Les derniers avis (9376 avis)

Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Bienvenue
Bienvenue

Jolie petite découverte que voilà... Après le très sympathique Aya de Yopougon, Marguerite Abouet déplace son viseur vers la région parisienne pour nous conter la vie quotidienne d'une jeune Parisienne. Bienvenue est une étudiante en Beaux-Arts cynique et renfermée, qui donne des coups de main à tous ceux qui l'entourent, sans parfois en recevoir de retour. Du coup elle est parfois très agressive, et se rend presque asociale. Mais cette carapace cache en fait une grande timidité, des fêlures dont elle ne s'ouvre pas à ses proches. Je me suis reconnu en Bienvenue. Enfin, Bienvenue ressemble un peu à l'étudiant que j'ai été, c'est sans doute pour ça que j'ai apprécié sa rencontre. Embringuée dans ses peines de coeur, ses amis parfois très encombrants, les voisins dont on se demande ce qu'ils font, ses études ou plutôt ses camarades qui la gonflent prodigieusement, Bienvenue est tout simplement une fille ordinaire. Je lirai la suite.

08/12/2010 (modifier)
Couverture de la série Le Casse - L'Héritage du Kaiser
Le Casse - L'Héritage du Kaiser

C’est le premier album de la série ‘Le casse’ que je découvre. Je ne pourrais donc le comparer aux précédents. Tout ce que je peux en dire, c’est que ‘L’héritage du Kaiser’ est une bd rudement efficace ! Le contexte : l’Allemagne nazie. « Classique », me direz-vous. Certes, mais à cette nuance près que le récit se situe ici à la veille du conflit mondial, en 1936 plus précisément. L’Allemagne n’a pas encore déclaré la guerre au monde, mais déjà elle se livre à un ménage ethnique à l’intérieur et à des intrigues, sabotages et complots à l’extérieur de ses frontières. Le héros : le major Hans Shoeffer. Un vétéran de la Grande guerre, surentraîné, au faciès balafré, secrètement réfractaire à l’idéologie hitlérienne, qui s’acquitte toutefois avec brio des missions d’élimination que lui confie la Wehrmacht. Un personnage principal relativement froid mais au charisme des plus convaincants. Le sujet : un casse, bien entendu. Mais les auteurs maintiennent volontairement le lecteur dans le flou durant la majeure partie du récit. L’on suit ainsi le major lors de quelques-unes de ses missions, l’on constate par ailleurs que la Gestapo le serre de près et l’on assiste en outre avec curiosité à ce que l’on devine être la préparation dudit casse. Le dessin : un trait sombre et hargneux. Personnellement, c’est d’ailleurs cet aspect de l’album qui m’a immédiatement attiré : cet admirable graphisme à la fois flou et précis. Le résultat : un album qui, s’il n’a peut-être pas la prétention de révolutionner les genres, a à tout le moins le mérite, d’une part, de mêler habilement fusillades et suspense et, d’autre part, d’être parfaitement ficelé. Bref, une bd que je ne pourrais pas honnêtement ne pas vous conseiller !

08/12/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Succube
Succube

Après Base Neptune, Renart nous propose une relecture du mythe de Frankenstein à la sauce moderne. Le récit balance entre deux époques, l'une où un savant (fou, comme il se doit) essaie de guérir sa fille autiste, et l'autre où un jeune homme essaie de comprendre pourquoi l'un de ses meilleurs amis s'est donné la mort. La mise en miroir des deux est un peu laborieuse au début, lé récit aurait peut-être gagné en fluidité. Et pourtant les deux parties se lisent plutôt bien, grâce à un dynamisme incroyable chez Renart. Il prend le temps de bien développer ses séquences, comme celle de l'opération du cerveau, et du coup le récit devient facile à suivre. Son dessin est lui aussi vraiment chouette, même si certains personnages masculins semblent avoir la même tête, et que l'ensemble des personnages ont un teint blafard et jaunâtre. Les influences de Renart sont multiples : les films de la Hammer, le film [REC], avec bien sûr des touches de modernité. J'attends la suite pour me faire une idée définitive, mais pour l'heure, c'est pas mal du tout.

07/12/2010 (modifier)
Couverture de la série Asterios Polyp
Asterios Polyp

« Asterios Polyp » est un album qui m’a attiré au premier regard. J’ai tenté de résister, mais j’ai vite su, avant même de l’ouvrir, que je succomberais à la tentation. Acclamé par la critique outre Atlantique (Will Eisner Award 2010 pour le Best Graphic Album New), ce one shot de 344 pages commence à se faire une place au soleil en France et dans le monde francophone. Il a d’ailleurs été récemment le lauréat du Grand Prix de la Critique ACBD. A la lecture des avis déjà postés sur notre beau site marron, je constate que si « Asterios Polyp » n’est pas toujours apprécié, il ne laisse jamais indifférent. Ce qui ne peut sous aucun prétexte être remis en cause est la qualité matérielle de l’ouvrage déjà mise en exergue par roedlingen : une belle couverture en carton, une jaquette dans les tons mauves et un papier bien épais, très agréable à toucher. Une fois l’album ouvert, on découvre un dessin à l’encrage mauve, en lieu et place du traditionnel noir. Il en résulte un graphisme plus doux et nuancé. David Mazzucchelli a créé Asterios Polyp, un personnage dont jamais le lecteur ne peut déceler les expressions ou sentiments. Mais cette carence est remplacée par les couleurs choisies et le trait soigneusement sélectionné. J’en veux pour preuve les scènes de ménage mettant en scène Asterios et sa femme : le conflit et l’incompréhension sont représentés par la représentation des personnages. Alors que son épouse est tout en courbes, Asterios est très géométrique et anguleux. Une excellente idée et du grand art que de remplacer l’expression faciale par la manière de dessiner la scène. L’histoire est également réussie. Asterios Polyp est un architecte de papier, dont aucune création n’a jamais été réalisée, mais qui a remporté de nombreux prix. Professeur à l’université, il est un homme insupportable, ramenant toujours tout à lui et pensant toujours comprendre mieux que quiconque le monde qui l’entoure. C’est cette attitude détestable qui le mène à la solitude dans laquelle le lecteur le découvre au début de l’histoire. Un incendie le force à quitter son appartement et le jette à la rue. Sans un sou, le voilà obligé de recommencer une nouvelle vie et de se remettre en question. Au rang des déceptions, j’avoue avoir trouvé certains passages un peu longs et peu à propos... mais ce qu’il faut comprendre, c’est que seule la lecture intégrale de l’album permet de comprendre l’utilité de chaque page, de chaque événement de la vie d’Asterios qui nous est révélé. « Asterios Polyp » est une lecture intelligente, passionnante et riche qui, comme un bon vin se déguste et s’apprécie avec le temps. Impossible d’écrire un avis immédiatement. Il m’a fallu trois jours de réflexion pour exprimer mes sensations, mais surtout pour réaliser que sans cette œuvre, ma bibliothèque ne serait pas tout à fait la même. Avec « Asterios Polyp », David Mazzucchelli signe sans doute l’une des meilleure sortie de 2010, voir de la décennie et nous enseigne que même à 50 ans, même quand on croit avoir toujours raison, il n’est jamais trop tard pour se remettre en question.

05/12/2010 (modifier)
Par Di Lullo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Troisième Testament - Julius
Le Troisième Testament - Julius

Alors là, chapeau ! Le dessin est très agréable et donne certaines très belles planches. Contrairement à certains, j'ai beaucoup aimé le personnage de Julius. Il est intelligent, ingénieux, et surtout, complètement sans pitié. C'est exactement ce que j'attend d'un légat romain. Les décors et costumes sont tràs bien representés, et l'on sent que les auteurs ont fait une certaine documentation. Un très bon rapport qualité-prix : la BD fait 80 pages, de plus, on peut s'attendre à au moins 3 autres opus. Une belle édition, une belle BD, je suis très satisfait, malgré, comme l'ont remarqué certains, des fautes d'orthographe.

05/12/2010 (modifier)
Couverture de la série Aspic Détectives de l'étrange
Aspic Détectives de l'étrange

En discutant avec Thierry Gloris à Wavre, celui-ci m’avait dit : « ça, il faut que tu le lises, c’est vachement bien ! ». Oui, mais hé bon, c’est lui qui a écrit le scénario. Alors, forcément, il n’allait pas me dire que c’était de la daube. Je restai donc dubitatif tout en louchant sur l’objet mieux qu’un paparazzi sur l’entrejambe de Paris Hilton. Et c’est finalement l’avis d’Erwelyn qui m’a décidé à franchir le pas (d’autant plus que la série devra se composer de multiples diptyques, avec donc la possibilité de s’interrompre après deux albums). Et je ne le regrette pas ! Premier atout : le dessin de Jacques Lamontagne. Riche dans ses décors, caricatural pour ses personnages, variés dans ses angles de vue, dynamique et expressif. Le tout enrobé d’une colorisation soignée qui lui donne un côté lisse mais pas aseptisé. Très bon, en somme. Deuxième atout : le ton employé. Sans être une série humoristique, l’humour est très présent dans ce récit. Les personnages ne se prennent pas trop au sérieux et c’est tout profit pour des dialogues où les petites piques sont légion. Avec cet univers, les auteurs se font plaisir (grand bien leur fasse) et nous font partager ce plaisir (grand bien me fasse). Troisième atout : un cadre accrocheur. Ce théâtre fin XIXème, avec toute l’esthétique qui l’accompagne (que ce soit au niveau des costumes, des bâtiments ou des véhicules), mais aussi avec ses références (occultisme, spiritisme et sociétés secrètes) et ses valeurs (les premiers balbutiements de l’émancipation féminine) est un terreau des plus fertiles pour qui veut planter une histoire rocambolesque. Et Thierry Gloris ne s’en prive pas, lui qui exploite en toutes libertés les opportunités offertes par ce décor. Quatrième et dernier atout : une intrigue accrocheuse, avec des personnages curieux et/ou charismatiques, avec deux pistes qui s’entrecoupent, avec de multiples rebondissements, voilà de quoi tenir le lecteur que je suis en haleine ! Seul bémol : le prix plutôt élevé de l’album. Mais, bon, quand la qualité est au rendez-vous, j’accepte de délier un peu plus que d’habitude les cordons de ma bourse (l’album étant en moyenne plus cher d’un ou deux euro par rapport aux productions du même genre). Franchement bien, donc !

03/12/2010 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Toxic / La Ruche / Calavera
Toxic / La Ruche / Calavera

Burns est de retour ! Dans cette nouvelle série qui commence (oui, ce n'est qu'un premier tome), Charles Burns part très fort. La première chose qui marque c'est la colorisation, très réussie, là où on attend d'habitude Burns sur sa maîtrise du noir et blanc. Pour les amateurs de son trait si caractéristique, rassurez-vous, cette mise en couleur n'altère en rien la qualité de son travail. On découvre juste une nouvelle facette de l'univers si particulier de l'auteur. Car de ce côté là, pas de changement, les univers dans lesquels il nous entraîne sont toujours aussi déjantés, avec cette touche de malaise, limite malsain, qui pointe. On est toujours sur le fil du rasoir, comme dans "L'antre de la folie" de Carpenter ou l'univers de Lynch, et par moment tout bascule véritablement, sans savoir ce qui tient du réel ou de l'imaginaire. On notera que Burns s'est en plus amusé à glisser de multiples références à l'univers de Tintin. Reste que je me demande encore pourquoi... Est-ce gratuit ou calculé ? Pas de réponse pour le moment. En tout cas, graphiquement, ces clins d'œils sont tout simplement magnifiques. Il n'est qu'à voir la couverture et la 4e de couverture de cette BD pour en apprécier la beauté. Cornélius est vraiment un éditeur qui aime les beaux objets ! Je suis toujours sous le charme de la qualité des BD qu'ils publient, même si le je n'en apprécie pas forcément le contenu. Alors, avis aux amateurs de l'étrange, du décalé et de ce qui ne rentre pas dans les cases : bienvenue à la maison (de fous, certes :p) !

30/11/2010 (modifier)
Par Elsmador
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Troisième Testament - Julius
Le Troisième Testament - Julius

J'avais lu il y a un bout de temps Le Troisième Testament, mais j'avais un peu oublié. Alors quand mon libraire m'a parlé de ce tome comme lié à cette série, j'ai rechigné, avant de finalement me jeter dessus quelques semaines plus tard grâce aux avis positifs donnés ici. Et comme presque toujours, je ne le regrette pas ! Je n'ai pas grand chose à rajouter sur ce qui a été dit précédemment... C'est franchement bien, et même si la religion n'est pas ma tasse de thé, ici c'est vivant et la trame est rondement menée jusqu'au bout de ce tome. Ce qui m'a particulièrement marqué à propos de cette BD, c'est sa taille, qui pourtant ne le laisse pas supposer. On en a vraiment pour son argent ! Page 50, 60, 70... Mais quand s'arrête-t-on ?! 80 pages finalement ! C'est vraiment l'idée première que m'a laissé cette BD. Les auteurs ne se sont vraiment pas fichus de leurs lecteurs ! J'ai hésité entre 4/5 et 5/5, et même si pour moi c'est le coup de cœur du moment, j'ai tout de même du mal à la noter "culte", même si "franchement bien", ce n'est presque pas assez !

29/11/2010 (modifier)
Par Tomeke
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Green Manor
Green Manor

Je n’ai pas su résister à l’achat de cette magnifique petite intégrale, parue en novembre de cette année. L’objet en tant que tel est très réussi : une couverture superbe, très « old school british », du papier de qualité et un signet, le tout pour un prix correct. Sans trop de surprise, je suis très satisfait de cette lecture. J’aime bien ces albums qui développent plusieurs saynètes, reliées entre-elles par un fil conducteur, mais indépendantes. Dans le même style, j’avais particulièrement apprécié Voies off, que je vous recommande d’ailleurs… Faut-il encore présenter le scénariste, Fabien Velhmann ? Encore une fois, par un formidable tour de force, il réussit en quelques planches à présenter des petites histoires policières, pour la plupart très bien pensées, au développement bien rythmé et à la chute savoureuse. Hormis l’une ou l’autre, j’ai vraiment été conquis par la qualité des scénarii. Et quand le tout est servi sur un lit de flegme britannique victorien et arrosé d’un humour noir cynique et fin, que demander de plus ? L’aspect graphique, certes identifiable à d’autre, est réussi. Il colle assez avec ce genre de BD d’humour issues du journal de Spirou. Au final, je vous ai peut-être donné une idée de cadeau pour les fêtes de fin d’année ? Si vous la voulez pour vous, faites comme moi, allez chercher l’intégrale vous-même ; pourquoi attendre ?

29/11/2010 (modifier)
Couverture de la série Spider-Man - L'Empire
Spider-Man - L'Empire

Un vieillard qui décide de décrocher son collant de super-héros poussiéreux après des années de retraite, cela rappelle évidemment le Dark knight de Miller. Cet album de Spider-man m’a pourtant plu bien davantage que celui qui lui a plus que probablement servi de source d’inspiration. En effet, le personnage du vieux Parker, complètement paumé, pas foutu de garder un job et contiunuellement hanté par le souvenir de sa défunte M.J., m’a paru des plus crédibles. Par ailleurs, cet album ne manque pas de rythme. De nombreux ennemis de Spidey reprennent du service et se liguent contre ce dernier, pour notre plus grand plaisir. Spidey ne luttera cette fois pas du côté des autorités, mais au contraire contre le pouvoir, ultra-sécuritaire et liberticide, en place. ‘Spider-man – L’Empire’ ne se concentre d’ailleurs pas exclusivement sur le super-héros. Celui-ci partage la vedette avec la population terrorisée qui décide finalement d’ouvrir les yeux et de se mobiliser contre l’Empire. Le point faible de ce comic book réside, selon moi, dans son graphisme. Celui-ci se révèle certes original, mais je n’aime pas particulièrement le traitement informatique qu’il a subi. En conclusion, il s’agit d’un album facile mais bien ficelé et très divertissant qui m’a fait passer un agréable moment et que je conseille dès lors aux amateurs de Spider-man et aux autres.

28/11/2010 (modifier)