Tim McBurnie, dessinateur de Sept pirates, se lance ici en tant qu'auteur complet, dans une saga de fantasy au style remarquable.
L'histoire, malgré sa simplicité, comporte des zones d'ombre. La sorcière ressent un puissant appel, elle va se retrouver liée à deux personnages aux motivations mystérieuses, et sa mission reste vague. De plus sa progression est surveillée par la toute-puissante Ligue des Sorcières, dont elle fait partie, mais qui semble la manipuler à son insu... Des manques un peu frustrants, car du coup on a un peu l'impression que cela permet d'enchaîner des combats certes bien réalisés, mais aux tenants et aboutissants un peu obscurs...
Le véritable atout de cette série est le visuel ; c'est carrément époustouflant ! Dans un style quasi réaliste, McBurnie se pose comme un dessinateur à suivre de près, avec des cases dépouillées et dynamiques, réhaussées par des couleurs pastels remarquables. Le bleu-vert de ses forêts est inoubliable.
Bref, une série à voir, en attendant d'en savoir plus sur le plan de l'histoire.
Une BD historique à échelle humaine dans le sens où elle ne fait que survoler l'Histoire pour se concentrer sur la psychologie d'un commandant russe qui a échangé quelques mots et une cigarette avec un ennemi pendant un bombardement.
L'auteur nous pousse à une réflexion sur la guerre et son (non) sens [du moins quand elle est vue au niveau individuel] en une cinquantaine de pages à peine: Une prouesse!
Les dessins sont beaux et les couleurs dans l'ambiance!
Alors comment parler de Jésus sans avoir l'air d'un catho intégriste, sans prêchi-prêcha, sans être chiant à force de didactisme ? Peu d'auteurs ont, à mon goût, trouvé la réponse. Et puis, vus mes rapports avec la religion, je dois être un peu difficile aussi.
Pourtant David Ratte a trouvé la solution. Ce jeune homme de bonne famille, à l'oeil vif, à la langue bien pendue et au poil luisant, s'était (un peu) fait connaître avec la gentille BD écolo Toxic planet. Il cachait bien son jeu, le bougre ! Parce que nous sortir une BD aussi sympathique, drôle et intéressante sur vous-savez-qui, c'est une sacrée performance !
Ainsi, il a légèrement changé son style semi-réaliste pour entrer dans des ambiances un peu champêtres (ça change des usines et de la fumée à perte de vue, hein). Ambiances qui sont renforcées par les couleurs de Sylvie Sabater, qui m'ont fait penser à Alim le tanneur en lisant la BD. Ratte est un grand admirateur (enfin, il fait 1m70, quoi) d'Uderzo, et ça se sent fortement dans les attitudes de ses personnages. Des personnages attachants, Jonas en premier bien sûr, qui sont traités avec une modernité de bon aloi et bien inspirée.
Ratte nous emmène sur les traces de Jésus et ses apôtres, dans les empreintes de leurs pères, une façon très originale de vivre le Nouveau Testament. La fin du premier cycle est ma foi assez sobre, on évite bien de sombrer dans le sentimentalisme catho cul-bénit pour faire quelque chose de vraiment sympathique et bien mené, à défaut d'être véritablement touchant.
Bref, c'est pour moi une BD vraiment très agréable, peut-être même déjà un classique. A lire, sans faute.
Quelle claque que ce" Voyage des pères".-premier cycle-
Je ne connaissais guère David Ratte et son album Toxic planet.
Je l'avais certes feuilleté mais pas acheté.
Ici, la couverture avec ce vieillard roublard ne peut que vous encourager à l'achat.
Malgré des couleurs un peu pâles, le dessin est formidable et colle parfaitement aux dialogues savoureux, tout en rondeur, qui ponctuent l'histoire. Avec beaucoup de références (outre biblique, mais là c'est normal), on rit beaucoup dans cet album (le running gag du "collecteur d'impôt" est bien trouvé).
Et parfois, le rire laisse place à l'émotion comme à la page 33 avec "il a fait mieux que cela... il nous a pardonnés".
Des personnages forts en gueule, hauts en couleur et surtout attachants, bref une excellente bande dessinée qui sort vraiment du lot en cette rentrée.
A lire.
Wow ! L'imagination dont a fait preuve Bilal est plutôt incroyable !
La lecture se fait doucement au début car j'ai eu un petit temps d'adaptation pour le dessin et le scénario très déroutants. Mais après, c'est réellement prenant !
L'histoire est originale sur énormément d'aspects, tant au niveau du scénario que du dessin. C'est bien là la force de ce triptyque : surprendre ! Tout au long de la lecture, l'auteur ne cesse d'innover ; un coup sur un aspect futuriste bien vu, ou sur des bulles originales, ou sur un dessin, ou sur l'allure d'un personnage, ou sur l'organisation de l'histoire....
Bref, on se laisse aller dans ce monde futuriste pas très glorieux et même si parfois le scénario a l'air de perdre le fil conducteur, la lecture n'en souffre nullement et tout le récit est un vrai régal.
Pour l'histoire plus politique, chacun y verra ce qu'il veut car je pense que cette BD fait également réfléchir sur pleins d'aspects et qu'une seule lecture ne suffit pas à saisir toutes les subtilités de cette trilogie magnifique.
Le dessin de Bilal est reconnaissable de loin. Un dessin plutôt figé mais très précis, très innovant, très coloré. De plus, ici, Bilal se fait vraiment plaisir et organise ses planches de façon intelligente et surprenante. Graphiquement, c'est excellent !
Une trilogie à découvrir et à posséder car elle regorge de tout ce qu'il faut pour être vraiment culte. En finissant la lecture, une envie : relire le tout tant la lecture est riche !
Voici une bd au sujet des plus intéressants. Il y est question d’un robot programmé pour sauver l’humanité, va-t-il y arriver ? Si le résumé en dit beaucoup, l’essentiel est préservé.
J’ai bien apprécié ma lecture même si, comme le souligne Miranda, ça manque de profondeur. On ne s’attache pas aux personnages, exception faite du robot (qui est quand même le protagoniste principal). La base est là mais un récit plus développé aurait été le bienvenu. On a effectivement l’impression de se trouver devant de belles images un peu trop aérées . . . Mais, au final, le récit ne déçoit pas et la qualité visuelle des planches est au rendez-vous (raison de mon coup de coeur).
A lire !
L'histoire de deux enfants au pays dogon.
Voulant bien faire, ils font une bêtise qui met en émoi le village.
Tout y est, leur culture, leurs croyances, le bonheur de vivre dans un village "pauvre" d'apparence. Il faut lire sans a priori, ce n'est pas l'Afrique misérable qu'on nous présente trop souvent, mais celle qui a gardé ses traditions et où on vit heureux malgré un environnement si rude, où les enfants connaissent l'amitié indéfectible, celle choisie et qui durera toute la vie. C'est l'Afrique de la solidarité villageoise.
J'ai découvert cette BD parce que j'ai voyagé en Afrique, aimé les peuples qui ont gardé leur culture et que je trouve essentiel de faire partager ces découvertes afin de changer le regard de l'occidental trop enclin à ne juger qu'en référence à sa propre culture.
Il y a plein d'occasions de faire réfléchir un enfant sur ce qu'il voit ou se passe dans cette BD. Elle est très riche, ne serait ce que de comparer mine de rien l'image des ruelles du village au pied des falaises et celle pleine de vie et joyeuse du marché de la plaine. Sans parler des caricatures dans le comportement des personnages. Tout est bien vu et les dessins sont parfaits.
Pour avoir beaucoup lu et vu sur la culture Dogon, je peux dire qu'ethnologiquement parlant, c'est une belle réussite.
Beau livre.
Nous suivons ici la recherche d'un repas de notre ami le tigre. Oui ! c'est difficile de trouver un casse-croute digne du grand, magnifique, royal... et merveilleux animal qu'est le tigre.
On suit avec plaisir ce parcours gastronomique difficile. Je m'identifie facilement à son grave problème.
Quant au dessin, c'est splendide. De la couleur pour faciliter la plongée dans cette forêt tropicale. Pas le temps de trainer avec ce scénario simple et dynamique.
Une fois ce livre fini, je vais peut-être aller manger, moi. Zut le frigo est vide...
Une BD sans texte, ni onomatopée.
Juste des images, et uniquement avec des animaux.
C'eut été sur la vie des vers de terre, ce n'eut été guère passionnant.
Mais là, c'est sur le Tigre... l'animal le plus majestueux qui soit.
Et en plus, je suis Tigre (en astrologie bridée).
CQFD : un Tigre, c'est forcément très beau et ça fait envie (mangez-en !!).
Bref, le livre est tout simplement ma-gni-fi-que. Chaque planche, que dis-je, chaque case est de toute beauté. La mise en page est dynamique à souhait, et l'histoire pas gnangnan pour un "documentaire animalier".
Le livre n'est pas donné (15 €), mais l'édition parfaite d'Ankama justifie amplement ce prix.
Qu’est ce qui pourrait être encore plus enthousiasmant et agréable à lire que Spaghetti Brothers dans le domaine de la comédie féroce et corrosive et ne s’octroyant aucun tabou dans la peinture de cette famille déjantée de déracinés italiens ?
Et bien ni plus ni moins que sa conclusion parue en deux tomes et qui se révèle aussi indispensable que réussie.
Tout comme 20th Century Boys et son épilogue 21st Century Boys paru en deux tomes, ce dytique nécessite la lecture de la série fleuve d’origine pour bien en comprendre toutes les subtilités et toutes les péripéties de cette famille que j’espère pas comme les autres.
Trillo a eu l’idée de génie de se plonger une bonne vingtaine d’années plus tard en mettant à l’honneur un Amerigo vieillissant qui n’a rien perdu de sa « superbe » si je peux m’exprimer en ces termes, car il mérite bien le superlatif employé par Miranda dans son avis précédent pour ses faits d’armes aussi peu glorieux que répugnants.
La bonne idée ne se limite pas à cette ellipse temporelle mais également au fait que les histoires nous sont contées sous forme d’anecdotes et de tranches de vie visant à illustrer un livre de mémoires rédigé par le fils ainé de Carmela.
On passe donc d’une époque à une autre avec une maîtrise narrative tout à fait exemplaire. La « famille » n’a rien perdu de sa superbe et c’est un régal sans égal que de les redécouvrir sous un nouveau jour ainsi que de découvrir l’évolution des différents protagonistes.
Ce serait presque avec regret qu’on arrive à la dernière page malgré le sordide des situations évoquées mais il y a un plaisir coupable de rire et sourire à tous ces excès. En outre, l’auteur a eu le bon goût de trouver une conclusion culottée et satisfaisante en point d’orgue d’une série décidément pas comme les autres.
Rien à redire sur le dessin noir et blanc de Mandrafina qui est toujours aussi bon et inspiré… Je suis vraiment sous le charme de ces dessinateurs sud-américains avec Risso et Bernet qui ont également travaillé avec Trillo, la boucle est bouclée !
Un must absolu d’humour noir et grinçant, à lire absolument dans sa totalité peut-être même encore meilleur que Spaghetti Brothers dont les quelques défauts sont gommés ici !
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Tim McBurnie, dessinateur de Sept pirates, se lance ici en tant qu'auteur complet, dans une saga de fantasy au style remarquable. L'histoire, malgré sa simplicité, comporte des zones d'ombre. La sorcière ressent un puissant appel, elle va se retrouver liée à deux personnages aux motivations mystérieuses, et sa mission reste vague. De plus sa progression est surveillée par la toute-puissante Ligue des Sorcières, dont elle fait partie, mais qui semble la manipuler à son insu... Des manques un peu frustrants, car du coup on a un peu l'impression que cela permet d'enchaîner des combats certes bien réalisés, mais aux tenants et aboutissants un peu obscurs... Le véritable atout de cette série est le visuel ; c'est carrément époustouflant ! Dans un style quasi réaliste, McBurnie se pose comme un dessinateur à suivre de près, avec des cases dépouillées et dynamiques, réhaussées par des couleurs pastels remarquables. Le bleu-vert de ses forêts est inoubliable. Bref, une série à voir, en attendant d'en savoir plus sur le plan de l'histoire.
La Dernière cigarette
Une BD historique à échelle humaine dans le sens où elle ne fait que survoler l'Histoire pour se concentrer sur la psychologie d'un commandant russe qui a échangé quelques mots et une cigarette avec un ennemi pendant un bombardement. L'auteur nous pousse à une réflexion sur la guerre et son (non) sens [du moins quand elle est vue au niveau individuel] en une cinquantaine de pages à peine: Une prouesse! Les dessins sont beaux et les couleurs dans l'ambiance!
Le Voyage des Pères
Alors comment parler de Jésus sans avoir l'air d'un catho intégriste, sans prêchi-prêcha, sans être chiant à force de didactisme ? Peu d'auteurs ont, à mon goût, trouvé la réponse. Et puis, vus mes rapports avec la religion, je dois être un peu difficile aussi. Pourtant David Ratte a trouvé la solution. Ce jeune homme de bonne famille, à l'oeil vif, à la langue bien pendue et au poil luisant, s'était (un peu) fait connaître avec la gentille BD écolo Toxic planet. Il cachait bien son jeu, le bougre ! Parce que nous sortir une BD aussi sympathique, drôle et intéressante sur vous-savez-qui, c'est une sacrée performance ! Ainsi, il a légèrement changé son style semi-réaliste pour entrer dans des ambiances un peu champêtres (ça change des usines et de la fumée à perte de vue, hein). Ambiances qui sont renforcées par les couleurs de Sylvie Sabater, qui m'ont fait penser à Alim le tanneur en lisant la BD. Ratte est un grand admirateur (enfin, il fait 1m70, quoi) d'Uderzo, et ça se sent fortement dans les attitudes de ses personnages. Des personnages attachants, Jonas en premier bien sûr, qui sont traités avec une modernité de bon aloi et bien inspirée. Ratte nous emmène sur les traces de Jésus et ses apôtres, dans les empreintes de leurs pères, une façon très originale de vivre le Nouveau Testament. La fin du premier cycle est ma foi assez sobre, on évite bien de sombrer dans le sentimentalisme catho cul-bénit pour faire quelque chose de vraiment sympathique et bien mené, à défaut d'être véritablement touchant. Bref, c'est pour moi une BD vraiment très agréable, peut-être même déjà un classique. A lire, sans faute.
Le Voyage des Pères
Quelle claque que ce" Voyage des pères".-premier cycle- Je ne connaissais guère David Ratte et son album Toxic planet. Je l'avais certes feuilleté mais pas acheté. Ici, la couverture avec ce vieillard roublard ne peut que vous encourager à l'achat. Malgré des couleurs un peu pâles, le dessin est formidable et colle parfaitement aux dialogues savoureux, tout en rondeur, qui ponctuent l'histoire. Avec beaucoup de références (outre biblique, mais là c'est normal), on rit beaucoup dans cet album (le running gag du "collecteur d'impôt" est bien trouvé). Et parfois, le rire laisse place à l'émotion comme à la page 33 avec "il a fait mieux que cela... il nous a pardonnés". Des personnages forts en gueule, hauts en couleur et surtout attachants, bref une excellente bande dessinée qui sort vraiment du lot en cette rentrée. A lire.
La Trilogie Nikopol
Wow ! L'imagination dont a fait preuve Bilal est plutôt incroyable ! La lecture se fait doucement au début car j'ai eu un petit temps d'adaptation pour le dessin et le scénario très déroutants. Mais après, c'est réellement prenant ! L'histoire est originale sur énormément d'aspects, tant au niveau du scénario que du dessin. C'est bien là la force de ce triptyque : surprendre ! Tout au long de la lecture, l'auteur ne cesse d'innover ; un coup sur un aspect futuriste bien vu, ou sur des bulles originales, ou sur un dessin, ou sur l'allure d'un personnage, ou sur l'organisation de l'histoire.... Bref, on se laisse aller dans ce monde futuriste pas très glorieux et même si parfois le scénario a l'air de perdre le fil conducteur, la lecture n'en souffre nullement et tout le récit est un vrai régal. Pour l'histoire plus politique, chacun y verra ce qu'il veut car je pense que cette BD fait également réfléchir sur pleins d'aspects et qu'une seule lecture ne suffit pas à saisir toutes les subtilités de cette trilogie magnifique. Le dessin de Bilal est reconnaissable de loin. Un dessin plutôt figé mais très précis, très innovant, très coloré. De plus, ici, Bilal se fait vraiment plaisir et organise ses planches de façon intelligente et surprenante. Graphiquement, c'est excellent ! Une trilogie à découvrir et à posséder car elle regorge de tout ce qu'il faut pour être vraiment culte. En finissant la lecture, une envie : relire le tout tant la lecture est riche !
Saving Human Being
Voici une bd au sujet des plus intéressants. Il y est question d’un robot programmé pour sauver l’humanité, va-t-il y arriver ? Si le résumé en dit beaucoup, l’essentiel est préservé. J’ai bien apprécié ma lecture même si, comme le souligne Miranda, ça manque de profondeur. On ne s’attache pas aux personnages, exception faite du robot (qui est quand même le protagoniste principal). La base est là mais un récit plus développé aurait été le bienvenu. On a effectivement l’impression de se trouver devant de belles images un peu trop aérées . . . Mais, au final, le récit ne déçoit pas et la qualité visuelle des planches est au rendez-vous (raison de mon coup de coeur). A lire !
Le Crochet à Nuages
L'histoire de deux enfants au pays dogon. Voulant bien faire, ils font une bêtise qui met en émoi le village. Tout y est, leur culture, leurs croyances, le bonheur de vivre dans un village "pauvre" d'apparence. Il faut lire sans a priori, ce n'est pas l'Afrique misérable qu'on nous présente trop souvent, mais celle qui a gardé ses traditions et où on vit heureux malgré un environnement si rude, où les enfants connaissent l'amitié indéfectible, celle choisie et qui durera toute la vie. C'est l'Afrique de la solidarité villageoise. J'ai découvert cette BD parce que j'ai voyagé en Afrique, aimé les peuples qui ont gardé leur culture et que je trouve essentiel de faire partager ces découvertes afin de changer le regard de l'occidental trop enclin à ne juger qu'en référence à sa propre culture. Il y a plein d'occasions de faire réfléchir un enfant sur ce qu'il voit ou se passe dans cette BD. Elle est très riche, ne serait ce que de comparer mine de rien l'image des ruelles du village au pied des falaises et celle pleine de vie et joyeuse du marché de la plaine. Sans parler des caricatures dans le comportement des personnages. Tout est bien vu et les dessins sont parfaits. Pour avoir beaucoup lu et vu sur la culture Dogon, je peux dire qu'ethnologiquement parlant, c'est une belle réussite.
Love (Brrémaud)
Beau livre. Nous suivons ici la recherche d'un repas de notre ami le tigre. Oui ! c'est difficile de trouver un casse-croute digne du grand, magnifique, royal... et merveilleux animal qu'est le tigre. On suit avec plaisir ce parcours gastronomique difficile. Je m'identifie facilement à son grave problème. Quant au dessin, c'est splendide. De la couleur pour faciliter la plongée dans cette forêt tropicale. Pas le temps de trainer avec ce scénario simple et dynamique. Une fois ce livre fini, je vais peut-être aller manger, moi. Zut le frigo est vide...
Love (Brrémaud)
Une BD sans texte, ni onomatopée. Juste des images, et uniquement avec des animaux. C'eut été sur la vie des vers de terre, ce n'eut été guère passionnant. Mais là, c'est sur le Tigre... l'animal le plus majestueux qui soit. Et en plus, je suis Tigre (en astrologie bridée). CQFD : un Tigre, c'est forcément très beau et ça fait envie (mangez-en !!). Bref, le livre est tout simplement ma-gni-fi-que. Chaque planche, que dis-je, chaque case est de toute beauté. La mise en page est dynamique à souhait, et l'histoire pas gnangnan pour un "documentaire animalier". Le livre n'est pas donné (15 €), mais l'édition parfaite d'Ankama justifie amplement ce prix.
Vieilles Canailles
Qu’est ce qui pourrait être encore plus enthousiasmant et agréable à lire que Spaghetti Brothers dans le domaine de la comédie féroce et corrosive et ne s’octroyant aucun tabou dans la peinture de cette famille déjantée de déracinés italiens ? Et bien ni plus ni moins que sa conclusion parue en deux tomes et qui se révèle aussi indispensable que réussie. Tout comme 20th Century Boys et son épilogue 21st Century Boys paru en deux tomes, ce dytique nécessite la lecture de la série fleuve d’origine pour bien en comprendre toutes les subtilités et toutes les péripéties de cette famille que j’espère pas comme les autres. Trillo a eu l’idée de génie de se plonger une bonne vingtaine d’années plus tard en mettant à l’honneur un Amerigo vieillissant qui n’a rien perdu de sa « superbe » si je peux m’exprimer en ces termes, car il mérite bien le superlatif employé par Miranda dans son avis précédent pour ses faits d’armes aussi peu glorieux que répugnants. La bonne idée ne se limite pas à cette ellipse temporelle mais également au fait que les histoires nous sont contées sous forme d’anecdotes et de tranches de vie visant à illustrer un livre de mémoires rédigé par le fils ainé de Carmela. On passe donc d’une époque à une autre avec une maîtrise narrative tout à fait exemplaire. La « famille » n’a rien perdu de sa superbe et c’est un régal sans égal que de les redécouvrir sous un nouveau jour ainsi que de découvrir l’évolution des différents protagonistes. Ce serait presque avec regret qu’on arrive à la dernière page malgré le sordide des situations évoquées mais il y a un plaisir coupable de rire et sourire à tous ces excès. En outre, l’auteur a eu le bon goût de trouver une conclusion culottée et satisfaisante en point d’orgue d’une série décidément pas comme les autres. Rien à redire sur le dessin noir et blanc de Mandrafina qui est toujours aussi bon et inspiré… Je suis vraiment sous le charme de ces dessinateurs sud-américains avec Risso et Bernet qui ont également travaillé avec Trillo, la boucle est bouclée ! Un must absolu d’humour noir et grinçant, à lire absolument dans sa totalité peut-être même encore meilleur que Spaghetti Brothers dont les quelques défauts sont gommés ici !