Mael a vraiment un très chouette coup de crayon ! Et ce sur des styles très différents, si j’en crois les albums de lui précédemment lus (Dans la colonie pénitentiaire, de Franz Kafka ou L'Encre du Passé). Et cela se confirme ici, dans un album publié chez le galeriste-éditeur Daniel Maghen, qui met toujours en avant le dessin – logique puisque les planches sont exposées et vendues dans sa galerie.
C’est un album à la limite de la Bande Dessinée, puisque Mael part de documents (carnets essentiellement) ayant appartenu à l’arrière-grand-père d’un ami, dont il reprend des extraits – en les modifiant parfois, au milieu desquels il développe quelques courtes histoires en Bande Dessinée, pour donner du liant à l’ensemble.
C’est très beau, les dessins à l’aquarelle rendent bien le maelström et l’horreur de cette guerre. Mais le parti pris de l’auteur rend le tout assez décousu, et, pour tout dire, pas forcément intéressant pour un lecteur de BD (d’où les 4 étoiles non assorties d’un conseil d’achat).
A emprunter, à regarder…
Voila une BD qui m'a semblé passer inaperçue, et qui a pourtant d'indéniables qualités forçant le respect ! Au point que j'aurais envie de partager cette BD au plus grand nombre, ne serait-ce que pour découvrir le travail de l'auteure.
Cette BD est une histoire faite autour des femmes, et plus exactement de trois d'entre elles. C'est une histoire sur les rapports complexes entre les mères et les filles, mais vu sous toutes les coutures. On aura le droit à différent aspects de cette relation, entre la difficulté à supporter ses parents, mais aussi de la difficulté à l'être. Et c'est ce que j'aime dans cette BD : elle ne tombe pas dans le manichéisme et se contente de montrer que ce n'est jamais simple une relation familiale. En fait, une relation sociale tout court (quand on voit que d'autres relations sont aussi très compliquées ...).
La BD est servie par un dessin qui fait mouche, à la fois épurée dans le trait, colorée mais avec une identité de couleur forte, et une expression graphique qui rajoute à toute l'atmosphère de la BD. On est dans ces relations conflictuelles, ces relations fortes et douloureuses que vivent ces jeunes filles. Le découpage en chapitre permet de vraiment se prendre d'intérêt pour chacune d'entre elle avant que toutes ne soient réunies dans ce petit road-movie initiatique. Et la conclusion n'est pas en reste : rien de facile ou d'heureux, juste une réalité parfois très dure. La vie n'est toujours pas simple.
J'ai vraiment beaucoup aimé cette BD, qui a des belles réflexions et un message vraiment fort. C'est le genre de BD qu'on peut relire plusieurs fois pour retrouver autre chose à en tirer, et vu l'effet qu'elle a fait à des amies à qui j'ai prêté la BD, c'est une BD qui parle aux gens. Si vous n'avez pas encore découvert, je vous la recommande !
C'est souvent une bonne idée de se laisser guider par des avis élogieux sur une BD. On se retrouve ainsi avec des petits chef-d’œuvre dans ce genre sur sa liste de lecture, et ça fait beaucoup de bien !
Le duo d'auteur à réussi un tour de force en faisant cette BD, qui mélange les inspirations mystiques et folkloriques avec des personnalités bien campées. Les femmes de ce récit (qui en sont les personnages principaux) sont excellemment bien traités, avec un réalisme et une sensibilité perceptible. J'ai adoré les suivre tout au long de cette enquête/aventure, qui connait bon nombre de rebondissements.
D'ailleurs toutes ces découvertes successives nous entrainent bien vite dans le cœur de la BD. On est happé par le récit qui ne nous relâche que lorsqu'on a fini le livre, avec une fin qui tient de tout le reste et conclut d'une belle façon son propos.
Le dessin n'est pas en reste, l'auteur n'étant plus à son coup d'essai, mais il faut lui reconnaitre un sacré travail sur les nuances et les gris. C'est très beau, et particulièrement prenant comme atmosphère. Il faut ajouter que la tension est parfaitement bien retranscrite dans les cases ou apparait Max, qui devient une menace presque palpable.
Bref, un duo qui a vraiment tout cassé avec cette BD, sans doute un incontournable de ce début d'année. Si je devais être un tantinet chatouilleux, je dirais que la fin aurait presque méritée quelques pages supplémentaires, mais c'est être un poil râleur. Dans l'ensemble, cette BD a tout d'un futur immanquable !
L'aventure spatiale de Thomas Pesquet a tenu en haleine des millions de personnes, d'autant plus que, bénéficiant des nouvelles technologies, l'astronaute a pu en faire bénéficier le reste de l'humanité presque en temps réel. Au cours de son année dans l'espace, il est simplement devenu l'une des personnalités préférées des français.
Le voir associé à Marion Montaigne sonne comme une évidence. Passionnée de science, excellente dans la vulgarisation de celle-ci en bandes dessinées, j'imagine qu'avec quelqu'un comme Pesquet cela a vite fonctionné. Je pense que seul Boulet, hormis Montaigne, aurait pu faire cette BD. Sauf qu'il l'aurait faite tout seul.
Ici on sent bien que la collaboration entre les deux personnalités a été fructueuse, et a priori plutôt harmonieuse. Montaigne a ce don de rendre passionnant le truc le plus trivial (comme de savoir comment on fait caca dans l'espace, LA question que tout le monde se pose sans parfois l'avouer), et à nous montrer que malgré leurs aptitudes supérieures à la moyenne, les astronautes sont des hommes comme vous et moi. Enfin comme vous, moi j'ai la crève, là. C'est pas à Thomas Pesquet qu'un truc aussi con arriverait dans l'espace, hein !
Plus sérieusement (hihi !), c'est drôle, c'est passionnant, c'est indispensable, bref, c'est un must !
Une excellente BD, qui doit être dans les 3 meilleures de 2017.
Comme l'indique le résumé de l'éditeur (repris ici), le récit est parti de la demande d'une adolescente souffrant de leucémie.
Mais, loin de considérer cela comme un "exercice", la romancière et scénariste québécoise India Desjardins a su s'en emparer, pour y mettre une énorme sensibilité, et tenter de nous livrer un récit intimiste, poignant, mais aussi sachant éviter les écueils du pathos et du pitoyable (au sens premier du terme). Tout n'est pas rose dans la vie de la jeune héroïne, bien sûr, mais elle arrive, avec l'aide de la science et l'amour de sa famille et bientôt d'un jeune homme, à surmonter ses difficultés, puis sa maladie, pour être heureuse. Pas de spoiler là-dedans, puisque le titre de la BDle revendique.
Côté graphique, c'est Marianne Ferrer, illustratrice pour la jeunesse au style délicat, qui s'y colle, et glisse de la retenue, de la grâce et de la finesse dans ce monde dur, très dur.
Vraiment sympa.
Ce voyageur n'est vraiment pas comme les autres. Il erre, sans but visible, semble intervenir de façon hermétique. Son existence même est une énigme.
Mais petit à petit on va en apprendre plus sur cet homme, ses origines, ses motivations. C'est très intrigant, jusqu'à la fin, difficile, peut-être, à interpréter. Je n'ai pas pu me décoller de ce bouquin avant la fin, et la qalité du dessin, qui lorgne un peu du côté de celui de Moebius par moments, n'y est pas étranger. C'est vraiment très agréable à l'oeil.
Un album... franchement bien, en effet.
Non, vraiment, je suis en joie devant cette BD. Peut-être parce qu'elle est merveilleusement simple et touchante ?
C'est une BD qui surprend par son âge : plus de 80 ans, et pourtant toujours autant de force dans les gags et la tendresse. Car ce n'est pas une simple BD de strip-gags, c'est également une BD très belle sur la relation entre le père et le fils. Plusieurs gags sont touchants par leur entente et par les caractères.
D'ailleurs il faut reconnaitre le talent pour rendre aussi crédibles des personnages muet. Avec bien peu de paroles, le dessin transmet l'essentiel. Et il faut reconnaitre un sacré talent dans la simplicité : c'est extrêmement lisible et très clair dans les intentions. Rien que pour son coup de crayon -qui reste dynamique tout du long- la BD vaut le coup d’œil.
Niveau histoire, c'est assez varié dans les thèmes, même si on distingue progressivement une envie de tenter quelque chose de plus suivi. Cependant l'auteur arrêtera finalement sa BD assez tôt, et il faut dire que cette fin est très belle également. C'est touchant, comme souvent, et très beau. Il y a une fraicheur et une douceur qui émane de cette BD, devant laquelle j'ai ri un peu et surtout été très pris.
Si vous vous intéressez à la BD ancienne, je vous recommande cette lecture qui est assez surprenante. L'âge ne prend pas sur tout le monde de la même manière, et ici c'est comme un bon vin : toujours prêt à être bu !
Je crois bien que l'auteur à réussi ici son petit chef-d’œuvre, cette BD passant pour moi même devant Mon ami Dahmer (qui est elle aussi excellente et dont je recommande la lecture).
Ce qui fait la force de cette BD, c'est le message qui s'en dégage, et la liberté qu'a pris l'auteur par rapport à sa propre expérience de vie. Sans contrainte de forme (puisqu'il n'a pas l'obligation de se limiter à sa vie), il dresse ici un portrait de ce monde fascinant des ordures. Un portrait qui ne fait pas plaisir à voir, c'est certain.
Ce qui fait tout le sel de cette BD, c'est qu'on est mis face à la réalité : on croule sous les ordures. En dehors des péripéties de ces jeunes travailleurs découvrant un monde rude et éprouvant (sans parler de la saleté qui imbibe ces cases), on est dans une dénonciation sous-jacente du modèle d'ultra-consommation à l'occidentale. Que faire de toute cette masse de déchets qui s'entassent sans qu'on ne puisse rien y faire ? Les réponses ne semblent pas les plus appropriées ...
D'autre part, j'aime bien la façon dont l'auteur joue sur le facteur humain (entre l'enfoiré et le maladroit, ça aide pas à un boulot impeccable), renforçant les problématiques abordées. Et parfois c'est assez prenant, notamment lorsqu'il représente ces maisons saisies par les banques et toute une vie sur le trottoir ... Et toujours plus de déchets.
L'histoire est bien rodée, et suffit à elle-même. On finit sur une note pas très positive qui reboucle tout, et on referme le livre avec un sentiment mitigé : c'est drôle dans les interactions des personnages (surtout quand on voit les gueules que l'auteur a représenté), mais c'est acide dans le propos et l'évolution de tout ceci. Au final, on en ressort avec plein de questions sur notre propre gestion des déchets en France.
Le petit cahier explicatif à la fin est d'ailleurs bienvenue après une histoire de ce genre, et j'ai envie de découvrir ce qu'il en est par chez nous, en France.
Pour finir rapidement avec un mot sur le dessin, qui est très bon dans son style, je dirais qu'il apporte un côté à la fois sobre et amusant. Il est entre la caricature et un style très carré. Pour ma part j'aime beaucoup, avec ce côté à la fois drôle dans la caricature et en même temps très comics américain. La colorisation très sobre renforce le dessin sans trop appuyer les couleurs.
Une BD que je recommande car elle fait son petit effet : on rigole de cette bande de jeunes éboueurs, et on est pourtant choqué de tout ce qui est présenté, entre déchets/tri/décharges ... C'est une bonne lecture, du genre qui fait réfléchir au-delà de son histoire, et sur un tel sujet ça devient de plus en plus nécessaire.
Je viens de relire l’intégralité du troisième Testament que j’avais lu il y a très, très longtemps et dont je ne gardais que peu de souvenirs.
J’avais peur d’être déçu par un « dinosaure » de la BD ésotérique tant les éditeurs et les auteurs se sont, depuis, emparés de ce genre très populaire. Et bien non, ça a été une chouette redécouverte !
Le scénario, assez complexe, tient parfaitement la route tout le long de l’histoire. Les bases du genre sont évidemment là (manipulation par l’Eglise des Evangiles, templiers, Inquisition, Vatican occulte) mais les personnages comme les « institutions » sont soignés et intelligemment intégrés dans l’intrigue. On voyage aux quatre coins de l’Europe chrétienne avec plaisir et dépaysement, même si les courses-poursuites sont à la longue un peu répétitives.
Les dessins d’Alice sont assez impressionnants, surtout les plans larges sur les villes médiévales. L’action, très présente, est claire et dynamique et les personnages ont de « la gueule », à part le personnage d’Elisabeth que j’ai trouvé assez anachronique et peu utile au récit. Rien de grave néanmoins.
Passionnant et divertissant, Le Troisième Testament est une réussite.
On n’en attendait pas moins de deux auteurs aussi talentueux.
Adaptée de romans à succès, cette série a tous les atouts pour ravir les amateurs de polar. Le travail d'adaptation est réussi, la pagination suffisamment élevée permet un bon développement de l'histoire. Celle-ci se conclue en un tome, ce qui évitera une longue attente pour connaitre le dénouement.
L'intrigue du premier tome, Rosie, est prenante et bien menée. Il est question d'un forcené qui a posé des bombes un peu partout en ville, et qui demande un passeport, un billet d'avion et une grosse somme d'argent pour ne pas les faire exploser.
Tout le sel du récit se situe dans l'enquête menée par le commissaire Verhoeven qui va tenter de déjouer les plans de ce fou. Le temps est compté, ce qui donne un récit rythmé. L'enquête est crédible, il faut à la fois investiguer sur la psychologie du poseur de bombes, son passé, ou ses relations pour essayer de comprendre ses motivations et déjouer son plan. Il faut la coordination avec d'autres services de police, comme les démineurs ou l'anti terrorisme. Bref ça marche et ça donne une histoire qui se lit d'une traite.
Coté dessin c'est également pas mal du tout. L'ensemble est harmonieux et bien lisible, même quand il y a un peu d'action. Yannick Corboz met ses pinceaux et son talent au service de l'histoire.
Je lirais les tomes suivants avec plaisir, si les auteurs décident d'adapter les autres romans.
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Entre les lignes
Mael a vraiment un très chouette coup de crayon ! Et ce sur des styles très différents, si j’en crois les albums de lui précédemment lus (Dans la colonie pénitentiaire, de Franz Kafka ou L'Encre du Passé). Et cela se confirme ici, dans un album publié chez le galeriste-éditeur Daniel Maghen, qui met toujours en avant le dessin – logique puisque les planches sont exposées et vendues dans sa galerie. C’est un album à la limite de la Bande Dessinée, puisque Mael part de documents (carnets essentiellement) ayant appartenu à l’arrière-grand-père d’un ami, dont il reprend des extraits – en les modifiant parfois, au milieu desquels il développe quelques courtes histoires en Bande Dessinée, pour donner du liant à l’ensemble. C’est très beau, les dessins à l’aquarelle rendent bien le maelström et l’horreur de cette guerre. Mais le parti pris de l’auteur rend le tout assez décousu, et, pour tout dire, pas forcément intéressant pour un lecteur de BD (d’où les 4 étoiles non assorties d’un conseil d’achat). A emprunter, à regarder…
Comment naissent les araignées
Voila une BD qui m'a semblé passer inaperçue, et qui a pourtant d'indéniables qualités forçant le respect ! Au point que j'aurais envie de partager cette BD au plus grand nombre, ne serait-ce que pour découvrir le travail de l'auteure. Cette BD est une histoire faite autour des femmes, et plus exactement de trois d'entre elles. C'est une histoire sur les rapports complexes entre les mères et les filles, mais vu sous toutes les coutures. On aura le droit à différent aspects de cette relation, entre la difficulté à supporter ses parents, mais aussi de la difficulté à l'être. Et c'est ce que j'aime dans cette BD : elle ne tombe pas dans le manichéisme et se contente de montrer que ce n'est jamais simple une relation familiale. En fait, une relation sociale tout court (quand on voit que d'autres relations sont aussi très compliquées ...). La BD est servie par un dessin qui fait mouche, à la fois épurée dans le trait, colorée mais avec une identité de couleur forte, et une expression graphique qui rajoute à toute l'atmosphère de la BD. On est dans ces relations conflictuelles, ces relations fortes et douloureuses que vivent ces jeunes filles. Le découpage en chapitre permet de vraiment se prendre d'intérêt pour chacune d'entre elle avant que toutes ne soient réunies dans ce petit road-movie initiatique. Et la conclusion n'est pas en reste : rien de facile ou d'heureux, juste une réalité parfois très dure. La vie n'est toujours pas simple. J'ai vraiment beaucoup aimé cette BD, qui a des belles réflexions et un message vraiment fort. C'est le genre de BD qu'on peut relire plusieurs fois pour retrouver autre chose à en tirer, et vu l'effet qu'elle a fait à des amies à qui j'ai prêté la BD, c'est une BD qui parle aux gens. Si vous n'avez pas encore découvert, je vous la recommande !
L'Homme gribouillé
C'est souvent une bonne idée de se laisser guider par des avis élogieux sur une BD. On se retrouve ainsi avec des petits chef-d’œuvre dans ce genre sur sa liste de lecture, et ça fait beaucoup de bien ! Le duo d'auteur à réussi un tour de force en faisant cette BD, qui mélange les inspirations mystiques et folkloriques avec des personnalités bien campées. Les femmes de ce récit (qui en sont les personnages principaux) sont excellemment bien traités, avec un réalisme et une sensibilité perceptible. J'ai adoré les suivre tout au long de cette enquête/aventure, qui connait bon nombre de rebondissements. D'ailleurs toutes ces découvertes successives nous entrainent bien vite dans le cœur de la BD. On est happé par le récit qui ne nous relâche que lorsqu'on a fini le livre, avec une fin qui tient de tout le reste et conclut d'une belle façon son propos. Le dessin n'est pas en reste, l'auteur n'étant plus à son coup d'essai, mais il faut lui reconnaitre un sacré travail sur les nuances et les gris. C'est très beau, et particulièrement prenant comme atmosphère. Il faut ajouter que la tension est parfaitement bien retranscrite dans les cases ou apparait Max, qui devient une menace presque palpable. Bref, un duo qui a vraiment tout cassé avec cette BD, sans doute un incontournable de ce début d'année. Si je devais être un tantinet chatouilleux, je dirais que la fin aurait presque méritée quelques pages supplémentaires, mais c'est être un poil râleur. Dans l'ensemble, cette BD a tout d'un futur immanquable !
Dans la combi de Thomas Pesquet
L'aventure spatiale de Thomas Pesquet a tenu en haleine des millions de personnes, d'autant plus que, bénéficiant des nouvelles technologies, l'astronaute a pu en faire bénéficier le reste de l'humanité presque en temps réel. Au cours de son année dans l'espace, il est simplement devenu l'une des personnalités préférées des français. Le voir associé à Marion Montaigne sonne comme une évidence. Passionnée de science, excellente dans la vulgarisation de celle-ci en bandes dessinées, j'imagine qu'avec quelqu'un comme Pesquet cela a vite fonctionné. Je pense que seul Boulet, hormis Montaigne, aurait pu faire cette BD. Sauf qu'il l'aurait faite tout seul. Ici on sent bien que la collaboration entre les deux personnalités a été fructueuse, et a priori plutôt harmonieuse. Montaigne a ce don de rendre passionnant le truc le plus trivial (comme de savoir comment on fait caca dans l'espace, LA question que tout le monde se pose sans parfois l'avouer), et à nous montrer que malgré leurs aptitudes supérieures à la moyenne, les astronautes sont des hommes comme vous et moi. Enfin comme vous, moi j'ai la crève, là. C'est pas à Thomas Pesquet qu'un truc aussi con arriverait dans l'espace, hein ! Plus sérieusement (hihi !), c'est drôle, c'est passionnant, c'est indispensable, bref, c'est un must ! Une excellente BD, qui doit être dans les 3 meilleures de 2017.
Une histoire de cancer qui finit bien
Comme l'indique le résumé de l'éditeur (repris ici), le récit est parti de la demande d'une adolescente souffrant de leucémie. Mais, loin de considérer cela comme un "exercice", la romancière et scénariste québécoise India Desjardins a su s'en emparer, pour y mettre une énorme sensibilité, et tenter de nous livrer un récit intimiste, poignant, mais aussi sachant éviter les écueils du pathos et du pitoyable (au sens premier du terme). Tout n'est pas rose dans la vie de la jeune héroïne, bien sûr, mais elle arrive, avec l'aide de la science et l'amour de sa famille et bientôt d'un jeune homme, à surmonter ses difficultés, puis sa maladie, pour être heureuse. Pas de spoiler là-dedans, puisque le titre de la BDle revendique. Côté graphique, c'est Marianne Ferrer, illustratrice pour la jeunesse au style délicat, qui s'y colle, et glisse de la retenue, de la grâce et de la finesse dans ce monde dur, très dur. Vraiment sympa.
Le Voyageur
Ce voyageur n'est vraiment pas comme les autres. Il erre, sans but visible, semble intervenir de façon hermétique. Son existence même est une énigme. Mais petit à petit on va en apprendre plus sur cet homme, ses origines, ses motivations. C'est très intrigant, jusqu'à la fin, difficile, peut-être, à interpréter. Je n'ai pas pu me décoller de ce bouquin avant la fin, et la qalité du dessin, qui lorgne un peu du côté de celui de Moebius par moments, n'y est pas étranger. C'est vraiment très agréable à l'oeil. Un album... franchement bien, en effet.
Vater und Sohn (Père et fils)
Non, vraiment, je suis en joie devant cette BD. Peut-être parce qu'elle est merveilleusement simple et touchante ? C'est une BD qui surprend par son âge : plus de 80 ans, et pourtant toujours autant de force dans les gags et la tendresse. Car ce n'est pas une simple BD de strip-gags, c'est également une BD très belle sur la relation entre le père et le fils. Plusieurs gags sont touchants par leur entente et par les caractères. D'ailleurs il faut reconnaitre le talent pour rendre aussi crédibles des personnages muet. Avec bien peu de paroles, le dessin transmet l'essentiel. Et il faut reconnaitre un sacré talent dans la simplicité : c'est extrêmement lisible et très clair dans les intentions. Rien que pour son coup de crayon -qui reste dynamique tout du long- la BD vaut le coup d’œil. Niveau histoire, c'est assez varié dans les thèmes, même si on distingue progressivement une envie de tenter quelque chose de plus suivi. Cependant l'auteur arrêtera finalement sa BD assez tôt, et il faut dire que cette fin est très belle également. C'est touchant, comme souvent, et très beau. Il y a une fraicheur et une douceur qui émane de cette BD, devant laquelle j'ai ri un peu et surtout été très pris. Si vous vous intéressez à la BD ancienne, je vous recommande cette lecture qui est assez surprenante. L'âge ne prend pas sur tout le monde de la même manière, et ici c'est comme un bon vin : toujours prêt à être bu !
Trashed
Je crois bien que l'auteur à réussi ici son petit chef-d’œuvre, cette BD passant pour moi même devant Mon ami Dahmer (qui est elle aussi excellente et dont je recommande la lecture). Ce qui fait la force de cette BD, c'est le message qui s'en dégage, et la liberté qu'a pris l'auteur par rapport à sa propre expérience de vie. Sans contrainte de forme (puisqu'il n'a pas l'obligation de se limiter à sa vie), il dresse ici un portrait de ce monde fascinant des ordures. Un portrait qui ne fait pas plaisir à voir, c'est certain. Ce qui fait tout le sel de cette BD, c'est qu'on est mis face à la réalité : on croule sous les ordures. En dehors des péripéties de ces jeunes travailleurs découvrant un monde rude et éprouvant (sans parler de la saleté qui imbibe ces cases), on est dans une dénonciation sous-jacente du modèle d'ultra-consommation à l'occidentale. Que faire de toute cette masse de déchets qui s'entassent sans qu'on ne puisse rien y faire ? Les réponses ne semblent pas les plus appropriées ... D'autre part, j'aime bien la façon dont l'auteur joue sur le facteur humain (entre l'enfoiré et le maladroit, ça aide pas à un boulot impeccable), renforçant les problématiques abordées. Et parfois c'est assez prenant, notamment lorsqu'il représente ces maisons saisies par les banques et toute une vie sur le trottoir ... Et toujours plus de déchets. L'histoire est bien rodée, et suffit à elle-même. On finit sur une note pas très positive qui reboucle tout, et on referme le livre avec un sentiment mitigé : c'est drôle dans les interactions des personnages (surtout quand on voit les gueules que l'auteur a représenté), mais c'est acide dans le propos et l'évolution de tout ceci. Au final, on en ressort avec plein de questions sur notre propre gestion des déchets en France. Le petit cahier explicatif à la fin est d'ailleurs bienvenue après une histoire de ce genre, et j'ai envie de découvrir ce qu'il en est par chez nous, en France. Pour finir rapidement avec un mot sur le dessin, qui est très bon dans son style, je dirais qu'il apporte un côté à la fois sobre et amusant. Il est entre la caricature et un style très carré. Pour ma part j'aime beaucoup, avec ce côté à la fois drôle dans la caricature et en même temps très comics américain. La colorisation très sobre renforce le dessin sans trop appuyer les couleurs. Une BD que je recommande car elle fait son petit effet : on rigole de cette bande de jeunes éboueurs, et on est pourtant choqué de tout ce qui est présenté, entre déchets/tri/décharges ... C'est une bonne lecture, du genre qui fait réfléchir au-delà de son histoire, et sur un tel sujet ça devient de plus en plus nécessaire.
Le Troisième Testament
Je viens de relire l’intégralité du troisième Testament que j’avais lu il y a très, très longtemps et dont je ne gardais que peu de souvenirs. J’avais peur d’être déçu par un « dinosaure » de la BD ésotérique tant les éditeurs et les auteurs se sont, depuis, emparés de ce genre très populaire. Et bien non, ça a été une chouette redécouverte ! Le scénario, assez complexe, tient parfaitement la route tout le long de l’histoire. Les bases du genre sont évidemment là (manipulation par l’Eglise des Evangiles, templiers, Inquisition, Vatican occulte) mais les personnages comme les « institutions » sont soignés et intelligemment intégrés dans l’intrigue. On voyage aux quatre coins de l’Europe chrétienne avec plaisir et dépaysement, même si les courses-poursuites sont à la longue un peu répétitives. Les dessins d’Alice sont assez impressionnants, surtout les plans larges sur les villes médiévales. L’action, très présente, est claire et dynamique et les personnages ont de « la gueule », à part le personnage d’Elisabeth que j’ai trouvé assez anachronique et peu utile au récit. Rien de grave néanmoins. Passionnant et divertissant, Le Troisième Testament est une réussite. On n’en attendait pas moins de deux auteurs aussi talentueux.
Brigade Verhoeven
Adaptée de romans à succès, cette série a tous les atouts pour ravir les amateurs de polar. Le travail d'adaptation est réussi, la pagination suffisamment élevée permet un bon développement de l'histoire. Celle-ci se conclue en un tome, ce qui évitera une longue attente pour connaitre le dénouement. L'intrigue du premier tome, Rosie, est prenante et bien menée. Il est question d'un forcené qui a posé des bombes un peu partout en ville, et qui demande un passeport, un billet d'avion et une grosse somme d'argent pour ne pas les faire exploser. Tout le sel du récit se situe dans l'enquête menée par le commissaire Verhoeven qui va tenter de déjouer les plans de ce fou. Le temps est compté, ce qui donne un récit rythmé. L'enquête est crédible, il faut à la fois investiguer sur la psychologie du poseur de bombes, son passé, ou ses relations pour essayer de comprendre ses motivations et déjouer son plan. Il faut la coordination avec d'autres services de police, comme les démineurs ou l'anti terrorisme. Bref ça marche et ça donne une histoire qui se lit d'une traite. Coté dessin c'est également pas mal du tout. L'ensemble est harmonieux et bien lisible, même quand il y a un peu d'action. Yannick Corboz met ses pinceaux et son talent au service de l'histoire. Je lirais les tomes suivants avec plaisir, si les auteurs décident d'adapter les autres romans.