Alors là, CHEF D'OEUVRE !!
Ca faisait un bon moment que je voulais me lire cette série et en voyant que l'intégrale venait de sortir je n'ai pas pu résister.
Bien m'en a pris ! En ouvrant ce livre on part à des centaines de mètres de profondeur, dans un univers oppressant au possible, suivre l'équipage d'un sous-marin en difficulté dans un méchalodon (une grosse caverne sous-marine) et nous découvrons les vestiges d'une ancienne civilisation .... (Mais chuut ! J'en dis pas plus, suspense oblige).
L'ambiance générale qui se dégage de ce triptyque est à tomber, grâce entre autres aux nombreuses pleines pages nous montrant de monumentaux décors et à un très bon découpage.
J'ai aussi particulièrement aimé la fin.
En bref, si vous n'avez jamais lu cette série, foncez ! J'ai du mal à imaginer que l'on ne puisse pas aimer (à moins d'être claustrophobe).
J'ai redécouvert la série complète grâce à l'excellente intégrale des "premières aventures de Mic Mac Adam" en 3 tomes et c'est un vrai bonheur. Dargaud a eu la bonne idée d'éditer cette intégrale dans de très beaux livres à l'esthétique soignée où l'on ressent la recherche de documents par de vrais amoureux de ce héros.
Les premières histoires courtes mettent en place le personnage, et l'on y voit le dessin comme les scénarios évoluer très vite, d'un style "public enfantin" vers un style plus ados rapidement maîtrisé, où l'on flirte avec l'étrange l'angoisse et l'épouvante.
Le dessin de Benn est pour beaucoup dans la réussite de ces atmosphères inquiétantes. Son coup de crayon bien particulier, au dessin épais et nerveux qui joue assez bien des effets d'ombre sur les personnages, le démarque du style standard habituel de ce genre de BD.
Ca fait du bien de voir un dessinateur qui sort un peu du moule par un style très personnel. Cela se rapproche de Wasterlain et un peu de Hislaire.
J'adore sa façon de dessiner son personnage en marche, dos bombée, le bas de l'imper collé aux mollets , comme poussé par un vent arrière. Son graphisme ne plaira peut-être pas à tous, mais au moins c'est le sien.
Son style évolue au fil du temps, avec un trait plus fin, un poil plus réaliste et des personnages aux pieds tout petits! Graphiquement j'aime moins, même si ça reste très efficace. J'avoue préférer le style ancien au plus récent, qui n'enlève pourtant rien aux ambiances angoissantes que Benn restitue si bien.
Le personnage de Mac Adam évolue aussi considérablement. Dans sa dernière aventure, on le voit même tomber amoureux d'une charmante jeune femme, et, est-ce lié?, pour une fois, il ne voit pas venir le danger. L'amour rend aveugle dit-on. De plus, il se montre particulièrement impitoyable et revanchard. Le genre d'évolution qui fait tout le charme de cette série surprenante.
Que dire des scénars de Desberg? Bien construits et variés. Il n'y a que de très bonnes histoires aux scénarios surprenants et souvent originaux dans leur postulat fantastique de départ. Les scénarios deviennent rapidement plus adultes que les tout premiers. Il y a même par moment des histoires très "dure" pour ce qu'on peut attendre de ce type de B.D.
Le ton que Desberg donne à ses histoires se marie parfaitement au style de Benn. Le dosage : dessin de type humoristique, horreur macabre, fantastique et suspens est quasi parfait. Deux auteurs en phases, donc.
Je recommande donc ces albums, Mic Mac Adam mérite d'être (re)découvert par ses premières aventures. Et cette intégrale est très agréable et très complète, un vrai petit bijou.
Je me suis vraiment mis à cette série grâce aux avis unanimes des internautes. D'habitude, je n'aime pas que les humains soient représentés sous les traits d'animaux, mais là, je dois dire que je suis bluffé. C'est tellement bien fait, que ça devient un des points forts de la série.
Point de vue scénario, ce n'est pas exceptionnel, même limite prévisible. Mais c'est si bien fait, avec des dialogues excellents, un humour subtil et une poésie de tous les instants, que la trame elle-même est reléguée au second plan.
Le dessin, que je trouvais un peu lourdaud au départ, accompagne à merveille le scénario.
Et alors, une mention toute spéciale à Eusèbe, qui me fait mourir de rire !
Le dernier tome est un peu plus dramatique et on salive déja en attendant la conclusion de ce monument de la bd (au tome 9 si je ne m'abuse)
Il suffit de lire La Quête de l'Oiseau du Temps ou Peter Pan pour voir à quel point le dessin de Loisel peut être sensuel. Pélisse et la fée Clochette dégagent en effet une forte présence érotique, bien qu'elles ne soient jamais mises dans des situations olé-olé...
Dans "troubles fêtes", Régis Loisel exprime enfin pleinement, serais-je tentée de dire, ses fantasmes si évident dans ses BDs grands publics. Et on le sent motivé par le sujet, car il livre en effet parmi ses plus belles pages, troublantes aquarelles représentant des débordements de chairs rebondies réjouissants, dans ce livre très très coquin mais jamais vulgaire.
La première histoire est finalement assez poétique, la deuxième magnifique, un hymne à l'amour à la fois drôle, tendre et très émoustillante, quant à la dernière elle trouve peu d'écho dans mes fantasmes, donc je l'aime moins, mais elle donne lieu à de très belles images.
"Troubles fêtes" est donc un très beau livre, où le sexe n'est pas représenté comme un tas de viande désincarné, et où l'image de la femme n'est en rien dégradée (chose rare en littérature pornographique).
La meilleure des BD de Science Fiction !
Une intrigue prenante, une réflexion "métaphysique", un nouveau monde décrit dans ses détails reprenant à l'échelle d'une société nos questionnements intérieurs.
Bref tout y est.
« Le Grand Pouvoir du Chninkel » est clairement pour moi une BD culte.
J’interprète cet ouvrage comme une version de certains éléments tirés de la croyance judéo-chrétienne, revisités par le style fantasy, mêlant également de l’humour, de la tragédie et quelques pistes philosophiques.
Avec tous ces ingrédients, l’ensemble nous propose un cocktail dont on ne peut pas sortir indemne...
L’histoire est assez simple à la base mais le dénouement final promet quelques surprises. Le genre de surprises qui vous font dire à la fin de la lecture un « Ouaw ! » bien prononcé.
C’est une histoire d’aventure, un voyage initiatique qu’accompli un Chninkel (petit être chétif et esclave, à comparer avec un « Hobbit »), qui cherche par tous les moyens à comprendre quel pouvoir ultime lui a été donné par son Dieu, dans un monde en guerre perpétuelle entre trois immortels...
Je parlerais ensuite du dessin que j’estime propre et d’une bonne facture. L’édition noir et blanc, sortie chez Casterman, ne nous offre pas une abondance de traits et de détails surchargeant chaque planche. Non, c’est beau, c’est soigné, les couleurs noir et blanc sont adaptées au récit et bien utilisées.
Culte, je l’estime ; cette BD a marqué, marque et marquera encore certainement beaucoup de bédéphiles comme moi...
(après lecture des 3 tomes sur 5).
Après un tome 1 classique mais très agréable à lire, les tomes 2 et 3 offrent une belle montée en puissance ! Les personnages sont attachants et prennent de l'épaisseur, le scénario se tient tout en restant imprévisible sur la fin de cet aventure et le dessin fait preuve quant à lui d'une maturité certaine (chapeau bas pour les regards expressifs, la fluidité dans le découpage et la colorisation).
Mais où donc les tomes 4 et 5 vont-ils nous mener ?
Quel pavé ! Mais quel bon pavé...
Alan Moore nous livre ici, en près de 600 pages, une version quant à l’identité de Jack L’éventreur, tueur en série ayant sévi en 1888 à Londres dans le quartier de Whitechapel.
Il s’agit pour moi d’une BD « extra-terrestre », si l’on considère les éléments classiques de la BD comme par exemple le dessin, le scénario, le cadrage, le texte, le cadre historique,...
Toutes ces caractéristiques prennent un sens différent dans le présent ouvrage. C’est là, pour moi, que Moore et les dessinateurs font très forts.
Ce fameux dessin, si spécial, est peut-être déroutant les 20 premières pages mais par la suite, il vient servir et même mettre en valeur l’histoire. Reste les visages, qui peuvent, il est vrai, changer d'une page à l'autre. Soyons clair, la BD reste bien lisible...
Le scénario, ponctué d’éléments historiques, est magistralement mis en place et l’on s’étonne de dévorer les pages à une vitesse si rapide. Il faut tout de même préciser que certains passages sont plus longs, je pense notamment à la visite détaillée d’une partie de Londres, qui doit être intéressante pour certains, mais légèrement rébarbative pour moi!
Cette œuvre ne s’adresse pas à tout le monde pour deux raisons principales; d’abord au niveau de la complexité et de la longueur de l’histoire mais également au niveau du caractère très « cru » de certains dialogues et images.
De plus, je dirais qu’il ne suffit pas d’apprécier une bonne trame policière pour accrocher à cette BD. Il faut vouloir plus, aller plus loin dans le détail, aller plus loin dans la psychologie des personnages et enfin, ne pas se limiter dans un premier temps au caractère rebutant du dessin, mais vite percevoir les raisons qui ont influencées le choix du trait de ce dernier.
En conclusion, bien installé et en prenant le temps nécessaire à la lecture de ce genre d’ouvrage, on ne peut qu’apprécier le travail gigantesque réalisé par les auteurs.
Je me surprends parfois à me dire que je vois la BD différemment depuis la lecture de From Hell.
Culte, je ne pourrais pas en dire plus de crainte de trop répéter ce qui a déjà été dit.
Désolé, mais je suis un grand fan des chroniques de la lune noire et les arcanes restent réellement dans la même optique, dieu soit loué !
Les histoires de chaque personnage sont très bien relatées et montrent toute la dureté de leur existence passée. Les dessins mieux réalisés que dans la série avec de superbes doubles pages et de bonnes perspectives.
A noter que Fabrice Angleraud à qui l'on doit les super dessins de "Pile-ou-Face" a considérablement amélioré la série, car il est vrai que si il y a un petit moins dans les chroniques c'est la réalisation de certains dessins, j'espère qu'il y aura d'autres collaborations avec lui.
J'ai été franchement bluffé par cette série. Je ne suis pourtant pas du tout le coeur de cible puisque les femmes de tous âges sont le coeur et l'âme de cette série par ailleurs très orientée graphiquement vers ces dames avec ces couleurs acidulées et rose bonbon (les nuages roses c'est original !). Bon le graphisme justement ce n'est pas ce que je retiendrais le plus, notamment à cause d'un léger manque de soin apporté aux personnages sur certaines cases et surtout parce que l'auteur est définitivement fâché avec les règles. Tout est réalisé à main levée, parfois tremblante. On peut considérer que cela participe à l'agréable ambiance générale qui se dégage de ces planches mais ça me gêne tout de même un petit peu (j'aime les fenêtres droites par exemple).
Ce qui m'a réellement plu c'est l'histoire et l'humour. L'humour d'abord, parce que si l'auteur présente un simili-strip avec un gag en fin de chaque planche, ces gags ne sont pas lourds, pas archi déjà vu et ils passent vraiment comme une lettre à la poste. Sans doute parce qu'ils sont amenés en toute logique et qu'ils ne semblent pas "forcés" pour déclencher le rire le plus gros possible. L'histoire ensuite car les strips se suivent, comme tout roman graphique, pour raconter la vie ordinaire et finalement heureuse de Lou et de sa mère (et leurs amies, amours...). Le tout avec une justesse, une sensibilité touchante. Les héroïnes ne sont pas parfaites et elles sont du coup très "justes" et attachantes.
Avec le tome 4 qui viens de sortir, je me rend compte que, comme les strips qui se suivent pour former une histoire par tome, les tomes se suivent pour conter une histoire unique. Une histoire où rien n'est figé, où les héroïnes vivent et grandissent (mentalement et physiquement) pour découvrir le quotidien d'une vie ordinaire. Aventures adolescentes toujours plus sensibles, justes et poignantes, cette oeuvre que je n'attendait pas est une drogue! J'attends la suite avec une impatiente non feinte, relisant ces 4 premiers tomes sans me lasser... Je me doit de monter ma note à 5 étoiles désormais.
Une réussite indéniable.
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Alors là, CHEF D'OEUVRE !! Ca faisait un bon moment que je voulais me lire cette série et en voyant que l'intégrale venait de sortir je n'ai pas pu résister. Bien m'en a pris ! En ouvrant ce livre on part à des centaines de mètres de profondeur, dans un univers oppressant au possible, suivre l'équipage d'un sous-marin en difficulté dans un méchalodon (une grosse caverne sous-marine) et nous découvrons les vestiges d'une ancienne civilisation .... (Mais chuut ! J'en dis pas plus, suspense oblige). L'ambiance générale qui se dégage de ce triptyque est à tomber, grâce entre autres aux nombreuses pleines pages nous montrant de monumentaux décors et à un très bon découpage. J'ai aussi particulièrement aimé la fin. En bref, si vous n'avez jamais lu cette série, foncez ! J'ai du mal à imaginer que l'on ne puisse pas aimer (à moins d'être claustrophobe).
Mic Mac Adam
J'ai redécouvert la série complète grâce à l'excellente intégrale des "premières aventures de Mic Mac Adam" en 3 tomes et c'est un vrai bonheur. Dargaud a eu la bonne idée d'éditer cette intégrale dans de très beaux livres à l'esthétique soignée où l'on ressent la recherche de documents par de vrais amoureux de ce héros. Les premières histoires courtes mettent en place le personnage, et l'on y voit le dessin comme les scénarios évoluer très vite, d'un style "public enfantin" vers un style plus ados rapidement maîtrisé, où l'on flirte avec l'étrange l'angoisse et l'épouvante. Le dessin de Benn est pour beaucoup dans la réussite de ces atmosphères inquiétantes. Son coup de crayon bien particulier, au dessin épais et nerveux qui joue assez bien des effets d'ombre sur les personnages, le démarque du style standard habituel de ce genre de BD. Ca fait du bien de voir un dessinateur qui sort un peu du moule par un style très personnel. Cela se rapproche de Wasterlain et un peu de Hislaire. J'adore sa façon de dessiner son personnage en marche, dos bombée, le bas de l'imper collé aux mollets , comme poussé par un vent arrière. Son graphisme ne plaira peut-être pas à tous, mais au moins c'est le sien. Son style évolue au fil du temps, avec un trait plus fin, un poil plus réaliste et des personnages aux pieds tout petits! Graphiquement j'aime moins, même si ça reste très efficace. J'avoue préférer le style ancien au plus récent, qui n'enlève pourtant rien aux ambiances angoissantes que Benn restitue si bien. Le personnage de Mac Adam évolue aussi considérablement. Dans sa dernière aventure, on le voit même tomber amoureux d'une charmante jeune femme, et, est-ce lié?, pour une fois, il ne voit pas venir le danger. L'amour rend aveugle dit-on. De plus, il se montre particulièrement impitoyable et revanchard. Le genre d'évolution qui fait tout le charme de cette série surprenante. Que dire des scénars de Desberg? Bien construits et variés. Il n'y a que de très bonnes histoires aux scénarios surprenants et souvent originaux dans leur postulat fantastique de départ. Les scénarios deviennent rapidement plus adultes que les tout premiers. Il y a même par moment des histoires très "dure" pour ce qu'on peut attendre de ce type de B.D. Le ton que Desberg donne à ses histoires se marie parfaitement au style de Benn. Le dosage : dessin de type humoristique, horreur macabre, fantastique et suspens est quasi parfait. Deux auteurs en phases, donc. Je recommande donc ces albums, Mic Mac Adam mérite d'être (re)découvert par ses premières aventures. Et cette intégrale est très agréable et très complète, un vrai petit bijou.
De Cape et de Crocs
Je me suis vraiment mis à cette série grâce aux avis unanimes des internautes. D'habitude, je n'aime pas que les humains soient représentés sous les traits d'animaux, mais là, je dois dire que je suis bluffé. C'est tellement bien fait, que ça devient un des points forts de la série. Point de vue scénario, ce n'est pas exceptionnel, même limite prévisible. Mais c'est si bien fait, avec des dialogues excellents, un humour subtil et une poésie de tous les instants, que la trame elle-même est reléguée au second plan. Le dessin, que je trouvais un peu lourdaud au départ, accompagne à merveille le scénario. Et alors, une mention toute spéciale à Eusèbe, qui me fait mourir de rire ! Le dernier tome est un peu plus dramatique et on salive déja en attendant la conclusion de ce monument de la bd (au tome 9 si je ne m'abuse)
Troubles fêtes
Il suffit de lire La Quête de l'Oiseau du Temps ou Peter Pan pour voir à quel point le dessin de Loisel peut être sensuel. Pélisse et la fée Clochette dégagent en effet une forte présence érotique, bien qu'elles ne soient jamais mises dans des situations olé-olé... Dans "troubles fêtes", Régis Loisel exprime enfin pleinement, serais-je tentée de dire, ses fantasmes si évident dans ses BDs grands publics. Et on le sent motivé par le sujet, car il livre en effet parmi ses plus belles pages, troublantes aquarelles représentant des débordements de chairs rebondies réjouissants, dans ce livre très très coquin mais jamais vulgaire. La première histoire est finalement assez poétique, la deuxième magnifique, un hymne à l'amour à la fois drôle, tendre et très émoustillante, quant à la dernière elle trouve peu d'écho dans mes fantasmes, donc je l'aime moins, mais elle donne lieu à de très belles images. "Troubles fêtes" est donc un très beau livre, où le sexe n'est pas représenté comme un tas de viande désincarné, et où l'image de la femme n'est en rien dégradée (chose rare en littérature pornographique).
l'Incal
La meilleure des BD de Science Fiction ! Une intrigue prenante, une réflexion "métaphysique", un nouveau monde décrit dans ses détails reprenant à l'échelle d'une société nos questionnements intérieurs. Bref tout y est.
Le Grand Pouvoir du Chninkel
« Le Grand Pouvoir du Chninkel » est clairement pour moi une BD culte. J’interprète cet ouvrage comme une version de certains éléments tirés de la croyance judéo-chrétienne, revisités par le style fantasy, mêlant également de l’humour, de la tragédie et quelques pistes philosophiques. Avec tous ces ingrédients, l’ensemble nous propose un cocktail dont on ne peut pas sortir indemne... L’histoire est assez simple à la base mais le dénouement final promet quelques surprises. Le genre de surprises qui vous font dire à la fin de la lecture un « Ouaw ! » bien prononcé. C’est une histoire d’aventure, un voyage initiatique qu’accompli un Chninkel (petit être chétif et esclave, à comparer avec un « Hobbit »), qui cherche par tous les moyens à comprendre quel pouvoir ultime lui a été donné par son Dieu, dans un monde en guerre perpétuelle entre trois immortels... Je parlerais ensuite du dessin que j’estime propre et d’une bonne facture. L’édition noir et blanc, sortie chez Casterman, ne nous offre pas une abondance de traits et de détails surchargeant chaque planche. Non, c’est beau, c’est soigné, les couleurs noir et blanc sont adaptées au récit et bien utilisées. Culte, je l’estime ; cette BD a marqué, marque et marquera encore certainement beaucoup de bédéphiles comme moi...
Tatanka
(après lecture des 3 tomes sur 5). Après un tome 1 classique mais très agréable à lire, les tomes 2 et 3 offrent une belle montée en puissance ! Les personnages sont attachants et prennent de l'épaisseur, le scénario se tient tout en restant imprévisible sur la fin de cet aventure et le dessin fait preuve quant à lui d'une maturité certaine (chapeau bas pour les regards expressifs, la fluidité dans le découpage et la colorisation). Mais où donc les tomes 4 et 5 vont-ils nous mener ?
From Hell
Quel pavé ! Mais quel bon pavé... Alan Moore nous livre ici, en près de 600 pages, une version quant à l’identité de Jack L’éventreur, tueur en série ayant sévi en 1888 à Londres dans le quartier de Whitechapel. Il s’agit pour moi d’une BD « extra-terrestre », si l’on considère les éléments classiques de la BD comme par exemple le dessin, le scénario, le cadrage, le texte, le cadre historique,... Toutes ces caractéristiques prennent un sens différent dans le présent ouvrage. C’est là, pour moi, que Moore et les dessinateurs font très forts. Ce fameux dessin, si spécial, est peut-être déroutant les 20 premières pages mais par la suite, il vient servir et même mettre en valeur l’histoire. Reste les visages, qui peuvent, il est vrai, changer d'une page à l'autre. Soyons clair, la BD reste bien lisible... Le scénario, ponctué d’éléments historiques, est magistralement mis en place et l’on s’étonne de dévorer les pages à une vitesse si rapide. Il faut tout de même préciser que certains passages sont plus longs, je pense notamment à la visite détaillée d’une partie de Londres, qui doit être intéressante pour certains, mais légèrement rébarbative pour moi! Cette œuvre ne s’adresse pas à tout le monde pour deux raisons principales; d’abord au niveau de la complexité et de la longueur de l’histoire mais également au niveau du caractère très « cru » de certains dialogues et images. De plus, je dirais qu’il ne suffit pas d’apprécier une bonne trame policière pour accrocher à cette BD. Il faut vouloir plus, aller plus loin dans le détail, aller plus loin dans la psychologie des personnages et enfin, ne pas se limiter dans un premier temps au caractère rebutant du dessin, mais vite percevoir les raisons qui ont influencées le choix du trait de ce dernier. En conclusion, bien installé et en prenant le temps nécessaire à la lecture de ce genre d’ouvrage, on ne peut qu’apprécier le travail gigantesque réalisé par les auteurs. Je me surprends parfois à me dire que je vois la BD différemment depuis la lecture de From Hell. Culte, je ne pourrais pas en dire plus de crainte de trop répéter ce qui a déjà été dit.
Les Arcanes de la Lune Noire
Désolé, mais je suis un grand fan des chroniques de la lune noire et les arcanes restent réellement dans la même optique, dieu soit loué ! Les histoires de chaque personnage sont très bien relatées et montrent toute la dureté de leur existence passée. Les dessins mieux réalisés que dans la série avec de superbes doubles pages et de bonnes perspectives. A noter que Fabrice Angleraud à qui l'on doit les super dessins de "Pile-ou-Face" a considérablement amélioré la série, car il est vrai que si il y a un petit moins dans les chroniques c'est la réalisation de certains dessins, j'espère qu'il y aura d'autres collaborations avec lui.
Lou !
J'ai été franchement bluffé par cette série. Je ne suis pourtant pas du tout le coeur de cible puisque les femmes de tous âges sont le coeur et l'âme de cette série par ailleurs très orientée graphiquement vers ces dames avec ces couleurs acidulées et rose bonbon (les nuages roses c'est original !). Bon le graphisme justement ce n'est pas ce que je retiendrais le plus, notamment à cause d'un léger manque de soin apporté aux personnages sur certaines cases et surtout parce que l'auteur est définitivement fâché avec les règles. Tout est réalisé à main levée, parfois tremblante. On peut considérer que cela participe à l'agréable ambiance générale qui se dégage de ces planches mais ça me gêne tout de même un petit peu (j'aime les fenêtres droites par exemple). Ce qui m'a réellement plu c'est l'histoire et l'humour. L'humour d'abord, parce que si l'auteur présente un simili-strip avec un gag en fin de chaque planche, ces gags ne sont pas lourds, pas archi déjà vu et ils passent vraiment comme une lettre à la poste. Sans doute parce qu'ils sont amenés en toute logique et qu'ils ne semblent pas "forcés" pour déclencher le rire le plus gros possible. L'histoire ensuite car les strips se suivent, comme tout roman graphique, pour raconter la vie ordinaire et finalement heureuse de Lou et de sa mère (et leurs amies, amours...). Le tout avec une justesse, une sensibilité touchante. Les héroïnes ne sont pas parfaites et elles sont du coup très "justes" et attachantes. Avec le tome 4 qui viens de sortir, je me rend compte que, comme les strips qui se suivent pour former une histoire par tome, les tomes se suivent pour conter une histoire unique. Une histoire où rien n'est figé, où les héroïnes vivent et grandissent (mentalement et physiquement) pour découvrir le quotidien d'une vie ordinaire. Aventures adolescentes toujours plus sensibles, justes et poignantes, cette oeuvre que je n'attendait pas est une drogue! J'attends la suite avec une impatiente non feinte, relisant ces 4 premiers tomes sans me lasser... Je me doit de monter ma note à 5 étoiles désormais. Une réussite indéniable.