Une jolie bande dessinée pour enfants, qui la lisent et la relisent avec plaisir.
L'histoire n'est pas d'une originalité folle : le printemps a disparu, la neige tombe à gros flocons un 21 mars. Il faut retrouver le printemps !
Mais le rythme est soutenu, les personnages amusants, notamment le gaffeur et bavard M. Eclair ou le flemmard et gourmand Kaki. Les moments de rire et de peur sont bien dosés pour un public enfantin.
Je discerne au moins trois influences dans l'univers créé par Katherine et Florian Ferrier : Moumine le Troll, de Tov Jansson, les dessins animés de Miyazaki et la terre du Milieu de Tolkien. Il sort de ce mélange un univers original et attachant servi par un dessin coloré au trait vif.
Dernier détail qui fait plaisir : le héros est une héroïne. Elle n'attend pas de chevalier sauveur ou de prince charmant. Elle mène simplement sa barque avec perséverance et humour. C'est rare ! En général, les personnages actifs qui ne se placent pas dans une relation de séduction sont à 99% des garçons, surtout dans les histoires pour enfants...
Un album découvert grâce aux libraires du musée de la BD d'Angoulême, véritable caverne d'Ali Baba dont je recommande la visite !
Carla, jeune américaine en conflit avec son identité de métis mexico-étasunienne, part s'installer à Mexico sans parler un mot d'espagnol.
Honteuse de ses origines gringo au Mexique, après avoir été honteuse de ses origines mexicaines à Chicago, elle se sépare de son petit ami étasunien, trop "expat" et trop friqué à son goût, et s'accroche à une bande de copains mexicains qui lui paraissent capables de la faire pénetrer dans les cercles de la véritable mexicanité : Memo, un intellectuel révolutionnaire glandeur et dragueur, Oscar, un rêveur à gueule d'ange qui s'imagine DJ aux Etats-Unis et Ricardo, une petite frappe qui deale de l'herbe.
A force de se couper de tous ses amis trop "intégrés", fascinée par le discours extrémiste de Memo, Carla va peu à peu perdre pied et se mettre en danger.
La constance de Carla à faire systématiquement les mauvais choix paraît parfois un peu forcée, même si la psychologie des personnages est crédible et bien fouillée. Carla semble au fond ne pas être capable de s'aimer. Malade de ses origines, elle croit pouvoir retrouver une sorte de pureté morale en faisant aveuglément sien le discours extreme-gauchiste de Memo, d'autant plus intransigeant avec elle qu'il n'a pas su la mettre dans son lit...
Le contenu politique du discours de Memo, puis de ses actes, a le mérite de faire réfléchir sur la relation de domination qui lie les Etats-Unis et le Mexique et sur la situation des pays du tiers-monde. Mais l'histoire est d'abord celle d'un itinéraire intérieur. La réflexion socio-politique reste en arrière-plan et ne l'emporte pas sur les personnages.
Jessica Abel nous fait en même temps plonger dans la vie quotidienne de Mexico, entre fêtes de la jet-set, marchés interlopes, cérémonies familiales ou sorties à la montagne... On est loin des clichés d'un Mexique folklorique à l'ancienne, en sandales et sombrero.
Précis et lisible bien qu'un peu chargé, dans des pages au format A5, le dessin se lit facilement et s'adapte bien à l'histoire. Le noir et blanc est un peu dommage pour un récit qui a pour cadre la ville si colorée de Mexico. Mais n'oublions pas que Jessica Abel a écrit et dessiné l'ensemble seule !
Bref, j'hésite pour cet album entre 3 et 4. 4 donc pour l'instant, pour la qualité des personnages, la richesse du dessin et le crescendo réussi de l'histoire. Même si le livre m'a paru un chouia long et, encore une fois, manquant d'espace et de couleurs.
Superbe one shot tout en nuances sur le fond et la forme.
Et dire qu'il s'agit d'une première BD pour Julie Maroh !!!
Le scénario est cohérent et bien structuré. Tout coule de source, les évènements s'enchaînent avec une fluidité. La lecture en profite, c'est prenant et passionnant.
Les sujets abordés ne sont pas les plus simples à traiter. Le principal est avant tout l'homosexualité au travers d'un couple formé par une jeune lycéenne et une étudiante aux beaux arts.
Les idées sont traitées avec beaucoup de sensibilité et sans retenue. On sent la patte d'une femme dans cette narration douce et rythmée.
La mise en image n'est pas en reste, elle est tout simplement sublime, avec une mention spéciale pour les pages noir et blanc avec des touches de bleu (pages largement majoritaires et non représentées dans la galerie).
Tout n'est pas parfait mais j'ai adoré cette BD.
Au niveau reproche, je n'ai trouvé à redire que sur deux points : la couverture souple façon Vents d'Ouest n'est pas ce qu'il se fait de mieux, et une petite baisse de qualité dans le dessin sur la fin.
Au final, j'attribue la note maximum et un énorme coup de coeur.
Il s'agit d'un pur roman graphique, le ressenti est donc personnel et subjectif.
Des BD comme ça, j'en redemande tous les jours !!!
Hé be voilà! J'ai beaucoup aimé le premier, j'attendais le 2e et je ne suis pas déçue !
Franchement, combien de bd parlent à la fois à la geek, la fleur bleue et la castagneuse en vous ?
Celui-là relève le défi haut la main :)
Les auteurs jouent habilement sur les clichés de shojo, et les détournent subtilement à leur sauce ; car ne vous y laissez pas prendre, c'est bien de détournement dont il s'agit, le 2e tome me l'a confirmé et le 3e sera j'espère toujours plus dans la relecture :)
Le style graphique est sympa, le découpage très bon, les couleurs acidulées m'ont bien plu aussi :)
Quand à la trame, je ne comprends pas vraiment les commentaires laissés jusqu'ici (c'est pour ça que je poste d'ailleurs) parce que le pastiche me semble à moi évident...
Les private joke de geek qui émaillent l'album m'ont bien plu aussi, si ça ne vous parle pas, remettez vous au niveau ! Un vrai geek ne se contente pas de jouer à Warcraft ;)
(mention spéciale à Mary Sue, il fallait y penser : faire du concept bien connu un vrai personnage)
J'ai beau être une habituée des shôjos, j'avoue ne pas prédire comment la vie amoureuse de Mathilde va s'épanouir ! La suite la suite, je veux savoir si la geekette trouvera l'amour !
Alors, "Le seigneur d'ombre" est tout simplement pour moi, une bible graphique, colorée sombre et puissante, c'est vraiment ce qui m'a frappé, certes le scénario n'est pas le plus incroyables de tous les temps, mais je pense que ce n'était pas le but premier.
A chaque page c'est tout simplement jouissif, et cela n'a rien à voir avec "Le seigneur des anneaux''. même ci cela s'inspire au niveaux des personnages, et encore, car par exemple pour le coté magique et les elfes, ça n'a rien a voir avec tolkien.
Et puis cette noirceur intense, presque étouffante, nous explose au visage. C'est incroyable,
J'ai acheté les 4 tomes, et je en ai lu que deux jusqu'a aujourdhui, parceque je veux conserver la surprise intacte, le plus longtemp possible. Impressionant visuellement, pour moi on se rapproche de l'absolu de la bande déssiné au niveau réalisme.
Si vous aimez l'art, les couleurs, et la fantasy, achetez "Le seigneur d'ombre" : une véritable bible noire extraordinaire.
C'est au-delà de la bande déssinée !
Avec la première histoire, le ton est donné.
La bêtise humaine sous toutes ses formes prend place dans chaque mini-récit.
Les scenarii sont futiles mais croquent avec une rare finesse les aberrations de la vie de tous les jours et apportent une réflexion devenue souvent inexistante.
Chabouté a réussi à faire passer beaucoup de sentiments avec peu de choses. Il a un sens inné de la narration et un sens de l'observation habilement mis à contribution pour réaliser ses BD.
Le dessin noir et blanc est toujours aussi beau et puissant. Ici, pas de demi-teintes, c'est tout ou rien comme dans les histoires frôlant l'absurde et pourtant si réelles.
Quel intérêt ont ces petites histoires ? Elles sont tout simplement l'essence même des romans graphiques, empreintes d'empathie elles amènent le lecteur à réagir.
Malgré le côté acidulé des récits j'ai parfois souri, mais en général, j'ai surtout ressenti de la honte, de la colère ou de l'incrédulité.
"Fables amères de tout petits riens" m'a fait réagir ce qui démontre ses qualités importantes, indépendantes de la courte longueur des récits.
Chabouté s'est essayé à un nouvel exercice avec succès et démontre qu'il fait parti des auteurs immanquables du 9ème art.
Le genre du mort-vivant est un genre qui depuis quelques temps revient à la mode. On peut le voir au travers différents supports comme le cinéma, la littérature et forcément la bande dessinée. Malgré tout, le genre a du mal à se renouveler et les perles sont rares. Coté cinéma, on a eu, pour le meilleur, ''Shaun of the dead'', ''L'armée des morts", la série des "28 jours et semaines plus tard" et plus récemment "Bienvenue à Zombieland", mais pour le pire, les titres sont à foison comme "Zombies strippers", "Zombie honeymoon", ou encore "La cité des morts". Niveau B.D, ce qui nous intéresse, on a droit à du pas terrible comme "Loving Dead (Fragile)", à du rigolo comme "Marvel zombies" tome 2 et à du très bon comme ''Zombie" avec Simon Garth.
Ici, avec Zombies des éditions Soleil, on a droit, pour ma part, à du très bon.
Parlons tout d'abord du scénario. Il est très classique avec une trame basique que l'on retrouve dans tous les films de zombie depuis Romero. En, gros, on a des zombies partout, une pincée de survivants qui se regroupent dans un endroit (centre commercial, immeuble, zone de regroupement), ici des bateaux, et ils essayent de survivre comme ils peuvent en communauté. Jusque là, pas de surprise, c'est classique. Mais dans ce premier tome, on a déjà dès la planche 5 un retournement de situation relativement bien foutu. Puis, bien entendu, on nous laisse sur un pur cliffhanger de fin en attendant un tome 2 qui s'annonce énorme.
Au niveau du dessin, on a droit à des illustrations magnifiques. Cholet nous sert des images dynamiques, pas avares en tripailles avec des visages remplis d'expressions. On s'attache beaucoup au héros qui ressemble à monsieur tout le monde mais qui cache un terrible secret. On s'attache aussi beaucoup au petit garçon et à la relation qu'il entretient avec le héros. Une putain de relation qui virera au drame et qui laissera le lecteur pantois. Les zombies sont relativement bien faits et bien variés, et les couleurs donnent un aspect de désespoir qui sied parfaitement au scénario et à l'ambiance. Les tons gris, oranges fonctionnent à merveille.
Au final, on obtient un scénario classique mais bourré de bonnes idées, avec plein de rebondissements et des personnages attachants. Vivement la suite pour cette série qui s'annonce énorme.
En lisant certains commentaires, je me dis que l’on ne voit pas les mêmes choses où que l’on ne vit pas dans le même monde tant il y a de la foi dans la nature humaine en disant que tout est un peut too much dans cette série…
Pourtant, même dans notre France super policée, des faits divers m’interpellent :
Un homme tabassé à mort après un match de foot.
Un homme tabassé à mort après un petit accrochage en voiture.
Un homme tabassé un soir d’été sur la plage et sa femme violée devant lui pour n’avoir pas eu de clopes sur lui.
Et j’en passe et des meilleurs… Vous vous rendez compte de cette violence ? Pour moi qui vis dans ma campagne cela me parait dingue, mais pour ceux qui vivent dans les cités chaudes, peut être pas tant que ça ?
A 2 heures d’avion, au Kosovo, dans un mode de vie proche du nôtre, ils ont connu l’épuration ethnique, au Rwanda n’en parlons pas, etc… Pour ceux qui ont vu des images, c’est quand même tuer son voisin à la machette droit dans les yeux parce qu’il n’est pas dans le bon camp… On a égorgé des hommes dans des stades de foot à l’ère des talibans pour présomption de cocufiage…
Quand on y réfléchi, on se demande comment des gens qui vivent ensemble tout d’un coup bascule dans cette logique de mort et de survie. Je me sens loin de cette violence, incapable de lever la main sur quelqu’un mais qu’en serait-il dans un climat de guerre ou de chaos extrême ?
C’est ça que pose comme question Walking Dead. Ce n’est pas qu’un comics sur les morts vivants, d’ailleurs dans le tome 11, on ne les voit presque pas, mais une vision de la descente aux enfers dans la haine et la violence de gens « normaux » confrontés à la décadence des hommes en guerre pour leur survie.
D’un point de vu psychologique, si on regarde bien l’évolution des personnages, je trouve que l’on n’est pas dans la caricature, mais que c’est plutôt bien décrit et je pense que face à une telle violence, n’importe qui tournerait barge ou finirait par devenir aussi violent.
Bref, achetez cette série en connaissance de cause : c’est trash, non pas à cause des zombies, mais à cause de ce miroir que nous renvoie cette série, reflet qui nous dérange tant il est noir et inquiétant…
Un scénario qui rappelle la Balade au bout du monde ou les aventures de Philémon par Fred, un monde de fantasy qui ressemble beaucoup à ce que Loisel a pu faire auparavant.
Mais au delà des ressemblances, l'album se singularise par la qualité des personnages, loin d'être aussi caricaturaux et lisses qu'on pourrait l'attendre dans une série de ce genre. Le personnage de Pauline, l'héroïne, surtout, est très réussi. Pour une fois, une BD nous offre un personnage féminin complexe et loin de toute caricature, mignonne sans être une Barbie, râleuse, intello, bavarde... On partage sans peine son incrédulité d'étudiante parisienne rationnelle, faisant connaissance avec des bretons amateurs de grimoires qui lui assurent qu'ils se baladent régulièrement dans un monde parallèle. On croit à son effaremment lorsqu'elle s'y retrouve elle-même soudain.
Petit complément après la lecture du tome 2 : à l'entame de cette suite, c'est d'abord la surprise. On quitte en quelques pages le décor onirique et écologique du monde parallèle découvert au tome 1, qui faisait penser à la planète d'Avatar, pour un retour très douloureux à la réalité.
Le temps s'écoulant différemmment dans les deux mondes, plusieurs années ont passé en France pendant les quelques jours d'escapade des deux héros dans le monde parallèle.
Erwan, l'apprenti alchimiste qu'on suit désormais seul, à la recherche de Pauline, revenue avant lui, découvre une France de 2011 en déclin accélérée pour cause de réchauffement climatique et de crise économique mondiale.
Le contraste est sans doute voulu, mais on tombe du même coup dans le cliché : les bons primitifs magiciens et respectueux de la nature du monde parallèle, contre les méchants humains qui n'ont que ce qu'ils méritent à force de détruire la planète. On n'est pas loin du manichéisme naïf d'Olivier Rameau. Sans compter que l'effondrement fulgurant de l'économie française paraît tout de même un tantinet exagéré : des milliers de chômeurs campent désormais en pleine rue et il n'y a plus que Mc Do, devenu le nec plus ultra de la cuisine française, qui embauche encore. Un peu gros, tout de même.
Reste l'histoire, un peu frustrante à force d'être répétitive et de ne pas aboutir : Erwan piste Pauline d'une adresse à l'autre, arrivant toujours trop tard, ramassant des bribes d'information sur l'étrange grossesse de Pauline (un clin d'oeil à Betelgeuse, la suite d'Aldébaran ?). A la fin du tome, ni lui ni nous ne sommes beaucoup plus avancés.
J'attends le tome 3 pour me faire une opinion définitive. S'il repart fort et parvient à m'étonner, je remonterai la note. J'espère qu'il ne terminera pas en eau de boudin pour tenter de renouer les fils d'une histoire qui a peut-être un peu trop promis...
Ils sont six habitants d'un immeuble de Lille : un couple d'étudiants amoureux, deux quinqua, une mère célibataire et son petit Rémi. Vanyda raconte leur quotidien par petites touches, en saynètes de quelques pages, présentées comme autant de micro-actes d'un théâtre du dérisoire.
Il ne se passe rien de notable, sinon un accouchement qui démarre dans l'escalier, des désirs d'adultère, une porte qui se referme avec les clés à l'intérieur... Mais on dévore ce livre dessiné comme un manga sans même voir passer les pages.
Malgré son jeune âge, Vanyda a su rendre vrais et attachants ses personnages par quelques détails simples, un geste, un mot, un regard qui sonne vrai. Cette jeune dessinatrice qui s'est d'abord publiée à compte d'auteur a un vrai talent à raconter les histoires. Bravo !
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Hôtel étrange
Une jolie bande dessinée pour enfants, qui la lisent et la relisent avec plaisir. L'histoire n'est pas d'une originalité folle : le printemps a disparu, la neige tombe à gros flocons un 21 mars. Il faut retrouver le printemps ! Mais le rythme est soutenu, les personnages amusants, notamment le gaffeur et bavard M. Eclair ou le flemmard et gourmand Kaki. Les moments de rire et de peur sont bien dosés pour un public enfantin. Je discerne au moins trois influences dans l'univers créé par Katherine et Florian Ferrier : Moumine le Troll, de Tov Jansson, les dessins animés de Miyazaki et la terre du Milieu de Tolkien. Il sort de ce mélange un univers original et attachant servi par un dessin coloré au trait vif. Dernier détail qui fait plaisir : le héros est une héroïne. Elle n'attend pas de chevalier sauveur ou de prince charmant. Elle mène simplement sa barque avec perséverance et humour. C'est rare ! En général, les personnages actifs qui ne se placent pas dans une relation de séduction sont à 99% des garçons, surtout dans les histoires pour enfants...
La Perdida
Un album découvert grâce aux libraires du musée de la BD d'Angoulême, véritable caverne d'Ali Baba dont je recommande la visite ! Carla, jeune américaine en conflit avec son identité de métis mexico-étasunienne, part s'installer à Mexico sans parler un mot d'espagnol. Honteuse de ses origines gringo au Mexique, après avoir été honteuse de ses origines mexicaines à Chicago, elle se sépare de son petit ami étasunien, trop "expat" et trop friqué à son goût, et s'accroche à une bande de copains mexicains qui lui paraissent capables de la faire pénetrer dans les cercles de la véritable mexicanité : Memo, un intellectuel révolutionnaire glandeur et dragueur, Oscar, un rêveur à gueule d'ange qui s'imagine DJ aux Etats-Unis et Ricardo, une petite frappe qui deale de l'herbe. A force de se couper de tous ses amis trop "intégrés", fascinée par le discours extrémiste de Memo, Carla va peu à peu perdre pied et se mettre en danger. La constance de Carla à faire systématiquement les mauvais choix paraît parfois un peu forcée, même si la psychologie des personnages est crédible et bien fouillée. Carla semble au fond ne pas être capable de s'aimer. Malade de ses origines, elle croit pouvoir retrouver une sorte de pureté morale en faisant aveuglément sien le discours extreme-gauchiste de Memo, d'autant plus intransigeant avec elle qu'il n'a pas su la mettre dans son lit... Le contenu politique du discours de Memo, puis de ses actes, a le mérite de faire réfléchir sur la relation de domination qui lie les Etats-Unis et le Mexique et sur la situation des pays du tiers-monde. Mais l'histoire est d'abord celle d'un itinéraire intérieur. La réflexion socio-politique reste en arrière-plan et ne l'emporte pas sur les personnages. Jessica Abel nous fait en même temps plonger dans la vie quotidienne de Mexico, entre fêtes de la jet-set, marchés interlopes, cérémonies familiales ou sorties à la montagne... On est loin des clichés d'un Mexique folklorique à l'ancienne, en sandales et sombrero. Précis et lisible bien qu'un peu chargé, dans des pages au format A5, le dessin se lit facilement et s'adapte bien à l'histoire. Le noir et blanc est un peu dommage pour un récit qui a pour cadre la ville si colorée de Mexico. Mais n'oublions pas que Jessica Abel a écrit et dessiné l'ensemble seule ! Bref, j'hésite pour cet album entre 3 et 4. 4 donc pour l'instant, pour la qualité des personnages, la richesse du dessin et le crescendo réussi de l'histoire. Même si le livre m'a paru un chouia long et, encore une fois, manquant d'espace et de couleurs.
Le Bleu est une couleur chaude
Superbe one shot tout en nuances sur le fond et la forme. Et dire qu'il s'agit d'une première BD pour Julie Maroh !!! Le scénario est cohérent et bien structuré. Tout coule de source, les évènements s'enchaînent avec une fluidité. La lecture en profite, c'est prenant et passionnant. Les sujets abordés ne sont pas les plus simples à traiter. Le principal est avant tout l'homosexualité au travers d'un couple formé par une jeune lycéenne et une étudiante aux beaux arts. Les idées sont traitées avec beaucoup de sensibilité et sans retenue. On sent la patte d'une femme dans cette narration douce et rythmée. La mise en image n'est pas en reste, elle est tout simplement sublime, avec une mention spéciale pour les pages noir et blanc avec des touches de bleu (pages largement majoritaires et non représentées dans la galerie). Tout n'est pas parfait mais j'ai adoré cette BD. Au niveau reproche, je n'ai trouvé à redire que sur deux points : la couverture souple façon Vents d'Ouest n'est pas ce qu'il se fait de mieux, et une petite baisse de qualité dans le dessin sur la fin. Au final, j'attribue la note maximum et un énorme coup de coeur. Il s'agit d'un pur roman graphique, le ressenti est donc personnel et subjectif. Des BD comme ça, j'en redemande tous les jours !!!
Geek & Girly
Hé be voilà! J'ai beaucoup aimé le premier, j'attendais le 2e et je ne suis pas déçue ! Franchement, combien de bd parlent à la fois à la geek, la fleur bleue et la castagneuse en vous ? Celui-là relève le défi haut la main :) Les auteurs jouent habilement sur les clichés de shojo, et les détournent subtilement à leur sauce ; car ne vous y laissez pas prendre, c'est bien de détournement dont il s'agit, le 2e tome me l'a confirmé et le 3e sera j'espère toujours plus dans la relecture :) Le style graphique est sympa, le découpage très bon, les couleurs acidulées m'ont bien plu aussi :) Quand à la trame, je ne comprends pas vraiment les commentaires laissés jusqu'ici (c'est pour ça que je poste d'ailleurs) parce que le pastiche me semble à moi évident... Les private joke de geek qui émaillent l'album m'ont bien plu aussi, si ça ne vous parle pas, remettez vous au niveau ! Un vrai geek ne se contente pas de jouer à Warcraft ;) (mention spéciale à Mary Sue, il fallait y penser : faire du concept bien connu un vrai personnage) J'ai beau être une habituée des shôjos, j'avoue ne pas prédire comment la vie amoureuse de Mathilde va s'épanouir ! La suite la suite, je veux savoir si la geekette trouvera l'amour !
Le Seigneur d'Ombre
Alors, "Le seigneur d'ombre" est tout simplement pour moi, une bible graphique, colorée sombre et puissante, c'est vraiment ce qui m'a frappé, certes le scénario n'est pas le plus incroyables de tous les temps, mais je pense que ce n'était pas le but premier. A chaque page c'est tout simplement jouissif, et cela n'a rien à voir avec "Le seigneur des anneaux''. même ci cela s'inspire au niveaux des personnages, et encore, car par exemple pour le coté magique et les elfes, ça n'a rien a voir avec tolkien. Et puis cette noirceur intense, presque étouffante, nous explose au visage. C'est incroyable, J'ai acheté les 4 tomes, et je en ai lu que deux jusqu'a aujourdhui, parceque je veux conserver la surprise intacte, le plus longtemp possible. Impressionant visuellement, pour moi on se rapproche de l'absolu de la bande déssiné au niveau réalisme. Si vous aimez l'art, les couleurs, et la fantasy, achetez "Le seigneur d'ombre" : une véritable bible noire extraordinaire. C'est au-delà de la bande déssinée !
Fables amères
Avec la première histoire, le ton est donné. La bêtise humaine sous toutes ses formes prend place dans chaque mini-récit. Les scenarii sont futiles mais croquent avec une rare finesse les aberrations de la vie de tous les jours et apportent une réflexion devenue souvent inexistante. Chabouté a réussi à faire passer beaucoup de sentiments avec peu de choses. Il a un sens inné de la narration et un sens de l'observation habilement mis à contribution pour réaliser ses BD. Le dessin noir et blanc est toujours aussi beau et puissant. Ici, pas de demi-teintes, c'est tout ou rien comme dans les histoires frôlant l'absurde et pourtant si réelles. Quel intérêt ont ces petites histoires ? Elles sont tout simplement l'essence même des romans graphiques, empreintes d'empathie elles amènent le lecteur à réagir. Malgré le côté acidulé des récits j'ai parfois souri, mais en général, j'ai surtout ressenti de la honte, de la colère ou de l'incrédulité. "Fables amères de tout petits riens" m'a fait réagir ce qui démontre ses qualités importantes, indépendantes de la courte longueur des récits. Chabouté s'est essayé à un nouvel exercice avec succès et démontre qu'il fait parti des auteurs immanquables du 9ème art.
Zombies (Soleil)
Le genre du mort-vivant est un genre qui depuis quelques temps revient à la mode. On peut le voir au travers différents supports comme le cinéma, la littérature et forcément la bande dessinée. Malgré tout, le genre a du mal à se renouveler et les perles sont rares. Coté cinéma, on a eu, pour le meilleur, ''Shaun of the dead'', ''L'armée des morts", la série des "28 jours et semaines plus tard" et plus récemment "Bienvenue à Zombieland", mais pour le pire, les titres sont à foison comme "Zombies strippers", "Zombie honeymoon", ou encore "La cité des morts". Niveau B.D, ce qui nous intéresse, on a droit à du pas terrible comme "Loving Dead (Fragile)", à du rigolo comme "Marvel zombies" tome 2 et à du très bon comme ''Zombie" avec Simon Garth. Ici, avec Zombies des éditions Soleil, on a droit, pour ma part, à du très bon. Parlons tout d'abord du scénario. Il est très classique avec une trame basique que l'on retrouve dans tous les films de zombie depuis Romero. En, gros, on a des zombies partout, une pincée de survivants qui se regroupent dans un endroit (centre commercial, immeuble, zone de regroupement), ici des bateaux, et ils essayent de survivre comme ils peuvent en communauté. Jusque là, pas de surprise, c'est classique. Mais dans ce premier tome, on a déjà dès la planche 5 un retournement de situation relativement bien foutu. Puis, bien entendu, on nous laisse sur un pur cliffhanger de fin en attendant un tome 2 qui s'annonce énorme. Au niveau du dessin, on a droit à des illustrations magnifiques. Cholet nous sert des images dynamiques, pas avares en tripailles avec des visages remplis d'expressions. On s'attache beaucoup au héros qui ressemble à monsieur tout le monde mais qui cache un terrible secret. On s'attache aussi beaucoup au petit garçon et à la relation qu'il entretient avec le héros. Une putain de relation qui virera au drame et qui laissera le lecteur pantois. Les zombies sont relativement bien faits et bien variés, et les couleurs donnent un aspect de désespoir qui sied parfaitement au scénario et à l'ambiance. Les tons gris, oranges fonctionnent à merveille. Au final, on obtient un scénario classique mais bourré de bonnes idées, avec plein de rebondissements et des personnages attachants. Vivement la suite pour cette série qui s'annonce énorme.
Walking Dead
En lisant certains commentaires, je me dis que l’on ne voit pas les mêmes choses où que l’on ne vit pas dans le même monde tant il y a de la foi dans la nature humaine en disant que tout est un peut too much dans cette série… Pourtant, même dans notre France super policée, des faits divers m’interpellent : Un homme tabassé à mort après un match de foot. Un homme tabassé à mort après un petit accrochage en voiture. Un homme tabassé un soir d’été sur la plage et sa femme violée devant lui pour n’avoir pas eu de clopes sur lui. Et j’en passe et des meilleurs… Vous vous rendez compte de cette violence ? Pour moi qui vis dans ma campagne cela me parait dingue, mais pour ceux qui vivent dans les cités chaudes, peut être pas tant que ça ? A 2 heures d’avion, au Kosovo, dans un mode de vie proche du nôtre, ils ont connu l’épuration ethnique, au Rwanda n’en parlons pas, etc… Pour ceux qui ont vu des images, c’est quand même tuer son voisin à la machette droit dans les yeux parce qu’il n’est pas dans le bon camp… On a égorgé des hommes dans des stades de foot à l’ère des talibans pour présomption de cocufiage… Quand on y réfléchi, on se demande comment des gens qui vivent ensemble tout d’un coup bascule dans cette logique de mort et de survie. Je me sens loin de cette violence, incapable de lever la main sur quelqu’un mais qu’en serait-il dans un climat de guerre ou de chaos extrême ? C’est ça que pose comme question Walking Dead. Ce n’est pas qu’un comics sur les morts vivants, d’ailleurs dans le tome 11, on ne les voit presque pas, mais une vision de la descente aux enfers dans la haine et la violence de gens « normaux » confrontés à la décadence des hommes en guerre pour leur survie. D’un point de vu psychologique, si on regarde bien l’évolution des personnages, je trouve que l’on n’est pas dans la caricature, mais que c’est plutôt bien décrit et je pense que face à une telle violence, n’importe qui tournerait barge ou finirait par devenir aussi violent. Bref, achetez cette série en connaissance de cause : c’est trash, non pas à cause des zombies, mais à cause de ce miroir que nous renvoie cette série, reflet qui nous dérange tant il est noir et inquiétant…
Le Grand Mort
Un scénario qui rappelle la Balade au bout du monde ou les aventures de Philémon par Fred, un monde de fantasy qui ressemble beaucoup à ce que Loisel a pu faire auparavant. Mais au delà des ressemblances, l'album se singularise par la qualité des personnages, loin d'être aussi caricaturaux et lisses qu'on pourrait l'attendre dans une série de ce genre. Le personnage de Pauline, l'héroïne, surtout, est très réussi. Pour une fois, une BD nous offre un personnage féminin complexe et loin de toute caricature, mignonne sans être une Barbie, râleuse, intello, bavarde... On partage sans peine son incrédulité d'étudiante parisienne rationnelle, faisant connaissance avec des bretons amateurs de grimoires qui lui assurent qu'ils se baladent régulièrement dans un monde parallèle. On croit à son effaremment lorsqu'elle s'y retrouve elle-même soudain. Petit complément après la lecture du tome 2 : à l'entame de cette suite, c'est d'abord la surprise. On quitte en quelques pages le décor onirique et écologique du monde parallèle découvert au tome 1, qui faisait penser à la planète d'Avatar, pour un retour très douloureux à la réalité. Le temps s'écoulant différemmment dans les deux mondes, plusieurs années ont passé en France pendant les quelques jours d'escapade des deux héros dans le monde parallèle. Erwan, l'apprenti alchimiste qu'on suit désormais seul, à la recherche de Pauline, revenue avant lui, découvre une France de 2011 en déclin accélérée pour cause de réchauffement climatique et de crise économique mondiale. Le contraste est sans doute voulu, mais on tombe du même coup dans le cliché : les bons primitifs magiciens et respectueux de la nature du monde parallèle, contre les méchants humains qui n'ont que ce qu'ils méritent à force de détruire la planète. On n'est pas loin du manichéisme naïf d'Olivier Rameau. Sans compter que l'effondrement fulgurant de l'économie française paraît tout de même un tantinet exagéré : des milliers de chômeurs campent désormais en pleine rue et il n'y a plus que Mc Do, devenu le nec plus ultra de la cuisine française, qui embauche encore. Un peu gros, tout de même. Reste l'histoire, un peu frustrante à force d'être répétitive et de ne pas aboutir : Erwan piste Pauline d'une adresse à l'autre, arrivant toujours trop tard, ramassant des bribes d'information sur l'étrange grossesse de Pauline (un clin d'oeil à Betelgeuse, la suite d'Aldébaran ?). A la fin du tome, ni lui ni nous ne sommes beaucoup plus avancés. J'attends le tome 3 pour me faire une opinion définitive. S'il repart fort et parvient à m'étonner, je remonterai la note. J'espère qu'il ne terminera pas en eau de boudin pour tenter de renouer les fils d'une histoire qui a peut-être un peu trop promis...
L'Immeuble d'en face
Ils sont six habitants d'un immeuble de Lille : un couple d'étudiants amoureux, deux quinqua, une mère célibataire et son petit Rémi. Vanyda raconte leur quotidien par petites touches, en saynètes de quelques pages, présentées comme autant de micro-actes d'un théâtre du dérisoire. Il ne se passe rien de notable, sinon un accouchement qui démarre dans l'escalier, des désirs d'adultère, une porte qui se referme avec les clés à l'intérieur... Mais on dévore ce livre dessiné comme un manga sans même voir passer les pages. Malgré son jeune âge, Vanyda a su rendre vrais et attachants ses personnages par quelques détails simples, un geste, un mot, un regard qui sonne vrai. Cette jeune dessinatrice qui s'est d'abord publiée à compte d'auteur a un vrai talent à raconter les histoires. Bravo !