Est-il encore nécessaire de présenter Tintin, le héros le plus célèbre (sans doute), de toute la bande dessinée européenne ? Comme beaucoup d’entre vous, Tintin a été la première série dont je possède l’intégralité des tomes, et j’ai pratiquement appris à lire dedans, donc c’est dire l’importance que prend le petit reporter belge dans mon cœur. C’est vrai que l’on peut critiquer le coté trop lisse, asexué et un peu moralisateur de Tintin, mais comme beaucoup je pense que ce manque de charisme permet de donner plus de place à des personnages hauts en couleur que sont le professeur Tournesol ou le fantastique Capitaine Haddock. D’ailleurs je possède l’ouvrage d’Albert Algoud, dans lequel on a référencé intégralement tous les jurons du Capitaine. Ce personnage est sans doute l’un des plus charismatiques de la bande dessinée, à un tel point que beaucoup de ses jurons sont rentrés dans l’inconscient collectif.
Il faut bien reconnaître aussi que les trois premiers tomes de Tintin sont tout à fait dispensables à cause de l’idéologie nauséabonde qu’ils dégagent. Dans Tintin au Congo, par exemple, une case dans laquelle on voyait Tintin donner un cours de Géographie aux petits noirs sur laquelle il montrait une carte de la Belgique a été remplacé par un cours de mathématiques.
En dehors de ces trois premiers ouvrages ( qui ont plus 60 ans, il ne faut pas l’oublier ), la série est impeccable. Le style ligne claire qui a inspiré sans doute des centaines d’auteurs et qui a fait école, n’a pas pris une ride. Le scénario est toujours béton et permet, même pour une série adressée à la jeunesse, de développer des vraies histoires, denses et complètes, mêlant humour, action et intrigue. Comme l’a dit le posteur de cette série, Hergé est celui qui a donné à la Bd ses lettres de noblesse. C’est pour cela que je mets 5/5, puisque cette série est « absolument culte, hors du commun et a marqué de son empreinte la culture BD ».
Je n’étais pas un amateur des mangas, je croyais que cela restait adressé à un public jeune, dans la même veine que les dessins animés de mon enfance.
Avec Ayako j’allais tomber de haut…
Ce n’est que tout récemment (depuis le début de l’année) que j’ai commencé à lire des mangas, en débutant par Quartier lointain, encensé à juste raison par les bédéphiles, et d’autres mangas de bonnes factures …
Donc commençant à m’y intéresser, je m’attaquais a l’œuvre de Mr Tezuka.
Et là ! La claque…
Si les dessins au début me rebutaient (depuis j’ai appris à connaître et à aimer le style Tezuka…) je suis très vite entré dans cette histoire très noire, très glauque. Contrairement à ce qui a été dit, pour ma part les personnages ne sont nullement manichéens mais bien tristement humains.
Bien que situés dans un contexte historique particulier, cette histoire aurait pu être écrite dans n’importe quel pays et de tous temps. Donc l’histoire du japon d’après guerre reste secondaire, l’intérêt de cette œuvre est plus sociologique. On y retrouve toutes les défauts inhérents à chaque société avec les codes d’honneurs qui font commettre les plus flagrantes injustices, les perversions de certains individus et la lâcheté du plus grands nombres.
Ce qui ne gâte rien, c’est que la fin se termine par une astucieuse parabole et tout cela en seulement 3 tomes.
Chapeau bas !
J’ai lu depuis pas mal de Tezuka comme le très bon L'histoire des 3 Adolf, MW..., mais Ayako est le plus marquant.
Avec la génialissime série Gen d'Hiroshima, Ayako fait partie des chefs d’œuvres mangas ou tout simplement de la BD.
Quel régal ! Un scénario qui commence de manière somme toute classique, terre à terre mais en reste néanmoins très prenant. Par la suite, avec le second tome, on assiste véritablement à une envolée épique, onirique à travers laquelle le lecteur se laisse embarquer au sein d'un monde où se mêlent admirablement rêve, romantisme et piraterie.
Quant au dessin, il se passe de commentaires. Il suffit de citer le nom de Magnin pour avoir tout dit. Du grand art.
Un conte destiné à devenir culte.
Jijé: Le génie à l'état pur.
Jerry Spring: Les grands espaces, l'ombre profonde et caressante des nuits solitaires sur le Range et la lumière violente et modelante du soleil du Sonora.
Le dessin: Audacieux, enlevé, juste et décisif, impressionniste et puissant. Rien ne s'approche de ça en B.D réaliste. Les suiveurs (et il y en a! Et des plus célèbres!) s'y sont tous cassé les dents (même s'ils ont fait fortune financièrement)
Le trait: Riche, fougueux, précis, généreux et ô combien rythmique!
Dialogues et histoire: Simples et honnêtes, mais sacrément profonds en fin de compte. Très franchement anti-raciste, anti-violent et anti-conventionnel (Faut le faire dans une B.D d'action de 1954! Là aussi les suiveurs bien gentils n'ont jamais maîtrisé l'art de la nuance)
Couleurs: Révolutionnaires pour l'époque. Sans doute décevantes pour le lecteur actuel. Mais Jijé, c'est comme Shakespeare, Charlie Chaplin ou John Coltrane: L'amateur doit faire un effort pour tout y comprendre, pour tout en rendre profitable. Pour ma part, je lis et je relis cet album depuis 35 ans et j'y découvre à chaque fois de nouvelles merveilles.
On n'a jamais dessiné comme ça.
Astérix est tout simplement LA bande-dessinée mythique de 50 ans de créations franco-belges! Rien à dire: un dessin original de monsieur Uderzo qui se perfectionne encore maintenant, et des scénarios simples mais maniés avec virtuosité par feu René Goscinny font d'Astérix la BD de référence pour beaucoup de bédéphiles. A transmettre de père en fils (ou en filles ne soyons pas misogynes). Un petit conseil: essayez d'éviter "Le ciel lui tombe sur la tête", c'est un des seuls ratés de cette grande bande-dessinée.
W.E.S.T est MA série révélation de ce début d'année. Elle regroupe à la fois plusieurs genre comme le western et le monde fantastique (mais chut, ne racontons pas la fin !!!) Je vous conseille absolument d'avoir ses deux tomes (les premiers) dans votre bibliothèque personnelle car c'est une série monumentale ! De très beaux dessins et un scénario bien ficelé vous feront passer un bon temps au lieu de s'ennuyer devant des jeux vidéo.
Formidable ! Voilà un petit chef d'oeuvre !
Humour, finesse, dessin excellent, jeux sur le support BD et la narration, dialogues truculents, imagination, tout y est dans un cocktail d'une réussite rare. D'autant plus qu'il s'agit d'un album à petit prix. Peu de pages mais un récit très dense et une lecture captivante !
Je l'ai déjà dit dans mes avis sur Le cabinet chinois et La Guilde de la mer, je suis vraiment sous le charme du dessin de Nancy Peña. Original et beau, il réussit à faire passer aussi bien l'esthétisme que l'humour ou la poésie. Cet album, en noir et blanc, contient tout ce que j'aime le plus dans ce dessin. En outre, la mise en page de chaque planche est excellente et très variée. Nancy s'offre même le luxe de jouer sur la narration pour certaines planches avec des méthodes qui ne sont pas inédites mais qui fonctionnent très bien (si ce n'est peut-être pour la première planche de l'ogre dont la lecture commence en bas à gauche ce qui surprend une ou deux secondes).
Le récit, pour sa part, est une suite au conte du Chat Botté, une suite mêlant conte de fées, délires légers et beaucoup d'humour. Le récit est original et les rebondissements largement moins prévisibles qu'il y parait en cours de lecture. Les dialogues sont très bons, truculents et drôles. Et l'humour est vraiment très présent. J'étais éclaté de rire à de nombreux moments.
Ce qui marque à mes yeux la très grande qualité de ce récit, c'est surtout qu'il reste d'égal intérêt et d'égal humour tout au long de l'album, sans jamais s'essouffler malgré le très haut niveau de prestation que Nancy Peña nous offre là. J'ai senti un faible relâchement uniquement dans les deux ou trois dernières pages quand l'auteure, "quel fléau cette donzelle", en vient à la conclusion de son récit qui se doit d'atterrir après les sommets qu'il a atteint.
Formidable dessin, récit original et prenant, humour excellent, énorme coup de coeur en ce qui me concerne.
Et à un si petit prix, jetez-vous dessus !
Pour moi, il s'agit purement et simplement d'un chef-d'œuvre.
Je pourrais développer en parlant du contraste entre la perfection subtile de la narration et le propos malsainement réaliste, et toutes sortes d'autre trucs qui font malin, mais ça ne servirait à rien.
Cette BD montre le japon des samouraï sous un aspect parfait : comment tuer avec style.
La différence entre l'acte et ses conséquences.
Et quels cadrages, quelle mise en scène, quelle mise en page...
voilà...
J'avais eu un numéro du Trombone dans un Spirou acheté à l'époque.
Quelle ambiance, quelle belle brochette d'auteurs, quel décalage par rapport au magazine lui-même ! On aurait presque dit du Fluide Glacial.
Plusieurs années plus tard, la nostalgie aidant et ayant appris l'existence de ce recueil (1000 exemplaires) sorti en 1980, je l'ai porté sur ma liste de recherche sans trop y croire.
Je l'ai trouvé il y a une dizaine d'années pour une poignée de francs dans une librairie d'occaz. Comment vous expliquer mon bonheur ?
Beaucoup doivent comprendre la joie de l'amateur-collectionneur à trouver une pièce rare, en excellent état et à un prix dérisoire.
Je vous souhaite de trouver cet ouvrage.
Spoogue ou quand Burton se lance dans la BD. En somme, un univers sombre, morbide et drôle.
La trame est parfaitement menée de bout en bout, avec une fin inattendue et jouissive. Cette série sort complètement des clichés habituels, ce qui est fort plaisant.
Spoogue et sa bande de bras cassés (c'est le cas de le dire) se révèlent être fort attachants à travers leurs turpitudes.
Sensations garanties avec cet anti-conte de fées !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Les Aventures de Tintin
Est-il encore nécessaire de présenter Tintin, le héros le plus célèbre (sans doute), de toute la bande dessinée européenne ? Comme beaucoup d’entre vous, Tintin a été la première série dont je possède l’intégralité des tomes, et j’ai pratiquement appris à lire dedans, donc c’est dire l’importance que prend le petit reporter belge dans mon cœur. C’est vrai que l’on peut critiquer le coté trop lisse, asexué et un peu moralisateur de Tintin, mais comme beaucoup je pense que ce manque de charisme permet de donner plus de place à des personnages hauts en couleur que sont le professeur Tournesol ou le fantastique Capitaine Haddock. D’ailleurs je possède l’ouvrage d’Albert Algoud, dans lequel on a référencé intégralement tous les jurons du Capitaine. Ce personnage est sans doute l’un des plus charismatiques de la bande dessinée, à un tel point que beaucoup de ses jurons sont rentrés dans l’inconscient collectif. Il faut bien reconnaître aussi que les trois premiers tomes de Tintin sont tout à fait dispensables à cause de l’idéologie nauséabonde qu’ils dégagent. Dans Tintin au Congo, par exemple, une case dans laquelle on voyait Tintin donner un cours de Géographie aux petits noirs sur laquelle il montrait une carte de la Belgique a été remplacé par un cours de mathématiques. En dehors de ces trois premiers ouvrages ( qui ont plus 60 ans, il ne faut pas l’oublier ), la série est impeccable. Le style ligne claire qui a inspiré sans doute des centaines d’auteurs et qui a fait école, n’a pas pris une ride. Le scénario est toujours béton et permet, même pour une série adressée à la jeunesse, de développer des vraies histoires, denses et complètes, mêlant humour, action et intrigue. Comme l’a dit le posteur de cette série, Hergé est celui qui a donné à la Bd ses lettres de noblesse. C’est pour cela que je mets 5/5, puisque cette série est « absolument culte, hors du commun et a marqué de son empreinte la culture BD ».
Ayako
Je n’étais pas un amateur des mangas, je croyais que cela restait adressé à un public jeune, dans la même veine que les dessins animés de mon enfance. Avec Ayako j’allais tomber de haut… Ce n’est que tout récemment (depuis le début de l’année) que j’ai commencé à lire des mangas, en débutant par Quartier lointain, encensé à juste raison par les bédéphiles, et d’autres mangas de bonnes factures … Donc commençant à m’y intéresser, je m’attaquais a l’œuvre de Mr Tezuka. Et là ! La claque… Si les dessins au début me rebutaient (depuis j’ai appris à connaître et à aimer le style Tezuka…) je suis très vite entré dans cette histoire très noire, très glauque. Contrairement à ce qui a été dit, pour ma part les personnages ne sont nullement manichéens mais bien tristement humains. Bien que situés dans un contexte historique particulier, cette histoire aurait pu être écrite dans n’importe quel pays et de tous temps. Donc l’histoire du japon d’après guerre reste secondaire, l’intérêt de cette œuvre est plus sociologique. On y retrouve toutes les défauts inhérents à chaque société avec les codes d’honneurs qui font commettre les plus flagrantes injustices, les perversions de certains individus et la lâcheté du plus grands nombres. Ce qui ne gâte rien, c’est que la fin se termine par une astucieuse parabole et tout cela en seulement 3 tomes. Chapeau bas ! J’ai lu depuis pas mal de Tezuka comme le très bon L'histoire des 3 Adolf, MW..., mais Ayako est le plus marquant. Avec la génialissime série Gen d'Hiroshima, Ayako fait partie des chefs d’œuvres mangas ou tout simplement de la BD.
Mary la Noire
Quel régal ! Un scénario qui commence de manière somme toute classique, terre à terre mais en reste néanmoins très prenant. Par la suite, avec le second tome, on assiste véritablement à une envolée épique, onirique à travers laquelle le lecteur se laisse embarquer au sein d'un monde où se mêlent admirablement rêve, romantisme et piraterie. Quant au dessin, il se passe de commentaires. Il suffit de citer le nom de Magnin pour avoir tout dit. Du grand art. Un conte destiné à devenir culte.
Jerry Spring
Jijé: Le génie à l'état pur. Jerry Spring: Les grands espaces, l'ombre profonde et caressante des nuits solitaires sur le Range et la lumière violente et modelante du soleil du Sonora. Le dessin: Audacieux, enlevé, juste et décisif, impressionniste et puissant. Rien ne s'approche de ça en B.D réaliste. Les suiveurs (et il y en a! Et des plus célèbres!) s'y sont tous cassé les dents (même s'ils ont fait fortune financièrement) Le trait: Riche, fougueux, précis, généreux et ô combien rythmique! Dialogues et histoire: Simples et honnêtes, mais sacrément profonds en fin de compte. Très franchement anti-raciste, anti-violent et anti-conventionnel (Faut le faire dans une B.D d'action de 1954! Là aussi les suiveurs bien gentils n'ont jamais maîtrisé l'art de la nuance) Couleurs: Révolutionnaires pour l'époque. Sans doute décevantes pour le lecteur actuel. Mais Jijé, c'est comme Shakespeare, Charlie Chaplin ou John Coltrane: L'amateur doit faire un effort pour tout y comprendre, pour tout en rendre profitable. Pour ma part, je lis et je relis cet album depuis 35 ans et j'y découvre à chaque fois de nouvelles merveilles. On n'a jamais dessiné comme ça.
Astérix
Astérix est tout simplement LA bande-dessinée mythique de 50 ans de créations franco-belges! Rien à dire: un dessin original de monsieur Uderzo qui se perfectionne encore maintenant, et des scénarios simples mais maniés avec virtuosité par feu René Goscinny font d'Astérix la BD de référence pour beaucoup de bédéphiles. A transmettre de père en fils (ou en filles ne soyons pas misogynes). Un petit conseil: essayez d'éviter "Le ciel lui tombe sur la tête", c'est un des seuls ratés de cette grande bande-dessinée.
W.E.S.T
W.E.S.T est MA série révélation de ce début d'année. Elle regroupe à la fois plusieurs genre comme le western et le monde fantastique (mais chut, ne racontons pas la fin !!!) Je vous conseille absolument d'avoir ses deux tomes (les premiers) dans votre bibliothèque personnelle car c'est une série monumentale ! De très beaux dessins et un scénario bien ficelé vous feront passer un bon temps au lieu de s'ennuyer devant des jeux vidéo.
Les Nouvelles aventures du Chat Botté
Formidable ! Voilà un petit chef d'oeuvre ! Humour, finesse, dessin excellent, jeux sur le support BD et la narration, dialogues truculents, imagination, tout y est dans un cocktail d'une réussite rare. D'autant plus qu'il s'agit d'un album à petit prix. Peu de pages mais un récit très dense et une lecture captivante ! Je l'ai déjà dit dans mes avis sur Le cabinet chinois et La Guilde de la mer, je suis vraiment sous le charme du dessin de Nancy Peña. Original et beau, il réussit à faire passer aussi bien l'esthétisme que l'humour ou la poésie. Cet album, en noir et blanc, contient tout ce que j'aime le plus dans ce dessin. En outre, la mise en page de chaque planche est excellente et très variée. Nancy s'offre même le luxe de jouer sur la narration pour certaines planches avec des méthodes qui ne sont pas inédites mais qui fonctionnent très bien (si ce n'est peut-être pour la première planche de l'ogre dont la lecture commence en bas à gauche ce qui surprend une ou deux secondes). Le récit, pour sa part, est une suite au conte du Chat Botté, une suite mêlant conte de fées, délires légers et beaucoup d'humour. Le récit est original et les rebondissements largement moins prévisibles qu'il y parait en cours de lecture. Les dialogues sont très bons, truculents et drôles. Et l'humour est vraiment très présent. J'étais éclaté de rire à de nombreux moments. Ce qui marque à mes yeux la très grande qualité de ce récit, c'est surtout qu'il reste d'égal intérêt et d'égal humour tout au long de l'album, sans jamais s'essouffler malgré le très haut niveau de prestation que Nancy Peña nous offre là. J'ai senti un faible relâchement uniquement dans les deux ou trois dernières pages quand l'auteure, "quel fléau cette donzelle", en vient à la conclusion de son récit qui se doit d'atterrir après les sommets qu'il a atteint. Formidable dessin, récit original et prenant, humour excellent, énorme coup de coeur en ce qui me concerne. Et à un si petit prix, jetez-vous dessus !
Shigurui
Pour moi, il s'agit purement et simplement d'un chef-d'œuvre. Je pourrais développer en parlant du contraste entre la perfection subtile de la narration et le propos malsainement réaliste, et toutes sortes d'autre trucs qui font malin, mais ça ne servirait à rien. Cette BD montre le japon des samouraï sous un aspect parfait : comment tuer avec style. La différence entre l'acte et ses conséquences. Et quels cadrages, quelle mise en scène, quelle mise en page... voilà...
Le Trombone Illustré
J'avais eu un numéro du Trombone dans un Spirou acheté à l'époque. Quelle ambiance, quelle belle brochette d'auteurs, quel décalage par rapport au magazine lui-même ! On aurait presque dit du Fluide Glacial. Plusieurs années plus tard, la nostalgie aidant et ayant appris l'existence de ce recueil (1000 exemplaires) sorti en 1980, je l'ai porté sur ma liste de recherche sans trop y croire. Je l'ai trouvé il y a une dizaine d'années pour une poignée de francs dans une librairie d'occaz. Comment vous expliquer mon bonheur ? Beaucoup doivent comprendre la joie de l'amateur-collectionneur à trouver une pièce rare, en excellent état et à un prix dérisoire. Je vous souhaite de trouver cet ouvrage.
Spoogue
Spoogue ou quand Burton se lance dans la BD. En somme, un univers sombre, morbide et drôle. La trame est parfaitement menée de bout en bout, avec une fin inattendue et jouissive. Cette série sort complètement des clichés habituels, ce qui est fort plaisant. Spoogue et sa bande de bras cassés (c'est le cas de le dire) se révèlent être fort attachants à travers leurs turpitudes. Sensations garanties avec cet anti-conte de fées !