Une excellente trilogie, fondée sur le procédé désormais classique des regards croisés. Trois personnages différents vivent la même séquence d'événements, dans chacun des trois albums. Et on découvre, par le regard des autres, ce que chacun peut avoir à cacher, y compris à soi-même.
Le premier tome nous emmène à la suite de Telenko, chauffeur de taxi devenu cardiaque à force de subir la haine de son épouse paraplégique. Pourquoi cette haine ? Et pourquoi Telenko s'obstine-t-il à rester avec elle, alors qu'il la trompée assidûment ? On ne le découvrira pas dans ce premier tome. Mais une série d'événements, en faisant déborder le vase de sa rancœur et de sa frustration, vont briser la routine mortifère de Telenko...
Les personnages, tendus et musculeux, évoluent dans un décor aux teintes délavées, dans une ville à la misère poisseuse qui fait songer à Gotham City.
Peu d'espoir et d'optimisme pendant l'essentiel de cette série, mais pas de temps morts non plus. Le suspense est très habilement construit et on parvient à s'attacher à ces personnages abîmés par la vie, malgré leurs mensonges et leur acharnement à faire les mauvais choix.
Un léger bémol sur Martha, l'épouse de Telenko, que j'ai trouvé peut être un peu trop univoque. Idem pour le personnage de Dillon.
Mais l'impression générale est très bonne. Une série à lire et à recommander. Un des meilleurs polars BD que j'ai pu lire.
Et un coup de cœur! J'étais pourtant relativement méfiant quand on essaie de me vendre une histoire policière au plus proche du réel. Et après lecture, je dois dire que j'ai été scotché aux deux récits.
Les deux enquêtes judiciaires - l'une dans le domaine de la contrefaçon et l'autre dans la traite des êtres humains - sont vraiment bien rythmées et l'auteur, lui-même dans le métier, n'en fait pas de trop, ou presque. Les démarches vis-à-vis de l'ambassade des States me laissent particulièrement perplexe, quoique je ne sais pas comment font les RG français mais cela m'a semblé (très) gros... Soit, passons ce détail, le reste est vraiment agréable à suivre, avec de bons textes, un bon graphisme et un bon dynamisme fait de recherche et de rebondissements.
Je conseille donc vivement ces albums et espère vraiment pouvoir encore lire des histoires de ce flic et de ses enquêtes qui ne me sont pas tout à fait étrangères...
Oh yeah, baby!
Quelle petite perle cet album! Sur fond d'enquête, le lecteur accompagne avec beaucoup de plaisir et de curiosité un journaliste qui essaie de déterminer si le mec qu'il interviewe à Las Vegas est le King ou un imposteur. Les dialogues relèvent tout simplement du génie; ils sont savoureux, décalés mais pertinents. J'ai été happé dans le récit car le mystère demeure entier jusqu'en fin d'album.
Le trait simpliste est pourtant très réussi et dynamique. La colorisation, en bichromie, est géniale.
Je vous conseille vivement cet album, c'est une très belle surprise, comme souvent chez Treize Étrange.
«Avant Elvis, il n’y avait rien.» J.Lennon.
Malgré ses nombreuses invraisemblances scénaristiques, « La Peau de l’ours » est une bande dessinée qui m’a beaucoup plu.
Cette satisfaction, je la dois aux dialogues entre les deux principaux personnages (on s’attache à eux facilement), à l’atmosphère « mafiosi » qui règne dans l’album, ainsi qu’aux scènes cocasses dotées d’un humour noir. Mais de quoi parle ce one shot ?
Ça se passe en Italie (ce n’est pas officiellement indiqué dans la bd mais on le devine facilement), « La Peau de l’ours » met en scène une conversation tranquille entre un jeune homme prénommé Amadeo et une personne âgée qui lui raconte comment elle a vécu jusqu’à maintenant. Ce dialogue peut paraître sans intérêt pour nous lecteurs, sauf qu’on ne s’attend pas du tout à découvrir le passé insolite de ce vieillard !
Certes, il n’y a rien de révolutionnaire dans le scénario de Zidrou car son récit est linéaire et reprend les grands classiques du polar mais il le raconte d’une telle façon que je n’ai pas décrochée de ma lecture avant son dénouement ! J’ai noté beaucoup d ‘invraisemblances dans cet album mais bon, étant donné que le tout s’est avéré très agréable à lire, je ferme les yeux sur ces incohérences.
Quant au graphisme d’Oriol, je le trouve personnel, vivant (le coup de patte de l’auteur privilégie le trait anguleux) et assez plaisant à contempler surtout grâce à la mise en couleurs de toute beauté. Pour le reste, la mise en page est –à mon avis- sans reproche car je n’ai eu aucune incompréhension dans l’enchaînement des séquences. Les personnages sont facilement identifiables.
Le scénario de « La Peau de l’ours » est loin d’être original et comporte des scènes farfelues mais le tout se lit vraiment avec intérêt et le dessin d’Oriol m’est apparu très plaisant à contempler. Alors, comment vais-je noter cette bande dessinée ? 3 ou 4 ? Allez, hop, 3/5 avec un bon coup de cœur parce que j’y ai pris beaucoup de plaisir à la feuilleter.
Note finale : 3,5/5
Pour moi, « L’Invention du vide » est la meilleure bande dessinée ayant pour cadre la montagne que j’ai pu lire jusqu’à maintenant.
Il suffit de contempler la page 52 du livre pour être convaincu de la beauté des planches réalisées par Nicolas Debon et surtout être saisi artificiellement et malgré tout par le vertige ! Et ça, c’est très fort de la part de l’auteur d’avoir réussi à me faire ressenti cette sensation du vide comme si j’étais en train de regarder un paysage montagneux au bord d’un immense ravin ! Chapeau l’artiste !
Bon, bien entendu, cet album nous présente de magnifiques dessins sur la montagne mais surtout il nous propose de partager la vie de trois alpinistes étrangers issus du club alpin britannique en quête d’exploits dans le massif de Chamonix au début des années 1880.
Et c’est ainsi que le lecteur suivra les péripéties rocambolesques et à la limite de la folie de ces trois hommes. Ces alpinistes ? Ce sont Albert Frederick Mummery, Alexander Burgener et Benedikt Venetz qui vont entreprendre l’ascension de la célèbre et infernale « Aiguille du Grépon », une paroi de granite jusqu’ici réputée infranchissable.
Et c’est ainsi que le bédéphile découvrira les nombreuses techniques d’escalade, il y verra aussi comment la vie quotidienne s’articulait dans Chamonix à cette époque où énormément de touristes anglo-saxons y venaient en masse contempler avec gourmandise la magnifique mer de glaces ou encore emprunter le train pour rejoindre cette vallée. Indéniablement, les fans d’histoire seront comblés en suivant les aventures de ces trois déjantés de l’alpinisme !
Et c’est ainsi que lecteur sera convaincu de la nécessité d’une bonne amitié et solidarité entre les membres d’une équipe pour affronter les pires difficultés. Dans « L’Invention du vide », nous assisterons à la préparation de cette expédition mais aussi, nous découvrirons les habitudes et autres maniaqueries de ces hommes ; le tout dans la bonne humeur puisque l’album comporte des séquences assez marrantes qui s’intègrent très bien au milieu des scènes de haute tension.
Et que dire de la narration de cette bd ? En un mot : parfaite ! Je n’ai pas pu me décrocher de cette lecture avant la fin de la fin ! D’ailleurs, je n’ai eu aucun problème de compréhension dans l’enchaînement des séquences. Et puis, vraiment, je le répète : le coup de patte et la mise en couleurs sont particulièrement bien appropriés à ce scénario.
Et en bonus : nous avons droit en fin d’album à un mini dossier sur ces trois alpinistes.
Un gros coup de cœur !
Je viens de tout relire ! Après 125 avis, je me rends bien compte que le mien ne changera pas grand chose aux statistiques .....
J'avais oublié, de mes lectures d'enfance, combien cette série est tout bonnement extroardinaire !
Certes on pourra dire avec raison que Tintin est typique d'un milieu petit bourgeois, que la présence féminine manque totalement de présence, de diversité, et d'intérêt, que certains rebondissements sortent du chapeau d'un magicien ... et tout cela est bien vrai !
Mais pour tout le reste, quelle formidable épopée à travers tous continents, quelle merveilleuse photographie de la moitié du 20ème siècle et de ses idées reçues (entre 1930 et 1980), quel humanisme et aventures se dégagent au travers de son héros, et quel humour ravageur au travers du capitaine toujours hautement truculent.
Et quel graphisme d'une sobriété, d'une efficacité, et d'une beauté, inouïes !
Pour ma part, sans conteste un absolu de la BD, rien n'arrivant selon mes perceptions à la cheville de cette grande oeuvre !
A lire à relire, et à re-relire ....
(Je viens de relire les Astérix au complet ... c'est géant, ... mais vraiment pas du même tonneau ...)
Je découvre la jeune auteure Cha à travers cet ouvrage, qui constitue un peu un florilège de son talent, et j’ai trouvé qu’elle faisait montre d’une bonne créativité.
J’ai bien aimé la série de gags représentés par ses discussions avec son alter-ego dessinée.
Par ailleurs, le ton sarcastique et décalé de la série « Gwenaëlle baby-sitter, le monde de merde expliqué aux enfants » m’a bien plu également.
Cet ouvrage est apparemment, au moins en partie, autobiographique, et il transparait, sous des dehors d’ours mal léché rebelle, une fragilité touchante, qui m’a fait ressentir de la compassion, et donc en conséquence, une certaine sympathie pour cette dessinatrice. Je pense notamment aux histoires se déroulant en service de psychiatrie, et surtout à celle de la gamine qui devient le bouc émissaire attitré de ses « camarades » de classe.
Graphiquement, j’ai apprécié le caractère dynamique du trait, qui ne manque pas de caractère, mais je n’ai pas aimé les visages aux yeux écarquillés, poissonneux, et sans nez, de ses personnages.
D’autre part, les phylactères contiennent tout de même un nombre non négligeable de fautes d’orthographe (4 fautes assez grossières sur l’ensemble de ce petit album, si je me souviens bien), ce qui est toujours regrettable.
Mon coup de cœur vient de l’histoire se déroulant dans l’espace, scindée en plusieurs épisodes. J’ai trouvé la chute, cette dernière case, juste énorme ! C’est génialissime d’imaginer un tel retournement de situation, un tel « ascenseur émotionnel » pour reprendre l’expression d’un sketch de Gad Elmaleh.
A l’issue de cette histoire, qui clos l’album, on finit par déplorer le fait de ne pas en voir plus…
Bref, une jeune dessinatrice (je me permets d’employer cette expression, car je la devance de quelques mois…) qui a du talent, c’est indéniable.
(141)
Franchement, une des meilleures BD que j'ai jamais lues...
Le dessin est magnifique, le scénario est d'une qualité exceptionnelle, l'écriture est excellente...
Les passages écrits en alexandrins sont un pur bonheur, même pour moi qui ne suis pas fan de poésie...
De plus, je n'adore pas non plus les séries dans lesquelles les personnages animaliers sont mêlés aux personnages humains mais dans celle-ci c'est tellement bien fait!!!
Et puis l'humour, combien de fois l'auteur a réussi à me faire rire, ce qui n'est pas fréquent quand on est face à une bande dessinée (d'aventures de surcroît !!!)
Enfin bref, je vous conseille vivement cette BD et je vous recommande de la lire lentement en prêtant attention aux détails qui sont dans les dessins (on trouve plein de clins d'oeil à d'autres oeuvre , de petites blagues au second plan, ...)
Ah, quelle chance vous avez, vous qui ne l'avez pas encore lue, profitez-en bien !!!
Joli retour d'Alex Alice au premier plan !
Je ne referai pas le couplet sur Le Troisième Testament, il faut passer à autre chose. Le prodigieux dessinateur s'attaque donc à un mythe wagnérien, parmi les plus sombres, les plus ambitieux, et réputé inadaptable.
Eh bien pour l'heure l'adaptation me semble réussie. Tout d'abord et bien sûr sur le plan graphique, puisque Alice est avant tout dessinateur. Il crée tout au long de ce premier tome une ambiance très réussie, presque palpable. Certaines scènes, comme l'apparition d'Odin au début, ont une beauté sauvage, brutale, qu'il me semble difficile à égaler, sinon dans la peinture flamande, peut-être. Ah, que c'est frustrant de ne pas avoir une culture picturale plus étendue pour trouver des points de comparaison...
Sur le plan de l'histoire, on est un peu déconcerté par le début, où plusieurs trames semblent se croiser, ou plutôt se côtoyer. Et puis au fil de l'intrigue on arrive à nouer ces différents fils pour renouer l'écheveau de l'histoire. Il y a des moments d'humour qui semblent incongrus à première vue dans un tel récit, mais qui finalement permettent une respiration au milieu des 70 pages.
C'est tout de même du joli boulot, sur le plan pictural et de la mise en scène. Par contre la fin n'est pas forcément celle qu'on attend, c'est un peu dommage, mais l'oeuvre reste magistrale.
J'ai eu une belle surprise avec cette série dont je n'attendais strictement rien. Il s'agit d'une intrigue de science-fiction de belle envergure sur une Terre complètement bouleversée par les élements et les années. Il y a là beaucoup de potentiel et même si le premier tome reste introductif, j'attends beaucoup de la suite dans l'espoir de rapidement relever ma note.
Pour le moment, nous avons trois récits racontés en parallèle, dans des cadres bien différents mais dont on comprend vite qu'ils vont se recouper. L'univers imaginé là est empli de mystères qui ne sont expliqués qu'au compte-gouttes. Le lecteur n'est pas pris pour un idiot et trop mené par la main, mais en contrepartie il faut un peu s'accrocher pour s'y retrouver au départ.
Les mystères restent franchement nombreux en fin de premier tome. Il faut donc que la suite soit à la hauteur de l'enjeu promis. J'espère pouvoir avoir confiance car j'ai apprécié l'imagination du cadre imaginé là et les personnalités des protagonistes.
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Berceuse assassine
Une excellente trilogie, fondée sur le procédé désormais classique des regards croisés. Trois personnages différents vivent la même séquence d'événements, dans chacun des trois albums. Et on découvre, par le regard des autres, ce que chacun peut avoir à cacher, y compris à soi-même. Le premier tome nous emmène à la suite de Telenko, chauffeur de taxi devenu cardiaque à force de subir la haine de son épouse paraplégique. Pourquoi cette haine ? Et pourquoi Telenko s'obstine-t-il à rester avec elle, alors qu'il la trompée assidûment ? On ne le découvrira pas dans ce premier tome. Mais une série d'événements, en faisant déborder le vase de sa rancœur et de sa frustration, vont briser la routine mortifère de Telenko... Les personnages, tendus et musculeux, évoluent dans un décor aux teintes délavées, dans une ville à la misère poisseuse qui fait songer à Gotham City. Peu d'espoir et d'optimisme pendant l'essentiel de cette série, mais pas de temps morts non plus. Le suspense est très habilement construit et on parvient à s'attacher à ces personnages abîmés par la vie, malgré leurs mensonges et leur acharnement à faire les mauvais choix. Un léger bémol sur Martha, l'épouse de Telenko, que j'ai trouvé peut être un peu trop univoque. Idem pour le personnage de Dillon. Mais l'impression générale est très bonne. Une série à lire et à recommander. Un des meilleurs polars BD que j'ai pu lire.
RG
Et un coup de cœur! J'étais pourtant relativement méfiant quand on essaie de me vendre une histoire policière au plus proche du réel. Et après lecture, je dois dire que j'ai été scotché aux deux récits. Les deux enquêtes judiciaires - l'une dans le domaine de la contrefaçon et l'autre dans la traite des êtres humains - sont vraiment bien rythmées et l'auteur, lui-même dans le métier, n'en fait pas de trop, ou presque. Les démarches vis-à-vis de l'ambassade des States me laissent particulièrement perplexe, quoique je ne sais pas comment font les RG français mais cela m'a semblé (très) gros... Soit, passons ce détail, le reste est vraiment agréable à suivre, avec de bons textes, un bon graphisme et un bon dynamisme fait de recherche et de rebondissements. Je conseille donc vivement ces albums et espère vraiment pouvoir encore lire des histoires de ce flic et de ses enquêtes qui ne me sont pas tout à fait étrangères...
Le King
Oh yeah, baby! Quelle petite perle cet album! Sur fond d'enquête, le lecteur accompagne avec beaucoup de plaisir et de curiosité un journaliste qui essaie de déterminer si le mec qu'il interviewe à Las Vegas est le King ou un imposteur. Les dialogues relèvent tout simplement du génie; ils sont savoureux, décalés mais pertinents. J'ai été happé dans le récit car le mystère demeure entier jusqu'en fin d'album. Le trait simpliste est pourtant très réussi et dynamique. La colorisation, en bichromie, est géniale. Je vous conseille vivement cet album, c'est une très belle surprise, comme souvent chez Treize Étrange. «Avant Elvis, il n’y avait rien.» J.Lennon.
La Peau de l'ours
Malgré ses nombreuses invraisemblances scénaristiques, « La Peau de l’ours » est une bande dessinée qui m’a beaucoup plu. Cette satisfaction, je la dois aux dialogues entre les deux principaux personnages (on s’attache à eux facilement), à l’atmosphère « mafiosi » qui règne dans l’album, ainsi qu’aux scènes cocasses dotées d’un humour noir. Mais de quoi parle ce one shot ? Ça se passe en Italie (ce n’est pas officiellement indiqué dans la bd mais on le devine facilement), « La Peau de l’ours » met en scène une conversation tranquille entre un jeune homme prénommé Amadeo et une personne âgée qui lui raconte comment elle a vécu jusqu’à maintenant. Ce dialogue peut paraître sans intérêt pour nous lecteurs, sauf qu’on ne s’attend pas du tout à découvrir le passé insolite de ce vieillard ! Certes, il n’y a rien de révolutionnaire dans le scénario de Zidrou car son récit est linéaire et reprend les grands classiques du polar mais il le raconte d’une telle façon que je n’ai pas décrochée de ma lecture avant son dénouement ! J’ai noté beaucoup d ‘invraisemblances dans cet album mais bon, étant donné que le tout s’est avéré très agréable à lire, je ferme les yeux sur ces incohérences. Quant au graphisme d’Oriol, je le trouve personnel, vivant (le coup de patte de l’auteur privilégie le trait anguleux) et assez plaisant à contempler surtout grâce à la mise en couleurs de toute beauté. Pour le reste, la mise en page est –à mon avis- sans reproche car je n’ai eu aucune incompréhension dans l’enchaînement des séquences. Les personnages sont facilement identifiables. Le scénario de « La Peau de l’ours » est loin d’être original et comporte des scènes farfelues mais le tout se lit vraiment avec intérêt et le dessin d’Oriol m’est apparu très plaisant à contempler. Alors, comment vais-je noter cette bande dessinée ? 3 ou 4 ? Allez, hop, 3/5 avec un bon coup de cœur parce que j’y ai pris beaucoup de plaisir à la feuilleter. Note finale : 3,5/5
L'Invention du Vide
Pour moi, « L’Invention du vide » est la meilleure bande dessinée ayant pour cadre la montagne que j’ai pu lire jusqu’à maintenant. Il suffit de contempler la page 52 du livre pour être convaincu de la beauté des planches réalisées par Nicolas Debon et surtout être saisi artificiellement et malgré tout par le vertige ! Et ça, c’est très fort de la part de l’auteur d’avoir réussi à me faire ressenti cette sensation du vide comme si j’étais en train de regarder un paysage montagneux au bord d’un immense ravin ! Chapeau l’artiste ! Bon, bien entendu, cet album nous présente de magnifiques dessins sur la montagne mais surtout il nous propose de partager la vie de trois alpinistes étrangers issus du club alpin britannique en quête d’exploits dans le massif de Chamonix au début des années 1880. Et c’est ainsi que le lecteur suivra les péripéties rocambolesques et à la limite de la folie de ces trois hommes. Ces alpinistes ? Ce sont Albert Frederick Mummery, Alexander Burgener et Benedikt Venetz qui vont entreprendre l’ascension de la célèbre et infernale « Aiguille du Grépon », une paroi de granite jusqu’ici réputée infranchissable. Et c’est ainsi que le bédéphile découvrira les nombreuses techniques d’escalade, il y verra aussi comment la vie quotidienne s’articulait dans Chamonix à cette époque où énormément de touristes anglo-saxons y venaient en masse contempler avec gourmandise la magnifique mer de glaces ou encore emprunter le train pour rejoindre cette vallée. Indéniablement, les fans d’histoire seront comblés en suivant les aventures de ces trois déjantés de l’alpinisme ! Et c’est ainsi que lecteur sera convaincu de la nécessité d’une bonne amitié et solidarité entre les membres d’une équipe pour affronter les pires difficultés. Dans « L’Invention du vide », nous assisterons à la préparation de cette expédition mais aussi, nous découvrirons les habitudes et autres maniaqueries de ces hommes ; le tout dans la bonne humeur puisque l’album comporte des séquences assez marrantes qui s’intègrent très bien au milieu des scènes de haute tension. Et que dire de la narration de cette bd ? En un mot : parfaite ! Je n’ai pas pu me décrocher de cette lecture avant la fin de la fin ! D’ailleurs, je n’ai eu aucun problème de compréhension dans l’enchaînement des séquences. Et puis, vraiment, je le répète : le coup de patte et la mise en couleurs sont particulièrement bien appropriés à ce scénario. Et en bonus : nous avons droit en fin d’album à un mini dossier sur ces trois alpinistes. Un gros coup de cœur !
Les Aventures de Tintin
Je viens de tout relire ! Après 125 avis, je me rends bien compte que le mien ne changera pas grand chose aux statistiques ..... J'avais oublié, de mes lectures d'enfance, combien cette série est tout bonnement extroardinaire ! Certes on pourra dire avec raison que Tintin est typique d'un milieu petit bourgeois, que la présence féminine manque totalement de présence, de diversité, et d'intérêt, que certains rebondissements sortent du chapeau d'un magicien ... et tout cela est bien vrai ! Mais pour tout le reste, quelle formidable épopée à travers tous continents, quelle merveilleuse photographie de la moitié du 20ème siècle et de ses idées reçues (entre 1930 et 1980), quel humanisme et aventures se dégagent au travers de son héros, et quel humour ravageur au travers du capitaine toujours hautement truculent. Et quel graphisme d'une sobriété, d'une efficacité, et d'une beauté, inouïes ! Pour ma part, sans conteste un absolu de la BD, rien n'arrivant selon mes perceptions à la cheville de cette grande oeuvre ! A lire à relire, et à re-relire .... (Je viens de relire les Astérix au complet ... c'est géant, ... mais vraiment pas du même tonneau ...)
Oh ! Merde !
Je découvre la jeune auteure Cha à travers cet ouvrage, qui constitue un peu un florilège de son talent, et j’ai trouvé qu’elle faisait montre d’une bonne créativité. J’ai bien aimé la série de gags représentés par ses discussions avec son alter-ego dessinée. Par ailleurs, le ton sarcastique et décalé de la série « Gwenaëlle baby-sitter, le monde de merde expliqué aux enfants » m’a bien plu également. Cet ouvrage est apparemment, au moins en partie, autobiographique, et il transparait, sous des dehors d’ours mal léché rebelle, une fragilité touchante, qui m’a fait ressentir de la compassion, et donc en conséquence, une certaine sympathie pour cette dessinatrice. Je pense notamment aux histoires se déroulant en service de psychiatrie, et surtout à celle de la gamine qui devient le bouc émissaire attitré de ses « camarades » de classe. Graphiquement, j’ai apprécié le caractère dynamique du trait, qui ne manque pas de caractère, mais je n’ai pas aimé les visages aux yeux écarquillés, poissonneux, et sans nez, de ses personnages. D’autre part, les phylactères contiennent tout de même un nombre non négligeable de fautes d’orthographe (4 fautes assez grossières sur l’ensemble de ce petit album, si je me souviens bien), ce qui est toujours regrettable. Mon coup de cœur vient de l’histoire se déroulant dans l’espace, scindée en plusieurs épisodes. J’ai trouvé la chute, cette dernière case, juste énorme ! C’est génialissime d’imaginer un tel retournement de situation, un tel « ascenseur émotionnel » pour reprendre l’expression d’un sketch de Gad Elmaleh. A l’issue de cette histoire, qui clos l’album, on finit par déplorer le fait de ne pas en voir plus… Bref, une jeune dessinatrice (je me permets d’employer cette expression, car je la devance de quelques mois…) qui a du talent, c’est indéniable. (141)
De Cape et de Crocs
Franchement, une des meilleures BD que j'ai jamais lues... Le dessin est magnifique, le scénario est d'une qualité exceptionnelle, l'écriture est excellente... Les passages écrits en alexandrins sont un pur bonheur, même pour moi qui ne suis pas fan de poésie... De plus, je n'adore pas non plus les séries dans lesquelles les personnages animaliers sont mêlés aux personnages humains mais dans celle-ci c'est tellement bien fait!!! Et puis l'humour, combien de fois l'auteur a réussi à me faire rire, ce qui n'est pas fréquent quand on est face à une bande dessinée (d'aventures de surcroît !!!) Enfin bref, je vous conseille vivement cette BD et je vous recommande de la lire lentement en prêtant attention aux détails qui sont dans les dessins (on trouve plein de clins d'oeil à d'autres oeuvre , de petites blagues au second plan, ...) Ah, quelle chance vous avez, vous qui ne l'avez pas encore lue, profitez-en bien !!!
Siegfried
Joli retour d'Alex Alice au premier plan ! Je ne referai pas le couplet sur Le Troisième Testament, il faut passer à autre chose. Le prodigieux dessinateur s'attaque donc à un mythe wagnérien, parmi les plus sombres, les plus ambitieux, et réputé inadaptable. Eh bien pour l'heure l'adaptation me semble réussie. Tout d'abord et bien sûr sur le plan graphique, puisque Alice est avant tout dessinateur. Il crée tout au long de ce premier tome une ambiance très réussie, presque palpable. Certaines scènes, comme l'apparition d'Odin au début, ont une beauté sauvage, brutale, qu'il me semble difficile à égaler, sinon dans la peinture flamande, peut-être. Ah, que c'est frustrant de ne pas avoir une culture picturale plus étendue pour trouver des points de comparaison... Sur le plan de l'histoire, on est un peu déconcerté par le début, où plusieurs trames semblent se croiser, ou plutôt se côtoyer. Et puis au fil de l'intrigue on arrive à nouer ces différents fils pour renouer l'écheveau de l'histoire. Il y a des moments d'humour qui semblent incongrus à première vue dans un tel récit, mais qui finalement permettent une respiration au milieu des 70 pages. C'est tout de même du joli boulot, sur le plan pictural et de la mise en scène. Par contre la fin n'est pas forcément celle qu'on attend, c'est un peu dommage, mais l'oeuvre reste magistrale.
Agito Cosmos
J'ai eu une belle surprise avec cette série dont je n'attendais strictement rien. Il s'agit d'une intrigue de science-fiction de belle envergure sur une Terre complètement bouleversée par les élements et les années. Il y a là beaucoup de potentiel et même si le premier tome reste introductif, j'attends beaucoup de la suite dans l'espoir de rapidement relever ma note. Pour le moment, nous avons trois récits racontés en parallèle, dans des cadres bien différents mais dont on comprend vite qu'ils vont se recouper. L'univers imaginé là est empli de mystères qui ne sont expliqués qu'au compte-gouttes. Le lecteur n'est pas pris pour un idiot et trop mené par la main, mais en contrepartie il faut un peu s'accrocher pour s'y retrouver au départ. Les mystères restent franchement nombreux en fin de premier tome. Il faut donc que la suite soit à la hauteur de l'enjeu promis. J'espère pouvoir avoir confiance car j'ai apprécié l'imagination du cadre imaginé là et les personnalités des protagonistes.