit que les dessins ne servent à pas grand-chose, si ce n’est donner une rapide aide afin de compléter les décors que tout le monde connait. Ou alors, cela correspond bien à une sorte de souvenir flou rappelant soit le stress soit la mémoire fuyante de l’auteur. Ce n’est pas négatif, mais expressif. La mémoire s’est focalisée sur l’essentiel, sur d’autres aspects beaucoup plus importants que le superflu du visuel et de la beauté esthétique factice d’un crayon. Les photos apportent évidemment quant à elle le coté réaliste, le coté cliché de vie spontanée. Le coté photo reportage parfois frustrant. Surtout que l’emploi de photos souvent réduites à l’état de vignettes difficilement utilisables ne m’est pas apparu d’une grand utilité. Enfin, je n’ai pas compris à quoi cela servait…Mais la majorité des dessins et photos sont utiles et contribue grandement à la qualité globale de l’œuvre. L’histoire est bien divisée en trois grandes étapes racontées chacune dans un tome : l’aller, la vie sur place, le retour. Le scénario du premier tome est assez classique, assez lent, assez ennuyant souvent. Les changements de rythme sont quasi inexistants, l’action très rare. Je me serais presque ennuyé par moment. Pourtant, la BD se lit, se regarde, se vit au rythme berçant des ânes. J’ai surtout pris ce premier tome pour une balade dans un pays lointain, Mais finalement peu de choses essentielles s’en dégagé. Le second tome, voilà surement où réside l’intérêt de cette série. Ce tome prend aux tripes et nous transporte dans un univers radicalement différent, fort émotionnellement, mais surement pas pleurnichard ou fait pour s’apitoyer. Non. La simplicité du récit prend ici toute sa force, toute sa grandeur. La vérité qui se dégage de chacune des paroles, de chacune des descriptions, de chaque dessin, de chaque photo est magistrale. Nous découvrons un coté pour ma part inconnu de la guerre, de la mort, de la vie, de la paix. La rudesse du pays, la difficulté de vivre au quotidien contraste avec la gentillesse des gens et la facilité de vivre en harmonie avec la nature. L’humanité apparait dans sa logique et sa contradiction. Je ne suis pas philosophe, ni doué en français. Il m’est difficile de m’exprimer sur mon ressenti. C’est juste extrêmement beau, poignant et terrible. L’album de la série qui fait que l’on doit lire "Le photographe". Le troisième tome, reprend un peu le rythme du premier, mais est plus plaisant à lire car le héros se retrouvant seul et livré à lui-même doit maintenant prendre le lead sur sa vie après avoir suivi pendant deux albums. Le mode de pensée est radicalement différent. Livré à lui-même ne pouvant se reposer sur personne, on souffre avec lui. Le tome n’est donc pas axé action, mais réflexion. Un voyage plutôt psychologique très bien amené et surtout pas moralisateur. L’album se lit là encore avec aisance, et nous transporte vraiment dans cet univers qui parait soudain à l’opposé de notre monde. Ce pays dont on parle chaque semaine aux infos, ce pays que l’on dur à vivre nous apparait sous son jour humain, vrai. On découvre au pays, à ces terres une âme inconnue, belle et dangereuse. Une dangereuse maitresse en somme attirante et manipulatrice. D’ailleurs, les dernières pages ne sont que texte qui nous explique le devenir des diverses personnes qui apparaissent au fil des pages. Et on s’aperçoit alors que mon ressenti n’est pas loin de celui des protagonistes. Comme quoi, l’auteur a su faire passer ses émotions, ses sensations avec brio. A lire !!!

25/11/2009 (modifier)
Par Chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Où le regard ne porte pas...
Où le regard ne porte pas...

Voilà une BD dont forcément j’avais entendu parler, mais dont paradoxalement je me méfiais énormément. Allez savoir pourquoi, la couverture dépouillée et le trait du dessin à chaque fois que j’ouvrais l’album me rebutaient invariablement. C’est donc en prenant vraiment sur moi que j’ai entamé la lecture de cette série qui recueille tous les suffrages. Alors, effectivement, j’ai eu du mal à m’habituer au trait d’Olivier Pont. Il ne fait pas fini, notamment sur les personnages. Pourtant, j’ai fini par l’adopter et surtout par réaliser que le dessin ici va bien au-delà de la simple précision, mais va surtout dans les émotions. Il faut donc plonger dans l’ambiance, dans le charme des paysages, dans la découverte de ce pays du sud de l’Italie baigné par le soleil. Les cadrages, le dynamisme du dessin, le charme des personnages prennent le dessus et finalement, on se dit « heureusement que je me suis lancé ». De plus, Chagnaud, met parfaitement en valeur ce trait et ces décors avec des couleurs lumineuses qui nous transportent d’autant plus. Coté scénario, les deux tomes sont assez surprenant et si le premier m’a rapidement conquis, je suis plus sceptique sur les 90% de premières pages du 2ème album. Le scénario du tome 1 n’est pas étranger au succès de cette série. Un brin mystérieux, il est surtout lyrique, poétique, nous plongeons au cœur de l’enfance, quand tous les rêves sont permis, dans l’innocence. Cet album au faux rythme se lit sans que l’on ne relève la tête. C’est prenant, c’est parfaitement découpé, c’est parfaitement conté. La fin, rude, tranche avec l’ensemble de l’album et permet d’arracher à tout lecteur une once de culpabilité, permet de faire vibrer la corde de la tristesse et si l’on ne verse pas une larme, ne me dites pas que l’émotion ne vous a pas envahi. Un tome 2 surprenant ! Après un tome 1 bâti dans l’innocence et la tendresse de la jeunesse, nous voici propulsé sans mise en garde 20 ans plus tard ! Alors, forcément, les protagonistes n’ont plus le même charme, ni ces sourires et ces bouilles craquantes. On se retrouve même plongé dans un univers urbain foisonnant alors que le tome 1 nous baigne de bout en bout dans la tranquillité des bords de mer du sud de l’Italie. J’ai mis quelques temps à me réadapter, à comprendre et à accepter. Surtout que le début est un peu long à mon goût n’ayant plus ni la saveur dépouillée ni la fraicheur des enfants. De ce fait aussi, j’ai trouvé les 4/5ème de l’album beaucoup plus convenus, plus conventionnels. Seule la fin, à partir du moment où le carnet est trouvé et toute l’histoire est expliquée devient à nouveau intéressante. Surtout, les dernières pages reprennent le dessus et redressent le niveau en quelques cases. Une fin à nouveau imprévue, à nouveau grandiose, à nouveau belle et poignante. La série y gagne alors sa grandeur et justifie sa renommée. Une très belle série finalement.

25/11/2009 (modifier)
Par GiZeus
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Quête de l'Oiseau du Temps
La Quête de l'Oiseau du Temps

Bon allez, tabula rasa de mon précédent avis que j'estime ne pas être à la hauteur de cette magnifique série. Les paroles s'envolent et les écrits restent, peut-on entendre ici et là. Quoi qu'il en soit, mon avis ci-présent restera cette fois ci intact, à l'instar du sentiment que m'inspire cette magnifique épopée salvatrice. Mais que m'inspire donc cette série ? Eh bien pour commencer, je dirai que l'ambiance est tout bonnement exceptionnelle. On a vraiment l'impression de vivre une quête grandiose. Tout, à part éventuellement le dessin vieillissant, y contribue. Le ton est épique, mais également jalonné de passages comiques, les personnages charismatiques, hauts en couleurs. D'ailleurs, le duo Pélisse-Bragon a véritablement marqué l'Histoire de la Bande Dessinée. Tous deux possèdent en effet un caractère bien trempé, une psychologie savamment étudiée qui ne peut que les rendre attachants, même lors des relectures occasionnelles. Par extension, la compagnie formée par ces sauveurs restera inoubliable tellement la chaleur dégagée par cette troupe les rend si attirants. De même, l'univers d'Akbar jouit d'un bon background. Chaque région visitée est l'occasion d'étayer cet univers, de lui insuffler une âme. Durant cette quête, on aura ainsi le loisir de croiser différents indigènes, souvent ennemis d'ailleurs. L'histoire, il faut bien en parler un peu, est prenante. Ne brillant pas forcément par son originalité, l'histoire se distingue par ses autres atours évoqués ci-dessus, et également par un rythme soutenu. Mais surtout, la fin est peut-être la plus réussie qu'il m'ait été donné de voir. Originale, émouvante, parfaite, le choc est tel que l'on en ressort changé. Mais malgré tout, le constat n'est pas vraiment parfait. Je retiendrai quelques broutilles comme un découpage parfois hasardeux (je me suis quelques fois trompé dans le sens de lecture), même critique pour les phylactères, et surtout un dessin daté, point sur lequel il n'est pas besoin de revenir. Cependant, il serait dommage que ces défauts anecdotiques vous empêchent de découvrir la richesse de cette fabuleuse saga.

14/03/2009 (MAJ le 23/11/2009) (modifier)
Par Ems
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Signe de la Lune
Le Signe de la Lune

Si je ne mets pas un 5/5 sur cette BD, je n'en mettrai jamais !!!! J'ai adoré, impossible de décrocher malgré l'heure tardive, je n'ai pas eu d'autre choix que d'aller au bout. Le scénario est un conte maitrisé à la narration parfaite. Les éléments s'imbriquent naturellement. Il y a un côté universel dans cette histoire. La dernière fois que j'ai eu le même ressenti, c'était pour La Quête de l'Oiseau du Temps. Le dessin est exceptionnel également, Munuera est au sommet de son art. Chaque case se savoure, certains dessins pleine page sont sublimes. Ce duo d'auteurs se complète à merveille. Je ne trouve vraiment rien à redire à ce projet. Même l'éditeur apporte sa pierre à l'édifice en limitant le prix car 15,50 pour une BD cartonnée grand format avec une telle pagination, c'est plus qu'honnête. 20/20 sur toute la ligne, un énorme coup de coeur et un 5/5 amplement mérité.

23/11/2009 (modifier)
Par marine
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Fraise et Chocolat
Fraise et Chocolat

Je tiens à faire justice à ces deux petits albums absolument délicieux. Le premier m'est tombé sous la main lors de ma visite mensuelle à la Fnac de ma ville. Et franchement j'ai adoré, je l'ai dévorée en une heure hors du temps et de la réalité. Mais quelle à été ma surprise quand je le vois ici, classé comme Bd érotique!! Oo? Il faut reconnaitre que le sexe est largement évoqué dans cette relation amoureuse, mais n'est-ce pas simplement du réalisme ? Je n'y vois pas d'érotisme et encore moins de la pornographie... . Je trouve d'ailleurs que le dessin est tout à fait approprié et souligne la fraicheur du ton. Ainsi le récit ne tombe pas dans l'étalage de scène érotique. C'est avant tout une histoire d'amour contemporaine racontée avec la vision d'une jeune femme bien dans sa tête et son corps. Je la trouve beaucoup moins dégradante qu'une Cixi ou autre héroïne bien en "forme" de la Bd. Je m'y suis parfaitement identifié. Peut-être est-ce pour ça que j'ai tant aimé... Je le conseille à toute les femmes de 16 à 77 ans (Je préfère d'ailleurs cette vision de l'amour et du sexe, peut-être un peu crue ; que celles que l'on peut lire dans les magazines féminin et qui ne sont qu'un étalage d'idée préconçues, toutes faites, qui n'ont rien à voir avec la réalité) Je le conseille aussi aux hommes : il faut bien qu'ils nous connaissent un peu mieux...

23/11/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Peuple des endormis
Le Peuple des endormis

Décidément, j'aime ce que fait Tronchet ! Cette adaptation est absolument géniale quoique je ne connais pas le roman original. La force de l'œuvre est sans nul doute le Marquis de Dunan qui est l'un des personnages les plus charismatiques que je connaisse. J'adore son caractère et surtout sa folie. Il éclipse facilement le pauvre Jean qui n'est finalement qu'un spectateur dans une histoire qui le dépasse. Le dessin est merveilleux et retranscrit bien l'atmosphère étrange qui plane dans le récit. Les deux tomes sont captivants du début jusqu'à la fin.

23/11/2009 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Grand Pouvoir du Chninkel
Le Grand Pouvoir du Chninkel

J’ignore si on peut parler de bible pour un livre où la Bible est en toile de fond, mais il est certain que si je devais emmener dix BD sur une île, celle-ci serait à coup sûr du voyage… L’action se situe dans un monde imaginaire où cohabitent plusieurs races, à une époque indéterminée. Un monde cruel où règnent la guerre et l’esclavage, mais comprenant par ailleurs une part de merveilleux. Il s’agit d’un conte avec pour point d’appui une quête comprenant tous les ingrédients propre au genre, doté d’un humour savamment dosé, ce qui évite d’atténuer la force du récit. Les auteurs nous dévoilent le chaînon manquant expliquant comment un « péché originel » (la soif de pouvoir) a fait de notre Terre un endroit maudit et privé d’harmonie. Sur le plan de la forme, j’aime beaucoup le trait habile et prolifique de Rosinski, qui permet de s’attarder longuement sur chaque case où fourmillent nombre de détails. Quant au scénario de Van Hamme, il est parfait, comportant pas mal de rebondissements inattendus, avec un dénouement étonnant, à ceux qui ne l’auraient pas encore lu, je n’en dis pas plus… Très bien vu aussi le clin d’œil à « 2001 » au début et à la fin… Les personnages principaux enfin, très attachants… J’ai surtout adoré le côté anti-héros de J’on, qui se demande pourquoi le Dieu-Monolithe U’n lui a collé cette saleté de mission d’unifier les trois immortels pour ramener la paix dans le monde, alors que lui préférerait faire des câlins à sa dulcinée, avoir sa petite maison et cultiver son jardin peinard… La petite compagne de J’on est mignonne et sexy, quant à l’étrange créature Volga la devineresse, je pense qu’elle a dû susciter chez pas mal de lecteurs des rêves plus que torrides… Cette BD épique possède il me semble le potentiel pour réunir un public très varié, pouvant se lire à plusieurs niveaux. Non seulement elle saura combler les amateurs d’aventures, mais inciter par ailleurs à une réflexion philosophique en procédant à une relecture saisissante de la Bible, un peu comme si les auteurs avaient voulu dire : « on efface tout et on recommence ! » Et il est vrai qu’à force d’être si célèbre, la vraie « Bible » s’est banalisée, et au fil des siècles, les différentes interprétations ont donné lieu à une multitude d’églises parfois ennemies qui ne savent même plus pourquoi elles le sont… à l’encontre total de l’effet recherché ! L’autre force de cette histoire est qu’elle pourra toucher autant les croyants que les athées en expliquant pourquoi Dieu a déserté le monde terrestre et que la solution pour éviter l’apocalypse est entre nos seules mains… Tout aussi fascinant est le lien fait entre un monde purement fictif situé dans le passé et le nôtre… De la science-fiction à l’envers en quelque sorte; qui se rapproche ainsi de l’« heroic fantasy ». Le constat est certes pessimiste, mais le but est peut-être de nous sortir de notre torpeur face aux menaces présentes et à venir. A la manière du Seigneur des anneaux, cette histoire ne fait que prôner un réenchantement du monde, qui plus que jamais en a grand besoin…

22/11/2009 (modifier)
Par Hesperide
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Kenshin le Vagabond
Kenshin le Vagabond

Kenshin se distingue sur bien des points des shonen mangas traditionnels. Tout d'abord, le héros a presque 30 ans (même s'il semble, physiquement, en avoir 22). C'est un homme fait, pas un adolescent en construction. Il arrive avec un passé chargé d'engagements politiques et de drames humains d'un réalisme inhabituels dans des séries pour adolescents. Ensuite, l'époque à laquelle se déroule l'histoire, l'Ere Meiji, correspond aux débuts du japon moderne et implique d'aborder de nombreux thèmes historiques et sociaux avec lesquels l'auteur prend parfois quelques libertés mais dont il respecte le contexte et les mentalités. Enfin, ses opposants sont également des adultes rescapés d'une époque politiquement troublée et on a plus l'impression d'assister à des confrontations d'idéaux qu'à des luttes entre bien et mal. Tout ceci, auquel s'ajoute les sentiments (traités de manière trop pudique, cependant) entre Kenshin et Kaoru, donne une oeuvre certes destinée aux adolescents mais psychologiquement assez fouillée, avec des enjeux humains très prenants, même pour un public adulte. A un moment, cependant, l'auteur verse un peu plus dans le shonen traditionnel, avec série d'ennemis à abattre et combats surhumains. Je suis un peu moins cliente de cette partie qui traîne un peu en longueur, même si Watsuki parvient à la traiter avec une certaine maturité. Les dessins, eux, sont sublimes dès les premières planches. La mise en scène des combats est réalisée avec brio, la clarté de l'action est stupéfiante. Ceci s'avère d'autant plus impressionnant qu'il s'agit de la première série d'un auteur d'une vingtaine d'années. Le mélange de ses influences américaines et japonaises est particulièrement bien digéré et donne lieu à un style personnel à nul autre pareil. Bref, loin de moi l'idée de faire passer cette série d'action pour un récit psychologico-romantique teinté d'analyse politique mais il faut bien reconnaître que Kenshin est, avec ses thématiques humanistes, ses personnages intelligents et charismatiques et son message généreux, une série à part dans l'univers du shonen, et une des rares qui parvient à me prendre encore aux tripes malgré mon adolescence relativement lointaine. Une bonne surprise, et un coup de coeur.

23/02/2003 (MAJ le 22/11/2009) (modifier)