Les derniers avis (9564 avis)

Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Palestine
Palestine

L'histoire moderne m'intéresse... Après avoir lu pas mal de BDs sur la seconde guerre mondiale (même si je suis loin d'avoir fais le tour), des BDs sur le conflit israélo-palestinien s'impose comme une suite logique (au même titre que les thèmes de la guerre froide ou des Trente Glorieuses), et en ce moment, la "référence" sur ce thème, c'est Joe Sacco. Le problème c'est que, même si je sais plus ou moins pourquoi l'état palestinien a été crée, je ne connais rien d'autres là dessus, et lorsqu’on entame "Palestine", Joe Sacco ne résume en rien la situation en Palestine lorsqu'il a fait son reportage... Je me suis senti un peu perdu à la lecture. Il ne faut pas que cette impression vous empêche de continuer, car, en refermant cette œuvre, même si je ne me sentais pas un incollable sur le sujet, le brouillard commençait tout doucement à se désépaissir sur les tenants et aboutissants du conflit. D'ailleurs, je tiens aussi à signaler que le dossier en début d'album, s’il n'est pas toujours des plus intéressants, est important à lire car la partie BD n'a pas d'introduction, donc le dossier nous sert à connaitre un peu le personnage de Joe Sacco et ses motivations. Il est vrai aussi que, si je ne demandais pas forcément plus de "partialité" dans les faits relatés, car ce n'est pas comme si Sacco nous cachait qu'il était plus du côté palestinien, par contre, je ne serais pas contre lire le même sorte de BD mais du côté Israélien. J'aime bien le dessin de Joe Sacco. Il est vraiment typique des productions américaines underground (et légèrement démodé), c'est un style que j'apprécie à petite dose. Ses personnages ne sont pas très beaux (même si il y a un joli travail de caricature), même si certains se ressemblent beaucoup, et les décors sont en général jolis et bien travaillés. Pour le reste du scénario, les faits relatés sont en général intéressants voire passionnants (j'ai lu l'album qui est très, très, dense relativement vite), et certains passages (notamment sur la torture), sont vraiment très poignants (au même titre qu'un Maus). Par rapport aux différents avis que j'ai pu lire, ceux qui ont lu Gaza 1956, en marge de l'histoire avant "Palestine" étaient en général déçus, contrairement à ceux qui ont fait l'inverse. C'est pourquoi, je conseille de commencer par "Palestine", si vous voulez lire les deux livres, et c'est ce que je vais faire. Une œuvre très poignante et assez instructive (et dans mon entourage, je ne suis pas le seul à avoir aimé), qui me donne l'envie de m'intéresser de plus près au conflit israélo-palestinien. 4.5/5

16/04/2011 (modifier)
Par oliv
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Réducteur de vitesse
Le Réducteur de vitesse

Le réducteur de vitesse est une des meilleures BD que j'ai pu lire et relire. Elle possède un certain style mais à mon avis tout à fait accessible, rien d'hyperexotique qui pourrait l'écarter de la mention BD culte, elle est sans aucun doute "très inspirée" en plus d'être inspirée d'une expérience vécue. C'est du génie de savoir placer une histoire et des personnages dans un monde particulièrement dur et cruel, parfois cauchemardesque (les énormes bateaux de guerre métalliques, des machines, les tuyaux, les fusilliers marins violents, etc..) sans tomber dans le drame absolu, le glauque, le désespérant.. Les personnages principaux portent une innocence et une humanité qui les rendent très sympathiques. Le principal personnage qui est inspiré de Blain lui même (Christophe Blain révèle dans une introduction avoir été "peintre de la marine" lors de son service militaire, et s'inspirer de son expérience pour cette histoire) est un artiste, dessinateur; un de ses compagnons de couchette avec qui il sympathise davantage, est écrivain. Il y a une volonté de préserver l'imaginaire, des aspects de l'enfance, dans un univers de guerre et de guerriers. Un univers de machines démesurées et dangereuses, mais qui peuvent aussi se révéler fragiles quand elles embarquent de jeunes gens à peine adultes, un peu innocents, un peu maladroits, à peine rebelles et pas forcément conscients de l'être (une particularité des artistes souvent) ne faisant rien d'autre que vouloir se préserver du mal de mer, éviter les corvées, la violence des fusilliers.. Et se perdre dans un bâtiment aussi gigantesque que mystérieux. (Dans l'intro Christophe Blain explique avoir choisi de dessiner plus un bateau de guerre inspiré des jouets en métal d'autrefois, qu'un bâtiment de la marine ayant existé, et ça marche). Les personnages sont assez crédibles pour qu'on puisse se sentir proche et les accompagner dans leurs péripéties. Mais on peut aussi y voir une sorte de conte. Les dessins sont simples, ils peuvent faire penser à une BD pour jeunes, mais les personnages sont expressifs, les ambiances sont bien rendues, c'est peut-être justement le côté minimaliste, le trait qui va a l'essentiel ajoute à la la force de cette œuvre. L'évocation de ce grand bateau, de ces machines, dans une forme un peu naïve, peut réveiller des ambiances et des rêveries de l'enfance un peu angoissantes, mystérieuses, ça se lit comme un rêve, il faudrait dire un mauvais rêve, mais d'où on ne souhaite pas s'échapper sans savoir comment les quelques camarades maladroits, rêveurs, et si proches de nous vont pouvoir s'en sortir, ce n'est d'ailleurs pas un cauchemar brut, il y a toujours des portes et des espoirs qui s'ouvrent. Ce n'est donc pas du masochisme de le lire et le relire, on peut l'offrir sans crainte à des adolescents comme à des adultes. Si je devais le relier à d'autres artistes je dirais Sfar, Thiriet, Hergé, disons un mélange des trois. Mais ça reste une œuvre unique et je confirme que pour moi c'est un chef-d'œuvre, une histoire à la fois simple et très forte, que l'on peut s'approprier facilement.

16/04/2011 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Rosario + Vampire Saison II
Rosario + Vampire Saison II

La seconde saison est encore meilleure que la précédente ! Le dessin et les différents aspects des scénarii sont bien mieux maîtrisés. L'humour est toujours aussi marrant (et il me semble qu'il y a encore plus de fanservice que dans la première saison), mais c'est vraiment l'aspect plus sérieux de l'œuvre qui est le meilleur. Les histoires sur les filles sont très bien et on voit bien leur psychologie. Ce ne sont pas de simples objets sexuels, elles ont une véritable personnalité qui évolue au fil des évènements. Ce que j'aime surtout c'est que l'attention entre les filles est bien séparée bien que Moka soit celle qui est mise la plus en avant (ce qui n'est pas pour me déplaire car c'est mon personnage préféré). J'ai bien hâte que la série se termine et si la fin est excellente je vais probablement mettre 5 étoiles.

13/04/2011 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Pour tout l'or du monde
Pour tout l'or du monde

Voici une nouvelle série très prometteuse ! Le récit s’ancre dans un contexte historique des plus intéressants où le peuple parisien vit des moments difficiles en ces années 1850. L’histoire captive et tient bien le lecteur en haleine. Il y est question d’un complot ourdi pour ressusciter l’empire bonapartien (ce qui deviendra le second empire). L’angle d’attaque est original et crédible. On se retrouve à suivre les pérégrinations d’un étudiant aristo attaché à la République qui va essayer de faire toute la lumière sur ce coup d’état en préparation. Cette histoire m’a fait penser à une autre lecture : Le Recul du Fusil. Il y est aussi question d’un étudiant entrainé malgré lui dans le tourbillon de l’histoire avec un grand H. Le trait est quant à lui plutôt flatteur. Il me fait penser à celui de Denis Bodart bien qu’un peu plus lisse et académique. Il gagnerait en puissance si Alain Grand se lâchait un peu … A suivre de près ...

13/04/2011 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Walking Dead
Walking Dead

Je tenais à commencer mon avis en contredisant une phrase d’un autre posteur (je suis certain que ça lui fera plaisir ;)) : « C'est supposé être du fantastique et c'est en fait beaucoup plus proche du roman graphique. » Non, justement, comme l’explique l’auteur dans l’introduction du premier tome (dans la VO tout du moins), son objectif était justement de se focaliser sur les relations humaines, sur le comportement de « monsieur tout le monde » dans une situation de crise extrême. C’est une histoire de zombies, certes, mais qui aurait aussi fonctionné dans un contexte plus réaliste (disons après une catastrophe naturelle majeure par exemple). Cette analyse de l’évolution du comportement des différents personnages m’a plu et fait froid dans le dos, et pose une question simple : à quoi serions-nous prêt dans une situation de détresse extrême ? Jusqu’où irions-nous s’il fallait manger pour survire et protéger sa famille dans un monde dépossédé de toute structure légale, où chacun dicte sa propre morale et décide de ce qui est bien ou mal ? Les horreurs commises par les personnages sont la plupart du temps affreusement logiques, et le fait que le petit groupe que nous suivons se fasse plus décimer par d’autres humains que par des zombies est assez déprimant. La fin du tome 8 m’a à ce titre horrifié et marqué pendant plusieurs jours, et fait partie des ces rares expériences narratives qui resteront avec moi pour la vie. Certains lecteurs trouvent que les auteurs en font un peu trop dans le tome 11 et vont trop loin dans l’horreur, au risque de décrédibiliser l’histoire… je les invite à lire les excellents romans « Lord of the Flies » et « The Road », qui sont assez édifiants dans le même genre. Notez que l’action est souvent très gore, et que ces albums ne sont pas à mettre entre toutes les mains… A ce titre je me demande ce que va donner la série TV annoncée récemment… sans changement de ton, elle risque de se retrouver « interdite aux moins de 18 ans ». Voila, une histoire captivante, superbement illustrée, que j’ai avalée avidement… un vrai « page turner » comme on dit chez nous en Angleterre… vivement la suite !

15/06/2010 (MAJ le 13/04/2011) (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Rosario + Vampire
Rosario + Vampire

3.5/5 J'ai l'impression d'un peu surnoter ce manga parce qu'il y a des bonnes et des mauvaises choses, mais les bonnes sont tellement agréables pour moi que je mets donc 4 étoiles et un coup de cœur. Commençons par ce que je n'aime pas : le côté plus violent de la série. Les combats sont assez ennuyeux (surtout au début lorsque le scénario repose sur le même schéma) hormis un ou deux qui étaient plus captivants que les autres. De plus, les tomes sont un peu inégaux en qualité. Certains sont tellement excellent que je ne pouvais pas m'arrêter de les lire alors que d'autres contiennent des passages un peu moins intéressants que je sautais parfois. Maintenant, ce que j'ai aimé. Le héros principal est attachant et son euh....'harem' (en gros les cinq belles filles qui lui courent après), bien qu'elles soient un peu stéréotypés. J'aime aussi le chauffeur d'autobus étrange qui me fait bien rire. D'ailleurs, l'humour est pas mal même si les situations sentent souvent le déjà vu. Il n'y a pas trop de fan service ce qui est une bonne chose. Les moments plus sérieux de l'histoire rendent le manga encore plus passionnant. Bref, 'Rosario + Vampire' est typiquement le genre de manga rempli de clichés que j'aime malgré tout car j'aime plusieurs personnages et que l'atmosphère générale est agréable.

11/04/2011 (modifier)
Par rige666
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Rêve de Meteor Slim
Le Rêve de Meteor Slim

Très bon one shot sur l'univers du blues et des années 30 aux States. Le dessin de Duchazaux illustre bien cette époque et l'état d'esprit blues des personnages. L'histoire est à la fois drôle, touchante, dramatique et même historiquement instructive... Une très bonne histoire sur la musique, les rêves et la vie qui peut ne pas toujours être facile.

11/04/2011 (modifier)
Par Erwelyn
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nosferatu (Soleil)
Nosferatu (Soleil)

Coup de cœur pour cette énième variation vampirique. Depuis la série Rapaces de Marini et le Dracula, le prince valaque Vlad Tepes de Pascal Croci, je n'avais pas été autant séduite par une bande-dessinée sur ce sujet. Un tome 1 prometteur qui d'entrée nous plonge dans les méandres d'un passé lointain où le vampire Nosferatu fait ses premières victimes. Quelques siècles plus tard, à Bombay, le voilà qui s'éveille à nouveau, encore plus puissant alors qu'un autre esprit vengeur a lui aussi traversé l'Histoire pensant s'être à jamais débarrassé de celui qui l'a transformé. C'est donc dans notre présent que va se jouer l'avenir de la race des vampires car tous sont aussi pourchassés surveillés par une mystérieuse organisation. Le sujet est traité avec un grand modernisme même si les fondamentaux du mythe restent présents : crucifix, pieux et lumière du jour en guise d'arme absolue. Sans doute la richesse des décors, des personnages et du scénario extrêmement dense et sombre à souhait pour un premier opus font de ce dernier un thriller fantastique - doublé d'une histoire passionnelle - absolument fascinant qu'on ne lâche qu'avec frustration. Vivement une suite rapide pour satisfaire les plus avides.

11/04/2011 (modifier)
Par Erwelyn
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Légende du Changeling
La Légende du Changeling

Je n'avais pas mis 5/5 lors de la première publication de cette critique car la série n'était pas terminée mais je reconnaissais avoir eu un vrai coup de cœur en lisant d'une traite les trois premiers volets. Je maintiens toujours cette note pour le 4e volet. Cette bande-dessinée est à rapprocher de Peter Pan de Loisiel mais aussi de Basil et Victoria d'Edith & Yann. Et bien sûr de Dickens. Si le héros est un enfant, le postulat social est particulièrement fort pour que cette œuvre ne soit pas abordée par les tout jeunes même si les couvertures peuvent allécher les jeunes lecteurs. D'autant que les éléments fantaistes sont finalement assez délayés. Ils viennent en opposition à une réalité désenchantée dans laquelle la bourgeoisie est illustrée par le Mal absolu, un être du Chaos, qui cherche par tous les moyens à écraser les plus faibles et ce sans aucun scrupule. Srubby se retrouvera régulièrement sur le chemin de cet être maléfique et l'on devine que la confrontation sera inévitable. Mais auparavant il sera le témoin de nombreux faits d'Histoire sociale comme la révolte des ouvriers et le début du syndicalisme organisé, les conditions dramatiques des mineurs, la pauvreté, la misère, la prostitution, le marché noir, les crimes. Symboliquement, les trois premiers albums s'enchaînent en suivant les grands éléments universels : le feu, la terre et l'eau. Avec le 4e tome on continue à explorer les bas-fonds londoniens. Le Tower Bridge est en construction, les combats de chiens et de boxe viennent enrichir les besaces de la populace de "joues creuses" et Scrubby se rapproche inexorablement du Mal en démasquant les agissements d'une diabolique société secrète. Mais les crimes se poursuivent et il s'en faudra de peu pour que notre petit héros ne démasque leur auteur. Encore un album haut en couleurs sociales. Nous verrons quelle tournure prendra la suite des aventures de l'enfant changeling. Mais on peut faire confiance aux auteurs pour nous donner un dénouement tout aussi passionnant. A noter que le scénariste, Pierre Dubois, si vous ne le connaissiez pas encore, a notamment créé le mot elficologie dont il se fait le spécialiste en étudiant tout ce qui a trait au Petit peuple : elfes, lutins, nains, korrigans etc. et par extension aux folklores et mythologies du monde entier. Il est l'auteur de nombreuses encyclopédies sur les lutins, les fées, les elfes mais aussi de plusieurs bandes-dessinées. Un article extrêmement riche sur Wikipédia (qui m'a aidé à faire cette petite accroche) est à lire pour mieux connaître ce monsieur particulièrement original. Quant à Xavier Fourquemin, il est lui-même passionné par le folklore celte, ce qui a débouché sur des séries comme Les contes de Brocéliande et Les contes du Korrigans, et par le Londres victorien illustré dans Miss Endicott.

21/06/2010 (MAJ le 11/04/2011) (modifier)
Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Ensembles contraires
Les Ensembles contraires

La collection Futuropolis est celle que je préfère actuellement. Chacune de la plupart des oeuvres sont réalisées avec brio. "Les ensembles contraires" m'a époustouflé par une indéniable qualité narrative ainsi que graphique qui s'étalent sur les deux tomes. Pourtant, on traite juste le quotidien de deux jeunes hommes qui vont découvrir ensemble l'amitié alors que beaucoup de choses semblaient les séparer à commencer par le milieu social. Bref, il n'y a rien de réellement extraordinaire. C'est la première fois que je vois une oeuvre qui se consacre à la construction d'une amitié sincère entre les confidences, les questionnements amoureux ou les fous rires. C'est un thème qui me touche beaucoup personnellement pour avoir perdu mon meilleur ami il y a longtemps. C'est une ode à l'amitié pure et sincère comme il en existe si peu ... Dans les ensembles contraires, l'un des protagonistes va mal tourner. Il y a de petites projections dans le futur où on le voit seul dans un foyer misérable. On se demande ce qui a bien pu se passer pour en arriver là. Il y a pas mal de moments particulièrement touchants. Le passage à la vie adulte avec ses contraintes et ses malheurs comme la maladie est particulièrement dur. Cela avait pourtant commencé par l'insouciance de la jeunesse. On se retrouve dans celle-ci pour avoir vécu les mêmes années 89-90. Oui, j'aime ces récits autobiographiques quand ils ont la force de communiquer toute l'âme d'une bd. C'est une incomparable réussite. Le meilleur de Kris assurément ! Que de chemin parcouru depuis la lecture un peu morne d'Un homme est mort. Il m'a agréablement surpris ces derniers temps (voir également l'excellent Coupures irlandaises). Le dessin est également bien réalisé car il permet de retranscrire à merveille toutes les émotions des personnages. Kris a ouvert son intimité et son coeur, c'est une forme de générosité envers ses lecteurs. Ceci est la clé d'une réussite méritée. J'espère que cette série figurera parmi les immanquables où elle aura toute sa place.

12/09/2009 (MAJ le 10/04/2011) (modifier)