(D’avance désolé pour ce long préambule)
J’ai découvert ce site hier et depuis, par l’intermédiaire des avis des lecteurs j’essaie de me replonger dans mes propres impressions quand j’ai découvert pour la première fois, et dans cet ordre, des œuvres telles que le "Dark Knight" de Miller (Aedena/Dargaud 1986, 2 tomes), les Watchmen de Moore (Zenda 1987), "Elektra" de Miller et Sienkiewicz (Delcourt 1989) ainsi que le Marshal Law et le Sláine de Mills (Zenda 1989 aussi).
Chambérien de naissance, je rageais chaque année de ne jamais apercevoir ne serait-ce que l’ombre d’un artiste de comics sur la liste des présents au festival automnal de la bande dessinée de ma ville. Et là, paf ! En 1989, Grenoble inaugure son premier (et unique ?) festival international de la bande dessinée en voyant les choses en grand : stand Marvel où de charmantes hôtesses distribuent gratuitement le premier tome du "Stray Toaster" de Sienkiewicz, présence et dédicaces de ce dernier, d’Alan Moore, de Dave Gibbons, de Mazzuchelli qui venait de cosigner avec Miller "Batman Year One", Bernet et Abuli (Torpedo), et j'en passe, que du fantasme de fanboy !
Ces œuvres qui ont accompagné mon passage à l’age adulte ont profondément modelé mes goûts et exigences en matières de BD pour les quelques 20 années suivantes : je n’achetais plus de BD par séries mais avant tout par auteur (en v.o. puisqu’on ne peut pas dire que la publication de ces œuvres en France aient provoqué un engouement communicatif même, si ma mémoire ne me trompe pas, Watchmen a été primé à Angoulème).
Mais venons-en à mon avis sur Elektra ("Assassin" en v.o.). Déjà je souhaiterais amicalement corriger le postulat de départ présenté dans l’avis précédent qui correspond au postulat d’origine du personnage (du temps de ses premières apparitions dans "Daredevil") mais qui n’a aucun rapport avec les ressorts dramatiques développés dans cet épisode où Elektra doit faire échec à un complot visant à s’emparer de la présidence des Etats-Unis (et absolument pas à venger qui que ce soit).
Comme souvent dans les avis que j’ai déjà lus sur Miller ou Moore sur le site, on met en garde le lecteur sur la difficulté à rentrer dans leurs œuvres à cause de leurs densités ou de leurs complexités. Si c’est un ressenti réel ce n’est bien sûr pas sujet à débat. Par contre de là à en faire un point négatif je trouve cela dommage. Pour la défense de Miller sur ce coup-là, quand il a commencé à recevoir les planches que Sienkiewicz avait tiré de son script, il a dû procéder à beaucoup de réécritures afin de s’y adapter. En effet, le dessinateur était en pleine phase d’expérimentation (il venait de traumatiser les lecteurs de "New Mutants" en imposant un encrage tout à fait novateur pour une production mainstream destinée aux gamins) et il s’essayait pour la première fois avec "Elektra" et "Daredevil"(guerre et amour) à la couleur peinte et aux photo-collages.
Pour ma part je trouve que cette complexité et cette densité sont un des principaux atouts de la BD. Elle m’a permis de prendre à chaque fois un nouveau plaisir à la relecture (comme beaucoup je n’ai pas saisi tous les détails du premier coup et certains flashback ou prises de contrôle de corps sont effectivement très subtils) et le procédé de narration qui permet d’être tour à tour dans l’esprit d’Elektra et celui de Garret est tout simplement jouissif. Et puis, même à la première lecture, n’est-on finalement pas récompensé au centuple par cette magnifique page finale (spécialité de Miller sur beaucoup de ses œuvres) ?
Ce que j’aimerais aussi souligner ici, et cela concerne autant Miller que Moore, ce sont toujours des BD extrêmement bien écrites, que se soit au niveau de la progression dramatique (ou savoir ce que contiendra la dernière page en même temps que l’on scénarise la première) et des dialogues/monologues des personnages (la punch line qui tue tend même à l’obsessionnel chez Miller).
Après bien sûr, il faut que l’histoire/l’idée intéresse ou plaise et comme je suis là pour donner mon avis, celui-ci se résume bien par ces 5 étoiles.
Rémy
Culte ? Sans problème ! De tous les travaux d’ Alan Moore, Swamp Thing est ce que je préfère le plus après les Watchmen en terme d’émotions procurées.
Culte, mais achat non conseillé ? Je m’explique :
Delcourt appuie sa publication sur la réédition américaine de Swamp Thing en N&B. Et je trouve ce choix très discutable. Si Swamp thing est paru à l’origine en couleur (coloriste Tajana Wood) à une période ou la qualité de papier et d’impression des comics laissait franchement à désirer, la réédition de qualité en paperback couleur du run de Moore en 6 tomes aurait pu servir de base à la parution française. Sachant que la mise en couleur a été pensée par les auteurs, on perd une bonne partie de leurs intentions et surtout une bonne partie de l’ambiance.
Je vais donner quelques exemples pour bien illustrer mon propos :
- prenons la page d’ouverture du tome 2 de Delcourt : Woodrue y imagine un personnage martelant une vitre, en évoquant une quantité extraordinaire de sang. C’est une page qui à l’origine, en couleur, utilise des teintes bleutées dans toutes les cases, mettant en évidence le rouge du sang qui s’étale sur les vitres (et celui du vin dans le verre que tient Woodrue). Ce contraste clairement voulu par les auteurs, a quasiment disparu de la version N&B.
- la page 73 de ce même tome, illustre le contraste permanent qu’il y a entre la couleur verte de Swamp Thing (et de son environnement naturel) et le fait que ses yeux soient rouges ainsi que le fond de ses onomatopées. Swamp Thing parle peu, mais lorsqu’il parle, ce fond rouge accentue systématiquement la puissance que dégage le personnage.
- page 96 et 258 : on assiste à 2 couchers d’un Soleil rouge primaire, avec à nouveau dans la version d’origine, un contraste vert/rouge saisissant. Sans compter que page 258, ce Soleil, son reflet ainsi que les dégradés du ciel ont complètement disparus dans la version N&B.
- pour finir d’enfoncer le coup avec cet aspect, il y a un numéro entier de Swamp Thing (« My Blue Heaven ») où ce dernier se retrouve sur une planète bleue, au sens littéral du terme (le sol, la végétation, lui-même, tout est bleu). Que va-t-il rester de cette idée dans la version Delcourt ?
J’ai aussi détecté par hasard un soucis dans la pagination : les planches des pages 237 et 238 de la version Delcourt ont été conçues à l’origine pour se faire face (c’est une seule et même planche). Un saut de page aurait été le bienvenu (ce qui est fait dans les paperback américains) Les anglophones avertis savent ce qui leur reste à faire …
Je débuterais (enfin) mon avis, en rectifiant l’avis précédent par rapport aux dessinateurs. En fait, les aventures de la créature du marais ne sont pas alternativement dessinées par Totleben et Bissette : Stephen Bissette est le dessinateur, John Totleben est l’encreur. Le remplacement de Bissette est souvent assuré par Rick Veitch (plus rarement par Shawn Mac Manus), et celui de Totleben par Alfredo Alcala, et c’est cela qui explique les changements de style pendant le run de Moore. En tout cas, Swamp Thing n’est jamais aussi beau que lorsqu’il est pris en charge par le duo principal, et ce, principalement du fait d’un encrage d’une grande finesse dans les détails.
Swamp Thing constitue le premier travail (et le plus long de sa carrière) de Moore pour un éditeur de comics américain. C’est avec cette œuvre, et bien avant Watchmen, qu’il va d’ailleurs se faire un nom dans le domaine, et montrer qu’il est un auteur « bankable » (au moment où il reprend la série, les ventes sont moribondes, il va en faire un best seller, couronnés d’Awards en tout genre).
Pour correctement appréhender cette BD, il faut quand même avoir à l’esprit que Swamp Thing est avant tout un comics « d’horreur », pas de Super Héros (même s’il vit dans le même monde que Batman ou Superman) et que c’est sous cet angle que Moore va aborder le personnage. Ce qui fait la grande réussite de l’approche de Moore, ce sera surtout de mélanger horreur et poésie, pour produire des images qui imprègneront la mémoire du lecteur pour de longues années. En ce qui me concerne, la planche de la page 298 du tome 2 (qui fait écho à celle de la page 258 ), me hante depuis la première fois où je l’ai lu, et me met quasiment à chaque fois dans le même état émotionnel que le héros (il pleure).
De plus, c’est avec ce personnage que Moore va commencer à expérimenter au niveau des techniques narratives. C'est donc très souvent innovant et surprenant (comme d’habitude jamais au détriment de l’histoire qu’il raconte) mais toujours dans le but de mieux transmettre des sensations aux lecteurs (« Rite de printemps » et son orgasme végétal, « Loving the Alien » qui nous unie à la psyché d’une entité extraterrestre). Quand au coté « horreur », il est très réussi, et quand c’est glauque, c’est vraiment glauque (et dérangeant ! J’ai à l’esprit un duel éternel entre 2 pistoleros fantomatiques, dont les chairs sont arrachées petit à petit par chaque balle tirée).
En résumé, que du bonheur de lecture, et ce, sur près de 1000 pages quand même !
Ps : c’est aussi dans cette BD que sera créé le personnage de John Constantine avant qu’il ait sa propre série.
Rien à faire, je devais compléter un ou deux autres titres mais j’étais inexorablement attiré par les couvertures pour le moins exubérantes des tomes de cette série. Ma première motivation était une nouvelle acquisition se démarquant sensiblement de ce que je possède déjà. Résultat : j’ai craqué et je ne regrette absolument pas le pari tenu!
J’ai été incroyablement happé par cette lecture, qui m’a subtilement entraîné dans cet univers gothico-sadique, où l’Ordre des choses est complètement chamboulé : où les plus violents sont les élites gouvernantes, où les plus vieux sont les plus jeunes, où les plus laids sont les plus beaux, et je passe encore d’autres caractéristiques du monde créé qui apportent une richesse toute singulière au scénario. Sans être incroyablement compliqué, ce dernier est bien rythmé de complots et combats plus extraordinaires les uns que les autres.
Les dessins ? Je pense que le nécessaire se trouve déjà dans les avis précédents : la beauté graphique est sublime et la mise en page l’est tout autant. Contrairement aux Chroniques de la lune noire, je trouve ici que les dessins sont plus précis et ne souffrent absolument pas d’un aspect brouillon dont souffrait cette première série.
Si le récit s’adresse clairement à un public adulte, je n’ai pas cette impression d’une vulgarité gratuite et mal placée ; les dialogues s’inscrivent clairement dans le monde luciférien inventé. Cette BD ne s’adresse également pas exclusivement à un public issu de la culture gothique.
Génial tout simplement ! J’en redemande…
Une lecture très passionnante sur l'univers de l'enseignement dont je ne connais pas grand chose à part ce qui se passe en classe. Ça demande beaucoup plus d'organisation que je ne pensais et en particulier si on est un remplaçant.
Les anecdotes que raconte Martin Vidberg sont très intéressantes et certaines sont sympathiques (les sorties de ski). N'étant pas un élève à problèmes, je découvre comment vivent ce type d'élèves et l'environnement des écoles chargées de les rééduquer. On sent que l'auteur veut surtout nous montrer les problèmes que rencontrent les professeurs à cause des enfants turbulents et de l'administration qui ne fonctionne pas très bien. C'est terriblement touchant et j'ai relu ce one-shot des dizaines de fois sans sentir de lacement.
Quant au dessin, il est très sympathique
Le tome 1 c'est tout simplement génial. Moi j'ai trop aimé. Et de plus ça montre vraiment la petite fille modèle qui devient ado du jour au lendemain. Alors je vous laisse le découvrir vous-même.
Moi je vous conseille de le lire et pour ceux qui l'ont déjà lu, je vous conseille de lire les autres pour voir la suite de la vie de Lou ! Et pour les fans de Lou comme moi, achetez-les, ça en vaut la peine !
Attention !! Ce serait une erreur que de juger Love Junkies à l'emporte-pièce sur ce qu'il montre dans les premiers volumes !
En effet, ce manga "diesel" se bonifie de façon flagrante au fil des numéros.
Au niveau graphique, Love Junkies est un des mangas présentant le meilleur chara design actuel. La encore, il s'agit d'apprécier l'oeuvre dans sa globalité et ne pas se focaliser sur le début.
Le premier volume de LJ est sorti en 2000 (le titre est toujours en cours) et l'auteur a fait des progrès significatifs sur son style qui était déjà bon, n'en déplaise aux grincheux.
Ensuite le vrai moteur de LOVE JUNKIES, c'est son histoire, sa trame de comédie romantique qui fonctionne parfaitement et qui va prendre son ampleur à compter du volume 10.
Le début de la série est certes assez hésitant, il faut le reconnaître ; aussi il faut faire preuve d'un peu de patience.
La meilleure preuve en est que le succès rencontré par la série dans son pays d'origine ne se dément pas puisque le volume 24 sera publié fin mai 2008.
Pour les curieux et ceux qui souhaitent aller au delà de la première impression, je vous invite à visiter le petit site informatif que j'ai créé : www.lovejunkies-manga.net
Merci.
Moi qui suis toujours passionné par ce qui touche à l'histoire, cette BD magnifique est une vraie panacée.
Servie par un très beau dessin qui a le mérite de pas trop faire manga justement et malgré quelques côtés effectivement caricaturaux (mais cette BD étant d'abord destinée au marché japonais, c'était inévitable), on peut saluer cette oeuvre inhabituelle dans le contexte japonais. Face à une période encore peu assumée là-bas, l'auteur s'en est, je trouve, très bien sorti. C'est très bien documenté pour un contexte aussi peu connu ici même qui est celui de la Yougoslavie (rappelons que ce sont les Partisans de Josip Tito qui délivrèrent le pays, sans l'Armée Rouge).
Enfin l'histoire tragique des personnages pris dans la tourmente de la Guerre est prenante et émouvante. On peut vraiment adresser un gros bémol aux éditions Vents d'Ouest pour ne pas avoir continué la traduction, la série n'a peut être pas été rentable mais tout de même...
Je vous la recommande expressément...
Et une bonne nouvelle série encore pour ce mois !!!! Rien à redire sur la partie graphique, c'est tout simplement superbe. J'ai eu plus de mal sur le scénario, bien qu'il soit de bonne facture, la lecture ayant été assez fastidieuse. Il ne reste plus qu'à confirmer sur le tome suivant, tout étant déjà réuni pour que "La Licorne" devienne une très grande série.
Après lecture du tome 2, je passe à 5/5 : ce triptyque a tout d'une série culte, l'histoire est originale, bien construite, dense. Le dessin est tout simplement ce que j'ai vu de mieux ces derniers temps. Chaque case est détaillée et les couleurs font l'objet d'un travail énorme.
J'attends avec impatience le tome 3.
Voilà je rajoute mon avis car je trouve ceux qui précèdent un peu durs pour cette oeuvre fondatrice du renouveau des comics américains de la fin des années 80 (d'où mon 5/5) même si en terme de vente et de reconnaissance publique on est bien sûr très loin des Watchmen et de Dark Knight.
En fait je pense que dans cette bd tout fonctionne sur le niveau de lecture et effectivement, je suis bien d'accord pour dire qu'il faut un sérieux background comics pour en apprécier tous ses clins d’œil, allusions ou autres sous-entendus (avoir à l’esprit les agissements de la CIA en Amérique du sud et le conflit Vietnamien n’étant pas inutile non plus). Néanmoins c'est surout vrai pour les autres aventures du Marshal, celle ci se contentant de revenir sur la figure emblèmatique du rêve américain que représente le Super Patriote (=Superman).
C'est déjà à ma connaissance une oeuvre unique : on a affaire ici à une satire qui pour une fois ne se contente pas d’être une parodie bouffonne du style Mad. Au premier degré l’enquête policière est finalement bien menée et pourrait constituer à elle seule une histoire solide, mais c’est surtout au second degré que c’est un délice : décalquer l’univers super héroïques américain en le poussant à chaque fois vers une logique jusqu’au-boutiste totalement jubilatoire (après Superman dans cette première histoire, Marshal Law s’attaquera ensuite à Marvel et ses vengeurs via un punisher ex tortionnaire de la CIA, puis reviendra sur DC avec un Batman vampirisant ses boywonder avant de ressusciter bien involontairement les super héros de l’age d’or, tout cela malheureusement restant inédit en France). Et pourtant je suis fan de la plupart de ces héros !
Le mot bourrin et fasciste revient souvent dans les 3 avis précédents pour décrire la bd. Mais à nouveau, je pense qu’il faut ici distinguer le héro qui est effectivement bien au premier abord un bourrin fascisant (qui est même qualifié de « nazy thug » dans le troisième tome) de l’œuvre elle-même qui elle ne l’est pas. C’est déjà ce type de malentendu dont ont souffert des films comme le Starship Trooper de Verhoven et les inspecteurs Harry à leur époque par exemple.
Tout comme le film de Verhoven, Marshal Law est une œuvre éminemment politique. Quant à leur idée sur le dévoiement des cultes religieux je crois qu’elle est assez claire, voir à ce sujet en particulier … ah, ben non en fait toute l’œuvre de Mills.
Partant de ce postulat, on se retrouve avec un héro qui peut servir d’exutoire aux auteurs et ils ne se privent pas de se défouler dès qu’ils le peuvent (tout comme je m’éclate à exploser des zombies sur ma console alors que l’idée de tenir une vraie arme à feu m’est insupportable). D’où peut être ce que certain qualifierais de manque de finesse comme ces somptueuses répliques du type « souris quand tu me traite de connard » et autres perles de ce genre. Et là chacun peut bien penser ce qu’il veut en fonction de sa sensibilité. Pour ma part, mon seul critère est que ce que je trouve lourd ne me fais tout simplement pas rire, et si je ne devais garder qu’un seul argument pour convaincre, Marshal Law est une série qui me fait beaucoup rire !
PS : pour ce qui concerne le dessin, tout à été dit dans les avis précédent (à la décharge d'O'Neil, c'est à ma connaissance la première fois qu'il s'essayait à du dessin "peint"). J'ai failli ne jamais acheter cette bd à l'époque car les dessins me rebutaient. Maintenant il fait parti de mes 2 favoris (grâce aussi à la ligue des gentlemen, à Nemesis The warlock et surtout toutes les autres aventures du Marshal honteusement inédites en France).
Je viens de le finir ! Ce sera donc un avis à chaud, héhé !
Depuis le temps que j'entendais parler de Taniguchi et de toutes ses oeuvres, j'avais fini par tomber sur Le Journal de mon père, que j'avais trouvé pas mal mais sans plus, pas de quoi en faire des montagnes (cf. Le Sommet des dieux ^^). Je n'avais pas réussi à rentrer réellement dans l'histoire.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Lorsque la mayonnaise prend, comme c'est le cas pour Quartier lointain, c'est que du bonheur ! Ça a mis un peu de temps ; je dirais le premier quart de l'œuvre complète, mais ensuite je me suis embarqué avec le héros et j'ai suivi son évolution en partageant ses joies et ses angoisses. Je ne parlerai pas de l'histoire pour ne rien gâcher, si ce n'est que suivre les réflexions et la vie quotidienne de cet enfant un peu hors norme de 14-48 ans s'avère être un vrai plaisir.
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Elektra (Delcourt)
(D’avance désolé pour ce long préambule) J’ai découvert ce site hier et depuis, par l’intermédiaire des avis des lecteurs j’essaie de me replonger dans mes propres impressions quand j’ai découvert pour la première fois, et dans cet ordre, des œuvres telles que le "Dark Knight" de Miller (Aedena/Dargaud 1986, 2 tomes), les Watchmen de Moore (Zenda 1987), "Elektra" de Miller et Sienkiewicz (Delcourt 1989) ainsi que le Marshal Law et le Sláine de Mills (Zenda 1989 aussi). Chambérien de naissance, je rageais chaque année de ne jamais apercevoir ne serait-ce que l’ombre d’un artiste de comics sur la liste des présents au festival automnal de la bande dessinée de ma ville. Et là, paf ! En 1989, Grenoble inaugure son premier (et unique ?) festival international de la bande dessinée en voyant les choses en grand : stand Marvel où de charmantes hôtesses distribuent gratuitement le premier tome du "Stray Toaster" de Sienkiewicz, présence et dédicaces de ce dernier, d’Alan Moore, de Dave Gibbons, de Mazzuchelli qui venait de cosigner avec Miller "Batman Year One", Bernet et Abuli (Torpedo), et j'en passe, que du fantasme de fanboy ! Ces œuvres qui ont accompagné mon passage à l’age adulte ont profondément modelé mes goûts et exigences en matières de BD pour les quelques 20 années suivantes : je n’achetais plus de BD par séries mais avant tout par auteur (en v.o. puisqu’on ne peut pas dire que la publication de ces œuvres en France aient provoqué un engouement communicatif même, si ma mémoire ne me trompe pas, Watchmen a été primé à Angoulème). Mais venons-en à mon avis sur Elektra ("Assassin" en v.o.). Déjà je souhaiterais amicalement corriger le postulat de départ présenté dans l’avis précédent qui correspond au postulat d’origine du personnage (du temps de ses premières apparitions dans "Daredevil") mais qui n’a aucun rapport avec les ressorts dramatiques développés dans cet épisode où Elektra doit faire échec à un complot visant à s’emparer de la présidence des Etats-Unis (et absolument pas à venger qui que ce soit). Comme souvent dans les avis que j’ai déjà lus sur Miller ou Moore sur le site, on met en garde le lecteur sur la difficulté à rentrer dans leurs œuvres à cause de leurs densités ou de leurs complexités. Si c’est un ressenti réel ce n’est bien sûr pas sujet à débat. Par contre de là à en faire un point négatif je trouve cela dommage. Pour la défense de Miller sur ce coup-là, quand il a commencé à recevoir les planches que Sienkiewicz avait tiré de son script, il a dû procéder à beaucoup de réécritures afin de s’y adapter. En effet, le dessinateur était en pleine phase d’expérimentation (il venait de traumatiser les lecteurs de "New Mutants" en imposant un encrage tout à fait novateur pour une production mainstream destinée aux gamins) et il s’essayait pour la première fois avec "Elektra" et "Daredevil"(guerre et amour) à la couleur peinte et aux photo-collages. Pour ma part je trouve que cette complexité et cette densité sont un des principaux atouts de la BD. Elle m’a permis de prendre à chaque fois un nouveau plaisir à la relecture (comme beaucoup je n’ai pas saisi tous les détails du premier coup et certains flashback ou prises de contrôle de corps sont effectivement très subtils) et le procédé de narration qui permet d’être tour à tour dans l’esprit d’Elektra et celui de Garret est tout simplement jouissif. Et puis, même à la première lecture, n’est-on finalement pas récompensé au centuple par cette magnifique page finale (spécialité de Miller sur beaucoup de ses œuvres) ? Ce que j’aimerais aussi souligner ici, et cela concerne autant Miller que Moore, ce sont toujours des BD extrêmement bien écrites, que se soit au niveau de la progression dramatique (ou savoir ce que contiendra la dernière page en même temps que l’on scénarise la première) et des dialogues/monologues des personnages (la punch line qui tue tend même à l’obsessionnel chez Miller). Après bien sûr, il faut que l’histoire/l’idée intéresse ou plaise et comme je suis là pour donner mon avis, celui-ci se résume bien par ces 5 étoiles. Rémy
Swamp Thing
Culte ? Sans problème ! De tous les travaux d’ Alan Moore, Swamp Thing est ce que je préfère le plus après les Watchmen en terme d’émotions procurées. Culte, mais achat non conseillé ? Je m’explique : Delcourt appuie sa publication sur la réédition américaine de Swamp Thing en N&B. Et je trouve ce choix très discutable. Si Swamp thing est paru à l’origine en couleur (coloriste Tajana Wood) à une période ou la qualité de papier et d’impression des comics laissait franchement à désirer, la réédition de qualité en paperback couleur du run de Moore en 6 tomes aurait pu servir de base à la parution française. Sachant que la mise en couleur a été pensée par les auteurs, on perd une bonne partie de leurs intentions et surtout une bonne partie de l’ambiance. Je vais donner quelques exemples pour bien illustrer mon propos : - prenons la page d’ouverture du tome 2 de Delcourt : Woodrue y imagine un personnage martelant une vitre, en évoquant une quantité extraordinaire de sang. C’est une page qui à l’origine, en couleur, utilise des teintes bleutées dans toutes les cases, mettant en évidence le rouge du sang qui s’étale sur les vitres (et celui du vin dans le verre que tient Woodrue). Ce contraste clairement voulu par les auteurs, a quasiment disparu de la version N&B. - la page 73 de ce même tome, illustre le contraste permanent qu’il y a entre la couleur verte de Swamp Thing (et de son environnement naturel) et le fait que ses yeux soient rouges ainsi que le fond de ses onomatopées. Swamp Thing parle peu, mais lorsqu’il parle, ce fond rouge accentue systématiquement la puissance que dégage le personnage. - page 96 et 258 : on assiste à 2 couchers d’un Soleil rouge primaire, avec à nouveau dans la version d’origine, un contraste vert/rouge saisissant. Sans compter que page 258, ce Soleil, son reflet ainsi que les dégradés du ciel ont complètement disparus dans la version N&B. - pour finir d’enfoncer le coup avec cet aspect, il y a un numéro entier de Swamp Thing (« My Blue Heaven ») où ce dernier se retrouve sur une planète bleue, au sens littéral du terme (le sol, la végétation, lui-même, tout est bleu). Que va-t-il rester de cette idée dans la version Delcourt ? J’ai aussi détecté par hasard un soucis dans la pagination : les planches des pages 237 et 238 de la version Delcourt ont été conçues à l’origine pour se faire face (c’est une seule et même planche). Un saut de page aurait été le bienvenu (ce qui est fait dans les paperback américains) Les anglophones avertis savent ce qui leur reste à faire … Je débuterais (enfin) mon avis, en rectifiant l’avis précédent par rapport aux dessinateurs. En fait, les aventures de la créature du marais ne sont pas alternativement dessinées par Totleben et Bissette : Stephen Bissette est le dessinateur, John Totleben est l’encreur. Le remplacement de Bissette est souvent assuré par Rick Veitch (plus rarement par Shawn Mac Manus), et celui de Totleben par Alfredo Alcala, et c’est cela qui explique les changements de style pendant le run de Moore. En tout cas, Swamp Thing n’est jamais aussi beau que lorsqu’il est pris en charge par le duo principal, et ce, principalement du fait d’un encrage d’une grande finesse dans les détails. Swamp Thing constitue le premier travail (et le plus long de sa carrière) de Moore pour un éditeur de comics américain. C’est avec cette œuvre, et bien avant Watchmen, qu’il va d’ailleurs se faire un nom dans le domaine, et montrer qu’il est un auteur « bankable » (au moment où il reprend la série, les ventes sont moribondes, il va en faire un best seller, couronnés d’Awards en tout genre). Pour correctement appréhender cette BD, il faut quand même avoir à l’esprit que Swamp Thing est avant tout un comics « d’horreur », pas de Super Héros (même s’il vit dans le même monde que Batman ou Superman) et que c’est sous cet angle que Moore va aborder le personnage. Ce qui fait la grande réussite de l’approche de Moore, ce sera surtout de mélanger horreur et poésie, pour produire des images qui imprègneront la mémoire du lecteur pour de longues années. En ce qui me concerne, la planche de la page 298 du tome 2 (qui fait écho à celle de la page 258 ), me hante depuis la première fois où je l’ai lu, et me met quasiment à chaque fois dans le même état émotionnel que le héros (il pleure). De plus, c’est avec ce personnage que Moore va commencer à expérimenter au niveau des techniques narratives. C'est donc très souvent innovant et surprenant (comme d’habitude jamais au détriment de l’histoire qu’il raconte) mais toujours dans le but de mieux transmettre des sensations aux lecteurs (« Rite de printemps » et son orgasme végétal, « Loving the Alien » qui nous unie à la psyché d’une entité extraterrestre). Quand au coté « horreur », il est très réussi, et quand c’est glauque, c’est vraiment glauque (et dérangeant ! J’ai à l’esprit un duel éternel entre 2 pistoleros fantomatiques, dont les chairs sont arrachées petit à petit par chaque balle tirée). En résumé, que du bonheur de lecture, et ce, sur près de 1000 pages quand même ! Ps : c’est aussi dans cette BD que sera créé le personnage de John Constantine avant qu’il ait sa propre série.
Requiem - Chevalier Vampire
Rien à faire, je devais compléter un ou deux autres titres mais j’étais inexorablement attiré par les couvertures pour le moins exubérantes des tomes de cette série. Ma première motivation était une nouvelle acquisition se démarquant sensiblement de ce que je possède déjà. Résultat : j’ai craqué et je ne regrette absolument pas le pari tenu! J’ai été incroyablement happé par cette lecture, qui m’a subtilement entraîné dans cet univers gothico-sadique, où l’Ordre des choses est complètement chamboulé : où les plus violents sont les élites gouvernantes, où les plus vieux sont les plus jeunes, où les plus laids sont les plus beaux, et je passe encore d’autres caractéristiques du monde créé qui apportent une richesse toute singulière au scénario. Sans être incroyablement compliqué, ce dernier est bien rythmé de complots et combats plus extraordinaires les uns que les autres. Les dessins ? Je pense que le nécessaire se trouve déjà dans les avis précédents : la beauté graphique est sublime et la mise en page l’est tout autant. Contrairement aux Chroniques de la lune noire, je trouve ici que les dessins sont plus précis et ne souffrent absolument pas d’un aspect brouillon dont souffrait cette première série. Si le récit s’adresse clairement à un public adulte, je n’ai pas cette impression d’une vulgarité gratuite et mal placée ; les dialogues s’inscrivent clairement dans le monde luciférien inventé. Cette BD ne s’adresse également pas exclusivement à un public issu de la culture gothique. Génial tout simplement ! J’en redemande…
Le Journal d'un remplaçant
Une lecture très passionnante sur l'univers de l'enseignement dont je ne connais pas grand chose à part ce qui se passe en classe. Ça demande beaucoup plus d'organisation que je ne pensais et en particulier si on est un remplaçant. Les anecdotes que raconte Martin Vidberg sont très intéressantes et certaines sont sympathiques (les sorties de ski). N'étant pas un élève à problèmes, je découvre comment vivent ce type d'élèves et l'environnement des écoles chargées de les rééduquer. On sent que l'auteur veut surtout nous montrer les problèmes que rencontrent les professeurs à cause des enfants turbulents et de l'administration qui ne fonctionne pas très bien. C'est terriblement touchant et j'ai relu ce one-shot des dizaines de fois sans sentir de lacement. Quant au dessin, il est très sympathique
Lou !
Le tome 1 c'est tout simplement génial. Moi j'ai trop aimé. Et de plus ça montre vraiment la petite fille modèle qui devient ado du jour au lendemain. Alors je vous laisse le découvrir vous-même. Moi je vous conseille de le lire et pour ceux qui l'ont déjà lu, je vous conseille de lire les autres pour voir la suite de la vie de Lou ! Et pour les fans de Lou comme moi, achetez-les, ça en vaut la peine !
Love junkies
Attention !! Ce serait une erreur que de juger Love Junkies à l'emporte-pièce sur ce qu'il montre dans les premiers volumes ! En effet, ce manga "diesel" se bonifie de façon flagrante au fil des numéros. Au niveau graphique, Love Junkies est un des mangas présentant le meilleur chara design actuel. La encore, il s'agit d'apprécier l'oeuvre dans sa globalité et ne pas se focaliser sur le début. Le premier volume de LJ est sorti en 2000 (le titre est toujours en cours) et l'auteur a fait des progrès significatifs sur son style qui était déjà bon, n'en déplaise aux grincheux. Ensuite le vrai moteur de LOVE JUNKIES, c'est son histoire, sa trame de comédie romantique qui fonctionne parfaitement et qui va prendre son ampleur à compter du volume 10. Le début de la série est certes assez hésitant, il faut le reconnaître ; aussi il faut faire preuve d'un peu de patience. La meilleure preuve en est que le succès rencontré par la série dans son pays d'origine ne se dément pas puisque le volume 24 sera publié fin mai 2008. Pour les curieux et ceux qui souhaitent aller au delà de la première impression, je vous invite à visiter le petit site informatif que j'ai créé : www.lovejunkies-manga.net Merci.
Fleurs de Pierre
Moi qui suis toujours passionné par ce qui touche à l'histoire, cette BD magnifique est une vraie panacée. Servie par un très beau dessin qui a le mérite de pas trop faire manga justement et malgré quelques côtés effectivement caricaturaux (mais cette BD étant d'abord destinée au marché japonais, c'était inévitable), on peut saluer cette oeuvre inhabituelle dans le contexte japonais. Face à une période encore peu assumée là-bas, l'auteur s'en est, je trouve, très bien sorti. C'est très bien documenté pour un contexte aussi peu connu ici même qui est celui de la Yougoslavie (rappelons que ce sont les Partisans de Josip Tito qui délivrèrent le pays, sans l'Armée Rouge). Enfin l'histoire tragique des personnages pris dans la tourmente de la Guerre est prenante et émouvante. On peut vraiment adresser un gros bémol aux éditions Vents d'Ouest pour ne pas avoir continué la traduction, la série n'a peut être pas été rentable mais tout de même... Je vous la recommande expressément...
La Licorne
Et une bonne nouvelle série encore pour ce mois !!!! Rien à redire sur la partie graphique, c'est tout simplement superbe. J'ai eu plus de mal sur le scénario, bien qu'il soit de bonne facture, la lecture ayant été assez fastidieuse. Il ne reste plus qu'à confirmer sur le tome suivant, tout étant déjà réuni pour que "La Licorne" devienne une très grande série. Après lecture du tome 2, je passe à 5/5 : ce triptyque a tout d'une série culte, l'histoire est originale, bien construite, dense. Le dessin est tout simplement ce que j'ai vu de mieux ces derniers temps. Chaque case est détaillée et les couleurs font l'objet d'un travail énorme. J'attends avec impatience le tome 3.
Marshal Law
Voilà je rajoute mon avis car je trouve ceux qui précèdent un peu durs pour cette oeuvre fondatrice du renouveau des comics américains de la fin des années 80 (d'où mon 5/5) même si en terme de vente et de reconnaissance publique on est bien sûr très loin des Watchmen et de Dark Knight. En fait je pense que dans cette bd tout fonctionne sur le niveau de lecture et effectivement, je suis bien d'accord pour dire qu'il faut un sérieux background comics pour en apprécier tous ses clins d’œil, allusions ou autres sous-entendus (avoir à l’esprit les agissements de la CIA en Amérique du sud et le conflit Vietnamien n’étant pas inutile non plus). Néanmoins c'est surout vrai pour les autres aventures du Marshal, celle ci se contentant de revenir sur la figure emblèmatique du rêve américain que représente le Super Patriote (=Superman). C'est déjà à ma connaissance une oeuvre unique : on a affaire ici à une satire qui pour une fois ne se contente pas d’être une parodie bouffonne du style Mad. Au premier degré l’enquête policière est finalement bien menée et pourrait constituer à elle seule une histoire solide, mais c’est surtout au second degré que c’est un délice : décalquer l’univers super héroïques américain en le poussant à chaque fois vers une logique jusqu’au-boutiste totalement jubilatoire (après Superman dans cette première histoire, Marshal Law s’attaquera ensuite à Marvel et ses vengeurs via un punisher ex tortionnaire de la CIA, puis reviendra sur DC avec un Batman vampirisant ses boywonder avant de ressusciter bien involontairement les super héros de l’age d’or, tout cela malheureusement restant inédit en France). Et pourtant je suis fan de la plupart de ces héros ! Le mot bourrin et fasciste revient souvent dans les 3 avis précédents pour décrire la bd. Mais à nouveau, je pense qu’il faut ici distinguer le héro qui est effectivement bien au premier abord un bourrin fascisant (qui est même qualifié de « nazy thug » dans le troisième tome) de l’œuvre elle-même qui elle ne l’est pas. C’est déjà ce type de malentendu dont ont souffert des films comme le Starship Trooper de Verhoven et les inspecteurs Harry à leur époque par exemple. Tout comme le film de Verhoven, Marshal Law est une œuvre éminemment politique. Quant à leur idée sur le dévoiement des cultes religieux je crois qu’elle est assez claire, voir à ce sujet en particulier … ah, ben non en fait toute l’œuvre de Mills. Partant de ce postulat, on se retrouve avec un héro qui peut servir d’exutoire aux auteurs et ils ne se privent pas de se défouler dès qu’ils le peuvent (tout comme je m’éclate à exploser des zombies sur ma console alors que l’idée de tenir une vraie arme à feu m’est insupportable). D’où peut être ce que certain qualifierais de manque de finesse comme ces somptueuses répliques du type « souris quand tu me traite de connard » et autres perles de ce genre. Et là chacun peut bien penser ce qu’il veut en fonction de sa sensibilité. Pour ma part, mon seul critère est que ce que je trouve lourd ne me fais tout simplement pas rire, et si je ne devais garder qu’un seul argument pour convaincre, Marshal Law est une série qui me fait beaucoup rire ! PS : pour ce qui concerne le dessin, tout à été dit dans les avis précédent (à la décharge d'O'Neil, c'est à ma connaissance la première fois qu'il s'essayait à du dessin "peint"). J'ai failli ne jamais acheter cette bd à l'époque car les dessins me rebutaient. Maintenant il fait parti de mes 2 favoris (grâce aussi à la ligue des gentlemen, à Nemesis The warlock et surtout toutes les autres aventures du Marshal honteusement inédites en France).
Quartier lointain
Je viens de le finir ! Ce sera donc un avis à chaud, héhé ! Depuis le temps que j'entendais parler de Taniguchi et de toutes ses oeuvres, j'avais fini par tomber sur Le Journal de mon père, que j'avais trouvé pas mal mais sans plus, pas de quoi en faire des montagnes (cf. Le Sommet des dieux ^^). Je n'avais pas réussi à rentrer réellement dans l'histoire. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Lorsque la mayonnaise prend, comme c'est le cas pour Quartier lointain, c'est que du bonheur ! Ça a mis un peu de temps ; je dirais le premier quart de l'œuvre complète, mais ensuite je me suis embarqué avec le héros et j'ai suivi son évolution en partageant ses joies et ses angoisses. Je ne parlerai pas de l'histoire pour ne rien gâcher, si ce n'est que suivre les réflexions et la vie quotidienne de cet enfant un peu hors norme de 14-48 ans s'avère être un vrai plaisir.