L'histoire d'un tueur à gages, de ses états d'âme et de sa vision sur le monde.
Cynique et pessimiste, c'est une BD intelligente, très noire dans le fond et dans la forme.
Le premier tome est un peu mou et on a du mal à savoir où veut nous emmener le scénariste. Mais on se laisse au fil des tomes bercer par cette histoire calme, limite envoûtante, avec quelques excès de violence fulgurants qui nous rappellent la brutalité du sujet traité.
Mise-à-jour de juin 2010 :
Au moment de la sortie du tome 8, j'ai voulu relire la série depuis le début. Et là, surprise : je n'ai presque plus ressenti de plaisir aux aventures et problèmes existentiels de ce tueur.
Au final, une série très appréciée à la première lecture et finalement revendue à la seconde.
« Donjon Monsters » est un savant mélange des autres séries parallèles, on y trouve des tomes plutôt humoristiques et d’autres qui tombent dans le drame absolu, ce décalage est assez surprenant d’ailleurs, à chaque fois que l’on prend un tome des Monsters c’est une surprise, impossible de savoir quel ton il aura. Certains tomes m’ont retourné l’estomac comme « Mon fils le tueur » en comparaison avec l’ultra léger « Du ramdam chez les brasseurs » tout mignon et rigolo, qui sont les deux tomes les plus extrêmes de la série… jusqu’à présent.
De plus je les ai tous aimés, - même si j'ai eu quelques petits pincements au cœur pour certains, - que ce soit au niveau de l’histoire ou du graphisme, toute cette variété d'aventures et de traits apportent une incroyable richesse de lecture, chaque dessinateur nous offre sa vision des personnages et de l’univers « Donjon ». Ce procédé est un atout, une… « carte majeure », une idée de génie… et vu la joyeuse équipe qui scénarise cette œuvre incontournable de la bd, que pouvait-on espérer d’autre qu’une réussite totale ou presque… oui presque... si les auteurs veulent bien accélérer le rythme des sorties… ce serait parfait !
J’avais commencé à lire quelques Monsters de-ci de-là, mais si l’on veut vraiment profiter du contenu de chaque récit il est préférable de les alterner avec les autres séries et suivre la numérotation établie pour tous les « Donjon ».
Petit mot de fin
Je passe ma note de culte à 4/5 car malgré sa grande richesse, cette série reste intrinsèquement inachevée. Par série j'entends absolument TOUS les donjons, car les différencier n'a pas de sens à mes yeux, même les "Donjon monsters" et ses histoires au tome par tome.
Bref, ça laisse un goût amère qui aura du mal à passer, car la relecture sera très frustrante sachant tout que qu'on ne saura jamais.
Voici une bande dessinée vraiment intéressante. Elle raconte les escapades d'Auguste Mariette, le célèbre égyptologue, en Egypte. Etant très intéressé par l'Egypte l'antique (et en ayant lu Papyrus et les Alix concernant l'Egypte), j'ai beaucoup aimé lire cette BD. On apprend plein de choses sur la vie de Mariette, il y a de l'émotion, du mystère... Le cocktail parfait d'une bande dessinée réussie!
Ce qui est surprenant avec cet album, c'est qu'il parvient à accrocher dès la seconde page! Les dessins sont jolis, propres, soignés, les couleurs sont belles... les décors sont également très fidèles à l'époque !
Un hommage vibrant à un homme qui a donné sa vie à l'Egypte. Il est même enterré au Caire dans un tombeau égyptien !
Cette bande dessinée auto éditée a eu un gros succès à sa sortie en librairie, a tel point qu'elle est aujourd'hui épuisée. Mais on chuchote qu'elle va ressortir bientôt, pour le plus grand plaisir des curieux qui veulent se jeter sur cet album !
A acheter sans retenue !
Après la lecture de l'intégrale des 3 tomes.
Trop court !!!! On ne se lasse pas avec ce genre de BD. Le dessin de Brüno est faussement naïf, il est excellent à tous les niveaux avec une mention spéciale pour la colorisation vraiment superbe.
Le scénario n'a qu'un défaut : être trop court car c'est avec regret que j'ai fermé cette intégrale, tant la lecture fut des plus plaisante.
Le scénario est rythmé, inventif, structuré et toujours contrôlé. Les flash-backs sont bien gérés, on découvre des bribes de l'histoire vus par différents protagonistes, dévoilant les tenants et les aboutissants de ce récit.
Le final est dans la lignée de ce qui le précède : bien senti et bien amené.
Je ne vois pas quoi reprocher à cette série qui est à découvrir de toute urgence.
Pour rappel, l'intégrale est à petit prix et reste parfaitement lisible malgré le format moyen.
Habituellement, je n'aime pas trop les œuvres avec plusieurs dessinateurs, il n'y a alors pas de fluidité entre les dessins des différents personnages et le style de chaque dessinateur entraine souvent une fracture entre chaque tome.
Là, l'auteur (Giroud) a choisi de confier chaque tome à un dessinateur différent. L'originalité consiste dans le fait que chaque tome raconte la même histoire mais vue par un personnage différent. Chacun voit donc des évènements différents sur cette même zone de temps et n'apporte pas la même importance et la même vision sur chaque élément de l'histoire. Le lecteur découvre donc des évènements nouveaux dans chaque album tout en comprenant plus chaque protagoniste. Le changement de dessinateur ne dessert pas le scénario, et ça donne même une originalité car on peut considérer que chaque personne voit les autres différemment.
Le scénario en lui-même est captivant car, dans une période de première guerre mondiale, on mèle tout au long de quatre premiers tomes des histoires de passions, d'amours, de trahisons, de manipulations, etc. Avec pour chaque tome une trame bien différente des autres et des thèmes propres à chacun. Chaque tome pourrait se lire de manière indépendante et se suffire à lui-même, mais le fait d'en découvrir plus à chaque lecture donne une saveur bien particulière.
Enfin le dernier tome, qui se déroule bien des années après, conclut en toute beauté la série de manière bien originale et difficile à deviner. J'imagine d'ailleurs que ça ne doit pas plaire à tout le monde comme fin, mais ça donne à réfléchir.
Bref ce Quinttet m'a beaucoup plu pour sa force narrative, le suspense lié à chaque histoire, et le liant de la série en elle-même.
Le trait et les couleurs d'Edoardo di Muro sont inattendus, et s'avèrent être tout aussi signifiants que le texte qu'ils épousent.
Et c'est en se plongeant dans l'histoire que petit à petit ils dévoilent toute leur subtilité et reflètent un travail fin et pointu.
Loin des histoires merveilleuses, fantastiques et légères, Noir et blanc en couleur nous confronte à ce qu'on considère habituellement comme des clichés, pour nous montrer ce qu'ils sont, une réalité.
Toujours dans ma période Hermann, j'ai acheté et lu (sur les conseils de ma libraire) les deux intégrales de Comanche, scénarisées par Greg. Soient les 10 premiers tomes de la série.
Avant de lire la suite, sachez que je ne suis PAS fan de western, mais alors pas du tout !
Et bien j'ai adoré. Purée, qu'est-ce que c'est bien. Bien raconté, sauvage, intelligent, bien ancré dans l'Histoire. Dingue que cette série ait été diffusée dans un journal pour gosses à l'époque !
Bref, j'ai redécouvert le genre.
Je ne compte pas en revanche investir dans les autres volumes, qui ne sont plus dessinés par Hermann.
Cette série m'a donné envie de découvrir la série télé Deadwood, et bien j'adore aussi ! Dingue ! Mais bon, je le reprécise : je ne suis PAS fan de western, mais alors pas du tout !
On ne m'y reprendra pas ! Non mais !!
Quelle surprise !!
On sent vraiment que nos deux compères ont pris du plaisir à réaliser ce pavé.
Une uchronie géniale, formidablement bien ficelée, qui nous plonge dans une ambiance apocalyptique délicieuse.
Le scénario est puissant, le dessin aussi. J'ai rarement lu une bd avec d'aussi belles scènes d'actions. Seul petit bémol : on a par moment tendance à confondre quelques personnages.
J'attend avec impatience les prochains opus concoctés par les auteurs.
A lire et relire.
Quelle joie de retrouver Urasawa, le génial mangaka de 20th Century Boys ou encore de Monster ! Surtout pour revoir son génie sur une série inspirée par Tezuka, un grand nom du manga japonais.
Pluto est une histoire qui démarre dans le futur avec des humains qui cohabitent avec des robots. Certains robots ont des apparences de boîtes de conserve, d'autres ressemblent à s'y méprendre à des humains. Et, de plus, les robots ont des droits et devoirs tout comme les humains. On retrouve une atmosphère pesante car l'histoire fait suite à une guerre mondiale entre humains et robots, et comme période d'après guerre, on retrouve une lenteur et une nostalgie qui fait froid dans le dos mais qui évoque (du moins pour moi) des sentiments entremêlés comme la tristesse, la beauté et la langueur. On est finalement très loin d'un 20th Century Boys dans une ambiance plus post-apocalyptique et plus rock. Je dirais que dans Pluto, on est plus sur un fond de musique classique, avec un piano doux et léger. L'histoire la plus marquante est pour moi celle de North 2, robot guerrier qui se reconvertit en homme de chambre et qui souhaite jouer du piano pour oublier la guerre. Une phase très lente et très poétique.
Les personnages sont très attachants, comme Gesicht ou encore Astro et ils vont vraiment bien dans l'atmosphère voulue qui laisse présager une fin à la fois dantesque et fataliste. Les dessins de Urasawa sont, comme à son habitude, simples mais réussis. De plus, la série évoque quelques questions très intéressantes : l'homme peut-il vivre sans machines ? Les machines peuvent-elles penser ? Aimer ? Ressentir des émotions comme la peur et l'amour ou encore la haine ?
Finalement, Urasawa signe une œuvre intelligente, prenante, à la fois intrigante (par son intrigue policière classique) et poétique, mélangeant habilement phases d'action et phases de lenteur et poésie pure, qui plus est avec des robots. Vraiment très bon !
Pratt a eu une très bonne idée en réalisant cette adaptation BD de la mort d'Antoine de Saint-Exupéry. Suggestion poétique de la fin d'un des plus grands auteurs du 20ème siècle, qui a dit qu'il n'a plus vécu depuis l'enfance.
Certains trouveront ce récit étrange. En effet, il se déroule sur 10 minutes ! Saint-Exupery, qui était un aviateur durant la seconde guerre mondiale, vit ses derniers instants lors de ce vol. Il se remémore des choses agréables, il lui arrive plein de choses qu'il ne comprend pas, un brouillard s'installe, frontière entre le réel et l'irréel. Et à la fin du souvenir, la mort...
Ce récit est assez compliqué, car il mêle habilement passé, présent, imagination de cet auteur que plus rien ne rattachait à la vie, sauf sa mère, à qui il voue un amour sans faille, et qui est le symbole de la protection de l'enfant qui ne sait rien de la vie (il le dit lui même : s'il est blessé, sa mère le soignera, s'il revient, il aura quelqu'un à embrasser, s'il meurt, il aura quelqu'un à attendre dans l'éternité).
Car Saint-Exupéry n'a pas apprécié de grandir. Cela se ressent dans ses œuvres, des trésors philosophiques du siècle passé.
Vous devez sûrement vous poser une question : qu'y a t-il d'étonnant, un gars qui va bientôt mourir et qui parle à des gens ? C'est sûrement ce qui nous arrive quand on meurt, on pense à ces moments simples mais ô combien réjouissants.
Le dessin de Pratt est parfait dans ce one-shot, il atteint son apogée. Car l'auteur arrive à rendre sublime une nappe de brouillard, avec un avion français en difficulté à l'intérieur. Les couleurs de Patrizia Zanotti s'accommodent à merveille avec le dessin.
Ce souci du réel, mêlé à l'irréel, cette finesse, cette sensibilité et cette simplicité de cet album en font un petit bijou que je ne peux que vous conseiller de lire. C'est l'histoire d'un auteur qui est mort pour la France, pourchassé par des avions allemands, et qui savait tout faire...
Que dire de plus : "Le dernier vol" est plus qu'un album, c'est un témoignage subjectif, mais qui arrive à avoir une âme. On se dit : Saint-Exupery a sûrement pensé cela à ce moment.
La préface de cet album est de Frédéric d'Aguay, le traduction de Sylvina Pratt et le lettrage de Pomme Verte.
Un ultime vol d'un humanisme profond...
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Le Tueur
L'histoire d'un tueur à gages, de ses états d'âme et de sa vision sur le monde. Cynique et pessimiste, c'est une BD intelligente, très noire dans le fond et dans la forme. Le premier tome est un peu mou et on a du mal à savoir où veut nous emmener le scénariste. Mais on se laisse au fil des tomes bercer par cette histoire calme, limite envoûtante, avec quelques excès de violence fulgurants qui nous rappellent la brutalité du sujet traité. Mise-à-jour de juin 2010 : Au moment de la sortie du tome 8, j'ai voulu relire la série depuis le début. Et là, surprise : je n'ai presque plus ressenti de plaisir aux aventures et problèmes existentiels de ce tueur. Au final, une série très appréciée à la première lecture et finalement revendue à la seconde.
Donjon Monsters
« Donjon Monsters » est un savant mélange des autres séries parallèles, on y trouve des tomes plutôt humoristiques et d’autres qui tombent dans le drame absolu, ce décalage est assez surprenant d’ailleurs, à chaque fois que l’on prend un tome des Monsters c’est une surprise, impossible de savoir quel ton il aura. Certains tomes m’ont retourné l’estomac comme « Mon fils le tueur » en comparaison avec l’ultra léger « Du ramdam chez les brasseurs » tout mignon et rigolo, qui sont les deux tomes les plus extrêmes de la série… jusqu’à présent. De plus je les ai tous aimés, - même si j'ai eu quelques petits pincements au cœur pour certains, - que ce soit au niveau de l’histoire ou du graphisme, toute cette variété d'aventures et de traits apportent une incroyable richesse de lecture, chaque dessinateur nous offre sa vision des personnages et de l’univers « Donjon ». Ce procédé est un atout, une… « carte majeure », une idée de génie… et vu la joyeuse équipe qui scénarise cette œuvre incontournable de la bd, que pouvait-on espérer d’autre qu’une réussite totale ou presque… oui presque... si les auteurs veulent bien accélérer le rythme des sorties… ce serait parfait ! J’avais commencé à lire quelques Monsters de-ci de-là, mais si l’on veut vraiment profiter du contenu de chaque récit il est préférable de les alterner avec les autres séries et suivre la numérotation établie pour tous les « Donjon ». Petit mot de fin Je passe ma note de culte à 4/5 car malgré sa grande richesse, cette série reste intrinsèquement inachevée. Par série j'entends absolument TOUS les donjons, car les différencier n'a pas de sens à mes yeux, même les "Donjon monsters" et ses histoires au tome par tome. Bref, ça laisse un goût amère qui aura du mal à passer, car la relecture sera très frustrante sachant tout que qu'on ne saura jamais.
Sur les pas de Mariette
Voici une bande dessinée vraiment intéressante. Elle raconte les escapades d'Auguste Mariette, le célèbre égyptologue, en Egypte. Etant très intéressé par l'Egypte l'antique (et en ayant lu Papyrus et les Alix concernant l'Egypte), j'ai beaucoup aimé lire cette BD. On apprend plein de choses sur la vie de Mariette, il y a de l'émotion, du mystère... Le cocktail parfait d'une bande dessinée réussie! Ce qui est surprenant avec cet album, c'est qu'il parvient à accrocher dès la seconde page! Les dessins sont jolis, propres, soignés, les couleurs sont belles... les décors sont également très fidèles à l'époque ! Un hommage vibrant à un homme qui a donné sa vie à l'Egypte. Il est même enterré au Caire dans un tombeau égyptien ! Cette bande dessinée auto éditée a eu un gros succès à sa sortie en librairie, a tel point qu'elle est aujourd'hui épuisée. Mais on chuchote qu'elle va ressortir bientôt, pour le plus grand plaisir des curieux qui veulent se jeter sur cet album ! A acheter sans retenue !
Inner City Blues
Après la lecture de l'intégrale des 3 tomes. Trop court !!!! On ne se lasse pas avec ce genre de BD. Le dessin de Brüno est faussement naïf, il est excellent à tous les niveaux avec une mention spéciale pour la colorisation vraiment superbe. Le scénario n'a qu'un défaut : être trop court car c'est avec regret que j'ai fermé cette intégrale, tant la lecture fut des plus plaisante. Le scénario est rythmé, inventif, structuré et toujours contrôlé. Les flash-backs sont bien gérés, on découvre des bribes de l'histoire vus par différents protagonistes, dévoilant les tenants et les aboutissants de ce récit. Le final est dans la lignée de ce qui le précède : bien senti et bien amené. Je ne vois pas quoi reprocher à cette série qui est à découvrir de toute urgence. Pour rappel, l'intégrale est à petit prix et reste parfaitement lisible malgré le format moyen.
Quintett
Habituellement, je n'aime pas trop les œuvres avec plusieurs dessinateurs, il n'y a alors pas de fluidité entre les dessins des différents personnages et le style de chaque dessinateur entraine souvent une fracture entre chaque tome. Là, l'auteur (Giroud) a choisi de confier chaque tome à un dessinateur différent. L'originalité consiste dans le fait que chaque tome raconte la même histoire mais vue par un personnage différent. Chacun voit donc des évènements différents sur cette même zone de temps et n'apporte pas la même importance et la même vision sur chaque élément de l'histoire. Le lecteur découvre donc des évènements nouveaux dans chaque album tout en comprenant plus chaque protagoniste. Le changement de dessinateur ne dessert pas le scénario, et ça donne même une originalité car on peut considérer que chaque personne voit les autres différemment. Le scénario en lui-même est captivant car, dans une période de première guerre mondiale, on mèle tout au long de quatre premiers tomes des histoires de passions, d'amours, de trahisons, de manipulations, etc. Avec pour chaque tome une trame bien différente des autres et des thèmes propres à chacun. Chaque tome pourrait se lire de manière indépendante et se suffire à lui-même, mais le fait d'en découvrir plus à chaque lecture donne une saveur bien particulière. Enfin le dernier tome, qui se déroule bien des années après, conclut en toute beauté la série de manière bien originale et difficile à deviner. J'imagine d'ailleurs que ça ne doit pas plaire à tout le monde comme fin, mais ça donne à réfléchir. Bref ce Quinttet m'a beaucoup plu pour sa force narrative, le suspense lié à chaque histoire, et le liant de la série en elle-même.
Noir & Blanc en couleurs
Le trait et les couleurs d'Edoardo di Muro sont inattendus, et s'avèrent être tout aussi signifiants que le texte qu'ils épousent. Et c'est en se plongeant dans l'histoire que petit à petit ils dévoilent toute leur subtilité et reflètent un travail fin et pointu. Loin des histoires merveilleuses, fantastiques et légères, Noir et blanc en couleur nous confronte à ce qu'on considère habituellement comme des clichés, pour nous montrer ce qu'ils sont, une réalité.
Comanche
Toujours dans ma période Hermann, j'ai acheté et lu (sur les conseils de ma libraire) les deux intégrales de Comanche, scénarisées par Greg. Soient les 10 premiers tomes de la série. Avant de lire la suite, sachez que je ne suis PAS fan de western, mais alors pas du tout ! Et bien j'ai adoré. Purée, qu'est-ce que c'est bien. Bien raconté, sauvage, intelligent, bien ancré dans l'Histoire. Dingue que cette série ait été diffusée dans un journal pour gosses à l'époque ! Bref, j'ai redécouvert le genre. Je ne compte pas en revanche investir dans les autres volumes, qui ne sont plus dessinés par Hermann. Cette série m'a donné envie de découvrir la série télé Deadwood, et bien j'adore aussi ! Dingue ! Mais bon, je le reprécise : je ne suis PAS fan de western, mais alors pas du tout ! On ne m'y reprendra pas ! Non mais !!
Block 109
Quelle surprise !! On sent vraiment que nos deux compères ont pris du plaisir à réaliser ce pavé. Une uchronie géniale, formidablement bien ficelée, qui nous plonge dans une ambiance apocalyptique délicieuse. Le scénario est puissant, le dessin aussi. J'ai rarement lu une bd avec d'aussi belles scènes d'actions. Seul petit bémol : on a par moment tendance à confondre quelques personnages. J'attend avec impatience les prochains opus concoctés par les auteurs. A lire et relire.
Pluto
Quelle joie de retrouver Urasawa, le génial mangaka de 20th Century Boys ou encore de Monster ! Surtout pour revoir son génie sur une série inspirée par Tezuka, un grand nom du manga japonais. Pluto est une histoire qui démarre dans le futur avec des humains qui cohabitent avec des robots. Certains robots ont des apparences de boîtes de conserve, d'autres ressemblent à s'y méprendre à des humains. Et, de plus, les robots ont des droits et devoirs tout comme les humains. On retrouve une atmosphère pesante car l'histoire fait suite à une guerre mondiale entre humains et robots, et comme période d'après guerre, on retrouve une lenteur et une nostalgie qui fait froid dans le dos mais qui évoque (du moins pour moi) des sentiments entremêlés comme la tristesse, la beauté et la langueur. On est finalement très loin d'un 20th Century Boys dans une ambiance plus post-apocalyptique et plus rock. Je dirais que dans Pluto, on est plus sur un fond de musique classique, avec un piano doux et léger. L'histoire la plus marquante est pour moi celle de North 2, robot guerrier qui se reconvertit en homme de chambre et qui souhaite jouer du piano pour oublier la guerre. Une phase très lente et très poétique. Les personnages sont très attachants, comme Gesicht ou encore Astro et ils vont vraiment bien dans l'atmosphère voulue qui laisse présager une fin à la fois dantesque et fataliste. Les dessins de Urasawa sont, comme à son habitude, simples mais réussis. De plus, la série évoque quelques questions très intéressantes : l'homme peut-il vivre sans machines ? Les machines peuvent-elles penser ? Aimer ? Ressentir des émotions comme la peur et l'amour ou encore la haine ? Finalement, Urasawa signe une œuvre intelligente, prenante, à la fois intrigante (par son intrigue policière classique) et poétique, mélangeant habilement phases d'action et phases de lenteur et poésie pure, qui plus est avec des robots. Vraiment très bon !
Saint-Exupéry - Le dernier vol
Pratt a eu une très bonne idée en réalisant cette adaptation BD de la mort d'Antoine de Saint-Exupéry. Suggestion poétique de la fin d'un des plus grands auteurs du 20ème siècle, qui a dit qu'il n'a plus vécu depuis l'enfance. Certains trouveront ce récit étrange. En effet, il se déroule sur 10 minutes ! Saint-Exupery, qui était un aviateur durant la seconde guerre mondiale, vit ses derniers instants lors de ce vol. Il se remémore des choses agréables, il lui arrive plein de choses qu'il ne comprend pas, un brouillard s'installe, frontière entre le réel et l'irréel. Et à la fin du souvenir, la mort... Ce récit est assez compliqué, car il mêle habilement passé, présent, imagination de cet auteur que plus rien ne rattachait à la vie, sauf sa mère, à qui il voue un amour sans faille, et qui est le symbole de la protection de l'enfant qui ne sait rien de la vie (il le dit lui même : s'il est blessé, sa mère le soignera, s'il revient, il aura quelqu'un à embrasser, s'il meurt, il aura quelqu'un à attendre dans l'éternité). Car Saint-Exupéry n'a pas apprécié de grandir. Cela se ressent dans ses œuvres, des trésors philosophiques du siècle passé. Vous devez sûrement vous poser une question : qu'y a t-il d'étonnant, un gars qui va bientôt mourir et qui parle à des gens ? C'est sûrement ce qui nous arrive quand on meurt, on pense à ces moments simples mais ô combien réjouissants. Le dessin de Pratt est parfait dans ce one-shot, il atteint son apogée. Car l'auteur arrive à rendre sublime une nappe de brouillard, avec un avion français en difficulté à l'intérieur. Les couleurs de Patrizia Zanotti s'accommodent à merveille avec le dessin. Ce souci du réel, mêlé à l'irréel, cette finesse, cette sensibilité et cette simplicité de cet album en font un petit bijou que je ne peux que vous conseiller de lire. C'est l'histoire d'un auteur qui est mort pour la France, pourchassé par des avions allemands, et qui savait tout faire... Que dire de plus : "Le dernier vol" est plus qu'un album, c'est un témoignage subjectif, mais qui arrive à avoir une âme. On se dit : Saint-Exupery a sûrement pensé cela à ce moment. La préface de cet album est de Frédéric d'Aguay, le traduction de Sylvina Pratt et le lettrage de Pomme Verte. Un ultime vol d'un humanisme profond...