Alamo, c’est un peu comme le Titanic, tout le monde connait la fin.
Et pourtant . . . cela n’empêche pas de découvrir une histoire maintes fois revisitée. Car les auteurs ont l’intelligence de présenter les événements d’Alamo sous un angle nouveau, celui d’un personnage secondaire qui m’était inconnu : Louis Rose. Ce français a réellement existé et serait le seul à avoir échappé au massacre (pour la bonne raison qu’il s’est enfui juste avant les festivités). Avec ce personnage énigmatique, les auteurs apportent un éclairage inédit et très intéressant sur l’enjeu d'Alamo qui dépasse la simple querelle territoriale entre mexicains et américains. Le récit est tellement bien ancré dans la réalité qu’il est difficile de distinguer le vrai de la fiction. C’est sans conteste un beau travail narratif qui bénéficie d’un trait réaliste bigrement bien foutu. L’histoire se laisse donc suivre sans ennui avec un dessin qui n’est pas en reste.
Vite, la suite !
Comme dans Mon arbre des mêmes auteurs, l'ouvrage est rempli de poésie. Le début respire la joie de vivre et le bonheur insouciant des enfants. Les couleurs pastels et lumineuses de Christian Lerolle ajoutent à cette impression de bien être. Les dessins de Thomas Labourot sont superbes. Quant au scénario de Séverine Gauthier, il laisse la part belle à notre imagination et l'histoire peut s'interpréter de différentes manières, selon l'âge et la sensibilité du lecteur.
Troisième BD de Séverine Gauthier que je lis, troisième coup de coeur :)
Un conte (beaucoup trop court, seul point négatif) à conseiller à toute la famille.
Même si mon bagage théologique est plus que réduit, pour ne pas dire inexistant, je suis toujours à l'affût de bandes dessinées qui traitent de la question divine, mais sous un angle nouveau, moderne, voire iconoclaste. Récemment Le Voyage des Pères avait réussi ce challenge. Ce one-shot se place un peu dans le même créneau sans toutefois utiliser les mêmes recettes.
Dieu gère sa grande affaire comme une multinationale, avec un Conseil d'Administration où l'on retrouve la plupart de ses apôtres, ainsi que Mahomet, Abraham, Bouddha ou encore Kâli. Il en a un peu marre, et s'apprête à passer la main à son fils, Jésus, un ado nourri aux jeux video, et très insolent. Et puis son chemin croise celui de Gérard Lambert (oui, comme dans la chanson de Renaud), un mec ordinaire et athée, qui va un peu lui ouvrir les yeux. Enfin c'est là l'argument, car Perna, plus à l'aise dans l'humour un peu potache, ne va pas assez loin dans l'iconoclasme. Il est vrai que ce n'est pas évident de critiquer la religion, bien que l'on soit dans une société où elle est censée être séparée de l'Etat... Il y a tout de même de chouettes séquences, comme par exemple lors de la séquence de discussion entre Dieu et Lambert, réincarné en... quelque chose. Je pense que l'on aurait pu aller plus loin dans la parodie sans être irrespectueux. Ce n'est pas grave, car l'album est vraiment très agréable à lire.
Une qualité que l'on doit aussi au style graphique de Laetitia Coryn, que je découvre à cette occasion. La demoiselle a déjà deux albums d'humour (sur les vieux) chez Drugstore, et même si je trouve qu'elle n'a pas atteint sa maturité ni son style définitif, il y a une certaine efficacité dans son trait semi-réaliste. J'aurai plaisir à la retrouver sur d'autres albums, mais celui-ci est un one-shot ma foi assez sympa.
Awrah, quelle bonne surprise!
J'ai acheté les deux tomes d'occases, complétement au hasard dans une foire du livre. J'ai trouvé le début de l'histoire un brin ennuyeuse... on se demande si on va pas se farcir une BD à l'eau de rose !
Mais l'intrigue se complexifie sans pour autant perdre en clarté et j'ai été agréablement surpris par ce subtil (c'est le mot) croisement de personnages et de destins dans un univers oriental qui laisse rêveur et dont la philosophie est très bien mise en avant.
Je n'en dirai pas plus... c'est une BD qui se découvre, tel un superbe voyage à la destination étonnante.
J'hésite vraiment entre le 4/5 et le 5/5... d'autant que les dessins sont superbes.
Moi, je trouve que c'est une bande dessinée généreuse, ça change de ces tome 1 avec une vague présentation des personnage et la suite au prochain numéro. Là il y a tout ce qu'on peut faire avec des bimbos et des chats et même une scène de catch lesbienne !!!
Et j'étais agréablement surpris que les bimbos ne soit pas condamnées à la fin, ce qui est un classique des films d'horreur, au contraire cette fois-ci on met la superficialité sur un piédestal comme une valeur antique présocratique.
Le dessin, il y a des hauts et des bas, comme vous ma préférence va vers les scènes de nuit, mais j'aimais bien la baston finale.
Pour conclure, je répète c'est mauvais genre, et ça ne DOIT pas plaire à tout le monde.
INCONTOURNABLE
Un Manga vraiment INCROYABLE
Malheureusement, beaucoup de personnes y resteront insensibles car le rythme est très très lent et mise fort, à mes yeux, sur la psychologie.
Malgré tout cela reste Mon Manga CULTE
Simplement énorme !
Si vous êtes un peu dans le creux de la vague, dans une espèce de phase existentielle sur la finalité d’amasser autant de papier dans une bibliothèque, parce qu’au final, vous n’avez pas vibré devant une bd depuis un moment.
Si vous en êtes à vous demander si la bd, ce n’est finalement pas une forme de Madeleine de Proust, à la recherche de ce plaisir, un peu enfantin, de savourer une histoire qui vous emporte au delà des murs qui vous entourent.
Si vous êtes comme un héroïnomane à la recherche de son premier shoot à l’ouverture de chaque bd, Asterios Polyp est fait pour vous (en tout cas pour moi !).
Du pur bonheur à la lecture. J’ai été happé dés les premières pages par ce graphisme tout en géométries et métaphores. Ici le dessin prend une vraie et puissante forme narrative au service de l’histoire. C’est créatif et inspiré. J’y ai trouvé une vrai fraicheur. De l’inspiration.
Côté narration, c’est là aussi brillant. L’introduction d’Asterios est presque envoutante dans ces deux premières pages et donne envie de se plonger plus avant dans l’histoire de cet homme qui décide de tout abandonner suite à l’incendie de son appartement. Le personnage est robuste et cohérent. Plein de théories philosophiques (auxquelles on adhère ou pas) laissant la place à de vraies questions.
L’alternance des flashbacks nous expliquant le parcours de cet homme et de son histoire actuelle, clef de voûte de sa prise de conscience, est habilement menée.
J’ai littéralement dévoré cette bd avec un plaisir que je n’ai pas ressenti depuis bien longtemps.
A mettre dans de nombreuses mains..
J'ai attendu 8 ans avant de découvrir cette oeuvre majeure.
Cette série vous tient toujours en haleine. L'auteur ne se refuse rien (mais alors, rien !), les personnages sont bien campés, attachants ou détestables, un régal.
Si je devais lui reprocher quelque chose, ce serait le manque de logique sur certaines situations ou décisions qui entâchent - un peu - le déroulement de l'histoire. Oh, je vous rassure, rien de bien grave, mais on est parfois étonné des conséquences d'un simple coup de feu alors que les personnages en distribuent par pack de 12 depuis le premier tome, ou l'acuité soudainement accrue des zombies.
Ensuite, je pense que la série est à son apogée, et certains passages ont un goût de déjà-vu, ce qui n'est en l'état pas lassant, mais qui pourrait le devenir.
A part ça.... c'est une immense série qui vous fait vivre toutes les émotions des personnages, et que vous prennez en pleine face !
Un régal :)
"Daredevil - Echo" est un ovni dans tous les sens du terme.
Graphiquement on est à mi-chemin entre le comics et l'art et essai. Il faut un temps d'adaptation assez rapide avant que le graphisme se transforme d'une énigme en régal pour les yeux. Les styles divergent souvent et démontrent le talent hors norme de l'auteur. Ces changements ne se font pas sans raison, ils sont explicites ou fusionnels avec le texte.
Daredevil n'apparait que rarement en guest star, on peut considérer qu'il ne sert que pour sa franchise commerciale afin de booster les ventes. Pourtant, ce one shot est pourvu d'arguments de qualité et ne doit une reconnaissance méritée qu'à lui même.
On suit le parcours initiatique du personnage d'Echo à la recherche d'elle-même, de ses origines et de la mémoire de son père.
Il y a peu d'action, cette histoire est un concentré d'art et de réflexion. Les sujets de la surdité et sur les amérindiens sont développés avec brio. Ils servent d'ailleurs de bases directes ou indirectes à cette histoire intemporelle et universelle.
Dans la seconde partie, la quête va lui faire rencontrer Wolverine qui lui donnera les clés pour comprendre l'héritage que lui a légué son père.
Cette lecture est une expérience hors norme demandant beaucoup d'attention car le découpage instinctif ne répond pas à des règles techniques classiques.
Les propos sont le fruit de mûres réflexions, la narration est fluide malgré les chemins détournés qu'elle utilise.
On est à mille lieux du comics de super-héros, ce récit ne rentre pas dans un genre particulier, il s'apparenterait quand même davantage aux romans graphiques sur certains points.
Je reste pantois devant tant de classe, d'originalité et de talent.
Comment un seul artiste arrive à sublimer toutes les facettes du 9ème art sur un seul opus ?
"Daredevil - Echo" ne laissera personne indifférent, les avis seront tranchés à défaut d'être unanimes. Il faut être prêt à vivre une expérience unique loin de codes qui régissent le secteur. Cette oeuvre ne se lit pas, elle se ressent.
Gros coup de coeur !!!
Quel bonheur que de replonger dans ces BD découvertes il y a quelques années et d'y prendre toujours autant de plaisir ! Un peu d’appréhension tout de même, car le bon souvenir tourne parfois à la déception, surtout après quelques années de critique où l’œil s'est acéré et le regard critique affiné...
Mais là rien de tout cela. Avec "La Belette", on plonge dans le cœur de l’œuvre de Comès. C'est grâce à cet auteur que je suis vraiment rentré dans le noir et blanc, moi qui trainais toujours un peu la patte auparavant, et je ne l'en remercierai jamais assez.
Car le graphisme de Comès est unique et reconnaissable entre tous. Il joue des courbes et des contrastes pour composer des planches où la magie de son dessin tranché mais paradoxalement très doux, rivalise avec celle de ses personnages... Et question magie et sorcellerie, Comès a bien potassé ses grimoires ! Il a vraiment su m'envouter en abordant des sujets que j'affectionne particulièrement : le fantastique, la différence et l'exclusion, les mythes anciens. Tout est savamment dosé pour réussir un philtre qui nous fait succomber au charme puissant de cet album...
Entre croyances, terroir ardennais profond et Histoire, Comès compose et tisse un album complet et magnifique, et qui ne prend pas une ride à la relecture.
A lire de toute urgence pour ceux qui ne connaissent pas. Un album que je conseille à tous ceux que le noir et blanc rebute : il peux être une clé magnifique. Et pour ceux qui connaissent déjà, relire "La Belette" reste un plaisir à ne pas bouder ! Que du bonheur !
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Alamo
Alamo, c’est un peu comme le Titanic, tout le monde connait la fin. Et pourtant . . . cela n’empêche pas de découvrir une histoire maintes fois revisitée. Car les auteurs ont l’intelligence de présenter les événements d’Alamo sous un angle nouveau, celui d’un personnage secondaire qui m’était inconnu : Louis Rose. Ce français a réellement existé et serait le seul à avoir échappé au massacre (pour la bonne raison qu’il s’est enfui juste avant les festivités). Avec ce personnage énigmatique, les auteurs apportent un éclairage inédit et très intéressant sur l’enjeu d'Alamo qui dépasse la simple querelle territoriale entre mexicains et américains. Le récit est tellement bien ancré dans la réalité qu’il est difficile de distinguer le vrai de la fiction. C’est sans conteste un beau travail narratif qui bénéficie d’un trait réaliste bigrement bien foutu. L’histoire se laisse donc suivre sans ennui avec un dessin qui n’est pas en reste. Vite, la suite !
Garance
Comme dans Mon arbre des mêmes auteurs, l'ouvrage est rempli de poésie. Le début respire la joie de vivre et le bonheur insouciant des enfants. Les couleurs pastels et lumineuses de Christian Lerolle ajoutent à cette impression de bien être. Les dessins de Thomas Labourot sont superbes. Quant au scénario de Séverine Gauthier, il laisse la part belle à notre imagination et l'histoire peut s'interpréter de différentes manières, selon l'âge et la sensibilité du lecteur. Troisième BD de Séverine Gauthier que je lis, troisième coup de coeur :) Un conte (beaucoup trop court, seul point négatif) à conseiller à toute la famille.
La Question de Dieu
Même si mon bagage théologique est plus que réduit, pour ne pas dire inexistant, je suis toujours à l'affût de bandes dessinées qui traitent de la question divine, mais sous un angle nouveau, moderne, voire iconoclaste. Récemment Le Voyage des Pères avait réussi ce challenge. Ce one-shot se place un peu dans le même créneau sans toutefois utiliser les mêmes recettes. Dieu gère sa grande affaire comme une multinationale, avec un Conseil d'Administration où l'on retrouve la plupart de ses apôtres, ainsi que Mahomet, Abraham, Bouddha ou encore Kâli. Il en a un peu marre, et s'apprête à passer la main à son fils, Jésus, un ado nourri aux jeux video, et très insolent. Et puis son chemin croise celui de Gérard Lambert (oui, comme dans la chanson de Renaud), un mec ordinaire et athée, qui va un peu lui ouvrir les yeux. Enfin c'est là l'argument, car Perna, plus à l'aise dans l'humour un peu potache, ne va pas assez loin dans l'iconoclasme. Il est vrai que ce n'est pas évident de critiquer la religion, bien que l'on soit dans une société où elle est censée être séparée de l'Etat... Il y a tout de même de chouettes séquences, comme par exemple lors de la séquence de discussion entre Dieu et Lambert, réincarné en... quelque chose. Je pense que l'on aurait pu aller plus loin dans la parodie sans être irrespectueux. Ce n'est pas grave, car l'album est vraiment très agréable à lire. Une qualité que l'on doit aussi au style graphique de Laetitia Coryn, que je découvre à cette occasion. La demoiselle a déjà deux albums d'humour (sur les vieux) chez Drugstore, et même si je trouve qu'elle n'a pas atteint sa maturité ni son style définitif, il y a une certaine efficacité dans son trait semi-réaliste. J'aurai plaisir à la retrouver sur d'autres albums, mais celui-ci est un one-shot ma foi assez sympa.
Awrah
Awrah, quelle bonne surprise! J'ai acheté les deux tomes d'occases, complétement au hasard dans une foire du livre. J'ai trouvé le début de l'histoire un brin ennuyeuse... on se demande si on va pas se farcir une BD à l'eau de rose ! Mais l'intrigue se complexifie sans pour autant perdre en clarté et j'ai été agréablement surpris par ce subtil (c'est le mot) croisement de personnages et de destins dans un univers oriental qui laisse rêveur et dont la philosophie est très bien mise en avant. Je n'en dirai pas plus... c'est une BD qui se découvre, tel un superbe voyage à la destination étonnante. J'hésite vraiment entre le 4/5 et le 5/5... d'autant que les dessins sont superbes.
Bimbos vs. chatons tueurs
Moi, je trouve que c'est une bande dessinée généreuse, ça change de ces tome 1 avec une vague présentation des personnage et la suite au prochain numéro. Là il y a tout ce qu'on peut faire avec des bimbos et des chats et même une scène de catch lesbienne !!! Et j'étais agréablement surpris que les bimbos ne soit pas condamnées à la fin, ce qui est un classique des films d'horreur, au contraire cette fois-ci on met la superficialité sur un piédestal comme une valeur antique présocratique. Le dessin, il y a des hauts et des bas, comme vous ma préférence va vers les scènes de nuit, mais j'aimais bien la baston finale. Pour conclure, je répète c'est mauvais genre, et ça ne DOIT pas plaire à tout le monde.
Vagabond
INCONTOURNABLE Un Manga vraiment INCROYABLE Malheureusement, beaucoup de personnes y resteront insensibles car le rythme est très très lent et mise fort, à mes yeux, sur la psychologie. Malgré tout cela reste Mon Manga CULTE
Asterios Polyp
Simplement énorme ! Si vous êtes un peu dans le creux de la vague, dans une espèce de phase existentielle sur la finalité d’amasser autant de papier dans une bibliothèque, parce qu’au final, vous n’avez pas vibré devant une bd depuis un moment. Si vous en êtes à vous demander si la bd, ce n’est finalement pas une forme de Madeleine de Proust, à la recherche de ce plaisir, un peu enfantin, de savourer une histoire qui vous emporte au delà des murs qui vous entourent. Si vous êtes comme un héroïnomane à la recherche de son premier shoot à l’ouverture de chaque bd, Asterios Polyp est fait pour vous (en tout cas pour moi !). Du pur bonheur à la lecture. J’ai été happé dés les premières pages par ce graphisme tout en géométries et métaphores. Ici le dessin prend une vraie et puissante forme narrative au service de l’histoire. C’est créatif et inspiré. J’y ai trouvé une vrai fraicheur. De l’inspiration. Côté narration, c’est là aussi brillant. L’introduction d’Asterios est presque envoutante dans ces deux premières pages et donne envie de se plonger plus avant dans l’histoire de cet homme qui décide de tout abandonner suite à l’incendie de son appartement. Le personnage est robuste et cohérent. Plein de théories philosophiques (auxquelles on adhère ou pas) laissant la place à de vraies questions. L’alternance des flashbacks nous expliquant le parcours de cet homme et de son histoire actuelle, clef de voûte de sa prise de conscience, est habilement menée. J’ai littéralement dévoré cette bd avec un plaisir que je n’ai pas ressenti depuis bien longtemps. A mettre dans de nombreuses mains..
Walking Dead
J'ai attendu 8 ans avant de découvrir cette oeuvre majeure. Cette série vous tient toujours en haleine. L'auteur ne se refuse rien (mais alors, rien !), les personnages sont bien campés, attachants ou détestables, un régal. Si je devais lui reprocher quelque chose, ce serait le manque de logique sur certaines situations ou décisions qui entâchent - un peu - le déroulement de l'histoire. Oh, je vous rassure, rien de bien grave, mais on est parfois étonné des conséquences d'un simple coup de feu alors que les personnages en distribuent par pack de 12 depuis le premier tome, ou l'acuité soudainement accrue des zombies. Ensuite, je pense que la série est à son apogée, et certains passages ont un goût de déjà-vu, ce qui n'est en l'état pas lassant, mais qui pourrait le devenir. A part ça.... c'est une immense série qui vous fait vivre toutes les émotions des personnages, et que vous prennez en pleine face ! Un régal :)
Daredevil / Echo - Quête de Vision (Daredevil - Echo)
"Daredevil - Echo" est un ovni dans tous les sens du terme. Graphiquement on est à mi-chemin entre le comics et l'art et essai. Il faut un temps d'adaptation assez rapide avant que le graphisme se transforme d'une énigme en régal pour les yeux. Les styles divergent souvent et démontrent le talent hors norme de l'auteur. Ces changements ne se font pas sans raison, ils sont explicites ou fusionnels avec le texte. Daredevil n'apparait que rarement en guest star, on peut considérer qu'il ne sert que pour sa franchise commerciale afin de booster les ventes. Pourtant, ce one shot est pourvu d'arguments de qualité et ne doit une reconnaissance méritée qu'à lui même. On suit le parcours initiatique du personnage d'Echo à la recherche d'elle-même, de ses origines et de la mémoire de son père. Il y a peu d'action, cette histoire est un concentré d'art et de réflexion. Les sujets de la surdité et sur les amérindiens sont développés avec brio. Ils servent d'ailleurs de bases directes ou indirectes à cette histoire intemporelle et universelle. Dans la seconde partie, la quête va lui faire rencontrer Wolverine qui lui donnera les clés pour comprendre l'héritage que lui a légué son père. Cette lecture est une expérience hors norme demandant beaucoup d'attention car le découpage instinctif ne répond pas à des règles techniques classiques. Les propos sont le fruit de mûres réflexions, la narration est fluide malgré les chemins détournés qu'elle utilise. On est à mille lieux du comics de super-héros, ce récit ne rentre pas dans un genre particulier, il s'apparenterait quand même davantage aux romans graphiques sur certains points. Je reste pantois devant tant de classe, d'originalité et de talent. Comment un seul artiste arrive à sublimer toutes les facettes du 9ème art sur un seul opus ? "Daredevil - Echo" ne laissera personne indifférent, les avis seront tranchés à défaut d'être unanimes. Il faut être prêt à vivre une expérience unique loin de codes qui régissent le secteur. Cette oeuvre ne se lit pas, elle se ressent. Gros coup de coeur !!!
La Belette
Quel bonheur que de replonger dans ces BD découvertes il y a quelques années et d'y prendre toujours autant de plaisir ! Un peu d’appréhension tout de même, car le bon souvenir tourne parfois à la déception, surtout après quelques années de critique où l’œil s'est acéré et le regard critique affiné... Mais là rien de tout cela. Avec "La Belette", on plonge dans le cœur de l’œuvre de Comès. C'est grâce à cet auteur que je suis vraiment rentré dans le noir et blanc, moi qui trainais toujours un peu la patte auparavant, et je ne l'en remercierai jamais assez. Car le graphisme de Comès est unique et reconnaissable entre tous. Il joue des courbes et des contrastes pour composer des planches où la magie de son dessin tranché mais paradoxalement très doux, rivalise avec celle de ses personnages... Et question magie et sorcellerie, Comès a bien potassé ses grimoires ! Il a vraiment su m'envouter en abordant des sujets que j'affectionne particulièrement : le fantastique, la différence et l'exclusion, les mythes anciens. Tout est savamment dosé pour réussir un philtre qui nous fait succomber au charme puissant de cet album... Entre croyances, terroir ardennais profond et Histoire, Comès compose et tisse un album complet et magnifique, et qui ne prend pas une ride à la relecture. A lire de toute urgence pour ceux qui ne connaissent pas. Un album que je conseille à tous ceux que le noir et blanc rebute : il peux être une clé magnifique. Et pour ceux qui connaissent déjà, relire "La Belette" reste un plaisir à ne pas bouder ! Que du bonheur !