Après la lecture des 3 premiers tomes.
D'autres suivront un jour.
J'aime ce style de comics "branleur" où l'humour s'impose sous toutes les formes, de la plus fine à la plus grotesque. On a le droit à du pur Ennis, décalé et sans tabou. Il ne fait pas bon pour un personnage de passer dans cette série, on a le droit à tout !!!
Les super-héros ne sont pas à la fête.
Chaque tome est un récit à part entière où chaque scénario est un divertissement s'appuyant sur des trames croisées souvent en finalité commune.
C'est relativement con mais ça repose les neurones et flatte la bêtise qui sommeille en chacun de nous. Quand on accepte de jouer le jeu on se surprend à apprécier cette bande de dépravés tous aussi graves les uns que les autres.
C'est franchement difficile d'en parler tant l'on sort des sentiers battus.
On est un cran en dessous de Preacher pour l'humour, mais l'action omni-présente compense et donne du rythme au récit.
Le dessin de Robertson est efficace, le trait est parfois gras mais la colorisation informatique évite d'avoir un effet sale.
Je lirai la suite par plaisir et curiosité car j'aimerai mieux connaitre les personnages et surtout voir comment ils vont évoluer au fur et à mesure de leurs missions hors normes.
Mise à jour le 22/04/2011 suite à la lecture des tomes 4 à 7.
Passage de la note de 3 à 4 et ajout d'un coup de coeur.
Le série prend de l'ampleur à chaque tome, la série devient consistante et prenante. En l'état il reste beaucoup d'inconnus mais le puzzle avance.
Les tomes 6 et 7 forment une seule histoire, comme les autres tomes individuellement. La lecture se fait à deux niveaux, une pour chaque récit et une autre sur la longueur.
Ennis sait embarquer les lecteurs dans ses productions.
Je ne sais pas combien de tomes sont prévus en tout mais je ne pourrai plus faire autrement que d'aller au bout !!!
Mise à jour du 30/04/2011. lecture des tomes 8 et 9.
Impossible de s'arrêter en si bon chemin, j'ai donc commandé les derniers tomes disponibles.
Les tomes 8 et 9 sont énormes, des étapes sont franchies dans l'humour et la décadence. Les super-héros en prennent pour leur compte et sont tout simplement réduits à des moins que rien. C'est gros, pour ne pas dire énorme, mais ça fonctionne à merveille.
On se demande où cela va nous amener et s'il y a aura des limites !!!
Il y a tout de même des sujets sérieux traités au fil de l'eau, mais ils ne suffiront pas à masquer le côté extrême et trash de la série qui n'est clairement pas à mettre entre toute les mains : il faut un esprit ouvert aussi friable qu'un gruyère pour apprécier cette caricature absolue des comics de super-héros.
Pour répondre à l'avis précédant, il y a bien un changement de dessinateur mais il n'intervient qu'au tome 8 sans perte de qualité notable...
Cette série n'a d'intérêt que sur la longueur, elle se bonifie au fil des tomes pour devenir addictive.
Une chose est claire, Ennis est et restera Ennis. Si Preacher n'est pas votre tasse de thé, ne gaspillez pas votre temps ni votre argent sur cette série.
Après la lecture des 2 premiers tomes. (Fini ?)
Quoiqu'il en soit ces deux opus forment un cycle complet et une histoire excellente.
Le postulat de départ est atypique et merveilleusement exploité.
Les personnages sont attachants et crèvent les cases.
Il y a des petites facilités dans le scénario mais on les excuse au fur et à mesure tant la lecture est plaisante.
Je ne vois pas réellement l'intérêt de faire une suite à cette histoire car je vois mal Hit-Girl reprendre le chemin de la rue par exemple.
Millar a tiré le maximum de faux super-héros dans cette série. J'ai adoré le résultat sans limites ni contraintes.
Romita fait le job, son dessin est propre et efficace à défaut de sauter aux yeux.
Sous son apparente simplicité, cette série est une petite perle pleine de fraicheur et d'originalité.
Preacher ? Quel drôle de titre pour un comics ! Là où le grand public est habitué à y lire le nom des superhéros cagoulés et enturbannés avec un bel accent ricain, ici on a droit à un titre religieux qui rime en français avec Branleur !!! :)
Il faut dire que Jesse Custer est un drôle de pasteur... Alcoolique et porté autant sur les femmes que sur les Marlboro, il ne trouve rien de mieux le jour où il remet sa foi en question que de se faire posséder par une entité mi maléfique mi angélique... qui va redonner un sens à sa vie : retrouver le créateur afin de lui botter les fesses !!!
Et ne pourrait-on rêver de mieux pour ce but que de se faire accompagner par un vampire irlandais bagarreur et une ex petite amie devenue tueuse à gages par dépit amoureux ?
Mais cette longue quête le baladant du Texas consanguin à la Nouvelle Orléans ensorcelée sans oublier un New York psychopathe et un territoire français annexé par sa sainteté le Pape ne serait qu'une promenade pour étudiants attardés si ce bon pasteur n'avait le chic de croiser tout ce que la planète porte de plus dégénérés comme être humains !!!
Si ces quelques lignes vous paraissent déjà insipides, inutile de lire plus loin car cette bd ne sera pas faite pour vous.
Si par contre et d'aventure, ces quelques lignes vous font sourire ou halluciner, bienvenu dans le petit monde du Preacher, le plus joli doigt tendu à la crasse, l'irrévérence et à la vulgarité absolue...
Garth Ennis est un cas à part. Il a réussi le pari insensé de bouleverser les codes du comics, de rédiger le plus grand nombre d'insultes et de blasphèmes et de soulever nombre de tabous en dessous du nombril dans un road movie déjanté, trash et purement jubilatoire !
Le tout pourrait bien ressembler à un artifice ou à une blague mais et c'est là toute la maitrise de son oeuvre c'est tout à fait l'effet inverse qui se produit avec une addiction à la lecture qui fait tourner les pages à la vitesse de mes sourires esquissés...
Car non seulement Ennis raconte une histoire qui se tient dans un cadre purement fantastique et de roman noir, très noir mais il arrive aussi à y insérer quelques lignes de poésie en plein milieu du Purin (ou du linceul de Turin au choix ! :) ) avec une histoire d'amour pas banale, quelques réflexions sur les libertés individuelles et une certaine approche de l'amitié...
Bien sur au passage il enfonce quelques principes fondamentaux. Ici les coups de poing assénés aux méchants font du bien au lecteur. Ici les flingues ne blessent pas mais mutilent la victime avec option rouge vermillon du plus bel effet. Ici les situations ne sont pas banales mais volontairement choquantes et dérangeantes voire inédites. Ici on est pleinement dans une bande dessinée adulte et la notion de "public averti" prend pleinement tout son sens...
Et ce mélange improbable qui me rappelle beaucoup le film True Romance marche parfaitement bien car Ennis sait à la fois ce qu'il raconte et où il va... La mise en scène est d'une rare intelligence car tous les personnages principaux comme secondaires sont parfaitement écrits à défaut d'être justifiés. Le dégout succède au rire et le rire succède au suspens qui succède à l'action et j'ai rarement eu le souvenir d'être aussi écarquillé à chaque page tournée !
Pourtant les dessins sont plutôt quelconques et les décors assez succincts sans parler d'une mise en couleur très années 90. On est loin des magnifiques dessins d'une oeuvre comme The Last Days of American Crime dans un registre similaire par exemple ce qui fait que je défie quiconque feuilletant un bouquin du Preacher d'être épaté ou attiré par son contenu...
Mais une fois la lecture entamée, difficile de poser les yeux ailleurs ou de s'en écarter tant l'intérêt va en grandissant avec une mention spéciale sur le passage très dur de l'enfance du Prêcheur ou de sa participation pour faire le ménage dans la ville de Salvation.
La fin sera explosive tout en étant plus calme (ou mature ?) et présente la grande qualité de résoudre toutes les intrigues ainsi que de sceller le destin de chaque personnage et ne serait-ce que pour cela Preacher est une oeuvre unique qui se prêtera volontiers à plusieurs relectures....
Qu'il va être difficile pour moi de relire des bouquins plus légers par après tant cette expérience est devenue aussi marquante !
Il est à noter que sans être manichéen, Ennis flirte constamment entre l'incorrect et le malsain sans tomber les deux pieds dedans à la façon d'un Jodorowsky pour n'en citer qu'un.
Pas de misogynie ou de racisme, simplement des personnes libres de toute autorité et non pas dénuées de morale cherchant simplement à vivre...
Et tant pis si le Rouge et le Noir en prennent pour leur grade, pour de si bons moments passés en la compagnie du Révérend Custer et de sa bande de tarés je serais prêt à en redemander d'autant plus que la relecture me parait tout à fait recommendable dans quelques temps !
Alors Preacher, moralisateur et barbant ? Non juste libérateur et jubilatoire ! Merci Garth Ennis !
Oscillant clairement entre foutraque jouissif, road movie horrifique, plaidoyer sur l'amitié ou histoire d'amour émouvante, il s'agit très clairement de l'un des tous meilleurs VOIRE le meilleur comics lu et en faire l'impasse serait péché. :)
Bilal réussit là pour moi un coup de maître en réussissant à mettre en scène une histoire mêlant judicieusement science-fiction et mythologie
Les dessins du tome 1, datant des années 80 ont un peu vieilli, mais la qualité de l'album n'en souffre pas...ceux des 2 autres tomes sont tout simplement une succession de chef d'oeuvre (mention spéciale au tome 2).
Un univers particulier, guerrier, noir, mais riche, à la Bilal. L'imagination de l'auteur nous plonge dans un futur où l'humanité a évolué sans changer dans ses travers: despotisme, guerres de religion, violence, changements climatiques...Le détail est même poussé jusque dans le langage des personnages (avec des néologismes) dans le tome 1 et la manie des échelles de mesure dans le tome 3.
J'ai dû lire et relire cette série pour essayer d'en saisir toutes les subtilités notamment pour le tome 2 (La femme piège) (et encore !)
Gros coup de coeur pour moi pour le tome 3 où la fusion entre Horus et Nikopol est passionnante. La relation entre ces deux personnages est captivante, de dominant-dominé, on passe progressivement à une véritable symbiose avec une interdépendance.
Horus est un personnage fascinant: dieu rebelle et déchu, avec un côté humain finalement, il finit par jeter un regard très philosophe sur l'être humain.
(3)
Belle réussite cette oeuvre.
Le monde des pirates est dépeint sans concession. Ils sont durs, violents, poivrots, supersticieux, vénals, menteurs... et leur folie guide leur liberté. C'est un souffle épique qui rugit de ces pages. Que nos vies et notre morale semblent étriquées face à ce déchaînement de vie et de mort.
Je découvre sur le tard Guido Buzzelli par le biais de cet ouvrage et j'ai l'impression d'être passé depuis trop longtemps à côté d'un auteur phare. La Révolte des Ratés, dissimulée derrière une couverture à priori peu engageante, se révèle être un petit monument du 9e Art.
Dessinée en 1966 et publiée en 1967 en Italie puis en 1972 dans le magazine Charlie Mensuel, il s'agit d'une fable satirique et politique. Elle met en scène un monde imaginaire où la société est scindée en deux castes. D'un côté, les Ratés, tous moches et difformes, qui travaillent comme des forçats dans des mines et subsistent de la maigre soupe que leur délivrent leurs gardes autoritaires. De l'autre, les Parfaits, tous beaux et jeunes, qui vivent le parfait bonheur dans l'opulence que leur procurent le travail et le combat des ratés. Spartak, lui, est un raté plutôt intelligent qui sert comme bouffon à la cour du roi des Parfaits mais travaille en secret à mener la révolution de son peuple contre les oppresseurs.
L'ouvrage bénéficie avant tout de l'excellent dessin de Guido Buzzelli. Ses planches ont été une vraie révélation pour moi. Son trait est formidable de technique et d'aisance. Sur le plan de la BD, il me fait penser aux grands auteurs classiques d'avant-guerre tels qu'Alex Raymond ou encore Harold Foster, mais il est aussi capable d'extravagance humoristique à la manière des auteurs du magazine MAD. Sur le plan du dessin de manière générale, il me fait penser à d'autres très grands artistes tels que Goya, Léonard de Vinci ou encore Daumier. On sent en lui un véritable maîtrise en matière d'anatomie, capable de représenter aussi bien des corps parfaits que d'hideuses difformités, excellant également dans la représentation de corps équestres. Ses personnages sont beaux et dynamiques, ses décors simples mais soignés, sa mise en page agréable, sa narration graphique un tout petit peu fouillis mais efficace malgré tout.
Le récit est raconté sur un ton semi-humoristique, prenant parfois les allures d'une farce grotesque d'autres fois celles d'une tragédie dramatique. Malgré le sérieux et l'horreur de certains passages, l'atmosphère reste légère, prompte au sourire ou à la blague.
Et surtout, cette fable trouve une morale particulièrement bien vue, intelligente et toujours d'actualité. Il s'agit de montrer la vanité d'une Révolution et à quel point le système finira de toute manière toujours par revenir aux mêmes bases à quelques différences mineures près.
Intelligent, amusant et très beau, cet ouvrage et son auteur sont définitivement à découvrir. Il est juste regrettable qu'il n'ait plus été réédité depuis les années 80, d'autant plus que les Editions du Cygne ont interverti par erreur au moins trois paires de planches dans cet album ce qui gâche malheureusement la lecture.
Bienvenue en Absurdie.
Le récit de Guy Delisle est édifiant et amusant à la fois. Et c’est là tout le génie de l’auteur lorsqu’il réalise ce genre de carnet de voyage. En effet, l’artiste a l’art de nous décrire en peu de mots toute l’absurdité d’une situation sans se montrer hautain ou professoral. Il observe, compare et s’amuse, tout en gardant une certaine tendresse pour les personnages rencontrés.
Le simple fait d’emporter « 1984 » comme livre de chevet en Corée du Nord donne un bon aperçu de l’humour du gaillard.
Au niveau du dessin, ce n’est pas beau mais efficace ! Le trait est minimaliste mais suffisamment expressif pour saisir l’état d’esprit des personnages. Ce n’est cependant pas là que réside la force du récit… Quoique, avec un style trop fouillé, le rythme de lecture aurait sans douté été différent et, par conséquent, moins adapté à la narration enjouée de l’auteur.
La narration, tiens, parlons en de la narration ! C’est de la super-glue, cette narration. Une fois la lecture entamée, pas moyen de lâcher l’objet. Drôle, vivante, elle ne surcharge pas les cases. On se dit « bon, allez, je lis encore deux, trois pages, puis j’arrête »… et on continue jusqu’au terme car il se passe toujours quelque chose d’amusant et/ou d’étonnant.
Drôle et vivant, ce récit est aussi très instructif et je sors de cette lecture en ayant le sentiment d’un peu mieux connaître la Corée du Nord.
Edifiant et amusant, tout en restant humain, un très grand récit ! A lire et à posséder !
J'ai trouvé cette BD excellente.
En ce qui me concerne, j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin. Mais là, je dois dire que Nesmo a su parfaitement me transporter dans l'univers de Morvan. Sa patte ne laisse pas indifférent, les couleurs sont savamment choisies pour transmettre cette atmosphère glauque.
Le scénario de Morvan prend place dans une espèce d'uchronie bien dépaysante et plutôt sombre.
Une authentique réussite ! Un sacré boulot que d'imaginer tout ce monde pour trois tomes prévus.
D'ailleurs, je m'apprêtais à lire les deux tomes en ma possession lorsque, après avoir lu les quinze premières pages du Tome 2, je me suis rendu compte qu'un troisième clôturerait la série.
J'ai donc arrêté là ma lecture pour jouir de l'intégralité de l'oeuvre et de mon plaisir quand ce Tome 3 sortira (en espérant qu'il ne tarde plus trop).
Le personnage du commissaire Mornières est attachant, j'attends la suite de sa destinée avec impatience.
La note culte sera peut-être en vue à la fin de la série.
« Le bleu est une couleur chaude » aborde deux thèmes : les rapports amoureux et la différence.
Clémentine a 15 ans, est en seconde littéraire, a de nombreux amis, bref est une fille sans histoires. Un jour, elle croise dans la rue une femme aux cheveux bleus et, à cause d’un simple échange de regards, sa vie bascule. Cette inconnue ne cessera d’obséder Clémentine, de hanter ses rêves et de l’attirer irrésistiblement.
Les histoires d’amour fictives qui me paraissent crédibles sont extrêmement rares. C’est cette même crédibilité qui fait de cette b.d. une œuvre touchante.
Accepter son homosexualité, accepter ses sentiments, s’accepter, c’est de cela qu’il s'agit. « Je sais ce que je veux. Mais l’assumer est une toute autre chose », écrit d’ailleurs Clémentine dans son journal intime.
‘Le bleu est une couleur chaude’ a récemment valu à son auteur un prix à Angoulême. Je viens de regarder une interview de cette dernière au cours du festival en question et voici ce que j’en retiens. Si Julie Maroh est elle-même homosexuelle, cet album n’est pas pour autant autobiographique. L’auteure reconnaît toutefois qu’il est inévitablement des phases que tous les jeunes appartenant une minorité ne peuvent manquer de traverser, phases qu’elle a donc elle-même connues et qui n’ont certainement pas manqué de l’influencer. La réalisation de cet album lui aura pris cinq ans. Elle reconnaît toutefois, très humblement, que son récit présente des failles et qu’elle n’a par exemple pas pu éviter certains clichés.
Graphiquement, l’album m’a semblé très délicat. Si je ne l’avais pas su, j’aurais inévitablement deviné qu’il est l’œuvre d’un auteur féminin.
Le seul bémol : la fin m’a paru précipitée. En effet, l’installation du récit prend 130 pages, alors que seules 25 pages sont consacrées à la chute.
Je ne suis pas un grand amateur de roman graphique. Mais je ne regrette pas une seconde de m’être penché sur celui-ci et je m’intéresserai plus que probablement aux prochaines œuvres de cet auteur au talent prometteur.
Le Combat ordinaire, j'en avais beaucoup entendu parler et je viens seulement de le lire. Ne faites pas comme moi, n'attendez pas plus longtemps !
Cette série est, pour moi, un chef d'oeuvre ! Le sujet qui peut paraître simple, anodin est la vie ou comment vivre avec ses angoisses, ses désirs, ses frustations, les décalages entre les attentes et la réalité, etc...
Larcenet signe un bijou de sensibilité et d'introspection.
J'ai apprécié le dessin très souple, les couleurs qui donnent à la BD un certain dynamisme. J'ai trouvé très intéressant l'alternance de traits entre la vie de Marco et ses angoisses et interrogations, et oui, la vie n'est pas toujours linéaire et uniforme !
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The Boys
Après la lecture des 3 premiers tomes. D'autres suivront un jour. J'aime ce style de comics "branleur" où l'humour s'impose sous toutes les formes, de la plus fine à la plus grotesque. On a le droit à du pur Ennis, décalé et sans tabou. Il ne fait pas bon pour un personnage de passer dans cette série, on a le droit à tout !!! Les super-héros ne sont pas à la fête. Chaque tome est un récit à part entière où chaque scénario est un divertissement s'appuyant sur des trames croisées souvent en finalité commune. C'est relativement con mais ça repose les neurones et flatte la bêtise qui sommeille en chacun de nous. Quand on accepte de jouer le jeu on se surprend à apprécier cette bande de dépravés tous aussi graves les uns que les autres. C'est franchement difficile d'en parler tant l'on sort des sentiers battus. On est un cran en dessous de Preacher pour l'humour, mais l'action omni-présente compense et donne du rythme au récit. Le dessin de Robertson est efficace, le trait est parfois gras mais la colorisation informatique évite d'avoir un effet sale. Je lirai la suite par plaisir et curiosité car j'aimerai mieux connaitre les personnages et surtout voir comment ils vont évoluer au fur et à mesure de leurs missions hors normes. Mise à jour le 22/04/2011 suite à la lecture des tomes 4 à 7. Passage de la note de 3 à 4 et ajout d'un coup de coeur. Le série prend de l'ampleur à chaque tome, la série devient consistante et prenante. En l'état il reste beaucoup d'inconnus mais le puzzle avance. Les tomes 6 et 7 forment une seule histoire, comme les autres tomes individuellement. La lecture se fait à deux niveaux, une pour chaque récit et une autre sur la longueur. Ennis sait embarquer les lecteurs dans ses productions. Je ne sais pas combien de tomes sont prévus en tout mais je ne pourrai plus faire autrement que d'aller au bout !!! Mise à jour du 30/04/2011. lecture des tomes 8 et 9. Impossible de s'arrêter en si bon chemin, j'ai donc commandé les derniers tomes disponibles. Les tomes 8 et 9 sont énormes, des étapes sont franchies dans l'humour et la décadence. Les super-héros en prennent pour leur compte et sont tout simplement réduits à des moins que rien. C'est gros, pour ne pas dire énorme, mais ça fonctionne à merveille. On se demande où cela va nous amener et s'il y a aura des limites !!! Il y a tout de même des sujets sérieux traités au fil de l'eau, mais ils ne suffiront pas à masquer le côté extrême et trash de la série qui n'est clairement pas à mettre entre toute les mains : il faut un esprit ouvert aussi friable qu'un gruyère pour apprécier cette caricature absolue des comics de super-héros. Pour répondre à l'avis précédant, il y a bien un changement de dessinateur mais il n'intervient qu'au tome 8 sans perte de qualité notable... Cette série n'a d'intérêt que sur la longueur, elle se bonifie au fil des tomes pour devenir addictive. Une chose est claire, Ennis est et restera Ennis. Si Preacher n'est pas votre tasse de thé, ne gaspillez pas votre temps ni votre argent sur cette série.
Kick-Ass
Après la lecture des 2 premiers tomes. (Fini ?) Quoiqu'il en soit ces deux opus forment un cycle complet et une histoire excellente. Le postulat de départ est atypique et merveilleusement exploité. Les personnages sont attachants et crèvent les cases. Il y a des petites facilités dans le scénario mais on les excuse au fur et à mesure tant la lecture est plaisante. Je ne vois pas réellement l'intérêt de faire une suite à cette histoire car je vois mal Hit-Girl reprendre le chemin de la rue par exemple. Millar a tiré le maximum de faux super-héros dans cette série. J'ai adoré le résultat sans limites ni contraintes. Romita fait le job, son dessin est propre et efficace à défaut de sauter aux yeux. Sous son apparente simplicité, cette série est une petite perle pleine de fraicheur et d'originalité.
Preacher
Preacher ? Quel drôle de titre pour un comics ! Là où le grand public est habitué à y lire le nom des superhéros cagoulés et enturbannés avec un bel accent ricain, ici on a droit à un titre religieux qui rime en français avec Branleur !!! :) Il faut dire que Jesse Custer est un drôle de pasteur... Alcoolique et porté autant sur les femmes que sur les Marlboro, il ne trouve rien de mieux le jour où il remet sa foi en question que de se faire posséder par une entité mi maléfique mi angélique... qui va redonner un sens à sa vie : retrouver le créateur afin de lui botter les fesses !!! Et ne pourrait-on rêver de mieux pour ce but que de se faire accompagner par un vampire irlandais bagarreur et une ex petite amie devenue tueuse à gages par dépit amoureux ? Mais cette longue quête le baladant du Texas consanguin à la Nouvelle Orléans ensorcelée sans oublier un New York psychopathe et un territoire français annexé par sa sainteté le Pape ne serait qu'une promenade pour étudiants attardés si ce bon pasteur n'avait le chic de croiser tout ce que la planète porte de plus dégénérés comme être humains !!! Si ces quelques lignes vous paraissent déjà insipides, inutile de lire plus loin car cette bd ne sera pas faite pour vous. Si par contre et d'aventure, ces quelques lignes vous font sourire ou halluciner, bienvenu dans le petit monde du Preacher, le plus joli doigt tendu à la crasse, l'irrévérence et à la vulgarité absolue... Garth Ennis est un cas à part. Il a réussi le pari insensé de bouleverser les codes du comics, de rédiger le plus grand nombre d'insultes et de blasphèmes et de soulever nombre de tabous en dessous du nombril dans un road movie déjanté, trash et purement jubilatoire ! Le tout pourrait bien ressembler à un artifice ou à une blague mais et c'est là toute la maitrise de son oeuvre c'est tout à fait l'effet inverse qui se produit avec une addiction à la lecture qui fait tourner les pages à la vitesse de mes sourires esquissés... Car non seulement Ennis raconte une histoire qui se tient dans un cadre purement fantastique et de roman noir, très noir mais il arrive aussi à y insérer quelques lignes de poésie en plein milieu du Purin (ou du linceul de Turin au choix ! :) ) avec une histoire d'amour pas banale, quelques réflexions sur les libertés individuelles et une certaine approche de l'amitié... Bien sur au passage il enfonce quelques principes fondamentaux. Ici les coups de poing assénés aux méchants font du bien au lecteur. Ici les flingues ne blessent pas mais mutilent la victime avec option rouge vermillon du plus bel effet. Ici les situations ne sont pas banales mais volontairement choquantes et dérangeantes voire inédites. Ici on est pleinement dans une bande dessinée adulte et la notion de "public averti" prend pleinement tout son sens... Et ce mélange improbable qui me rappelle beaucoup le film True Romance marche parfaitement bien car Ennis sait à la fois ce qu'il raconte et où il va... La mise en scène est d'une rare intelligence car tous les personnages principaux comme secondaires sont parfaitement écrits à défaut d'être justifiés. Le dégout succède au rire et le rire succède au suspens qui succède à l'action et j'ai rarement eu le souvenir d'être aussi écarquillé à chaque page tournée ! Pourtant les dessins sont plutôt quelconques et les décors assez succincts sans parler d'une mise en couleur très années 90. On est loin des magnifiques dessins d'une oeuvre comme The Last Days of American Crime dans un registre similaire par exemple ce qui fait que je défie quiconque feuilletant un bouquin du Preacher d'être épaté ou attiré par son contenu... Mais une fois la lecture entamée, difficile de poser les yeux ailleurs ou de s'en écarter tant l'intérêt va en grandissant avec une mention spéciale sur le passage très dur de l'enfance du Prêcheur ou de sa participation pour faire le ménage dans la ville de Salvation. La fin sera explosive tout en étant plus calme (ou mature ?) et présente la grande qualité de résoudre toutes les intrigues ainsi que de sceller le destin de chaque personnage et ne serait-ce que pour cela Preacher est une oeuvre unique qui se prêtera volontiers à plusieurs relectures.... Qu'il va être difficile pour moi de relire des bouquins plus légers par après tant cette expérience est devenue aussi marquante ! Il est à noter que sans être manichéen, Ennis flirte constamment entre l'incorrect et le malsain sans tomber les deux pieds dedans à la façon d'un Jodorowsky pour n'en citer qu'un. Pas de misogynie ou de racisme, simplement des personnes libres de toute autorité et non pas dénuées de morale cherchant simplement à vivre... Et tant pis si le Rouge et le Noir en prennent pour leur grade, pour de si bons moments passés en la compagnie du Révérend Custer et de sa bande de tarés je serais prêt à en redemander d'autant plus que la relecture me parait tout à fait recommendable dans quelques temps ! Alors Preacher, moralisateur et barbant ? Non juste libérateur et jubilatoire ! Merci Garth Ennis ! Oscillant clairement entre foutraque jouissif, road movie horrifique, plaidoyer sur l'amitié ou histoire d'amour émouvante, il s'agit très clairement de l'un des tous meilleurs VOIRE le meilleur comics lu et en faire l'impasse serait péché. :)
La Trilogie Nikopol
Bilal réussit là pour moi un coup de maître en réussissant à mettre en scène une histoire mêlant judicieusement science-fiction et mythologie Les dessins du tome 1, datant des années 80 ont un peu vieilli, mais la qualité de l'album n'en souffre pas...ceux des 2 autres tomes sont tout simplement une succession de chef d'oeuvre (mention spéciale au tome 2). Un univers particulier, guerrier, noir, mais riche, à la Bilal. L'imagination de l'auteur nous plonge dans un futur où l'humanité a évolué sans changer dans ses travers: despotisme, guerres de religion, violence, changements climatiques...Le détail est même poussé jusque dans le langage des personnages (avec des néologismes) dans le tome 1 et la manie des échelles de mesure dans le tome 3. J'ai dû lire et relire cette série pour essayer d'en saisir toutes les subtilités notamment pour le tome 2 (La femme piège) (et encore !) Gros coup de coeur pour moi pour le tome 3 où la fusion entre Horus et Nikopol est passionnante. La relation entre ces deux personnages est captivante, de dominant-dominé, on passe progressivement à une véritable symbiose avec une interdépendance. Horus est un personnage fascinant: dieu rebelle et déchu, avec un côté humain finalement, il finit par jeter un regard très philosophe sur l'être humain. (3)
A bord de l'Etoile Matutine
Belle réussite cette oeuvre. Le monde des pirates est dépeint sans concession. Ils sont durs, violents, poivrots, supersticieux, vénals, menteurs... et leur folie guide leur liberté. C'est un souffle épique qui rugit de ces pages. Que nos vies et notre morale semblent étriquées face à ce déchaînement de vie et de mort.
La Révolte des ratés
Je découvre sur le tard Guido Buzzelli par le biais de cet ouvrage et j'ai l'impression d'être passé depuis trop longtemps à côté d'un auteur phare. La Révolte des Ratés, dissimulée derrière une couverture à priori peu engageante, se révèle être un petit monument du 9e Art. Dessinée en 1966 et publiée en 1967 en Italie puis en 1972 dans le magazine Charlie Mensuel, il s'agit d'une fable satirique et politique. Elle met en scène un monde imaginaire où la société est scindée en deux castes. D'un côté, les Ratés, tous moches et difformes, qui travaillent comme des forçats dans des mines et subsistent de la maigre soupe que leur délivrent leurs gardes autoritaires. De l'autre, les Parfaits, tous beaux et jeunes, qui vivent le parfait bonheur dans l'opulence que leur procurent le travail et le combat des ratés. Spartak, lui, est un raté plutôt intelligent qui sert comme bouffon à la cour du roi des Parfaits mais travaille en secret à mener la révolution de son peuple contre les oppresseurs. L'ouvrage bénéficie avant tout de l'excellent dessin de Guido Buzzelli. Ses planches ont été une vraie révélation pour moi. Son trait est formidable de technique et d'aisance. Sur le plan de la BD, il me fait penser aux grands auteurs classiques d'avant-guerre tels qu'Alex Raymond ou encore Harold Foster, mais il est aussi capable d'extravagance humoristique à la manière des auteurs du magazine MAD. Sur le plan du dessin de manière générale, il me fait penser à d'autres très grands artistes tels que Goya, Léonard de Vinci ou encore Daumier. On sent en lui un véritable maîtrise en matière d'anatomie, capable de représenter aussi bien des corps parfaits que d'hideuses difformités, excellant également dans la représentation de corps équestres. Ses personnages sont beaux et dynamiques, ses décors simples mais soignés, sa mise en page agréable, sa narration graphique un tout petit peu fouillis mais efficace malgré tout. Le récit est raconté sur un ton semi-humoristique, prenant parfois les allures d'une farce grotesque d'autres fois celles d'une tragédie dramatique. Malgré le sérieux et l'horreur de certains passages, l'atmosphère reste légère, prompte au sourire ou à la blague. Et surtout, cette fable trouve une morale particulièrement bien vue, intelligente et toujours d'actualité. Il s'agit de montrer la vanité d'une Révolution et à quel point le système finira de toute manière toujours par revenir aux mêmes bases à quelques différences mineures près. Intelligent, amusant et très beau, cet ouvrage et son auteur sont définitivement à découvrir. Il est juste regrettable qu'il n'ait plus été réédité depuis les années 80, d'autant plus que les Editions du Cygne ont interverti par erreur au moins trois paires de planches dans cet album ce qui gâche malheureusement la lecture.
Pyongyang
Bienvenue en Absurdie. Le récit de Guy Delisle est édifiant et amusant à la fois. Et c’est là tout le génie de l’auteur lorsqu’il réalise ce genre de carnet de voyage. En effet, l’artiste a l’art de nous décrire en peu de mots toute l’absurdité d’une situation sans se montrer hautain ou professoral. Il observe, compare et s’amuse, tout en gardant une certaine tendresse pour les personnages rencontrés. Le simple fait d’emporter « 1984 » comme livre de chevet en Corée du Nord donne un bon aperçu de l’humour du gaillard. Au niveau du dessin, ce n’est pas beau mais efficace ! Le trait est minimaliste mais suffisamment expressif pour saisir l’état d’esprit des personnages. Ce n’est cependant pas là que réside la force du récit… Quoique, avec un style trop fouillé, le rythme de lecture aurait sans douté été différent et, par conséquent, moins adapté à la narration enjouée de l’auteur. La narration, tiens, parlons en de la narration ! C’est de la super-glue, cette narration. Une fois la lecture entamée, pas moyen de lâcher l’objet. Drôle, vivante, elle ne surcharge pas les cases. On se dit « bon, allez, je lis encore deux, trois pages, puis j’arrête »… et on continue jusqu’au terme car il se passe toujours quelque chose d’amusant et/ou d’étonnant. Drôle et vivant, ce récit est aussi très instructif et je sors de cette lecture en ayant le sentiment d’un peu mieux connaître la Corée du Nord. Edifiant et amusant, tout en restant humain, un très grand récit ! A lire et à posséder !
Ronces
J'ai trouvé cette BD excellente. En ce qui me concerne, j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin. Mais là, je dois dire que Nesmo a su parfaitement me transporter dans l'univers de Morvan. Sa patte ne laisse pas indifférent, les couleurs sont savamment choisies pour transmettre cette atmosphère glauque. Le scénario de Morvan prend place dans une espèce d'uchronie bien dépaysante et plutôt sombre. Une authentique réussite ! Un sacré boulot que d'imaginer tout ce monde pour trois tomes prévus. D'ailleurs, je m'apprêtais à lire les deux tomes en ma possession lorsque, après avoir lu les quinze premières pages du Tome 2, je me suis rendu compte qu'un troisième clôturerait la série. J'ai donc arrêté là ma lecture pour jouir de l'intégralité de l'oeuvre et de mon plaisir quand ce Tome 3 sortira (en espérant qu'il ne tarde plus trop). Le personnage du commissaire Mornières est attachant, j'attends la suite de sa destinée avec impatience. La note culte sera peut-être en vue à la fin de la série.
Le Bleu est une couleur chaude
« Le bleu est une couleur chaude » aborde deux thèmes : les rapports amoureux et la différence. Clémentine a 15 ans, est en seconde littéraire, a de nombreux amis, bref est une fille sans histoires. Un jour, elle croise dans la rue une femme aux cheveux bleus et, à cause d’un simple échange de regards, sa vie bascule. Cette inconnue ne cessera d’obséder Clémentine, de hanter ses rêves et de l’attirer irrésistiblement. Les histoires d’amour fictives qui me paraissent crédibles sont extrêmement rares. C’est cette même crédibilité qui fait de cette b.d. une œuvre touchante. Accepter son homosexualité, accepter ses sentiments, s’accepter, c’est de cela qu’il s'agit. « Je sais ce que je veux. Mais l’assumer est une toute autre chose », écrit d’ailleurs Clémentine dans son journal intime. ‘Le bleu est une couleur chaude’ a récemment valu à son auteur un prix à Angoulême. Je viens de regarder une interview de cette dernière au cours du festival en question et voici ce que j’en retiens. Si Julie Maroh est elle-même homosexuelle, cet album n’est pas pour autant autobiographique. L’auteure reconnaît toutefois qu’il est inévitablement des phases que tous les jeunes appartenant une minorité ne peuvent manquer de traverser, phases qu’elle a donc elle-même connues et qui n’ont certainement pas manqué de l’influencer. La réalisation de cet album lui aura pris cinq ans. Elle reconnaît toutefois, très humblement, que son récit présente des failles et qu’elle n’a par exemple pas pu éviter certains clichés. Graphiquement, l’album m’a semblé très délicat. Si je ne l’avais pas su, j’aurais inévitablement deviné qu’il est l’œuvre d’un auteur féminin. Le seul bémol : la fin m’a paru précipitée. En effet, l’installation du récit prend 130 pages, alors que seules 25 pages sont consacrées à la chute. Je ne suis pas un grand amateur de roman graphique. Mais je ne regrette pas une seconde de m’être penché sur celui-ci et je m’intéresserai plus que probablement aux prochaines œuvres de cet auteur au talent prometteur.
Le Combat ordinaire
Le Combat ordinaire, j'en avais beaucoup entendu parler et je viens seulement de le lire. Ne faites pas comme moi, n'attendez pas plus longtemps ! Cette série est, pour moi, un chef d'oeuvre ! Le sujet qui peut paraître simple, anodin est la vie ou comment vivre avec ses angoisses, ses désirs, ses frustations, les décalages entre les attentes et la réalité, etc... Larcenet signe un bijou de sensibilité et d'introspection. J'ai apprécié le dessin très souple, les couleurs qui donnent à la BD un certain dynamisme. J'ai trouvé très intéressant l'alternance de traits entre la vie de Marco et ses angoisses et interrogations, et oui, la vie n'est pas toujours linéaire et uniforme !