Voilà une bd très dense avec un souffle picaresque énorme !
L'histoire est menée tambour battant sur le mode du conte initiatique. La bonne idée scénaristique c'est d'épaissir avec une pointe de fantastique autour de quelques mythes du blues américain.
J'ai beaucoup aimé la manière dont la thématique sociale soutient le récit.
Les personnages sont très bien croqués.
Le dessin est bon avec un excellent travail au niveau des couleurs pour certaines cases.
Peut-être que la lecture du troisième tome me donnera envie de noter cette série culte...
2 tomes lus...
Voici un bel ouvrage. Sobre, propre, bien réalisé, clair.
Le dessin comme bien souvent dans mes choix a joué un rôle prédominant dans ma sélection rapide. Hop, j'ouvre. Hop, je m'aperçois tout de suite du style personnel de l'auteur, j'aime les couleurs lumineuses. Hop, je lis.
De ce que j'ai pu lire de la biographie de l'auteur, dessinateur, coloriste, ceci ressemble à une sorte d'autobiographie. Jérôme Heydon ayant passé plusieurs mois en compagnie des nomades du Sahara.
Il essaie par cette BD de retranscrire ses émotions et ses découvertes.
Dans un style calme, posé, Jérôme Heydon nous conte l'aventure en 1935 d'un écrivain raté à l'eau de rose, qui las de sa vie inventé décide de faire le grand saut et partir découvrir la vérité sur tout ce qu'il a pu imaginer jusqu'ici.
Pour toute personne ayant quelques liens avec le Maroc, la première qualité qui ressortira de cette BD est effectivement un vrai air d'authenticité.
Les coutumes, la gentillesse, l'ouverture d'esprit du plus grand nombre, mais aussi évidemment les résistants, les opposants à l'occident. L'auteur retranscrit avec justesse le melting pot des cultures marocaines. Le peuple Marocain n'est pas effectivement UN peuple, mais la conjugaison de nombreuses tribus à l'histoire bien tranchée.
Le premier tome est beaucoup plus qu'un tome d'introduction et c'est aussi ce que j'aime. Nous sommes embarqué au plus profond du désert et le nom de ville comme Marrakech ou mieux encore Ouarzazate nous font rapidement rêver à de lointain horizons inaccessibles… (Enfin, renseignez vous et vous verrez que Ouarzazate n'est plus si inaccessible ;) )
Lors de la présentation de la famille, j'ai franchement souris tellement cela m'a rappelé des souvenirs.
On découvre l'histoire de ce pays, on découvre toute l'ambiguité d'un colonialisme qui arrive à ses limites. On s'insurge avec Jérôme sur certaines pratiques que l'on croyait révolues (esclavagisme, exploitation des mines de sel…).
On parcourt toutes les émotions, de l'amour à la haine, de la béatitude à l'affolement et la surprise constante dans la redécouverte des coutumes Berbères et d'une religion qui nous est souvent trop méconnue.
Surement Jérôme Haydon qui a vécu au Maroc quelques temps a-t-il mis une grande part de lui-même dans cette série. Ce n'est dit nulle part, mais Jérôme Haydon aurait-il utilisé ce moyen d'expression afin de réaliser une sorte de psychothérapie ? En tout cas, on ressent une force véritable, on ressent l'honnêteté de l'auteur et sa volonté de retranscrire ses pensées, ses sensations, ses émotions…Il s'en dégage une grande véracité, une grande crédibilité. Une aventure pleine d'humanité, d'humilité face à ces terres et à cette vie qu'elles rendent si dure.
De plus, les nombreux textes en voix off, sont souvent judicieux, bien ficelés et travaillés. Surement, avec le dessin, plus qu'avec le scénario, ces textes sont-ils la force de cette série. Surement, là encore Jérôme Haydon a-t-il voulu y mettre en grande part de son travail. Un grand moment d'expression écrite, de communication.
Tout coule de source, tout s'enchaine facilement et avec justesse. Tout s'articule et s'emboite avec minutie. Rien vraiment à redire sur l'ensemble de cette œuvre.
Avec un contenu dense et un rythme assez lent, avec une narration et un découpage maitrisés, Je suis ressorti de cette lecture étrangement calme, serein, malgré le flot d'émotions. Ces contrées décidément appellent à l'humilité et ce peuple à la sagesse. El mouktoub est plus fort que tout. Pourquoi chercher à se battre contre lui ?
Pourtant, j'ai trouvé la fin trop abrupte, trop rapide. Le départ de François nous prend de court, comment ? Tout ça pour revenir au point de départ ? Mais c'est peut être aussi ça la force de cette série, nous faire voyager, rêver jusqu'à la dernière et finalement nous montrer que rien n'est jamais acquis, que la lutte est constante mais que toujours la vie doit reprendre ses droits. Cette série est en plus, dés lors empreinte d'une sage psychologie d'une belle philosophie.
"Je veux mourir" ; "Je veux vivre" ; François aura hésité. Il a choisi.
Et finalement, on se dit que l'on aurait aimé un autre tome afin de découvrir plus en profondeur le peuple des Aaribs. Finalement, on a l'impression d'être passé trop vite sur certains points. Mais cette sensation ne survient qu'une fois la dernière page atteinte et que surpris on s'aperçoit que l'on est déjà arrivé au bout de l'histoire.
C'est avec un grand regret que j'ai aussi découvert que le deuxième tome était le dernier.
Je serai bien reparti une fois encore avec François à la découverte de ce pays ensablé, et de ce peuple envoutant comme les yeux de Leila…
Je reviens sur le dessin, qui m'a plu lui aussi par son authenticité. J'ai pris un plaisir immense à parcourir ces paysages au travers des magnifiques dessins de Jérôme Haydon. Si son trait n'est pas le plus précis au monde, son style est en revanche admirable.
Le trait parfois encore crayonné montre une certaine spontanéité, une certaine innocence, une naïveté qui colle parfaitement au personnage principal.
J'adore l'utilisation qu'il a des couleurs contrastées, tranchées qui reflètent parfaitement et avec une grande justesse les lumières de ce pays. Entre la chaleur étouffante de la tente et la chaleur écrasante des dunes, entre l'ambiance calme, feutrée, les lumières presque tamisées de la tente et le feu et l'intensité de la lumière du désert, nous voyageons sans difficulté et Jérome Haydon nous transporte sans peine dans son univers. Sa mise en page superbement maitrisée permet de nous rendre l'étendue infinie du désert, de la solitude de ce voyage, du calme de la nuit. Jérôme Haydon joue avec les zooms, les champs larges, les grands plans avec justesse. Voilà,
J'adore le dessin.
A découvrir absolument !
Une jolie bande dessinée pour enfants, qui la lisent et la relisent avec plaisir.
L'histoire n'est pas d'une originalité folle : le printemps a disparu, la neige tombe à gros flocons un 21 mars. Il faut retrouver le printemps !
Mais le rythme est soutenu, les personnages amusants, notamment le gaffeur et bavard M. Eclair ou le flemmard et gourmand Kaki. Les moments de rire et de peur sont bien dosés pour un public enfantin.
Je discerne au moins trois influences dans l'univers créé par Katherine et Florian Ferrier : Moumine le Troll, de Tov Jansson, les dessins animés de Miyazaki et la terre du Milieu de Tolkien. Il sort de ce mélange un univers original et attachant servi par un dessin coloré au trait vif.
Dernier détail qui fait plaisir : le héros est une héroïne. Elle n'attend pas de chevalier sauveur ou de prince charmant. Elle mène simplement sa barque avec perséverance et humour. C'est rare ! En général, les personnages actifs qui ne se placent pas dans une relation de séduction sont à 99% des garçons, surtout dans les histoires pour enfants...
Un album découvert grâce aux libraires du musée de la BD d'Angoulême, véritable caverne d'Ali Baba dont je recommande la visite !
Carla, jeune américaine en conflit avec son identité de métis mexico-étasunienne, part s'installer à Mexico sans parler un mot d'espagnol.
Honteuse de ses origines gringo au Mexique, après avoir été honteuse de ses origines mexicaines à Chicago, elle se sépare de son petit ami étasunien, trop "expat" et trop friqué à son goût, et s'accroche à une bande de copains mexicains qui lui paraissent capables de la faire pénetrer dans les cercles de la véritable mexicanité : Memo, un intellectuel révolutionnaire glandeur et dragueur, Oscar, un rêveur à gueule d'ange qui s'imagine DJ aux Etats-Unis et Ricardo, une petite frappe qui deale de l'herbe.
A force de se couper de tous ses amis trop "intégrés", fascinée par le discours extrémiste de Memo, Carla va peu à peu perdre pied et se mettre en danger.
La constance de Carla à faire systématiquement les mauvais choix paraît parfois un peu forcée, même si la psychologie des personnages est crédible et bien fouillée. Carla semble au fond ne pas être capable de s'aimer. Malade de ses origines, elle croit pouvoir retrouver une sorte de pureté morale en faisant aveuglément sien le discours extreme-gauchiste de Memo, d'autant plus intransigeant avec elle qu'il n'a pas su la mettre dans son lit...
Le contenu politique du discours de Memo, puis de ses actes, a le mérite de faire réfléchir sur la relation de domination qui lie les Etats-Unis et le Mexique et sur la situation des pays du tiers-monde. Mais l'histoire est d'abord celle d'un itinéraire intérieur. La réflexion socio-politique reste en arrière-plan et ne l'emporte pas sur les personnages.
Jessica Abel nous fait en même temps plonger dans la vie quotidienne de Mexico, entre fêtes de la jet-set, marchés interlopes, cérémonies familiales ou sorties à la montagne... On est loin des clichés d'un Mexique folklorique à l'ancienne, en sandales et sombrero.
Précis et lisible bien qu'un peu chargé, dans des pages au format A5, le dessin se lit facilement et s'adapte bien à l'histoire. Le noir et blanc est un peu dommage pour un récit qui a pour cadre la ville si colorée de Mexico. Mais n'oublions pas que Jessica Abel a écrit et dessiné l'ensemble seule !
Bref, j'hésite pour cet album entre 3 et 4. 4 donc pour l'instant, pour la qualité des personnages, la richesse du dessin et le crescendo réussi de l'histoire. Même si le livre m'a paru un chouia long et, encore une fois, manquant d'espace et de couleurs.
Superbe one shot tout en nuances sur le fond et la forme.
Et dire qu'il s'agit d'une première BD pour Julie Maroh !!!
Le scénario est cohérent et bien structuré. Tout coule de source, les évènements s'enchaînent avec une fluidité. La lecture en profite, c'est prenant et passionnant.
Les sujets abordés ne sont pas les plus simples à traiter. Le principal est avant tout l'homosexualité au travers d'un couple formé par une jeune lycéenne et une étudiante aux beaux arts.
Les idées sont traitées avec beaucoup de sensibilité et sans retenue. On sent la patte d'une femme dans cette narration douce et rythmée.
La mise en image n'est pas en reste, elle est tout simplement sublime, avec une mention spéciale pour les pages noir et blanc avec des touches de bleu (pages largement majoritaires et non représentées dans la galerie).
Tout n'est pas parfait mais j'ai adoré cette BD.
Au niveau reproche, je n'ai trouvé à redire que sur deux points : la couverture souple façon Vents d'Ouest n'est pas ce qu'il se fait de mieux, et une petite baisse de qualité dans le dessin sur la fin.
Au final, j'attribue la note maximum et un énorme coup de coeur.
Il s'agit d'un pur roman graphique, le ressenti est donc personnel et subjectif.
Des BD comme ça, j'en redemande tous les jours !!!
Hé be voilà! J'ai beaucoup aimé le premier, j'attendais le 2e et je ne suis pas déçue !
Franchement, combien de bd parlent à la fois à la geek, la fleur bleue et la castagneuse en vous ?
Celui-là relève le défi haut la main :)
Les auteurs jouent habilement sur les clichés de shojo, et les détournent subtilement à leur sauce ; car ne vous y laissez pas prendre, c'est bien de détournement dont il s'agit, le 2e tome me l'a confirmé et le 3e sera j'espère toujours plus dans la relecture :)
Le style graphique est sympa, le découpage très bon, les couleurs acidulées m'ont bien plu aussi :)
Quand à la trame, je ne comprends pas vraiment les commentaires laissés jusqu'ici (c'est pour ça que je poste d'ailleurs) parce que le pastiche me semble à moi évident...
Les private joke de geek qui émaillent l'album m'ont bien plu aussi, si ça ne vous parle pas, remettez vous au niveau ! Un vrai geek ne se contente pas de jouer à Warcraft ;)
(mention spéciale à Mary Sue, il fallait y penser : faire du concept bien connu un vrai personnage)
J'ai beau être une habituée des shôjos, j'avoue ne pas prédire comment la vie amoureuse de Mathilde va s'épanouir ! La suite la suite, je veux savoir si la geekette trouvera l'amour !
Alors, "Le seigneur d'ombre" est tout simplement pour moi, une bible graphique, colorée sombre et puissante, c'est vraiment ce qui m'a frappé, certes le scénario n'est pas le plus incroyables de tous les temps, mais je pense que ce n'était pas le but premier.
A chaque page c'est tout simplement jouissif, et cela n'a rien à voir avec "Le seigneur des anneaux''. même ci cela s'inspire au niveaux des personnages, et encore, car par exemple pour le coté magique et les elfes, ça n'a rien a voir avec tolkien.
Et puis cette noirceur intense, presque étouffante, nous explose au visage. C'est incroyable,
J'ai acheté les 4 tomes, et je en ai lu que deux jusqu'a aujourdhui, parceque je veux conserver la surprise intacte, le plus longtemp possible. Impressionant visuellement, pour moi on se rapproche de l'absolu de la bande déssiné au niveau réalisme.
Si vous aimez l'art, les couleurs, et la fantasy, achetez "Le seigneur d'ombre" : une véritable bible noire extraordinaire.
C'est au-delà de la bande déssinée !
Avec la première histoire, le ton est donné.
La bêtise humaine sous toutes ses formes prend place dans chaque mini-récit.
Les scenarii sont futiles mais croquent avec une rare finesse les aberrations de la vie de tous les jours et apportent une réflexion devenue souvent inexistante.
Chabouté a réussi à faire passer beaucoup de sentiments avec peu de choses. Il a un sens inné de la narration et un sens de l'observation habilement mis à contribution pour réaliser ses BD.
Le dessin noir et blanc est toujours aussi beau et puissant. Ici, pas de demi-teintes, c'est tout ou rien comme dans les histoires frôlant l'absurde et pourtant si réelles.
Quel intérêt ont ces petites histoires ? Elles sont tout simplement l'essence même des romans graphiques, empreintes d'empathie elles amènent le lecteur à réagir.
Malgré le côté acidulé des récits j'ai parfois souri, mais en général, j'ai surtout ressenti de la honte, de la colère ou de l'incrédulité.
"Fables amères de tout petits riens" m'a fait réagir ce qui démontre ses qualités importantes, indépendantes de la courte longueur des récits.
Chabouté s'est essayé à un nouvel exercice avec succès et démontre qu'il fait parti des auteurs immanquables du 9ème art.
Le genre du mort-vivant est un genre qui depuis quelques temps revient à la mode. On peut le voir au travers différents supports comme le cinéma, la littérature et forcément la bande dessinée. Malgré tout, le genre a du mal à se renouveler et les perles sont rares. Coté cinéma, on a eu, pour le meilleur, ''Shaun of the dead'', ''L'armée des morts", la série des "28 jours et semaines plus tard" et plus récemment "Bienvenue à Zombieland", mais pour le pire, les titres sont à foison comme "Zombies strippers", "Zombie honeymoon", ou encore "La cité des morts". Niveau B.D, ce qui nous intéresse, on a droit à du pas terrible comme "Loving Dead (Fragile)", à du rigolo comme "Marvel zombies" tome 2 et à du très bon comme ''Zombie" avec Simon Garth.
Ici, avec Zombies des éditions Soleil, on a droit, pour ma part, à du très bon.
Parlons tout d'abord du scénario. Il est très classique avec une trame basique que l'on retrouve dans tous les films de zombie depuis Romero. En, gros, on a des zombies partout, une pincée de survivants qui se regroupent dans un endroit (centre commercial, immeuble, zone de regroupement), ici des bateaux, et ils essayent de survivre comme ils peuvent en communauté. Jusque là, pas de surprise, c'est classique. Mais dans ce premier tome, on a déjà dès la planche 5 un retournement de situation relativement bien foutu. Puis, bien entendu, on nous laisse sur un pur cliffhanger de fin en attendant un tome 2 qui s'annonce énorme.
Au niveau du dessin, on a droit à des illustrations magnifiques. Cholet nous sert des images dynamiques, pas avares en tripailles avec des visages remplis d'expressions. On s'attache beaucoup au héros qui ressemble à monsieur tout le monde mais qui cache un terrible secret. On s'attache aussi beaucoup au petit garçon et à la relation qu'il entretient avec le héros. Une putain de relation qui virera au drame et qui laissera le lecteur pantois. Les zombies sont relativement bien faits et bien variés, et les couleurs donnent un aspect de désespoir qui sied parfaitement au scénario et à l'ambiance. Les tons gris, oranges fonctionnent à merveille.
Au final, on obtient un scénario classique mais bourré de bonnes idées, avec plein de rebondissements et des personnages attachants. Vivement la suite pour cette série qui s'annonce énorme.
En lisant certains commentaires, je me dis que l’on ne voit pas les mêmes choses où que l’on ne vit pas dans le même monde tant il y a de la foi dans la nature humaine en disant que tout est un peut too much dans cette série…
Pourtant, même dans notre France super policée, des faits divers m’interpellent :
Un homme tabassé à mort après un match de foot.
Un homme tabassé à mort après un petit accrochage en voiture.
Un homme tabassé un soir d’été sur la plage et sa femme violée devant lui pour n’avoir pas eu de clopes sur lui.
Et j’en passe et des meilleurs… Vous vous rendez compte de cette violence ? Pour moi qui vis dans ma campagne cela me parait dingue, mais pour ceux qui vivent dans les cités chaudes, peut être pas tant que ça ?
A 2 heures d’avion, au Kosovo, dans un mode de vie proche du nôtre, ils ont connu l’épuration ethnique, au Rwanda n’en parlons pas, etc… Pour ceux qui ont vu des images, c’est quand même tuer son voisin à la machette droit dans les yeux parce qu’il n’est pas dans le bon camp… On a égorgé des hommes dans des stades de foot à l’ère des talibans pour présomption de cocufiage…
Quand on y réfléchi, on se demande comment des gens qui vivent ensemble tout d’un coup bascule dans cette logique de mort et de survie. Je me sens loin de cette violence, incapable de lever la main sur quelqu’un mais qu’en serait-il dans un climat de guerre ou de chaos extrême ?
C’est ça que pose comme question Walking Dead. Ce n’est pas qu’un comics sur les morts vivants, d’ailleurs dans le tome 11, on ne les voit presque pas, mais une vision de la descente aux enfers dans la haine et la violence de gens « normaux » confrontés à la décadence des hommes en guerre pour leur survie.
D’un point de vu psychologique, si on regarde bien l’évolution des personnages, je trouve que l’on n’est pas dans la caricature, mais que c’est plutôt bien décrit et je pense que face à une telle violence, n’importe qui tournerait barge ou finirait par devenir aussi violent.
Bref, achetez cette série en connaissance de cause : c’est trash, non pas à cause des zombies, mais à cause de ce miroir que nous renvoie cette série, reflet qui nous dérange tant il est noir et inquiétant…
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Voilà une bd très dense avec un souffle picaresque énorme ! L'histoire est menée tambour battant sur le mode du conte initiatique. La bonne idée scénaristique c'est d'épaissir avec une pointe de fantastique autour de quelques mythes du blues américain. J'ai beaucoup aimé la manière dont la thématique sociale soutient le récit. Les personnages sont très bien croqués. Le dessin est bon avec un excellent travail au niveau des couleurs pour certaines cases. Peut-être que la lecture du troisième tome me donnera envie de noter cette série culte...
Aarib
2 tomes lus... Voici un bel ouvrage. Sobre, propre, bien réalisé, clair. Le dessin comme bien souvent dans mes choix a joué un rôle prédominant dans ma sélection rapide. Hop, j'ouvre. Hop, je m'aperçois tout de suite du style personnel de l'auteur, j'aime les couleurs lumineuses. Hop, je lis. De ce que j'ai pu lire de la biographie de l'auteur, dessinateur, coloriste, ceci ressemble à une sorte d'autobiographie. Jérôme Heydon ayant passé plusieurs mois en compagnie des nomades du Sahara. Il essaie par cette BD de retranscrire ses émotions et ses découvertes. Dans un style calme, posé, Jérôme Heydon nous conte l'aventure en 1935 d'un écrivain raté à l'eau de rose, qui las de sa vie inventé décide de faire le grand saut et partir découvrir la vérité sur tout ce qu'il a pu imaginer jusqu'ici. Pour toute personne ayant quelques liens avec le Maroc, la première qualité qui ressortira de cette BD est effectivement un vrai air d'authenticité. Les coutumes, la gentillesse, l'ouverture d'esprit du plus grand nombre, mais aussi évidemment les résistants, les opposants à l'occident. L'auteur retranscrit avec justesse le melting pot des cultures marocaines. Le peuple Marocain n'est pas effectivement UN peuple, mais la conjugaison de nombreuses tribus à l'histoire bien tranchée. Le premier tome est beaucoup plus qu'un tome d'introduction et c'est aussi ce que j'aime. Nous sommes embarqué au plus profond du désert et le nom de ville comme Marrakech ou mieux encore Ouarzazate nous font rapidement rêver à de lointain horizons inaccessibles… (Enfin, renseignez vous et vous verrez que Ouarzazate n'est plus si inaccessible ;) ) Lors de la présentation de la famille, j'ai franchement souris tellement cela m'a rappelé des souvenirs. On découvre l'histoire de ce pays, on découvre toute l'ambiguité d'un colonialisme qui arrive à ses limites. On s'insurge avec Jérôme sur certaines pratiques que l'on croyait révolues (esclavagisme, exploitation des mines de sel…). On parcourt toutes les émotions, de l'amour à la haine, de la béatitude à l'affolement et la surprise constante dans la redécouverte des coutumes Berbères et d'une religion qui nous est souvent trop méconnue. Surement Jérôme Haydon qui a vécu au Maroc quelques temps a-t-il mis une grande part de lui-même dans cette série. Ce n'est dit nulle part, mais Jérôme Haydon aurait-il utilisé ce moyen d'expression afin de réaliser une sorte de psychothérapie ? En tout cas, on ressent une force véritable, on ressent l'honnêteté de l'auteur et sa volonté de retranscrire ses pensées, ses sensations, ses émotions…Il s'en dégage une grande véracité, une grande crédibilité. Une aventure pleine d'humanité, d'humilité face à ces terres et à cette vie qu'elles rendent si dure. De plus, les nombreux textes en voix off, sont souvent judicieux, bien ficelés et travaillés. Surement, avec le dessin, plus qu'avec le scénario, ces textes sont-ils la force de cette série. Surement, là encore Jérôme Haydon a-t-il voulu y mettre en grande part de son travail. Un grand moment d'expression écrite, de communication. Tout coule de source, tout s'enchaine facilement et avec justesse. Tout s'articule et s'emboite avec minutie. Rien vraiment à redire sur l'ensemble de cette œuvre. Avec un contenu dense et un rythme assez lent, avec une narration et un découpage maitrisés, Je suis ressorti de cette lecture étrangement calme, serein, malgré le flot d'émotions. Ces contrées décidément appellent à l'humilité et ce peuple à la sagesse. El mouktoub est plus fort que tout. Pourquoi chercher à se battre contre lui ? Pourtant, j'ai trouvé la fin trop abrupte, trop rapide. Le départ de François nous prend de court, comment ? Tout ça pour revenir au point de départ ? Mais c'est peut être aussi ça la force de cette série, nous faire voyager, rêver jusqu'à la dernière et finalement nous montrer que rien n'est jamais acquis, que la lutte est constante mais que toujours la vie doit reprendre ses droits. Cette série est en plus, dés lors empreinte d'une sage psychologie d'une belle philosophie. "Je veux mourir" ; "Je veux vivre" ; François aura hésité. Il a choisi. Et finalement, on se dit que l'on aurait aimé un autre tome afin de découvrir plus en profondeur le peuple des Aaribs. Finalement, on a l'impression d'être passé trop vite sur certains points. Mais cette sensation ne survient qu'une fois la dernière page atteinte et que surpris on s'aperçoit que l'on est déjà arrivé au bout de l'histoire. C'est avec un grand regret que j'ai aussi découvert que le deuxième tome était le dernier. Je serai bien reparti une fois encore avec François à la découverte de ce pays ensablé, et de ce peuple envoutant comme les yeux de Leila… Je reviens sur le dessin, qui m'a plu lui aussi par son authenticité. J'ai pris un plaisir immense à parcourir ces paysages au travers des magnifiques dessins de Jérôme Haydon. Si son trait n'est pas le plus précis au monde, son style est en revanche admirable. Le trait parfois encore crayonné montre une certaine spontanéité, une certaine innocence, une naïveté qui colle parfaitement au personnage principal. J'adore l'utilisation qu'il a des couleurs contrastées, tranchées qui reflètent parfaitement et avec une grande justesse les lumières de ce pays. Entre la chaleur étouffante de la tente et la chaleur écrasante des dunes, entre l'ambiance calme, feutrée, les lumières presque tamisées de la tente et le feu et l'intensité de la lumière du désert, nous voyageons sans difficulté et Jérome Haydon nous transporte sans peine dans son univers. Sa mise en page superbement maitrisée permet de nous rendre l'étendue infinie du désert, de la solitude de ce voyage, du calme de la nuit. Jérôme Haydon joue avec les zooms, les champs larges, les grands plans avec justesse. Voilà, J'adore le dessin. A découvrir absolument !
Hôtel étrange
Une jolie bande dessinée pour enfants, qui la lisent et la relisent avec plaisir. L'histoire n'est pas d'une originalité folle : le printemps a disparu, la neige tombe à gros flocons un 21 mars. Il faut retrouver le printemps ! Mais le rythme est soutenu, les personnages amusants, notamment le gaffeur et bavard M. Eclair ou le flemmard et gourmand Kaki. Les moments de rire et de peur sont bien dosés pour un public enfantin. Je discerne au moins trois influences dans l'univers créé par Katherine et Florian Ferrier : Moumine le Troll, de Tov Jansson, les dessins animés de Miyazaki et la terre du Milieu de Tolkien. Il sort de ce mélange un univers original et attachant servi par un dessin coloré au trait vif. Dernier détail qui fait plaisir : le héros est une héroïne. Elle n'attend pas de chevalier sauveur ou de prince charmant. Elle mène simplement sa barque avec perséverance et humour. C'est rare ! En général, les personnages actifs qui ne se placent pas dans une relation de séduction sont à 99% des garçons, surtout dans les histoires pour enfants...
La Perdida
Un album découvert grâce aux libraires du musée de la BD d'Angoulême, véritable caverne d'Ali Baba dont je recommande la visite ! Carla, jeune américaine en conflit avec son identité de métis mexico-étasunienne, part s'installer à Mexico sans parler un mot d'espagnol. Honteuse de ses origines gringo au Mexique, après avoir été honteuse de ses origines mexicaines à Chicago, elle se sépare de son petit ami étasunien, trop "expat" et trop friqué à son goût, et s'accroche à une bande de copains mexicains qui lui paraissent capables de la faire pénetrer dans les cercles de la véritable mexicanité : Memo, un intellectuel révolutionnaire glandeur et dragueur, Oscar, un rêveur à gueule d'ange qui s'imagine DJ aux Etats-Unis et Ricardo, une petite frappe qui deale de l'herbe. A force de se couper de tous ses amis trop "intégrés", fascinée par le discours extrémiste de Memo, Carla va peu à peu perdre pied et se mettre en danger. La constance de Carla à faire systématiquement les mauvais choix paraît parfois un peu forcée, même si la psychologie des personnages est crédible et bien fouillée. Carla semble au fond ne pas être capable de s'aimer. Malade de ses origines, elle croit pouvoir retrouver une sorte de pureté morale en faisant aveuglément sien le discours extreme-gauchiste de Memo, d'autant plus intransigeant avec elle qu'il n'a pas su la mettre dans son lit... Le contenu politique du discours de Memo, puis de ses actes, a le mérite de faire réfléchir sur la relation de domination qui lie les Etats-Unis et le Mexique et sur la situation des pays du tiers-monde. Mais l'histoire est d'abord celle d'un itinéraire intérieur. La réflexion socio-politique reste en arrière-plan et ne l'emporte pas sur les personnages. Jessica Abel nous fait en même temps plonger dans la vie quotidienne de Mexico, entre fêtes de la jet-set, marchés interlopes, cérémonies familiales ou sorties à la montagne... On est loin des clichés d'un Mexique folklorique à l'ancienne, en sandales et sombrero. Précis et lisible bien qu'un peu chargé, dans des pages au format A5, le dessin se lit facilement et s'adapte bien à l'histoire. Le noir et blanc est un peu dommage pour un récit qui a pour cadre la ville si colorée de Mexico. Mais n'oublions pas que Jessica Abel a écrit et dessiné l'ensemble seule ! Bref, j'hésite pour cet album entre 3 et 4. 4 donc pour l'instant, pour la qualité des personnages, la richesse du dessin et le crescendo réussi de l'histoire. Même si le livre m'a paru un chouia long et, encore une fois, manquant d'espace et de couleurs.
Le Bleu est une couleur chaude
Superbe one shot tout en nuances sur le fond et la forme. Et dire qu'il s'agit d'une première BD pour Julie Maroh !!! Le scénario est cohérent et bien structuré. Tout coule de source, les évènements s'enchaînent avec une fluidité. La lecture en profite, c'est prenant et passionnant. Les sujets abordés ne sont pas les plus simples à traiter. Le principal est avant tout l'homosexualité au travers d'un couple formé par une jeune lycéenne et une étudiante aux beaux arts. Les idées sont traitées avec beaucoup de sensibilité et sans retenue. On sent la patte d'une femme dans cette narration douce et rythmée. La mise en image n'est pas en reste, elle est tout simplement sublime, avec une mention spéciale pour les pages noir et blanc avec des touches de bleu (pages largement majoritaires et non représentées dans la galerie). Tout n'est pas parfait mais j'ai adoré cette BD. Au niveau reproche, je n'ai trouvé à redire que sur deux points : la couverture souple façon Vents d'Ouest n'est pas ce qu'il se fait de mieux, et une petite baisse de qualité dans le dessin sur la fin. Au final, j'attribue la note maximum et un énorme coup de coeur. Il s'agit d'un pur roman graphique, le ressenti est donc personnel et subjectif. Des BD comme ça, j'en redemande tous les jours !!!
Geek & Girly
Hé be voilà! J'ai beaucoup aimé le premier, j'attendais le 2e et je ne suis pas déçue ! Franchement, combien de bd parlent à la fois à la geek, la fleur bleue et la castagneuse en vous ? Celui-là relève le défi haut la main :) Les auteurs jouent habilement sur les clichés de shojo, et les détournent subtilement à leur sauce ; car ne vous y laissez pas prendre, c'est bien de détournement dont il s'agit, le 2e tome me l'a confirmé et le 3e sera j'espère toujours plus dans la relecture :) Le style graphique est sympa, le découpage très bon, les couleurs acidulées m'ont bien plu aussi :) Quand à la trame, je ne comprends pas vraiment les commentaires laissés jusqu'ici (c'est pour ça que je poste d'ailleurs) parce que le pastiche me semble à moi évident... Les private joke de geek qui émaillent l'album m'ont bien plu aussi, si ça ne vous parle pas, remettez vous au niveau ! Un vrai geek ne se contente pas de jouer à Warcraft ;) (mention spéciale à Mary Sue, il fallait y penser : faire du concept bien connu un vrai personnage) J'ai beau être une habituée des shôjos, j'avoue ne pas prédire comment la vie amoureuse de Mathilde va s'épanouir ! La suite la suite, je veux savoir si la geekette trouvera l'amour !
Le Seigneur d'Ombre
Alors, "Le seigneur d'ombre" est tout simplement pour moi, une bible graphique, colorée sombre et puissante, c'est vraiment ce qui m'a frappé, certes le scénario n'est pas le plus incroyables de tous les temps, mais je pense que ce n'était pas le but premier. A chaque page c'est tout simplement jouissif, et cela n'a rien à voir avec "Le seigneur des anneaux''. même ci cela s'inspire au niveaux des personnages, et encore, car par exemple pour le coté magique et les elfes, ça n'a rien a voir avec tolkien. Et puis cette noirceur intense, presque étouffante, nous explose au visage. C'est incroyable, J'ai acheté les 4 tomes, et je en ai lu que deux jusqu'a aujourdhui, parceque je veux conserver la surprise intacte, le plus longtemp possible. Impressionant visuellement, pour moi on se rapproche de l'absolu de la bande déssiné au niveau réalisme. Si vous aimez l'art, les couleurs, et la fantasy, achetez "Le seigneur d'ombre" : une véritable bible noire extraordinaire. C'est au-delà de la bande déssinée !
Fables amères
Avec la première histoire, le ton est donné. La bêtise humaine sous toutes ses formes prend place dans chaque mini-récit. Les scenarii sont futiles mais croquent avec une rare finesse les aberrations de la vie de tous les jours et apportent une réflexion devenue souvent inexistante. Chabouté a réussi à faire passer beaucoup de sentiments avec peu de choses. Il a un sens inné de la narration et un sens de l'observation habilement mis à contribution pour réaliser ses BD. Le dessin noir et blanc est toujours aussi beau et puissant. Ici, pas de demi-teintes, c'est tout ou rien comme dans les histoires frôlant l'absurde et pourtant si réelles. Quel intérêt ont ces petites histoires ? Elles sont tout simplement l'essence même des romans graphiques, empreintes d'empathie elles amènent le lecteur à réagir. Malgré le côté acidulé des récits j'ai parfois souri, mais en général, j'ai surtout ressenti de la honte, de la colère ou de l'incrédulité. "Fables amères de tout petits riens" m'a fait réagir ce qui démontre ses qualités importantes, indépendantes de la courte longueur des récits. Chabouté s'est essayé à un nouvel exercice avec succès et démontre qu'il fait parti des auteurs immanquables du 9ème art.
Zombies (Soleil)
Le genre du mort-vivant est un genre qui depuis quelques temps revient à la mode. On peut le voir au travers différents supports comme le cinéma, la littérature et forcément la bande dessinée. Malgré tout, le genre a du mal à se renouveler et les perles sont rares. Coté cinéma, on a eu, pour le meilleur, ''Shaun of the dead'', ''L'armée des morts", la série des "28 jours et semaines plus tard" et plus récemment "Bienvenue à Zombieland", mais pour le pire, les titres sont à foison comme "Zombies strippers", "Zombie honeymoon", ou encore "La cité des morts". Niveau B.D, ce qui nous intéresse, on a droit à du pas terrible comme "Loving Dead (Fragile)", à du rigolo comme "Marvel zombies" tome 2 et à du très bon comme ''Zombie" avec Simon Garth. Ici, avec Zombies des éditions Soleil, on a droit, pour ma part, à du très bon. Parlons tout d'abord du scénario. Il est très classique avec une trame basique que l'on retrouve dans tous les films de zombie depuis Romero. En, gros, on a des zombies partout, une pincée de survivants qui se regroupent dans un endroit (centre commercial, immeuble, zone de regroupement), ici des bateaux, et ils essayent de survivre comme ils peuvent en communauté. Jusque là, pas de surprise, c'est classique. Mais dans ce premier tome, on a déjà dès la planche 5 un retournement de situation relativement bien foutu. Puis, bien entendu, on nous laisse sur un pur cliffhanger de fin en attendant un tome 2 qui s'annonce énorme. Au niveau du dessin, on a droit à des illustrations magnifiques. Cholet nous sert des images dynamiques, pas avares en tripailles avec des visages remplis d'expressions. On s'attache beaucoup au héros qui ressemble à monsieur tout le monde mais qui cache un terrible secret. On s'attache aussi beaucoup au petit garçon et à la relation qu'il entretient avec le héros. Une putain de relation qui virera au drame et qui laissera le lecteur pantois. Les zombies sont relativement bien faits et bien variés, et les couleurs donnent un aspect de désespoir qui sied parfaitement au scénario et à l'ambiance. Les tons gris, oranges fonctionnent à merveille. Au final, on obtient un scénario classique mais bourré de bonnes idées, avec plein de rebondissements et des personnages attachants. Vivement la suite pour cette série qui s'annonce énorme.
Walking Dead
En lisant certains commentaires, je me dis que l’on ne voit pas les mêmes choses où que l’on ne vit pas dans le même monde tant il y a de la foi dans la nature humaine en disant que tout est un peut too much dans cette série… Pourtant, même dans notre France super policée, des faits divers m’interpellent : Un homme tabassé à mort après un match de foot. Un homme tabassé à mort après un petit accrochage en voiture. Un homme tabassé un soir d’été sur la plage et sa femme violée devant lui pour n’avoir pas eu de clopes sur lui. Et j’en passe et des meilleurs… Vous vous rendez compte de cette violence ? Pour moi qui vis dans ma campagne cela me parait dingue, mais pour ceux qui vivent dans les cités chaudes, peut être pas tant que ça ? A 2 heures d’avion, au Kosovo, dans un mode de vie proche du nôtre, ils ont connu l’épuration ethnique, au Rwanda n’en parlons pas, etc… Pour ceux qui ont vu des images, c’est quand même tuer son voisin à la machette droit dans les yeux parce qu’il n’est pas dans le bon camp… On a égorgé des hommes dans des stades de foot à l’ère des talibans pour présomption de cocufiage… Quand on y réfléchi, on se demande comment des gens qui vivent ensemble tout d’un coup bascule dans cette logique de mort et de survie. Je me sens loin de cette violence, incapable de lever la main sur quelqu’un mais qu’en serait-il dans un climat de guerre ou de chaos extrême ? C’est ça que pose comme question Walking Dead. Ce n’est pas qu’un comics sur les morts vivants, d’ailleurs dans le tome 11, on ne les voit presque pas, mais une vision de la descente aux enfers dans la haine et la violence de gens « normaux » confrontés à la décadence des hommes en guerre pour leur survie. D’un point de vu psychologique, si on regarde bien l’évolution des personnages, je trouve que l’on n’est pas dans la caricature, mais que c’est plutôt bien décrit et je pense que face à une telle violence, n’importe qui tournerait barge ou finirait par devenir aussi violent. Bref, achetez cette série en connaissance de cause : c’est trash, non pas à cause des zombies, mais à cause de ce miroir que nous renvoie cette série, reflet qui nous dérange tant il est noir et inquiétant…