Je ne connaissais pas Conz, mais cet auteur flamand mérite qu'on s'y intéresse.
Cet album, qui à ma connaissance est le premier en langue française de cet auteur visiblement très apprécié dans son pays, propose trois récits initialement publiés séparément mais qui ont pour dénominateur commun l'histoire de Ringo et Anne, deux jeunes Flamands qui se trouvent, s'aiment, se séparent et se retrouvent dix ans plus tard, à l'autre bout du monde.
Chacun des récits a son atmosphère particulière, ses décors (Bruxelles et l'Australie, donc) ; comme le souligne l'éditeur sur son site, l’histoire est racontée sous forme de flash-back éclectiques, où les souvenirs jouent un rôle prépondérant dans la construction et la compréhension du présent. Le point fort est également selon moi la sincérité, la justesse des dialogues et des situations, une force dans le roman graphique.
Le dessin, au carrefour du franco-belge et du comics un peu underground, paraît naïf de prime abord, mais Conz arrive à faire passer beaucoup d'émotions dans les expressions, la mise en scène (qui est variée sans être tape-à-l'oeil). L'auteur procède par flash-back, par ellipses narratives aussi parfois, et même si l'album est gros (276 pages), ça se lit assez vite, peut-être en faisant une pause tout de même.
Evitant les écueils gnangnans et le misérabilisme, Conz nous propose un beau triptyque.
J'ai lu dans la foulée Terre mécanique et Mangecoeur, du même Andreae, et le second m'a sans doute davantage plu que le premier.
L'étrange foire que visite le petit Benjamin, à la recherche du papillon qui sauvera son grand-père, est un festival d'inventions visuelles et d'ambiances étranges, entre fête perpétuelle et menace invisible. Tout y est assez infantile, mais les enfants y sont interdits... et poursuivis sans relâche par les clowns inquiétants qui gardent le lieu.
On est ici dans une BD onirique et psychologique, où l'on ne sait jamais vraiment où s'arrête le fantastique, où commence le rêve. La foire, manifestement, est une construction mentale, un labyrinthe freudien. Mais celui de quel personnage ? Benjamin ? Son grand-père ? Un troisième personnage ? Plusieurs personnes à la fois ?
En réalité, on n'est pas vraiment sûr, en refermant le 3e tome, d'avoir compris le fin mot de l'histoire. Qui émet vraiment l'idée que c'est une larve de papillon qui tue le grand-père, et que c'est un spécimen adulte du même papillon qui le sauvera ? Ne serait-ce pas un fantasme enfantin du jeune Benjamin ? Les dernières cases, au fond, sont elles encore du rêve ou bien un retour au réel ?
Même si cette incertitude est un peu frustrante, peu importe au fond. On se promène avec ravissement dans cette ambiance lynchéenne aux interprétations kaléïdoscopiques. D'autant plus que les mises en pages sont de toute beauté, chaque case rigoureusement construite et merveilleusement dessinée.
Un album que j’ai dévoré malgré un aspect graphique de prime abord peu engageant.
J’ai particulièrement apprécié le naturel avec lequel des questions très délicates sont abordées. Le récit se révèle alors aussi touchant qu’instructif. Il m’a en tous les cas ouvert les yeux sur certains aspects de la maladie que j’ignorais totalement malgré toutes les campagnes de prévention auxquelles j’ai eu droit.
Graphiquement, comme je l’ai dit, ce n’est pas ma tasse de thé. Je regrette de ne pas avoir toujours su interpréter ce que certains dessins étaient censés représenter. Cela m’est certes arrivé rarement, mais c’est quand même arrivé… et c’est très frustrant ! Pour le reste, ce style très spontané, comme pris sur le fait, convient bien à ce genre de récit. Le propos y est mis en avant tandis que l’aspect esthétique reste en retrait.
Au final, pour sa dimension éducative ainsi que pour le côté touchant de cette histoire « qui sent le vécu », je ne peux mettre que « franchement bien ! » Et j’espère vous avoir convaincu de le lire même si, comme moi, le trait de Frederik Peeters vous rebute quelque peu.
Étranger sans rendez-vous, aborde la situation des immigrés en France. Il se distingue par une atmosphère inquiétante et des plans minimalistes. Dans ce cas précis, l'esthétique compte moins que la force du témoignage. La technique utilisée dans ce travail reste principalement l'encre de chine, avec des dessins suggérés par un crayonné fin. Une autre façon d'aborder la BD tout en faisant abstraction de toutes les contraintes. Le tome 2 est actuellement en préparation dans un style différent.
Contexte historique:
« Novembre 2004, 9 soldats Français sont tués lors d’un bombardement par l'aviation ivoirienne. La France riposte en détruisant au sol les moyens aériens du Gouvernement Gbagbo. Abidjan s'embrase... Paris décide d'évacuer ses ressortissants...Ceux qui le peuvent décident de partir...
(avis écrit par l'auteur de la bande dessinée).
Si vous doutez du lendemain, de la météo, de votre prochain, de la politique, de l'attrait de votre physique, de l'économie globale dans la zone euro, du cours du brut, .... voilà un ouvrage à vous réconcilier définitivement avec la vie !
D'habitude, je fuis les dessins baclés ; ce sera une exception au vu du scénario qui percute et fait magnifiquement mouche !
Un très heureux moment de lecture !
Seul le dessin m'empêche de mettre le 5/5.
Chevalier Ardent est vraiment mon héros préféré depuis 40 ans ! Ses aventures sont charmantes, fascinantes et merveilleuses.
Craenhals est, certainement, l'un des plus grands artistes de B.D. Son dessin est très attirant. Peut-être qu'il n'est pas aussi précis que celui de Jacques Martin ou de E.P. Jacobs, surtout pour les bâtiments (châteaux, citadelles) ou pour les paysages, mais, d'un autre côté, les expressions et les émotions des personnages, en particulier Ardent et Arthus, sont beaucoup plus efficaces et expressives. Les personnages sont plus vivants, ils te touchent dans le coeur.
Pour les scénarios, on a de très belles histoires qui t'attirent du début à la fin. Elles sont à la fois excitantes et tristes, mais d'un charmant chagrin. C'est une vraie saga, une vraie épopée.
Malheureusement, je n'ai pas eu la chance de lire les quelques derniers albums, que j'espère avoir un jour, mais les albums que je préfère parmi ceux que j'avais déjà lus, plusieurs fois, sont "Les loups de Rougecogne", "La corne de brume", "Le secret du roi Arthus", "La dame des sables", "La princesse captive", "Les chevaliers de l'apocalypse".
J'aime bien Francois Craenhals, et je regrette beaucoup de ne pas avoir pu le rencontrer dans sa vie. Comme je l'espérais !
Avant de publier le superbe one shot Le Jour du Marché, James Sturm qui s'était révélé dans la revue "Raw" aux cotés d'Art Spigelman, avait réalisé d'autres histoires dont le "swing du Golem", qui remporta un véritable succès critique aux Etas-Unis.
Les éditions DELCOURT ont eu l'excellente idée de rééditer cette dernière histoire en ajoutant deux autres récits plus anciens.
Sturm nous plonge ainsi dans les racines profondres de l'Amérique : "l'importance" du fait religieux chez les premières communautés, la quête vers l'or dans laquelle se lancèrent des milliers de personnes croyant faire fortune en un temps éclair, et puis enfin le racisme de l'Amérique profonde dans le "swing du golem" qui nous retrace l'histoire d'une équipe de baseball constituée en partie de joueurs juifs.
L'amérique que nous dépeint Sturm n'est pas celle de New York, de Chicago ou de San
Francisco, cette Amérique tant prisée par les Européens notamment, qui y voient le miroir d'une société ouverte et multiculturelle qui ressemble à la leur. A la lecture de cet album on plonge plutot dans l'Amérique profonde, celle de la church belt (Tennesse, Alabama, Géorgie...), une Amérique repliée sur elle même, qui ignore le monde extérieur, une Amérique laborieuse et pauvre qui rejette celui qui n'est pas chrétien et blanc de peau. Celle où le baseball reste le "national past time"
N'allez pas chercher une grande virtuosité graphique chez James Sturm. Son style sobre ressemble plutot à celui d'une Art Spiegelman ou d'une Marjane Satrapi. La force de ces trois récits se trouve essentiellement dans le scénario, fort et efficace. Un talent narratif qui se retrouvera plus tard avec Le Jour du Marché.
Un ouvrage à conseiller pour les amoureux d'histoire et les amateurs de la BD américaine, une des plus riches et des plus créatives qui soient à ce jour encore.
Un immense coup de coeur à la lecture.
Une originalité incroyable dans le scénario et les dialogues, un humour permanent et décalé, un graphisme simple mais efficace, agréable, avec des couleurs chatoyantes et très réussies, des personnages attachants... que demander de plus ?
Une découverte plus qu'heureuse d'un vrai petit chef d'oeuvre en BD !!!
J'ai acheté cette BD car, avec tous ces avis positifs lus dessus, je pensais qu'elle allait recevoir le grand prix (ou au moins un prix) au festival d'Angoulême. De toute manière une BD sur la politique avec Blain au dessin, ça ne pouvait être mauvais.
Et c'est vrai que ça ne l'est pas. Car (comme je le pensais), c'est assez drôle. Même si à première vue, les dialogues ont l'air austères, c'est un grand plaisir à lire, les dialogues sont fluides. Il y a des scènes vraiment excellentes où je me suis bien marré (je pense notamment à celle de "Tintin" ou des "Stabilo")... Donc le scénario n'a rien d'ennuyant, et même si j'ai trouvé l'album assez inégal dans son intensité et son humour, toutes les histoires se lisent avec un réel plaisir, de plus, même le scènes les plus invraisemblables (a priori, dans un ministère) sonnent vraies. Sans oublier, Alexandre Taillard de Vorms, qui nous rappelle particulièrement un homme politique (Dominique de Villepin)... D'ailleurs c'est assez marrant de mettre "une gestuelle" (ce qui caractérise le plus Alexandre) sur un ex-ministre, que je ne n'imaginais pas comme ça.
Au niveau du dessin, c'est du Blain, moi j'aime beaucoup son style, en plus d'être esthétique, il est très lisible et très expressif, tous ses personnages ont des têtes bien spéciales, que j'aime beaucoup. Enfin, moi c'est un style que j'apprécie énormément.
J'attends la suite, et je pense que les auteurs n'auront aucun mal à faire aussi bien. J'aimerais juste que certaines zones d'ombres nous soient révélés (comme, comment Arthur a rencontré Alexandre, car dès la première scène Alexandre à l'air de bien le connaître).
Mise à jour (décembre 2011) après lecture du tome 2 :
A la lecture de cet album, on se rend compte que le tome 1 n'était qu'un longue et bonne introduction.
Si le premier tome était tout juste rigolo, celui-là est vraiment énorme avec des passages super marrants, mais le tout sonne vraiment juste et à la lecture, on se croit vraiment dans un cabinet de ministre, la pression nous pesant aussi sur les épaules (les moments où les personnages se défoulent sont jubilatoires).
Le tome nous présente une version de l'avant guerre en Irak très intéressante.
Un album, génial, pour une série dans l'ensemble, très bonne.
Oh ? Voilà une série prometteuse sur un sujet étonnant car peu connu (surtout de moi !).
Et dire que la grande guerre a également touché ces îles lointaines, derniers vestiges du paradis sur terre. Mais, dans ce premier opus, cette guerre reste en toile de fond. Ce tome s’attarde sur l’arrivée d’un étrange bonhomme du continent chargé d’enquêter . . . sur quoi ? le doute persiste. A ce moment sévissent des décès de jeunes filles pour le moins étranges . . . accident ? meurtre ? . . . La narration reste douce malgré les événements qui se produisent sur l’île et l’agitation des préparatifs pour l’entrée en guerre. C’est un peu comme si elle s’imprégnait du rythme de vie de ces autochtones. Un récit qui m’a intéressé donc, d’autant plus qu’il repose sur des planches de qualité. Le trait est fin, élégant et la mise en couleur des plus flatteuses.
Bref, du travail de pro … à suivre ! (et merci à Spooky pour la découverte de cet album !)
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Je ne connaissais pas Conz, mais cet auteur flamand mérite qu'on s'y intéresse. Cet album, qui à ma connaissance est le premier en langue française de cet auteur visiblement très apprécié dans son pays, propose trois récits initialement publiés séparément mais qui ont pour dénominateur commun l'histoire de Ringo et Anne, deux jeunes Flamands qui se trouvent, s'aiment, se séparent et se retrouvent dix ans plus tard, à l'autre bout du monde. Chacun des récits a son atmosphère particulière, ses décors (Bruxelles et l'Australie, donc) ; comme le souligne l'éditeur sur son site, l’histoire est racontée sous forme de flash-back éclectiques, où les souvenirs jouent un rôle prépondérant dans la construction et la compréhension du présent. Le point fort est également selon moi la sincérité, la justesse des dialogues et des situations, une force dans le roman graphique. Le dessin, au carrefour du franco-belge et du comics un peu underground, paraît naïf de prime abord, mais Conz arrive à faire passer beaucoup d'émotions dans les expressions, la mise en scène (qui est variée sans être tape-à-l'oeil). L'auteur procède par flash-back, par ellipses narratives aussi parfois, et même si l'album est gros (276 pages), ça se lit assez vite, peut-être en faisant une pause tout de même. Evitant les écueils gnangnans et le misérabilisme, Conz nous propose un beau triptyque.
MangeCoeur
J'ai lu dans la foulée Terre mécanique et Mangecoeur, du même Andreae, et le second m'a sans doute davantage plu que le premier. L'étrange foire que visite le petit Benjamin, à la recherche du papillon qui sauvera son grand-père, est un festival d'inventions visuelles et d'ambiances étranges, entre fête perpétuelle et menace invisible. Tout y est assez infantile, mais les enfants y sont interdits... et poursuivis sans relâche par les clowns inquiétants qui gardent le lieu. On est ici dans une BD onirique et psychologique, où l'on ne sait jamais vraiment où s'arrête le fantastique, où commence le rêve. La foire, manifestement, est une construction mentale, un labyrinthe freudien. Mais celui de quel personnage ? Benjamin ? Son grand-père ? Un troisième personnage ? Plusieurs personnes à la fois ? En réalité, on n'est pas vraiment sûr, en refermant le 3e tome, d'avoir compris le fin mot de l'histoire. Qui émet vraiment l'idée que c'est une larve de papillon qui tue le grand-père, et que c'est un spécimen adulte du même papillon qui le sauvera ? Ne serait-ce pas un fantasme enfantin du jeune Benjamin ? Les dernières cases, au fond, sont elles encore du rêve ou bien un retour au réel ? Même si cette incertitude est un peu frustrante, peu importe au fond. On se promène avec ravissement dans cette ambiance lynchéenne aux interprétations kaléïdoscopiques. D'autant plus que les mises en pages sont de toute beauté, chaque case rigoureusement construite et merveilleusement dessinée.
Pilules bleues
Un album que j’ai dévoré malgré un aspect graphique de prime abord peu engageant. J’ai particulièrement apprécié le naturel avec lequel des questions très délicates sont abordées. Le récit se révèle alors aussi touchant qu’instructif. Il m’a en tous les cas ouvert les yeux sur certains aspects de la maladie que j’ignorais totalement malgré toutes les campagnes de prévention auxquelles j’ai eu droit. Graphiquement, comme je l’ai dit, ce n’est pas ma tasse de thé. Je regrette de ne pas avoir toujours su interpréter ce que certains dessins étaient censés représenter. Cela m’est certes arrivé rarement, mais c’est quand même arrivé… et c’est très frustrant ! Pour le reste, ce style très spontané, comme pris sur le fait, convient bien à ce genre de récit. Le propos y est mis en avant tandis que l’aspect esthétique reste en retrait. Au final, pour sa dimension éducative ainsi que pour le côté touchant de cette histoire « qui sent le vécu », je ne peux mettre que « franchement bien ! » Et j’espère vous avoir convaincu de le lire même si, comme moi, le trait de Frederik Peeters vous rebute quelque peu.
Etranger sans rendez-vous
Étranger sans rendez-vous, aborde la situation des immigrés en France. Il se distingue par une atmosphère inquiétante et des plans minimalistes. Dans ce cas précis, l'esthétique compte moins que la force du témoignage. La technique utilisée dans ce travail reste principalement l'encre de chine, avec des dessins suggérés par un crayonné fin. Une autre façon d'aborder la BD tout en faisant abstraction de toutes les contraintes. Le tome 2 est actuellement en préparation dans un style différent. Contexte historique: « Novembre 2004, 9 soldats Français sont tués lors d’un bombardement par l'aviation ivoirienne. La France riposte en détruisant au sol les moyens aériens du Gouvernement Gbagbo. Abidjan s'embrase... Paris décide d'évacuer ses ressortissants...Ceux qui le peuvent décident de partir... (avis écrit par l'auteur de la bande dessinée).
Les Petits Ruisseaux
Si vous doutez du lendemain, de la météo, de votre prochain, de la politique, de l'attrait de votre physique, de l'économie globale dans la zone euro, du cours du brut, .... voilà un ouvrage à vous réconcilier définitivement avec la vie ! D'habitude, je fuis les dessins baclés ; ce sera une exception au vu du scénario qui percute et fait magnifiquement mouche ! Un très heureux moment de lecture ! Seul le dessin m'empêche de mettre le 5/5.
Chevalier Ardent
Chevalier Ardent est vraiment mon héros préféré depuis 40 ans ! Ses aventures sont charmantes, fascinantes et merveilleuses. Craenhals est, certainement, l'un des plus grands artistes de B.D. Son dessin est très attirant. Peut-être qu'il n'est pas aussi précis que celui de Jacques Martin ou de E.P. Jacobs, surtout pour les bâtiments (châteaux, citadelles) ou pour les paysages, mais, d'un autre côté, les expressions et les émotions des personnages, en particulier Ardent et Arthus, sont beaucoup plus efficaces et expressives. Les personnages sont plus vivants, ils te touchent dans le coeur. Pour les scénarios, on a de très belles histoires qui t'attirent du début à la fin. Elles sont à la fois excitantes et tristes, mais d'un charmant chagrin. C'est une vraie saga, une vraie épopée. Malheureusement, je n'ai pas eu la chance de lire les quelques derniers albums, que j'espère avoir un jour, mais les albums que je préfère parmi ceux que j'avais déjà lus, plusieurs fois, sont "Les loups de Rougecogne", "La corne de brume", "Le secret du roi Arthus", "La dame des sables", "La princesse captive", "Les chevaliers de l'apocalypse". J'aime bien Francois Craenhals, et je regrette beaucoup de ne pas avoir pu le rencontrer dans sa vie. Comme je l'espérais !
America - Le Swing du golem
Avant de publier le superbe one shot Le Jour du Marché, James Sturm qui s'était révélé dans la revue "Raw" aux cotés d'Art Spigelman, avait réalisé d'autres histoires dont le "swing du Golem", qui remporta un véritable succès critique aux Etas-Unis. Les éditions DELCOURT ont eu l'excellente idée de rééditer cette dernière histoire en ajoutant deux autres récits plus anciens. Sturm nous plonge ainsi dans les racines profondres de l'Amérique : "l'importance" du fait religieux chez les premières communautés, la quête vers l'or dans laquelle se lancèrent des milliers de personnes croyant faire fortune en un temps éclair, et puis enfin le racisme de l'Amérique profonde dans le "swing du golem" qui nous retrace l'histoire d'une équipe de baseball constituée en partie de joueurs juifs. L'amérique que nous dépeint Sturm n'est pas celle de New York, de Chicago ou de San Francisco, cette Amérique tant prisée par les Européens notamment, qui y voient le miroir d'une société ouverte et multiculturelle qui ressemble à la leur. A la lecture de cet album on plonge plutot dans l'Amérique profonde, celle de la church belt (Tennesse, Alabama, Géorgie...), une Amérique repliée sur elle même, qui ignore le monde extérieur, une Amérique laborieuse et pauvre qui rejette celui qui n'est pas chrétien et blanc de peau. Celle où le baseball reste le "national past time" N'allez pas chercher une grande virtuosité graphique chez James Sturm. Son style sobre ressemble plutot à celui d'une Art Spiegelman ou d'une Marjane Satrapi. La force de ces trois récits se trouve essentiellement dans le scénario, fort et efficace. Un talent narratif qui se retrouvera plus tard avec Le Jour du Marché. Un ouvrage à conseiller pour les amoureux d'histoire et les amateurs de la BD américaine, une des plus riches et des plus créatives qui soient à ce jour encore.
Le Voyage des Pères
Un immense coup de coeur à la lecture. Une originalité incroyable dans le scénario et les dialogues, un humour permanent et décalé, un graphisme simple mais efficace, agréable, avec des couleurs chatoyantes et très réussies, des personnages attachants... que demander de plus ? Une découverte plus qu'heureuse d'un vrai petit chef d'oeuvre en BD !!!
Quai d'Orsay
J'ai acheté cette BD car, avec tous ces avis positifs lus dessus, je pensais qu'elle allait recevoir le grand prix (ou au moins un prix) au festival d'Angoulême. De toute manière une BD sur la politique avec Blain au dessin, ça ne pouvait être mauvais. Et c'est vrai que ça ne l'est pas. Car (comme je le pensais), c'est assez drôle. Même si à première vue, les dialogues ont l'air austères, c'est un grand plaisir à lire, les dialogues sont fluides. Il y a des scènes vraiment excellentes où je me suis bien marré (je pense notamment à celle de "Tintin" ou des "Stabilo")... Donc le scénario n'a rien d'ennuyant, et même si j'ai trouvé l'album assez inégal dans son intensité et son humour, toutes les histoires se lisent avec un réel plaisir, de plus, même le scènes les plus invraisemblables (a priori, dans un ministère) sonnent vraies. Sans oublier, Alexandre Taillard de Vorms, qui nous rappelle particulièrement un homme politique (Dominique de Villepin)... D'ailleurs c'est assez marrant de mettre "une gestuelle" (ce qui caractérise le plus Alexandre) sur un ex-ministre, que je ne n'imaginais pas comme ça. Au niveau du dessin, c'est du Blain, moi j'aime beaucoup son style, en plus d'être esthétique, il est très lisible et très expressif, tous ses personnages ont des têtes bien spéciales, que j'aime beaucoup. Enfin, moi c'est un style que j'apprécie énormément. J'attends la suite, et je pense que les auteurs n'auront aucun mal à faire aussi bien. J'aimerais juste que certaines zones d'ombres nous soient révélés (comme, comment Arthur a rencontré Alexandre, car dès la première scène Alexandre à l'air de bien le connaître). Mise à jour (décembre 2011) après lecture du tome 2 : A la lecture de cet album, on se rend compte que le tome 1 n'était qu'un longue et bonne introduction. Si le premier tome était tout juste rigolo, celui-là est vraiment énorme avec des passages super marrants, mais le tout sonne vraiment juste et à la lecture, on se croit vraiment dans un cabinet de ministre, la pression nous pesant aussi sur les épaules (les moments où les personnages se défoulent sont jubilatoires). Le tome nous présente une version de l'avant guerre en Irak très intéressante. Un album, génial, pour une série dans l'ensemble, très bonne.
Papeete 1914
Oh ? Voilà une série prometteuse sur un sujet étonnant car peu connu (surtout de moi !). Et dire que la grande guerre a également touché ces îles lointaines, derniers vestiges du paradis sur terre. Mais, dans ce premier opus, cette guerre reste en toile de fond. Ce tome s’attarde sur l’arrivée d’un étrange bonhomme du continent chargé d’enquêter . . . sur quoi ? le doute persiste. A ce moment sévissent des décès de jeunes filles pour le moins étranges . . . accident ? meurtre ? . . . La narration reste douce malgré les événements qui se produisent sur l’île et l’agitation des préparatifs pour l’entrée en guerre. C’est un peu comme si elle s’imprégnait du rythme de vie de ces autochtones. Un récit qui m’a intéressé donc, d’autant plus qu’il repose sur des planches de qualité. Le trait est fin, élégant et la mise en couleur des plus flatteuses. Bref, du travail de pro … à suivre ! (et merci à Spooky pour la découverte de cet album !)