Les derniers avis (7365 avis)

Par Miguelof
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Dynastie Donald Duck
La Dynastie Donald Duck

Carl Barks... j'ai ignoré ce nom presque toute ma vie. Je savais seulement que quelqu'un devrait être le génie créateur de ces histoires et aventures si différentes! L'humour, la folie, les sentiments et émotions (compétition et haine, passion, obsessions, vraie amitié et héroisme aussi...), l'action, le mouvement et l'expression des dessins! Les personnages, bons et mauvais (tant de vilains géniaux!). Vous avez en français l'opportunité de lire ou d'avoir toute son oeuvre, ou presque...environ 6000 pages entre 1942(?) et 1968(?)...je crois. La morale de toute cette histoire: l'histoire n'a pas de morale!

30/06/2015 (modifier)
Couverture de la série Emprise
Emprise

Excellent. J'ai découvert cette BD sur un salon à bordeaux sur le site de l'éditeur avec la présence bienvenue de l'auteur. Scénariste, dessinateur et coloriste, il signe ici sa toute première œuvre. Et c'est une réussite sur tous les plans. Scénario dense et bien amené, comportant une bonne distillation des informations par des article de journaux pour une immersion parfaite et une montée crescendo de la tension. Les personnages et les lieux fourmillent de détails ce qui les rend d'autant plus crédibles. Dessins tantôt réalistes dans les situation de calme, tantôt flous et déformés dans l'action. L'expression des visages est pour moi le point fort de l’œuvre. Enfin les couleurs. Elles suivent le dessin quelles soient fines ou débordantes telles des coup de pinceaux. Un ouvrage totale et cohérente à recommander absolument pour tous les amateur d'ésotérisme et de suspens. A ne pas mettre entre les mains des plus jeunes cependant.

28/06/2015 (modifier)
Par Jul
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Cités obscures
Les Cités obscures

Je n'ai lu que 3 tomes des cités obscures (+ le guide des cités). Mais j'éprouve vraiment une passion et une vraie attirance pour ce monde labyrinthique, froid et éthéré comme un univers parallèle. De plus la lecture de l’excellent guide des cités m'a fait connaitre, de loin, la géographie et l'historique (imaginaire) des autres régions de cet univers (et donc des autres bds), avec également ces passages entre ce monde et le nôtre (ça j'ai adoré). Je me sens donc un peu comme un touriste qui n'a pas encore tout visité: (Je mets les albums dans l'ordre où je les ai lus): - L'enfant penchée : **** . J'ai adoré. Extrêmement poétique, froid et mélancolique. De plus l'incrustation du roman photo est incroyablement bien gérée. C'était risqué comme idée mais ça marche. Les photos sont superbes et ce bâtiment vide au milieu des hauts plateaux de l'Aubrac est vraiment envoutant. Ce peintre qui repeint à sa manière toutes les salles puis qui disparait dans l'angle du mur et qui passe de l'autre côté ... sublime ! Dailleurs je crois reconnaitre la même bâtisse dans laquelle a été tourné la fin du film " C'est arrivé près de chez vous ". - Les murailles de Samaris - **** . Un des 1ers albums et c'est toujours aussi bon et magique. Toujours cette même ambiance vide et désolée d'architectures monumentales perdues en plein désert. Avec ces humains ressemblant plus à des fantômes errants qu'à des personnages de chair et de sang (même les héros). C'est peut-être rebutant pour certains mais moi c'est justement cette ambiance froide et inhumaine qui m'envoute. On est perdu et un peu désorienté, comme dans un rêve. L'histoire est vraiment passionnante et me fait un peu penser au film " Dark city ". Je n'en dis pas plus pour ceux qui ne l'ont pas lu. La tour - **** pour l'univers de cette espèce de tour de Babel sans fin. L'histoire perd un peu en intensité et en mystère au fur et à mesure mais c'est un monde vraiment énigmatique et encore une fois envoutant. J'use un peu toujours des mêmes adjectifs mais je manque un peu de vocabulaire désolé. Des couloirs sans fin, des précipices vertigineux, des zones abandonnées et oubliées, d'autres habitées et foisonnantes de vie (enfin foisonnantes n'exagérons rien nous sommes dans les cités obscures). Par contre les personnages sont à chaque fois assez vides et froids. Ce n'est pas le point fort de cette série. Non le personnage principal c'est vraiment ce monde et ses diverses régions. Les personnages sont comme écrasés et effacés derrière l’immensité de ces architectures. Même les histoires d'amour (pourtant présentes dans chaque tome que j'ai lu) sont assez fades comme vidées de leurs substances. Ce n'est ni sensuel ni sexuel. C'est froid. Comme si des fantômes essayaient de se réchauffer dans ce monde glacé balayé par le vent. Après lecture du 2ème tome " La fièvre d'Urbicande " je fais remonter cet avis que je fais passer de 4 à 5. Car chaque tome que je lis ne me déçoit jamais. Il ajoute à chaque fois un peu plus de profondeur à ce monde unique en son genre. J'ai donc adoré cet album. Peut être un peu plus froid et austère que les autres ( Samaris, la tour , l'enfant penché... ). Le dessin est très rigide tout en lignes droites dans les architectures. Mais cette histoire de forme géométrique qui grandit et fait "plier" en quelque sorte toute une population, qui n'a pas d'autre choix que de s'adapter à cette nouvelle architecture "virale" en constante évolution... Et bien ... c'est fort original ^^. On ne saura pas vraiment le pourquoi du comment mais là réside tout le mystère des cités obscures. Amis cartésiens au revoir ... ( alors que tout ça est dessiné dans un esprit d'architecte assez austère, tout le paradoxe). La magie froide des cités obscures (n'est pas obscure pour rien ...). C'est pourquoi je fais passer ma note de 4 à 5.

22/08/2013 (MAJ le 24/06/2015) (modifier)
Par Jezus
Note: 5/5
Couverture de la série Silence
Silence

Cette œuvre est magnifique et envoûtante. Tout d’abord l’ambiance est prenante on s’attache à Silence qui est à l’opposé des protagonistes habituels d’une bande dessinée. En effet il est muet et pas malin, l'idée originale pour nous faire comprendre ça est de faire des fautes d'orthographes quand on lit les pensées de Silence. Il se fait manipuler par les autres personnages qui abusent de sa gentillesse. Malgré tout il dégage un charisme et une forte présence. On plonge totalement dans la vie de Beausonge, village de campagne à l’atmosphère poétique et inquiétante à la fois. On ne décroche pas jusqu’ à la dernière page. On suit Silence dans sa vie quotidienne qui va finir par lui révéler son mystérieux passé ce qui aura pour conséquence de changer sa vie. Le dessin en noir et blanc est superbe et tous les personnages ont des «tronches». Abel Mauvy est angoissant avec son regard sadique. La sorcière est mystérieuse et sensuelle à la fois. Blanche-Neige est un nain à l'air malicieux. C’est quand même drôle d’avoir appelé un nain Blanche-neige. Pour conclure je conseille vraiment cette bande dessinée qui n’a rien a voir avec les bandes dessinées classiques.

19/06/2015 (modifier)
Couverture de la série Le Prince de la Nuit
Le Prince de la Nuit

Avant de lire cette série, je me suis dit "encore une histoire de suceurs de sang avec tout l'attirail crucifix, gousses d'ail et eau bénite vu dans quantité de films sur Dracula", et puis, je vois le nom d'Yves Swolfs, dont je suis admiratif, et je me décide à tenter l'aventure. J'avais déjà apprécié son travail sur la série western Durango et sur Dampierre. Finalement, je suis loin d'avoir été déçu, car j'étais tellement captivé que j'ai lu les 6 albums à la suite en une journée. Swolfs livre ici avec un talent indéniable une habile chasse au vampire à travers 7 siècles, en utilisant les vieilles recettes de ce type de récit (châteaux lugubres, cryptes effrayantes, chauve-souris, pieu planté dans le coeur...). On se balade à travers les époques, en parallèle avec le destin de Vincent Rougemont dans le Paris de 1933, jeune journaliste dont la famille est frappée de malédiction par cet être fascinant qu'est Kergan. Au travers de dessins superbes de vieux châteaux, Swolfs de son trait séduisant et puissant, restitue toute l'imagerie et le folklore des sagas vampiriques en prenant soin de cerner avec jubilation son anti-héros à l'appétit féroce, incarnation de toutes nos pulsions négatives, et en insufflant une ambiance à vous glacer le sang digne des vieux films gothiques anglais de la Hammer; le style de la série est très inspiré de ces films, de même que la progression du récit est remarquable, renforcée par quelques scènes-choc. L'érotisme ayant toujours été associé au vampirisme, Swolfs utilise cette donnée de belle façon, la morsure est vraiment un acte sexuel, comme le démontre la scène de morsure entre les cuisses d'une des victimes de Kergan. Cette publication de Glénat est sans conteste devenue une oeuvre majeure de la BD, un véritable must de la BD fantastique, dont tous les albums sont de qualité égale, elle est donc indispensable dans toute bonne BDthèque qui se respecte. ADDITIF SUR LA REPRISE : TOME 7 Je ne pensais pas que Swolfs reviendrait sur cette série que j'ai décrite comme un incontournable de la BD. Je pensais qu'il avait tout dit et que les 2 précédents cycles étaient tellement intenses que le tout se suffisait à lui-même. Il est vrai que la dernière planche du tome 6 marquait la fin de cette série et la fin du maléfique Kergan, mais Swolfs s'arrangeait pour laisser une fin ouverte, il choisit donc d'y revenir 14 ans après en abordant les origines de Kergan, depuis des temps reculés, puisque la période est celle de l'Antiquité, sous le règne de l'empereur romain Trajan, dans le royaume des Daces. Une bonne idée, ce peuple des bords du Danube (Roumanie actuelle) n'ayant jamais été vu en BD ; la Dacie fut d'ailleurs la grande conquête de Trajan, elle devint province romaine. La progression est remarquable encore une fois, le dessin de Swolfs s'est considérablement épaissi, son trait est d'une vigueur et d'une puissance impressionnantes, j'adore ce style.. Mais combien de tomes encore ? est-ce le début d'un nouveau cycle qui va nous mener loin ? je ne souhaite pas que Swolfs épuise trop le sujet en l'affadissant, ce serait vraiment dommage ; pour l'instant cette reprise est d'un excellent niveau, on sait comment Kergan est devenu vampire, mais attention à ne pas tirer trop sur la corde..

04/06/2013 (MAJ le 18/06/2015) (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Ce n'est pas toi que j'attendais
Ce n'est pas toi que j'attendais

Quand on est parent et qu’on attend la venue d’un bébé, il y a toujours cette angoisse qui peut vous prendre : et s’il y avait un problème ? Bien entendu, dans la plupart des cas, on essayera de minimiser, de dire que vous sombrez dans la paranoïa, qu’il n’y a aucune raison de s’en faire et comme ce père, vous pouvez alors décrocher le gros lot. Ce sont des situations qui arrivent malheureusement même si aucun problème pour votre premier enfant. Avec tous les moyens médicaux à notre disposition, on ne peut pas tout déceler. On peut également avoir à faire à des médecins spécialistes incompétents c’est-à-dire qu’ils sont baignés dans une certaine routine qu’ils n’arrivent pas à déceler ce qui cloche. Une fois le bébé arrivé au monde, il est trop tard et ce sont de longues années de souffrance pour les familles concernées. Après, il faudra surmonter l’épreuve avec l’amour. Il y a également le regard des autres qui est franchement insupportable avec leurs réflexions à la limite cruelles ou malveillantes. Bref, l’histoire de ce père est plus que touchante. Il décrit sans aucun artifice ni mensonge les différents sentiments qui peuvent surgir d’une telle situation. La fin est résolument optimiste alors que le sujet était très lourd. Cela ne se passe pas toujours comme cela. C’est une bd témoignage fort utile et moderne quant à la diffculté d'être parent d'un enfant différent c'est à dire souffrant d'un handicap. Sur la forme, la sobriété sera de mise notamment avec les couleurs. Sur le fond, je me suis senti si proche de Fabien…

18/06/2015 (modifier)
Par KiwiToast
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Billy Wild
Billy Wild

Cet ouvrage est à réserver à ceux qui aiment quand ça pique et quand ça tâche. Les personnages ont tous des sales tronches, on se croirait à une foire aux monstres. Mais c'est voulu, et une fois la surprise passée, j'ai complètement accroché. Je comprend cependant ceux qui n'aiment pas. C'est super violent. Savant mélange de pulp, de fantastique et d'horreur, on est plus dans le western chinois que dans le western spaghetti. Ca canarde dans tous les sens, et le fantastique explose. D'ailleurs, le fantastique est très orienté Série Z, et bien que le dernier tiers réserve quelques surprises, on est pas là pour les subtilités. ;) Bref, c'est direct, brutal et efficace. Superbe réalisation.

14/06/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Un jour il viendra frapper à la porte
Un jour il viendra frapper à la porte

J'ai été plus que séduit par cette histoire. Un garçon part à la trace de son père qu'il n'a jamais connu. Il découvre non sans mal un lourd passé qui va le conduire jusqu'à Jérusalem. On ne sait pas si c'est une histoire vraie mais cela en a l'apparence. Point de préface pour l'indiquer expressément. Bref, beaucoup de pudeur ce qui est appréciable. La rencontre entre Julien et son père sera unique et fait référence à celle entre Robert de Niro et Al Pacino dans le film Heat. Cela ne se passera pas de la manière qu'on attendait. Cependant, le lecteur va vite se rendre compte que ce n'est pas l'aboutissement de la quête de ce jeune homme à la recherche de ses racines. Cela ne sera qu'une étape sur un chemin bien plus long et semé d'embûches pour découvrir un véritable secret de famille qui nous conduiront dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale. On ne tombera pas dans le pathos. Il y a une certaine réserve de la part de l'auteur afin d'éviter l'écueil émotionnel. C'est assez drôle par moment. Et surtout, c'est très contemporain c'est à dire inscrit dans la réalité d'aujourd'hui. La dernière partie du récit a lieu au mois d'août 2013. Point de dialogue inutile. Et en prime, un très beau dessin sobre et efficace qui est au service de l'intrigue. Au final, nous avons un excellent roman graphique avec une jolie histoire assez touchante et sincère. C'est un joli coup de coeur.

14/06/2015 (modifier)
Par Superjé
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série 99 exercices de style
99 exercices de style

Ma relation avec les mots est assez particulière. Je les aime et à la fois, ils ne me touchent pas particulièrement. J'aime les comprendre, les décortiquer ou encore connaitre leur étymologie car posséder ce genre de connaissance permet une compréhension du monde dans lequel nous vivons accrue, bien plus aiguisée. Par contre, j'ai un peu du mal à leur trouver un réel intérêt esthétique, en ce qui concerne le signifié comme signifiant d'ailleurs. C'est bien pour ça que je suis peu friand de roman ou de la littérature de fiction, tout comme je ne lis absolument pas de poésie, ça ne me touche pas, ça ne m’intéresse pas, au contraire des essais de sémantique, linguistique et autres chatoyantes sciences du langage. Par conséquent, si j'ai beaucoup apprécié ma lecture d'"Exercice de Style" de Queneau pour la prouesse effectuée, je pense que je n'ai pas autant profité qu'un amoureux des sons ou de la musicalité des mots et des phrases. Queneau m'a amusé par son humour, époustouflé par sa performance ludique, mais sûrement moins que beaucoup de lecteurs. "99 Exercices de Style" était ce qui me manquait pour arriver à cette ultime étape. En effet, contrairement aux mots, je suis très sensible aux dessins. C'est bien d'ailleurs pour ça que lorsque je veux qu'on me raconte une histoire, je me tourne naturellement plus vers la BD que vers la littérature. Récemment, j'ai effectué un travail scolaire qui m'a fait bosser les théories de la BD et de la narration. J'y ai (re)lu le manifeste de McCloud (L'Art Invisible) pour la reconnaissance de la BD en tant qu'art, lecture très intéressante mais d'une certaine manière limitée. L'étape naturelle après la théorie est l'expérimentation, en effet, il est plus facile de briser les codes et la grammaire de quelque chose lorsqu'on les maîtrise. Si McCloud écrit, lucide, que l'avenir de la BD en tant qu'art se joue dans l'expérimentation, "99 Exercices de Style" (et par extension, le mouvement OuBaPo, mais nous y reviendrons plus bas) est un livre charnière pour s'attaquer à l'expérimentation une fois qu'on est calé niveau théorie. "Exercices de style" proposait X variations autour d'une petite histoire qui n'a que peu d'intérêt en soi. L'histoire matrice de "99 Exercices de Style" a encore moins d’intérêt : Un homme travaillant à son bureau se lève, se déplace dans la maison, donne l'heure à sa compagne, et cherche quelque chose dans le frigo. La dernière case nous le montre en train de ne pas se souvenir de ce qu'il cherchait. Peut-être que certains vont hurler en lisant la suite de la critique, mais si "99 Exercices de style" me parait si jusqu'au-boutiste c'est grâce au médium qu'il exploite. Entendons nous bien, "Exercice de styles" offre une possibilité de déclinaisons quasiment, si ce n'est le cas, illimitée. Imaginez le livre de Queneau sous la forme d'une ligne. Ou peut-être plutôt un plan. En effet, avec les mots seuls, on peut jouer sur différentes variations : le style d'écriture, la narration, et, en poussant plus loin, on peut aussi jouer sur l'expérimentation (je pense notamment à la forme Anagramme). En choisissant la BD comme médium pour l'exercice, on y rajoute une voire plusieurs dimensions. De la ligne on passe au plan voire au volume. Soyons fous, parlons même du continuum espace-temps et ses quatre dimensions. "99 Exercices de style" s’inscrit parfaitement dans le courant d'auteurs et d’œuvres qui, durant les 90's visaient à réhabiliter le médium de la BD. La maison d'édition l'Association, les auteurs qui se sont essayés à l'OuBaPo, tout comme les essais de McCloud sur la BD... en BD avaient tous l'idée suivante derrière la tête : faire oublier l'époque où la BD était une simple sous-littérature populaire pour gamin illettré. C'est pendant cette période charnière que la BD s'est rendue compte de son potentiel, a théorisé sa grammaire aussi bien technique que narrative. Si L'Art Invisible est la manifestation théorique de ce courant de pensée, "99 Exercices de style" en est son pendant pratique. Car Matt Madden peut jouer sur une multitude d’éléments pour réussir à trouver ses 99 variations d'une même histoire : le dessin (au passage, comme McCloud, la technique picturale de Madden est un peu limitée, un manque de virtuosité technique bien compensé par son ingéniosité et son imagination), le texte en tant que tel (les dialogues, les récitatifs, etc...), la narration (points de vue différent, jeu sur l'unité géographique ou temporelle, etc...), mais aussi, et cela est plus surprenant, sur la composition des cases, les symboles contenus dans les planches, des hommages sur l'histoire du médium (planches dessinées et pensées selon différents genres et écoles historiques, ou inspirées par le travail d'auteurs importants en particulier), jeux sur la grammaire de la BD (multiplication ou réduction de cases, jeux sur l'ellipse grâce à la décomposition du mouvement). Enfin, certaines planches versent vers l’expérimentation plus poussée encore (une fois de plus, les 2 planches Anagrammes est l'exemple qui m'a le plus marqué), mais pas moins inintéressante. Seul regret de ma part, mais là je deviens un lecteur bien exigeant, il me semble que la boucle des possibles aurait été bouclée avec l'application de figures de style à la grammaire propre de la BD (tel, au cinéma, les montages, métonymique du réalisateur Griffith et métaphorique du réalisateur Eisenstein). Un appel est donc lancé aux dessinateurs amateurs qui me lisent : complétez l’œuvre de Madden :) ! Aussi inspiré et drôle que Queneau (le décalage entre l'aspect prosaïque de l'intrigue matrice et certains traitements choisis fonctionne souvent de manière bien comique). Cet ouvrage de référence en devient un livre essentiel pour tous ceux qui veulent comprendre la BD. J'aurais vraiment été curieux de lire, avec grande joie j'en suis sûr, un hypothétique "999 exercices de style".

10/06/2015 (modifier)
Par Miguelof
Note: 5/5
Couverture de la série Les Aventures de Tintin
Les Aventures de Tintin

Comme disent les conseils du site, la note 5 doit être reservée pours les BDs absolument cultes, hors du commun, qui marquent de leur empreinte la culture BD. Je ne connais pas une meilleure description. Cela sert comme un gant a Tintin d'Hergé. Plus que ça, seulement le Spirou de Franquin! C'est le XXéme siécle tout entier que vous y trouverez: ce qu'il a eu de bon et de mauvais... Ce que j'aime bien faire: comparer les différentes versions au fil du temps. Toute une leçon en histoire, politique et BD. Et puis c'est le meilleur de la ligne claire européenne, c'est pas peu...

08/06/2015 (modifier)