Les derniers avis (7364 avis)

Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dans la forêt sombre et mystérieuse
Dans la forêt sombre et mystérieuse

L'idée ne m'avait guère séduite au premier abord... Voir ce nouveau projet de Winshluss dans un registre à priori enfantin ne m'enchantait guère. De la couverture bien propre sur elle au titre poétique et sans ambiguité à l'éditeur estampillé jeunesse, je m'attendais véritablement à une reconversion du maestro du trash inspiré tourner la page ou tout du moins une parenthèse pour délivrer un véritable conte pour enfants. Il ne m'a pas fallu pourtant plus de 30 secondes après l'avoir feuilleté en librairie pour avoir envie de repartir avec, avec cet infime risque d'être déçu... Mettons vite fin à ce suspens d'opérette, le dernier Winshluss est un petit chef d'oeuvre. Car non content de se réapproprier Alice au pays des Merveilles ou encore plus Mon voisin Totoro des studios Ghibli (pour son rapprochement évident entre la nature et la perception d'un éventuel deuil), Winshluss parvient à réussir un tour de force : courber la mécanique des contes vers son univers personnel peuplé de personnages aberrants et hilarants. Fourmis suicidaires, Ecureuil se prenant pour Icare ou ogre banquier, l'univers de Winshluss est parsemé de surprises et de fous rires en flirtant avec le bon goût sans jamais en dépasser les lignes comme autrefois. Les aventures du petit Angelo perdue dans une grande forêt aux animaux dingues et aux rebondissements variés prennent le ton d'un rythme endiablé dont le découpage en chapitres bien distincts et tout simplement parfait. Si le dessin surprend moins, il n'en est pas moins dynamique et chatoyant, l'auteur use et abuse de flashbacks, de courses dans le néant et de rencontres improbables sans jamais pour autant parodier les vrais contes en créant des personnages inédits et hauts en couleur. Un seul point négatif ? Les 160 pages défilent à la vitesse de la lumière et on arrive bien trop vite à la fin de ce pavé politiquement correct mais carburant au super sous ecstasy. Winshluss n'a décidément pas fini de nous étonner...

21/11/2016 (modifier)
Par Esplumeor
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Lone Sloane
Lone Sloane

Totalement innovant, déstructuration complète et géniale des formats classiques de la bande dessinée... Dessins superbes nous immergeant dans l'imaginaire novateur et merveilleux de Druillet. Album culte s'il en est...

20/11/2016 (modifier)
Couverture de la série Universal War Two
Universal War Two

Je n’avais même pas commencé ma lecture que j’étais déjà totalement conquis par le dessin en feuilletant l’album. Ce second cycle est de la même veine que la première guerre universelle, j’ai même l’impression que le dessin de Bajram s’est encore amélioré, il maîtrise parfaitement l’outil informatique et sa palette de couleurs. On pouvait reprocher aux premiers albums d’UW1 d’être un peu trop sombres du fait que l’intrigue se déroulait pour l’essentiel dans l’espace. Les deux premiers tomes d’UW2 se déroulent aussi sur Canaan et Mars, des planètes chaudes, ce qui permet une plus grande diversité dans le choix des couleurs. Les traits des visages paraissent aussi plus lisses et nets, c’est à peine perceptible et ce n’est peut être qu’une impression. Ajoutez un découpage dynamique et de superbes dessins en double planche. Vous l’avez compris je trouve le résultat stupéfiant. Les fans d’Universal War One ne seront pas déçus par cette suite qui reprend les mêmes recettes qui ont fait le succès de la série : space opera, hard science, batailles spatiales, voyages dans le temps, personnages rebelles et torturés, destruction de monde, drame, physique quantique, les formes géométriques très épurées… le tout toujours accompagné de références à la bible hébraïque ; le cocktail explosif est de nouveau au rendez-vous et désormais on peut aussi rajouter à la liste une invasion alien, et j’ai également bien aimé le combat type super héros de comics avec des pouvoirs entre Théa et son cousin Vidon qui fait office de « vilain ». La dégaine de Théa avec sa cape et sa tenue noire m’a fait penser à Luke Skywalker dans le Retour du Jedi. J’ai dans l’espoir qu’il s’agissait d’un amuse-gueule et qu’on assistera à d’autres duels épiques de ce genre par la suite. Comme dans UW1, on a droit à une apparition amusante de Bajram et Valérie Mangin dans le tome 2. Je vous laisse chercher dans quelle planche. Bajram abordait des thèmes d’actualité pour ensuite les critiquer de façon virulente dans UW1 comme les dérives totalitaires, les méfaits du capitalisme poussé à l’excès, l’écologie, les petits cercles d’intellectuels qui font la loi, des questionnements profonds sur la nature humaine et sa prédisposition à tuer les membres de sa propre espèce, etc. L’auteur reprend ainsi cette façon que j’adore, de construire son intrigue sur plusieurs niveaux de lecture avec en premier plan l’aspect science-fiction et tous les éléments cools que j’ai cités plus haut, les références à la religion hébraïque peuvent être lues au second plan. Puis en troisième lecture Bajram aborde en allégorie les nouvelles problématiques et maux de notre époque : l’occupation cananéenne sur Mars fait évidemment penser à celle des états-uniens en Irak (mais on peut également la transposer à d’autres conflits). Le lecteur recoupe ses impressions avec le scénario de fin d’UW1 où Kalish et ses amis partaient s’établir 200 années dans le passé pour fonder la civilisation qui vaincra les CIC, une civilisation « la plus intelligente et la plus sage » qui ait jamais existé, happy end. « Bien sûr qu’elle est foireuse votre civilisation ! » dixit Théa l’héroïne d’UW2 au patriarche Kalish. En cherchant à bâtir un monde utopique, Kalish et ses descendants ont créé un nouvel impérialisme plein d’interdits (pas d’alcool, pas d’accouplement cananeo-martien…). Les cananéens pensent apporter la liberté aux habitants « inférieurs » de Mars, et en plus ces derniers osent se plaindre… mais ils ne sont en fait qu’une nouvelle force d’occupation. Ils ont viré une dictature pour la remplacer par une autre. Comme autre thématique qui en prend pour son grade, les nouveaux outils de communication (Facebook je te vois !) où dans ce monde « utopique » chacun possède un implant dans la tête pour permettre d’échanger avec les autres, mais c’est en réalité un instrument d’appauvrissement puisqu’ils ne sont plus capables d’écrire une phrase sans correcteur d’orthographe et cette connexion ne les rend pas plus compréhensifs les uns des autres mais au contraire, les déshumanise. Les habitants de Canaan se prennent pour une sorte de peuple élu. C’est un triste revers pour Kalish qui espérait bâtir la première civilisation fondée sur le voyage dans le passé, celle de « l’homo memor », l’homme qui se souvient et apprends de ses erreurs, mais en définitif les cananéens n’ont rien appris des erreurs du passé. Pire, ils sont aussi cons et manipulables que leurs ancêtres terriens. On attend impatiemment de le voir reprendre du service dans la suite pour maraver la tronche de tous ces fachos de cananéens et ces aliens adorateurs d’une divinité triangulaire. La note peut sembler élevée compte tenu que nous n’en sommes qu’au début de la série mais j’ai confiance en Bajram, je ne vois pas comment cela pourrait s’appauvrir. Mise à jour tome 3 17/11/2016 OMG ! L’attente fut longue, on aurait bien aimé faire un saut dans le temps pour en profiter plus tôt car cela en valait vraiment la peine. Les graphismes de Denis Bajram sont toujours aussi époustouflants (on n’ira pas jusqu’à lui dresser une statue comme Kalish, qu’il se rassure), il n’a pas son pareil pour concevoir des engins spatiaux. Un très beau changement de décor, ça c’est du grand post-apo futuriste ! Visuellement ce retour de nos rescapés de fortune sur la planète Mars puise ses inspirations côté Star Wars épisode III sur la planète volcanique de Mustafar. Entre les moments d’actions façon guérilla urbaine et les moments de réflexions, on a cette fausse impression que le récit fait du surplace mais en fait on commence à en apprendre davantage sur les réelles intentions de cette race alien belliqueuse (ou pacifiste, question de point de vue). Et encore une fois c’est pour moi hyper kiffant puisque de façon involontaire j’imagine, Bajram se rapproche du romancier hard science Alastair Reynolds dans son bouquin Janus où des humains dans leur vaisseau spatial minier se retrouvent piégés à l’intérieur d’une « bulle » aux dimensions d'un système solaire où le temps n’a plus d’emprise, cependant qu’au fil du récit ils découvrent qu’il sont cloîtrés dans une sorte de « zoo » galactique ayant pour but de rassembler, collecter, répertorier, les espèces ayant accédées à l’intelligence depuis la nuit des temps. C’est assez vite résumé mais j’ai trouvé des accointances entre les deux histoires. C’est juste génial ! Que de suspens pour la suite… En plus on se marre bien avec Kalish, le grand penseur qui cite Cartman de South Park. :)

07/11/2014 (MAJ le 17/11/2016) (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Djinn
Djinn

La beauté de ces femmes de harem dans la Turquie du début du 20ème siècle; Constantinople, ville magnifique, ayant pour cadre cette histoire. On est très vite happé par une histoire dans une ambiance magique et captivante. Cela nous permet également de découvrir une Istanbul ensorcelante au coeur d'une sensualité orientale. J’aime bien le scénariste Dufaux que je considère comme l’un des meilleurs car très bien documenté. Il y a le souci du réalisme. Les personnages sont sans concession avec certes un bon brin de libertinage. Un bémol cependant: Dufaux signe à chaque fois la préface de son album et en révèle parfois un peu trop sur l'histoire. La lecture demeure un peu délicate car il y a l'histoire de deux femmes à des époques différentes qui se superpose. Kim Nelson part sur les traces de sa grand-mère Jade qu'elle n'a pas connue. Le destin de ces deux femmes d'exception va nous tenir en haleine. Un lien spécial semble les lier. Du très beau dessin également qui suscite l’admiration tant les corps sont parfaitement maîtrisés. Rien de racoleur sauf pour âme charitable préférant baigner dans le manga féminin avec ses petites minettes pré-pubaires! Ici, que de la grâce et du charme pour peu qu'on aime l'exotisme! Bref, on ne tombe jamais dans la vulgarité. Le second cycle se déroule dans une Afrique dangereuse et torride. C’est tout un autre univers qui est exploré pour la plus grande joie des lecteurs même si cela paraissait déroutant au premier abord. Cette Afrique est inquiétante avec ses sorciers et cette magie noire. Cependant, cette Afrique est également magnifique avec sa beauté sauvage. Le troisième cycle va nous emmener dans les Indes totalement envoutantes et sensuelles où notre Djinn devra faire l'éducation sexuelle de la future épouse d'un Maharadjah afin de le contrôler à des fins purement politiques sur fond de colonisation anglicane. Chronologiquement, l'action se passe après le premier cycle mais avant le second. Cela m'a un peu perturbé car nous retrouvons des personnages dont on connaît par avance leur sort funeste. Le dessin est toujours aussi soigné avec une mise en couleur tout à fait délicieuse pour les yeux. Djinn s'est enfin terminé avec le tome 13 près de 15 ans après le début de l'aventure. On fait un retour sur Kim Nelson. C'est le dernier tome du cycle indien mais qui fait le lien avec le cycle africain. On va avoir droit à un final assez digne de cette saga. On est surtout marqué par une certaine nostalgie de quitter cet univers et ces personnages féminins hors normes. On entendra encore sonner longtemps les fameuses clochettes du désir ! Une collection véritablement envoûtante avec un superbe graphisme fin et élégant et un scénario relevant du grand art ! Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

14/02/2007 (MAJ le 11/11/2016) (modifier)
Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Aigles de Rome
Les Aigles de Rome

Nous vivons une époque bien puritaine. Je ne trouve pas choquant qu'il y ait une bd plus B.N. et les sept petits adultes qui nous montre les moeurs d'une autre époque. Si je pouvais vivre à l'époque romaine, je ne dirai pas non. Mais bon, les combats de gladiateurs avec toute cette sauvagerie, cela donne quand même à réfléchir! Que les dialogues soient triviaux, cela fait partie de toute façon du langage militaire toute époque confondue. Le latin devait 'il être de rigueur? Je classe Marini parmi mes meilleurs dessinateurs sinon le meilleur. Le fait qu'il réalise intégralement une bd ne me déplaît pas, au contraire! Je trouve qu'il ne s'en sort pas si mal comme scénariste car c'est parfaitement soigné et documenté même si cela n'égale pas le niveau atteint par Murena. On sait déjà que son trait de crayon est précis et vigoureux tout en sachant se montrer subtile si nécessaire. Certaines planches sont vraiment très belles. Les couleurs procurent une belle sensation qui participe pleinement à une réalisation somptueuse. Une brillante narration sans rupture qui procure le bonheur d'une lecture confortable. C'est vrai que la thématique des frères ennemis dont les rapports deviennent amicaux à mesure que les épreuves se multiplient n'est pas nouvelle. Mais c'est si savamment orchestré ! On s'attache véritablement aux personnages dès le premier livre. Par ailleurs, pourquoi bouder le plaisir des yeux devant toutes ces très jolies courbes féminines. C'est de toute façon pour un public averti. :8 Le livre II ne fait confirmer que mon impression première. Il y a là tout ce que j'aime dans la bd et on ne peut renier sa nature par snobisme ou par suivisme. La qualité est au rendez-vous et on est véritablement immergé dans l'Histoire de Rome. Le livre III se passe entièrement en Germanie et il nous fait découvrir une perspective assez intéressante des différentes tribus soumis à l'envahisseur romain. C'est également le tome où les deux frères vont emprunter des chemins différents et se combattre à nouveau pour notre plus grand plaisir. Le livre IV confirme la trahison d'Arminius qui se révèle être un grand stratège. Le pauvre Marcus sera malmené. Pourtant, on arrive à comprendre les faits et geste de son rival. Ce tome sera particulièrement violent. Le sexe a pratiquement disparu. L'heure du combat a sonné. Marini maîtrise à merveille le cheminement au coeur de la bataille ainsi que la palette graphique. Bref, c'est encore un sans faute ! C'est incontestablement sa meilleure série ! Le livre V nous réserve encore une fois le meilleur au terme d'une grande bataille dans les forêts et les marécages de Germanie. Les légions romaines vont avoir fort à faire face aux tribus barbares. Il y a également un grand tournant dans le récit. Au début de la saga, il y avait deux héros bien distinct. Désormais, il n'y en a plus qu'un qui démarque nettement dans l'héroïsme et ce n'est pas forcément sur lui qu'on aurait misé au départ. Je profite également de ce cinquième tome pour faire passer cette série dans la catégorie culte. Il est clair que j'ai tout de suite aimé le récit. D'un point de vue subjectif, c'est le genre de bd que j'adore et qui me fait réconcilier avec cet art. C'est culte pour moi mais cela ne le sera pas forcément pour les autres lecteurs. Jusqu'à présent, je ne décernais cette note qu'avec également l'assentiment de la majorité comme on peut dire qu'Astérix est une série culte. J'ai envie de différencier cette série car je n'ai absolument rien à lui reprocher et elle me procure un plaisir de lecture maximale comme rarement atteint. En résumé, une série qui frise la perfection aussi bien sur le plan scénaristique que graphique. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

17/11/2007 (MAJ le 10/11/2016) (modifier)
Couverture de la série Zaï Zaï Zaï Zaï
Zaï Zaï Zaï Zaï

Je suis un grand amateur des productions de Fabcaro – je crois bien que je possède tous ses albums, et j’ai très rarement été déçu. Et là, je dois dire que c’est clairement l’une de ses meilleures réussites. Je ne m’étonne pas que cet album ait reçu plusieurs prix, car il est vraiment bon, tout en restant relativement atypique. C’est clairement un florilège d’humour totalement absurde, parfois nonsensique, toujours très con, et parfois noir. Un excellent cocktail dont je suis très friand. Du sourire au rire franc, quasiment tous les gags (s’il y a une histoire « linéaire », toutes les pages ou les deux pages un gag ponctue ce « road movie » absurde) sont réussis. Si vous êtes adeptes de ce genre d’humour, n’hésitez pas, c’est franchement bien fichu ! Et le ton est donné dès le départ, puisque le déclenchement de cette traque est dû à l’oubli d’une carte de fidélité d’un grand magasin au moment de payer. On devine peu à peu que Fabcaro se met en scène lui-même comme victime de cette course poursuite surmédiatisée. Autodérision, travail autobiographique, réflexion ironique sur le métier de bédéiste : on retrouve là quelques sujets récurrents chez Fabcaro (en particulier dans ses albums publiés chez La Cafetière). Bref, d’une anecdote insignifiante, Fabcaro va pousser jusqu’au bout du bout l’emballement médiatique (on retrouve là quelques travers déjà moqués dans le second tome de Nic Oumouk de Larcenet). Les petites lâchetés du quotidien, les petits ou les grands cons de notre entourage ou des médias, la société de consommation, la dictature de la routine, les grands élans de générosité creuse (excellente parodie des « tubes humanitaires » !), tout est passé à la moulinette, dans une histoire dont on peut supposer que Fabcaro l’a menée en légère improvisation, emporté par son élan : j’étais prêt à le suivre encore plus loin et longtemps. C’est d’ailleurs mon seul regret après ma lecture, c’est que cette « connerie » s’arrête. Du coup, je l’ai déjà relue trois fois ! Et vous encourage à en faire autant.

10/11/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Couleur de peau : miel
Couleur de peau : miel

Jusqu'à présent, peu de documentaires et de biographies intimes m'avaient profondément touché. Cet ouvrage est remarquable car il a non seulement provoqué chez moi des torrents de larmes :(( mais il m'a ouvert les yeux sur le phénomène des enfants coréens adoptés à travers le monde depuis la fin de la guerre fratricide. C'est édifiant ! Je pensais jusqu'ici que ces enfants avaient beaucoup de chance d'échapper à la misère et de trouver une véritable famille d'accueil aux States ou en Europe. Cependant, je ne m'étais guère posé la question de la souffrance qu'ils peuvent éprouver par le fait de n'avoir jamais connu leurs propres parents ou encore par la honte qu'ils ressentent d'avoir été ainsi abandonnés. C'est moi qui devrais avoir honte... L'auteur nous livre des pensées très crues qui sont poignantes mais qu'il relativise aussitôt. On ressent beaucoup de bonté et de sagesse et même finalement de la retenue. En effet, il ne tombe jamais dans une espèce de misérabilisme et de sensiblerie de bon aloi. Je suis franchement impressionné par la qualité de cette oeuvre qui gagnerait à être plus connue. Malgré la gravité du sujet, il y a des moments de détente grâce à l'humour. Le rythme est excellent : point d'ennui à l'horizon ! Quand on arrive à la 144ème page, on est déçu que cela s'arrête. La deuxième partie qui vient compléter une autre tranche de la vie de l'auteur confirme la qualité de l'ensemble. Le dessin avec ce trait épuré m'a réellement séduit. On est loin du minimalisme qui règne en maître actuellement sur les récits autobiographique. Bref, cela fait du bien. La couverture est également une pure merveille. Elle exprime la solitude d'un petit garçon avec son matricule au milieu d'une foule anonyme : le thème majeur de la crise d'identité. Cette oeuvre est également très instructive car derrière un récit plein d'humanité, elle ouvre quelquefois des parenthèses sur l'histoire de la Corée du Sud. Une bd indispensable et totalement réussie ! :: Il est cependant dommage d'avoir fait un second tome qui semble être moins réussi de ce qui aurait pu rester un one-shot. On ne voit pas très bien la raison d'être de cette suite. Cela ne gâchera pas l'avis général qui reste malgré tout très positif. Je ne m'y attendais pas mais un tome 3 est sorti et cela ne sera pas sans doute le dernier. Ce tome raconte le voyage en Corée du Sud alors que l'auteur a atteint la quarantaine. C'est un retour aux sources mais sans doute pas comme on l'espérait. En effet, c'est également un voyage intérieur... L'auteur récidive avec un tome 4 où on en apprend davantage sur sa famille adoptive puisque la première partie est consacrée à sa mère adoptive et à la sœur adoptée disparue tragiquement. La seconde partie est un retour aux sources en Corée du Sud. C'est toujours aussi poignant et aussi intéressant même si cela peut laisser l'impression que l'auteur tire un peu sur la corde. Pour moi et afin de dissiper tout doute malsain, il livre sa quête avec sensibilité et humour. On ressent toujours la souffrance liée à l'abandon et la pudeur qui se dégage de l'oeuvre. Cela reste un témoignage assez poignant sur le parcours d'un homme. C'est un message authentique et universel qui a fait l'objet d'un film d'animation maintes fois récompensé à travers le monde. A-t-on besoin du passé pour se construire ? Bref, une thématique intéressante sans pathos, ni mièvrerie. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

05/06/2008 (MAJ le 07/11/2016) (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Jeunesse de Mickey
La Jeunesse de Mickey

Après le pur délire Trondheimien de Mickey que j'avais littéralement adoré et un album de Cosey un peu en deça, c'est au tour du talentueux scénariste de Alice au pays des Singes de reprendre le flambeau pour redorer les aventures contemporaines de la célèbre souris. Et avec quel brio ! N'en déplaisent aux grincheux déçus par l'album de Trondheim et de Keramidas (tiens tiens le dessinateur du même Alice ...), cette jeunesse de Mickey vu et revu par Tebo (également aux pinceaux ici) est façonnée avec un panache et un dynamisme communicatif. Faire de Mickey une vieille souris grisonnante, barbichette et lunettes à l'appui raconter ses aventures d'antan à un arrière petit neveu blasé et incrédule Norbert est une idée fantastique permettant de façonner de bouillantes aventures sous formes de mini aventures comiques. Mickey enjolive ses histoires, les façonne comme un souvenir ce qui nous vaut de chouettes allers retours dans la réalité pour corriger ou interrompre certains détails "inventés". Western, Première Guerre Mondiale ou même course aux étoiles dans le cosmos, Tebo revisite avec talent les cadres classiques en réinventant les premières confrontations avec Pat Hibulaire, Minnie, Dingo ou même Donald. Ne manque que Pluto à l'appel qui sera peut-être au rendez-vous avec une suite possible comme le suggère l'épilogue ? En tous cas ce serait avec grand plaisir tant le trait de l'auteur, simple et efficace m'a littéralement scotché sur les petites vignettes de l'album ou de fameuses doubles pages explosant de détails et d'action. On rit beaucoup et on s'amuse dans ce divertissement de grande qualité à mettre dans toutes les mains. Voici le cadeau idéal à mettre dans toutes les hottes du Père Noël loin devant tout le reste. Place à Mickey et vivement l'album de Loisel ! Une belle collection à ne pas manquer qui déride et fait du bien !

01/11/2016 (modifier)
Par Puma
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Voyages d'Ulysse
Les Voyages d'Ulysse

Que voilà un bel ouvrage, graphiquement de haut vol, et d'une belle intelligence de scénario. Le mobile au premier degré peut paraître étrange et d'une crédibilité peut-être relative, mais finalement, il ne sert que de prétexte pour une illustration au sommet des deux artistes qui manifestement se sont fait plaisir, et par là même nous ravissent nous lecteurs aussi graphiquement, tout en parvenant à réaliser scénaristiquement la chose la plus difficile qui soit ; traiter avec tact et finesse et sans peser dans le récit, de la difficile et complexe relation entre les êtres. L'ouvrage impose sa pagination non calibrée par l'éditeur pour un récit libre très réussi, avec un beau cahier graphique de Follet en fin d'ouvrage. Un vrai courant d'air frais que la lecture de cet opus. Un must pour cette année, assurément !

01/11/2016 (modifier)
Par jurin
Note: 5/5
Couverture de la série Dans la forêt sombre et mystérieuse
Dans la forêt sombre et mystérieuse

Winshluss signe un récit de grande qualité qui ne laisse pas une seconde de répit au lecteur. Une histoire folle avec beaucoup de rythme et de créativité, j’ai été séduit par l’ambiance, le dessin, la colorisation et la sympathie de beaucoup de personnages. Angelo le personnage central est très charismatique, la plupart des personnages secondaires sont attachants et déjantés. Un conte à mettre entre toutes les mains .

29/10/2016 (modifier)