Il y a des albums qui arrivent dans votre librairie et qui tout de suite attirent votre oeil, un petit truc qui vous murmure dans l'oreille "attention chef d'oeuvre".
Dans le cas de "Peine perdue", la couverture m'a tout d'abord intrigué, un peu décalée et pas forcément en rapport avec le contenu mais il y avait une simplicité qui m'a tout de suite attiré.
Le dessin très agréable avec un découpage à couper le souffle est d'une lisibilité étonnante, même s'il vaut mieux pour lire cette BD... sans bulles.
Le scénario est malgré l'absence de bulle somptueux. On vit les événements au fil des pages en comprenant progressivement les codes et en découvrant sur les pas de Catherine le mystère de ses origines.
Catherine Doherty réussit à ne pas relâcher notre attention pendant tout l'album, et nous fait vivre à son rythme et grâce au découpage ce récit avec le rythme adéquat. Je n'ai pas pu m'arrêter avant d'avoir achevé la dernière page.
Pourquoi cet achat soudain de BD parues en 2000 et 2002 ? C’est étrange finalement, j’étais certainement déjà passé devant ces volumes et là, j’ai eu l’impression de les voir pour la première fois.
La couverture m’a tout de suite attiré. Pourquoi ces hommes avaient-ils des cubes sur la tête ? Etait-ce une sorte de déguisement ? Mais comment peut-on passer inaperçu en ayant une chose aussi étrange sur la tête ? Toutes les questions basiques que l’on peut se poser dans un monde « normal ».
Je me trompais, il ne s’agissait pas d’une façon de se camoufler mais bien de la norme de cet univers. Un univers ou finalement tout le monde porte un cube n’est-il pas étrange par définition, plein de questions m’ont traversé l’esprit : comment peut-on différencier ces « hommes » par exemple ? comment peut-on « voir » au travers de ces cubes ?
Mais je m’éloigne, alors je vais revenir un peu au sujet du tome 1. Nous sommes dans un monde totalitaire où toute action relevant d’une initiative est sévèrement sanctionnée. De quelle façon me direz vous … et je ne vous dirai rien pour ne pas lever le mystère en découvrant ces pages, c’est surprenant mais tellement évident !
Je vous encourage donc à lire ce merveilleux tome 1 (puis le tome 2) qui vous donnera peut-être, comme moi, l’envie de découvrir les BD de cet auteur.
L’Europe recouverte de glace, des scientifiques tentent de percer les mystères d’une ancienne civilisation dont ils connaissent peu de chose. Une ville mythique oubliée et invisible dont certains bâtiments ressurgissent suite à un mouvement de glaces… le Louvre revient à la vie pour quelques instants.
Imaginez que vous vous retrouviez face à toutes ces oeuvres oubliées ? Que penseriez-vous de toutes ces toiles et statues qui apparaîtraient devant vous ? Au travers de ce superbe livre, j’ai eu l’impression de découvrir moi-même les grottes de Lascaux et une ancienne civilisation dont la seule trace qui nous reste était dans le dessin. Alors malgré le manque de rigueur scientifique de ces explorateurs du musée du Louvre, je me suis retrouvé pris au jeu mis en place par Nicolas de Crécy. J’ai un peu moins aimé la partie où les oeuvres se mettent à parler et nous amène dans un monde fantastique, mais mon impression globale est d’avoir lu une œuvre grandiose ! Merci.
Que dire… Je vais être bref c’est un très très bon polar !!! Ou plutôt 3 très bons polars…
Le dessinateur, Benoit Springer, on ne le présente plus ou pour ceux qui ne le connaissent pas, profitez-en pour acheter aussi Volunteer. Donc Benoit Springer expérimente dans cet album 3 styles de dessin différents et impressionnants. Il cherchait à sortir de ses oeuvres précédentes et c’est une réussite.
Au scénario, Séverine Lambour nous estomaque, ses récits sont aussi implacables que les trois meurtres que nous découvrons. Elle partait à la recherche du meurtre… euhhh pardon du scénario parfait et elle l’a atteint.
Pour résumer, chaque style de dessin colle à l'histoire et chaque histoire colle à chaque style de dessin. :)
L’histoire, ou plutôt les trois histoires, comment en parler sans trop spoiler la BD ? Je préfère vous laisser découvrir ces trois situations de meurtres et peut être vous parler de l’une d’entre elles...
L’idée est assez classique : deux amis volent une voiture pour emmener en ballade leurs petites amies, bon là c’est une camionnette et ça a moins de charme. Manque de bol, la camionnette contient … un cadavre. Je m’arrête là car la suite est moins classique. ;)
Vous me direz : "et quel passage as-tu préféré ?". Certainement les trois dernières pages… où les auteurs y expliquent leurs partis-pris pour nous conter et illustrer ces histoires, une fois la lecture finie, on recommence car la vision est légèrement différente. J’en redemande !
Il y a des éditeurs qui sortent des BD qu’instinctivement on ne peut que feuilleter. C’est le cas de Vertige Graphic chez qui j’avais beaucoup aimé "Rapokam Java", "Fax de Sarajevo" ou Ghost World.
Pour une fois, je vais commencer par vous parler du dessin de Marcola qui pour une première BD parue en France nous gratifie d’un coup de maître. Marcola illustre sa BD aux deux ambiances distinctes avec l’utilisation la ligne claire pour les scènes ‘ordinaires’ et d’autre le fusain pour les scènes sur le front, associés à une mise en couleur bichromique et nous sommes plongés dans une ambiance en parfaite symbiose avec le récit. Marcola joue avec la bichromie tout au long de l’album, tantôt il utilise les tons ocres, tantôt des scènes bleutées, tantôt il nous plonge dans l’obscurité via du noir et blanc pour les scènes les plus sombres. Associés à la qualité du papier (habituel chez Vertige Graphic), il y a tous les éléments pour combler quelqu’un comme moi.
Maintenant parlons un peu du scénario, là Marcolla excelle pour nous présenter une guerre qu’il ne nous livrera jamais ‘en direct’. Très habillement, il nous maintient toujours un peu éloigné de la ligne de Front pour nous parler de la fin de la seconde guerre mondiale en Italie. Il nous fait découvrir la vie d’un Lieutenant italien qui ne croit plus à une autre issue que la défaite de son camp, l’évolution des sentiments à l’encontre des anciens alliés allemands qui se sont transformés en force d’occupation. L’envie de ce Lieutenant de retrouver sa famille car cette guerre n’est plus vraiment celle de son pays. Marcolla nous présente dans ce splendide ouvrage une vision de la guerre qu’on avait rarement eu l’occasion de découvrir et le journal intime de l’un de ces pions dont on se sert pour mener une guerre.
Très bonne triple découverte : l’éditeur, l’auteur et la BD…
Un jeune gendarme (Francisco) pris dans les tourmentes de la révolution franquiste est sauvé par le gardien d’un phare (Telmo). Une amitié presque filiale naît entre les deux hommes et l’auteur nous guide entre leurs histoires passées et la réalisation des rêves du vieil homme.
Ce que j’ai particulièrement aimé c’est l’amour que Telmo porte à son phare, il le bichonne et sait tellement communiquer sa passion qu’il arrive à convaincre Francisco du bien fondé de sa mission. Telmo sait aussi transmettre au jeune homme ses utopies d’une vie différente sur une île paradisiaque que Franciso l’aidera à construire la barque qui doit les y emmener.
Côté graphisme, j’aime beaucoup les changements de style au moment des retours en arrière et le dessin de Paco Roca.
Attention chef d’oeuvre… Quand on commence ce livre, on le dévore.
L’histoire est celle d’un ancien général emprisonné qui va fomenter un coup d’état contre Napoléon.
Nicolas Juncker réussit à nous passionner pour les aventures de ce « fou » dont nul ne parle dans les livres d’histoires. On suit pas à pas ses aventures, de l’organisation d’un coup d’état jusqu’à son exécution. Malet avait tout calculé, recruté les meilleurs éléments pour réussir et on se demande jusqu’au bout s’il va réussir. On rit devant certaines situations, on s’interroge sur d’autres. On y croit sans y croire mais on ne peut s’arrêter.
Et le meilleur… les annexes à la fin Nicolas Juncker se jouent de nous et nous incitent à tout vérifier. ;)
10 histoires, 10 tranches de vie que chacun d’entre nous a pu ou aurait pu vivre…
Jean-Philippe Peyraud a un talent hors du commun, celui de nous impliquer dans ses histoires. On se met à la place de ses personnages, on se sent vivre en même temps qu’eux.
Dans la première histoire, une femme est assise dans le métro, elle lit une lettre, se met à pleurer… on est à la place de ce personnage qui, debout, la regarde. On a comme lui envie d’engager la conversation pour l’aider, mais on a la même timidité que lui et on n’ose pas. On a envie d’avoir ce mouchoir qui va la délivrer et on regrette de la voir quitter la rame sans avoir pu l’aider.
Tout cet album est dans cette simplicité, les émotions vont et viennent et une fois tournée la dernière page on a envie de recommencer pour voir si on aurait pu changer quelque chose, une parole, un acte, une vie. Merci Jean-Philippe Peyraud.
Est-il possible de bâtir un phare ?
Surtout si vous êtes un jeune ingénieur à peine sorti de l’école ?
Surtout si vous un parisien confronté à des marins bretons ?
Surtout si vous devez construire un phare sur un rocher que la mer découvre une vingtaine de jours par an ?
Surtout si au premier accostage le maçon perd la vie ?
Surtout si à la première tempête tout le travail est réduit à néant ?
Comme je vous l’ai écrit rien ne sera simple pour cet ingénieur.
Que dire de plus ? L’atmosphère de ce port de pèche breton avant la première guerre mondiale est merveilleusement retranscrite, et l’évolution du personnage de l’ingénieur très bien décrite. J’ai passé un très agréable moment à lire cette histoire, pour un deuxième album Bruno Le Floch fait un véritable coup de maître. ^__^
Quand un brillant scénariste rencontre un brillant dessinateur, cela ne peut donner qu’un tome 1 qui aiguise mon appétit. Côté technique, le rendu des couleurs est parfaitement adapté au côté sombre du scénario et le dessin d’Alfred est toujours aussi maîtrisé et splendide.
Sur fond de dictature et de problèmes écologiques, Jean-Philippe Peyraud (auteur de très bons albums chez Treize Etrange) nous raconte les péripéties de Josef, presque marié mais qui succombe au charme d’une charmante révolutionnaire. Avec maestria il nous monte une société qui pourrait presque ressembler à la notre et dénonce l’exploitation outrancière que nous faisons de notre planète. Il mêle à cette histoire une couche romantique et nous plonge dans une histoire d’amour impossible et qui ne peut durer.
Un très bon album dont j’attends la suite avec impatience !
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Peine perdue
Il y a des albums qui arrivent dans votre librairie et qui tout de suite attirent votre oeil, un petit truc qui vous murmure dans l'oreille "attention chef d'oeuvre". Dans le cas de "Peine perdue", la couverture m'a tout d'abord intrigué, un peu décalée et pas forcément en rapport avec le contenu mais il y avait une simplicité qui m'a tout de suite attiré. Le dessin très agréable avec un découpage à couper le souffle est d'une lisibilité étonnante, même s'il vaut mieux pour lire cette BD... sans bulles. Le scénario est malgré l'absence de bulle somptueux. On vit les événements au fil des pages en comprenant progressivement les codes et en découvrant sur les pas de Catherine le mystère de ses origines. Catherine Doherty réussit à ne pas relâcher notre attention pendant tout l'album, et nous fait vivre à son rythme et grâce au découpage ce récit avec le rythme adéquat. Je n'ai pas pu m'arrêter avant d'avoir achevé la dernière page.
Cubik
Pourquoi cet achat soudain de BD parues en 2000 et 2002 ? C’est étrange finalement, j’étais certainement déjà passé devant ces volumes et là, j’ai eu l’impression de les voir pour la première fois. La couverture m’a tout de suite attiré. Pourquoi ces hommes avaient-ils des cubes sur la tête ? Etait-ce une sorte de déguisement ? Mais comment peut-on passer inaperçu en ayant une chose aussi étrange sur la tête ? Toutes les questions basiques que l’on peut se poser dans un monde « normal ». Je me trompais, il ne s’agissait pas d’une façon de se camoufler mais bien de la norme de cet univers. Un univers ou finalement tout le monde porte un cube n’est-il pas étrange par définition, plein de questions m’ont traversé l’esprit : comment peut-on différencier ces « hommes » par exemple ? comment peut-on « voir » au travers de ces cubes ? Mais je m’éloigne, alors je vais revenir un peu au sujet du tome 1. Nous sommes dans un monde totalitaire où toute action relevant d’une initiative est sévèrement sanctionnée. De quelle façon me direz vous … et je ne vous dirai rien pour ne pas lever le mystère en découvrant ces pages, c’est surprenant mais tellement évident ! Je vous encourage donc à lire ce merveilleux tome 1 (puis le tome 2) qui vous donnera peut-être, comme moi, l’envie de découvrir les BD de cet auteur.
Période Glaciaire
L’Europe recouverte de glace, des scientifiques tentent de percer les mystères d’une ancienne civilisation dont ils connaissent peu de chose. Une ville mythique oubliée et invisible dont certains bâtiments ressurgissent suite à un mouvement de glaces… le Louvre revient à la vie pour quelques instants. Imaginez que vous vous retrouviez face à toutes ces oeuvres oubliées ? Que penseriez-vous de toutes ces toiles et statues qui apparaîtraient devant vous ? Au travers de ce superbe livre, j’ai eu l’impression de découvrir moi-même les grottes de Lascaux et une ancienne civilisation dont la seule trace qui nous reste était dans le dessin. Alors malgré le manque de rigueur scientifique de ces explorateurs du musée du Louvre, je me suis retrouvé pris au jeu mis en place par Nicolas de Crécy. J’ai un peu moins aimé la partie où les oeuvres se mettent à parler et nous amène dans un monde fantastique, mais mon impression globale est d’avoir lu une œuvre grandiose ! Merci.
3 ardoises
Que dire… Je vais être bref c’est un très très bon polar !!! Ou plutôt 3 très bons polars… Le dessinateur, Benoit Springer, on ne le présente plus ou pour ceux qui ne le connaissent pas, profitez-en pour acheter aussi Volunteer. Donc Benoit Springer expérimente dans cet album 3 styles de dessin différents et impressionnants. Il cherchait à sortir de ses oeuvres précédentes et c’est une réussite. Au scénario, Séverine Lambour nous estomaque, ses récits sont aussi implacables que les trois meurtres que nous découvrons. Elle partait à la recherche du meurtre… euhhh pardon du scénario parfait et elle l’a atteint. Pour résumer, chaque style de dessin colle à l'histoire et chaque histoire colle à chaque style de dessin. :) L’histoire, ou plutôt les trois histoires, comment en parler sans trop spoiler la BD ? Je préfère vous laisser découvrir ces trois situations de meurtres et peut être vous parler de l’une d’entre elles... L’idée est assez classique : deux amis volent une voiture pour emmener en ballade leurs petites amies, bon là c’est une camionnette et ça a moins de charme. Manque de bol, la camionnette contient … un cadavre. Je m’arrête là car la suite est moins classique. ;) Vous me direz : "et quel passage as-tu préféré ?". Certainement les trois dernières pages… où les auteurs y expliquent leurs partis-pris pour nous conter et illustrer ces histoires, une fois la lecture finie, on recommence car la vision est légèrement différente. J’en redemande !
Aller simple
Il y a des éditeurs qui sortent des BD qu’instinctivement on ne peut que feuilleter. C’est le cas de Vertige Graphic chez qui j’avais beaucoup aimé "Rapokam Java", "Fax de Sarajevo" ou Ghost World. Pour une fois, je vais commencer par vous parler du dessin de Marcola qui pour une première BD parue en France nous gratifie d’un coup de maître. Marcola illustre sa BD aux deux ambiances distinctes avec l’utilisation la ligne claire pour les scènes ‘ordinaires’ et d’autre le fusain pour les scènes sur le front, associés à une mise en couleur bichromique et nous sommes plongés dans une ambiance en parfaite symbiose avec le récit. Marcola joue avec la bichromie tout au long de l’album, tantôt il utilise les tons ocres, tantôt des scènes bleutées, tantôt il nous plonge dans l’obscurité via du noir et blanc pour les scènes les plus sombres. Associés à la qualité du papier (habituel chez Vertige Graphic), il y a tous les éléments pour combler quelqu’un comme moi. Maintenant parlons un peu du scénario, là Marcolla excelle pour nous présenter une guerre qu’il ne nous livrera jamais ‘en direct’. Très habillement, il nous maintient toujours un peu éloigné de la ligne de Front pour nous parler de la fin de la seconde guerre mondiale en Italie. Il nous fait découvrir la vie d’un Lieutenant italien qui ne croit plus à une autre issue que la défaite de son camp, l’évolution des sentiments à l’encontre des anciens alliés allemands qui se sont transformés en force d’occupation. L’envie de ce Lieutenant de retrouver sa famille car cette guerre n’est plus vraiment celle de son pays. Marcolla nous présente dans ce splendide ouvrage une vision de la guerre qu’on avait rarement eu l’occasion de découvrir et le journal intime de l’un de ces pions dont on se sert pour mener une guerre.
Le Phare
Très bonne triple découverte : l’éditeur, l’auteur et la BD… Un jeune gendarme (Francisco) pris dans les tourmentes de la révolution franquiste est sauvé par le gardien d’un phare (Telmo). Une amitié presque filiale naît entre les deux hommes et l’auteur nous guide entre leurs histoires passées et la réalisation des rêves du vieil homme. Ce que j’ai particulièrement aimé c’est l’amour que Telmo porte à son phare, il le bichonne et sait tellement communiquer sa passion qu’il arrive à convaincre Francisco du bien fondé de sa mission. Telmo sait aussi transmettre au jeune homme ses utopies d’une vie différente sur une île paradisiaque que Franciso l’aidera à construire la barque qui doit les y emmener. Côté graphisme, j’aime beaucoup les changements de style au moment des retours en arrière et le dessin de Paco Roca.
Malet
Attention chef d’oeuvre… Quand on commence ce livre, on le dévore. L’histoire est celle d’un ancien général emprisonné qui va fomenter un coup d’état contre Napoléon. Nicolas Juncker réussit à nous passionner pour les aventures de ce « fou » dont nul ne parle dans les livres d’histoires. On suit pas à pas ses aventures, de l’organisation d’un coup d’état jusqu’à son exécution. Malet avait tout calculé, recruté les meilleurs éléments pour réussir et on se demande jusqu’au bout s’il va réussir. On rit devant certaines situations, on s’interroge sur d’autres. On y croit sans y croire mais on ne peut s’arrêter. Et le meilleur… les annexes à la fin Nicolas Juncker se jouent de nous et nous incitent à tout vérifier. ;)
La bouche sèche
10 histoires, 10 tranches de vie que chacun d’entre nous a pu ou aurait pu vivre… Jean-Philippe Peyraud a un talent hors du commun, celui de nous impliquer dans ses histoires. On se met à la place de ses personnages, on se sent vivre en même temps qu’eux. Dans la première histoire, une femme est assise dans le métro, elle lit une lettre, se met à pleurer… on est à la place de ce personnage qui, debout, la regarde. On a comme lui envie d’engager la conversation pour l’aider, mais on a la même timidité que lui et on n’ose pas. On a envie d’avoir ce mouchoir qui va la délivrer et on regrette de la voir quitter la rame sans avoir pu l’aider. Tout cet album est dans cette simplicité, les émotions vont et viennent et une fois tournée la dernière page on a envie de recommencer pour voir si on aurait pu changer quelque chose, une parole, un acte, une vie. Merci Jean-Philippe Peyraud.
Trois éclats blancs
Est-il possible de bâtir un phare ? Surtout si vous êtes un jeune ingénieur à peine sorti de l’école ? Surtout si vous un parisien confronté à des marins bretons ? Surtout si vous devez construire un phare sur un rocher que la mer découvre une vingtaine de jours par an ? Surtout si au premier accostage le maçon perd la vie ? Surtout si à la première tempête tout le travail est réduit à néant ? Comme je vous l’ai écrit rien ne sera simple pour cet ingénieur. Que dire de plus ? L’atmosphère de ce port de pèche breton avant la première guerre mondiale est merveilleusement retranscrite, et l’évolution du personnage de l’ingénieur très bien décrite. J’ai passé un très agréable moment à lire cette histoire, pour un deuxième album Bruno Le Floch fait un véritable coup de maître. ^__^
Le Désespoir du Singe
Quand un brillant scénariste rencontre un brillant dessinateur, cela ne peut donner qu’un tome 1 qui aiguise mon appétit. Côté technique, le rendu des couleurs est parfaitement adapté au côté sombre du scénario et le dessin d’Alfred est toujours aussi maîtrisé et splendide. Sur fond de dictature et de problèmes écologiques, Jean-Philippe Peyraud (auteur de très bons albums chez Treize Etrange) nous raconte les péripéties de Josef, presque marié mais qui succombe au charme d’une charmante révolutionnaire. Avec maestria il nous monte une société qui pourrait presque ressembler à la notre et dénonce l’exploitation outrancière que nous faisons de notre planète. Il mêle à cette histoire une couche romantique et nous plonge dans une histoire d’amour impossible et qui ne peut durer. Un très bon album dont j’attends la suite avec impatience !