Elektra (Delcourt) (Elektra: Assassin)

Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)

La belle et dangereuse tueuse à gages Elektra se retrouve, une fois de plus, traquée par la terre entière pour avoir honoré un contrat sur la tête d'un président sud-américain...


Daredevil Elektra Frank Miller Guerrières Les coups de coeur des internautes Les ninjas Marvel Photo et dessin Super-héros Univers des super-héros Marvel

Fille d'un diplomate grec, Elektra Natchios a reçu dès l'âge de 12 ans un entraînement aux arts martiaux auprès des plus grands maîtres. Récupérée par la Main, une société secrète à la solde d'une créature démoniaque, la Bête, Elektra est formée à l'art du meurtre et bourrée de drogues qui renforcent son corps et soumettent son esprit à la Main. Mais notre belle tueuse à gages parvient à échapper à l'emprise de ses maîtres... Au début de cette nouvelle aventure, Elektra vient d'assassiner le président de San Concepción et se retrouve poursuivie par la police du pays ainsi que les services secrets des États-Unis. Capturée par le S.H.I.E.L.D. qui cherche à découvrir l'origine de ses pouvoirs surhumains, Elektra parvient à s'échapper grâce à la complicité de l'agent qui a permis son arrestation et qui, malgré les sévices qu'elle lui a fait subir, est tombé sous le charme vénéneux de cette femme ninja aussi sexy que redoutable. Pendant ce temps, dans l'ombre, la Bête fomente le plan qui lui permettra d'asservir le monde. Mais Elektra a senti l'odeur immonde de la Bête, et va tenter de l'arrêter...

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 1989
Statut histoire Série terminée (disponible uniquement en intégrale) 4 tomes parus

Couverture de la série Elektra (Delcourt) © Delcourt 1989
Les notes
Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)
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15/07/2002 | Cassidy
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
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Lait, batteur à œuf et mayonnaise - Ce tome regroupe les 8 épisodes de la minisérie initialement parue en 1986/1987. Quelque part dans un asile de San Conception, un pays d'Amérique du Sud, une jeune femme subit l'incarcération primitive réservée aux malades mentaux tout en examinant ses bulles de souvenirs. Elle se souvient quand elle était le ventre de sa mère, de la mort de sa mère, de sa tentative de suicide, de ses années de formation d'arts martiaux avec un sensei, puis avec des ninjas mythiques (Star, Shaft, Flame, Claw, Wing, Stone et Stick), etc. Petit à petit elle se rappelle l'enchaînement des événements qui l'a conduite à cette situation. Elle doit maintenant s'évader et empêcher la Bête de déclencher une apocalypse nucléaire. Elle doit également échapper aux équipes du SHIELD (une organisation étatsunienne de contre-espionnage aux gadgets haute technologie). Pour ça elle va manipuler sans vergogne John Garrett, un agent très spécial, même parmi ceux du SHIELD. L'introduction apprend au lecteur que ce projet était un souhait de Frank Miller qui a eu la latitude d'être publié par Epic Comics (la branche adulte de Marvel à l'époque) et que dès le départ il avait souhaité que l'histoire soit illustrée par Bill Sienkiewicz. Pour les puristes, le récit se situe avant qu'Elektra ne réapparaisse aux cotés de Matt Murdock dans la série Daredevil. En cours de lecture, il apparaît que le rôle à venir d'Elektra dans l'univers partagé Marvel n'a aucune espèce d'importance et "Elektra : assassin" peut lu, doit être lu indépendamment de la continuité. Frank Miller n'y va pas avec le dos de la cuillère (c'est d'ailleurs un peu son habitude) : Elektra est une ninja qui maîtrise plusieurs techniques surnaturelles dérivées de sa formation avec les 7 maîtres ninjas. Elle est capable de télépathie rudimentaire, de manipulation mentale complexe, de prouesses physiques dépassant les possibilités naturelles du corps humain. Cet aspect superhéros peut devenir un trop exagéré dans certaines scènes (2 combats d'affilé sous l'eau, sans respirer). Miller s'en sert également à plusieurs reprises comme d'un deus ex machina permettant de trouver une porte de sortie artificielle d'une situation désespérée. le récit n'est donc pas à prendre au premier degré, et s'il possède sa logique interne, Miller tourne en dérision plusieurs péripéties. Comme à son habitude, il charge également la barque sur la représentation des politiques : tous pourris, menteurs, névrosés, hypocrites, à moitié fou (le président en exercice remportant la palme haut la main). Malgré tout, au premier degré, l'aventure tient la route et entretient un suspense soutenu, dans un pastiche mêlant ninja, complot et contre-espionnage, avec une franche violence. Ce ton narratif décalé et ironique doit beaucoup aux illustrations de Bill Sienkiewicz, avec qui Miller avait déjà collaboré pour une Graphic Novel de Daredevil Guerre et amour en 1986. Sienkiewicz prend grand plaisir à interpréter à sa sauce chaque scène, chaque case, avec le style graphique qu'il juge le plus approprié au propos. La première page commence avec une illustration pleine page à la peinture d'une plage paradisiaque avec la mer, le ciel et des cocotiers dont le feuillage est d'un vert saturé. Page suivante, Elektra évoque ses souvenirs et le rendu devient un dessin d'enfant aux crayons de couleur. 3 pages plus loin 3 illustrations mélangent peinture et collage. 1 page plus loin, Sienkiewicz a recours à des formes simples au contour presque abstrait avec des couleurs plates et uniformes. La page d'après il semble avoir découpé des forme dans une feuille de papier blanc, qu'il a collé sur une feuille orange dans une variation de tangram. Quelques pages plus loin, une pleine page à l'aquarelle représente les femmes internées dans des conditions concentrationnaires. Contrairement à ce que le lecteur pourrait craindre, le résultat ne ressemble pas à un patchwork indigeste, ou à un collage psychédélique pénible. le saut d'une technique à l'autre est plus intense dans le premier épisode que dans les suivants parce que l'histoire est racontée du point de vue d'Elektra dont le fonctionnement intellectuel est perturbé par la rémanence d'un puissant psychotrope dans son sang. Il faut dire également que Frank Miller accompagne parfaitement chaque changement de style en établissant un fil conducteur d'une solidité à toute épreuve. Avec cette histoire, il a parfait ses techniques de narration. Il écrit les flux de pensées des personnages en courtes phrases parfois interrompues quand une idée en supplante une autre, parfois avec des associations de mots sans former de phrase. Ces pensées sont écrites dans de petites cellules dont la couleur du fond change avec le personnage. John Garrett dispose de cellules de pensée, à fond bleu, Elektra à fond blanc, Sandy à fond rose, etc. Frank Miller adopte également un style rédactionnel différent pour chaque personnage, le pompon revenant à Sandy avec ses cellules à fonds rose et ses phrases à la guimauve fleurant bon les romans de gare à l'eau de rose. Ainsi Miller assure la continuité narrative et justifie chaque changement de style. Mary Jo Duffy indique dans l'introduction américaine que Miller rectifiait ses textes (et même son scénario) après avoir vu chaque planche pour s'adapter à la démesure graphique de Sienkiewicz. Sienkiewicz ne se contente pas de changer de style pictural régulièrement, il interprète également la réalité. le scénario de Miller ne fait pas dans la dentelle, il incorpore un niveau de violence très élevé avec des éléments surnaturels, Sienkiewicz relève le défi. Dans le deuxième épisode, Elektra se souvient des 6 instructions fondamentales de son sensei. Il est représenté uniquement sous la forme des yeux et des sourcils qui dépassent sous un calot blanc et un foulard qui lui mange le bas du visage. Ses consignes sont directement lettrées sur le calot et sur le foulard. Épisode 3, Garrett est attaché à une machine technologique futuriste dont la forme est fortement inspirée par celle d'une machine à coudre du début du vingtième siècle. Dernière page de l'épisode 5, Elektra et Garrett sont sur un engin volant dérobé au SHIELD qui évoque fortement une locomotive à vapeur. Ce qui achève de rendre cette lecture agréable est l'humour ironique, sarcastique, moqueur, vachard, tant dans les textes que dans les images. Il faut voir Elektra et Garrett assis sur un lit en forme de cœur et fourbir leurs armes amoureusement, Chastity (une agente du SHIELD) déguisée en nonne, Perry (l'ex coéquipier de Garrett), parler le plus naturellement du monde alors qu'il a un couteau fiché en plein du front, le caleçon logotisé SHIELD de Garrett, la forme des aides laborantins clonés, etc. Avec cette histoire, Frank Miller a écrit un gros défouloir sadique à l'humour corrosif dont il a le secret. Sous les pinceaux de Sienkiewicz, ce récit potache est sublimé en un tour de force picturale hors norme. En écrivant les textes après avoir vu les pages dessinées, Miller eut la présence d'esprit et le talent de les revoir pour s'adapter à ce foisonnement d'idées, en renforçant le fil conducteur, et en recourant à des techniques narratives plus élaborées. le tout est un produit de divertissement cynique, drôle et méchant, assez trash.

15/04/2024 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Bruno :)

Fin d'été 1988, festival de BD (supermarché, quoi !) de Hyères. Je viens d'acheter l'album de Daredevil (Miller/Mazzucchelli - j'en connaissais les pages) et, ma maigre paie en poche (service militaire à peine entamé !), je passe pour la troisième fois devant un étal exhibant le Elektra : Assassin de Frank Miller et Bill Sienkiewicz... Décidément, la couverture m'intrigue ! Bien sûr la couleur (rose pétant !), mais aussi le fait que je n'arrive pas à l'interpréter ! Et puis le vendeur m'interpelle, pour me dire que le recueil est réservé pour un client ; mais que ce dernier n'étant toujours pas revenu... C'est un des plus grands chocs graphiques de ma vie -et l'impact perdure aujourd'hui. Je n'ai jamais retrouvé pareille joie purement visuelle à parcourir un Comic, sinon à la lecture du Stray toasters, du seul Bill. J'ignorais alors qu'on pouvait à ce point s'amuser à raconter une histoire ; et surtout que, pour l'illustrer, on pouvait tout se permettre, si on parvenait à ne pas noyer le sens sous la forme donnée au récit par les images. Ce miracle-ci prouve qu'on peut même le magnifier en explosant ses codes et cadres, tout en jouant avec ses pinceaux/crayons/ciseaux/photos/photocopies Etc...!! Il est manifeste que Miller, habituellement prisonnier de ses tics et obsessions plutôt ras des pâquerettes (c'est très subjectif !), a vu sa prose transcendée par l'incessant va-et-vient des idées -et remaniements graphico-scénaristiques !- entre lui et son artiste ! Le placement des phylactères même participe au rythme du récit ; en guidant par exemple nos yeux le long d'une splash-page à l'apparence de peinture mythologique tant elle est mise en scène : "No, Garreth.". "You cannot die.". "Not yet.". "Breathe.". Aujourd'hui adoubé mais, à l'époque, encore en devenir, le Grand Bill s'offre un terrain de jeux et d'expérimentations picturales de presque 300 pages et les idées fusent tous azimuts, jusqu'à la fin (jouissive à tous les niveaux, aussi !). Un festin créatif pour les deux associés, j'en suis persuadé. Et je continue d'en apprécier une bonne tranche bien nourrissante, de temps à autre : l'innovation amusante s'est faite rare, dans le genre.

19/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Nouvelle incursion dans le comics de super-héros, de temps en temps j'aime bien voir la température... Le nom de Frank Miller sur la couv aurait dû m'avertir, je n'ai pas toujours apprécié ses créations, mais surtout je n'aime pas quand il dessine. Ici, il ne dessine pas, mais c'est pareil ! mamma mia, qu'ai-je fait ? où ai-je été mettre les pieds encore ? J'ai éprouvé la même réaction que sur Batman - Année 100, autant dire que j'ai failli refermer le tome 1 presque aussitôt après l'avoir ouvert ; j'ai eu toutes les peines du monde pour venir à bout de cet album. OK alors, Bill Sienkiewicz, je l'ai repéré celui-là, et je dois absolument me rappeler de ne plus jamais ouvrir un album de lui et qu'il fait partie des auteurs "blacklistés" sur ma liste de graphismes horribles. Vraiment je sais pas comment on peut dessiner comme ça, et des super-héros encore, je n'aime absolument pas ce style. Le pire c'est que je ne me souvenais plus que j'avais lu un Daredevil de Sienkiewicz qui m'avait déja fait pleurer des yeux... C'est un dessin expérimental qui emprunte aux techniques du collage et de la peinture pour construire un univers graphique brumeux et vaguement nauséeux. Même les bulles et la calligraphie sont à chier ; je vais laisser tout cela en me jurant de ne plus y venir, je déteste totalement et irrémédiablement.

11/03/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

Un brin déçu par ce Elektra de Miller et Sienkiewicz... Car si le personnage est très attractif, je ne trouve pas le résultat final à la hauteur. Tout d'abord graphiquement. Si la recherche et le côté expérimental utilisés par Sienkiewicz sont intéressants, voire magnifiques pour certaines planches, on ne peut pas dire qu'ils facilitent la narration... Car cette BD qui a maintenant plus de 20 ans, a dû pas mal dénoter dans le paysage de la production de l'époque. Des dessins à la couleur directe, découpages, crayonnages, des bulles colorées en fonction des narrateurs et posées un peu au p'tit bonheur la chance... Tout cela rend au final quelque chose de beau et cohérent, mais pas aisément lisible. Et cette lisibilité que l'on peine à trouver dans la composition n'est pas facilitée par le scénario. Il faut en vouloir et s'accrocher, passer les écueils du tome 1 pour enfin entrevoir la ligne conductrice du scénario de Miller. Et c'est là que l'écriture a aussi son importance. Miller écrit bien, mais il est bavard... et le récit en voix off qui compose 80% du récit est parfois envahissant. Alors, si effectivement la narration va en s'améliorant au fil des 4 tomes qui composent cette histoire, on part de trop loin pour arriver à de l'intelligible... Dommage, un beau projet graphique mais qui souffre d'une narration trop confuse et écartelée...

12/03/2010 (modifier)
Par hevydevy
Note: 5/5

(D’avance désolé pour ce long préambule) J’ai découvert ce site hier et depuis, par l’intermédiaire des avis des lecteurs j’essaie de me replonger dans mes propres impressions quand j’ai découvert pour la première fois, et dans cet ordre, des œuvres telles que le "Dark Knight" de Miller (Aedena/Dargaud 1986, 2 tomes), les Watchmen de Moore (Zenda 1987), "Elektra" de Miller et Sienkiewicz (Delcourt 1989) ainsi que le Marshal Law et le Sláine de Mills (Zenda 1989 aussi). Chambérien de naissance, je rageais chaque année de ne jamais apercevoir ne serait-ce que l’ombre d’un artiste de comics sur la liste des présents au festival automnal de la bande dessinée de ma ville. Et là, paf ! En 1989, Grenoble inaugure son premier (et unique ?) festival international de la bande dessinée en voyant les choses en grand : stand Marvel où de charmantes hôtesses distribuent gratuitement le premier tome du "Stray Toaster" de Sienkiewicz, présence et dédicaces de ce dernier, d’Alan Moore, de Dave Gibbons, de Mazzuchelli qui venait de cosigner avec Miller "Batman Year One", Bernet et Abuli (Torpedo), et j'en passe, que du fantasme de fanboy ! Ces œuvres qui ont accompagné mon passage à l’age adulte ont profondément modelé mes goûts et exigences en matières de BD pour les quelques 20 années suivantes : je n’achetais plus de BD par séries mais avant tout par auteur (en v.o. puisqu’on ne peut pas dire que la publication de ces œuvres en France aient provoqué un engouement communicatif même, si ma mémoire ne me trompe pas, Watchmen a été primé à Angoulème). Mais venons-en à mon avis sur Elektra ("Assassin" en v.o.). Déjà je souhaiterais amicalement corriger le postulat de départ présenté dans l’avis précédent qui correspond au postulat d’origine du personnage (du temps de ses premières apparitions dans "Daredevil") mais qui n’a aucun rapport avec les ressorts dramatiques développés dans cet épisode où Elektra doit faire échec à un complot visant à s’emparer de la présidence des Etats-Unis (et absolument pas à venger qui que ce soit). Comme souvent dans les avis que j’ai déjà lus sur Miller ou Moore sur le site, on met en garde le lecteur sur la difficulté à rentrer dans leurs œuvres à cause de leurs densités ou de leurs complexités. Si c’est un ressenti réel ce n’est bien sûr pas sujet à débat. Par contre de là à en faire un point négatif je trouve cela dommage. Pour la défense de Miller sur ce coup-là, quand il a commencé à recevoir les planches que Sienkiewicz avait tiré de son script, il a dû procéder à beaucoup de réécritures afin de s’y adapter. En effet, le dessinateur était en pleine phase d’expérimentation (il venait de traumatiser les lecteurs de "New Mutants" en imposant un encrage tout à fait novateur pour une production mainstream destinée aux gamins) et il s’essayait pour la première fois avec "Elektra" et "Daredevil"(guerre et amour) à la couleur peinte et aux photo-collages. Pour ma part je trouve que cette complexité et cette densité sont un des principaux atouts de la BD. Elle m’a permis de prendre à chaque fois un nouveau plaisir à la relecture (comme beaucoup je n’ai pas saisi tous les détails du premier coup et certains flashback ou prises de contrôle de corps sont effectivement très subtils) et le procédé de narration qui permet d’être tour à tour dans l’esprit d’Elektra et celui de Garret est tout simplement jouissif. Et puis, même à la première lecture, n’est-on finalement pas récompensé au centuple par cette magnifique page finale (spécialité de Miller sur beaucoup de ses œuvres) ? Ce que j’aimerais aussi souligner ici, et cela concerne autant Miller que Moore, ce sont toujours des BD extrêmement bien écrites, que se soit au niveau de la progression dramatique (ou savoir ce que contiendra la dernière page en même temps que l’on scénarise la première) et des dialogues/monologues des personnages (la punch line qui tue tend même à l’obsessionnel chez Miller). Après bien sûr, il faut que l’histoire/l’idée intéresse ou plaise et comme je suis là pour donner mon avis, celui-ci se résume bien par ces 5 étoiles. Rémy

18/09/2007 (MAJ le 13/03/2008) (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Le postulat ?... Elektra Natchios est la fille d'un diplomate grec qui a été assassiné par des terroristes. Mais notre demoiselle est une véritable experte en arts martiaux. Et elle a décidé de venger son père ; devenant un véritable assassin professionnel... Une énième histoire de vengeance ?... Ben oui... Heureusement : la réalisation graphique a été confiée à Bill Sienkiewicz. Et le travail de ce dernier relève quand même de bien belle façon un plat qui me paraissait bien fade. Le "graphisme", en effet, est à plusieurs composantes ; tout autant que du dessin, on y trouve également des collages, des photographies retouchées, des pastiches de peintures... C'est assez original et, en même temps, la résultante d'une certaine recherche. Bien que ce ne soit pas trop ma tasse de thé, le traitement "dessin" accordé au scénario -assez linéaire aussi- m'a permis d'apprécier ces diverses techniques ; offrant une sorte de "renouveau graphique" au gré des pages. C'est ce qui m'a décidé à aviser un "3", car pour le reste...

10/09/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je ne connaissais rien du personnage d'Elektra quand j'ai acheté cette BD et, malgré un bref historique du passé et des souvenirs de cette héroïne en début d'album, je ne suis pas sûr que celle-ci soit le meilleur moyen de découvrir le personnage. Le dessin est très intéressant. Oscillant entre de nombreux styles et changeant d'aspect visuel quasiment à chaque case (en cela, il m'a fait penser au dessin "multiple" de Lola Cordova), il insiste plus sur l'esthétisme que sur la lisibilité. Certaines planches sont très belles (dont une qui me rappelle particulièrement un tableau de Klimt) mais tout n'est pas vraiment pour me plaire. Et puis je trouve ça assez agaçant de voir les visages et physiques des personnages être parfois bien différents (ou tout simplement flous ou masqués) d'une case à l'autre comme si le dessinateur n'était pas capable de représenter deux fois un même personnage de manière identique. Malgré cela, j'ai un ressenti de beauté vis-à-vis de cette BD et je ne crache donc pas sur son esthétisme. Par contre, j'ai moins accroché à l'histoire et surtout à la narration. Ca commence de manière bien compliquée, avec une Elektra amnésique qui fouille ses souvenirs pour se resituer dans le présent et dans la réalité. On zappe donc de flash-backs en visions fugaces et autres ellipses narratives. Pas facile à suivre surtout quand on découvre le personnage pour la première fois. Au fil des chapitres, le scénario devient plus linéaire et moins complexe mais je n'ai pas réussi à accrocher à l'histoire. Le personnage d'Elektra est super distant; elle fait office de personnage de second rôle derrière l'agent Garrett. Quant à ce dernier, outre un physique difficile à apprécier (super moumoute !), il oscille entre le purement détestable et le bêtement servile, empêchant une fois de plus de s'attacher au personnage en ce qui me concerne. Le scénario, si on le résume en mots simples, n'est pas mauvais et pourrait bien se lire, mais la narration et les personnages sont traités de telle manière que je n'ai pas réussi à plonger dedans et encore moins à apprécier. Reste donc un album dense, au dessin intéressant et esthétique, qui pourrait sans doute plaire aux fans d'Elektra et de Miller, mais qui ne m'a pas vraiment enthousiasmé.

09/05/2005 (modifier)
Par Marv'
Note: 2/5

Tout auteur culte qu'il est à mes yeux, Frank Miller ne peut pas tutoyer le génie en permanence. Dieu sait que je l'adule pour ces chefs d'oeuvre dont il nous a déjà gratifié. Mais bizarrement cette fois, la passion qui s'éveille en moi à chaque fois qu'il raconte une de ces histoires si noires dont il a le secret, n'a pas été au rendez-vous pour cette aventure d'Elektra. Et pourtant Bill Sienkiewicz y use ses crayons avec le talent qu'on lui connaît. On ne peut absolument rien reprocher au dessinateur, tout juste peut-être regretter le format comics (donc de taille réduite) qui ne fait pas honneur à son trait. Certaines vignettes paraissent parfois vraiment minuscules et c'est très dommage, car cela ne facilite pas la lecture d'une histoire déjà bien difficile à suivre. C'est d'ailleurs cette complexité qui est le plus gros problème de ce "pavé" de 250 pages que nous proposent les 2 artistes. En vrac, Miller mélange plusieurs thèmes : les ninjas (par l'intermédiaire de la ninja ultime made in Marvel, Elektra), l'espionnage, les complots politiques et les cyborgs ! Sacré cocktail ! Par dessus tout cela, Miller affuble la plupart de ses personnages de folie douce, voire de schyzophrénie, ce qui n'est pas fait non plus pour clarifier la situation. Et le scénariste, pourtant si virtuose à l'accoutumée dans la maîtrise de la psychologie de ses héros, se noie dans les détails et les méandres des pensées des uns et des autres, et finit par perdre le lecteur. Le personnage-titre, Elektra, est reléguée au rôle de simple "arme vivante", quasiment muette pendant la majeure partie de l'histoire. Nick Fury est caricatural (mais est-il possible de faire autre chose que de la caricature avec un tel personnage ?) et les méchants de services sont finalement très peu développés et laissent plutôt indifférent. À sauver malgré tout, la description pleine d'ironie et de cynisme des 2 candidats (le président sortant et son challenger) à l'élection présidentielle, ainsi que le personnage qui selon moi est le véritable héros de l'histoire : John Garrett, brute épaisse manipulée du début à la fin. Moi qui n'accroche que très peu aux histoires de ninjas modernes, et pas plus à celles de super-espions en BD, cet album n'était peut-être tout simplement pas fait pour moi dès le départ ! Ou plutôt ce doit être moi qui ne suis pas fait pour cette histoire ...

13/11/2002 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5

Une BD assez difficile d'accès : c'est un gros pavé de 250 pages, les dessins sont assez spéciaux (moi, j'aime beaucoup, mais les lecteurs de BD nourris à la ligne claire et aux jolis dessins proprets d'Astérix ou Lanfeust risquent d'être un peu rebutés), et puis surtout, l'histoire et les dialogues ne sont pas super limpides... Au fil des pages, le scénario devient plus compréhensible, et on peut alors commencer à réellement apprécier cette BD. Néanmoins, bien que plutôt réussie, elle reste quand même nettement en-dessous des meilleurs titres de Miller, même si elle contient déjà la plupart des éléments que l'on retrouvera par la suite dans toutes ses oeuvres : une femme fatale, séduisante et dangereuse, un homme prêt à tout pour elle, des héros physiquement invincibles mais psychologiquement fragiles, des complots, des hommes politiques manipulateurs et manipulés...

15/07/2002 (modifier)