Les derniers avis (9362 avis)

Par le poulpe
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sutures
Sutures

C'est d'abord l'histoire d'une rencontre entre un lecteur et son libraire : avec le temps, la confrontation des avis/critiques conduit à la confiance puis les conseils de lecture deviennent de plus en plus pertinents... Préambule inutile me direz-vous ? Plus que nécessaire rebondirai-je pour la survie des libraires indépendants et passionnés qui réussissent à susciter la curiosité de leurs clients tout en défendant les quelques œuvres de qualité parmi les sorties médiocres de ce premier semestre (ou celui de l'année dernière) ! Pour en venir à "Sutures", il s'agit d'une autobiographie graphique d'un illustrateur réputé du New Yorker (www.newyorker.com)... Thérapeutique douloureuse et salvatrice, elle est avant tout le témoignage d'une époque et d'un milieu comme pouvait l'être Blankets - Manteau de neige (C.Thompson) ou Amères saisons (E.Schréder) dans d'autres registres... La base : une famille américaine puritaine type de la "middle class" dans les années 50. Papa médecin-radiologue peu présent pour sa famille, Maman sans conviction met un couvercle sur ses frustrations (Desperate Housewives avant l'heure) et leurs 2 garçons (on oubliera volontiers le personnage sadique de la grand-mère qui donne un ton moins réaliste au paysage). Le synopsis : David est le dernier né dans une famille qui partage/échange peu. Mutique par résonance, il se réfugie dans le dessin et développe une santé fragile avec des problèmes récurrents de sinus. Son père lui prescrit des séances intensives de rayons X pour le soigner tandis que sa mère s'inquiète du coût des soins... Quelques années plus tard, un kyste apparaît dans le cou de David. Kyste qui se révèle être une tumeur cancéreuse au moment de l'opération (bref, non découvert par le père malgré les avertissements de son entourage). David y perd sa glande thyroïde et une corde vocale (sa voix pendant quelques temps). Des frustrations (que l'enrichissement matériel n'arrivera pas à éteindre), de la maladie et de la culpabilité autour de cet épisode naitront le mensonge, la révolte, puis l'introspection... Un récit qui sonne juste, illustré de façon originale (mise en page proche des BD de W.Eisner) et récompensé par The National Book Award

11/05/2010 (modifier)
Couverture de la série Malet
Malet

Attention Talent ! Je n'ai découvert cet auteur que récemment à la lecture d'Immergés et ce Mallet vient confirmer mon avis : Juncker est un surdoué de la BD. En fait il en fallait du talent pour raconter cette histoire vraie que personne ne croit d'un Mallet qui s'invente une histoire fausse que tout le monde a cru. Ici, la démonstration est absolument magistrale tant sur le fond (la mécanique du coup d'état est très intéressante)... que sur la forme : on sent une facilité dans le dessin, mais aussi dans la narration, la mise en page... et même dans l'écrit. Il suffit d'ouvrir une page au hasard pour se rendre compte de la qualité de l'ensemble, et on peut se taper toute la BD sans jamais perdre cette impression. C'est vraiment étonnant, et plutôt rare. En fait la BD est épaisse mais le tout passe à une vitesse folle. Il y a une telle verve, un tel engagement qu'on est propulsé dans cette douce folie. Le tempo est soutenu et jamais ça ne s'essouffle, et pourtant Mallet pousse franchement le bouchon. On jubile ! Et si on prend la peine de s'arrêter 2 secondes, d'y regarder de plus près, on s'aperçoit que les mises en pages sont d'un équilibre académique : composition, découpages, proportions, rappels, symétries, négatifs. Certaines sont de véritables tableaux. Quant au trait, il est d'une justesse folle : mi graphique, mi comique. Je reconnais qu'il est parfois inégal mais cela m'a permis d'en profiter encore un peu plus. Comme si parfois on nous offrait un making-of, un draft, un story board. En fait ce n'est jamais gênant, car il est capable de convaincre avec peu. Coup de coeur, car j'ai pris une leçon de BD.

11/05/2010 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Autre Monde
L'Autre Monde

Si vous avez gardé une âme d’enfant et que vous adorez vous plonger dans des contes merveilleux un peu désuets, issus des rêves de Jules Verne et de Lewis Caroll, et loin de la haute-technologie envahissante de notre époque, JE VOUS RECOMMANDE CHAUDEMENT ce petit moment de douceur et de poésie, servi par le graphisme superbe et douillet de Florence Magnin et l’excellent scénario de Rodolphe. Ici, aucune violence, aucune agressivité, à un point que ça en deviendrait presque mièvre… et pourtant, on se laisse prendre au jeu, tant l’histoire vous transporte malgré vous dans une dimension rarement explorée dans la BD, où le familier côtoie le bizarre… Et d’ailleurs, cet « Autre monde » ne serait-il pas le versant idyllique du nôtre, si tant est que les mondes parallèles existent ? Ces plis dans le ciel ne seraient-ils pas ceux provoqués par notre course folle à l’industrie, la technologie et l’argent ? Des plis que nous refusons de voir, aveuglés par notre propre arrogance, obsédés par notre soif du toujours plus vite et du toujours plus haut, mais incapables d’admirer la beauté de notre Terre. Trop méconnu à mon goût, ce magnifique ouvrage où il fait bon se blottir mérite largement de figurer au panthéon des grands classiques de la BD.

11/05/2010 (modifier)
Par revol
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Vaginocrates
Les Vaginocrates

Les Vaginocrates, une BD vraiment pas comme les autres. L'auteur Serge Ferrand a reçu le prix du meilleur dessin comique à Montréal pour cette BD. Cette BD explore très bien la problématique des divorces et la toute puissance des mères devant les tribunaux. Les pères divorcés ne sont pas jugés dignes de pouvoir élever leurs enfants par les juges qui s'appuient notamment sur les fausses informations délivrées par les féministes. J'ai beaucoup ri en lisant les Vaginocrates et il est vrai que les féministes acharnées sont décrites de façon féroce. Les femmes et les mères "normales" (c'est à dire aimant leurs enfants et les hommes) feront bien la différence et ne se reconnaîtront pas dans cette BD qui commence à dater mais qui est toujours d'actualité. Je recommande chaudement cette BD, rire garanti.

10/05/2010 (modifier)
Par Loulou
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Cycle de Cyann
Le Cycle de Cyann

Je viens de relire la série complète (jusqu'au tome 4 à ce jour). Le rythme est soutenu et les révélations sont habilement distillées. Une série intelligente qui s'adresse au lecteur attentif. Les quatre tomes sont différents, ce qui laisse augurer d'un final en apothéose. Bien sûr qu'il faut lire et acheter cette série ! Les filles y sont mignonnes, et les différents rapports entre les protagonistes sont autrement plus vraisemblables que dans les mondes de Léo où l'on couche à tout va pour un oui pour un non. Bref, pour ceux qui hésitent, on tient là un très gros morceau de pure SF avec du voyage dans l'espace et dans le temps. Lecture obligatoire !!

09/05/2010 (modifier)
Par Sebper
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Journal intime d'un lémurien
Journal intime d'un lémurien

Qu'on soit ou pas un lecteur du blog de Fabrice tarrin, ce "Journal intime d'un lémurien" est un petit moment de bonheur. Plus que les histoires qui sont racontées dans ce recueil, ce sont les dialogues et les mises en situations qui font tout le charme de cet album. En effet, Fabrice Tarrin dans cet auto-biographie nous parle finalement moins de sa vie que du caractère extrême de certaines de ses connaissances. Fred Neidhart, autre auteur de bd et ami de Fabrice, est ainsi très présent dans ce livre ; mais aussi Cyril, ami de longue date de l'auteur atteint de schizophrénie, autour duquel le livre tourne en partie. Fabrice y croise aussi ses lecteurs, et toute une pléïade de personnages délirants mais tellement réalistes, malgré leur représentation animalière. Les dialogues sont souvent farfelus à l'extrême, au point qu'on se demande parfois si tout est vraiment vrai, mais Fabrice insiste tellement sur le fait que ce qui est raconté ici est 100% véridique qu'on ne peut pas se permettre de douter plus longtemps... Personnellement, je me suis régalé à la lecture de ces pages, d'abord sur le blog puis dans l'album. Certains reprochent qu'il y a peu d'inédits par rapport à la prépublication sur internet... Je trouve moi qu'il est bien plus agréable de tenir un livre entre les mains. Et de toutes façons les quelques petits inédits valent à eux seuls de se procurer ce très bon livre.

09/05/2010 (modifier)
Par AqME
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Bone
Bone

Bone est une série que je voulais lire depuis longtemps. Je me suis alors mis à les acheter dans le format delcourt couleur et je pense que c'est une vrai réussite ! Tout d'abord, je vais parler des graphismes. Les cousins Bone sont très attachants, malgré le peu de détails, le dessinateur arrive à leur donner des expressions très nettes, que ce soit au niveau du visage ou au niveau des gestes et attitudes. C'est vraiment un coup de maître car ce n'est pas évident de faire bouger ses personnages et à chaque vignette on voit le mouvement voulu ou l'expression souhaitée rien qu'en regardant les sourcils ou la forme des yeux. De ce fait, on se prend très vite d'affection pour les cousins Bone. Fone Bone est le médiateur du groupe et le véritable héros et fait drôlement penser à Frodon du Seigneur des Anneaux. Smiley Bone est un peu l'idiot du village mais il reste très attachant par ses mimiques et son dévouement pour ses cousins. Quant à Phoney Bone, il a vraiment des allures de Picsou avec son côté radin, égoïste et vénal. J'en arrive à un autre coup de maître de la part de l'auteur, c'est le mélange qu'il réussit à faire. On se retrouve dans un melting pot de Disney avec les cousins qui font penser à Mickey, Dingo et Picsou, du Seigneur des Anneaux avec son lot de créatures imaginaires, de magie et de quête fantastique et des Monty Pythons avec le côté burlesque et hilarant de la BD. On pourrait croire que ce mélange est impossible à faire sans avoir du n'importe quoi, mais le tout est très structuré et vraiment impeccablement réalisé. Ce qui est intéressant aussi, ce sont les dialogues et les retournements de situation qui sont inattendus et vraiment bien foutus. Chaque case est centrée sur un dialogue ou une opposition entre deux personnages et rares sont les vignettes où l'on voit plus de deux personnages. Mais c'est vraiment poilant et on ne ressent pas le besoin d'avoir des décors sublimes ou encore des dessins qui en mettent plein la vue. Ici, juste les expressions faciales et les dialogues se suffisent à eux même et on se régale de lire et de voir les têtes des personnages. Enfin, je dirai que Bone démarre tranquillement avec une présentation des personnages de façon très poétique, attachante dans un monde idyllique et foisonnant de bestioles pour se diriger petit à petit vers une épopée dantesque où nos héros deviennent des héros malgré eux. En bref, une série vraiment géniale que je conseille fortement !

09/05/2010 (modifier)
Par Sierra
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Rona
Rona

Une des premières série de BD que j'ai eu l'occasion de lire... Les + : -Humour très présent et efficace -Des personnages atypiques -Un style de dessin sympa Seul point négatif, la quasi impossibilité de se procurer les BDs...

08/05/2010 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Quai d'Orsay
Quai d'Orsay

Tiens, Christophe Blain change encore de registre puisqu’après le western (« Gus ») et l’aventure maritime (« Isaac le pirate »), il nous présente une bd sur la politique en association avec Abel Lanzac au scénario ! Alors, ça donne quoi comme série ! Ma foi, c’est pas mal du tout ! Dans « Quai d’Orsay », le lecteur est invité à suivre Arthur Vlaminck. Ce jeune homme est embauché au quai d’Orsay pour servir de scribe ou plus précisément dans le langage populaire de « nègre » au ministre des affaires étrangères Alexandre Taillard de Worms. En gros, Arthur Vlaminck doit lui écrire tous ses textes oraux que le ministre devra prononcer devant les autres personnalités étrangères ! Je vous laisse imaginer un peu la galère de ce nouvel employé qui doit user de diplomatie pour rédiger un discours qui plait aussi bien à Alexandre Taillard de Worms, aux membres de l’Etat et des autres pays ! Après quelques pages, il est facile de deviner que le personnage d’Alexandre Taillard de Worms est pratiquement le sosie de Dominique de Villepin. J’ai vraiment adoré les dialogues de cette bd : il faut dire aussi que le scénariste, Abel Lanzac, fut conseiller dans un ministère et que par conséquent, il connaît bien ce milieu ! Ainsi, l’album est truffé de discours à consonance tellement philosophique (voire pratiquement dénuée de sens) de la part du ministre que je me suis demandé s’il ne se foutait pas carrément de la gueule du jeune Arthur Vlaminck ! A la longue, ce dernier qui arrive dans le ministère avec la fougue si caractéristique de la jeunesse et cette envie de bien faire va peu à peu se blaser et être déboussolé par les changements d’humeur de son supérieur ! Le résultat donne des scènes irrésistiblement cocasses, je me suis par moments plié en deux de rires devant tant de conneries dans le comportement des gens de ce milieu et les discours farfelus d’Alexandre Taillard de Worms ! L’album est décomposé en plusieurs chapitres à la pagination inégale, ma préférée est celle où le ministre fait référence à un livre philosophique pour demander à Arthur Vlaminck de rédiger un texte oral : un vrai régal d’ironie et de drôlerie ! Que dire du graphisme de Christophe Blain ? Par rapport à « Gus », il n’y a pas photo ! Je le préfère comme ça avec un trait fin et des décors qui me semblent plus fouillés ! Et puis, ce qui fait la grande force de ce dessinateur, c’est l’excellence de sa narration : impossible de décrocher du récit avant le dénouement ! Pas d’incompréhension de lecture : une vraie merveille narrative (cet auteur rivalise avec Hergé !) ! J’y ai apprécié les expressions que Christophe Blain donne à ses personnages sans que ça tombe dans les travers du dessin humoristique (ici sont bannies les expressions et les attitudes très exagérées) et le fait qu’ils soient facilement identifiables au premier coup d’œil. Vraiment, je vous recommande chaudement la lecture de « Quai d’Orsay » : vous y passerez certainement un bon moment en compagnie du jeune Arthur Vlaminck et de son supérieur ! J’ai apprécié hautement les dialogues d’un autre monde des politiciens qui peuplent cette bd et la narration –à mon avis- quasi parfaite de Christophe Blain. Bref, laissez tomber un peu les séries d’action, d’aventure, historiques, etc… qui envahissent les étals des libraires et laissez-vous tenter par « Quai d’Orsay », une série drôle et originale qui se passe dans le monde politique : vous risquez d’en garder un bon souvenir de lecture !

07/05/2010 (modifier)
Par CINEPHILE
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Superman - Red Son
Superman - Red Son

Cette BD est superbe. Alors certes il y a des passages survolés, on aurait voulu qu'ils soient approfondis, c'est un peu trop court en fait. Mais franchement ça vaut vraiment le coup. Superman est un personnage, le gentil quasi-invincible qui va tous nous sauver, personnellement je n'accroche pas trop. Pourtant là, justement, c'est très bien exploité puisque sa gentillesses, ses bonnes intentions, sa volonté de bien faire vont le conduire à prendre la tête de l'URSS après la mort de Staline, et à créer un systéme totalitaire certes pacifique mais encore pire que celui mis en place par son prédécesseur. Superman dictateur, un véritable Big Brother, c'est grandiose. Pour autant on ne tombe pas dans le manichéisme. Les États-Unis ne sont pas épargnés non plus. Leur acharnement à supprimer Superman, manquant de mener le monde à sa perte, et les mène aussi au bord de la catastrophe. La BD propose aussi une autre interprétation des origines de Superman, vraiment originale mais je vous laisse lire.

07/05/2010 (modifier)