Superbe album dans lequel les auteurs nous livrent les derniers moments de Jim Morrison, à Paris, avec des flashbacks judicieux.
Loin des scènes de délire, nous sommes plutôt dans l'intimité de Morrison, avec ses souffrances intérieures, ses doutes, ses délires. L'album est très psychologique et de ce fait, nous prend à contre-pied sur ce que l'on sait de Morrison.
Le texte est composé d'excellents dialogues, quelquefois sombres, sans complaisance et surtout très percutants, qui vont à l'essentiel. On retrouve à quelques endroits la poésie de Morrison.
Le dessin quant à lui est marqué par ce contraste entre les ténèbres et l'écarlate blancheur. Pas de demi-mesure non plus. Quelques fois, le style est photographique. Je pense que Jef a dû utiliser des photos pour parvenir à ce rendu.
Bref, un roman graphique de toute beauté, que j'ai pris plaisir à lire et relire. Un bel investissement pour ceux qui aiment les Doors et ceux qui veulent les découvrir.
Très très sympa ce diptyque.
Né de la rencontre improbable de Charles Berbérian et de Christophe Gaultier, elle nous raconte l'histoire d'un loser dont la vie est bouleversée suite à sa rencontre avec un extraterrestre. On aurait pu craindre une grosse pantalonnade à La Soupe aux choux ou un thriller de SF bien sérieux, mais non, le scénariste navigue sans cesse entre ces différents genres, sans s'y attacher, préférant nous livrer une sorte de roman graphique inhabituel. C'est assez surprenant, j'avoue ne pas avoir lâché ma lecture avant de comprendre où le scénariste voulait en venir ; c'est plutôt logique, je trouve l'ensemble bien vu et finement mené.
Au dessin Christophe Gaultier propose un récit efficace, avec son style expressif qui avait déjà fait mouche sur ses albums précédents. Ca marche bien pour ces deux-là.
Un diptyque (sur)prenant, j'espère que Berberian et Gaultier vont retravailler ensemble, ils ont certainement d'autres histoires bizarres à nous raconter.
J'avais déjà entendu parler de cette BD sans m'y intéresser, je pensais que c'était encore un truc pour adolescent boutonneux ennuyeux à mourir... Bon après il y a eu l'adaptation en film par Le Grand.... Le Sublime.... Edgar Wright !!!!!
Bref, j'adore ce directeur donc le film a quelque peu éveillé ma curiosité.... mais en fait non, pas plus que ça, je suis un peu passé à côté surement dû aux à priori que j'avais déjà sur la BD.
Et puis voilà les vacances de La Toussaint et... je me fais chier, mais alors méchamment !
Je passe mon temps à rien glander chez moi, et là... Je repense à ce film... Je regarde les trailers sur le net... Et ben merde, ça m'a l'air d'être terrible !!!
Accordant plus d'importance à l'œuvre originale j'achète le premier tome et mon impression se renforce !
Au niveau des dessins... Franchement j'étais réticent aux premiers abords, mais finalement une fois dépassée la couverture (qui est pas vraiment représentative de ce que fait l'auteur) c'est plutôt joli !
Le noir et le blanc est bien utilisé je trouve, ça peut paraitre très simplifié mais franchement ça donne finalement du caractère et un côté "mignon" aux personnages. Je trouve que c'est très ressemblant à ce que fait Marjane Satrapi (Persepolis...) et aussi, comme l'a dit Ro, à Jamie Hewlett, notamment pour les fringues et l'attitude "bad-ass" qu'on donne. Je ne vois pas du tout par contre où ça fait "manga" ???
Le découpage est classique mais ça marche bien et, du coup la lecture reste fluide.
Pour les plans, c'est du bon ! Ils sont originaux et on comprend pourquoi Wright (qui est un metteur en scène talentueux) a choisi de faire cette adaptation.
Donc l'histoire tourne autour de Scott Pilgrim, une branloutte de 23 ans, sans travail, bassiste dans un groupe un peu bidon, un peu nerd sur les bords, vivant avec son ami et coloc' gay, Wallace Wells.
Bref, c'est un type "normal" (il me fait quelque peu penser à un de mes frères...). Il vient de sortir (en fait, ça fait un an) d'une relation houleuse avec une fille et essaye de se remettre en forme en sortant avec une lycéenne de 17 ans (mon Dieu, mais elle est mineure, mais que fait police secours ?). Mais bon... Juste à ce moment là, il rencontre une autre fille, et là, c'est le coup de foudre direct....
De ce fait, il fait connaissance avec cette muse et entame une relation avec, laissant, au passage, tomber l'autre minette...
A première vue, l'histoire a l'air d'être une simple histoire d'amour comique teintée d'un petit peu d'humour "geek" mais.... Ouais bon en fait c'est un peu ça, mais l'humour vaut le détour, ça me refait penser à une autre création de Wright : Spaced.
Enfin bon, il y a quand même un hic dans cette relation : pour pouvoir vraiment sortir avec cette fille, Scott devra battre les 7 ex-petits amis maléfiques de celle-ci (bon ça rend mieux en anglais "7 evil exes").
Donc pour résumer l'histoire : on a une belle romance avec un très bon humour parsemé de combats tout droit sortis d'un jeu vidéo.
Je pense que cette BD peut plaire à tout le monde pourvu qu'on aime le genre. Un bon récit qui parle de quelque chose par lequel on est tous passé.
Lorenzaccio a été un classique lu au collège ou au lycée, un texte d'une grande beauté qui m'a cependant laissé de marbre. J'étais cependant curieux de lire l'adaptation qu'en a fait Régis Penet, dans un album grand format (plus grand qu'un album classique) à la maquette soignée.
Le résultat est visuellement magnifique. Le dessinateur varie les cadrages, propose des portraits morphologiquement impeccables et un grand réalisme. Il donne en outre à Lorenzo un aspect ambigu qui n'est qu'entrevu dans la pièce de De Musset. La colorisation informatique est tellement atténuée qu'on jurerait que ce sont des couleurs directes, on sent que le gars maîtrise ses outils.
Le récit s'écarte un peu du texte original, pour lui donner un aspect plus moderne et dynamique, ce qui le rend assez facile à suivre, malgré certaines citations un peu absconses. Mais là encore, cela ne m'a pas touché outre mesure. Cependant très vite on sent la dimension solitaire de Lorenzo de Medicis, héros romantique, qui est devenu un débauché par la force des choses, et pour donner à Florence le gouvernement qu'elle mérite.
Au final un très bel album sur le plan esthétique, une tragédie un peu à la grecque qui m'a laissé un peu froid.
Un choc !!
J'ai trop rarement eu cette impression d'être happé dans l'histoire et de vivre bien plus qu'une simple lecture.
Une histoire originale, magnifiquement construite et très inspirée. Des personnages bien caractérisés et donc crédibles.
Un dessin qui a un style lui aussi original, un peu déroutant de prime abord, mais qui sert magnifiquement l'histoire.
Bref, un auteur que je découvre, mais qui fait une entrée fracassante dans ma bibliothèque.
Et ce qui ne gâte rien, le financement étant déjà acquis, la sortie du tome 2 est assurée en août 2012
Je n'ai découvert cette série que récemment, bien après qu'elle ait fini d'être éditée, lors d'une exposition. En grand fan de plongée, qui a grandi en suivant les aventures de la Calypso, je n'ai pas résisté à l'envie de m'en procurer.
Mon avis est mitigé, quoique globalement positif.
Aujourd'hui, plus de 10 ans après la parution de ces albums et 30 ans après que les aventures de la Calypso aient pris fin, l'héritage Cousteau n'est (du moins en France) plus en mesure de faire réver. Difficile pour des jeunes avides de nouvelles sensations d'y trouver quelque chose .
Ceux qui s'attendent à de la BD d'action ou de science-fiction seront bien sûr décus. Ces albums reprennent certaines épisodes des documentaires "l'Odysée sous-marine de l'Equipe Cousteau" et "A la Redécouverte du Monde".
Serafini (qui a participé à certaines expéditions de la Calypso pour se documenter) essaye de retransmettre sur papier le sentiment d'aventure et d'évasion qui fascinait à la télé. C'est une tâche difficile, mais on sent que Serafini y met du coeur.
Il a même été jusqu'à redonner à Albert Falco, les doigts de sa main gauche...
Pour les amoureux de la plongée, les nostalgiques, les collectionneurs.
Batwoman reprend toutes les recettes qui ont fait le succès de Batman.
On retrouve une femme au passé tortueux et aux cicatrices à fleur de peau.
Son exutoire, comme pour Bruce Wayne, sera de combattre le crime. Elle n'a pas de pouvoirs spéciaux mais juste un entrainement extrême et des ustensiles spéciaux.
En guise de majordome elle a son père, une référence dans l'autorité militaire.
Le scénario est une belle réussite, ce tome lance ce personnage de Batwoman sur de bons rails, il impose de suite une qualité qui sera une contrainte et un gage de qualité pour les potentielles suites.
On retrouve des personnages aliénés à la tête du crime organisé. Celui d'Alice fait penser à Joker, le récit surprendra plus d'un même si on sent venir la grosse révélation.
Graphiquement, c'est superbe. Les cadrages sont artistiques et très travaillés. Au début, le rendu fait chargé et demande des efforts mais rapidement on s'en imprègne pour en apprécier les subtilités. Il y a quelques doubles pages sublimes qui méritent le détour.
Un habitué de comics fera rapidement les parallèles avec le personnage de Batman, l'exercice est une réussite et le personnage de Batwoman m'a beaucoup plu.
Cette BD vient de rentrer dans celles que je préfère. C'est une explosion graphique et une tuerie scénaristique !
Tome 1, première planche : j'adhère d'emblée !
Tout d'abord, un des points très réussi de cette oeuvre est d'avoir su user d'un vocabulaire un peu ancien et d'y avoir mis quelques tournures spécifiques de cette époque, le tout dans un style vraiment soigné et très recherché (c'est grossier et vulgaire mais sans jamais choquer ou sans jamais être cru gratuitement, le tout fait souvent sourire).
Pour l'histoire, la fin du premier tome est assez surprenante, et j'ai eu peur d'être déçu par la suite et de perdre le charme initial de la série. Mais non, tous les tomes sont excellents, le scénario tient vraiment la route et l'ensemble m'a conquis de A à Z, sans aucune fausse note à mes yeux.
Puis, même si l'histoire fait quelques parallèles avec Jack l'Eventreur, cela est bien amené et ne nuit pas la lecture. Les protagonistes sont vraiment complexes et plein de mystères. Ils en sont attachants, voire fascinants (le jeune héros me fait penser à Arthur Rimbaud).
Les rebondissements et la complexité (raisonnable) du scénario rendent la lecture exquise.
Le dessin résulte du chef d'oeuvre. Un trait remarquable, des couleurs bien choisies et bien adaptées au scénario. J'ai passé beaucoup de temps sur les planches à scruter tous les détails et à saisir toutes les nuances et tous les jeux d'ombres. Puis le petit dessin d'Anthony Jean (La Licorne) au début d'un des tomes est sympathique (j'adore Jean).
Pour couronner la lecture, les auteurs ont mis à la fin de la BD un petit lexique très drôle et très bien trouvé ; histoire de bien finir la lecture.
A lire de toute urgence, série excellentissime !
« En mer »..., le dessin m’a instantanément fait de l’œil, sans chercher à savoir ce qui pouvait se cacher derrière, je me jette à l’eau et tant pis pour le mouillage si elle ne me plaît pas, j'achète les yeux fermés et repars aussi contente qu‘un pirate avec son trésor fraichement déterré.
Cette toute petite B.D. au nombre assez limité de bulles, qui sont de surcroit peu bavardes, est assez étonnante, tout comme le temps mis par l’auteur à la réaliser : 5 longues années ! On aurait tendance à croire qu’elle a été faite relativement vite, même si le dessin est fignolé et mignon à souhait, il n’est pas non plus extraordinairement riche de détails comme peuvent l’être certaines œuvres. Les planches sont composées d‘une unique case en noir & blanc, chacune va à l’essentiel sans jamais tomber dans le minimalisme. Les contrastes sont très travaillés donnant au dessin une lisibilité immédiate, et le cadrage de chaque case est tout simplement parfait.
Drew Weing est américain, cette B.D. est déjà sortie en anglais en 2010 et on ressent l’influence des comics, ça m’a fait penser à du Bone, à du Disney et aussi un peu à ce bon vieux Popeye.
Malgré ses 134 planches et sa lecture relativement rapide, on ressent comme un alanguissement au fil des pages, comme si le temps de la lecture s’était écoulé au ralenti. L’auteur a pris son temps et on ressent cette sensation de longueur.
J’aimerais dire mille choses sur l’histoire mais quelle surprise auriez-vous à votre tour ? En quelques mots uniques, je dirai tout simplement que c’est doux, violent, poétique et viril, et surtout, à ne manquer sous aucun prétexte, d’autant que le prix est assez raisonnable pour ce tout petit mais très bel objet.
Cette BD est l’adaptation d’un spectacle de Bernadette Appert qui revisite le conte du petit poucet (plus de détails sur ce spectacle ici). Si comme moi vos souvenirs de ce conte sont un peu vagues, soyez rassurés : les 40 premières pages de l’album reprennent l’histoire originale (et puis vous pouvez aussi lire son résumé sur la fiche Wikipedia).
L’histoire s’intéresse ensuite à la femme de l’ogre, revisite son passé (sa rencontre avec l’ogre) et son présent (sa longue descente aux enfers suite à la mort de ses 7 filles). La narration est muette, choix judicieux qui met en avant le superbe dessin d’Etienne Appert. Ce dernier est magnifique, rempli de symbolisme, et m’a parfois rappelé les prouesses visuelles de Shaun Tan et David B. Rien que ça !
L’histoire est intéressante, et dresse un parallèle judicieux entre le passé de l’ogre et de sa femme, et le présent et la lente transformation de cette dernière. La rencontre finale est grandiose, un monstre en rencontre un autre, que c’est bien vu !
Une perle de poésie. Mon coup de coeur de cette rentrée 2011 !
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Jim Morrison - Poète du chaos
Superbe album dans lequel les auteurs nous livrent les derniers moments de Jim Morrison, à Paris, avec des flashbacks judicieux. Loin des scènes de délire, nous sommes plutôt dans l'intimité de Morrison, avec ses souffrances intérieures, ses doutes, ses délires. L'album est très psychologique et de ce fait, nous prend à contre-pied sur ce que l'on sait de Morrison. Le texte est composé d'excellents dialogues, quelquefois sombres, sans complaisance et surtout très percutants, qui vont à l'essentiel. On retrouve à quelques endroits la poésie de Morrison. Le dessin quant à lui est marqué par ce contraste entre les ténèbres et l'écarlate blancheur. Pas de demi-mesure non plus. Quelques fois, le style est photographique. Je pense que Jef a dû utiliser des photos pour parvenir à ce rendu. Bref, un roman graphique de toute beauté, que j'ai pris plaisir à lire et relire. Un bel investissement pour ceux qui aiment les Doors et ceux qui veulent les découvrir.
Tombé du ciel
Très très sympa ce diptyque. Né de la rencontre improbable de Charles Berbérian et de Christophe Gaultier, elle nous raconte l'histoire d'un loser dont la vie est bouleversée suite à sa rencontre avec un extraterrestre. On aurait pu craindre une grosse pantalonnade à La Soupe aux choux ou un thriller de SF bien sérieux, mais non, le scénariste navigue sans cesse entre ces différents genres, sans s'y attacher, préférant nous livrer une sorte de roman graphique inhabituel. C'est assez surprenant, j'avoue ne pas avoir lâché ma lecture avant de comprendre où le scénariste voulait en venir ; c'est plutôt logique, je trouve l'ensemble bien vu et finement mené. Au dessin Christophe Gaultier propose un récit efficace, avec son style expressif qui avait déjà fait mouche sur ses albums précédents. Ca marche bien pour ces deux-là. Un diptyque (sur)prenant, j'espère que Berberian et Gaultier vont retravailler ensemble, ils ont certainement d'autres histoires bizarres à nous raconter.
Scott Pilgrim
J'avais déjà entendu parler de cette BD sans m'y intéresser, je pensais que c'était encore un truc pour adolescent boutonneux ennuyeux à mourir... Bon après il y a eu l'adaptation en film par Le Grand.... Le Sublime.... Edgar Wright !!!!! Bref, j'adore ce directeur donc le film a quelque peu éveillé ma curiosité.... mais en fait non, pas plus que ça, je suis un peu passé à côté surement dû aux à priori que j'avais déjà sur la BD. Et puis voilà les vacances de La Toussaint et... je me fais chier, mais alors méchamment ! Je passe mon temps à rien glander chez moi, et là... Je repense à ce film... Je regarde les trailers sur le net... Et ben merde, ça m'a l'air d'être terrible !!! Accordant plus d'importance à l'œuvre originale j'achète le premier tome et mon impression se renforce ! Au niveau des dessins... Franchement j'étais réticent aux premiers abords, mais finalement une fois dépassée la couverture (qui est pas vraiment représentative de ce que fait l'auteur) c'est plutôt joli ! Le noir et le blanc est bien utilisé je trouve, ça peut paraitre très simplifié mais franchement ça donne finalement du caractère et un côté "mignon" aux personnages. Je trouve que c'est très ressemblant à ce que fait Marjane Satrapi (Persepolis...) et aussi, comme l'a dit Ro, à Jamie Hewlett, notamment pour les fringues et l'attitude "bad-ass" qu'on donne. Je ne vois pas du tout par contre où ça fait "manga" ??? Le découpage est classique mais ça marche bien et, du coup la lecture reste fluide. Pour les plans, c'est du bon ! Ils sont originaux et on comprend pourquoi Wright (qui est un metteur en scène talentueux) a choisi de faire cette adaptation. Donc l'histoire tourne autour de Scott Pilgrim, une branloutte de 23 ans, sans travail, bassiste dans un groupe un peu bidon, un peu nerd sur les bords, vivant avec son ami et coloc' gay, Wallace Wells. Bref, c'est un type "normal" (il me fait quelque peu penser à un de mes frères...). Il vient de sortir (en fait, ça fait un an) d'une relation houleuse avec une fille et essaye de se remettre en forme en sortant avec une lycéenne de 17 ans (mon Dieu, mais elle est mineure, mais que fait police secours ?). Mais bon... Juste à ce moment là, il rencontre une autre fille, et là, c'est le coup de foudre direct.... De ce fait, il fait connaissance avec cette muse et entame une relation avec, laissant, au passage, tomber l'autre minette... A première vue, l'histoire a l'air d'être une simple histoire d'amour comique teintée d'un petit peu d'humour "geek" mais.... Ouais bon en fait c'est un peu ça, mais l'humour vaut le détour, ça me refait penser à une autre création de Wright : Spaced. Enfin bon, il y a quand même un hic dans cette relation : pour pouvoir vraiment sortir avec cette fille, Scott devra battre les 7 ex-petits amis maléfiques de celle-ci (bon ça rend mieux en anglais "7 evil exes"). Donc pour résumer l'histoire : on a une belle romance avec un très bon humour parsemé de combats tout droit sortis d'un jeu vidéo. Je pense que cette BD peut plaire à tout le monde pourvu qu'on aime le genre. Un bon récit qui parle de quelque chose par lequel on est tous passé.
Lorenzaccio
Lorenzaccio a été un classique lu au collège ou au lycée, un texte d'une grande beauté qui m'a cependant laissé de marbre. J'étais cependant curieux de lire l'adaptation qu'en a fait Régis Penet, dans un album grand format (plus grand qu'un album classique) à la maquette soignée. Le résultat est visuellement magnifique. Le dessinateur varie les cadrages, propose des portraits morphologiquement impeccables et un grand réalisme. Il donne en outre à Lorenzo un aspect ambigu qui n'est qu'entrevu dans la pièce de De Musset. La colorisation informatique est tellement atténuée qu'on jurerait que ce sont des couleurs directes, on sent que le gars maîtrise ses outils. Le récit s'écarte un peu du texte original, pour lui donner un aspect plus moderne et dynamique, ce qui le rend assez facile à suivre, malgré certaines citations un peu absconses. Mais là encore, cela ne m'a pas touché outre mesure. Cependant très vite on sent la dimension solitaire de Lorenzo de Medicis, héros romantique, qui est devenu un débauché par la force des choses, et pour donner à Florence le gouvernement qu'elle mérite. Au final un très bel album sur le plan esthétique, une tragédie un peu à la grecque qui m'a laissé un peu froid.
Maudit mardi !
Un choc !! J'ai trop rarement eu cette impression d'être happé dans l'histoire et de vivre bien plus qu'une simple lecture. Une histoire originale, magnifiquement construite et très inspirée. Des personnages bien caractérisés et donc crédibles. Un dessin qui a un style lui aussi original, un peu déroutant de prime abord, mais qui sert magnifiquement l'histoire. Bref, un auteur que je découvre, mais qui fait une entrée fracassante dans ma bibliothèque. Et ce qui ne gâte rien, le financement étant déjà acquis, la sortie du tome 2 est assurée en août 2012
L'Aventure de l'équipage Cousteau
Je n'ai découvert cette série que récemment, bien après qu'elle ait fini d'être éditée, lors d'une exposition. En grand fan de plongée, qui a grandi en suivant les aventures de la Calypso, je n'ai pas résisté à l'envie de m'en procurer. Mon avis est mitigé, quoique globalement positif. Aujourd'hui, plus de 10 ans après la parution de ces albums et 30 ans après que les aventures de la Calypso aient pris fin, l'héritage Cousteau n'est (du moins en France) plus en mesure de faire réver. Difficile pour des jeunes avides de nouvelles sensations d'y trouver quelque chose . Ceux qui s'attendent à de la BD d'action ou de science-fiction seront bien sûr décus. Ces albums reprennent certaines épisodes des documentaires "l'Odysée sous-marine de l'Equipe Cousteau" et "A la Redécouverte du Monde". Serafini (qui a participé à certaines expéditions de la Calypso pour se documenter) essaye de retransmettre sur papier le sentiment d'aventure et d'évasion qui fascinait à la télé. C'est une tâche difficile, mais on sent que Serafini y met du coeur. Il a même été jusqu'à redonner à Albert Falco, les doigts de sa main gauche... Pour les amoureux de la plongée, les nostalgiques, les collectionneurs.
Batwoman (DC Renaissance)
Batwoman reprend toutes les recettes qui ont fait le succès de Batman. On retrouve une femme au passé tortueux et aux cicatrices à fleur de peau. Son exutoire, comme pour Bruce Wayne, sera de combattre le crime. Elle n'a pas de pouvoirs spéciaux mais juste un entrainement extrême et des ustensiles spéciaux. En guise de majordome elle a son père, une référence dans l'autorité militaire. Le scénario est une belle réussite, ce tome lance ce personnage de Batwoman sur de bons rails, il impose de suite une qualité qui sera une contrainte et un gage de qualité pour les potentielles suites. On retrouve des personnages aliénés à la tête du crime organisé. Celui d'Alice fait penser à Joker, le récit surprendra plus d'un même si on sent venir la grosse révélation. Graphiquement, c'est superbe. Les cadrages sont artistiques et très travaillés. Au début, le rendu fait chargé et demande des efforts mais rapidement on s'en imprègne pour en apprécier les subtilités. Il y a quelques doubles pages sublimes qui méritent le détour. Un habitué de comics fera rapidement les parallèles avec le personnage de Batman, l'exercice est une réussite et le personnage de Batwoman m'a beaucoup plu.
Le Codex angélique
Cette BD vient de rentrer dans celles que je préfère. C'est une explosion graphique et une tuerie scénaristique ! Tome 1, première planche : j'adhère d'emblée ! Tout d'abord, un des points très réussi de cette oeuvre est d'avoir su user d'un vocabulaire un peu ancien et d'y avoir mis quelques tournures spécifiques de cette époque, le tout dans un style vraiment soigné et très recherché (c'est grossier et vulgaire mais sans jamais choquer ou sans jamais être cru gratuitement, le tout fait souvent sourire). Pour l'histoire, la fin du premier tome est assez surprenante, et j'ai eu peur d'être déçu par la suite et de perdre le charme initial de la série. Mais non, tous les tomes sont excellents, le scénario tient vraiment la route et l'ensemble m'a conquis de A à Z, sans aucune fausse note à mes yeux. Puis, même si l'histoire fait quelques parallèles avec Jack l'Eventreur, cela est bien amené et ne nuit pas la lecture. Les protagonistes sont vraiment complexes et plein de mystères. Ils en sont attachants, voire fascinants (le jeune héros me fait penser à Arthur Rimbaud). Les rebondissements et la complexité (raisonnable) du scénario rendent la lecture exquise. Le dessin résulte du chef d'oeuvre. Un trait remarquable, des couleurs bien choisies et bien adaptées au scénario. J'ai passé beaucoup de temps sur les planches à scruter tous les détails et à saisir toutes les nuances et tous les jeux d'ombres. Puis le petit dessin d'Anthony Jean (La Licorne) au début d'un des tomes est sympathique (j'adore Jean). Pour couronner la lecture, les auteurs ont mis à la fin de la BD un petit lexique très drôle et très bien trouvé ; histoire de bien finir la lecture. A lire de toute urgence, série excellentissime !
En Mer
« En mer »..., le dessin m’a instantanément fait de l’œil, sans chercher à savoir ce qui pouvait se cacher derrière, je me jette à l’eau et tant pis pour le mouillage si elle ne me plaît pas, j'achète les yeux fermés et repars aussi contente qu‘un pirate avec son trésor fraichement déterré. Cette toute petite B.D. au nombre assez limité de bulles, qui sont de surcroit peu bavardes, est assez étonnante, tout comme le temps mis par l’auteur à la réaliser : 5 longues années ! On aurait tendance à croire qu’elle a été faite relativement vite, même si le dessin est fignolé et mignon à souhait, il n’est pas non plus extraordinairement riche de détails comme peuvent l’être certaines œuvres. Les planches sont composées d‘une unique case en noir & blanc, chacune va à l’essentiel sans jamais tomber dans le minimalisme. Les contrastes sont très travaillés donnant au dessin une lisibilité immédiate, et le cadrage de chaque case est tout simplement parfait. Drew Weing est américain, cette B.D. est déjà sortie en anglais en 2010 et on ressent l’influence des comics, ça m’a fait penser à du Bone, à du Disney et aussi un peu à ce bon vieux Popeye. Malgré ses 134 planches et sa lecture relativement rapide, on ressent comme un alanguissement au fil des pages, comme si le temps de la lecture s’était écoulé au ralenti. L’auteur a pris son temps et on ressent cette sensation de longueur. J’aimerais dire mille choses sur l’histoire mais quelle surprise auriez-vous à votre tour ? En quelques mots uniques, je dirai tout simplement que c’est doux, violent, poétique et viril, et surtout, à ne manquer sous aucun prétexte, d’autant que le prix est assez raisonnable pour ce tout petit mais très bel objet.
La Femme de l'Ogre
Cette BD est l’adaptation d’un spectacle de Bernadette Appert qui revisite le conte du petit poucet (plus de détails sur ce spectacle ici). Si comme moi vos souvenirs de ce conte sont un peu vagues, soyez rassurés : les 40 premières pages de l’album reprennent l’histoire originale (et puis vous pouvez aussi lire son résumé sur la fiche Wikipedia). L’histoire s’intéresse ensuite à la femme de l’ogre, revisite son passé (sa rencontre avec l’ogre) et son présent (sa longue descente aux enfers suite à la mort de ses 7 filles). La narration est muette, choix judicieux qui met en avant le superbe dessin d’Etienne Appert. Ce dernier est magnifique, rempli de symbolisme, et m’a parfois rappelé les prouesses visuelles de Shaun Tan et David B. Rien que ça ! L’histoire est intéressante, et dresse un parallèle judicieux entre le passé de l’ogre et de sa femme, et le présent et la lente transformation de cette dernière. La rencontre finale est grandiose, un monstre en rencontre un autre, que c’est bien vu ! Une perle de poésie. Mon coup de coeur de cette rentrée 2011 !