Les derniers avis (7376 avis)

Par Chéreau
Note: 5/5
Couverture de la série Iznogoud
Iznogoud

Frustré de devoir brider sa créativité avec un Morris (Lucky Luke) allergique aux calembours, ne pouvant pas épuiser toutes ses idées dans Astérix, Goscinny a lancé cette série avec Tabary pour laisser libre cours à son goût pour les jeux de mots les plus improbables. Et c'est un festival. Goscinny lui-même le disait : "je ne lâche pas une case tant qu'il y a encore moyen de mettre un gag dedans". Au final, il y en a tellement qu'il faut plusieurs lectures pour tous les dénicher. Et on se fend régulièrement la poire en se disant "non, celui-là, il n'a quand même pas osé !". Si. Dans Iznogoud, le calembour est un devoir sacré et les auteurs prennent souvent trois ou quatre cases rien que pour en amener un. Attention : encouragé par le succès de la série, Tabary a produit seul quelques albums après la mort de Goscinny, qui ne valent pas les premiers.

09/03/2007 (modifier)
Par Chéreau
Note: 5/5
Couverture de la série Blake et Mortimer
Blake et Mortimer

Oui, OK, les cases regorgent de texte souvent laborieux à lire, surtout pour de jeunes ados. D'accord, on ne voit pas beaucoup de filles. Et, c'est vrai, l'esprit de la BD est très boy-scout. Mais c'est l'époque qui veut ça, et le journal dans lequel ça sortait : Jacobs est un collaborateur d'Hergé de la première heure, un pilier du journal Tintin des années 50, magazine auquel on autorisait à s'abonner les fils de la bonne bourgeoisie catholique. Pour moi, Jacobs est surtout culte pour les atmosphères technoïdes paranoïaques qu'il a su déployer dans ses albums, en ne lésinant pas sur les contrastes tranchés et les cases très sombres. La Marque Jaune, SOS Météores ou le Piège Diabolique sont pour moi des chefs d'oeuvre de la BD. La Marque Jaune représente le summum des fantasmes claustrophobes de Jacobs : on ne voit jamais le soleil dans ce Londres poisseux de brouillard où même les scènes en extérieur donnent une impression d'angoissant enfermement. SOS Météores, qui joue sur le détraquement du temps, se passe presque intégralement sous la pluie, dans une Essonne des années 50 fidèlement reconstituée. Je me suis parfois amusé à retrouver les endroits que décrit Jacobs : on les reconnaît encore ! Gamin, le Piège Diabolique, fondé sur le thème du voyage dans le temps, me fascinait. La gueule cadavérique du professeur Miloch (rescapé de SOS Météores, d'ailleurs !) qui apparaît en fantôme à Mortimer dans son Chronoscaphe, les visions stroboscopiques de Mortimer à chaque voyage, la crypte où est caché la machine... Tout concourt à créer une atmosphère de cauchemar obsessionnelle, poussée à son paroxysme dans la longue séquence futuriste de la fin, où Mortimer découvre une civilisation totalitaire survivant dans les catacombes d'une terre ravagée... A chaque album, je savoure la phrase de Mortimer, qu'on retrouve dans presque tous : "Oui, Blake, j'ai bien une hypothèse, mais elle est tellement incroyable que je préfère ne pas vous l'exposer tout de suite."

09/03/2007 (modifier)
Par Chéreau
Note: 5/5
Couverture de la série Idées Noires
Idées Noires

La maîtrise graphique et le pessimisme du grand Franquin poussés à leur paroxysme. Âmes sensibles s'abstenir : on est loin de Spirou et même de Gaston. Les Idées Noires sont à l'humour noir ce que l'expresso italien est au café. Les personnages de Franquin sont laids, bêtes, égoïstes, veules et ils n'ont aucune chance de s'en sortir dans un monde encore plus laid qu'eux. Hilarant quand on aime.

09/03/2007 (modifier)
Par Yannou
Note: 5/5
Couverture de la série Cromwell Stone
Cromwell Stone

Snif c'est beau ! Il y a des pages qui sont presque des tableaux. L'histoire est à l'Andréas (je pourrais comprendre que certain soit allergique). Je pense tout de même que c'est une bd à lire, au moins une fois avant de mourir.

08/03/2007 (modifier)
Par Chéreau
Note: 5/5
Couverture de la série Watchmen
Watchmen

Les Watchmen, 6 super-héros d'une sorte de Métropolis-Gotham City, vieillissent et commencent à songer à raccrocher. Une nuit, l'un d'entre eux, le Comédien, sorte de Captain America cynique et alcoolique, est balancé par la fenêtre par un inconnu. Rorschach, misanthrope en imper dont personne ne connaît le visage, prend l'enquête en mains. Un scénario hallucinant de maîtrise et d'originalité. Une forêt de personnages et d'histoires secondaires qui se répondent (dont une dans la BD que lit un gamin à l'intérieur de l'histoire principale !) . De faux extraits de journaux, journaux intimes, bouquins, donnent encore plus d'épaisseur à l'histoire. Des moments d'onirisme pur, comme le voyage sur la lune de M. Manhattan. Ne commencez pas, vous ne lâcherez pas la série jusqu'au tome 6.

07/03/2007 (modifier)
Par Tetard
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Monster Allergy
Monster Allergy

Je suis une passionnée de BD, mais jusqu'ici, je n'avais pas de "BD préférée". Monster Allergy a littéralement changé le cours de mon existence. Pour moi, dans mon cœur, c'est la plus belle BD du monde. Les couleurs sont absolument superbes et on voit que chaque trait de crayon a été fait avec dévouement. Les textes sont rigolos et les personnages attachants. Je conseille à tous les terriens de lire ce chef d’œuvre de la BD italienne !!!

07/03/2007 (modifier)
Par klod
Note: 5/5
Couverture de la série Akira
Akira

J'ai hésité à mettre 4 ou 5/5. Finalement je penche pour culte. Le seul bémol ayant été pour moi la transformation de Tetsuo en cet énorme monstre écœurant, scènes que je n'ai jamais bien pu "digérer". Sinon, je suis immédiatement tombé amoureux de la série dès le premier volume acheté en 1990. Et j'attendais avec impatience les 15 jours avant la sortie du suivant. Oui parce que au fait : je suis étonné de voir qu'apparemment personne ne semble connaître le fait qu'avant l'édition des 14 gros volumes couleurs, AKIRA sortait dans les kiosques à journaux en fascicules souples couleurs d'une 60aine de pages environ pour la modique somme de 16 Fr ! Et je les possède tous ! Achetés quinzaine après quinzaine jusqu'au N° 31. Car ensuite l'édition en fascicules s'est arrêtée et j'ai dû finir ma collection avec les gros albums en question. Hahaha ! J'espère que vous êtes jaloux ! Sinon, que dire de plus ? Pour moi aussi, la découverte de cette série a été un coup de poing par l'originalité du découpage, le rendu des effets de vitesse, les couleurs, les scènes de violence jouissives... du grand art !

05/03/2007 (modifier)
Par Chalybs
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Blood
Blood

Voilà une série en tome comme on en croise rarement. Une sorte d'astéroïde de la BD. Pardon du Comics. Pour commencer, je suis tombé à genoux devant le style graphique de ces deux tomes. C'est superbe, plus proche du graphisme d'art que du dessin de BD. C'est un Artiste avec un grand "A" qui a œuvré et c'est merveilleux. Les références de Kent Williams aux pinceaux sont Schiele, Klimt, Bacon…C'est dire si l'inspiration va chercher loin. Et le contraste de cette claque graphique est accentué avec certaines coupures où l'on revient ''à la réalité'' avec l'histoire de ce roi qui meurt lentement. Le dessin devient alors enfantin créant une coupure, mais bizarrement dans le contexte de cette BD, ce coté simpliste prend un envers triste et mélancolique. Le coté enfantin des représentations des êtres vivants par de simples traits devenant alors des expressions des fantômes et des cadavres vivants, seuls et tristes. Le trait est net, sûr, énergique, parfois même violent. Le dessin colle admirablement à l'histoire. Une force de caractère rare. Et malgré ce style complètement atypique, la BD reste claire et limpide de bout en bout. Contrairement à La Hyene de Corbeyran et Stéphane Thanneur où le style graphique était lui aussi complètement novateur, mais m'avait perdu, dérouté et avait brisé le charme possible de la BD, "Blood" est une merveille de réalisation graphique. L'histoire pour sa part est surprenante, lancinante. D'un rythme assez lent, les auteurs en profitent pour nous piéger et nous attirer, nous absorber dans cette histoire d'amour hors du temps. Pendant longtemps, tous les personnages restent énigmatiques, sans nom et le dessin symboliste aide grandement à inspirer et injecter cette pointe de mystère ensorcelant. La manière de conter est lancinante, envoûtante, s'armant de lourds silences, de longs moments de solitude, régulière et oppressante comme une armée en marche au son des grands tambours, terriblement effrayant mais en même temps tellement fascinant… Ce n'est pas une histoire de BD classique, le style de narration se rapproche des grands textes bibliques ou mythologiques. Une façon supplémentaire d'appuyer sur la corde des grands rêves humains et aussi et surtout de ses craintes. Si le titre de la BD peut laisser penser un instant que ce titre sera sanguinolent, à ma grande surprise, il n'en est rien. Non, il s'agit ici de la recherche initiatique d'un homme perdu, la recherche de son moi intérieur grâce à son moi extérieur. Le monde des vampires parait bien loin…mais est tellement oppressant ! A essayer absolument.

05/03/2007 (modifier)
Par Altaïr
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Black Hole
Black Hole

Black hole... rien que le nom déjà en lui-même m'attirait. Et puis ce beau livre, au papier épais, avec sur la couverture le dessin fascinant d'une jeune femme en noir et blanc, au trait très élégant, dont les yeux sont masqués par un bandeau rouge... Black Hole m'attirait donc depuis longtemps, mais j'hésitais à franchir le pas de l'achat. La peur d'être déçue par un livre tout de même un peu cher (mais qui les vaut amplement). J'ai finalement franchi le pas, et ne le regrette en rien. A vrai dire, il y a longtemps qu'une BD ne m'avait pas autant enthousiasmée. J'ai eu l'impression de tenir entre mes mains la BD parfaite : pas une seule baisse de régime, pas une seule maladresse, juste une qualité immense et constante d'un bout à l'autre du livre. Le graphisme est tout d'abord très beau : un noir et blanc épais, une ligne sure et vraiment élégante, très expressionniste. Mais c'est surtout le scénario qui m'a captivée, le parcours de ces adolescents tous attachants et les manifestations de cette étrange maladie. On pense au sida, bien sûr, mais en même temps à une métaphore de l'adolescence, de la découverte de l'amour et du sexe, de son animalité, de ses doutes, du mal-être, de son besoin d'émancipation. Black Hole est un récit extraordinaire. Et la qualité du livre en lui-même, le côté "intégrale" qui permet de tout lire d'une traite et de vraiment se plonger dans cette histoire qui ne souffre pas de pauses, en fait une BD vraiment essentielle... le jury de Mr Trondheim à Angoulême ne s'y est pas trompé.

05/03/2007 (modifier)
Par Gevaudan
Note: 5/5
Couverture de la série Batman - The Dark Knight returns
Batman - The Dark Knight returns

Bon, je crois que tout a été largement dit et re-dit sur cette BD alors je n'en ajouterai pas des masses. Si ce n'est pour confirmer que le talent de Miller est éclatant, tant sur le plan de l'histoire que sur celui du graphisme (ok, le trait n'est pas toujours parfait ni léché, mais ce mec est quand même un génie du découpage et de la mise en scène). Le ton désespéré, tragique de cette BD est une véritable force, et le baroud d'honneur de ce Bruce Wayne vieillissant mais encore accroché à ses vieux idéaux (ou ses psychoses, dans le cas de Batman, les deux ne sont jamais complètement dissociés) éclate comme une bombe dans un Gotham devenu cynique, désemparé et sans avenir. Une mention spéciale au duel au sommet avec Superman (habilement transformé en laquais de la Maison Blanche) où c'est un véritable plaisir de voir le grand dadais de Krypton se prendre une peignée digne des annales par l'homme à la chauve souris. Un bel ouvrage, à prendre au premier degré comme une belle BD d'action, ou dans toute sa profondeur, comme une réflexion triste et pertinente sur la place et la finalité du super héros dans nos sociétés. En tout cas, indispensable.

27/02/2007 (modifier)