Après la lecture de l'intégrale des 3 tomes.
Trop court !!!! On ne se lasse pas avec ce genre de BD. Le dessin de Brüno est faussement naïf, il est excellent à tous les niveaux avec une mention spéciale pour la colorisation vraiment superbe.
Le scénario n'a qu'un défaut : être trop court car c'est avec regret que j'ai fermé cette intégrale, tant la lecture fut des plus plaisante.
Le scénario est rythmé, inventif, structuré et toujours contrôlé. Les flash-backs sont bien gérés, on découvre des bribes de l'histoire vus par différents protagonistes, dévoilant les tenants et les aboutissants de ce récit.
Le final est dans la lignée de ce qui le précède : bien senti et bien amené.
Je ne vois pas quoi reprocher à cette série qui est à découvrir de toute urgence.
Pour rappel, l'intégrale est à petit prix et reste parfaitement lisible malgré le format moyen.
Habituellement, je n'aime pas trop les œuvres avec plusieurs dessinateurs, il n'y a alors pas de fluidité entre les dessins des différents personnages et le style de chaque dessinateur entraine souvent une fracture entre chaque tome.
Là, l'auteur (Giroud) a choisi de confier chaque tome à un dessinateur différent. L'originalité consiste dans le fait que chaque tome raconte la même histoire mais vue par un personnage différent. Chacun voit donc des évènements différents sur cette même zone de temps et n'apporte pas la même importance et la même vision sur chaque élément de l'histoire. Le lecteur découvre donc des évènements nouveaux dans chaque album tout en comprenant plus chaque protagoniste. Le changement de dessinateur ne dessert pas le scénario, et ça donne même une originalité car on peut considérer que chaque personne voit les autres différemment.
Le scénario en lui-même est captivant car, dans une période de première guerre mondiale, on mèle tout au long de quatre premiers tomes des histoires de passions, d'amours, de trahisons, de manipulations, etc. Avec pour chaque tome une trame bien différente des autres et des thèmes propres à chacun. Chaque tome pourrait se lire de manière indépendante et se suffire à lui-même, mais le fait d'en découvrir plus à chaque lecture donne une saveur bien particulière.
Enfin le dernier tome, qui se déroule bien des années après, conclut en toute beauté la série de manière bien originale et difficile à deviner. J'imagine d'ailleurs que ça ne doit pas plaire à tout le monde comme fin, mais ça donne à réfléchir.
Bref ce Quinttet m'a beaucoup plu pour sa force narrative, le suspense lié à chaque histoire, et le liant de la série en elle-même.
Le trait et les couleurs d'Edoardo di Muro sont inattendus, et s'avèrent être tout aussi signifiants que le texte qu'ils épousent.
Et c'est en se plongeant dans l'histoire que petit à petit ils dévoilent toute leur subtilité et reflètent un travail fin et pointu.
Loin des histoires merveilleuses, fantastiques et légères, Noir et blanc en couleur nous confronte à ce qu'on considère habituellement comme des clichés, pour nous montrer ce qu'ils sont, une réalité.
Toujours dans ma période Hermann, j'ai acheté et lu (sur les conseils de ma libraire) les deux intégrales de Comanche, scénarisées par Greg. Soient les 10 premiers tomes de la série.
Avant de lire la suite, sachez que je ne suis PAS fan de western, mais alors pas du tout !
Et bien j'ai adoré. Purée, qu'est-ce que c'est bien. Bien raconté, sauvage, intelligent, bien ancré dans l'Histoire. Dingue que cette série ait été diffusée dans un journal pour gosses à l'époque !
Bref, j'ai redécouvert le genre.
Je ne compte pas en revanche investir dans les autres volumes, qui ne sont plus dessinés par Hermann.
Cette série m'a donné envie de découvrir la série télé Deadwood, et bien j'adore aussi ! Dingue ! Mais bon, je le reprécise : je ne suis PAS fan de western, mais alors pas du tout !
On ne m'y reprendra pas ! Non mais !!
Quelle surprise !!
On sent vraiment que nos deux compères ont pris du plaisir à réaliser ce pavé.
Une uchronie géniale, formidablement bien ficelée, qui nous plonge dans une ambiance apocalyptique délicieuse.
Le scénario est puissant, le dessin aussi. J'ai rarement lu une bd avec d'aussi belles scènes d'actions. Seul petit bémol : on a par moment tendance à confondre quelques personnages.
J'attend avec impatience les prochains opus concoctés par les auteurs.
A lire et relire.
Quelle joie de retrouver Urasawa, le génial mangaka de 20th Century Boys ou encore de Monster ! Surtout pour revoir son génie sur une série inspirée par Tezuka, un grand nom du manga japonais.
Pluto est une histoire qui démarre dans le futur avec des humains qui cohabitent avec des robots. Certains robots ont des apparences de boîtes de conserve, d'autres ressemblent à s'y méprendre à des humains. Et, de plus, les robots ont des droits et devoirs tout comme les humains. On retrouve une atmosphère pesante car l'histoire fait suite à une guerre mondiale entre humains et robots, et comme période d'après guerre, on retrouve une lenteur et une nostalgie qui fait froid dans le dos mais qui évoque (du moins pour moi) des sentiments entremêlés comme la tristesse, la beauté et la langueur. On est finalement très loin d'un 20th Century Boys dans une ambiance plus post-apocalyptique et plus rock. Je dirais que dans Pluto, on est plus sur un fond de musique classique, avec un piano doux et léger. L'histoire la plus marquante est pour moi celle de North 2, robot guerrier qui se reconvertit en homme de chambre et qui souhaite jouer du piano pour oublier la guerre. Une phase très lente et très poétique.
Les personnages sont très attachants, comme Gesicht ou encore Astro et ils vont vraiment bien dans l'atmosphère voulue qui laisse présager une fin à la fois dantesque et fataliste. Les dessins de Urasawa sont, comme à son habitude, simples mais réussis. De plus, la série évoque quelques questions très intéressantes : l'homme peut-il vivre sans machines ? Les machines peuvent-elles penser ? Aimer ? Ressentir des émotions comme la peur et l'amour ou encore la haine ?
Finalement, Urasawa signe une œuvre intelligente, prenante, à la fois intrigante (par son intrigue policière classique) et poétique, mélangeant habilement phases d'action et phases de lenteur et poésie pure, qui plus est avec des robots. Vraiment très bon !
Pratt a eu une très bonne idée en réalisant cette adaptation BD de la mort d'Antoine de Saint-Exupéry. Suggestion poétique de la fin d'un des plus grands auteurs du 20ème siècle, qui a dit qu'il n'a plus vécu depuis l'enfance.
Certains trouveront ce récit étrange. En effet, il se déroule sur 10 minutes ! Saint-Exupery, qui était un aviateur durant la seconde guerre mondiale, vit ses derniers instants lors de ce vol. Il se remémore des choses agréables, il lui arrive plein de choses qu'il ne comprend pas, un brouillard s'installe, frontière entre le réel et l'irréel. Et à la fin du souvenir, la mort...
Ce récit est assez compliqué, car il mêle habilement passé, présent, imagination de cet auteur que plus rien ne rattachait à la vie, sauf sa mère, à qui il voue un amour sans faille, et qui est le symbole de la protection de l'enfant qui ne sait rien de la vie (il le dit lui même : s'il est blessé, sa mère le soignera, s'il revient, il aura quelqu'un à embrasser, s'il meurt, il aura quelqu'un à attendre dans l'éternité).
Car Saint-Exupéry n'a pas apprécié de grandir. Cela se ressent dans ses œuvres, des trésors philosophiques du siècle passé.
Vous devez sûrement vous poser une question : qu'y a t-il d'étonnant, un gars qui va bientôt mourir et qui parle à des gens ? C'est sûrement ce qui nous arrive quand on meurt, on pense à ces moments simples mais ô combien réjouissants.
Le dessin de Pratt est parfait dans ce one-shot, il atteint son apogée. Car l'auteur arrive à rendre sublime une nappe de brouillard, avec un avion français en difficulté à l'intérieur. Les couleurs de Patrizia Zanotti s'accommodent à merveille avec le dessin.
Ce souci du réel, mêlé à l'irréel, cette finesse, cette sensibilité et cette simplicité de cet album en font un petit bijou que je ne peux que vous conseiller de lire. C'est l'histoire d'un auteur qui est mort pour la France, pourchassé par des avions allemands, et qui savait tout faire...
Que dire de plus : "Le dernier vol" est plus qu'un album, c'est un témoignage subjectif, mais qui arrive à avoir une âme. On se dit : Saint-Exupery a sûrement pensé cela à ce moment.
La préface de cet album est de Frédéric d'Aguay, le traduction de Sylvina Pratt et le lettrage de Pomme Verte.
Un ultime vol d'un humanisme profond...
Must have !
Cracher dans la soupe ça se fait assez souvent désormais. La préface a d'ailleurs été confiée à Garth Ennis, qui connait bien le sujet.
Mais avec Transmetropolitan, Warren Ellis pousse un peu plus loin encore. Le personnage de Spider Jerusalem ne se contente pas de balancer, il est là pour harceler. Il pousse le bouchon en permanence et il faut reconnaitre qu'on est repus.
Au moins aussi pervers que les démons qu'il affronte, Warren Ellis propose en fait à la fois une excellente anticipation et en même temps un vrai brûlot contre une société qui consomme désormais les médias comme elle bouffe du bébé phoque.
La projection dans le futur a finalement permis de grossir les traits, et d'appuyer là ou ça fait mal.
La belle réussite vient aussi du fait que cet univers tient carrément debout malgré toutes ses énormités. Tout est à l'extrême, et tout le monde y passe : médias, politique, modes, religions, comportements sociaux, sexualité et j'en passe ...
Spider Jérusalem est toujours au centre et la série fonctionne comme un véritable travelling. ce mec est une tornade et là ou il passe, l'herbe repousse différemment.
Transmetropolitan est à la fois drôle, très bien écrit, superbement illustré et toujours addictif.
Warren Ellis est un immense auteur, et Transmetropolitan y est pour beaucoup.
Intéressant ce collectif. Sur un récit de départ concocté par RaphaelB, spécialiste de BDs zombiesques, une vingtaine d’auteurs ont proposé des récits courts (8 pages en moyenne) pour raconter la suite. Flashes-backs, sauts dans le futur, croisements entre récits, après s’être parfois concertés, ils ont réussi à construire un récit à 20 voix (ou à peu près) relativement cohérent, la cohérence ayant été pilotée par RaphaelB (qui signe également le chapitre conclusif) et l’équipe éditoriale de Manolosanctis.
La scène introductive est clairement inspirée par le film Cloverfield, modèle de film catastrophe et de monstres. Cette inspiration est assumée au travers d’un poster du film présent dans cette séquence. La suite y ressemble également, puisque nous avons une course pour la survie d’un groupe de personnages, amis a priori, mais qui prennent des directions différentes. Ce qui est intéressant, c’est les orientations prises par les contributeurs –finalement retenus- au récit. Certains vont vers le récit de monstres –marins le plus souvent, mais pas que-, d’autres vers le roman graphique, d’autres encore vers le récit d’aventure plus classique…
Graphiquement, si la plupart des auteurs émargent dans un style « nouvelle bd », certains se démarquent nettement, avec un style plus enfantin, ou plutôt moins réaliste, comme Leslie Plée ou Wouzit, ou carrément dans un style plus expérimental mais très intéressant, comme Akalikoushin. Si je ne suis pas fan de tous les styles, il est à noter que tous apportent un ton et une imagerie différents, mais relativement complémentaires à l’ensemble. Personnellement j’aurais aimé que cela aille plus dans le genre survival, mais c’est un ouvrage déjà remarquable en soi.
Recommandé à tous les amateurs du genre, mais aussi à ceux pour qui les expériences éditoriales sont un centre d’intérêt. Sortons des sentiers battus avec Manolosanctis.
En attendant le second et dernier tome, je tiens à encourager cette série.
Le dessin de Homs est tout bonnement superbe à tous les niveaux : trait, cadrages, colorisation. Il faut reconnaître qu'un tel dessin aide à la lecture !!!
Mais comme cela ne fait pas tout, il faut aussi un bon scénario et là aussi j'ai été agréablement surpris. L'histoire correspond bien au concept, on est face à un puzzle que tente de résoudre le personnage principal.
L'intégration de fortes notions d'art apporte de la consistance au récit déjà fort bien réussi.
La narration est excellente, les pages défilent très vite tant c'est plaisant.
Excellents dessin et scénario : A ne pas rater (vivement la suite).
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Inner City Blues
Après la lecture de l'intégrale des 3 tomes. Trop court !!!! On ne se lasse pas avec ce genre de BD. Le dessin de Brüno est faussement naïf, il est excellent à tous les niveaux avec une mention spéciale pour la colorisation vraiment superbe. Le scénario n'a qu'un défaut : être trop court car c'est avec regret que j'ai fermé cette intégrale, tant la lecture fut des plus plaisante. Le scénario est rythmé, inventif, structuré et toujours contrôlé. Les flash-backs sont bien gérés, on découvre des bribes de l'histoire vus par différents protagonistes, dévoilant les tenants et les aboutissants de ce récit. Le final est dans la lignée de ce qui le précède : bien senti et bien amené. Je ne vois pas quoi reprocher à cette série qui est à découvrir de toute urgence. Pour rappel, l'intégrale est à petit prix et reste parfaitement lisible malgré le format moyen.
Quintett
Habituellement, je n'aime pas trop les œuvres avec plusieurs dessinateurs, il n'y a alors pas de fluidité entre les dessins des différents personnages et le style de chaque dessinateur entraine souvent une fracture entre chaque tome. Là, l'auteur (Giroud) a choisi de confier chaque tome à un dessinateur différent. L'originalité consiste dans le fait que chaque tome raconte la même histoire mais vue par un personnage différent. Chacun voit donc des évènements différents sur cette même zone de temps et n'apporte pas la même importance et la même vision sur chaque élément de l'histoire. Le lecteur découvre donc des évènements nouveaux dans chaque album tout en comprenant plus chaque protagoniste. Le changement de dessinateur ne dessert pas le scénario, et ça donne même une originalité car on peut considérer que chaque personne voit les autres différemment. Le scénario en lui-même est captivant car, dans une période de première guerre mondiale, on mèle tout au long de quatre premiers tomes des histoires de passions, d'amours, de trahisons, de manipulations, etc. Avec pour chaque tome une trame bien différente des autres et des thèmes propres à chacun. Chaque tome pourrait se lire de manière indépendante et se suffire à lui-même, mais le fait d'en découvrir plus à chaque lecture donne une saveur bien particulière. Enfin le dernier tome, qui se déroule bien des années après, conclut en toute beauté la série de manière bien originale et difficile à deviner. J'imagine d'ailleurs que ça ne doit pas plaire à tout le monde comme fin, mais ça donne à réfléchir. Bref ce Quinttet m'a beaucoup plu pour sa force narrative, le suspense lié à chaque histoire, et le liant de la série en elle-même.
Noir & Blanc en couleurs
Le trait et les couleurs d'Edoardo di Muro sont inattendus, et s'avèrent être tout aussi signifiants que le texte qu'ils épousent. Et c'est en se plongeant dans l'histoire que petit à petit ils dévoilent toute leur subtilité et reflètent un travail fin et pointu. Loin des histoires merveilleuses, fantastiques et légères, Noir et blanc en couleur nous confronte à ce qu'on considère habituellement comme des clichés, pour nous montrer ce qu'ils sont, une réalité.
Comanche
Toujours dans ma période Hermann, j'ai acheté et lu (sur les conseils de ma libraire) les deux intégrales de Comanche, scénarisées par Greg. Soient les 10 premiers tomes de la série. Avant de lire la suite, sachez que je ne suis PAS fan de western, mais alors pas du tout ! Et bien j'ai adoré. Purée, qu'est-ce que c'est bien. Bien raconté, sauvage, intelligent, bien ancré dans l'Histoire. Dingue que cette série ait été diffusée dans un journal pour gosses à l'époque ! Bref, j'ai redécouvert le genre. Je ne compte pas en revanche investir dans les autres volumes, qui ne sont plus dessinés par Hermann. Cette série m'a donné envie de découvrir la série télé Deadwood, et bien j'adore aussi ! Dingue ! Mais bon, je le reprécise : je ne suis PAS fan de western, mais alors pas du tout ! On ne m'y reprendra pas ! Non mais !!
Block 109
Quelle surprise !! On sent vraiment que nos deux compères ont pris du plaisir à réaliser ce pavé. Une uchronie géniale, formidablement bien ficelée, qui nous plonge dans une ambiance apocalyptique délicieuse. Le scénario est puissant, le dessin aussi. J'ai rarement lu une bd avec d'aussi belles scènes d'actions. Seul petit bémol : on a par moment tendance à confondre quelques personnages. J'attend avec impatience les prochains opus concoctés par les auteurs. A lire et relire.
Pluto
Quelle joie de retrouver Urasawa, le génial mangaka de 20th Century Boys ou encore de Monster ! Surtout pour revoir son génie sur une série inspirée par Tezuka, un grand nom du manga japonais. Pluto est une histoire qui démarre dans le futur avec des humains qui cohabitent avec des robots. Certains robots ont des apparences de boîtes de conserve, d'autres ressemblent à s'y méprendre à des humains. Et, de plus, les robots ont des droits et devoirs tout comme les humains. On retrouve une atmosphère pesante car l'histoire fait suite à une guerre mondiale entre humains et robots, et comme période d'après guerre, on retrouve une lenteur et une nostalgie qui fait froid dans le dos mais qui évoque (du moins pour moi) des sentiments entremêlés comme la tristesse, la beauté et la langueur. On est finalement très loin d'un 20th Century Boys dans une ambiance plus post-apocalyptique et plus rock. Je dirais que dans Pluto, on est plus sur un fond de musique classique, avec un piano doux et léger. L'histoire la plus marquante est pour moi celle de North 2, robot guerrier qui se reconvertit en homme de chambre et qui souhaite jouer du piano pour oublier la guerre. Une phase très lente et très poétique. Les personnages sont très attachants, comme Gesicht ou encore Astro et ils vont vraiment bien dans l'atmosphère voulue qui laisse présager une fin à la fois dantesque et fataliste. Les dessins de Urasawa sont, comme à son habitude, simples mais réussis. De plus, la série évoque quelques questions très intéressantes : l'homme peut-il vivre sans machines ? Les machines peuvent-elles penser ? Aimer ? Ressentir des émotions comme la peur et l'amour ou encore la haine ? Finalement, Urasawa signe une œuvre intelligente, prenante, à la fois intrigante (par son intrigue policière classique) et poétique, mélangeant habilement phases d'action et phases de lenteur et poésie pure, qui plus est avec des robots. Vraiment très bon !
Saint-Exupéry - Le dernier vol
Pratt a eu une très bonne idée en réalisant cette adaptation BD de la mort d'Antoine de Saint-Exupéry. Suggestion poétique de la fin d'un des plus grands auteurs du 20ème siècle, qui a dit qu'il n'a plus vécu depuis l'enfance. Certains trouveront ce récit étrange. En effet, il se déroule sur 10 minutes ! Saint-Exupery, qui était un aviateur durant la seconde guerre mondiale, vit ses derniers instants lors de ce vol. Il se remémore des choses agréables, il lui arrive plein de choses qu'il ne comprend pas, un brouillard s'installe, frontière entre le réel et l'irréel. Et à la fin du souvenir, la mort... Ce récit est assez compliqué, car il mêle habilement passé, présent, imagination de cet auteur que plus rien ne rattachait à la vie, sauf sa mère, à qui il voue un amour sans faille, et qui est le symbole de la protection de l'enfant qui ne sait rien de la vie (il le dit lui même : s'il est blessé, sa mère le soignera, s'il revient, il aura quelqu'un à embrasser, s'il meurt, il aura quelqu'un à attendre dans l'éternité). Car Saint-Exupéry n'a pas apprécié de grandir. Cela se ressent dans ses œuvres, des trésors philosophiques du siècle passé. Vous devez sûrement vous poser une question : qu'y a t-il d'étonnant, un gars qui va bientôt mourir et qui parle à des gens ? C'est sûrement ce qui nous arrive quand on meurt, on pense à ces moments simples mais ô combien réjouissants. Le dessin de Pratt est parfait dans ce one-shot, il atteint son apogée. Car l'auteur arrive à rendre sublime une nappe de brouillard, avec un avion français en difficulté à l'intérieur. Les couleurs de Patrizia Zanotti s'accommodent à merveille avec le dessin. Ce souci du réel, mêlé à l'irréel, cette finesse, cette sensibilité et cette simplicité de cet album en font un petit bijou que je ne peux que vous conseiller de lire. C'est l'histoire d'un auteur qui est mort pour la France, pourchassé par des avions allemands, et qui savait tout faire... Que dire de plus : "Le dernier vol" est plus qu'un album, c'est un témoignage subjectif, mais qui arrive à avoir une âme. On se dit : Saint-Exupery a sûrement pensé cela à ce moment. La préface de cet album est de Frédéric d'Aguay, le traduction de Sylvina Pratt et le lettrage de Pomme Verte. Un ultime vol d'un humanisme profond...
Transmetropolitan
Must have ! Cracher dans la soupe ça se fait assez souvent désormais. La préface a d'ailleurs été confiée à Garth Ennis, qui connait bien le sujet. Mais avec Transmetropolitan, Warren Ellis pousse un peu plus loin encore. Le personnage de Spider Jerusalem ne se contente pas de balancer, il est là pour harceler. Il pousse le bouchon en permanence et il faut reconnaitre qu'on est repus. Au moins aussi pervers que les démons qu'il affronte, Warren Ellis propose en fait à la fois une excellente anticipation et en même temps un vrai brûlot contre une société qui consomme désormais les médias comme elle bouffe du bébé phoque. La projection dans le futur a finalement permis de grossir les traits, et d'appuyer là ou ça fait mal. La belle réussite vient aussi du fait que cet univers tient carrément debout malgré toutes ses énormités. Tout est à l'extrême, et tout le monde y passe : médias, politique, modes, religions, comportements sociaux, sexualité et j'en passe ... Spider Jérusalem est toujours au centre et la série fonctionne comme un véritable travelling. ce mec est une tornade et là ou il passe, l'herbe repousse différemment. Transmetropolitan est à la fois drôle, très bien écrit, superbement illustré et toujours addictif. Warren Ellis est un immense auteur, et Transmetropolitan y est pour beaucoup.
13m28
Intéressant ce collectif. Sur un récit de départ concocté par RaphaelB, spécialiste de BDs zombiesques, une vingtaine d’auteurs ont proposé des récits courts (8 pages en moyenne) pour raconter la suite. Flashes-backs, sauts dans le futur, croisements entre récits, après s’être parfois concertés, ils ont réussi à construire un récit à 20 voix (ou à peu près) relativement cohérent, la cohérence ayant été pilotée par RaphaelB (qui signe également le chapitre conclusif) et l’équipe éditoriale de Manolosanctis. La scène introductive est clairement inspirée par le film Cloverfield, modèle de film catastrophe et de monstres. Cette inspiration est assumée au travers d’un poster du film présent dans cette séquence. La suite y ressemble également, puisque nous avons une course pour la survie d’un groupe de personnages, amis a priori, mais qui prennent des directions différentes. Ce qui est intéressant, c’est les orientations prises par les contributeurs –finalement retenus- au récit. Certains vont vers le récit de monstres –marins le plus souvent, mais pas que-, d’autres vers le roman graphique, d’autres encore vers le récit d’aventure plus classique… Graphiquement, si la plupart des auteurs émargent dans un style « nouvelle bd », certains se démarquent nettement, avec un style plus enfantin, ou plutôt moins réaliste, comme Leslie Plée ou Wouzit, ou carrément dans un style plus expérimental mais très intéressant, comme Akalikoushin. Si je ne suis pas fan de tous les styles, il est à noter que tous apportent un ton et une imagerie différents, mais relativement complémentaires à l’ensemble. Personnellement j’aurais aimé que cela aille plus dans le genre survival, mais c’est un ouvrage déjà remarquable en soi. Recommandé à tous les amateurs du genre, mais aussi à ceux pour qui les expériences éditoriales sont un centre d’intérêt. Sortons des sentiers battus avec Manolosanctis.
Secrets - L'Angélus
En attendant le second et dernier tome, je tiens à encourager cette série. Le dessin de Homs est tout bonnement superbe à tous les niveaux : trait, cadrages, colorisation. Il faut reconnaître qu'un tel dessin aide à la lecture !!! Mais comme cela ne fait pas tout, il faut aussi un bon scénario et là aussi j'ai été agréablement surpris. L'histoire correspond bien au concept, on est face à un puzzle que tente de résoudre le personnage principal. L'intégration de fortes notions d'art apporte de la consistance au récit déjà fort bien réussi. La narration est excellente, les pages défilent très vite tant c'est plaisant. Excellents dessin et scénario : A ne pas rater (vivement la suite).